mercredi 31 janvier 2018

L’Unamab met fin à la grève des magistrats et menace

Dans le cadre d’une Assemblée générale extraordinaire tenue le 30 janvier 2018

Les magistrats  béninois se sont réunis à la Cour d’appel de Cotonou, dans la journée du mardi 30 janvier 2018, ce qui leur a permis de lever la motion de grève de cinq jours ouvrables, lancée et exécutée depuis le 8 janvier dernier, et de mettre en garde le Gouvernement.

Michel Adjaka, Président du Bureau exécutif de l'Unamab
Les magistrats reprennent le chemin des tribunaux, tout en observant le Gouvernement par rapport à des « défalcations sur salaires » et à des « poursuites disciplinaires pour refus d’exécution des réquisitions illégales du Garde des Sceaux ». Ce qui ressort de l’Assemblée générale extraordinaire qu’ont tenue les magistrats béninois par le biais de l’Union nationale des magistrats du Bénin (Unamab), ce mardi 30 janvier 2018, à la Cour d’appel de Cotonou. Serait passée par là la déclaration non constitutionnelle par la Cour constitutionnelle des Lois N°2017-43 modifiant et complétant la loi N°2015 -18 du 13 juillet 2017 portant statut général de la Fonction publique, votée par l’Assemblée nationale le 28 décembre 2017 et N°2018-01 portant statut de la magistrature en République du Bénin, votée par l’Assemblée nationale le 04 janvier 2018. Intégralité de la motion de levée de grève de l’Unamab …

Marcel Kpogodo




 Intégralité de la motion de levée de grève de l’Unamab




MOTION DE LEVÉE DE GREVE

A
Monsieur le Garde des Sceaux, Ministre de la Justice et de la Législation

Vu la Convention 87 de l’Organisation Internationale du Travail relative à la liberté syndicale et à la protection du droit syndical ratifiée par le Bénin ;
Vu la Constitution de la République du Bénin du 11 décembre 1990, notamment en son titre VI et en son article 31;
Vu la Loi N°2001-37 du 27 août 2002 portant organisation judiciaire en République du Bénin;
Vu la Loi N°94-027 du 15 juin 1999 relative au Conseil Supérieur de la Magistrature ;
Vu la Loi N°2001-35 du 21 février 2003 portant Statut de la Magistrature;
Vu la Loi N°2001-09 du 21 juin 2002 portant exercice du droit de grève en République du Bénin;
Considérant que l’Union Nationale des Magistrats du Bénin (UNAMAB) s’est réunie en Assemblée Générale Extraordinaire ce jour 30 janvier 2018 pour délibérer sur le mouvement de grève qu’elle a déclenché le 08 janvier 2018 ;
Considérant que le 04 janvier 2018, en réaction au retrait du droit de grève aux personnels de la santé, de la justice, de sécurité et aux magistrats, contenues dans les lois N°2017-43 modifiant et complétant la loi N°2015 -18 du 13 juillet 2017 portant statut général de la Fonction publique votée par l’Assemblée nationale le 28 décembre 2017 et N°2018-01 portant statut de la magistrature en République du Bénin votée par l’Assemblée nationale le 04 janvier 2018, l’UNAMAB a déclenché un mouvement de grève de cinq (05) jours, tacitement reconductible, à compter du 08 janvier 2018 pour protester contre ces dispositions liberticides ;
Considérant qu’à l’occasion du contrôle de conformité à la Constitution de ces lois, la Cour Constitutionnelle, par décisions DCC 18-001 du 18 janvier 2018 et DCC 18-003 du 22 janvier 2018, a déclaré les dispositions de la loi portant statuts général de la Fonction publique et celles des nouveaux statuts de la magistrature relatives au retrait du droit de grève, contraires à la Constitution ;
Considérant par ailleurs que suivant décision DCC 18-006 du 28 janvier 2018, la Cour constitutionnelle a déclaré contraire à la Constitution une partie de la loi N°2018-02, votée par l’Assemblée nationale le 04 janvier 2018, modifiant et complétant la loi organique n°94-027 du 18 mars 1999 relative au Conseil supérieur de la magistrature.
En prenant acte de ces décisions de la Haute juridiction, l’Assemblée générale décide de lever sa motion de grève en date du 04 janvier 2018, pour compter du vendredi 02 février 2018 à minuit.
L’UNAMAB rappelle au gouvernement, qu’aux termes de l’article 25 de la loi N°2001-09 du 21 juin 2002 portant exercice du droit de grève au Bénin, «Les grèves ayant pour motif la violation des libertés fondamentales et de droits syndicaux universellement reconnus ou le non paiement des droits acquis par les travailleurs ne donnent lieu à aucune réduction de salaire ou de traitement» et qu’au sens de l’article 14 de la même loi, la justice ne fait pas partie des services essentiels dont les agents sont susceptibles de faire l’objet de réquisition en cas de grève sans service minimum.
En conséquence, l’UNAMAB se réserve le droit de déclencher un nouveau mouvement de grève, en cas de défalcations sur salaires ou de poursuites disciplinaires pour refus d’exécution des réquisitions illégales du Gardes des Sceaux.
L’UNAMAB invite ses membres à rester mobilisés et rend le gouvernement responsable des déconvenues qui résulteraient d’un nouveaux bras de fer.

Fait à Cotonou, le 30 janvier 2018


Pour l’Assemblée Générale de l’UNAMAB,
Le Président du BE/UNAMAB


Michel ADJAKA

lundi 22 janvier 2018

Le discours de désillusion et de dénonciation du «régime perfide» de Patrice Talon par Candide Azannaï

Dans le cadre de la présentation des vœux au Parti ’’Restaurer l’espoir’’

L'après-midi du dimanche 21 janvier 2018 a donné lieu à une manifestation d'échanges de voeux entre les militants du Parti ''Restaurer l'espoir'' (Re) et son Président, Candide Azannaï. En réponse aux voeux qu'il a reçus des premiers, cette personnalité leur a formulé les siens, ce qui lui a permis de mener une critique en règle du régime de Patrice Talon, en en relevant plusieurs éléments de tares. L'événement s'est déroulé au ''Majestic'' de Cadjèhoun, à Cotonou. Intégralité du propos de Candide Azannaï ...

