La matinée du jeudi 27
décembre 2018 a vu le Président de la République, Patrice Talon, se rendre au
Parlement pour présenter aux Députés son Discours sur l’état du Bénin, après
une nouvelle année d’exercice du pouvoir, un acte en parfaite conformité avec l’article
72 de la Constitution. Alternativement aux idées présentées dans son allocution
annuelle par le Chef de l’Etat, le Député Guy Dossou Mitokpè, de la Minorité
parlementaire, donc, de l’Opposition, a émis des commentaires sur les grands
axes de l’allocution du Premier des Béninois, ceci, sur sa Page Facebook, ce à
quoi notre Rédaction s’est intéressée et dont elle se fait le devoir de
proposer l’intégralité, un texte que suit le Discours au complet du Président
de la République.
Marcel Kpogodo
Intégralité de l’analyse
du Député Guy Dossou Mitokpè sur le Discours du Président de la République,
Patrice Talon, sur l’état de la nation béninois
Le Député Guy Dossou Mitokpè |
ENCORE DES PROMESSES DE
REALISATION DE MAQUETTE, ET POURTANT….
Moi, Guy Dossou
MITOKPE, c’est avec beaucoup de déception que j’ai suivi l’adresse du Président
de la République à la Représentation Nationale.
Ce jeudi 27 décembre
2018, devant un Parlement boycotté par la minorité parlementaire, le Président
de la République, dans un discours d’autosatisfaction, a abordé pratiquement
tous les domaines qui concernent la vie publique nationale, sans avoir véritablement
peint le vrai visage de notre pays en 2018.
De la sécurité de nos
concitoyens, en passant par la couverture nationale en eau potable sans oublier
la vie des Partis politiques, le Chef de l’Etat a fait le tour d’horizon à
l’occasion de cette traditionnelle adresse au Parlement.
Je n’ai aucunement eu
l’impression au cours du discours du Chef de l’Etat, que nous vivons dans la
même République. Cette adresse du Chef de l’Etat confirme nettement, dans mon
esprit, qu’il y a un Bénin où une minorité vit bien et même très bien et un
Bénin où une grande masse vit mal et même très mal. C’est alors que je me suis
permis de décortiquer ce discours d’un peu plus de 50 minutes Chrono du Chef de
l’Etat.
Sur le plan de la
Sécurité
Le Chef de l’Etat,
s’est félicité et a félicité son Gouvernement pour la naissance de la police
dite « républicaine », c’est-à-dire la fusion de la gendarmerie nationale et de
la police nationale en un seul corps de sécurité. Cela constituerait une véritable
prouesse si le Chef de l’Etat, dans son adresse au Parlement, corroborait son
propos par des chiffres qui attestent de la diminution de la petite ou de la
grande délinquance avant et après la mise sur pied de la police républicaine.
Parlementaire que je
suis, je reçois régulièrement les plaintes des ex-gendarmes qui ne sont pas du
tout d’accord avec le traitement à eux infligé dans le reclassement de leurs
grades. Les coupeurs de route, les braqueurs d’engins à deux roues font la
pluie et le beau temps à quelques encablures de Cotonou et même dans certaines
rues de Cotonou. Nous attendions mieux.
En ce qui concerne
l’eau et l’électricité
Le Président de la
République s’est également réjoui, une fois encore, de son bilan mais, pourtant,
nous voulions que le Chef de l’Etat nous donne plus d’information sur la
pression tarifaire au niveau des prestations de la SBEE et de la SONEB. Nous
payons de plus en plus cher pour des services de moyenne qualité. La
restructuration de l’éclairage urbain est revenue à combien de nos francs au
contribuable béninois ?
Le Président de la
République a annoncé que son Gouvernement a déjà mobilisé 200 milliards de nos
francs sur 300 milliards escomptés pour la réalisation de nouveaux systèmes
d’approvisionnement en eau potable.
Qui sont ceux qui vont
procéder à ces réalisations, quand on sait que ceux qui ont truandé l’argent de
l’eau sont encore avec lui et en toute liberté ?
L’autosatisfaction
affichée dans le discours du Chef de l’Etat est en contradiction avec le réel
état de la Nation. Le peuple vit sous la psychose d’un régime qui s’en prend à
ses adversaires et qui défend coûte que coûte ses laudateurs ou louangeurs les
plus indéfendables.
En ce qui concerne la
cantine dans nos écoles primaires, le Gouvernement avance des chiffres
pharaoniques qui justifieraient son implication massive dans la restauration de
nos enfants. Notre souhait est que le gouvernement puisse mieux circonscrire
tous les éléments qui aideraient nos enfants non seulement à aller à l’école
mais, surtout, à y rester car nous constatons que, dans des localités proches
de Cotonou et, aussi, à l’intérieur du pays, de plus en plus d’enfants
abandonnent les cours pour cause de pauvreté extrême de leurs géniteurs.
Le projet de ramassage
des ordures dans le Grand Nokoué
Nous avons entendu le
Président de la République dire que le ramassage des ordures dans le Grand
Nokoué est déjà engagé. A ce niveau, je me suis une fois posé la question de
savoir : quelles sont les localités qui sont concernées par le grand
Nokoué ?
Et je me suis rendu
compte que le Chef de l’Etat l’a dit dans son adresse à la Nation. Il s’agit de
Cotonou – Abomey-Calavi – Porto-Novo – Sèmè-Kpodji et Ouidah. J’ai tenu à citer
ces localités car elles continuent d’être très sales. Je ne constate pas le
démarrage de la propreté du Grand Nokoué.
