samedi 30 décembre 2017

Très violentes réactions des syndicats de la Justice et de la Santé

Après le vote par les Députés de la suppression de la grève dans ces deux corps


Dans l’après-midi du jeudi 28 décembre 2017, les parlementaires béninois ont procédé à la modification de la Loi 2015-18 portant Statut général de la Fonction publique, enlevant le droit de grève aux fonctionnaires de la Santé, de la justice et de la sécurité. Vingt-quatre heures plus tard, une réaction qu’on peut dire énergique s’es fait entendre dans le monde syndical, dans les secteurs respectifs de la Justice et de la santé, annonçant des moments très mouvementés dans ces domaines, dans les premiers jours de la nouvelle année.

Patrice Talon, Président du Bénin
72 heures de grève, du mardi 2 janvier à zéro heure au jeudi 4 janvier 2018 à minuit. La décision prise, le vendredi 29 décembre, par « les Bureaux directeurs et exécutifs » du Syndicat des Travailleurs de la justice et assimilés du Bénin (Syntrajab), du Syndicat national des travailleurs de la justice (Syntra-Justice), de l’Union nationale des officiers de justice et greffiers en chef du Bénin (Unogec-Bénin) et de l’Union nationale du personnel de la justice (Unp-Justice), à travers une « Motion conjointe de grève », adressée aux Ministres de la Justice, du Travail et des Finances. En appui à cette décision d’arrêt de travail, les signataires pointent du doigt un certain nombre de promesses non tenues par le Gouvernement et son Chef, ce qui leur permet de mettre en avant sept revendications, la toute première ayant un rapport étroit avec le vote par les Députés, le 28 décembre, de la suppression du droit de grève à leur corporation, notamment. Ainsi, la première de ces exigences concerne « l’abrogation pure et simple des dispositions scélérates, rétrogrades, liberticides et datant d’une période révolue en rapport avec la suppression de l’exercice du droit de grève aux agents de la Justice ». Lire, ci-dessous, l’intégralité de la Motion.





Du côté du secteur de la Santé, le « Collectif des Syndicats du secteur », à travers une « Déclaration de presse » rendue publique le vendredi 29 décembre aussi, manifestent pas moins de cinq reproches au Gouvernement, entre autres, et annonce la tenue d’assemblées générales dans tout le pays, le 6 janvier 2018, sans oublier qu’il promet « des grèves perlées et des activités de boycott à grande échelle ».




Pour un front social qui s’annonce aussi tendu et remarquable du mépris et du défi du vote des Députés, le Gouvernement et le Président Talon devront s’investir urgemment pour éviter que se concrétise la détérioration annoncée, surtout que la suppression du droit de grève, votée à l’Assemblée nationale, devra connaître les étapes de contrôle de constitutionnalité, par la Cour constitutionnelle, et de promulgation, par le Chef de l’Etat, avant de devenir effective.


Marcel Kpogodo

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