dimanche 29 avril 2018

Dix productrices du gari de qualité supérieure reçoivent une attestation de fin de formation


Dans le cadre de la clôture d’une période de trente jours de transmission de connaissances

Le vendredi 20 avril 2018 a été marqué d’une pierre blanche à la Ferme ’’Yanzo’’ du village Aïfa, dans la Commune de Zê du Département de l’Atlantique. En effet, une dizaine de femmes de la localité sont arrivées au terme d’une formation d’un mois dans la production de la qualité supérieure de la semoule de manioc, encore appelée ’’gari’’, ce qui leur a permis de se voir décerner une Attestation de fin de formation, au cours d’une cérémonie des plus simples. L’Association ’’Assouka France-Bénin’’ et la Ferme ’’Yanzo’’ étaient aux commandes de tout le processus.

Les dix lauréates du Groupement ''Hontongnon''
Dix femmes, le visage fermé, vivent, l’instant d’une cérémonie, l’émotion profonde d’étudiants en fin de cycle et exhibent, pour la pose photo, un parchemin qu’elles ont obtenu de haute lutte. L’atmosphère ayant régné dans le milieu de l’après-midi du vendredi 20 avril 2018, sur le site de production d’Aïfa, un village de la Commune de Zê, dans le Département de l’Atlantique, au cours d’une manifestation insolite, pour le milieu concerné : la remise de leur Attestation de fin de formation dans la production du gari de qualité supérieure, dénommé ’’Sohoui’’, en langue fon, à ces femmes du Groupement ’’Hontongnon’’, après une période de renforcement et d’amélioration de leurs capacités, ayant débuté le 22 mars, pour s’achever le 21 avril, à l’initiative de l’Association ’’Assouka France-Bénin’’ et de la Ferme ’’Yanzo’’.
Ayant eu l’honneur de la prise de parole ayant ouvert les interventions des personnalités présentes à la cérémonie, connu comme le Directeur de l’Ensemble artistique national (Dean) mais, dans le cas d’espèce, portant la double responsabilité d’accompagner le Projet et de représenter l’Association ’’Assouka France-Bénin’’, le partenaire financier essentiel, Marcel Zounon a, d’abord, fait l’historique de l’initiative de fabrication du gari de qualité supérieure, ’’sohoui’’. Ensuite, il a présenté ses remerciements aux membres de l’Association ’’Assouka France-Bénin’’, en générale et, en particulier, à sa Présidente, Annie Eynard, pour leur soutien financier à la réalisation du Projet. Par ailleurs, Marceel Zounon a témoigné sa reconnaissance au superviseur principal et au facilitateur du Projet dans la localité, pour les efforts de divers ordres qu’ils ont accomplis aux fins de la réussite de l’implantation du Projet à Aïfa.
De même, il a manifesté sa gratitude, d’une part, à la formatrice des dix femmes et, d’autre part, à celles-ci, pour avoir accepté de s’engager dans l’initiative et pour y avoir été assidues. Pour lui, elles doivent se faire les porte-parole des techniques acquises auprès de leurs communautés respectives, de façon à y rendre plus que jamais hygiéniques les conditions de fabrication du gari ; « cela permettra aux populations de se voir épargner les maux de ventre et les petites maladies que cause la consommation du gari produit dans des conditions hygiéniques douteuses, après une exposition à tous les aléas possibles de la nature », a-t-il renforcé. Il les a, en outre, exhorté, à mener avec sérieux cette activité qui devrait les conduire à la prospérité. Closant son propos, Marcel Zounon a expliqué à l’assistance que seules les quatre meilleures des récipiendaires, reconnues comme telles par la formatrice, ont été retenues à l’effet de l’animation du site : Léonie Avohou, Yvette Anato, Elisabeth Anato et Delphine Kounou. Les autres pourront s’associer à cette équipe permanente des quatre, pour la sensibilisation de la Commune de Zê à la production du gari de qualité supérieure.


D’autres intervenants

Théophile Dogbo, Président de l’Union départementale des producteurs de maïs de Zê, Chevalier de l’Ordre du mérite agricole en 1992, est le superviseur principal de la mise en place du Projet à Aïfa ; il a à son actif la sélection des stagiaires, proportionnellement aux différents villages de la Commune. Concis, il a félicité les dix femmes, élues du vendredi 20 avril, puis a remercié Marcel Zounon pour l’implantation de la ferme ’’Yanzo’’, avant de souhaiter que plus de moyens puissent être trouvés pour former plus de femmes, afin qu’un plus grand impact en soit ressenti dans la fabrication du gari ’’sohoui’’, celui de la qualité supérieure.

De gauche à droite, Albert Kakpo, Marcel Zounon, Théophile Doglo et Eugénie Gbaguidi
De son côté, Albert Kakpo, peintre de formation, qui a accepté de se consacrer au fonctionnement de la Ferme, n’a pas manqué de s’exclamer : « Le gari ’’sohoui’’, voilà l’enfant dont le Projet a accouché ! ». Ensuite, il a présenté Marcel Zounon comme la référence, comme une personnalité aimant profondément son pays, au vu de toute son implication dans le Projet, en dépit de son agenda chargé. Après avoir déversé des bénédictions sur la formatrice, il a aussi félicité les stagiaires et les a appelées à cultiver un grand espoir que le Projet leur procure beaucoup de revenus, dans un futur proche.
Enfin, Eugénie Gbaguidi, la formatrice tant félicitée, originaire de Savalou, la ville du gari, recrutée de cette Commune, par les soins de Marcel Zounon, s’est montrée à la fois émue et sobre ; elle a démontré sa satisfaction et sa joie par des chants qu’elle a ardemment lancés et qui ont été repris en chœur par ses élèves qui battaient des mains. Dans une liesse aussi partagée, il a été mis fin à la cérémonie de remise des attestations de fin de formation.


Le gari ’’sohoui’’, un processus laborieux et purificateur

L’arrivée à la ferme ’’Yanzo’’, en fin de matinée, laisse voir des femmes particulièrement actives. Pour elles, le travail sur le gari relève de l’ordinaire. Mais, désormais, elles doivent s’adapter à une méthode de fabrication, plus rassurante pour la santé des populations. L’acquisition de cette semoule de manioc suit des étapes que les femmes stagiaires exercent aisément : récolte du manioc frais dans les champs environnants, pelage, passage au moulin, récupération de la pâte dans des saces de céréales, pressage à la machine appropriée pour l’extraction de l’eau, tamisage et mise en cuisson à sec dans de larges calebasses en terre cuite puis, second tamisage et mise en sachets de divers grammages. 
La cuisson du gari au feu 
Et, avant d’être mis sur le marché, le gari ’’sohoui’’ est soumis au contrôle de qualité du Laboratoire central de contrôle de la sécurité sanitaire des aliments (Lcssa), situé à Cotonou.