A Cotonou ou à
Abomey-Calavi, nos rues et artères continuent de végéter dans la malpropreté la
plus indigne de tous. C’est aussi l’occasion de revenir sur les nombreuses
promesses faites par le Chef de l’Etat au cours de son discours devant les
Députés de la 7ème législature. Ainsi, le Président de la République a promis
pour l’année 2019 les réalisations suivantes (prenons date afin d’en faire le
point dans un an) :
- La construction de
l’hôpital de Calavi (promesse antérieurement
faite pour septembre 2018)
- La construction des
musées de Porto-Novo, Abomey, Ouidah
- La réalisation de la
bouche du Roy à Grand-Popo et Hilancondji
- La réalisation du
projet ARCH
Nous avons eu droit
encore à des promesses qui pour la plupart seront réalisées qu’en maquette.
L’assainissement des
finances publiques et la lutte contre la corruption
A ce niveau, le Chef de
l’Etat n’a pas du tout convaincu. Si les finances publiques sont assainies,
nous sommes en droit de nous poser la question de savoir, elles le sont pour
qui ?
Où sont les sous
récupérés ?
Qu’est-ce qu’on en a
fait ?
Puisque nous constatons
tous que le régime a un problème de sous-liquidité ?
Le régime a des difficultés
pour mobiliser les moyens nécessaires afin de réaliser son fameux PAG.
Réformes politiques
A ce niveau de son
discours, le Président de la République n’a cité que deux de ces initiatives
parmi la foison réalisée par le Parlement, à savoir la charte sur les partis
politiques et le code électoral. Je suis navré à ce niveau de mon analyse de
dire que ces soi-disant réformes politiques, ne sont en réalité que
l’expression de la décapitation de notre démocratie car, à ce niveau de son
discours, même si le Chef de l’Etat pas fait cas des deux échecs de la
tentative de la révision constitutionnelle, il serait bon de noter que cela a
été le tournant des nouvelles dispositions politiques dans notre pays.
Le Président n’a pas
manqué de dire dans son discours, je le cite, « ce faisant, nos populations
désespéreront moins de la classe politique. Elles savent dorénavant que la
démocratie, c’est moins la prolifération des Partis politiques que la promotion
d’idéologies et de projet de sociétés. » Fin de citation.
Le Président de la
République a parlé de promotion d’idéologies et de projet de société ?
Alors une question :
Quelles sont les idéologies de l’Union Progressiste et du bloc Républicain qui
sont ses deux Partis, sans oublier l’UDBN, DUD et le PRD qui se réclament de
lui ?
Ceux qui sont surtout
dans l’Union Progressiste et le bloc Républicain épousent-ils réellement des
idéologies ou s’empressent-ils pour se caser ?
Le Président ne nous a
pas tout dit.
Les différents taux de
croissance
Dans le discours du
Président, nous avons noté un taux de croissance de 2,1% en 2015 à 6,5% en
2018. Pour 2019, le Président de la République a prévu un taux de croissance de
7%. Avec tous ces chiffres, on est en droit de se demander si nous parlons tous
du même pays.
Enfin, le Président de
la République a annoncé avoir créé en 3 ans, plus de 200.000 emplois. Il
importe que, face à une telle affirmation, l’on donne plus de clarification sur
ces 200.000 emplois créés car la jeunesse à laquelle j’appartiens ne se
reconnaît dans une telle déclaration …
Intégralité
du Discours du Chef de l’Etat, Patrice Talon, sur l’état de la nation
Le Chef de l'Etat, Patrice Talon, devant la Représentation nationale, le jeudi 27 décembre 2018 |
• Monsieur le Président de l’Assemblée
nationale,
• Mesdames et Messieurs les Députés,
En venant m’acquitter,
pour la troisième fois, de ce devoir que m’assigne la Constitution, je veux,
avec vous et avec notre peuple, célébrer la République.
Car, c’est elle qui
nous unit et nous motive au-delà de nos divergences.
C’est donc avec gravité
et fierté que je me soumets à l’exercice.
Gravité au regard des
efforts continus et soutenus que nous devons faire pour redresser durablement
notre économie, améliorer les conditions de vie de nos populations et conférer
grandeur et honneur à notre pays.
Fierté parce que je
peux, comme vous et comme l’ensemble de nos concitoyens, observer que les
fruits de nos efforts se révèlent de plus en plus dans maints domaines, signe
que nous sommes dans la bonne direction et qu’à ce rythme, l’espoir est permis.
Mais pourquoi
avons-nous raison de regarder l’horizon avec confiance ?
Est-il certain que nous
avançons inexorablement vers le progrès ?
Et quand je dis nous,
je parle du peuple et des dirigeants confondus car, à la vérité, c’est d’une
tâche collective qu’il s’agit.
Les motifs de
satisfaction qui apparaîtront dans ce message relèvent donc forcément de notre
mérite à tous.
Monsieur le Président
de l’Assemblée Nationale,
Mesdames et Messieurs
les Députés,
Au plan
socioéconomique, nous avons durant cette année qui s’achève, dans beaucoup de
domaines, des raisons d’être satisfaits.
Partout à l’intérieur
de nos frontières, nous nous sentons davantage en sécurité.
Mieux, les tracasseries
policières ont quasiment disparu de nos routes.