Le Député Guy Mitokpè et le Président du Parti Re, Candide Azannaï, en deuxième et troisième positions, de la gauche vers la droite, au cours de la cérémonie de pésentation des voeux

Allocution du Président du Parti “RESTAURER L’ESPOIR” ( RE ) à l’occasion de la cérémonie de présentation des vœux du nouvel 2018
                         
Messieurs et Mesdames les membres du Bureau Exécutif National,
Monsieur le Vice - Président,
Monsieur le Secrétaire Général,
Mesdames et Messieurs les Présidents des Commissions Techniques Permanentes,
Mesdames et Messieurs les Coordinateurs départementaux,
Mesdames et Messieurs les Commissaires Politiques,
Mesdames et Messieurs les responsables nationaux des organisations d’encadrement de masse du Parti,
Mesdames et Messieurs les Secrétaires Exécutifs et Présidents des structures de base,
Militantes et militants,
Chers invités,
Mesdames et Messieurs,

Avant tout propos, j’invoque DIEU, et je place sous son autorité cette présente cérémonie que vous savez symbolique pour célébrer la grâce de nous retrouver pour échanger des vœux de bonne et heureuse année 2018.
Je voudrais vous dire merci de vos bons vœux.
Je forme en retour à chacune et à chacun d’entre vous, mes vœux de santé, de paix, de force et de bonheur.
Mes vœux de paix à notre Peuple, de progrès et de prospérité à notre Pays, de bien-être à nos populations et de rayonnement à notre Nation.
Que rien ne nous détourne du pacte républicain et du chemin ouvert par les sacrifices ayant abouti aux acquis de la Conférence Nationale de 1990.
Je voudrais très humblement nous prier d’observer un instant pieux en la mémoire de nos proches arrachés à nos affections.
A ceux qui souffrent, à ceux qui sont des « gagne - petits », aux faibles, aux marginalisés, aux brimés, aux brisés, et aux étouffés par la situation économique, j’exprime mes meilleures pensées.
A ceux qui humiliés, ceux qui résignés dans ce pays, le nôtre, et qui estiment n’avoir d’autres recours que le mime forcé de sourires, les mises en scène, les louanges à leurs bourreaux comme seuls remparts, je demande de garder le courage et de ne jamais perdre espoir.
A ceux qui ont perdu leurs emplois, leurs lieux de travail, victimes impuissantes des casses sauvages, je suis de cœur avec vous et ne pensez jamais que vous êtes seuls.
Aux combattants des libertés persécutés, embastillés, exilés par la ruse, la rage, la hargne, nous exprimons soutiens, sympathies et solidarités.
Les années antérieures, nous profitions de ces moments pour faire le bilan des activités du Parti et jeter un regard sur la situation politique de notre pays. Nous n’allons pas déroger à cette règle.
Comme vous venez de l’évoquer, notre pays est dans une mauvaise passe préjudiciable à la paix, à la cohésion nationale et au pacte républicain.


Mesdames et messieurs,

A l’échelle de notre Parti et au titre de l’année écoulée, trois événements ont retenu votre attention : ma démission du Gouvernement intervenue le 27 mars 2017 ; le 03 juin 2017, la tenue de notre troisième Congrès Ordinaire au Palais des Congrès à Cotonou ; le 07 octobre 2017, la tenue du Conseil National Ordinaire annuel à Abomey.
C’est le lieu de vous féliciter au regard de l’importance de ces trois actions décisives sur le chemin de la marche démocratique et victorieuse de notre Peuple vers la liberté, la consolidation de l’Etat de droit et le bien-être pour tous.
Nous avons toujours su rester toujours dignes.
Sur ma démission, elle exprime mon profond désaccord avec le Président de la République, désaccord né de mon refus de servir de caution à l’assassinat programmé de la démocratie ô combien chèrement acquise, au pillage des secteurs prometteurs, au bâillonnement des libertés, à la ruine de l’Etat de droit, et à la désintégration de la cohésion nationale, à l’érosion des acquis du Renouveau démocratique.
J’ai choisi de me mettre à l’écart de l’arrogance de l’ingratitude, de me mettre à l’écart des parades de l’orgueil pillard et glouton qui, chaque jour, cible comme victime tout ce qui lui paraît rentable dans notre Pays dans un déchaînement aveugle de brutalité contre les pauvres populations et de terreur contre les porteurs potentiels d’opinions contraires.
Au sommet de l’Etat, j’ai pensé qu’il est préférable de ne pas avaliser que le vice donne des ordres à la vertu. J’ai décidé de me démarquer tout en gardant le silence sur des détails.