Le ''Hontongnon gari'', désormais consommable et exportable
Contrairement à ces phases, auparavant, la farine brute obtenue était partiellement cuite au feu puis récupérée, étalée et mise à sécher sur des bâches ou sur des nattes, à l’air libre, à la merci de la poussière, du vent, des intempéries, du passage des insectes et des rongeurs de tous genres qui, notamment, y laissent leurs excréments ; un tel gari, dénommé ’’ han gali’’, au goût souvent amer, est récupéré et vendu aux populations, ce qui occasionne chez les consommateurs, entre autres, des maux de ventre, la diarrhée et des vomissements.
Au-delà donc d’une innovation, l’Association ’’Assouka France-Bénin’’ et la ferme ’’Yanzo’’ contribuent à assainir un processus, une action qu’elles devraient être encouragées à poursuivre à Zê et à étendre à plus de Communes au Bénin, vu que le gari est populairement demandé.


Des grains de sable dans le processus

Un  projet, une initiative qui s’achève, des femmes qui capitalisent un savoir-faire à appliquer quotidiennement et à vulgariser, une machine huilée qui continue à tourner, la ferme ’’Yanzo’’, un dispositif désormais allégé de fonctionnement. Une dernière considération traduisant l’existence de nombreux problèmes qu’il a fallu y gérer. Le premier, celui de l’eau. Crucial handicap qui amenait les femmes à aller s’en approvisionner à plus d’un kilomètre du site, avant de se voir soulagées par la construction d’une citerne. Ouf provisoire, puisque celle-ci n’est pleinement opérationnelle qu’en saison pluvieuse. 

La citerne de la ferme
Donc est très vivement attendue l’entrée de structures caritatives dans le système de production du gari de qualité supérieure ’’sohoui’’ dont le nom labellisé est ’’Hontongnon Gari’’ ; cette implication amènerait à la concrétisation d’un rêve cher à Marcel Zounon : la construction d’un forage sur la ferme ’’Yanzo’’ avec, comme conséquence, l’eau potable qui y serait disponible en permanence.
L’argent, l’autre goulot d’étranglement. Le caractère insuffisant du nerf de la guerre cache mal le passage de dix à quatre productrices, pour faire tourner ’’Yanzo’’, depuis que la fin de la formation a été scellée. 1125 Francs Cfa, le montant journalier dont il faut doter chacune de celles-ci, elles qu’il faut soutenir, qu’il faut prendre en charge, accompagnées que sont quelques-unes d’entre elles de leurs enfants en bas âge, dont certains sont encore à la tétée. Un facteur financier, imprévu, qui renchérit le cout de production du ’’sohoui’’, et qui appelle que de nouvelles forces s’intéressent avec, à la clé, un enjeu : aider les femmes rurales de Zê, en général, à sortir de la précarité, et celles du Bénin, en général, car le ’’Hontongnon Gari’’, face à sa pureté, à son aspect croustillant, est appelé à produire une grande rentabilité économique. Avis, donc, aux institutions, aux femmes et aux hommes en combat pour l’éclosion économique des zones rurales, pour le développement décentralisé.


Théophile Dogbo, bonne cheville ouvrière : « Tout faire pour apprendre à faire le gari ’’sohoui’’ ! »

Théophile Dogbo

Vive exhortation d’un esprit averti qui aura tout compris sur le processus traditionnel de fabrication du gari : une méthode très délétère, dangereuse pour la santé ! Fort de cette connaissance, Théophile Dogbo a investi toute son énergie dans la concrétisation de la ferme ’’Yanzo’’. Imprégné dans sa région d’origine, il a savamment mis en place l’équipe des stagiaires, proportionnellement au nombre des villages appartenant à la Commune de Zê. La formation étant terminée, l’homme continue sa lutte, sensibilisant les productrices de gari de sa localité à ne plus retomber dans les gestes aussi bien faciles que destructeurs de la santé. Selon lui, il est très prometteur pour elles de faire le ’’sohoui’’ qui, à Savalou, coûte 500 Francs, la mesure, pendant qu’il est à 700 au marché Dantokpa, ce qui leur garantit une bonne marge bénéficiaire. Reste alors qu’il leur insuffle toute la patience nécessaire, le temps que leur fonctionnement dans le nouveau processus leur devienne rentable.

Marcel Kpogodo

vendredi 27 avril 2018

« [Patrice Talon] a montré […] qu’il ne connaît pas le commerce … », a commenté Jean Kokou Zounon du Fsp


Dans le cadre d’une conférence de presse animée par l’Alliance politique à Cotonou

Les membres du Front pour le Sursaut patriotique (Fsp) ont tenu une conférence de presse le jeudi 26 avril 2018, à la Bourse du Travail de Cotonou. Etait au centre des échanges avec les journalistes la très récente intervention du Chef de l’Etat, Patrice Talon, sur trois médias français. Ainsi, les grands axes de cette sortie médiatique ont été passés au peigne fin, ce qui a conduit les principaux conférenciers à remettre en cause la compréhension qu’a montrée le Président béninois du fonctionnement de certains secteurs d’activités, dans notre pays, dont celui du commerce.

