Selon Viviane Savi intervenant sur le projet, "Sauvons 1000 enfants"
Viviane Savi, présidente de l'Ong, ’’Cadre de Concertation pour le bien-être des familles’’ (Ccbf), a lancé, depuis le 14 février 2021, la 1ère édition du projet, "Sauvons 1000 enfants". Il s’agit d’une initiative visant à venir en aide aux enfants atteints des cardiopathies congénitales. Ayant accepté d’aborder la question avec notre rédaction, elle alerte sur le danger que constitue l’abandon de ces enfants malades, incapables d’être soignés et sauvés à cause du manque de moyens financiers de leurs parents.
Le Mutateur : Bonjour Viviane Savi. Vous êtes la présidente de l'Ong dénommé le "Cadre de Concertation pour le bien-être des familles" (Ccbf). Le 14 février 2021, vous avez lancé l'initiative "Sauvons 1000 enfants". De quoi s'agit-il ? Quel est le but de cette initiative ? Pourquoi avoir choisi le 14 février reconnu comme le jour de la fête des amoureux ?
Viviane Savi : Le projet "sauvons 1000 enfants" est né d’une expérience personnelle que j’ai pu surmonter grâce à Dieu, bien que difficilement. Ma fille a souffert d’une cardiopathie congénitale qui a été détectée dès ses premiers mois de vie. Elle se porte à merveille aujourd’hui après avoir subi une intervention chirurgicale à l’extérieur du Bénin.
C’est donc à la suite de cette épreuve de la vie que j’ai décidé de prendre mon bâton de pèlerin pour aider un tant soit peu les enfants issus des couches défavorisées mais atteints de cette maladie car chaque année naissent au Bénin de 1800 à plus de 2000 enfants au cœur malformé. Sur ce nombre, seulement 400 enfants ont la chance d'aller se faire consulter à l'hôpital pour diagnostiquer le mal. Et, de ces 400 enfants, seuls 13% ont la chance de se voir guérir. Les autres enfants sont livrés à leur propre sort, faute de moyens financiers de la part des parents, d’où la naissance du projet, ’’Sauvons 1000 enfants’’.
Nous
avons choisi de lancer, le 14 février 2021, la 1ère édition du projet,
’’Sauvons 1000 enfants’’, pour la simple
raison que la communauté internationale
a opté pour célébrer, chaque année, à cette date, la Journée mondiale des
Enfants atteints de cardiopathie congénitale. Voilà notre façon d’attirer
l’attention de l’opinion publique sur les enfants victimes de malformation du
cœur.
Comment
comptez-vous faire pour sauver 1000 enfants ?
Il
faut dire qu’il s’agit d’une campagne de sensibilisation sur la maladie, et de
mobilisation de fonds pour aider à prendre en charge les enfants atteints de
malformation du cœur. L’objectif que nous poursuivons est de produire un impact
sur 1000 enfants. Il s’agit d’une souscription libre et volontaire où aucun
montant n’est imposé.
Cependant,
nous ne pensons pas nous limiter à cette première édition, nous continuons cette œuvre salvatrice pour
permettre aux enfants issus des milieux défavorisés de guérir de la maladie.
Quels
sont vos mécanismes de communication?
Pour
l’instant, c'est par les médias et les réseaux sociaux que nous communiquons
essentiellement et nous nous rapprochons de personnes susceptibles de nous
aider à atteindre notre objectif.
Veuillez
nous parler des cardiopathies congénitales que vous évoquiez et de la manière
dont elle se manifeste chez les enfants …
On
entend par cardiopathie congénitale une maladie liée à une malformation du
cœur. Elle s'observe chez l'enfant, à sa naissance, et se manifeste
généralement par un retard de croissance, par l’accélération de sa respiration
et par l’apparition sur son corps de taches bleuâtres qui virent au noir, pour
le cas des enfants africains.
Quel
est le processus qui permettra à votre initiative de faire soigner ces enfants
?
Avant
tout propos, il est important de préciser que l’intervention chirurgicale des
enfants souffrant de malformation du cœur est prise en charge par certains
organismes internationaux, même s’il est
vrai que nous avons récemment assisté, avec joie, à une première opération à
’’Cœur Ouvert’’ au Bénin. Je salue, au passage, le courage et la bienveillance
du Président Patrice Talon pour avoir osé prendre une mesure aussi importante.
Mais,
le plus important, dans ce processus, est l'étape de l’avant-évacuation
sanitaire pour les enfants qui auront la chance de se voir opérer parce que la
plupart des parents, limités financièrement, se découragent et n'arrivent pas à
poursuivre le cheminement, ce qui entraîne, souvent, le décès des enfants, d’où
la campagne de mobilisation de fonds que nous avons mis en place afin d’aider
ces parents à prendre en charge les soins et le bilan de santé
pré-chirurgicaux, c’est-à-dire les soins et le bilan, du diagnostic du mal
jusqu’aux derniers examens avant l’intervention chirurgicale de l’enfant.
Comment
le public a-t-il réagi face à votre appel à contribution financière ?
Pour
une première édition, le public a répondu plus ou moins favorablement. Nous
l’affirmons, primo, parce que les cardiopathies congénitales sont peu connues
du public. Secundo, au Bénin, nous n’avons pas la culture de mobiliser des
fonds pour soutenir ce genre de projet. Je profite de votre canal pour
remercier, au passage, toutes les personnes de bonne volonté qui nous ont fait
confiance en apportant leur appui à ce projet.
Quelle
utilisation concrète a été faite de ces fonds ?
Les
fonds que nous avons pu mobiliser ont été versés, pour une question de
transparence, sur le compte de la Société béninoise de Cardiologie. Ils
serviront à prendre en charge l’échographie Doppler de 7 enfants.
Quelles
sont les difficultés que vous rencontrez dans la concrétisation de ce projet ?
Les
difficultés essentielles que nous rencontrons sont surtout liées à la
mobilisation des fonds. Le Béninois, par nature, est méfiant et réfractaire
quand il s’agit de la collecte de fonds pour des actions données, ce qui est
tout à fait normal. Du coup, il préfère assister à des concerts à un prix
exorbitant que de faire œuvre utile en aidant ces enfants.
Quel
appel pensez-vous lancer au public afin de le convaincre de se mobiliser autour
de vous sur cette vision de sauvetage des enfants victimes des cardiopathies
congénitales ?
L’appel à mobilisation de fonds est toujours ouvert et nous demandons au peuple béninois d'être plus sensible à la cause des enfants atteints de malformation du cœur.
Propos
recueillis par Herman Sonon
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