Le temps des détails viendra, car nul n’ignore que le Président de la République s’est opposé à ce que je passe service, malgré mes multiples insistances toutes restées vaines à ce sujet.
Le silence parce que, je ne veux pas m’inscrire sur le registre de déballages sensationnels.
Je voudrais également, étant sur un terrain purement politique, mettre chacun devant le tribunal de sa conscience et laisser le temps révéler la vraie nature de chaque acteur sur notre échiquier politique et social.
Personne ne m’a appris que tous les moyens sont bons pour réussir. Le tout immoral ne peut-être le seul sentier en politique : il est possible de vivre la conviction politique au service de l’intérêt général aux bénéfices des populations sans pervertir sa conscience.
Le temps des détails viendra. Mais sachez que de manière basique, j’ai agi avec foi, courage et promptitude pour contribuer à empêcher la privatisation opaque de notre Constitution, sa personnalisation éclair.
J’ai agi pour contribuer à désorganiser le musellement programmé de notre Peuple. J’ai agi pour infléchir la hargne, la rage et la brutalité contre les populations démunies.
J’ai agi en réponse aux cris de détresse de nos populations qui m’ont appelé aux secours du Peuple abusé et floué.
Face à ma conscience, ce n’est pas ce sur quoi nous nous sommes entendus qui se fait actuellement.
Nous n’avions jamais dit que nous dévasterions la démocratie, que dépouillerons le Pays, que nous violenterons les populations, que nous défigurerons les institutions de contre pouvoir.
J’ai été tout le temps contre la dictature. J’ai horreur de celle dite de développement.
Je n’ai aucune place dans une Gouvernance sirènique et despotique. La rupture telle que révélée est la malice d’un Songe - creux qu’il convient de combattre pour espérer limiter la saignée sauvage en cours.
Au sein de notre Parti, nous assumons plus que jamais, notre position de nous démarquer de l’hybris, qui s’est emparée des dirigeants au sommet. Les Grecs anciens le traduisent par démesure: un sentiment inspiré d’orgueil, de voracité, de brutalité et d’absence de censure.
Le 3ème Congrès Ordinaire nous a permis d’indiquer s’il en était encore besoin, le lien existentiel entre crédibilité politique, confiance publique et intérêt général.

J’ai eu longuement à disserter à plusieurs occasions m’inspirant de HEGEL, de MEINECKE, de PARENT, de Sandy Allgeier, de ROUSSEAU, de KANT et même de MACHIAVEL que l’homme politique doit être un soldat de l’intérêt général et la crédibilité son uniforme de combat. « L’homme d’Etat perd la liberté d’agir de façon personnelle et arbitraire ; il est un soldat au service de l’Etat », affirmait F. MEINECKE.
On ne peut conduire des réformes majeures de manière sereine et participative si dans le même temps vos propres actes et les actes de vos proches vous déshabillent de toute crédibilité politique, vous éjectent hors de la confiance publique.
C’est ce qui malheureusement se déroule sous nos yeux.
Qui peut croire en vous, si au vu et su de tous, vos premiers actes consistent à acheter ce qui appartient à tous, à arranger les situations de vos anciennes activités pendant que vous demandez aux populations de “serrez les ceintures”...?
Qui peut croire en vous si on suspecte vos entourages immédiats de mettre la main sur tout ce qui leur paraît « juteux » dans les affaires de la République ...?
Qui peut croire en vous si on vous suspecte de croire que seule compte pour vous, la loi de l’argent...?
Qui peut croire en vous si on doute de votre parole au point de vous confondre à VERRÈS pour qui, seule la langue promet et jamais le cœur...?
Qui peut croire en vous si on vous suspecte d’avoir par ruse mercantile, fabriquer une majorité parlementaire mécanique pour ne pas dire décérébrée...?
Qui peut croire en vous si manifestement, des repris de justice font partie de vos collaborateurs ultra-zélés...?
Qui peut croire en vous si des personnes sur qui pèsent de lourds soupçons dans de grands scandales non encore élucidés opèrent sans gêne dans votre système alors que des missions de contrôle apparemment sélectives sont lancées de manière théâtrale aux trousses de ceux qui critiquent les tares de votre gouvernance...?
Qui peut croire en vous si vous vous illustrez à violer les décisions de la Cour Constitutionnelle...?


Mesdames et Messieurs,

Ces remarques interrogatives se passent de commentaires.
Jusqu’à demain, si nous avions à rester ici, j’allais vous gaver d’une litanie des étonnements de même genre.
En décidant de m’adresser à vous à partir d’un texte écrit, j’ai beaucoup réfléchi sur ce que devient de jour en jour, notre Assemblée Nationale.

Et ce qui me paraît une absurdité innommable n’est pas sa castration subite  devant les caprices liberticides des maîtres du “Nouveau Départ / Rupture” mais l’excès de zèle de certains de certains de ses responsables , à la transformer sans autres formes de procès, en une chambre introuvable, en une assemblée de godillots qui rivalise à faire pâlir les plus redoutables parlements de type stalinien…
Je ne sais sous quelle hypnose matérielle, avec un talent digne des meilleurs griots mandingues, il nous a été dénoncé l’ « Etat saccagé, fragilisé, fragmenté, banalisé, descendu de son piédestal ... ». État hérité de l’ancienne administration selon les œillets actuels de qui vous n’ignorez guère.
Je ne sais comment expliquer à quel point, il est devenu subitement laudateur si folklorique du régime actuel, régime qui pourtant avec sa complicité ne cesse de saccager les acquis de la Conférence Nationale, de fragmenter les acquis sociaux, de banaliser le pacte constitutionnel, de fragiliser les forces sociales, de déstabiliser les forces politiques, d’humilier la raison d’être d’un Parlement en système de démocratie moderne...
Comme vous, je m’inquiète d’une parodie au plus haut niveau de notre République.
Il y a des raisons de s’inquiéter lorsque le porte-parole des Présidents des Institutions constitutionnelles de la République - institutions pourtant conçues dans une large mesure comme d’institutions de contre-pouvoir - encense une gouvernance qui terrorise les populations, qui aggrave la paupérisation, qui affame le peuple. Plus grave, une gouvernance qui transforme avec empressement l’Etat en une association d’individus venus régler leurs intérêts particuliers, au détriment de ceux de la collectivité nationale.