De gauche à droite, Eugène Azatassou, Jean Kokou Zounon et Gilbert Kouessi, membres du Fsp, au cours de la conférence de presse
« Cet homme d’affaires a montré dans cette interview qu’il ne connaît pas le commerce qui d’après lui ne doit pas courir derrière le client, cet homme d’Etat qui ne sait pas que l’offre doit être le plus rapidement accessible à la demande. Ce Chef d’Etat ne connaît ni la pratique quotidienne des vendeuses de galettes ou de pain qui courent derrière le client dans notre pays. Cet homme d’affaires ne sait pas que dans les pays développés où les boîtes aux lettres sont bourrées de prospectus, les écrans envahis par la publicité, le client est roi. L’homme d’affaires bénéficiaire des monopoles d’Etat ne court pas derrière le client et aujourd’hui, le Chef d’Etat décrète que les petits vendeurs, les petits commerçants, ne devant pas courir derrière le client doivent être déguerpis des espaces publics à eux concédés par les autorités avant lui ; le Chef d’Etat dit : ’’surtout, il faut les éduquer’’, même si entre temps ils doivent mourir de faim ». Un extrait fort, rendu public, dans le milieu de la matinée du jeudi 26 avril 2018, à la Bourse du Travail de Cotonou, de l’analyse du Front pour le Sursaut patriotique (Fsp) sur les idées défendues par le Président de la République, lors de l’entretien qu’il a accordé à deux journalistes français, le dimanche 22 avril 2018, pour le compte des organes français de presse, ’’Tv5’’, ’’Rfi’’ et ’’Le monde’’.
En dehors de la spécificité du comportement commercial des populations à la base, d’autres points d’intérêt de Patrice Talon ont été ardemment et patiemment démontés par le Front pour le Sursaut patriotique (Fsp), à travers son Porte-parole, Jean Kokou Zounon, qui a présenté la totalité de la déclaration de la formation politique. Ainsi, le conférencier a évoqué l’échec du Chef de l’Etat à réaliser le bilan de ses deux premières années de pouvoir, qu’il a caractérisées d’une « gouvernance autocratique, népotiste, affameuse et de pillage des ressources du pays ».
Par ailleurs, Jean Kokou Zounon a relevé comme fausses plusieurs assertions du Premier magistrat béninois, celles qu’il a faites au cours de l’émission : les conflits d’intérêts dans lesquels il serait plutôt en permanence englué, l’indigence financière qui le caractérise plutôt, lui qui s’accapare indirectement les secteurs rentables du pays, sans oublier qu’il continue de lui reprocher d’avoir acquis une portion du domaine public.
En outre, l’intervenant a dénié à Patrice Talon la posture d’ « éducateur », lui qui ne serait pas l’exemple pour cela, n’ayant pas traduit devant la justice des cas avérés de malversations, surtout, aussi, qu’après avoir reconnu publiquement avoir été comptable et profiteur du « pillage » du Bénin, il n’en a pas tiré les conséquences sur lui-même en matière de clarification de cette situation. Il lui reproche, de plus, la gestion du Port béninois par les Belges, rejetant les justifications proposées au cours de l’émission télévisée et, concluant : « […] c’est l’apatridie la plus avilissante pour le pays et qui nous fait reculer aux années de la colonisation ».
Concernant la gestion des libertés et de la démocratie par Patrice Talon, Jean Kokou Zounon a fait étalage de plusieurs facteurs de déception : les manœuvres visant à retirer le droit de grève à certains corps professionnels, la violation de la Constitution et des lois, dont seraient l’une des manifestations les actions du Procureur de la République, Ulrich Togbonon, dans la gestion de l’affaire ’’Cnss/Bibe’’, ce qui a conduit à « la poursuite » et à la « détention de Laurent Mètongnon et de ses co-accusés » et, l’orateur a analysé : « […] la soi-disant lutte contre la corruption par Talon se résume à une chasse contre les opposants politiques et les concurrents potentiels économiques ».
Un autre point de dénonciation de la Déclaration du Fsp : la confiance de Patrice Talon en sa majorité parlementaire, battant en brèche ce postulat et s’appuyant, à cet effet, sur des expériences d’échec de cette manière de concevoir les choses, dans les années 1960 et 1980. Ceci fut le tremplin pour Jean Kokou Zounon de revenir sur la rencontre de Djeffa et sur ses deux exigences fortes : « la fin des parjures » et « le retour de la parole au peuple par la convocation d’urgence d’une Assise nationale des forces vives de la nation en vue de redéfinir de nouvelles bases consensuelles de gouvernance du pays ».
Avant de clore son propos, le Porte-parole Jean Kokou Zounon a jeté un regard panoramique, à travers le monde, sur les peuples « en lutte pour la liberté, la dignité et contre les agissements des puissants », évoquant la Syrie, Madagascar et l’Arménie.
Enfin, l’orateur s’est exprimé au nom de son alliance politique, exhortant le peuple : « Le Fsp appelle à la multiplication, à la diversification des luttes pour mettre fin à la gouvernance de dictature autocratique, de pillage, de famine et pour la tenue des Etats généraux du peuple en vue d’un gouvernement patriotique et de probité ».


Les deux questions d’Eugène Azatassou

Le Porte-parole adjoint du Fsp, Eugène Azatassou, n’est pas resté en marge des interventions. Se maintenant dans la même logique de pensée que son prédécesseur, il a fait ressortir le caractère à la fois autocrate et ploutocrate du régime Talon et a posé deux questions, l’une au Chef de l’Etat et, l’autre, au peuple. « Pourquoi avoir accepté de diriger le Bénin si ce pays est un désert de compétences ? », a-t-il demandé à Patrice Talon, avant de questionner ainsi la population béninoise : « N’est-il pas mieux de trouver quelqu’un qui soit des nôtres et qui nous connaisse bien, pour nous diriger ? ».

Marcel Kpogodo 


     

Intégralité de la Déclaration du Front pour le Sursaut patriotique (Fsp)