Nos compatriotes s’en
félicitent, les étrangers en visite chez nous le soulignent et d’autres pays
nous envient.
Pour y arriver, Il a
fallu prendre les mesures hardies, investir, bousculer les habitudes, redonner
confiance et dignité à nos forces de sécurité et de défense.
Ce ne fut pas de tout
repos.
D’importants moyens financiers
ont été engagés ; des dotations en matériels ont été effectuées comme jamais
auparavant en une seule fois.
La pertinence de la
fusion de la Police et de la Gendarmerie en une seule entité, la Police
Républicaine, se lit aisément à travers le meilleur maillage du territoire et
la répartition plus rationnelle des ressources humaines, qui ont permis
d’intensifier la lutte contre la criminalité sous toutes ses formes.
Mais nous savons que la
sécurité est une quête permanente, que les acquis doivent être renforcés.
C’est pourquoi, au
cours des prochaines années, mon Gouvernement prêtera la même attention à la
sécurité, matérialisée par des investissements plus importants encore, dans le
renforcement de capacités des hommes et dans l’équipement de nos unités, Forces
armées béninoises et Police républicaine confondues.
D’ailleurs, il convient
ici de les saluer pour leur engagement républicain à veiller sur notre quiétude
à tous.
Si la sécurité est un
facteur fondamental du bien-être, celui-ci est davantage porté et matérialisé
par d’autres intrants.
Ainsi en-est-il de
l’eau potable par exemple.
Sur ce front, notre
situation globale demeure inacceptable, mais les travaux entrepris au niveau de
l’hydraulique urbaine et périurbaine permettent déjà de porter à plus de
3.000.000 de personnes, la population totale desservie au 31 décembre 2018, y
compris dans le département des Collines réputé géologiquement difficile.
Par ailleurs, dans le
domaine de l’approvisionnement en eau potable en milieu rural, le programme
d’investissement à court terme démarré en octobre 2018 a permis de lancer les
travaux pour 110 nouvelles adductions d’eau multi-village dans tout le pays
pour desservir 821.700 personnes, soit environ 20% des populations non encore
desservies.
Sur ce front également,
les études sont finalisées pour le démarrage au cours du deuxième semestre
2019, des travaux de construction de 500 nouveaux systèmes d’approvisionnement
en eau potable multi-village en vue de l’accès universel à l’eau potable à
l’horizon 2021.
Sur un programme
d’investissement prioritaire de 300 milliards de FCFA destiné à atteindre cet
objectif, 200 milliards soit 66% sont déjà mobilisés, et les actions sont en cours
pour le bouclage total du financement avant la fin du premier semestre 2019.
Dans le secteur de
l’électricité, aussi vital que celui de l’eau, la situation s’améliore
considérablement.
Ici aussi, nous venons
de loin, de sorte que l’amélioration notoire qui s’observe aujourd’hui nous
donne l’impression que la crise énergétique aigue qui sévissait jusqu’en 2016
est si lointaine.
Les groupes
électrogènes ne tournent plus en effet à longueur de journée et de nuit car,
l’énergie électrique est désormais plus disponible.
Cependant, nous
poursuivons nos efforts en vue d’assurer la disponibilité totale de
l’électricité pour tous.
A côté de l’eau et de
l’électricité, la santé de nos compatriotes fait l’objet d’une attention
particulière quand bien même l’année 2018 a été marquée par de sérieuses
difficultés.
Dans ce secteur, la
situation est très préoccupante aussi bien dans le public que dans le privé.
Les plateaux techniques
insuffisants, la conscience professionnelle déficitaire, les intrants parfois
détournés.
Aussi, les profondes
réformes initiées, les actions hardies engagées ont-elles soulevé des
incompréhensions.
Leur finalité est
pourtant d’améliorer de façon significative le système sanitaire au profit du
plus grand nombre de nos populations.
Nos actions ont
particulièrement consisté en la lutte sans merci contre les faux médicaments,
pour favoriser l’assainissement du sous-secteur pharmaceutique, en la fermeture
d’environ un millier de centres de santé privés illégaux et surtout non
qualifiés, en la réforme du service public de la santé, afin d’amener les
agents de l’Etat à se consacrer exclusivement, et pour l’heure, à leur mission
principale.
Au registre des
infrastructures du secteur, la mise en service de l’hôpital de zone d’Allada,
le redémarrage des travaux de celui de Savè, les démarches pour la construction
de l’hôpital de zone des 3A (Adjarra, Avrankou, Akpro-Missérété), et les
préalables déjà accomplis pour la construction de l’hôpital de référence
d’Abomey-Calavi, témoignent de nos efforts.
Ceux-ci sont soutenus
par un vaste programme de réhabilitation des plateaux techniques existants.
A cet égard, un
diagnostic d’envergure est déjà en cours.
C’est dire qu’à terme,
le secteur de la santé sera totalement mis aux normes pour combler nos attentes.
Pendant ce temps, les
programmes sociaux comme la prise en charge de la césarienne, du paludisme chez
les enfants de moins de 5 ans, de la dialyse ont été maintenus.
Plus encore, les soins
palliatifs pour les personnes atteintes de maladies graves, sont désormais
intégrés à ce paquet de gratuité.
Malgré ces acquis, les
attentes restent grandes quant à l’universalité des soins de santé.