Mesdames et messieurs,

Le mal que vous venez de peindre, réside pour une large part, dans une transposition maladroite de la prédisposition psychologique à la corruption, j’allais dire de la vulnérabilité maladive d’une large partie de l’élite politique de notre pays face à la corruption dans la psychologie politique de nos populations. Et cette confusion devient une dangereuse méprise lorsque leurs auteurs obnubilés par une déficience analytique confondent à tort, les populations au peuple. Car, il y a bien longtemps que tous, nous devrions être persuadés que des hommes politiques de notre pays peuvent être des corrompus invétérés, crasseux et inguérissables, que de larges franges de nos populations sous le poids de la misère, de la pauvreté, de la nécessité et de l’ignorance, peuvent céder aux manifestations des manipulations de toutes sortes. Mais plus que persuadés, nous devrions être nombreux convaincus que pour rien au monde, notre vaillant Peuple ne flétrira les genoux devant la corruption.
Une telle méprise est à l’évidence en contradiction avec l’histoire de notre Pays. Un simple examen de notre histoire renseigne à suffisance, l’attachement irrésistible de notre peuple à la Démocratie, à la Liberté et aux droits de l’Homme.
S’obstiner à croire, qu’il suffit de tenir certains hommes politiques corrompus et fourbes pour museler notre peuple est ce qui révèle le peu de connaissance qu’ont de notre Peuple, certains des maîtres de la gouvernance actuelle dite du « Nouveau Départ » et de la « Rupture ».
Pour bien gouverner un peuple, il faut d’abord le connaître, le comprendre.
Je le redis à cette occasion de retrouvailles et d’échanges de vœux,
Il est pure illusion de croire que si l’argent peut réussir à mettre à genoux la majorité de l’élite politique nationale, l’argent peut conséquemment mettre à genoux notre Peuple.
Il ne suffit pas de psychanalyser la vulnérabilité à la corruption de certains membres des gouvernements successifs depuis 1990 pour exemple, comme mode opératoire, comme l’alchimie ayant servi de terreau sur lequel a germé et prospéré généralement l’élite patronale, pour prétendre ruiner la démocratie et l’Etat de droit par la ruse, la hargne, la rage.
Il est irréfléchi de vouloir troquer la liberté et l’Etat de droit à coups d’overdoses de corruptions et de mirages de réformes.
La première réforme et la plus importante est l’abandon de la corruption comme mode de gestion de l’Etat sous la gouvernance actuelle dite du « Nouveau Départ /Rupture ». Cette seule réforme suffirait à notre Peuple.
Il est enseigné dans tous les traités à la disposition des dirigeants modèles que lorsque le leader est suspecté de corruption sous quelque forme que ce soit, lorsque son entourage est soupçonné de trafic d’influence et de corruption sous quelque forme que se soit, il entame son crédit politique, sa crédibilité.
Il est évident que les dirigeants actuels n’offre aucune crédibilité et qu’ils ont perdu toute confiance publique.
Notre Conseil National Ordinaire annuel tenu en Octobre dernier, a devant le diagnostic alarmant que vous avez évoqué, mis l’accent sur la nécessité de mieux nous organiser pour mieux défendre nos populations, les libertés, la démocratie et l’Etat de droit, les acquis du Renouveau démocratique.
Nous avons pris l’engagement d’une opposition politique pure et nette. Nous avons décidé dans cette optique de contribuer au renforcement et à l’amélioration stratégique de l’Opposition politique à la gouvernance actuelle.
Des mutualisations d’expériences sont en cours. Les premiers résultats annoncent de bonnes perspectives.
C’est le lieu de saluer le rôle décisif que joue avec sacrifice et courage l’Honorable MITOKPE, sur le front parlementaire.
J’ai toujours conseillé que nous devrons combattre autrement ce régime perfide conduit avec un « esprit sans foi, ni loi ».
J’ai entrepris plusieurs contacts.
Nous devons approfondir notre analyse systémique sur ce qui transforme les gens en despotes une qu’ils accèdent au pouvoir le plus haut de la République. Nous devons interroger la qualité des relations, l’histoire des complicités entre l’élite patronale et l’élite politique dans la construction des victoires aux élections politiques majeures dans notre Pays. Nous devons inviter, questionner et analyser sans complaisance l’influence de l’élite patronale sur la gestion des activités politiques dans notre Pays par l’élite politique.
Il revient à nos experts d’approfondir ces questions qui me paraissent détenir biens d’indices sur l’affinement des stratégies idoines face aux échéances qui se dressent et aux défis en face.


Mesdames et Messieurs,

Au total, comme vous le vivez, la cérémonie de cette année intervient dans une période marquée par une grave crise touchant quasiment tous les secteurs de la vie nationale. L’espérance née de l’élection présidentielle de mars 2016 se transforme progressivement en désarroi pour nos populations.
Depuis quelques jours, l’administration publique est paralysée par un mouvement de grève générale. Cette situation, fruit des promesses non tenues du gouvernement dans le cadre du dialogue social, a eu pour détonateur le vote par notre Parlement de propositions de lois retirant le droit de grève aux travailleurs, remettant, du coup, en cause l’un des droits fondamentaux reconnus par la Constitution de notre pays.
 Le 18 janvier dernier, la Cour constitutionnelle a rendu une importante décision à ce sujet ramenant le législateur à ses limites, et réaffirmant le caractère fondamental du droit de grève.
Un pouvoir élu sur la base d’un programme fondé sur les libertés publiques a-t-il besoin d’un tel coup de force ?
Pour notre part, la réponse est négative.
La situation actuelle est critique. Le mal qui ronge certains acteurs politiques de notre pays est, rappelons-le, la faiblesse devant l’argent.
Bon nombre d’institutions sont instrumentalisées. Quel recul !
Quid des menaces sur la paix à l’occasion de l’organisation des prochaines élections avec les vols programmés des suffrages par les combines secrètes autour du RAVIP et de la non-installation du COS- LEPI en dépit des décisions de la Cour Constitutionnelle?
Quid des menaces contre la liberté d’association et de presse et des arrestations politiques ?
Il n’y a pas de démocraties sans démocrates, dit-on. Cela dit, pouvons-nous aujourd’hui, sans ambages, compte tenu de ces pratiques observées et qui sont à l’antipode de la démocratie, affirmer que notre pays est dirigé par des démocrates ?
Que dire des redressements fiscaux orientés devenus des armes contre les chefs d’entreprises redoutés ou potentiellement jugés insoumis ?
La certitude que la corruption s’accélère en haut lieu gagne les populations.
La certitude que le Président ne respecte les décisions de la Cour Constitutionnelle est répandue même dans les écoles maternelles..
Des milliers de jeunes subissent les affres de la politique économique du Gouvernement.
La pauvreté est galopante.
Les politiques sociales dont bénéficiaient les populations ont été du jour au lendemain suspendues. A titre d’illustration, la mesure de la gratuité de la césarienne dans les hôpitaux connaît tacitement des perturbations menaçantes.
Même la prise en charge des ayant-droit pour d’autres ennuis de santé est suspectée de menaces...
Le développement suppose des changements générant l’amélioration des conditions de vie de la population. Il ne saurait, en aucun cas, être une succession de promesses sans lendemain et un harcèlement des couches les plus défavorisées.