FRONT POUR LE SURSAUT PATRIOTIQUE (FSP)
Cél : 97983565 / 97980179

CONFERENCE DE PRESSE DU 26 AVRIL 2018

Propos liminaire du Comité de suivi

La dernier point de presse du Front pour le Sursaut Patriotique date du 06 avril 2018 pour rendre compte des journées du 04 au 06 avril 2018, au cours desquelles, dans le cadre de la « Deuxième journée nationale d’action » lancée par le FSP, dans toutes les différentes régions du pays, se sont tenues des Assises de réflexion sur le bilan des deux ans du pouvoir de Talon et de préparation des Etats Généraux. Ces assises régionales ont montré, partout, le rejet par le peuple béninois du pouvoir de la ruse et de la rage et sa détermination à en finir.
Depuis lors, l’actualité nationale est riche d’événements, qui montrent tous dans notre pays l’aggravation de la crise politique, économique et sociale et aussi les prouesses et la détermination du peuple dans la lutte pour une issue favorable à lui. Les luttes des travailleurs, la rencontre de Djeffa sont illustratives de cette détermination, pendant que les agissements du pouvoir, notamment la sortie médiatique du Chef de l’Etat à travers des médias internationaux le 22 avril 2018 jettent une lumière plus vive et plus insupportable sur la profondeur de la crise dans notre pays.
En commençant par cette sortie, il est loisible à tout citoyen honnête de voir, que contrairement à ce qui a été annoncé, à savoir, faire un bilan des deux ans de sa gouvernance, le Chef de l’Etat, a plutôt tenté de justifier et de convaincre sans y parvenir des éléments de sa gouvernance autocratique, népotiste, affameuse et de pillage des ressources du pays pour lui et son clan.
Devant l’opinion nationale et internationale, Patrice Talon a montré la permanence des conflits d’intérêts au sommet de l’Etat. Lorsque vous dites que vos enfants, vos amis et vos associés continuent de gérer vos parts que vous leur avez cédées, vos intérêts ne sont-ils pas toujours en œuvre ? Lorsque, Chef d’Etat, vous cédez la collecte des recettes des douanes de tout un pays à une société dont votre ami et associé ainsi que vos enfants sont propriétaires, vous ne pouvez pas nier les conflits d’intérêts ? Le Président Patrice Talon, s’est ainsi enfoncé, directement, durant toute sa sortie du 22 avril sur toutes les questions cruciales où il pensait donner le change.
Il est au-dessus des besoins, répète-il à tout propos ? Il en fait même un critère de garantie de gestion sans prévarication. Mais quel besoin a-t-il donc d’accaparer le domaine foncier public ? Quel besoin donc de reprendre le PVI pour lui et ses enfants, de reprendre le coton au premier Conseil des ministres, de rentrer dans tous les secteurs rentables ? Le besoin de l’homme d’affaires, d’agrandir ses affaires, de devenir toujours plus riche, au détriment des autres, par les moyens qui l’ont rendu riche, le monopole concédé par l’Etat.
Cet homme d’affaires a montré dans cette interview qu’il ne connaît pas le commerce qui d’après lui ne doit pas courir derrière le client, cet homme d’Etat qui ne sait pas que l’offre doit être le plus rapidement accessible à la demande. Ce Chef d’Etat ne connaît ni la pratique quotidienne des vendeuses de galettes ou de pain qui courent derrière le client dans notre pays. Cet homme d’affaires ne sait pas que dans les pays développés où les boites aux lettres sont bourrées de prospectus, les écrans envahis par la publicité, le client est roi. L’homme d’affaires bénéficiaire des monopoles d’Etat ne court pas derrière le client et aujourd’hui, le Chef d’Etat décrète que les petits vendeurs, les petits commerçants, ne devant pas courir derrière le client doivent être déguerpis des espaces publics à eux concédés par les autorités avant lui ; le Chef d’Etat dit : « surtout, il faut les éduquer. », même si entre temps ils doivent mourir de faim.
L’homme au-dessus du besoin se veut éducateur du petit peuple. Bien, admettons. Les dirigeants doivent effectivement éduquer. Mais la seule et meilleure manière d’éduquer, c’est l’exemple. Patrice Talon, Chef de l’Etat accapare un domaine public pour son compte et pendant ce temps clame que l’espace public doit être dégagé. Patrice Talon en Conseil des ministres publie les sanctions contre les directeurs d’écoles pour vol d’un sac de riz, d’un bidon d’huile.. Mais, ce Chef d’Etat, éducateur, dit et ne regarde pas dans le rétroviseur pour ceux qui ont volé 45 milliards devant servir à donner de l’électricité aux populations. Le gouvernement de ce Chef éducateur a avalisé le non-lieu pour ceux qui ont volé des milliards de francs cfa devant servir à donner de l’eau à des milliers d’enfants. En effet quel crime abominable de voler un bidon d’huile des vivres des cantines scolaires ! Mais voler des milliards qui doivent servir à donner de l’eau aux populations (Ppea2), à donner l’électricité (Maria gléta), voler les économies des petits épargnants (ICC service), payer à 5 millions une moto qui coûte au plus un million, surfacturer les commandes de l’Etat, non, ce n’est rien tant que l’on est dans la cour, près du Grand éducateur.
D’ailleurs, lui-même, n’a-t-il pas reconnu par deux fois, ici devant l’Episcopat catholique et puis devant son maître Macron à Paris, qu’il est aussi responsable et bénéficiaire de la gouvernance de pillage qui a plongé le pays dans le chaos. Mais, n’a-t-il pas déjà répondu qu’en principe, l’aveu signifie pour lui faire table rase du passé ? Oui, pour lui, le Grand éducateur, l’aveu suffit et ni la justice, ni le peuple n’ont pas le droit de savoir comment et dans quelle mesure il a été responsable et bénéficiaire de la mauvaise gouvernance du pays. Mais les autres, ceux qui refusent de servir le compétiteur-né, ceux qui se battent contre sa politique, la justice doit les poursuivre, sans autre forme de procès.
Pendant son interview, donnant les raisons à la base de la cession du Port à une société belge, Patrice Talon dit qu’il est à la recherche de l’efficacité et cherche à ce qu’on le félicite pour avoir résisté à ses parents et partisans qui voulaient le poste. Ainsi donc, pour lui, le Bénin se réduit à ses parents et partisans et c’est en leur sein qu’il recherche et nomme les compétences. Y-a-t-il meilleure preuve de népotisme ! Pire, en dehors de ces parents et partisans, c’est l’apatridie la plus avilissante pour le pays et qui nous fait reculer aux années de la colonisation. L’attitude de servile vis-à-vis des colons est tellement puante et indigne que des journaux étrangers (La lettre du Continent du …) en ricanent et s’en félicitent en rappelant que le grand-père de Patrice était français !
Un pouvoir de pilleurs impénitents, de parasites de décrets et des ressources d’Etat, de népotisme, voilà déjà ce que nous pouvons dire. Et les libertés et la démocratie ? Le Grand éducateur n’en a cure. Par un raisonnement par sophisme comme le pratique son avocat, Joseph Djogbénou, Talon par du principe qu’il a des secteurs qui ne doivent pas faire grève, pour justifier le retrait du droit de grève à la justice, qualifiée de corrompue, et à la santé qualifiée d’assassins en quelque sorte. Aucun n’est tenu de la Constitution et des lois du pays. Patrice Talon fait du tourisme un secteur prioritaire, donc, le droit de grève doit être arraché aux magistrats et aux agents de santé. Telle est la volonté du Chef, de l’autocrate qui ne jurerait que par l’efficacité et pour cela dirige le pays comme une entreprise privée, la sienne, et les citoyens comme ses employés, nous a-t-il redit à travers cette interview du 22 avril.
Lui, avec ses aveux, table rase doit être faite de son passé de pilleur. Mais les autres qui ne s’agenouillent pas devant lui, ceux qui osent le critiquer pour sa gestion, doivent être envoyés en prison. Le retour des poursuites et détentions politiques est là, et des magistrats de cette justice qu’il qualifie de corrompue sont à ordre. Le procureur Ulrich Togbonon s’est fait dans ce contexte une réputation non seulement nationale (la Décision DCC 18-098 du 19 avril 2018) mais désormais internationale « de bras judiciaire du régime de Talon ». Cette décision de la Cour Constitutionnelle condamnant sans appel le gouvernement dans son rapport sur l’affaire CNSS/BIBE ainsi que le procureur Togbonon pour avoir violé ou méconnu la Constitution confirme la dignité du combat des travailleurs, des femmes, de la jeunesse et de tous les démocrates contre la poursuite et la détention de Laurent Métongnon et de ses co-accusés. En fait cette décision de la Cour Constitutionnelle et leur détention hors la loi montrent désormais que nous avons un pouvoir qui prend ces citoyens "gênants" en otage, comme le font les mafieux.
La condamnation du gouvernement dans la poursuite et la détention de Laurent Métongnon et ses co-accusés pour avoir violé les principes du contradictoire, de présomption d’innocence et d’égalité devant la justice s’étend à d’autres nombreuses affaires brandies contre les opposants par le pouvoir de Talon dans des audits réalisés de façon opaque et népotiste (l’actuel ministre des finances était un cadre de Deloitte sans parler des autres associés dans des cabinets comptables) dans la violation de ces principes. Elle confirme que la soi-disant lutte contre la corruption par Talon se résume à une chasse contre les opposants politiques et les concurrents potentiels économiques. La dictature autocratique au service des intérêts de clan est bien épinglée.
Cette dictature est sourde aux exigences du peuple et aux interpellations de tout ce que le pays compte de personnalités. Répondant aux interpellations de la Rencontre de Djeffa, Patrice Talon renvoie à sa majorité au Parlement. Il avance que c’est l’Assemblée nationale qui représente en un moment T, l’opinion et les exigences d’un peuple. Ceci n’est pas toujours vrai. En des moments T, beaucoup de parlements sont en porte à faux et déconnectés du peuple. Dans notre pays en 1963 et de 1985 à 1989, les parlements au Bénin étaient déconnectés du peuple béninois. Et face à l’aveuglement des pouvoirs de ces moments-là, le peuple s’est levé pour balayer et parlement et gouvernement.
Et c’est justement cette leçon que rappelle la rencontre de Djeffa. « Notre pays, le Bénin va mal. Le Bénin est plongé dans une crise aux dimensions multiples, politique, économique, sociale et culturelle » a clamé la Rencontre de Djeffa. Elle demande la fin des parjures (installation du Cos-lépi, audit de la lépi, etc) et le retour de la parole au peuple par la convocation d’urgence d’une Assise nationale des forces vives de la nation en vue de redéfinir de nouvelles bases consensuelles de gouvernance du pays.
Les luttes sociales en cours, qui rejettent et balaient tous les complots, les achats de conscience, qui mettent en œuvre la souveraineté de la base sur les responsables mandataires au sommet indiquent que le peuple s’éveille et se réveille.
Ce n’est pas seulement au Bénin que le peuple est en lutte pour la liberté, la dignité et contre les agissements des puissants. Partout dans le monde, les peuples se dressent contre la force brute, les puissances d’argent qui les oppriment et surtout contre les pouvoirs corrompus et affameurs. En Syrie, les dernières frappes américaines, françaises et britanniques suites à des attaques chimiques non prouvées, indiquent qu’on veut nous faire rejouer le film des armes de destructions de Saddam et entrainer le monde dans une nouvelle boucherie ; mais les peuples sont vigilants et veillent ; autant ils veulent la paix, autant ils mènent une résistance farouche contre les régimes prédateurs et dictatoriaux qui les oppriment. Les derniers exemples c’est ce qui se passe en Arménie et à Madagascar où le peuple insurgé est entrain de montrer que rien n’est supérieur à sa volonté. En Arménie, après plusieurs années au pouvoir, le dictateur a voulu se maintenir au pouvoir par des tours de passe-passe. Le peuple s’est insurgé et l’a forcé à la démission, exigeant que le chef de l’opposition soit nommé à la tête du gouvernement provisoire pour espérer des élections transparentes, qui d’habitude sont gagnées à coup d’argent et de fraude. Ce qui est remarquable, et comme le font remarquer les médias internationaux, c’est la fraternisation entre la force armée et le peuple, montrant que toujours, les soldats et policiers issus du peuple et ayant les mêmes problèmes que lui se rangent toujours de son côté quand il monte à l’assaut d’un régime oppresseur. Il en est de même aujourd’hui à Madagascar où le peuple épuisé est dans la rue, demandant la démission du président et la fin de son pouvoir corrompu. Le peuple béninois qui est dressé contre le pouvoir oppresseur de Patrice Talon doit continuer son combat, prendre exemple sur ce que sont en train d’accomplir sous nos yeux les braves peuples arméniens et malgaches en se convainquant que la victoire sur le pouvoir autocratique de Patrice Talon n’est pas loin.
Le Front pour le Sursaut Patriotique dit bravo à tous les travailleurs, artisans, paysans, jeunes, étudiants et élèves, les femmes qui sont au combat malgré la faim, la répression, la ruse et les mensonges d’Etat, les complots et trahisons de certains responsables syndicaux. Le FSP appelle à la multiplication, à la diversification des luttes pour mettre fin à la gouvernance de dictature autocratique, de pillage, de famine et pour la tenue des Etats généraux du peuple en vue d’un gouvernement patriotique et de probité.