A ce propos, je peux
vous assurer qu’après la phase préparatoire qui a été plus longue que prévue,
la mise en œuvre imminente du Projet Assurance pour le Renforcement du Capital
Humain (ARCH), dans son volet Assurance maladie, apportera des réponses claires
aux préoccupations des populations à partir de 2019.
Dans cette perspective,
les pauvres extrêmes et les pauvres non extrêmes, premiers bénéficiaires, dont
l’effectif est estimé à 4,2 millions de personnes, ont été identifiés. D’ores
et déjà, 350.000 d’entre eux recevront gratuitement leur carte d’identité
biométrique dans les prochaines semaines et bénéficieront de la phase pilote du
projet dès le premier trimestre 2019, dans les zones sanitaires couvrant
Abomey-Calavi et So-Ava, Dassa- Zoumé et Glazoué, Djougou, Ouaké et Copargo.
Le projet sera ensuite
généralisé à tous d’ici fin 2019.
Nous avons en effet
besoin de citoyens en bonne santé pour prendre en charge tous les autres
secteurs et celui de l’éducation en est un.
Dans ce secteur aussi,
la situation est apparue bien plus critique que perçue.
En dehors des grèves
qui le paralysaient et plombaient les performances des apprenants,
l’insuffisance des infrastructures, la nature et la qualité des enseignements
dispensés, posaient et posent encore problème.
C’est pourquoi, le
Gouvernement a initié l’évaluation des enseignants de la maternelle, du
primaire et du secondaire général avec pour objectif, l’identification et la
satisfaction des besoins réels de formation, pour de meilleures performances au
profit de l’école béninoise.
S’agissant de la
maternelle et du primaire en particulier, le Gouvernement a relancé avec
pertinence le programme des cantines scolaires.
Celles-ci impactent
désormais 537.400 enfants contre 351.000 l’année dernière, avec l’extension du
programme à 1.600 nouvelles écoles pour compter de l’année scolaire en cours,
soit un taux de couverture de 51% d’écoles.
Par ailleurs, le
Gouvernement a poursuivi et renforcé les mesures sociales à travers notamment
l’exonération des frais de scolarité des élèves filles du 1er cycle de
l’Enseignement secondaire général et celles inscrites dans la filière
industrielle de l’Enseignement technique.
Au total, 245.118
filles ont été impactées en 2018 pour un coût global de 2.490.000.000 FCFA.
De façon spécifique,
dans l’enseignement supérieur public, en dehors de la construction
d’infrastructures, l’Etat a respecté ses engagements en procédant à l’apurement
des arriérés d’allocations universitaires des années de 2015 à 2017, à hauteur
de 15 milliards de FCFA.
Bien plus, grâce à la
réforme des allocations universitaires, le nombre de bénéficiaires a plus que
doublé, passant de 14.000 à
30.000 étudiants
environ.
Dans le même ordre
d’idée, le Gouvernement a assuré l’inscription des étudiants handicapés dans
des écoles et centres de formation professionnelle.
Mais l’amélioration des
réalités du secteur sera plus manifeste avec la création prochaine de l’Agence
Béninoise pour l’Assurance Qualité de l’Enseignement Supérieur, l’ouverture
progressive des Instituts Universitaires d’enseignement professionnel, et
surtout l’installation imminente du Conseil National de l’Education (CNE)
nouvelle génération, dont le processus de désignation des membres est en cours.
A côté des jeunes en
formation, qu’en est-il de la catégorie de ceux qui ne sont plus dans le
système éducatif, et qui ont besoin d’accompagnement financier pour s’émanciper
?
A leur profit, les
divers programmes sociaux ont été poursuivis, notamment le financement de
projets bancables, les microcrédits nouvelle génération et la finance digitale
dont la phase pilote a été un succès, balisant ainsi le chemin à sa
généralisation.
Toutes ces mesures ont
été renforcées par diverses autres actions sectorielles ou transversales.
Ainsi, au chapitre des
infrastructures routières, les statistiques s’améliorent de plus en plus, grâce
aux nombreux chantiers ouverts à travers le pays.
Notre démarche exige
des ouvrages de grande qualité pour en garantir la durabilité.
C’est le lieu de
souligner que les grands travaux routiers se sont poursuivis au cours de
l’année, à un rythme globalement appréciable.
Ces travaux portent sur
un linéaire total de 1.262 km et nous pouvons nous féliciter des retombées
économiques qu’ils génèrent déjà au profit des populations.
La même attention a été
accordée aux pistes rurales dans nos communes, pour faciliter les déplacements
des populations et surtout le convoyage de leurs productions vers les marchés.
Ainsi, les travaux
d’entretien ont concerné plus de 11.000 km de pistes rurales au titre de
l’année 2018.
Cette anticipation que
nos compatriotes des campagnes apprécient à juste titre, sera rééditée au cours
des années à venir, comme seront poursuivis, l’aménagement et le bitumage de
grands axes routiers.
Ce sera par exemple le
cas des axes Djougou – Péhunco – Kérou
– Banikoara, dont
l’appel d’offres sera lancé au cours des prochaines semaines ;
Aplahoué-Dévè-Lokossa dont l’adjudication a déjà été prononcée ; et bien
d’autres encore pour soulager les peines des usagers.
Améliorer le cadre de
vie des populations a également été une préoccupation majeure du Gouvernement
au cours de cette année.
Dans ce domaine où les
travaux d’aménagement urbain ont jusqu’ici été faits par petits bouts, nous
avons engagé un programme historique pour assainir notre environnement et
améliorer le cadre de vie.
