jeudi 1 février 2024

''Divine mercy'', au service des âmes fragiles

Dans le cadre de sa vision de bienfaisance


''Divine mercy'' est une Organisation non gouvernementale (Ong) de droit béninois. Elle a débuté ses activités en 2022. Elle a implanté un orphelinat à Porto-Novo, dans la capitale politique du Bénin. Il se situe au quartier de Tokpota Zèbè, dans le cinquième arrondissement. Cinq enfants y sont déjà suivis et pris en charge. La concrétisation d'une vision humanitaire est ainsi lancée.




Trois fillettes et deux garçonnets recueillis, hébergés et, désormais, pris en charge. La réalité du fonctionnement de ’’Divine mercy’’, l’Organisation non gouvernementale (Ong) dont les activités ont démarré en octobre 2022, à travers la création d’une structure fondant toute sa vision de bienfaisance : un orphelinat. Le bâtiment qui l’abrite est celui du siège de l’Ong indiquée. Il est sis quartier de Tokpota Zèbè, au Carré n° 195, dans le 5ème arrondissement de la ville, capitale politique du Bénin, Porto-Novo, au niveau du département de l’Ouémé.


Depuis le 29 juillet 2023, ’’Divine mercy’’ a officiellement été immatriculée au Ministère de l’Intérieur et de la sécurité publique (Misp), sous le numéro, 2023/0177/MISP/DC/SGM/DAIC/SACC/SA, Sa fondatrice, Adinangbon Euphrasie Rosine Claire Capo-Chichi, a acquis les coudées franches pour mettre en œuvre la vision ayant fondé la création de l’ONG, plus précisément, la promotion des personnes des couches vulnérables auxquelles appartiennent les orphelins, les jeunes démunies et les veuves délaissées. Elle s’engage à leur procurer l’amélioration liée à leurs conditions de vie, de l’épanouissement et un mieux-être.



Les missions de ''Divine mercy''


Par conséquent, six engagements forts devront permettre d’identifier l’efficacité de l’Ong, ’’Divine mercy’’, par rapport à la vision évoquée.

Premièrement, il s’agit de la prise en charge complète des orphelins, de leur scolarisation jusqu’à leur réinsertion dans leur famille d’origine. 

Deuxièmement, elle entend octroyer aux enfants démunis et aux moins favorisés, d’une part, des moyens de construire et d’assurer, par eux-mêmes, leur avenir, et, d’autre part, l’espoir de vivre et un meilleur goût de la vie en groupe. 

Troisièmement, ’’Divine mercy’’ se donne comme mission de trouver aux orphelins des familles d’accueil. 

En quatrième position, elle entend organiser et assurer le suivi de ces enfants dans leur famille d’accueil. 

Cinquièmement, elle projette de donner aux orphelins l’opportunité de connaître l’amour, dans un monde présenté comme dénué d’espoir. 

Enfin, sixièmement, ’’Divine mercy’’ voudrait initier des projets de formation professionnelle à l’attention des jeunes en situations difficiles. 

Les orphelins, les veuves et les jeunes, confrontés à la pauvreté, à la misère et à l’insécurité, sont la cible de ’’Divine mercy’’, d’où l’objectif principal de l’Ong, qui se convertit en six, autres, spécifiques, évoquées ci-dessus.



Les franges sociales d'intérêt


En réalité, chacune des trois catégories sélectionnées, de ses actions, est clairement identifiée.

D’abord, les orphelins doivent l’être, de père ou de mère, ou des deux à la fois, ayant entre 2 et 17 ans, tous critères de distinction confondus ; ’’Divine mercy’’ leur permet de vivre, de croître, de se construire et de se donner un avenir intéressant, en toute autonomie. A cet effet, elle les prend complètement en charge, les hébergeant à l’orphelinat mis en place, d’où la situation actuelle des trois fillettes et des deux garçonnets évoqués précédemment. 

Ensuite, les veuves, qualifiées pour être récupérées et accompagnées, ont au moins 25 ans, sont actives et se caractérisent par deux facteurs : leur dénuement et l’abandon de la part de leurs proches. 

Enfin, les jeunes, aussi pris en charge, sont des filles et des garçons défavorisés et abandonnés.