Enfants du Bénin, debout pour que Vive la démocratie, pour que survive le Bénin !

Cotonou, le 26 avril 2018

Pour le Comité de Suivi,

Le Porte-parole,

Jean Kokou ZOUNON

dimanche 22 avril 2018

Gilbert Déou-Malè s’engage dans la valorisation du ’’site des hommes à queue’’


Annonce faite à une conférence de presse tenue à Dogbo

Une conférence de presse s’est tenue le mercredi 18 juin 2018 dans la Commune de Dogbo. Initiée par Gilbert Déou-Malè, Directeur général du Fonds des Arts et de la Culture (Dg/Fac) du Ministère du Tourisme, de la culture et des sports, elle a été conjointement animée par le Maire de la Commune concernée, le représentant du Ministre Oswald Homéky et par lui-même. Il ressort des échanges avec les professionnels des médias que le Fac, fort de l’une de ses prérogatives, est en train de s’investir dans une activité peu habituelle : la promotion d’un site touristique, celui des « hommes à queue ».
Gilbert Déou-Malè, Dg/Fac, au cours de la conférence de presse ...
« Financer la préservation et la mise en valeur du patrimoine culturel et du patrimoine naturel à caractère culturel ». Selon Gilbert Déou-Malè, Directeur général du Fonds des Arts et de la culture (Fac), telle est l’une des missions cardinales de l’institution qu’il administre et dont il s’est inspiré pour mettre en place le processus de sauvegarde et de valorisation du site touristique de Gounoudoudji, encore appelé ’’site des hommes à queue’’, ce qu’a révélé cette autorité au cours de la conférence de presse qu’elle a initiée dans la journée du mercredi 18 avril 2018, dans un cadre appartenant au périmètre du site concerné.


Gilbert Déou-Malè, une posture qui rompt avec le passé

Une autre prérogative du Fac se rapporte à la recherche de financements pour donner corps à ses projets : « Dynamisation et diversification du système de mobilisation des financements innovants ». Se fondant donc sur cette autre clause, Gilbert Déou-Malè n’a pas attendu de voir le compte de son institution pourvu avant de se lancer dans la réalisation de ses plans ; selon lui, il lui a suffi de s’en référer au Conseil de l’Entente, qui a donné son accord pour l’accompagner financièrement pour la valorisation du ’’site des hommes à queue’’. C’est ainsi que, depuis décembre 2017, des représentants du Conseil de l’Entente et une délégation de celle que dirige cette personnalité ont pu aller à la découverte de Gounoudoudji et se sont rendu compte de la réalité de sa richesse historique. Ne s’arrêtant pas en un si bon chemin, le Dg/Fac est à la recherche d’autres structures, pour un complément de financement.

