Dans le cadre du Gala de Récompense des femmes commerçantes de Dantokpa
Moubaïtou Yessoufou, 93 ans, fait partie des dix femmes commerçantes qui ont été distinguées le samedi 2 avril 2022, lors du Gala de Récompense des femmes commerçantes de Dantokpa, qui s’est déroulée à la salle des fêtes, ’’Horizon Gbèka’’ du quartier d’Akpakpa, à Cotonou. Belly Gangbè-Kpogodo est le promoteur de la cérémonie indiquée. Responsable de l’agence organisatrice, ’’Dantokpa communication’’, il précise davantage le profil atypique de la détentrice du ’’Trophée d’Honneur’’, elle qui est la commerçante la plus âgée du marché de Dantokpa. L’échange s’est déroulé au cours de l’entretien qu’il a bien voulu accorder à la rédaction du ’’Mutateur’’, pour apporter des détails concernant l’événement.
Dame Moubaïtou Yessoufou, au cours de sa distinction, au Gala de Récompense des femmes commerçantes de Dantokpa |
Le Mutateur : Bonjour Belly Gangbè-Kpogodo . Le samedi 2 avril 2022, vous avez tenu, à la Salle des Fêtes, ’’Horizon Gbèka’’, du quartier d’Akpakpa, à Cotonou, sous le couvert de la structure, ’’Dantokpa communication’’, le Gala de Récompense des femmes commerçantes de Dantokpa. Madame Moubaïtou Yessoufou étant, à 93 ans, la vendeuse la plus âgée du marché indiqué, a reçu le ’’Trophée d’Honneur’’. Comment avez-vous réussi à la dénicher ?
Belly Gangbè-Kpogodo : Bonjour cher journaliste. Pour dénicher la commerçante la plus âgée du marché Dantokpa, nous avons utilisé plusieurs stratégies.
D'abord, nous avons interrogé la Société de Gestion des marchés
autonomes (Sogéma) puisque qu’elle dispose d'un registre des commerçantes du
marché et, du temps où elles ont commencé à y exercer. Elle nous en a fourni
quelques noms des commerçantes les plus anciennes.
Ensuite, nous avons
gongonné au sein du marché. Le gongonneur, sur notre instruction, a expliqué
aux femmes que nous y recherchons la plus vieille expérience encore vivante.
Nous nous sommes référés à certaines d’entre elles qui nous ont renseignés sur
l'identité d'autres commerçantes les plus âgées.
Après cette étape, nous
avons sorti trois noms parmi lesquels figure celui de madame Yessoufou
Moubaïtou. Quand nous avons opéré la balance entre les trois, nous avons conclu,
finalement, qu'elle est la plus capée, en termes d'expérience et d'âge dans le
marché.
Que connaissez-vous de
sa vie, des secrets d’une telle longévité, face à un métier aussi épuisant que
celui de vendeuse dans un aussi grand marché ?
Quand nous avons trouvé
Madame Yessoufou Moubaïtou, nous nous sommes rapprochés d'une de ses filles,
Madame Lucie Sokènou, spécialisée dans la commercialisation des produits
endogènes. Sa mère est d'ailleurs aussi commerçante de ces produits tels que les
plantes médicinales, les animaux desséchés et d'autres divers.
D'après nos
investigations, ce sont les diverses stratégies ou les pratiques endogènes qui
ont beaucoup travaillé à maintenir en vie, aussi longtemps, cette dame.
Elle a confié qu'elle
respecte les principes de la vie. L'une des remarques fortes que nous avons eu
à faire, dans ses propos, est qu'elle est mentalement aguerrie pour vivre très
longtemps. Elle se considère toujours comme une jeune dame. Pour elle, son
activité de commerce est comme du sport, comme une activité qui ne la fatigue
pas. Au contraire, cela embellit son existence. Elle nous a soufflé qu'elle
effectue beaucoup la marche dans son lieu de travail et qu’elle exerce son
activité de commerce en complicité avec les petits secrets qu'elle détient sur
les plantes et les petites pratiques endogènes qui lui permettent de vivre
longtemps sur cette terre.
Selon les informations
que nous détenons sur le Gala, un jury de 3 membres a procédé à
l’identification des 10 lauréates. Qu’est-ce qui, dans leur identité et dans
leur statut, habilitait ces jurés à réaliser le choix final ?
