Préoccupante évolution politique d'une personnalité de grande valeur intellectuelle et spirituelle
Albert Tévoèdjrè |
Du piédestal de la
légende intellectuelle aux caniveaux de la puanteur exécrable des eaux usées,
rejetées de part et d’autre, de tous les coins et recoins organisés d’une
ville, la réalité de la descente aux enfers de tous ordres d’un homme semble ne
plus faire l’ombre d’aucun doute. Et, l’élection présidentielle de 2016, dans
l’irrésistible volonté d’affirmation qu’elle développe chez un tout homme
politique bien né, n’est pas étrangère à cette situation déplorable. Une eau,
avant de devenir usée, avait été désirée, aimée et obtenue, dans son caractère
potable. Avec son utilisation pour satisfaire tel ou tel besoin
d’assainissement personnel ou géographique, avec le résultat qui découle de cette
exploitation, elle provoque le dégoût, surtout qu’après avoir été utilisée,
elle sent mauvais, elle devient non hygiénique, elle n’est plus utile, elle ne
l’est plus parce qu’elle a tout simplement perdu de sa virginité, de sa
capacité à faire évoluer quelque peu l’homme du fait qu’il se serve d’elle pour
satisfaire un besoin précis. Donc, ce qui fait la force, l’importance ou même
le prestige d’un objet, d’un élément, d’un instrument, ce qui fait son
caractère précieux n’est rien d’autre que sa capacité incontournable, à un
moment donné, à être utile à quelque chose.
En réalité, ce qui est
de l’eau ne peut jamais l’être de l’homme, quel que soit son sexe, vu que l’une
ne peut réfléchir pour inscrire ses actions dans une stratégie. Contrairement à
l’eau qui, dans sa nature, se laisse faire, qui se laisse utiliser, qui se
laisser vider de sa substance et jetée, l’être humain, lui, conçoit, choisit et
décide, au mieux de ses intérêts, de ce qu’il recherche intrinsèquement pour
lui. C’est là qu’Albert Tévoèdjrè semble n’être pas pardonnable de s’être
laissé conduire aux enfers par les autorités et les militants de son propre
parti, le samedi 16 janvier dernier. En effet, c’est en sa présence qu’on n’a
pas eu peur de rejeter violemment son choix présidentiel pour Pascal Irénée
Koupaki. C’est là qu’il fallait comprendre qu’il en était fini de l’Albert
Tévoèdjrè, entre autres, fonctionnaire du Bureau international du travail
(Bit), à une certaine époque, - pour la période de vie dont notre génération
pouvait lire son parcours à tous points de vue éloquent - et dont l’influence
dans les cercles de réflexion et de stratégie politique était trop forte. Il en
était fini de cet Albert Tévoèdjrè qui, en 2006 encore, imposait le Président à
élire par un portrait-robot artistiquement dressé et finement diffusé dans les
médias, dans la population. Du redoutable ’’Renard de Djrègbé’’, Albert
Tévoèdjrè est passé au vil statut de ’’Vieux rat’’, ainsi défini par les
militants de sa propre formation politique, ce qui pousse à se demander ce
qu’il était allé chercher dans cette galère où
son apparition imprévue, imprévisible, violant une retraite politique
qu’il avait annoncée et à laquelle il avait momentanément renoncé l’a conduit à
une humiliation qu’on ne sait ce qui peut contribuer à éteindre. Quelle porte
de sortie possible pour quel intérêt, désormais ? Une bonne leçon pour
tous ceux qui, aimantés, refusent de quitter les choses alors qu’elles les ont
déjà laissées.
Marcel Kpogodo
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