... appuyé par Vincent Codjo Acakpo, Maire de Dogbo ...,
En outre, pour Vincent codjo Acakpo, Maire de Dogbo, la Commune abritant le site, un circuit touristique de deux jours est déjà disponible pour agrémenter et enrichir la présence des visiteurs : la découverte du ’’site des hommes à queue’’, la rencontre avec le roi et la reine de la localité, l’exploration de deux forêts sacrées, des moments de détente à la plage de la ville, pour un séjour qu’il a prévu pour se dérouler au Motel ’’Le Kapokier’’, réalisé avec l’accord de son Conseil municipal à des fins d’hébergement touristique.


Un site touristique hors du commun

Parmi les animateurs de la conférence de presse du mercredi 18 avril 2018, il fallait trouver Armyaou Soglo, spécialiste des sites touristiques. Il a retracé l’historique de la mise au jour de celui de Gounoudouji, encore appelé ’’site des hommes à queue’’, révélant que c’est en juin-juillet 1998, au cours de la construction de la célèbre route dénommée ’’Abok’’ (Abomey-Bohicon-Kétou), que les ingénieurs ont découvert des « structures escarpées » semblables aux abris souterrains d’Agongointo, à Bohicon. Ensuite, selon l’intervenant, des archéologues danois et béninois ont été amenés à y travailler du 18 au 29 avril 2001, afin de retrouver les « évidences archéologiques ». Par ailleurs, pour lui, le 28 août 2008, un parc archéologique a fait l’objet d’une « découverte fortuite », sans perdre de vue toutes les années successives de travail sur le site : 2001, 2002. 2003 et 2017.


..., par Armyaou Soglo ( A gauche), dans sa collaboration technique ...
En 2018, à en croire toujours Armyaou Soglo, des experts français y sont venus, avec un résultat probant : la reprise de la carte du site de Gounoudoudji. Aussi, il a déploré l’absence de la réalisation d’infrastructures sur les lieux, de même que la détérioration de l’espace touristique par les paysans, même si le 12 décembre 2012, il a été l’objet d’une inspection de la constatation de son état de conservation. Et, évoquant la Loi n°2007-20 du 23 août 2008, l’orateur a martelé, sous le couvert de l’obligation pour l’Etat de gérer, de protéger et de sauvegarder le patrimoine culturel local, que le site concerné est reconnu comme un « centre pédagogique et touristique », ce qui a amené à y effectuer des travaux de grande portée du 13 décembre 2012 au 7 octobre 2017, ce qui fut réalisé avec les appuis physique, matériel et financier de la Direction du Patrimoine culturel (Dpc) et de l’ex-Direction de la Promotion artistique et culturelle (Dpac), des structures sous tutelle du Ministère de la Culture.

... et par Richard Sogan, Ctc
Toujours pour le compte de cet historique, est intervenu Richard Sogan, Conseiller technique à la culture et représentant d’Oswald Homéky, Ministre du Tourisme, de la culture et des sports. Selon lui, le silence de l’Etat, pendant de longues années, concernant le ’’site des hommes à queue’’, malgré les nombreuses relances de la Mairie de Dogbo, se justifie par l’absence d’éléments scientifiques fiables sur l’espace.
A la fin de cet échange avec les journalistes, ceux-ci ont été conviés à visiter un échantillon de ces mines de fer, ce qui leur a permis de toucher du doigt la spécificité d’une organisation intérieure spatiale où les hommes marchent courbés, dans un cadre d’une grande fraîcheur, truffé de carrefours et de couloirs, à s’y perdre, lorsqu'on n'est pas conduit par un guide.

Marcel Kpogodo

Le Préfet Christophe Mégbédji s’active à la valorisation touristique du Couffo


Dans le cadre de la Cad d’avril 2018

Une nouvelle édition de la Conférence administrative départementale (Cad) de l’année en cours a eu lieu le mercredi 18 avril 2018, sous la direction de Christophe Mégbédji, Préfet du Couffo. Contrairement aux habitudes, elle s’est tenue dans la Commune de Dogbo, sur un site touristique, une manière pour l’autorité de travailler à la concrétisation d’un volet crucial du Programme d’actions du Gouvernement (Pag) : le tourisme.

Christophe Mégbédji, en tenue de commandement, au cours du lancement de la Cad
Une haute bâche, spécialement décorée et aménagée sur le site de Gounoudoudji, et hébergeant, à une tribune, le Préfet du Couffo, Christophe Mégbédji, ses collaborateurs et des figures inattendues telles que Vincent Codjo Acakpo, Maire de Dogbo, Richard Sogan, Conseiller technique à la Culture (Ctc) du Ministre du Tourisme, de la Culture et des sports (Mtcs) représentant cette autorité, et Gilbert Déou-Malè, Directeur général du Fonds des Arts et de culture (Fac), puis, en face de ces autorités, les membres à divers niveaux de l’importante instance qui est prête à l’ouverture de ses travaux. Le sceau spécial qu’a revêtu la Conférence administrative départementale (Cad) du Couffo, qui a été officiellement lancée le mercredi 18 avril 2018, en milieu de matinée, dans la Commune de Dogbo.

Aperçu des membres de la Cad
« Nous voulons montrer le site archéologique de Gounoudoudji, qui sera découvert par les membres de la Conférence administrative départementale ; nous sommes en contact avec le Ministère du Tourisme pour la valorisation du site », a, en substance, déclaré le Préfet, avant de décliner sa vision globale : « Il s’agit pour nous de faire le tour des communes pour montrer ce que nous sommes ». Après avoir alors remercié Richard Sogan et Gilbert Déou-malè pour les efforts concertés qu’ils mènent pour faire aboutir cette vision préfectorale, Christophe Mégbédji a officiellement lancé les travaux de la Cad.

De gauche à droite, Richard Sogan et Gilbert Déou-Malè, aux côtés du Préfet, au lancement de la Cad 
Mais, bien avant cette ultime étape, le Maire Vincent Codjo Acakpo, hôte de la manifestation, a, notamment, présenté ses remerciements au Préfet pour le choix de la Commune de Dogbo pour la tenue de la Cad, de même que pour la valorisation de ses sites touristiques. Pour lui, Gounoudoudji, encore appelé le « site des hommes à queue », constitue un site d’une valeur historique.
Et, avant que la parole ne soit retournée au Préfet, Richard Sogan a tenu, au nom du Ministre Oswald Homéky, des propos de remerciements en direction du Préfet et de toutes les autorités locales engagées dans la révélation du site concerné, qui reste une mine de fer de plus de 20 km, exploitée depuis le quinzième siècle après Jésus-Christ, par des méthodes artisanales et très efficaces.  

