samedi 17 juin 2017

Le Front pour le sursaut patriotique appelle à une grande marche pour le jeudi 22 juin 2017

Dans le cadre de la Conférence publique qu'il a tenue à Cotonou

La salle de conférence du Codiam, à Cotonou, a abrité une conférence publique, dans la matinée du vendredi 16 juin 2017. Elle a été organisée par le Front pour le sursaut patriotique (Fsp) dont plusieurs dizaines des membres ont fait le déplacement. Il ressort, notamment, de cet événement que le Fsp tiendra une grande marche de protestation, la semaine prochaine, à Cotonou.

Le présidium du Fsp, à la conférence publique, scandant l'hymne national (Crédit photo : Samuel Anago)
« C’est pour protester contre cette gouvernance autocratique, clanique, d’impunité, de famine et de mépris du peuple que sur insistance des participants à la Conférence publique du 16 juin 2017, le Front pour le sursaut patriotique (Fsp) appelle les travailleurs, les jeunes, les élèves et étudiants, les vendeurs et revendeuses des marchés et des rues, les artisans, les démocrates et patriotes à une marche pacifique à Cotonou le jeudi 22 juin 2017 de la Bourse du Travail à la place de l’Etoile Rouge ». L'information capitale qu'il faut retenir de la conférence publique qui s'est tenue le vendredi 16 juin 2017, au Codiam de Cotonou, à l'initiative du Front pour le sursaut patriotique (Fsp), une structure comportant pas moins de 26 organisations et mouvements politiques et de la société civile. 
Cette décision de tenue de la marche est contenue dans un ''Appel au peuple'', adopté par les participants, à l'issue de la conférence publique. Ce document fonde ce mouvement de protestation du jeudi 22 juin prochain sur une batterie de 8 griefs faits par le Fsp au Gouvernement du Président Patrice Talon, allant de « répression et de confiscation des libertés » à une « gouvernance autocratique faite de mépris et de famine pour le peuple », en passant par les déguerpissements, la privatisation de plusieurs structures économiques du secteur public, les licenciements et, entre autres, l'impunité. 

Un aperçu des participants à la conférence publique (Crédit photo : Samuel Anago)
La lecture de cet ''Appel'' a été précédé, successivement, après le lancement de la conférence, par un exposé introductif présenté par Jean Kokou Zounon, Porte-parole du Fsp, qui a fait un état des lieux, catastrophique de la gestion de Patrice Talon, depuis son accession au pouvoir, le 6 avril 2016. Puis, après s'est faite l'intervention successive des représentants respectifs de l'Office national pour la sécurité alimentaire (Onasa), de la Société nationale pour la production agricole (Sonapra), de la jeunesse au chômage, des promoteurs des établissements privés d'enseignement supérieur, du secteur de la santé et de l'Alliance politique des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe). Et, il fut procédé à la lecture d'une motion contre « la privatisation des entreprises et sociétés d'Etat » et d'une autre contre « les déguerpissements sauvages ». Alors, l'hymne national fut solennellement scandé par les participants, ce qui permit de mettre fin à la conférence publique. 

Marcel Kpogodo



Déclarations lues au cours de la conférence publique

Exposé introductif de Jean Kokou Zounon, porte-parole du Fsp

Mesdames et Messieurs les Invités,
Camarades responsables et militants du FSP,
Mesdames et Messieurs,