C’est ainsi que les
travaux de la première phase du Projet Asphaltage ont effectivement démarré et
ceux qui désespéraient de les voir peuvent maintenant apprécier leur réalité.
A ces chantiers qui
vont embellir nos villes et faciliter la mobilité de leurs habitants, s’associe
le Programme d’Assainissement pluvial de la ville de Cotonou dont les
engagements financiers de 238 milliards de FCFA couvrent les besoins exprimés.
Grâce à ce programme, la
crise des inondations dans la ville sera jugulée.
En outre, pour
optimiser les retombées du projet Asphaltage, le Gouvernement a engagé le grand
programme de ramassage et de traitement des ordures afin de sortir
définitivement de la malpropreté, les villes du Grand Nokoué : Porto-Novo,
Sèmè- Podji, Cotonou, Abomey-Calavi et Ouidah.
Ainsi, sur
préfinancement de l’Etat, ce programme entrera en vigueur dès 2019.
Mais déjà, en vue de
préserver l’intégrité de notre territoire, nous avons sans tarder, initié les
travaux de la deuxième phase du projet de protection de la Côte à l’Est de
Cotonou.
En un an à peine, les
résultats sont remarquables puisqu’en plus de protéger la côte, nous avons
réussi à faire reculer la mer en draguant 1.500.000 m3 de sable pour recréer de
la plage là où elle avait disparu.
Cette prouesse a mis
fin au désarroi des populations riveraines qui, il y a peu encore, ne savaient
à quel saint se vouer.
Le désarroi, il est
perceptible aussi à Avlékété et environs.
Mais depuis le 6
décembre 2018, il a fait place à l’espoir puisque nous y avons lancé les
travaux de protection de la section centre de la côte.
Le désarroi, c’est
encore ce sentiment qui anime nos compatriotes de Grand-Popo qui subissent les
mêmes affres de la mer.
Je veux ici les
rassurer.
Je veux leur dire que
les travaux de protection des 23 km de la section ouest de notre côte, allant
de Hillacondji à la Bouche du Roy seront lancés en 2019.
Les financements sont
déjà mobilisés à cet effet.
Toutes ces actions, qui
impactent nos communes, ont été réalisées ou engagées dans le respect des
règles de la décentralisation.
Une décentralisation
que nous voulons plus pertinente et productive de résultats au profit des
populations.
Aussi avons-nous accompagné
la signature d’une Convention de partenariat entre l’Association des Elu(e)s
Français(es) d’origine béninoise et l’Association nationale des Communes du
Bénin.
Ce partenariat vise à
favoriser le partage d’expériences entre nos frères élus en France et les
dirigeants de nos communes, afin d’améliorer leur gestion.
Ces communes sont
essentiellement rurales.
Elles sont donc le
théâtre par excellence de la mutation qualitative de notre agriculture dont les
rendements sont en pleine croissance et dont la contribution au PIB s’améliore.
Nos efforts collectifs
ont, en effet, permis de réaliser des performances agricoles inédites aussi
bien pour les produits d’exportation que pour les vivriers, le maïs, le riz et
le coton notamment.
Je veux aussi mettre en
lumière ici, le retour de notre ananas sur le marché européen, parce que nous
avons réussi à lever les contraintes pour le conformer désormais aux normes
exigées.
Mais les agriculteurs
ont besoin d’être mieux organisés et reconnus.
C’est la raison d’être
du Programme National de Développement Agricole en cours de mise en œuvre.
La même logique vaut
pour les artisans dont le recensement est déjà ordonné, et qui trouveront un
cadre propice d’expression dans les Chambres des Métiers de l’Artisanat qui
seront installées en 2019.
Au total, au plan
socioéconomique, les réformes et actions ont déjà eu pour effet, la création
d’environ 200.000 emplois directs et indirects.
Cependant, nous sommes
encore loin du plein emploi et, de ce point de vue, les attentes des jeunes
sont légitimes.
C’est pourquoi
l’assainissement des finances publiques se poursuit pour dégager plus de
ressources au profit des investissements productifs et des projets sociaux.
Monsieur le Président
de l’Assemblée nationale,
Mesdames et Messieurs
les Députés,
Venons-en justement à
l’assainissement des finances publiques.
C’est un domaine dans
lequel l’action du Gouvernement a provoqué beaucoup de grincements de dents, de
la part des agents publics comme de prestataires de l’Etat.
Et pour cause, avec la
volonté du Gouvernement de mettre fin à la gestion approximative des finances
publiques, de mener une lutte implacable contre la fraude et l’évasion fiscale,
de dématérialiser les procédures, dans un contexte où le maître- mot était le
laxisme et les compromissions de toutes sortes, il va sans dire que toute
action visant à instaurer la rigueur et la transparence, est forcément perçue
comme trop contraignante.
Cette même volonté
d’assainissement s’est manifestée relativement aux entreprises publiques.
Généralement infestées
depuis de longues années par une mauvaise gestion caractérisée, sans souci de
rentabilité pour l’Etat, nombre de ces entreprises se trouvaient, de fait, dans
un état de déliquescence avérée.
Logiquement, il ne
restait qu’à les liquider ou à en changer le mode de gestion.
Ce ne fut donc pas de
gaité de cœur que les décisions de liquidation de certaines d’entre elles ont
été prises, mais par nécessité.
Nos compatriotes ne les
ont pas souvent comprises.