Marcel Kpogodo  

mardi 17 avril 2018

« […] mes larmes sont le signe d’une honte, d’un regret et d’une alerte … », dixit l’ex-Président Boni Yayi

Dans le cadre d’une publication sur sa page Facebook


Au lendemain des assises effectuées à Djeffa par les prestigieux membres de la Coalition pour la défense de la démocratie au Bénin, le samedi 14 avril 2018, dans la Commune de Sèmè-Kpodji, une instance à l’issue de laquelle une Déclaration historique a vu le jour, et qui a fait voir verser des larmes, à son départ des lieux, par l’ex-Président de la République, le Docteur Boni Yayi, cette personnalité a partagé une déclaration justificative de ce comportement. C’était le dimanche 15 avril 2018, en milieu de matinée, sur sa Page Facebook. Il ressort qu’il n’était nullement question de jouer de la comédie. L’intégralité du propos de l’ex-Chef de l’Etat …

De gauche à droite, Boni Yayi et Nicéphore Soglo, aux assises de Djeffa, du samedi 14 avril 2018



Intégralité de la Déclaration de Boni Yayi sur sa page Facebook   


« LE SENS DE MA PRESENCE A DJEFFA A L’INVITATION DES FORCES VIVES DE LA NATION »

« Notre patrie va mal. Sortons de cette tautologie. Les symptômes s’aggravent mais les racines ne datent pas d’aujourd’hui. Interrogeons notre histoire et notre passé lointains. Notre responsabilité est partagée dans ce qui nous arrive. La surprise est que la rupture promise ne rassure plus le peuple. Le concept est génial mais la pratique sociale a déjà abouti à une crise de confiance en notre sein. Gouvernement - institutions – société civile – jeunes – femmes – travailleurs, peuple, etc.
L’Etat de veille conféré à tout citoyen a déserté le forum. Les acquis de notre Conférence Nationale et de notre constitution ne sont plus garantis. Nous en sommes tous comptables avec le silence de tous face à ce Peuple victime d’un système éducatif défaillant. Sans éducation point de démocratie.
Victime d’une crise de confiance, ce Peuple est dans le sous-sol d’une misère sans précédent avec le risque d’une aggravation programmée par le rejet répétitif de notre architecture légale et constitutionnelle en matière électorale. L’Appel de Djeffa est fondamental : le respect des décisions de la Haute juridiction constitutionnelle : la mise en place de la LEPI et du COS-LEPI pour des élections transparentes, équitables, pacifiques et consensuelles. Autrement plus d’Etat de droit et de Démocratie.
Mes gouttes de larmes, vraiment non préméditées et loin d’une comédie, état l’âme d’un ancien Président qui s’accuse aussi, à côté de mon ainé Nicéphore Dieudonné SOGLO dans la plus haute fonction au sommet de notre Etat, du Frère Melchior Albert TEVOEDJRE, de notre hôte Sébastien AJAVON, Président NATA et autres personnalités que je salue, je dis bien mes larmes sont le signe d’une honte, d’un regret et d’une alerte face au drame qui nous guette sans le consensus du processus électoral en cours.
Ces pleurs partagent en même temps les souffrances de ce peuple et de cette jeunesse.
Où va ma patrie que j’aime si tant ? Assurément je n’ai pas le monopole du Cœur. Au terme de mon mandat constitutionnel au sommet de l’Etat, je m’attendais naturellement à plus de consensus, valeur constitutionnelle dans la gestion des affaires de notre cité commune, car à aucun moment je n’ai cru que tout était parfait sous moi. C’est évident et la Palice en dirait autant. Faire mieux que mon administration, c’est le sens de toute alternance démocratique. Autrement, cette alternance serait piégée.
Sortons vite ensemble de ce guêpier et de ce piège dans l’unité nationale et sans considération d’âge ni de sexe et allons à une république exemplaire qui facilite la mise en place d’un Etat fort et d’une Autorité respectueuse.
L’Appel de Djeffa a vécu et est devenu historique avec l’ultimatum lancé à tous pour le respect de notre Loi Fondamentale, notre Vouloir Vivre Ensemble, notre attachement à ce consensus à valeur constitutionnelle pour éviter le drame des processus électoraux mal préparés qui malheureusement nous menacent en ce moment.
Les réformes structurelles comme institutionnelles pour une véritable transformation radicale de notre pays, source d’une croissance inclusive dans l’intérêt de tous, notamment de cette jeunesse sans emplois sont possibles. Elles exigent cependant la cohésion et l’adhésion négociée de tous. Pour convaincre, ces réformes doivent éviter les conflits d’intérêts au sommet de l’Etat. Oui c’est possible. Soyons ensemble et unis autour de l’idéal de paix et de développement durable et partagé de notre pays.
En ma qualité d’Homme d’Etat et Homme politique, je défendrai toujours cet idéal à l’instar du combat des grands hommes d’Etat de ce monde, soucieux de leur leadership pour changer leur pays et notre planète. Le Président OBAMA est en pleine tournée dans son pays pour sensibiliser les américains sur les nombreux défis à relever par son pays comme une nation unie décidée à préserver sa place de première Puissance Mondiale. C’est mon rêve pour mon pays le Benin et je le partagerai sur toute l’étendue du territoire national et dans le monde. C’est mon Droit et mon Devoir.

Que Dieu vous bénisse tous et bénisse la jeunesse de mon Pays ».

Dr Thomas boni YAYI
Ancien Président du Bénin

Les 9 péchés capitaux du régime Talon après deux ans de pouvoir


Dans le cadre de la Déclaration de la Coalition pour la défense de la démocratie au Bénin


Se sont réunis à Djeffa, dans la matinée du samedi 14 avril 2018, de grosses pointures politiques parmi lesquelles les anciens Présidents de la République, Nicéphore Dieudonné Soglo et Boni Yayi, le Président de l’Union sociale libérale (Usl), Sébastien Ajavon, l’ancien Médiateur de la République, Albert Tévoèdjrè, les membres des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe), du Front pour le Sursaut patriotique (Fsp) et de bien d’autres formations politiques. Ces personnalités se sont réunies sous le sceau de la Coalition pour la défense de la démocratie au Bénin. A l’issue des assises, une Déclaration a été rendue publique, pointant du doigt neuf grosses plaies caractérisant le régime de la Rupture après deux ans de pouvoir et les assortissant de trois recommandations essentielles, adressées au Chef de l’Etat, patrice Talon. Intégralité de la Déclaration …   

De gauche à droite, Sébastien Ajavon, Boni Yayi, Nicéphore Soglo, Albert Tévoèdjrè


Intégralité de la Déclaration de la Coalition Pour la Défense de la Démocratie au Bénin



Béninoises, Béninois !
Chers Compatriotes de l’Intérieur et de la Diaspora !