Au-delà de ces différentes catégories, Adinangbon Euphrasie Rosine Claire Capo-Chichi, Présidente du Conseil d’Administration de ’’Divine mercy’’, appuyée par les membres de son Bureau, met le développement des enfants au centre des préoccupations et des actions de l’Ong, dans le but de réduire les risques de vulnérabilité de ceux-ci qui sont confrontés aux abus et à l’abandon.

Avec le démarrage des activités de l’institution de bienfaisance qu’elle dirige, cinq orphelins ont été identifiés et récupérés. Ils bénéficient de l’hébergement et d’un entretien total à l’orphelinat. 



La prise en charge des orphelins


Généralement, il est possible d’avoir accès à ces âmes vulnérables par trois procédés différents : le recours au Chef du Centre de Promotion Sociale de la ville ou à son répondant dans l’orphelinat, les sensibilisations et le bouche-à-oreille. 

En dehors de leur hébergement durant toute l’année, ces pensionnaires bénéficient de trois repas par jour et d’un goûter, d’une éducation, de la scolarisation, de loisirs et de soins de santé. La formation professionnelle et l’intégration sociale leur sont garanties, en cas de besoin.

Pour arriver à relever un tel défi, ’’Divine mercy’’ s’est dotée d’un ensemble de moyens. 

D’abord, l’Ong a apprêté son orphelinat situé au quartier de Tokpota Zèbè, à Porto-Novo, qui équivaut à un bâtiment d’une superficie de 80 mètres carrés, pouvant héberger 20 enfants et prenant en compte plusieurs compartiments ainsi répartis : 1 secrétariat, 1 espace d’attente, 3 dortoirs dont 1 pour les filles, 1 hall, 2 salles d’eau, 1 cuisine, 1 salle d’activités ludiques, 1 couloir de jeux libres et 2 bureaux, respectivement, pour la directrice de l’orphelinat et pour l’assistante sociale.

L’orphelinat rend aussi, actuellement exploitables, 1 casier, par enfant, pour le rangement de ses habits et de son matériel de toilette, 10 lits, 10 matelas, 10 moustiquaires puis des outils d’école et de décoration. Il dispose également d’un personnel chargé de l’administration, de la gestion et de l’entretien de l’orphelinat. 


Aperçu du personnel d'encadrement de l'orphelinat, ...

Il est constitué par une directrice exécutive, une assistante en ressources humaines et matérielles, une assistante sociale, une auxiliaire de la petite enfance, un pédiatre, un agent d’entretien et de service, un gardien et un chauffeur. Deux commissaires aux comptes, indépendants sont périodiquement envoyés, de façon inopinée, pour contrôler la gestion financière de l’orphelinat.


... posant avec les orphelins pris en charge
 



Des moyens d'action


Pour faire face aux nombreux et importants frais des activités de son orphelinat, ’’Divine mercy’’ recueille les droits d’adhésion, les cotisations annuelles et les souscriptions spéciales de ses membres qui sont de plusieurs ordres : les fondateurs, les membres d’honneur, ceux adhérents, les actifs et les sympathisants. Elle reçoit aussi des dons et des legs volontaires, de même que des aides de toutes les natures. 



Les avancées de ''Divine mercy''


Comme « tant qu’il y a à faire, rien n’est encore fait », l’Ong, ’’Divine mercy’’, doit honorer un cahier très vaste de charges, après avoir créé son orphelinat par l’établissement de ses locaux de fonctionnement, constitué son personnel, suite à l’identification des profils, à la description des postes de travail et à l’organisation du recrutement proprement dit, après avoir élaboré les documents fondamentaux et les outils de gestion de l’institution caritative, que sont le protocole d’accueil de l’enfant, sa fiche de suivi dans l’orphelinat, son code de bonne conduite, ainsi que celui du personnel, après avoir documenté ses cibles à travers le recensement de femmes veuves de 25 à 50 ans, en situation difficile, en vue de leur appui dans leurs activités, le recensement de jeunes filles et de jeunes garçons démunis, en vue du financement de leurs études scolaires ou de leur formation professionnelle, en se fondant sur les indices de pauvreté en présence, et la définition d’un catalogue de métiers d’avenir pour les jeunes, après avoir formé l’équipe dirigeante de l’Ong et le personnel d’encadrement des enfants sur la politique de protection et sur les sujets liés à la protection de l’enfant, puis après avoir tenu des rencontres avec les différentes cibles afin d’élaborer des projets d’activités. 