Comme les agents de
l’Etat et autres collaborateurs externes de l’Etat n’ont pas compris la
politique de réduction du train de vie de l’Administration publique.
Tout ceci a eu pour
effet de favoriser, en lien avec l’amélioration de la gouvernance, une
meilleure mobilisation des ressources intérieures et de valoir à notre pays des
appréciations positives de la part des bailleurs de fonds et des institutions
internationales spécialisées.
Au plan de la
gouvernance, après des années de pilotage à vue, la culture de la rigueur
prônée par le Gouvernement permet d’entrevoir le rétablissement progressif du
respect de la chose publique.
En effet, s’il est vrai
que les niveaux de performance absolue ne sont pas encore atteints, il y a lieu
de considérer, cependant, que des avancées louables ont été enregistrées.
Pour ce faire, il a
fallu, entre autres, faire preuve de volonté et de détermination à toute
épreuve pour ouvrir le front de la lutte contre la corruption et contre
l’impunité.
Aucun secteur n’y a échappé.
Aucune catégorie de
citoyens non plus : fonctionnaires de tous secteurs, acteurs politiques de
toutes obédiences, opérateurs économiques, pauvres, riches, jeunes et vieux ont
été amenés à répondre de leurs actes.
Comment ne pas évoquer
sur ce registre, au titre des réformes législatives majeures, la création de la
Cour de Répression des Infractions Economiques et du Terrorisme (CRIET), qui se
révèle être un précieux instrument de lutte contre la corruption et dont le
travail de salubrité que nous pouvons tous observer renseigne qu’elle manquait
à l’édifice juridictionnel de notre pays ?
Oh ! J’entends bien que
dans ce domaine, l’unanimité ne peut être faite tant nous cessons d’être
d’accord dès que l’un des nôtres se trouve épinglé.
A
fortiori, quand c’est soi-même.
En effet, chacun
voudrait bien que cette action ne l’atteigne jamais, ni directement, ni
indirectement.
Une telle logique,
humainement compréhensible du reste, exige simplement de chacun de renoncer au
vice pour épouser la vertu.
Dans tous les cas, nous
le savons tous maintenant, le Gouvernement est décidé à garder le cap et à
assainir définitivement la gouvernance.
L’une des preuves les
plus éloquentes de ce que nous sommes sur la bonne voie, c’est le classement
2018 de l’Indice Mo Ibrahim de la Gouvernance en Afrique (IIAG), l’un des
baromètres de l’état du continent, au terme duquel le Bénin se situe dans le
top 3 des pays de la CEDEAO.
Autant de preuves s’il
en fallait encore, que notre combat dans ce domaine est totalement justifié.
Notre détermination à
réussir nous oblige davantage à accentuer notre marche vers la
dématérialisation de l’administration publique pour l’arrimer au train de la
modernité et favoriser des performances plus efficientes au profit de ses
usagers.
Ainsi, les agents de
l’Etat apprécient déjà hautement de pouvoir consulter leur situation
administrative, de suivre leur carrière sans avoir à se déplacer.
On peut désormais donc,
depuis n’importe quel endroit du pays, suivre le déroulement de sa carrière via
une plateforme dédiée.
Cette politique de
dématérialisation et de digitalisation est, elle- même, portée par notre
ambition dans le domaine de l’économie numérique.
A ce propos, on
retiendra surtout que la phase 2 du projet de déploiement de la fibre optique
s’est poursuivie tout au long de l’année, pour la rapprocher des populations
avec une meilleure offre d’internet haut débit.
On retiendra aussi que
la Télévision Numérique Terrestre (TNT) est aujourd’hui une réalité car, quatre
sites entièrement achevés permettent déjà à quelques-uns d’en bénéficier en
attendant sa généralisation.
Enfin, le projet
d’administration intelligente (SMART GOUV) se déploie progressivement, soutenu
par les différentes agences dédiées au développement du numérique.
Mesdames et Messieurs
les Députés,
L’assainissement ne
s’est pas seulement limité aux finances publiques et à la gouvernance
économique.
Il a également pris en
compte le système politique jusqu’ici marqué par une multiplication à outrance
des partis et, partant, leur inaptitude à animer réellement le débat politique.
Au plan législatif en
effet, l’année 2018 a été marquée par des réformes majeures mises en œuvre et
d’initiative partagée entre le Parlement et le Gouvernement, en vue de la mise
en place progressive d’un cadre institutionnel et démocratique plus équilibré.
Je m’en voudrais donc,
Mesdames et Messieurs les Députés, de ne pas saluer votre engagement et votre
contribution hautement appréciables.
Au nombre de ces
réformes, figure le vote des lois portant respectivement charte des partis
politiques et code électoral en République du Bénin.
Si la première a déjà
commencé à produire ses effets, avec la recomposition qualitative amorcée du
paysage politique, ceux de la seconde seront mis en évidence à l’occasion des
élections législatives de l’année prochaine, pour lesquelles mon Gouvernement
jouera pleinement sa partition.
C’est le lieu de
rappeler que les dysfonctionnements qui caractérisaient notre système politique
avaient des impacts négatifs évidents sur l’ensemble de notre système
sociopolitique voire économique.
Désormais donc,
l’action politique sera plus homogène et plus prévisible.
Les partis politiques
répondront, mieux que par le passé, à leurs obligations constitutionnelles et
légales.
Notre pays avance ainsi
inexorablement vers la rationalisation de son paysage politique.