Notre pays, le Bénin, va mal !
En effet, le Bénin, notre pays est plongé dans une grave crise aux dimensions multiples, politique, économique, sociale et culturelle.
La cause de cette situation, vous vous en doutez tous, est la gouvernance du pouvoir depuis deux ans.  Cette gouvernance est caractérisée par :
1 / De graves conflits d’intérêts au sommet de l’Etat  avec une véritable Offre Publique d’Achat sur le Bénin et sur toutes ses ressources au profit exclusif du Chef de l’Etat et de son clan. 
2 / Une opacité totale de la gestion des affaires du pays 
3 / Des privatisations sauvages (sous divers noms) des secteurs vitaux de l’économie nationale et la dernière en date est celle du Port Autonome  de Cotonou livré à un Groupe étranger dans des conditions totalement inconnues du peuple.
4 / Des licenciements massifs des travailleurs des secteurs structurés ainsi que des destructions des moyens et conditions d’existence des petites gens et des couches populaires complètement fragilisées et affamées.
5 / Les destitutions systématiques des Maires soupçonnés d’opposition au  pouvoir dit de la Rupture.
6 / Le mépris du peuple et le refus du dialogue franc avec les travailleurs et autres Autorités morales de ce pays.
7 / Des attaques frontales aux libertés fondamentales, acquises de haute lutte par le Peuple et consacrées par notre Constitution, qu’il s’agisse des libertés d’association, de presse, de manifestation et d’opinion.
8 / Une véritable chasse à l’homme est ouverte, sous le couvert de la lutte contre la corruption, contre les opposants à la politique actuelle, qu’il s’agisse des hommes d’affaires, des élus locaux, des syndicalistes de proue et des femmes de marchés.

9 / Une attaque frontale contre la Justice dont on veut remettre en cause l’indépendance, une justice qui a tenu bon et permis aux exilés de retrouver la terre de leurs ancêtres dans un passé récent.

La conséquence de cette gouvernance catastrophique, c’est que notre pays est paralysé depuis bientôt trois mois,  et les rswouages principaux du fonctionnement de l’Etat sont bloqués : les établissements scolaires et les universités sont fermés. Les élèves et étudiants sont dans les rues et ne savent plus à quel saint se vouer. Les hôpitaux sont fermés et la population est privée du droit élémentaire aux soins de santé. Les tribunaux sont, eux aussi, fermés avec toutes les conséquences que cela peut avoir sur la vie quotidienne des paisibles citoyens. Beaucoup d’autres administrations participent également à ce mouvement général sans être formellement en grève. Le dialogue avec les partenaires sociaux est dans l’impasse: tout le peuple est en rébellion contre la politique actuelle.

Béninoises, Béninois !
Chers Compatriotes !

La Constitution qui est le Contrat social qui lie tous les citoyens de ce pays, est attaquée de front par celui-là même chargé par serment, de la Garantir et de la Protéger. Par ses déclarations et actes quotidiens, le Président de la République affirme s’opposer aux Décisions de la Cour Constitutionnelle, la plus haute Juridiction constitutionnelle de notre pays et véritable clé de voûte de notre Constitution qu’il se refuse systématiquement à exécuter.

Le dernier cas en date est la non application jusqu’à ce jour, en complicité avec le Président de l’Assemblée nationale, de la décision DCC 17-262 faisant injonction au Parlement de désigner ses représentants au COS-LEPI au plus tard le 21 décembre 2017 et d’installer le COS-LEPI au plus tard le 29 décembre 2017.

Béninoises, Béninois !
Chers Compatriotes 

La plupart des pays en guerre en Afrique sont ceux qui gèrent mal entre autres les conflits post-électoraux lesquels conflits naissent pour l’essentiel de la mauvaise gestion des listes électorales. Le refus par le Gouvernement du Président Patrice TALON en complicité avec l’Assemblée Nationale d’installer le COS-LEPI en vue de l’apurement de la liste électorale permanente informatisée (LEPI), est une porte ouverte à cette dangereuse perspective.
Aucun patriote démocrate ne peut accepter cette posture. La Cour constitutionnelle a rappelé dans sa décision que la LEPI a une validité de dix ans et court de 2011 à 2021. Nous devons donc tous nous mobiliser pour qu’elle soit actualisée pour éviter des crises postélectorales.
Le Gouvernement a l’obligation de garantir un processus électoral transparent, équitable, consensuel car dans notre pays, le consensus a une valeur constitutionnelle ainsi que l’a souvent rappelé la jurisprudence constante de la Cour constitutionnelle. Pour ce faire donc, il urge d’installer sans délai le COS-LEPI conformément à la loi 2013-06 du 25 novembre 2013 portant Code électoral en République du Bénin, et la décision DCC 17-262 de la Cour Constitutionnelle.

Béninoises, Béninois !
Chers Compatriotes 

- Nous, Forces Vives et Patriotiques de la Nation, sous le haut parrainage de leurs Excellences, les Anciens Présidents de la République, Nicéphore Dieudonné SOGLO et Thomas Boni YAYI,
- de Sébastien AJAVON, Président d’honneur de l’USL,
- Pr Albert TEVOEDJRE, Médiateur émérite de la République,
- Pr Philippe NOUDJENOUME, 1er Secrétaire du Parti Communiste du Bénin,

- de certaines Hautes Personnalités comptables des décisions de l’historique Conférence Nationale des Forces Vives,
- des Députés acteurs du rejet du projet de constitution le 4 avril 2017
-  des Hauts Responsables du Front pour le Sursaut Patriotique (FSP),
-  des Personnalités des Organisations de la Société Civile
- et avec les soutiens des autorités morales, des forces populaires et républicaines,

réunies ce jour, Samedi 14 Avril à Djeffa dans la commune de Sèmè-Kpodji déclarons solennellement :

1°- Que la Constitution du 11 décembre 1990 est l’expression unique de notre vouloir vivre ensemble.
2°- que le Président de la République est coupable de violations manifestes du serment prêté le 06 avril 2016 en ne respectant pas les décisions de la Cour constitutionnelle ainsi que les lois de la République.
3°- Mettons en garde l’Assemblée Nationale contre toute velléité visant à faire remplacer la LEPI par une liste extraite du RAVIP.

En conséquence nous demandons au Président Patrice Talon de prendre la  mesure des choses et de :
1°- faire installer, sans délai, le COS-LEPI conformément aux décisions de la Cour Constitutionnelle ;
2° faire procéder à un audit préalable de cette LEPI, en vue des élections législatives et présidentielles, constitutionnelles qui sont insusceptibles de report.
2°- Redonner la parole au Peuple en convoquant d’urgence une Assise nationale des Forces Vives de la nation en vue de redéfinir de nouvelles bases consensuelles de gouvernance du pays.
3°- En cas de non satisfaction de ces exigences le peuple béninois, Maître unique de sa souveraineté sera invité à prendre ses responsabilités, conformément à l’article 66 de la Constitution.

Nous tenons à saluer ici le Clergé catholique et l’Union Islamique du Bénin ainsi que toutes les Bonnes volontés  pour tous leurs efforts en faveur de la paix.

Que le Dieu de Bêhanzin, Kaba et Bio Guerra bénisse notre pays,
Enfants du Bénin, debout !