Mesdames et Messieurs,

Nous sommes convaincus de la nécessité de se battre aux côtés des populations qui croulent sous le poids des différentes politiques publiques iniques du Gouvernement.
Permettez-moi de paraphraser, Jean Jaurès, l’un des plus grands humanistes français pour dire que la République n’est pas faite pour cacher la pauvreté du peuple mais pour la proclamer et la guérir. (Discours tenu à Limoges, 8 octobre 1908).

Je voudrais avoir une pensée aux populations de GLO-DJIGBE qui vivent une situation d’expropriation bizarre et assez préoccupante.
Je ne saurais terminer, sans vous réitérer mes meilleurs vœux de bonne et heureuse année, santé, paix et prospérité.
Dieu soit avec notre Peuple;
Dieu soit avec vous ;
Je vous remercie.


Candide Armand-Marie AZANNAI

samedi 13 janvier 2018

L’Honorable Guy Mitokpè redonne vie à ’’La voix du peuple’’

Dans le cadre de son adhésion à ce Groupe parlementaire


Depuis le vendredi 12 janvier 2018, le Groupe parlementaire dénommé ’’La voix du peuple’’ a été ressuscité, à la faveur de l’adhésion en son sein d’un nouveau membre qui n’est personne d’autre que le Député, anciennement non inscrit, Guy Dossou Mitokpè.

Guy Dossou Mitokpè
Guy Dossou Mitokpè vient de rejoindre le Groupe parlementaire ’’La voix du peuple’’, le remettant en fonction. Le constat qu’ont dû faire ses collègues, le vendredi 12 janvier 2018, à la lecture, à l’Hémicycle, d’une déclaration, par l’un des parlementaires, membre de la structure politique, l’Honorable Nourénou Atchadé. Ainsi, Issa Salifou retrouve son fauteuil de Président, ce qui lui donne à nouveau le droit de siéger dans l’instance stratégique, à l’Assemblée nationale, de la Conférence des Présidents.
En réalité, c’est le 2 novembre 2017 que ’’La voix du peuple’’ avait été rendu inexistant par le fait de la démission de l’Honorable Affo Obo Tidjani pour le Bloc de la Majorité parlementaire (Bmp). Et, si le Député Guy Dossou Mitokpè a pu combler le vide laissé par son homologue, c’est parce que le 31 octobre 2017, il avait démissionné du Groupe ’’L’union fait la nation’’ (Un). A l’heure actuelle, ’’La voix du peuple’’ contient juste le nombre des neuf députés qu’il faut pour exister en tant qu’entité parlementaire : Issa Salifou, Nourénou Atchadé, Mohamed Atao Hinnouho, Jean-Marie Alagbé, René Bagoudou, Amadou Issifou, Justin Adjovi, Simplice Codjo Dossou et Guy Mitokpè.
Dans la déclaration de reconstitution, l’Honorable Nourénou Atchadé a réaffirmé l’appartenance de ’’La voix du peuple’’ à la Minorité parlementaire constituant l’Opposition au régime du Président Patrice Talon. « En nous reconstituant ce jour 12 janvier 2018, notre groupe parlementaire  « LA VOIX DU PEUPLE » entend faire savoir son refus catégorique de trahir le peuple, son refus d’assister muet et de se résigner à l’instauration de la terreur comme mode de gouvernance. Nous sommes de la minorité parlementaire mais nous ne sommes pas complexés, pas le moins du monde, par ce vocable […] », a-t-il clamé.

Marcel Kpogodo


Intégralité de la Déclaration de l'Honorable Nourénou Atchadé



DECLARATION DE RE-CONSTITUTION DU GROUPE PARLEMENTAIRE « LA VOIX DU PEUPLE »

Monsieur le président de l’Assemblée nationale,

Honorables députés, chers collègues,

Du haut de cette tribune, je voudrais avoir une pensée envers tous les citoyens  de notre pays qui ont lutté, bravé la mort, et pour d’autres, consenti au sacrifice suprême, pour favoriser l’avènement de l’Etat de droit.
Ce furent le sang des uns, la sueur des autres, les larmes de certains qui ont forgé cette démocratie dont nous sommes les héritiers et même  des pionniers pour d’autres.
Nous avons le devoir de nous souvenir de cette histoire et de sauvegarder dignement cet acquis, car un peuple sans histoire, est un monde sans âme.
Au nom de cette histoire, je voudrais avoir une pensée positive à l’endroit de notre collègue, l’Honorable Atao HINNOUHO, que les manœuvres de la ruse viennent de constituer en exilé politique.
Combien ne sont-ils à ce jour, les victimes du pouvoir, de ce pouvoir déchaîné, qui fait feu de tout bois, pour traquer les résistants à une gouvernance tyrannique, face à laquelle et  au pied de laquelle  certaines personnes  pour des intérêts inavoués ont décidé de s’aplatir, parfois au mépris de leurs  ressentiments  personnels, de leurs convictions inhibées, de leurs valeurs muselées, de leurs consciences embastillées.
En nous reconstituant ce jour 12 janvier 2018, notre groupe parlementaire  « LA VOIX DU PEUPLE » entend faire savoir son refus catégorique de trahir le peuple, son refus d’assister muet et de se résigner à l’instauration de la terreur comme mode de gouvernance.
Nous sommes de la minorité parlementaire mais nous ne sommes pas complexés, pas le moins du monde, par ce vocable ; être d’une minorité, cela est une réalité arithmétique mouvante qui ne saurait remplacer la morale  qui fonde des Nations solides.
Car comme le disait Mahatma Gandhi «Même réduite à un seul homme, une minorité peut soulever une révolution morale ».
Nous sommes une minorité et les grandes batailles de l’histoire ont souvent opposé les plus faibles aux plus forts ; les minorités brimées à des pouvoirs puissants et surarmés ; des hommes de convictions  à ceux qui font de la seule conservation de leurs vies et de leurs intérêts, un défi plus important que le service de la nation.
Nous entendons incarner cette révolution des mœurs qui place le peuple souverain et ses intérêts au cœur de l’action publique.


