Dans le cadre d'une situation
scandaleuse au Ministère des enseignements maternel et primaire
(Eléonore
Yayi Ladékan, la nouvelle Ministre, doit clarifier et régler le problème, pour
sa propre crédibilité)
La petite paillote de l’Institut français de Cotonou a servi de cadre à une conférence
de presse, le jeudi 24 juin 2015. Le sujet de cette rencontre avec les professionnels des médias
portait sur une situation d’une certaine gravité : le refus de l’Inspecteur
général pédagogique du Ministère des enseignements primaire et secondaire de
payer plusieurs millions de prestations effectivement remplies par des
techniciens sélectionnés à cet effet.
Eléonore Ladékan Yayi, Ministre des Enseignements primaire et secondaire |
6.471.000
Francs Cfa. C’est l’importante somme d’argent que Bernardin Aholoukpè,
Inspecteur général pédagogique du Ministère des enseignements maternel et
primaire (Memp), refuse de payer à une dizaine de prestataires ayant opéré dans
les travaux de conception des ouvrages pédagogiques concernant l’introduction
des langues nationales dans l’enseignement formel, entre 2013 et 2015.
Cette
information ressort du partage que Damien Kakaï Glèlè et Hervé Alladayè ont
fait avec quelques journalistes, sous la petite paillote de l’Institut
français de Cotonou, ce jeudi 24 juin 2015. Ils appellent ainsi Eléonore
Ladékan Yayi, la nouvelle Ministre des enseignements maternel et primaire, à
trouver une issue favorable à ce problème, de façon à ce que les lésés puissent
entrer dans leurs fonds.
Selon le
premier intervenant, deux niveaux sont concernés par les travaux réalisés par
un groupe de six (6) techniciens en graphisme et par un autre groupe de quatre
(4) illustrateurs. Ce sont ceux du Cours d’initiation (Ci) et du Cours
préparatoire (Cp).
Ainsi, il a
fallu à ces spécialistes de travailler sur 6 livres d’au moins 100 pages, pour
chacune des langues nationales que sont le fon, l’adja, le yoruba, le ditamari,
le dendi et le baatonou, ce qui équivaut à un total de 36 livres pour chaque
classe d’enseignement. Damien Kakaï Glèlè a renforcé ses explications en
évoquant qu’en fin 2013, les deux groupes de travailleurs ont terminé
entièrement la conception graphique et illustrative des documents du Ci, mais
qu’au règlement financier, Bernardin Aholoukpè s’est retrouvé à leur devoir, un
total de 3.083.000 Francs.
Puis, après
la remise des travaux concernant le Cp, les prestataires se sont vus, une fois
de plus, réglés partiellement, et ont dû se trouver face à un nouvel impayé équivalant
à 3.388.000 Francs, graphistes et illustrateurs confondus. Plus grave, Bernardin
Aholoukpè, en lieu et place de la tenue de ses promesses de paiement, a fait subir
l’oubli et des menaces à ses créanciers : « J’ai fini avec vous … »,
lançait-il à Damien Kakaï Glèlè, sans oublier d’enfoncer le clou : « Vous
pouvez vous plaindre à n’importe qui ! ».
A en croire
ce représentant des prestataires, Bernardin Aholoukpè est même allé jusqu’à lui
raccrocher deux fois au nez, devant des réclamations du règlement. Il a fallu
que l’imprimeur chargé d’éditer les documents rencontre des problèmes
techniques insolubles par lui-même pour que l’Inspecteur renoue le contact avec
les représentants que sont Damien Kakaï Glèlè et Hervé Alladayè, et qu’un
dialogue s’instaure. Il est donc allé jusqu’à signer un document de
reconnaissance de la première catégorie d’impayés, ceux du Ci, promettant d’éponger
la totalité des dettes, dans le cadre de la réalisation de nouvelles prestations
liées au Cours élémentaire 1ère année (Ce1)
Mais, coup
de théâtre : au lancement desdits travaux, ces graphistes et ces
illustrateurs se vont purement et simplement remplacer par d’autres et, silence
radio jusqu’à ce jour. Ainsi, Hervé Alladayè, dans son propos, interprète ce
comportement de contournement comme le signe de la persistance de Bernardin
Aholoukpè à ne pas faire régler les prestataires, ce qui l’a amené à lancer un
vibrant appel : « Il est important que l’opinion publique, en
général, et la nouvelle Ministre des enseignements primaire et secondaire, en
particulier, soient informées de cette situation, la crédibilité de celle-ci en
dépend ». De son côté, Damien Kakaï Glèlè appelle au paiement sans délai
des 6.471.000 Francs, surtout que les prestataires concernés ne sont pas des
nouveaux venus dans leur domaine : « Cela fait plus de 15 ans que
nous sommes dans le système pour ce même type de travail », appuie-t-il.
Sans hésiter, il a présenté aux journalistes, notamment, un échantillon
des ouvrages du Ci réalisés.
Même si la
part de vérité de Bernardin Aholoukpè est attendue, il importe que la lumière
soit faite sur les raisons pour lesquelles cette personnalité s’entête à ne pas
régler des prestations effectivement faites. Il s’agit d’un dossier test pour
Elélonore Ladékan Yayi qui gagnerait à ne pas commencer de manière
catastrophique son exercice ministériel.
Marcel
Kpogodo
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