A l’issue du sit-in du
vendredi 13 janvier 2017
Dans la matinée du
vendredi 13 janvier 2017, les journalistes béninois, réunis au sein de l’Union
des professionnels des médias du Bénin (Upmb), ont tenu un sit-in dans la cour
de la Bourse du travail, à Cotonou. Il s’agissait de protester contre la
promesse non tenue du Président de la Haute autorité de l’audiovisuel et de la
communication (Haac), Adam Boni Tessi, de faire traiter avec diligence par son institution
la question de la fermeture de sept radio et télévisions privées, au cours du
mois de novembre 2016. La manifestation a débouché sur la lecture d’une
déclaration forte par le Président de l’Upmb, Franck Kpochémè. En voici l’intégralité
…
DECLARATION DE L’UNION
DES PROFESSIONNELS DES MEDIAS SUR LA SUSPENSION MASSIVE ET INFONDEE DE MEDIAS
AUDIOVISUELS PAR LA HAAC
En qualité d’instance corporatiste à caractère fédéral et syndical des
divers métiers de l’information, l’Union des Professionnels des Médias du Bénin
(UPMB) exprime son indignation face au retard extraordinaire qu’accuse la Haute
Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) à procéder à la
réouverture des médias audiovisuels (radios et télévisions) arbitrairement
suspendus. C’est l’occasion pour l’association des journalistes et des corps de
la presse de déplorer la brutalité dont a fait montre le Président de la HAAC
en prenant la mesure conservatoire la plus calamiteuse de l’histoire.
En effet, nous comprenons que le
Président de notre institution de régulation a voulu tout simplement abuser de
la confiance des professionnels des médias qu’il avait rassurés d’un
rétablissement des entreprises de presse concernées, ceci, au lendemain de la
Conférence des Instances de Régulation de Communication d’Afrique (CIRCAF),
tenue, à Cotonou, du 06 au 08 décembre 2016. C’est en créditant le Président
Adam Boni TESSI de bonne foi que les associations professionnelles ont, non
seulement suspendu l’appel au boycott de la couverture médiatique de la CIRCAF,
lancé, à travers un communiqué conjoint, en date du 30 novembre 2016, mais
aussi, ont participé aux travaux.
S’il est vrai que des textes de loi accordent la possibilité au
Président de la HAAC de prendre des mesures conservatoires, il n’en demeure pas
moins que les mêmes réglementations ont prévu des démarches à observer, mais
qui ont été méconnues par Monsieur Adam
Boni Tessi. Dans le cas d’espèce, il importe de se demander si les faits
reprochés auxdits organes sont réellement constitués et, même s’ c’était le
cas, en quoi la suspension peut être la bonne solution? Même si le Président de
la HAAC croit mettre en application l’article 55 de la Loi organique, il
convient de rappeler qu’à l’instar de l’article 46 de ce même texte de loi, le
Code de l’Information et de la Communication prévoit des cas de rappels à
l’ordre et de mise en demeure que le Président pouvait suivre, si les arguments
avancés pour suspendre des médias étaient fondés. L’écrivain CHATEAUBRIAND
n’a-t-il pas dit : « Plus vous prétendez compresser la presse, plus
l’explosion sera forte. Il faut donc se résoudre à vivre avec elle ? ».
![]() |
Aperçu de l'ambiance à la Bourse du travail, ce vendredi 13 janvier 2017 |
Pour avoir observé le maximum de patience face à une situation aussi chaotique, les journalistes béninois ont fait preuve de la sagesse nécessaire avant de découvrir qu’ils ont affaire à un Président de la HAAC qui n’est pas prêt à entendre raison. En organisant le sit-in de ce jour, vendredi 13 janvier 2017, nous exigeons une réouverture sans délai et sans condition des organes victimes de l’excès de zèle d’un Président de la HAAC qui doit être le seul à connaître les motivations réelles de sa décision. Tout en rappelant que cette fermeture arbitraire et en grand nombre de stations de radios et de chaînes de télévision constitue une négation de la liberté de la presse, nous dénonçons une violation du droit du public à l’information. VOLTAIRE nous enseigne, à juste titre : « Soutenons la liberté de la presse, car c’est la base de toutes les autres libertés, c’est par là qu’on s’éclaire mutuellement ».
Non aux
décisions anti-peuple !
Non aux attaques
contre les libertés !
Non aux
suspensions arbitraires des médias !
Plus jamais ça
au Bénin !
Cotonou, le 13
janvier 2017
Franck KPOCHEME
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire