Dans le cadre d’une conférence de presse tenue à Cotonou
Des
populations remontées ont donné de la voix le samedi 13 février 2021 au
quartier d’Akpakpa Pk 10, à Ekpè, dans la commune de Sèmè-Podji. Sous le
couvert du réseau ’’No-Vox’’ dont elles sont militantes, elles ont
vigoureusement protesté contre la démolition de leurs habitations. Dans une
déclaration qu’elles ont présentée au cours de la conférence de presse que
leurs représentants ont animée, elles ont appelé au secours de cette situation
le Chef de l’Etat, le Président Patrice Talon.
Luc Agblakou, dans ses explications, au cours de la conférence de presse |
« Mihami ! »,
« Hélou éé ! » (« Au scandale ! »),
« Francis ! », « Hélou éé ! », « Non à
l’accaparement de nos terres ! », « ’’No-Vox’’ Bénin, au
secours ! », « Talon, au secours ! ». Une idée des
slogans que scandaient des populations au quartier du Pk 10 d’Akpakpa, à Ekpè,
dans la commune de Sèmè-Podji, à l’est de la capitale économique du Bénin,
Cotonou, dans l’après-midi du samedi 13 février 2021, à l’ouverture de la
conférence de presse, qu’elles ont initiée afin d’informer les hommes de médias
de leur situation. A l’effet de la manifestation de leur communication, elles
se tenaient debout, pancartes en mains, dans un environnement de décombres.
Selon Luc Agblakou, Educateur aux Droits humains et Coordonnateur du réseau ’’No-Vox’’ au Bénin, les populations concernées militant au sein de l’organisation, ’’No-Vox’’, dont il est le représentant, s’élèvent contre une stratégie mise en place par le nommé Francis Mihami pour les déloger des terres qu’elles occupent légalement après les avoir acquises depuis 35 ans. Elles luttent, par conséquent, pour le recouvrement de leurs parcelles. A l’en croire, un Titre foncier délivré à Porto-Novo ne saurait étendre son action jusqu’au Pk 10 d’Akpakpa, dénonçant la privation des victimes de leur habitation. « Un Béninois ne peut être réfugié dans son propre pays ! », a-t-il conclu avant de laisser la parole à Lucien Gnansounou, Porte-parole des acquéreurs concernés, pour de plus amples détails.
De gauche à droite, Lucien Gnansounou, en deuxième position, présentant la déclaration des populations ... |
A son tour, celui-ci a mentionné la couverture des parcelles indiquées d’une superficie de 9 hectares, que Francis Mihami se bat pour mettre à nouveau en sa possession face à des propriétaires qui auraient acheté ces mêmes parcelles, au cours des années 1990, auprès de Dame Outou Zavè, administratrice des biens de Feu Houandé Zavè. A l’époque, ces acquéreurs ignoraient que ces terres faisaient l’objet d’un litige entre la famille venderesse et la famille Mihami, aujourd’hui représentée par Francis Mihami.
... profondément révoltées ..., |
Celui-ci, dans sa logique de déguerpissement de ces acquéreurs, se munit du Titre foncier n° 1293, immatriculé à Porto-Novo le 6 février 1994, mais que Lucien Gnansounou juge « purement et simplement faux ». A l’en croire, Francis Mihami impose ainsi à ces populations acheteuses de procéder à une nouvelle acquisition des mêmes parcelles à un coût de 15 millions de Francs Cfa. Afin de les y contraindre, il les soumet à « des opérations de déguerpissement hautement militarisées » dont la toute dernière se serait tenue le 29 janvier 2021, amenant à la destruction de plusieurs habitations qui ont été « broyées avec les effets des habitants à l’intérieur », selon Luc Agblakou pour qui cette situation a conduit à transformer plus de mille habitants de la zone en des sans-abri. Parmi ceux-ci, il précise qu’il faut trouver des adultes, des vieillards et même des apprenants dont la scolarité est désormais compromise.
... parmi lesquelles d'innocents enfants |
En
outre, il ne s’est pas empêché de faire entendre que l’opération de
communication sur le drame de ces populations du quartier d’Akpakpa Pk 10
constitue le début d’une série d’actions, qui mènera ’’No-Vox’’ Bénin devant le
Ministère de la Justice afin de demander qu’elles soient rétablies dans leurs
droits.
Choqué
mais confiant et optimiste, Luc Agblakou mentionne que l’organisation dont il est
le représentant au Bénin, s’étendant dans 18 pays à travers le monde et, spécialisée dans « la lutte contre l’accaparement des terres et les
déguerpissements arbitraires et illégaux », n’en est pas à sa première
expérience en matière de gestion de ce genre d’affaire. Pour lui, elle a déjà
remporté la victoire dans des dossiers similaires au niveau des 8 et 9èmes
arrondissements de Cotonou et à Womey, dans la commune d’Abomey-Calavi,
parfois, après plus de sept années de lutte.
Marcel Kpogodo Gangbè
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