Le critère de sélection
des membres du jury a été simple. Nous avons voulu qu’ils soient des gens qui
possèdent un certain flair du choix transparent. Pour cela, il faut être d'une
hauteur intellectuelle. Nous avons choisi une juriste qui en est la présidente.
Elle avait certaines prédispositions à faire triompher le droit. En plus
d'elle, nous avons choisi un ingénieur en télécommunications. C'est quelqu'un
qui a de l'expérience, en termes de jugement, de choix et de l'identification
de la meilleure des candidates. Le troisième membre, c'est un comptable
assermenté de l'État béninois, aussi très expérimenté. Mises côte-à-côte, ces
trois personnes constituaient, selon nous, une excellente facture du choix de
ces lauréates, par secteur d'activité.
Comment votre agence
a-t-elle effectué la sélection des milliers d’appelées que sont les femmes
commerçantes du marché de Dantokpa, aux 10 qui sont les élues ?
Il y avait certains
critères définis, dès le départ.
D'abord, nous avons eu
une liste, au niveau de la Sogéma, qui nous a proposé quelques noms de
commerçantes. La sélection a été faite au prorata de celles qui étaient à jour
dans le paiement des taxes qu'elles lui doivent.
Nous avons aussi pris
la peine de gongonner dans le marché et de prévenir les femmes commerçantes qu'il
y aurait une sélection qui allait s'opérer. Nous avons organisé une émission de
90 minutes, à la ’’Radio Sogéma’’, pour leur expliquer l'opportunité de se
faire révéler à travers cette soirée. Nous avons eu une liste de dames
volontaires qui se sont inscrites auprès de la ’’Radio Sogéma’’.
Nous avons déployé nos
hôtesses dans le marché pendant 3 semaines. Elles ont recueilli les
inscriptions de femmes par secteur d'activité. Et, ensemble avec le jury et le
comité technique, nous avons sélectionné 10 candidats par secteur. La liste des
10 femmes qui en a définitivement été retenue, dans chaque secteur, a été lue à
la ’’Radio Sogéma’’. Nous avouons que certaines femmes, non sélectionnées, se
sont plaintes. Néanmoins, nous avons estimé qu'elles ne remplissaient pas tous
les critères, en l'occurrence, celui d'être à jour dans le paiement des taxes.
Et, pour donner un
aspect ludique et transparent au choix des 3 meilleures candidates de chaque
secteur d'activité, le jury a opéré un choix en amont puisque chaque lauréate a
été filmée et nous avons réalisé des compilations d'images et de vidéos.
Dans ces compilations, nous
avons fait une investigation sur l'activité de chacune des lauréates. Nous
avons, notamment, chercher à comprendre
qui elle était, quel commerce elle exerçait au sein du marché et comment elle
menait son activité. Cela consistait en une démarche pour faciliter la tâche au
jury, avant la soirée.
Ensuite, lors de la
soirée, il a dévoilé la candidate qu'il avait, au préalable, sélectionnée pour
remporter le trophée. À cette étape, aussi, toujours pour éviter que ce soit le
jury qui décide, exclusivement, de la candidate méritante par secteur
d'activité, il y a eu un choix, au hasard, de deux candidates, par le public.
La démarche a continué, ainsi, avec les trois candidates sélectionnées.
Finalement, par un
choix, au hasard, nous avons dégagé la candidate la plus méritante. La
procédure a été la même pour tous les 9 secteurs d'activité considérés.
Au sein du marché de
Dantokpa, il y a aussi des commerçants qui opèrent. Pourquoi votre agence
a-t-elle choisi de ne primer que les femmes du même métier ?
Nous n'avons pas choisi
car nous avons mis en relief neuf secteurs d'activité, seulement, pour cette
année. Le marché Dantokpa compte, actuellement, plus de 15 à 20 secteurs
d'activité commerciale. Nous nous sommes limités à 9 pour cette édition.
Cependant, nous pensons que, pour l'année prochaine et les éditions à venir,
nous allons davantage élargir le champ vers les autres secteurs d'activité.
Dans votre allocution,
au lancement du Gala, vous avez évoqué la nécessité pour les autorités de
reconnaître la place infaillible des femmes vendeuses du marché de Dantokpa
dans le renchérissement des caisses du Trésor public. Quel écho, quel retour
avez-vous sentis de votre appel, de la part des gouvernants, après le
déroulement de l’événement ?