Des défis plus grands


L’autre chantier de ’’Divine mercy’’ consiste en la construction d’un bâtiment d’une plus grande capacité d’hébergement de pensionnaires, la création d’une structure pour la formation des jeunes filles et des jeunes garçons en couture et en coiffure, le suivi du personnel et des activités de l’orphelinat, et, entre autres, en la conversion des veuves recueillies en des personnes ressources pour l’Ong. 

Ces nouveaux défis seront plus faciles à porter pour ’’Divine Mercy’’ s’ils sont partagés avec toutes les bonnes bonnes volontés développant le même élan d’œuvres de bienfaisance que l'Ong.


Marcel Kpogodo

dimanche 16 juillet 2023

Festival, ’’Zogben’’ 2023 : « […] faire découvrir […] notre culture, […] danses, […] chants, […] plats, […] art culinaire », promet Adédoyi Imelda Bada

Dans une interview accordée à notre rédaction 


La 3ème édition du Festival international, ’’Zogben’’ (Fiz), se déroulera du 11 au 13 août 2023, dans la localité d’Oké-Owo, sise commune de Savè, au Bénin. La personnalité initiatrice de l’événement, Adédoyi Imelda Bada, est la Présidente de l’Ong, ’’Partage diaspora béninoise’’. Elle a accepté d’accorder à notre rédaction une interview. Cet échange permet de se faire une idée du contenu du programme du Festival. En perspective, un véritable éventail culturel ...  


Adédoyi Imelda Bada, dans une action de communication sur le Fiz 2023

Le Mutateur : Bonjour, Adédoyi Imelda Bada. Vous êtes la Présidente de l’association, ’’Partage diaspora béninoise’’ (Pdb), qui organise la 3ème édition du festival international, ’’Zogben’’ (Fiz), du 11 au 13 août 2023, à Oké-Owo, une localité de la commune de Savè, au Bénin. Un élément d’attraction retient l’attention : il est prévu le parcours par les festivaliers de 15 villes du Bénin. Pourriez-vous nous détailler cette activité ? 


Adédoyi Imelda Bada : "Partage diaspora béninoise" organise la troisième édition du Festival international, ’’Zogben’’, du 11 au 13 août 2023, à Oké-Owo.  


L'élément d'attraction, cette année, c'est plutôt l'invitation de tous les Béninois, avec la mise à leur disposition d'une navette, dans plusieurs villes, pour les amener, sur place, à Savè, afin qu’ils puissent découvrir cette commune. Beaucoup de Béninois, malheureusement, ne connaissent pas le Bénin. C'est, déjà, le premier point.  


L'affiche officielle de l'événement sur les navettes organisées

Nous avons essayé de mettre en place des navettes, en sollicitant, bien sûr, la contribution de chacun, pour payer ces navettes, pour payer la location de ces bus. Donc, concernant votre première question, l'attractivité, c'est de permettre à tous les Béninois, surtout, aux étudiants, de sortir de Cotonou et de voir autre chose.  



D’une première édition du Fiz en ligne, en 2021, et, après la deuxième, à Bohicon, en 2022, vous vous dirigez, pour sa 3ème édition, vers Oké-Owo, le village, chef-lieu de l’arrondissement de l’Okpara, dans la ville de Savè, à 258 kilomètres de Cotonou, la capitale économique du Bénin. Qu’est-ce qui vous a conduit à vous lancer ce défi ? 


A la base, le Festival international, ’’Zogben’’, est un festival itinérant. L'objectif final en sera de le ramener hors du Bénin, pour faire vivre le Bénin à d'autres personnes. Le constat, face aux deux précédentes éditions, nous a prouvé que nos frères du Bénin n'ont pas connaissance de ce que nous, nous voulons exporter. Pour cela, ce que nous avons fait, nous permet, également, à nous, membres du comité d'organisation, d’avoir un ancrage, au niveau du Bénin, pour réussir, réellement, à transporter le Bénin, ses valeurs et à les faire voir aux gens, au fait, parce que, oui, nous aurons parcouru et pratiqué le Bénin.  


