mardi 17 avril 2012

Boni Yayi nouveau Ministre de la Défense, et après ?


Auto-nomination de Boni Yayi au poste de Ministre de la Défense


Un coup d’épée dans l’eau


En décidant depuis le 10 avril dernier de prendre les commandes du Ministère de la Défense, Boni Yayi entendait marquer de nouveau les esprits et plus largement l’opinion publique. Mais cette initiative n’a qu’une portée limitée.


Issifou Kogui N'Douro, Ministre d'Etat chargé des Affaires présidentielles


Le régime présidentiel instauré par la Constitution béninoise du 11 décembre 1990, confère à Boni Yayi comme à ses prédécesseurs trois casquettes : Président de la République, Chef de l’Etat et Chef du Gouvernement. L’article 54 de la même Loi fondamentale donne également au président, le droit de disposer de l’administration et de la force armée, mais surtout d’être le responsable de la défense nationale. Le léger remaniement ministériel orchestré par Boni Yayi le 10 avril dernier, n’est donc qu’un effet de manche puisqu’il s’est auto-nommé Ministre de la Défense nationale, un domaine dont il est déjà au regard de la Constitution le premier responsable. De plus, la nomination d’Issifou Kogui N’Douro, l’ex titulaire du portefeuille ministériel de la Défense nationale, comme Ministre d’Etat chargé des Affaires présidentielles, est la preuve que c’est en fait lui qui continuera de gérer toutes les questions liées à la défense nationale. En effet, cette question fait partie des affaires présidentielles, dont Issifou Kogui N’Douro a dorénavant la charge. Si depuis une huitaine de jours, les commentaires vont bon train sur les tenants et aboutissants de cette décision du Chef de l’Etat, elle est surtout paradoxale alors que le Bénin jouit depuis plus de 22 ans d’une stabilité sur le plan politique et peut se targuer d’être un Etat démocratique depuis cette date. Au pouvoir depuis plus de 06 ans, Boni Yayi qui survend l’image du président actif et au four et au moulin, court au finish le risque de ne plus pouvoir contrôler quelque chose. Aurait-il la boulimie du pouvoir ? 


Bernado Houenoussi

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