Monsieur le Président,

Honorables Députés, chers collègues,

Nous sommes la voix du peuple, et du sein de ce peuple où nous vivons, les cris qui remontent, sont de détresse et de regret. C’est le cri de la bonne dame, endettée auprès des institutions de micro-finance, pour le  petit commerce afin de subvenir aux charges de sa famille.
 Cette dame dont  le commerce a été rasé par le pouvoir sans ménagement aucun, sans accompagnement.  Ce pouvoir y a déversé des graviers, puis mis des fleurs en terre  comme si un jardin au bord des rails,  avait plus de valeur que cette dame qui a faim, et ne trouve plus à manger, qui ne peut plus payer la scolarité à ses enfants ; qui est malade et ne peut faire face à l’ordonnance médicale.
Le pouvoir que  nous refusons de soutenir, c’est celui qui dit avoir dépensé près de deux mille milliards en 2017, dans ce pays, pendant qu’un  lycéen de Banikoara, fils de paysan,  est mort des suites d’une incapacité de son lycée à prendre en charge ses soins de santé après une morsure de serpent.
Le pouvoir que nous refusons de soutenir, c’est celui des audits ciblés, des redressements fiscaux sélectifs, des exonérations tendancieuses  au profit du clan qui dirige.
Cela ne trouble pas la conscience du pouvoir ; mais le peuple, au nom duquel nous sommes ici, c’est aussi tout ça.
C’est pourquoi, nous avons refusé de voter les  yeux fermés  la loi de finance 2018.
C’est aussi pour cela que nous avons fait bloc, pour dire non au retrait punitif du droit de grève aux magistrats, agents de santé, et paramilitaires.
Car au fond, ce que garantit le droit de grève, ce n’est pas d’abord la grève ; c’est le devoir pour le pouvoir exécutif de regarder et de traiter les serviteurs de l’Etat de toutes catégories, avec considération et bienveillance ; c’est l’exigence d’écouter leur cri de détresse. En définitive, ce que garantit le droit de grève, c’est l’Etat de droit.
Monsieur le président, Honorables députés, chers collègues, telle est la substance du message qu’il nous plaît de délivrer en ce début d’année, du haut de cette tribune, au nom des Béninois qui viennent de passer le Nouvel An dans une rare morosité.
Le groupe parlementaire LA VOIX DU PEUPLE a pour Président l’honorable
ISSA Salifou. 

Vive la minorité parlementaire !

Vive le peuple souverain !

Vive la démocratie !

Vive le Bénin !


PORTO-NOVO, LE  12  JANVIER 2018

lundi 8 janvier 2018

Mohamadou Moussa et Christophe Mégbédji, un casting adroit de Patrice Talon

Face à l’efficacité de leurs actes de gouvernance


L’évolution de l’actualité, ces derniers jours, rend possible la conclusion selon laquelle, depuis leur nomination, le mercredi 22 juin 2016, en Conseil des Ministres, Mohamadou Moussa et Christophe Mégbédji, Préfets respectifs des Départements de l’Alibori et du Couffo, s’acharnent à réussir la mission républicaine que leur a confiée le Chef de l’Etat, Patrice Talon, ce qui reste à l’honneur du premier des Béninois, qui donne l’assurance d’avoir porté son choix sur des personnalités de qualité.

Mohamadou Moussa, Préfet de l'Alibori
Dans la profonde soirée du mercredi 3 janvier 2018 a été finalement arrêté, à Donwari, dans la Commune de Kandi, en tenue civile et sans arme, après trois jours de cavale, Désiré Azatassou, Chef d’escadron, Commandant en second du 7ème Bataillon inter-armes (Bai) de la ville, qui, appuyé de certains subalternes, avait, au petit matin du lundi 1er janvier 2018, séquestré son supérieur immédiat, le Commandant Vincent Tométy, pour une affaire de primes non payées. Cette arrestation est le résultat inattendu d’une urgente chasse à l’homme, dont le système a été mis en place et dirigé, de main de maître, par Mohamadou Moussa, Préfet de l’Alibori, qui est allé jusqu’à utiliser stratégiquement les ressources administratives, en mettant en jeu une prime de cinq cent mille francs pour celui qui aurait aidé à retrouver le fugitif. La preuve que cette autorité ne fait pas dans la dentelle quand il s’agit de résoudre une situation critique. 
Le dénouement heureux de ce qu’il conviendrait d’appeler l’affaire ’’Azatassou’’ donne du Préfet Mohamadou Moussa l’étoffe d’un homme de poigne, qui n’a pas froid aux yeux, lorsqu’il s’agit de restaurer l’autorité de l’Etat, fût-ce dans l’armée. Le Chef de l’Etat, le Président Patrice Talon, ne s’est donc pas trompé en portant son choix sur cet administrateur, pour le représenter à la tête du Département de l’Alibori, comportant les Communes de fortes chaleurs de Banikoara, de Gogounou, de Kandi, de Karimama, de Banikoara et de Malanville.
En outre, une autre marque du leadership que déploie Mohamadou Moussa, reste le discours de fin d’année, qu’il a tenu à l’endroit des populations de son Département d’exercice ; celui-ci évoque deux objectifs de poids qu’il se fixe pour 2018 : faire rester l’Alibori « la référence dans le domaine agro-pastoral et de production du coton », sur le fondement de la facilitation de l’exécution du travail d’une paire d’agences de développement agricole, d’une part, et provoquer une valeur ajoutée à l’essor du Département, de même que travailler au développement de cette région en ancrant dans la mentalité de l’habitant le soutien pragmatique au Programme d’actions du Gouvernement (Pag), d’autre part, ce Préfet qui, entre autres, avait sonné la mobilisation populaire autour du Recensement administratif à vocation d’identification de la population (Ravip) à la suite d la tournée statutaire l’ayant conduit au parcours des Communes de son Département, du 28 novembre au 1er décembre 2017.