Le tout, sans remettre
en cause le multipartisme intégral que nous chérissons tant, mais juste en
l’encadrant de conditions objectives de représentativité.
Ce faisant, nos
populations désespéreront moins de la classe politique.
Elles savent dorénavant
que la démocratie, c’est moins la prolifération des partis politiques que la
promotion d’idéologies et de projets de société visant à améliorer leur
quotidien.
Elles savent aussi qu’à
l’avenir, nos institutions politiques fonctionneront de manière plus
harmonieuse.
Tout ceci crédibilise
davantage notre pays dont l’amélioration de l’environnement des affaires, déjà
perceptible, s’en ressentira davantage.
Monsieur le Président
de l’Assemblée nationale,
Mesdames et Messieurs
les Députés,
Grâce aux réformes
engagées, notre pays évolue à grand pas vers le respect des principaux
standards internationaux à travers la mise en place d’outils appropriés.
Toute chose favorable
au climat des affaires et à la promotion des investissements.
Plus concrètement, les
réformes ont permis de relancer effectivement notre économie.
En témoigne l’évolution
du taux de croissance, passé de 2,1% en 2015 à 6,5% au moins en 2018.
Cette tendance
haussière irréversible permettra indubitablement à notre pays de franchir, en
2019, le seuil de 7%, nécessaire pour engager durablement une réduction de la
pauvreté.
Cette performance est
de plus en plus saluée par plusieurs partenaires internationaux ainsi que le
soulignent :
- les rapports de satisfecit du Fonds
Monétaire International qui, tout en crédibilisant notre pays, lui ouvrent les
portes pour la mobilisation des ressources nécessaires à la mise en œuvre de
son programme de développement ; et
- la notation B+ stable de l’agence
internationale de notation financière Standard & Poor's, qui permet à notre
pays de se hisser dans le peloton de tête des pays les mieux notés et les plus
stables en Afrique.
Par ailleurs, selon
l’évaluation des politiques et des institutions nationales, faite par la Banque
Mondiale, le Bénin obtient une note globale supérieure à la moyenne des pays
d’Afrique Subsaharienne.
Dans tous les domaines
de politique, notre pays fait mieux que la moyenne des pays dans cette zone.
Il en est de même pour
l’indice de performance de la logistique (LPI), l’indicateur de la Banque
Mondiale qui reflète les perceptions relatives à la logistique d'un pays.
Ici, notre pays a fait
un bon de 39 positions entre 2016 et 2018, en passant de la 115ème à la
76èmeplace au plan mondial, devenant ainsi le 2ème de la CEDEAO.
Cette évolution
remarquable montre bien la pertinence des actions et réformes engagées au
niveau de notre chaîne logistique, notamment au Port Autonome de Cotonou, sur
les corridors et au niveau de notre administration douanière.
Quant aux indicateurs
socioéconomiques, les performances sont tout autant visibles pour le développement
du capital humain, en lien avec les actions engagées pour réformer notre
système de santé et d’éducation.
Selon l’indice du
capital humain de la Banque Mondiale, le Bénin est classé 2ème dans l’espace
CEDEAO.
Diverses autres actions
de réforme ont été engagées pour l’amélioration du climat des affaires, parmi
lesquelles le renforcement du cadre juridique et judiciaire pour sécuriser les
investissements, la simplification des démarches en vue de l’agrément aux
régimes privilégiés du Code des Investissements, l’opérationnalisation des
tribunaux de commerce et la réforme du code des Investissements pour le rendre
plus attractif, la réforme de l’Agence pour la Promotion des Importations et
des Exportations (APIEX) pour en faire le guichet unique d’accueil des
investisseurs au Bénin.
Les effets positifs de
ces différentes réformes sont illustrés par plusieurs indicateurs et
classements internationaux, notamment le classement de « Doing Business 2018 »,
qui a relevé que « le Bénin a amélioré sa réglementation des affaires »,
quoique des efforts doivent encore être faits.
Au soutien de ces
performances et en vue de faire jouer pleinement aux entreprises nationales
leur partition, le Gouvernement a transmis à votre auguste Assemblée un projet
de loi sur la promotion et le développement des micro, petites et moyennes
entreprises.
Plus encore, il
travaille actuellement à la mise en place d’un mécanisme de financement propre
à faciliter leur développement et à encourager l’innovation.
Mesdames et Messieurs
les Députés,
Au chapitre de ses
relations avec le reste du monde, le Bénin, mieux que par le passé, attire de
plus en plus positivement l’attention sur lui.
Nos compatriotes
retrouvent de la fierté quant à la qualité de la représentation de notre pays
dans les rencontres internationales. La qualité de la gouvernance, la
pertinence des prises de position du Bénin, lui valent ce regain d’intérêt.
La vitalité de notre
diplomatie peut aujourd’hui s’apprécier à l’aune de son repositionnement sur la
scène internationale.
Notre sélection parmi
cinq pays dans le monde, pour bénéficier de l’Initiative de soutien aux
Objectifs de Développement Durable (ODD), la réponse positive de la France,
visant à nous restituer des œuvres d’art historiques, achèvent de convaincre de
ce retour au premier plan.
Cette annonce de
restitution d’œuvres d’art en particulier, l’on a pu se rendre compte à quel
point elle a enthousiasmé le peuple béninois.
A terme, ces œuvres
dont la valeur historique, spirituelle et culturelle est inestimable seront, à
n’en point douter, de véritables attractions touristiques.