Aperçu de la culture alimentaire béninoise à découvrir sur le Fiz 2023

J'espère que, d'ici cinq éditions, du Nord au Sud du Bénin, nous aurons été imbibés de tout ce qu'il y a comme croisements et comme aires culturelles, chez nous. Le défi est là. Le défi, c'est d'aller vers le Bénin, ce n'est pas de nous enfermer entre quatre murs et de dire que nous voulons faire le Festival. 



De quels moyens financiers disposez-vous pour relever ce défi ?  


Comme je l'ai affirmé, tout à l'heure, par exemple, pour la mise en place des navettes, nous demandons la souscription de tout le monde. Nous avons mis en place ces navettes à 15000 francs Cfa, pour tout le monde. Le dire, comme cela, c'est comme voir quelqu'un qui quitte Bohicon, une ville moins éloignée du lieu du festival, par rapport à celui qui se déplace de Cotonou.  


Cependant, la seconde personne va devoir payer 15000 francs, également, pour permettre aux organisateurs de conduire tout le monde à Savè. Nous avons mis en place la possibilité de payer ce montant en trois fois. Pour chaque envoi, le participant paiera 5100 francs, à raison de 5000 francs, comme une tranche du montant de la navette, et de 100 francs, de frais de retrait par l’organisation, le destinataire du montant.  


En réalité, notre choix d’Oké-Owo relève d’une invitation que nous avons reçue de l’Association générale des Résidents et des ressortissants pour le développement d'Oké-Owo (Agrod). Elle participe activement, avec nous, sur place, aux démarches et à la mise en place.  


En termes de financement, nous espérons beaucoup, surtout, de nous-mêmes. Quand je parle de nous, j’évoque les Béninois. Nous espérons, également, avoir, cette fois-ci, l’appui financier réel de l'État central parce qu'il y a des budgets pour cela. Il serait déplorable de ne pas permettre la réussite de ce projet, par manque de financement. Ce serait, vraiment, un appel que je profite de votre tribune pour lancer pour qu'on puisse nous donner un coup de main.  



A part l’activité touristique, quelles sont les autres manifestations prévues pour le Fiz 2023 ?  





L'activité touristique, c'est un plus parce que la base même du festival, c'est de ramener nos touristes, oui, de les faire voyager à travers le temps et de leur faire découvrir tout ce qui relève de notre culture, à travers les danses, les chants, les plats, l'art culinaire, ancestral ; nous allons mettre un buffet pour les boissons de chez nous : l’ "atan", le ’’tchoukoutou’’, le ’’sodabi’’, le ’’tchapalo’’, des jus de fruits naturels, de chez nous, également.  


Fiz 2023, l'affiche indicative des boissons locales à promouvoir

En plus, en août, nous serons en pleine période de l'igname. Ce sera presque le réveillon du 15 août ! Nous allons, vraiment, avoir trois jours pour vivre intensément le Bénin. Il y aura également des projections cinématographiques, avec des films que nous avons sélectionnés, qui abordent des réalités béninoises, qui mettent en valeur notre patrimoine. 



Vous avez reçu la bénédiction de dignitaires de religions endogènes de Savè pour les manifestations du Fiz 2023. Cette précaution d’ordre spirituel est-elle si importante pour la réussite de cette 3ème édition ? 


Je ne sais pas ce qui vous fait dire cela. Nous n'avons pas été dans un temple de religion endogène. Et puis, je tiens à souligner que le Fiz est un festival culturel, c'est-à-dire que l'aspect cultuel de notre tradition n'est pas ce que nous voulons vendre ni ce que nous voulons mettre en avant mais c'est vraiment le culturel, plus précisément, l'aspect qui est accessible à tous.  


Nous étions avec les membres du comité d'organisation et, surtout, celui local, à travers ceux qui sont au niveau d’Oké-Owo. Nous avons été voir le ’'balè’’, celui qui, traditionnellement, est le chef de terre de la localité. Nous l'avons salué et lui avons présenté officiellement le projet. Il en était déjà au courant mais il fallait que nous puissions lui dire que nous étions dans ses murs. Nous avons également rencontré les autorités locales, celles décentralisées, c'est-à-dire le Maire et le Secrétaire exécutif de la commune de Savè. Nous avons aussi pris contact avec les autorités pour la sécurisation, donc, avec le commissaire central de Savè, et avec les postes de sécurité, établies à Oké-Owo et dans ses environs. Ce sont des précautions que nous avons prises mais nous n'avons pas été dans un temple. 