Un sillage identique pour Christophe Mégbédji

Dans un style différent, Christophe Mégbédji fait remarquer son efficacité dans la gestion du Département du Couffo, dont il est le Préfet, depuis juin 2016. Premier acte fort de la gouvernance de cette autorité, quelques petits mois après sa prise de service, l’inauguration du siège de la Préfecture, situé à Aplahoué, le Chef-lieu ; l’événement se produisait le 24 octobre 2016. 

Christophe Mégbédji
Par ailleurs, celui qui, membre de l’Union fait la nation (Un), exerçait, avant sa nomination, un troisième mandat de Maire de la Commune de Klouékanmè, a mis en place une stratégie inclusive et consensuelle qui a eu pour résultat le déguerpissement effectif par les populations des espaces publics, dans les villes secondaires du Couffo. Cette méthode pacifique a pris corps, le vendredi 13 janvier 2017, par la tournée de sensibilisation du Préfet Christophe Mégbédji dans plusieurs marchés du Département, ce après quoi une patrouille de police a été rendue opérationnelle pour faire la ronde, au cours des jours d’animation de ces marchés pour amener les populations à ne pas s’installer à nouveau sur les lieux publics qu’elles ont volontairement libérés. « Quand on parle de l’amélioration du cadre de vie, de la libération des trottoirs, des espaces publics, je crois qu’il n’y a pas que Cotonou, Porto-Novo ou Parakou qui soient concernées ; nous avons besoin de circuler librement dans toutes les villes du Bénin », avait fait remarquer le Préfet, au cours de la tournée indiquée.
Pour Christophe Mégbédji qui, en tant que Maire, avait reçu, le mardi 10 décembre 2013, les distinctions, pour Klouékanmè, d’ ’’Eco-Commune de l’année’’, et de ’’Commune agricole de l’année’’, de la part de la Fondation ’’Le Municipal’’, et bien d’autres prix dans le domaine de la bonne gouvernance, il s’est vu décerner, en décembre 2017, le Prix ’’Docteur Kwamé N’Krumah’’ par le Réseau panafricain des enseignants universitaires pour la paix et le développement. Mohamadou Moussa et Christophe Mégbédji sont donc une valeur sûre que le régime Talon gagnerait à mettre à contribution, pour bien plus longtemps, aux fins de la concrétisation de la vision du Pag en matière de politique déconcentrée et décentralisée.


Marcel Kpogodo    

vendredi 5 janvier 2018

« La parole du Chef de l’Etat du Bénin n’est plus crédible … », accuse le Front pour le Sursaut patriotique

Dans un point de presse qu’il a animé à Cotonou


L’une des salles de conférence du Chant d’oiseau de Cotonou a abrité le premier point de presse des membres du Front pour le Sursaut patriotique (Fsp), pour le compte de la nouvelle année. L’événement s’est déroulé le jeudi 4 janvier 2018. A travers la Déclaration lue par Jean Kokou Zounon, Coordonnateur et Porte-parole de la formation politique, et rendue publique, il a été dénoncé l’absence de l’organisation des Etats généraux du peuple et l’aggravation du climat social dans le pays, tout en pointant du doigt, en passant, un fait : le Président de la République, Patrice Talon, n’inspire plus confiance …

Marcel Kpogodo
Les leaders du Fsp (Photo d'archives)


