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jeudi 13 janvier 2011

Politique au Bénin

Boni Yayi, Président du Bénin


Forum sur les cinq années du Changement



Un oral grand public du Gouvernement



Les 08 et 09 janvier derniers, au Palais des congrès de Cotonou, l’ensemble des Ministres du Gouvernement béninois étaient réunis dans le cadre d’un forum. Il était question de faire le bilan des différentes réformes et avancées qu’à connues le Bénin depuis l’accession au pouvoir de Boni Yayi.



C’est sous la présidence de Pascal Irénée Koupaki, Ministre d’Etat chargé de la Prospective, du développement et de l’évaluation de l’action publique que le Forum a été placé. Mais, c’est Boni Yayi lui-même qui a tenu à en ouvrir les travaux le samedi 08 janvier. Devant les députés, maires, cadres des ministères et autres personnalités, tous les ministres ont présenté les différentes actions à mettre à l’actif de leur département. Dans un exercice inédit, ils ont tous répondu aux questions des différentes personnalités présentes et qui étaient désireuses d’avoir des éclaircissements sur des sujets précis. Huit communications ont aussi été présentées dans le cadre de cette rencontre. Elles concernaient, notamment, “l’avenir du port de Cotonou, le désenclavement rural et l’amélioration du sort des fonctionnaires“. C’est ainsi qu’au sujet du Port de Cotonou, “la réforme du secteur portuaire et de l’économie maritime en général“ a été présentée. En ce qui concerne “le désenclavement rural“, le point a été fait sur les infrastructures routières à l’intérieur du pays et sur les différents bitumages et sur les réhabilitations pour faciliter la jonction entre les différentes villes. La communication relative à l’amélioration de la situation des fonctionnaires de l’Etat a évoqué le “reversement de 19.300 agents, faisant ainsi passer l’effectif de la fonction publique de 47.175 à 66.475 agents. “ Et, 12.000 autres agents sont en attente d’être reversés, ce qui fait qu’à terme, l’effectif de la fonction publique béninoise sera de 78.475 agents. Les autres communications étaient, entre autres, relatives à “l’évolution du budget général de l’Etat, au remboursement de la dette et à l’assainissement du secteur des affaires. “



Bernado Houenoussi

samedi 10 avril 2010

Chronique sur le Bénin

Le concept du Changement

Permettez qu’au début de ce propos, je rappelle à notre souvenir le slogan de campagne du candidat Boni Yayi, futur Président de la République ; "ça doit changer, ça peut changer, ça va changer". Le 06 avril 2006, drapé dans ses habits de nouveau chef d'Etat, il déclara dans son discours entre autres que "si la tête est vertueuse, le reste du corps suivra". Annonçant ainsi les couleurs du vent de changement qu'il voulait faire souffler sur le pays, il se rendit le lendemain de sa prise de pouvoir chez notre voisin de l'Est, forma son premier gouvernement dans la foulée et donna les instructions nécessaires pour que les passations de service soient menées au pas de charge. Suivra un séminaire gouvernemental et le limogeage d'un ministre dont le Directeur de cabinet a fait preuve d'un zèle irrévérencieux envers le Chef de l'Etat. Boni Yayi, en chantre du Changement, s'inscrivait résolument dans une rupture totale avec la gestion du régime défunt, caractérisée par un laisser-aller et une certaine inertie. Cette atmosphère au sommet de l'Etat avant 2006 n'était pas sans rappeler cette formule du Général se déclinant en ces mots :"si vous êtes prêt, moi aussi je suis prêt".

Le premier fait d'arme à l'actif du nouveau pouvoir a été l'annonce de l'audit de toutes les sociétés et autres structures étatiques, afin de tirer au clair d'éventuelles malversations financières qui auraient été opérées dans ces différents services. Le peuple, avide de démonstrations, se verra également servir les visites présidentielles inopinées dans les services publics et une marche verte conduite par le Chef de l'Etat contre la corruption. Mais, peu à peu, l'ancien système bousculé plia mais ne rompit pas. Et là, comble du paradoxe, le Changement s'en inspira pour montrer son côté pervers et utilisa le nerf de la guerre. Reprise en main des médias en commençant par ceux du service public, qui se transforment en véritables organes de propagande gouvernementale. Des contrats sont signés avec certains organes de presse, avec une clause contractuelle qui stipule expressément de ne pas relayer les informations susceptibles d'écorner l'image du gouvernement et de son chef. Pour calmer la fronde de certains douaniers et des enseignants, il est fait appel à des groupuscules de soi-disant douaniers et enseignants patriotes. Divisez pour mieux régner. Les ministres et autres directeurs d'entreprise étatiques se ruent tous les week-ends dans leurs régions d'origine pour organiser des meetings de soutien au président. Des campagnes électorales dont le financement est occulte et qu'ils organisent en bon fils du terroir soucieux d'être bien vus par le chef. Suivra également une monopolisation fréquente de la télévision publique afin de relayer des débats au cours desquels, comble du ridicule, le journaliste n'a en face d'un lui qu'un proche du pouvoir sans aucun contradicteur. Une sorte de coup d'Etat médiatique permanent pour employer ce terme d'Edwy Plenel. Au finish, malgré l'activisme bon teint du Chef de l'Etat, il ressort que le changement est plus un concept de communication vendu au peuple qui en a fait son opium. Toujours est-il que les fruits n'ont pas tenu la promesse des fleurs. Et, pour répéter encore ce mot, la plupart des promesses n'ont pas été tenues. Et, comme un cinglant désaveu, les résultats des audits sont jetés aux oubliettes depuis belle lurette. Vive le Changement!

Bernado Houènoussi