C'est une belle
question. Puisque l'appel a été lancé en présence de certains officiels, nous
estimons qu'ils devraient transmettre ce message à leur hiérarchie.
Belly Gangbè-Kpogodo, au cours de son allocution, lors du Gala indiqué |
En revanche, nous avons pris le soin d'élaborer un rapport imagé de la soirée que nous avons envoyé à certaines institutions, de façon officielle. En l’occurrence, le Ministère des Petites et moyennes entreprises nous a appelés, par la suite, pour nous féliciter de l'organisation.
Les officiels présents
à ce dîner de gala, notamment, le Directeur général de la Sogéma, a demandé que
l'on puisse célébrer cette fête, impérativement, tous les ans, pour le
caractère de stimuli qu’il confère à l'activité commerciale dans le marché.
En plus de ces échos,
le réseau Gsm, "Mtn Bénin" et la Banque internationale pour l’Industrie
et le commerce (Biic, Ndlr) nous ont déjà proposé de vite envoyer, à leur
niveau, une lettre pour l'organisation de la prochaine édition de l'événement.
Vous avez focalisé
votre action de distinction des femmes sur le marché de Dantokpa de Cotonou.
Quels liens particuliers avez-vous avec lui et qui vous ont poussé à y
organiser l’événement du samedi 2 avril 2022 ? Qui êtes-vous ?
Alors que j'exerçais
fraîchement le métier de journaliste, j'avais estimé qu'il fallait installer,
au sein du marché Dantokpa, une plate-forme communicationnelle puissante pour
laisser transparaître les problèmes qui minent le business des opérateurs et des
opératrices économiques du marché.
C'est cela qui m'a
amené à comprendre qu'en réglant les problèmes qui assaillent l'activité des femmes du marché,
c'est la majeure partie des problèmes du Bénin qui sont, de facto, résolus. Ces femmes méritent qu'on leur accorde une
certaine attention. C'est ce qui m'a poussé, dans mes actions journalistiques,
à porter, dans un livre, les enquêtes que j'ai eu à faire, au sein de
"Tokpa Actu", un organe de presse que j'avais créé, à l'époque.
Nous avons pensé que le
marché Dantokpa et ses périphéries que sont Gbogbanou et Missèbô, constituent une
plate-forme de commerce qu'il fallait valoriser en mettant en relief les problèmes
des femmes. C'est dans cette dynamique que nous avons décidé d'exercer
certaines actions dans ce marché. De fil en aiguille, nous avons été inspirés
par l'envie de détendre et de distraire ces femmes à travers ce dîner de gala.
Nous remercions, au
passage, certaines structures qui étaient expressément venues voir comment nous
allions réussir l'organisation. Je veux nommer la Sobébra (Société béninoise de
Brasseries, Ndlr), le réseau Mtn et tous nos partenaires, pour cette édition.
Nous voulons inviter
les opérateurs économiques, à divers niveaux, les hommes d'affaires et tous
ceux qui ont un intérêt que le marché Dantokpa soit florissant. Nous avons
besoin qu'ils s'implémentent dans nos caisses pour nous aider à mener des
actions dynamisantes et à pérenniser cette initiative de récompense, chaque
année.
On m'appelle Belly
Bonaventure Gangbè-Kpogodo. Je suis journaliste, stratège en communication et
l'initiateur de l'agence de communication,
“Dantokpa Communication”. Je suis également géo-aménagiste, Point focal
suppléant de la Convention de Vienne relative à la protection de la couche
d'Ozone et du Protocole de Montréal relatif aux substances appauvrissant la
couche d'ozone, communément appelées Sao. Je suis au Ministère du Cadre de vie
et de Développement durable, au niveau de la Direction de la Gestion des
pollutions et nuisances.
Propos recueillis par
Léandre Houan
5 commentaires:
Cher confère, rdv au sommet
Par l'ultime grâce de Dieu. Bonjour chez vous
Très bonne initiative. Félicitations
Belle initiative et félicitations à vous
Bonne initiative à pérenniser car ces femmes battantes du marché Dantokpa participent beaucoup à la création de richesse de notre pays
et méritent d'être récompensées à travers ces événements très réconfortants ,
Félicitations et merci infiniment aux initiateurs ainsi que les organisateurs et spécialement à monsieur Belly GANGBE qui a mis l'accent sur la plus âgée usagée de ce marché.
Soyez richement bénis.
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