Intégralité de la Déclaration du Front pour le Sursaut patriotique



DECLARATION A PROPOS DE LA SITUATION NATIONALE ACTUELLE


Le 13 octobre 2017, à l’occasion d’un géant meeting de protestation contre la gouvernance du Président Talon organisé à la Bourse du Travail à Cotonou avec la participation des députés de la minorité parlementaire, le Front pour le Sursaut Patriotique avait publié une déclaration à propos de la situation nationale. Dans cette déclaration, nous montrions que « le peuple a faim… , que jamais l’inégalité n’a atteint des proportions aussi vertigineuses dans notre pays et, ce, dans tous les domaines, …, que l’impunité et la corruption sont protégées au sommet de l’Etat et la rigueur, soi-disant de la loi, ne frappe que les faibles et les opposants…, que jamais l’administration n’a été aussi politisée…, que jamais les institutions n’ont été aussi avilies par un Président de la République.., que jamais les libertés n’ont été autant violées », bafouées, niées par le pouvoir en place. Nous montrions que le « Président avait perdu toute crédibilité à cause des reniements spectaculaires de la parole donnée ». Nous avons montré que cette situation est très grave et « demande des mesures courageuses de changement de sa gouvernance ». C’est pourquoi le Front pour le Sursaut Patriotique avait demandé solennellement ce jour-là, vendredi 13 octobre 2017, « au Chef de l’Etat, Patrice Talon, s’il lui reste encore un peu d’amour pour ce pays, d’accéder à l’exigence pressante de la réunion d’une Assise nationale d’ici le 31 décembre 2017 pour revoir la gouvernance du pays. »
Le 31 décembre 2017 est passé. Au lieu de la lueur d’espoir qu’aurait suscitée l’adhésion du Chef de l’Etat à cette exigence des Etats généraux, aujourd’hui réclamés par des acteurs dans maints secteurs, le Président de la République plonge davantage le peuple dans l’angoisse, la famine et la misère et se lance dans la restauration d’une dictature autocratique au profit d’une mafia au sommet de l’Etat.
En effet, depuis octobre 2017, la situation du pays s’est aggravée dans tous les domaines. La faim et la misère se sont étendues avec l’augmentation des prix des produits de première nécessité face à un pouvoir d’achat en chute libre. Aucune perspective au profit des milliers de petits producteurs déguerpis des rues ; au contraire, le pouvoir menace, dans un mépris total de la personne humaine, de poursuivre les casses sans avancer une alternative. Le chômage s’est aggravé avec des licenciements économiques de milliers de salariés. Le climat des affaires s’est davantage dégradé et il n’y a plus de certitude pour les opérateurs économiques non associés au clan au pouvoir. La dépendance économique du pays s’est renforcée avec la remise dans une opacité totale des centres névralgiques du pays à des monopoles étrangers et des sociétés écrans appartenant au Chef de l’Etat et à son clan.
Non seulement la misère et la faim, mais c’est à la mort que le pouvoir de Talon condamne le peuple avec la multiplication des obstacles à l’accès à la santé dont on veut à tout prix privatiser les centres. En témoignent les restrictions à la prise en charge des milliers de fonctionnaires en fonction ou à la retraite ainsi que leurs familles qui ont poussé le CNHU, l’hôpital public de référence, à refuser les modestes prises en charge des malades de ces secteurs. Nous disons qu’il s’est agi là, rien moins qu’un crime de masse.
Et pour établir un silence de cimetière au Bénin, des mesures des plus assassines contre les libertés sont prises en complicité avec une Assemblée nationale corrompue, ligotée d’un côté et bâillonnée de l’autre. Des députés sont interdits de parole au sein même de l’hémicycle ; des lois scélérates liberticides sont prises tous les jours sans égard à la Constitution et à la Cour Constitutionnelle. Celle-ci est superbement ignorée dans toutes ses mesures pouvant aller à l’encontre de la volonté du Chef de l’Etat. Ainsi, la décision sans équivoque et avec des délais formels, pour l’installation du Cos-Lépi est rejetée par la majorité présidentielle. Les libertés syndicales et le droit de grève sont retirés à la police, aux travailleurs de la santé, de la justice et aux magistrats. Le pays renoue avec des poursuites et des détentions politiques que l’on essaie de couvrir par des montages judiciaires et de slogans de lutte – sélective - contre la corruption.
Aujourd’hui, tous les droits conquis par le peuple dans sa victoire sur l’autocratie en 1989-1990 et consacrés par la Constitution sont dans les fers. Il n’y a plus d’institutions de contre-pouvoir. Le Parlement est vassalisé. La Haac est à ordre et continue de fermer des organes de presse non conformistes. La liberté de presse est traquée. Une guerre est lancée contre la Justice pour sa soumission totale au désidérata du Chef de l’Etat. La Cour constitutionnelle, clé de voûte du système, est méprisée et ses décisions ne valent que ce que le Chef de l’Etat veut en faire. La Constitution elle-même est, chaque jour, piétinée et les droits fondamentaux des citoyens et des travailleurs sont niés. Notre pays n’est plus un Etat de droit, mais est devenu un Etat voyou et policier où les décisions de justice, y compris celles de la plus haute instance en matière constitutionnelle, sont rejetées.
            A la place de l’Etat de droit et de la dignité de la parole donnée, on assiste au déploiement nauséeux de la ruse et de la rage. A la place de la satisfaction des accords négociés par le Chef de l’Etat en personne avec des travailleurs en grève, le pouvoir, à l’échéance du moratoire, organise un coup de force anticonstitutionnel contre le droit de grève. La parole du Chef de l’Etat du Bénin n’est plus crédible et plus aucune crédibilité ne peut désormais lui être accordée.
            Telle est la situation actuelle. En réponse à la demande solennelle de la réunion des Etats généraux, le président Talon, par les mesures prises, entend soumettre le peuple à sa dictature autocratique et faire des citoyens du Bénin des employés de la société Talon et Cie.
            Le peuple est en face d’un défi, celui de rejeter la dictature autocratique du Président Patrice Talon. Il lui appartient désormais de prendre ses responsabilités comme il a su les prendre par le passé face aux présidents "gouverneurs" et dictateurs autocrates. Déjà, de partout, les fausses tribunes de dialogue social mises en place par le pouvoir de la duperie sont dénoncées et boycottées. Déjà se multiplient les exigences de la réunion des Etats généraux de la santé, de dialogue social, etc. Il appartient au peuple de se lever pour laver l’imposture, les parjures ainsi que la honte dont le pouvoir de Talon couvre le Bénin et les Béninois. Il appartient au peuple de se lever pour venir à bout de la gouvernance de la ruse et de la rage.
Et dans ce combat salutaire, le peuple saura, à coup sûr, réunir les conditions et moyens de tenir ses Etats généraux afin de recouvrer et de consacrer toutes les libertés, d’instaurer une autre gouvernance, une gouvernance patriotique et de probité.
            Le Front pour le Sursaut Patriotique (FSP) ainsi que toutes ses organisations membres demeurent debout et confiants. Il salue et soutient les organisations des travailleurs, de la jeunesse, les honnêtes députés dans leurs diverses actions légitimes de protestation contre le danger public de la dictature autocratique. Les régimes oppresseurs ne peuvent perdurer. La dictature autocratique ne passera pas Ici, c’est le Bénin !
            Ensemble nous vaincrons !     
Enfants du Bénin debout !

Cotonou, le 04 janvier 2018


Le Front pour le Sursaut Patriotique