Séminaire politique des Alliances G4, G13 et Force Clé
Antoine Idji Kolawolé met les pendules à l’heure
A quelques heures de la tenue à Bohicon, les 28 et 29 novembre 2008, du Séminaire conjoint organisé par les Alliances G4, G13 et Force Clé, M. Antoine Idji Kolawolé, Président du Comité préparatoire de ces assises, a accepté d’accorder une interview au Journal Le Mutateur, pour se prononcer sur cette rencontre et sur quelques autres sujets brûlants de l’actualité politique nationale au Bénin.
Antoine Idji Kolawolé met les pendules à l’heure
A quelques heures de la tenue à Bohicon, les 28 et 29 novembre 2008, du Séminaire conjoint organisé par les Alliances G4, G13 et Force Clé, M. Antoine Idji Kolawolé, Président du Comité préparatoire de ces assises, a accepté d’accorder une interview au Journal Le Mutateur, pour se prononcer sur cette rencontre et sur quelques autres sujets brûlants de l’actualité politique nationale au Bénin.
Le Mutateur : M. Antoine Idji Kolawolé, vous êtes le Président du Comité préparatoire du Séminaire qu’organisent les trois alliances G4, G13 et Force Clé, pour les 28 et 29 novembre prochains à Bohicon. Qu’est-ce qui sous-tend une telle initiative ?
Antoine Idji Kolawolé : Je voudrais préciser simplement que le G4, le G13 et Force Clé ont décidé d’organiser les 28 et 29 novembre 2008 à Bohicon un Séminaire, ensemble, pour réfléchir à la situation actuelle de notre pays, dans cette Afrique en crise, dans ce monde en crise. Il est apparu nécessaire aux animateurs de ces forces politiques de se retrouver et d’échanger pour trouver des solutions aux problèmes du Bénin, pour faire en sorte que le Bénin vive en paix, que les Béninois vivent mieux et que le pays continue d’avancer. Voilà ce que nous voulons faire les 28 et 29 novembre à Bohicon.
Quels sont les problèmes spécifiques du Bénin aujourd’hui ?
Vous savez, les problèmes du Bénin sont très nombreux et, je n’ai pas besoin de vous faire un dessin pour que vous puissiez les voir. Nous sommes dans des crises multiples : nous avons une crise politique, nous avons des institutions qui pourraient mieux fonctionner mais qui ne fonctionnent pas autant que nous le souhaitons. A côté de la crise politique, nous avons une crise économique, nous avons la vie chère, comme vous le constatez chaque jour vous-même, nous avons une crise sociale, nous avons une grande défiance des travailleurs et de leurs syndicats à l’égard peut-être même de l’ensemble du personnel politique, certainement à l’égard du pouvoir ; nous avons toutes ces crises-là qui font que les responsables à tous les niveaux sont, aujourd’hui, je le crois profondément, inquiets, inquiets sur la situation du pays, sur sa stabilité et sur la paix.
Ce Séminaire risque de chevaucher avec une autre activité qu’a prévue le Président de la République, un dialogue politique avec tous les partis politiques. Est-ce que vous allez y participer ?
Vous me posez là une très belle question. Nous avons appris, depuis quelques jours, que le Chef de l’Etat souhaitait convoquer une Conférence, un Forum de dialogue national pour les 27 et 28 novembre. Nous, nous avons prévu, depuis près de deux mois maintenant, de tenir notre Séminaire pour les 28 et 29 novembre. Il y a donc un chevauchement extraordinaire, malencontreux mais, nous, nous avons pris toutes les dispositions matérielles et logistiques, depuis plusieurs semaines ; il ne nous est pas possible de revenir sur les dates que nous avons arrêtées. C’est vrai que nous avons demandé au Chef de l’Etat à lui parler, à dialoguer avec lui, nous sommes pour le dialogue. Mais, si nous avions été consultés, nous aurions certainement recommandé d’autres dates au Chef de l’Etat ; c’est d’ailleurs ce que nous sommes en train de faire parce que nous ne pouvons pas être là aux dates qu’il a indiquées. Nous souhaitons que, si nous devons rencontrer le Chef de l’Etat et, nous voulons le rencontrer, que nous puissions préparer cela mûrement et que nous puissions aborder toutes les questions qui nous intéressent, de façon concertée et de façon sérieuse, parce que nous ne voulons pas que cette rencontre avec le Chef de l’Etat soit un fiasco, nous voulons plus de résultats qu’au cours du Forum sur la vie chère, nous voulons plus de résultats qu’au cours du Forum sur la gouvernance concertée. Il y a eu ces fora mais, je ne sais pas si, aujourd’hui, on peut dire que la gouvernance est plus concertée, je ne sais pas si, aujourd’hui, on peut dire que la vie est moins chère au Bénin. Nous voulons donc que le dialogue que nous souhaitons réellement avec le Chef de l’Etat puisse apporter des solutions réelles, réelles.
Quels sont les rapports du Madep* aujourd’hui avec le Gouvernement ? Deux de ses membres ont été nommés au Gouvernement. Le Madep a réagi tout en dégageant toute responsabilité dans cette nomination. Est-ce que vos rapports avec le Gouvernement se sont améliorés depuis ?
Nous avons effectivement deux personnalités du Madep qui sont allées au Gouvernement. Vous avez suivi le Madep dans son évolution à l’intérieur du G4, dans son évolution dans les regroupements G13, G4 et de Force Clé, le Madep est signataire de la lettre qui a été adressée au Chef de l’Etat pour lui dire que les conditions n’étaient pas remplies pour faire partie du Gouvernement ; vous avez suivi cette lettre. Et, malgré cet avis, nos deux collègues sont allés dans le Gouvernement. Le Madep a diffusé, publié partout un communiqué pour dire que ces deux camarades qui sont allés dans le Gouvernement, contrairement à l’avis de leur parti, y sont allés de leur propre chef, qu’ils n’y représentent pas le parti et que le Madep reste fidèle à sa ligne, reste fidèle à la ligne définie au sein du G4, du G13 et de Force Clé. Voilà ce que je peux vous dire ; nos rapports sont ceux-là avec le Gouvernement, ce sont les mêmes rapports qu’avec les autres membres du G4, du G13 et de Force Clé.
Le Président de la République a signé, la semaine dernière, le Décret de mise en application de la loi portant statut de l’Opposition. Pour vous, est-ce une avancée ?
Oui, tout à fait, c’est une avancée. Vous savez que, dans certains pays, faire de l’opposition est assimilé à un crime. Notre pays a adopté, en 2002, la Loi portant Statut de l’Opposition, il n’y avait pas de Décret d’application jusque-là. Il y en a un aujourd’hui, je n’ai pas reçu encore ce texte de loi, j’espère pouvoir l’avoir dans les jours qui viennent, je pense donc pouvoir dire que c’est une avancée… Nous avons encore besoin de beaucoup d’autres avancées pour la démocratie dans notre pays ; il ne suffit pas qu’il y ait une loi portant Statut de l’Opposition et qu’il y ait un Décret d’application ; il faut encore que, par la pratique politique concrète et quotidienne, nous renforcions la démocratie dans notre pays. Et, la démocratie a besoin véritablement d’être consolidée et renforcée au Bénin ; vous voyez ce que sont les institutions aujourd’hui, comment elles fonctionnent ou comment elles ne fonctionnent pas. Je suis Député à l’Assemblée Nationale et, je peux vous dire que l’état de fonctionnement de l’Assemblée Nationale aujourd’hui n’est pas satisfaisant.
Propos recueillis par Marcel Kpogodo.
* Madep : Mouvement Africain pour la Démocratie et le Progrès.
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