Quand on encourage la débauche sexuelle et une économie plombée en Afrique
Le
monde évolue vers une démocratisation totale et outrancière des choses. On en
vient même à mettre sur le tapis tous les sujets, au nom de ce qu’il ne doit pas
en exister de tabou. C’est, du moins, le constat que l’on peut faire en suivant
avec attention certains sujets abordés dans les médias. En effet, la nécessité
de la lutte contre la pandémie du sida a amené la société moderne à opter pour
ce que je désigne par la ’’démocratisation du sexe’’. J’exprime par là que nous
nous sommes entendus pour que le sexe soit à la portée de tous, sans exception
d’âge, notamment. Cette stratégie a consisté à sensibiliser, à imposer plutôt
un mode d’emploi sexuel qui se traduit dans les actes par un appel à
l’utilisation du préservatif. Toute la société a approuvé cette démarche, au
nom de la protection ou de la lutte contre le sida et de la pseudo préservation
de la vie. Seule l’église catholique (la plupart des confessions religieuses,
d’ailleurs) a insisté, et continue de le faire, sur l’abstinence jusqu’au
mariage, ce que les organismes, les ONG et d’autres institutions intervenant
dans le cadre de la lutte contre le sida ont hypocritement associé à leurs
batteries de mesures préventives et ont introduit sournoisement parce qu’ils ne
souhaitent pas affronter l’église qui, de par sa proposition, représente, pour
leurs intérêts, une menace.
Théophile Azonnoudou |
Mais,
quel bilan faisons-nous de cette campagne musclée pour l’utilisation des
préservatifs ? Je sais que ces institutions précédemment évoquées l’ont
fait avec des résultats élogieux montrant, statistiques à l’appui, la
réduction du taux de prévalence de la pandémie du sida. Nous en sommes flattés.
Cependant, que disons-nous des dommages collatéraux de la promotion du
préservatif ? Mutisme, alors qu’il s’observe, de nos jours, une
dépravation aggravée des mœurs, caractérisée par une exposition-vente du
sexe : on parle du sexe partout et à chaque occasion, on le consomme, en
tout lieu, sans tabou, avec les encouragements des ‘’lutteurs’’ contre le sida.
L’évolution de la maladie du sida est stabilisée, certes, mais, elle cède sa
place à un mal autant pernicieux dont personne ne débat parce qu’il n’y a pas
de milliards à se partager ; ce mal a pour nom les grossesses précoces contractées
par les mineures (le nombre d’adolescentes enceintes augmente vertigineusement
dans nos collèges et lycées publics), malgré la cible privilégiée que cette
couche représente pour les promoteurs du préservatif. Il se dégage clairement
que l’incitation des jeunes et des adolescents au port du préservatif, en lieu et
place de l’encouragement à l’abstinence, est
la cause principale de ce fléau. Personne n’est dupe : les jeunes
et les adolescents, accusés, à tort, d’en savoir autant et plus que leurs aînés,
sur le sexe (alors que plusieurs milliers d’adolescents et de jeunes reportent
à plus tard leurs premiers rapports sexuels, par peur des grossesses et des
IST), trouvent dans l’agression publicitaire en faveur de l’utilisation du
préservatif un permis de consommer le sexe. Alors, ils essaient d’expérimenter la différence entre une
pénétration protégée et celle qui ne l’est pas ; la conclusion en est bien
éloquente, au-delà même des espérances.
Un
autre front ouvert et qui fait le tour des plateaux de télévision est bel et
bien les contraceptifs anti-grossesses ou de planification familiale. Toute la
machine d’imposition de ce mode de vie s’est mise en place car des financements
et des facilités existent. Plusieurs arguments sont présentés pour convaincre à
l’adopter. Visiblement, cela est plus bénéfique que désastreux, argue-t-on.
Mais, ils présentent deux écueils qu’une analyse minutieuse peut permettre de
révéler : incitation à consommer le sexe et réduction du taux
d’accroissement de la population.
D’abord,
en promouvant les pratiques contraceptives à l’endroit des jeunes et des adolescents,
non seulement nous avouons notre incapacité à inculquer des valeurs morales et
des principes comportementaux sains à ceux-ci mais, nous leur accordons
publiquement le permis de tenir, sans modération et sans précaution, des
rapports sexuels. D’une manière
irresponsable et impulsive, nous les soumettons à la tentation et les livrons
aux risques du sida et des IST. Ceci se trouve en une contradiction drôle,
voire ridicule, avec la sensibilisation sur le port du condom, pour prévenir le
sida, c’est-à-dire qu’au même moment où l’on demande aux jeunes et aux adolescents
de porter les préservatifs, on les invite à adopter une méthode de
planification sexuelle et non familiale, parce que n’ayant pas encore fondé de
famille.
Par
ailleurs, l’offensive en faveur des contraceptifs représente une menace pour le
développement de notre pays. En effet, s’il est opportun de contrôler les
naissances, il est maladroit de sensibiliser à réduire le taux de natalité dans
notre pays, plutôt en déclin. Si, aujourd’hui, les pays occidentaux en viennent à encourager les naissances et à
faciliter l’entrée sur leur territoire des étrangers, c’est à cause du vieillissement
galopant et menaçant de leur population, conséquence du contrôle exagéré opéré
sur le taux d’accroissement naturel de celle-ci.
En
réalité, la Chine, en passe d’être la première puissance économique du monde,
tire profit de sa forte population (près de deux milliards d’habitants). Celle-ci
représente un important marché de consommation qui attire les investisseurs,
surtout occidentaux, qui délocalisent leurs entreprises dans ce pays et s’y
installent. Ainsi, la raison du plus nombreux est toujours la meilleure. C’est
pourquoi, malgré les restrictions sociopolitiques et le règne d’une dictature,
la Chine est fréquentable et, l’ancien président Chirac de répondre au
journaliste qui voulait savoir pourquoi il coopérait avec la Chine, un pays non
démocratique : « On ne boude pas un milliard et demie de
consommateurs ». Sans être économiste, je comprends que la poussée
démographique, intelligemment cadrée, représente un important facteur pour le
développement économique. Les experts des questions de développement ne m’en
diront pas le contraire.
Je
suggère humblement que les acteurs à divers niveaux évoluant dans les domaines
de la planification, notamment, puissent se pencher rationnellement sur les préoccupations
évoquées.
Théophile Azonnoudou, Professeur de Lettres et Spécialiste des questions de société
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