 

Vous nous aviez dit, à une interview, « La culture est la vénération de la lumière ». ’’Zogben’’, la lampe, en langue béninoise du fon, incarne cette lumière que vous brandissez, par votre festival. La lumière dont il s’agit est-elle si forte pour faire éclairage sur les facteurs encore méconnus du patrimoine culturel immatériel du Bénin ? 


Quand vous êtes dans l'obscurité et que quelqu'un allume, ne serait-ce qu'une bûchette d'allumette, cela vous permet d'avoir de l'espoir. Lors du Fiz, habituellement, il y a le samedi soir, on met des flammes et on fait la cérémonie de la flamme d'or. On décerne des distinctions à certaines personnalités qui œuvrent dans le domaine de la culture. Cette remise symbolique de la flamme, c'est pour permettre qu’elle soit ragaillardie, revigorée et alimentée afin qu'elle ne s'éteigne pas.  


Fiz 2023, l'affiche officielle du programme de l'événement

Plus nous serons nombreux à avoir cette flamme, plus nous allons entretenir l'espoir que l'éclairage sera d'envergure, qu’il sera si fort que tout notre patrimoine culturel sera éclairé. Après cet éclairage, nous allons pouvoir assainir parce que si nous ne voyons pas clair dans ce que nous avons, nous ne pouvons pas nettoyer, nous ne pouvons pas mettre en valeur la partie visuelle de notre patrimoine que nous avons commencé à mettre en lumière. Ainsi, chacun va pouvoir apporter sa pierre à l'édifice. Le ’’zogben’’ n'est pas que pour Imelda Bada, il est pour tous les Béninois. Toutes les filles et tous les fils du Bénin sont concernés par le Festival international, ’’Zogben’’. 


 

Chaque année, vous vous mettez à cheval entre Reims, la ville du nord-est de la France, que vous habitez, et le Bénin, pour cette promotion du patrimoine culturel immatériel dans votre pays. Quel est le secret de cette passion qui se renouvelle en vous ? 


Je l'ai dit plusieurs fois. La tâche que j'exerce, aujourd'hui, vis-à-vis de mon Bénin, est née en France. Comme vous avez dit, j'habite à Reims, une ville culturelle à laquelle l'histoire de la France est liée : les premiers rois de France ont été sacrés à Reims. Je vois comment cela est conservé : la cathédrale de Reims, la basilique de Saint-Rémy où le roi Clovis a été baptisé. A travers l'histoire qui est gardée, quand j'ai vu comment cela se passe en France, je me suis demandé : “Pourquoi cela ne se passe pas comme cela chez moi ?”.  


Avec la fête Johannique, à Reims, le passé français est célébré ! Quand nous nous évertuons à effacer notre mémoire, au quotidien, quand nous essayons de nous donner l'image des autres, cette image qui n'existe même pas, vu que les autres sont rattachés à leur passé, une rivière qui se détache de son lit se dessèche tout simplement. C’est cela, ce qui me motive, ce qui me pousse à ne pas abandonner.  


Adédoyi Imelda Bada, engagée dans sa passion à faire rayonner le Patrimoine culturel immatériel (Pci) du Bénin

Je vis ma passion. Je vis cette passion à travers ce que je vois des autres et que j'aimerais qu’il se passe dans mon pays, également.  


J'aimerais beaucoup que nous puissions y faire de grandes célébrations, à l’instar de la fête Johannique, par exemple, où l’on met en scène Jeanne d'Arc qui, dans l'histoire, a été brûlée vive, sur un bûcher, pour sorcellerie, mais, qui, aujourd'hui, est célébrée.   


C'est pour vous dire qu’on n'efface pas son passé mais on travaille avec lui. Vous allez voir beaucoup de personnes qui viennent à Reims, juste pour ces deux jours où l’on célèbre une fête médiévale et remplie de patriotisme. Vous allez voir comment les Français sont attachés à leur culture. C’est ce que je veux pour mon pays. Vous allez voir des gens ramener des chaudrons, ce qu'on ne voit plus communément. C'est cela qui m'a inspiré, ce qui a allumé, au fond de moi, cette passion de voir cela se faire également chez moi. 


Recueil des propos : Marcel Kpogodo – Transcription : Léandre Houan - Rédaction : Marcel Kpogodo