Mais d’ici à là, notre
action dans ce domaine a permis de rénover totalement le parc Pendjari qui est
redevenu une attraction et draine un nombre sans cesse croissant de touristes.
Les travaux de
construction de musées modernes seront lancés en 2019.
Une fois achevés, ils
contribueront à faire de notre pays, une destination prisée et vue.
En cela, nos sportifs
ont un rôle non négligeable à jouer, tant leur rayonnement peut contribuer à la
visibilité du pays.
Qu’il me soit donc
permis ici, de me réjouir avec vous de leurs performances de plus en plus
remarquables dans toutes les disciplines.
Notre pays sort enfin
de la philosophie de la simple participation aux compétitions, pour commencer à
exceller.
Les résultats positifs
s’inscrivent dans une perspective durable et non plus conjoncturelle.
Notre subvention accrue
aux fédérations sportives, la politique que nous déployons pour le financement
du sport par les grandes sociétés, l’institution des classes sportives et des
classes culturelles, l’institution des associations sportives communales, la
construction des stades omnisports communaux dont 22 ont été déjà lancés cette
année, sont de nature à soutenir cette dynamique positive.
Dynamique qui sous-tend
aussi notre quête de lendemains meilleurs.
Monsieur le Président
de l’Assemblée nationale,
Mesdames et Messieurs
les Députés,
Comme nous le
constatons, les fondations pour un développement économique et social
harmonieux de notre pays se consolident, grâce aux efforts et sacrifices
consentis par nous tous.
Mais nous devons
redoubler d’ardeur pour accélérer le processus.
Aussi voudrais-je
compter davantage sur les talents et le dynamisme de notre peuple pour nourrir
l’espoir d’un Bénin qui se métamorphose positivement pour le bonheur de tous.
En effet, au regard du
niveau d’assainissement atteint en moins de trois ans, avec les nouveaux
réflexes vertueux qui font leur retour, fort des programmes sociaux en cours de
mise en œuvre, notre pays offrira de plus en plus les meilleures conditions de
vie à ses filles et ses fils.
Ce sera déjà le cas
pour les 20% de notre population, soit plus de 2 millions de personnes, qui
n’ont pas d’acte de naissance.
Grâce au projet
d’enregistrement dérogatoire à l’état civil, ils cesseront d’être des citoyens
entièrement à part, pour devenir des citoyens à part entière.
Ils pourront alors
envisager l’avenir avec moins d’anxiété et plus d’assurance.
Citoyens, c’est à ce
titre que nous serons appelés aux urnes dans quelques semaines, pour désigner
nos députés, ceux de la 8ème législature.
Je voudrais d’ores et
déjà nous inviter à transcender, le moment venu, nos passions pour faire de ces
consultations, un moment de convivialité.
C’est ainsi que nous
continuerons à perpétuer la bonne réputation de notre processus démocratique.
Car, ce que la
République attend de nous, ce n’est pas d’avoir raison individuellement.
C’est d’avoir raison
collectivement, historiquement, en tant que peuple, en tant que nation.
Mais la République,
c’est aussi l’enfant qui vient de naître pendant que je vous parle, c’est
l’artisan, c’est l’agriculteur, c’est la vendeuse du marché, c’est l’artiste,
c’est le riche, c’est le pauvre, c’est le travailleur comme c’est celui qui est
en quête d’emploi ; c’est vous et moi.
Pour nous tous, le
meilleur est toujours possible. Il est au bout de nos efforts conjugués.
C’est pourquoi, nous ne
devons pas nous contenter des bonnes appréciations de la communauté
internationale, pas plus que des effets de plus en plus visibles de notre
action.
Ce sont simplement
autant de signes que nous tenons le bon bout, que nous devons poursuivre nos
efforts pour qu’à terme, les investissements de survie cèdent la place
investissements de confort.
Car, quand on se
retrouve dans une situation où tout est prioritaire, les premières priorités
sont celles de survie.
Ce n’est qu’après que
les secondes permettent d’améliorer le quotidien.
Pour ma part, je reste
convaincu que notre effort commun nous permettra de passer des premières
priorités aux secondes en peu de temps.
Je poursuivrai donc
avec cette conviction et le soutien de chacun, cette œuvre exaltante au service
de notre pays et au bénéfice de tous.
Enfin, je ne saurais
terminer mon propos sans vous remercier, Mesdames et Messieurs les Députés
toutes tendances confondues, pour l’accompagnement dont mon Gouvernement a
bénéficié, attesté une fois encore par le vote, la semaine dernière, du budget
général de l’Etat exercice 2019.
Son exécution nous
permettra de poursuivre l’œuvre de construction nationale dont nous avons la
responsabilité et que je m’emploierai à conduire avec détermination et honneur.
Vive la République,
Vive le Bénin,
Je vous remercie.
2 commentaires:
C'est affreusement triste pour notre pays. On ne dirait pas que c'est du Bénin on parle, notre président avec un air de la '' je m'en fouture''délivre son message et ceci de façon laconique. Ceci démontre combien de fois la fonction n'était pas du tout à la taille de la personne. Un véritable homme d'affaire qui n'a trouvé que le moment de faire fortune et ceci sans pitié des ressources dont lui même en est le collecteur. Je suis sur que le peuple sera vigilant et démontera toute cette haute mafia qui s'est installée au sommet du pays.
Vraiment !
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