Le Front pour le Sursaut Patriotique, par ma voix, vous salue et vous félicite pour votre présence à cette conférence publique pour discuter ensemble de la grave situation socio-politique actuelle de notre pays, le Bénin dit Révélé et de ce que cela demande au peuple.
Après le rejet populaire et retentissant du projet funeste de révision de la Constitution, le Front appelait le peuple à rester mobilisé, car si la constitutionnalisation de la gouvernance autocratique, de pillage et de famine  du pouvoir de Talon a échoué, la gouvernance elle-même demeure.  Et si on pouvait l’oublier,  le pouvoir lui-même a pris soin de nous prévenir qu’il ferait désormais la politique avec «  ruse et rage ».
C’est donc avec davantage de ruse et de rage que le pouvoir de Talon continue de  faire tomber de façon agressive sur la tête de la jeunesse, des travailleurs et du peuple, des mesures :
            De répression et de confiscation des libertés ;
            De destruction des activités et des emplois de survie des pauvres avec les déguerpissements arbitraires et sauvages  et occasionnant l’extension et l’aggravation de la misère ;
            De pillage et d’accaparement du patrimoine public à son profit (Coton, PVI, domaines de l’Etat, marchés gré à gré, salaires hors grille pour le clan) avec des liquidations des entreprises (SONAPRA, ONS, ONASA, CAIA, ADMA, CARDER, COTEB, etc.) et faisant des milliers de chômeurs ;
            De privatisation des entreprises et secteurs publics (Hopitaux de zone, SBEE, CNHU, Port, etc.) sous des appellations diverses et de ruse, (affermage, gestion déléguée, concession, mise sous mandat, etc.) ;
            D’impunité des crimes économiques et de sang (Ppea2, machines agricoles, Maria-gléta, Icc-services, Affaires Dangnivo, Agbossou Sohoudji, …) ;
            D’instrumentalisation de la justice avec des "non-lieu" pour couvrir l’impunité ;
            De désagrégation accentuée du secteur de l’enseignement, non seulement public, mais également privé, mettant en désarroi, élèves, étudiants, parents ;
            De gouvernance autocratique, faite de mépris et de famine pour le peuple.
Aujourd’hui, le peuple a faim, pendant que les ministres et les dirigeants placés par Talon sont payés à des salaires mirobolants que le pouvoir prend soin de cacher au peuple, pendant que les contrats gré à gré, au mépris des lois relatives aux délits d’initiés, permettent le pillage éhonté au détriment des autres opérateurs économiques  non membres du sérail. Le mépris de Talon vis-à-vis du peuple se traduit par les meetings de diversion autour d’un PAG en panne, devenu sujet de propagande, par les tentatives d’intimidation et de répression des dirigeants politiques du Front et des responsables syndicaux en lutte (Plateforme portuaire, Asecna, Ministère des Affaires étrangères, etc).  Le mépris vis-à-vis du peuple se traduit par la résolution du Président Talon de poursuivre les déguerpissements dans les ruelles des villes pendant que les petits vendeurs et artisans, victimes des déguerpissements récents sont toujours dans la détresse sans relogement et sans perspectives.
Le pays est de nouveau en danger. Danger d’accaparement et de dépendance dans les mains de mafieux au pouvoir. Danger de recul des libertés et de la démocratie. Danger de recul de la décentralisation avec les mesures tendant à réduire les communes en des sous-préfectures. L’autocrate Talon ne cesse de répéter qu’il attend le moment propice pour faire revenir son projet de révision de Constitution.
Les protestations diverses, les grognes, les sit-in, grèves au Port, au CHNU, dans les structures du développement rural, des promoteurs et étudiants de l’enseignement supérieur privé, les sit-in et grèves annoncés dans plusieurs autres secteurs (ORTB, santé, etc.), tout cela témoigne de l’éveil du peuple contre un pouvoir en faillite. Le Front pour le Sursaut Patriotique soutient toutes ces protestations des travailleurs et du peuple. Et face à l’acharnement de Talon et de son gouvernement, face au danger de privatisation du pays au profit du clan mafieux au pouvoir, il faut pour le peuple se lever comme un seul homme.
Car face au peuple mobilisé, toute la propagande et les intimidations contre le peuple et ses  responsables à divers niveaux sont voués à l’échec. Le peuple ne peut accepter la privatisation sous n’importe quelle appellation, des secteurs stratégiques et sociaux, du Port, de la SBEE, du CNHU, etc. Le peuple ne peut accepter le hold-up continu par Talon et son clan sur tous les biens et ressources du pays. Talon ne peut acheter tout le monde. Il ne peut soumettre un peuple qui a pu vaincre le régime autocratique entre 1975 et 1990 ainsi que d’autres autocrates auparavant. Talon ne peut  dompter et soumettre un peuple qui a fait échec à son projet funeste de constitutionnalisation de sa gouvernance de pillage, d’impunité et de famine.
Nos mémoires sont encore fraîches des exploits accomplis en quelques jours, du 15 mars au 04 avril 2017 pour arriver à ce résultat : sit-in devant l’Assemblée nationale le 16 mars, conférence publique, sit-in couché du 23 au 24 mars devant le Parlement, marche gigantesque à Cotonou le 30 mars, interventions et débats de personnalités, appel à la grève générale, meeting dans les régions, sit-in encore devant l’Assemblée nationale du 03 au 04 avril, toutes choses qui ont renforcé le courage de parlementaires et conduit à la victoire.     
       Aujourd’hui, le pays est à terre ; la patrie tangue. Aujourd’hui, la patrie est encore en danger et appelle à un sursaut patriotique. A cet effet, le Front appelle à l’union dans l’action et au sursaut patriotique, toutes les forces politiques, syndicales et de la société civile, toutes les personnalités attachées à la sauvegarde de notre patrie pour dire NON et arrêter la privatisation du pays ainsi que la gouvernance autocratique, clanique, de pillage, de famine et d’impunité du pouvoir de Patrice Talon. 
Trop, c’est trop ! Agissons maintenant ! Agissons tous ensemble pour aboutir dans l’immédiat à la réunion d’une Assise nationale, les Etats généraux du peuple en vue d’un gouvernement patriotique et de probité.
A bas le pouvoir pilleur, affameur et d’impunité de Patrice Talon !
Vive le peuple béninois souverain !
Enfants du Bénin débout !!!
Je vous remercie.



APPEL AU PEUPLE

MARCHE DE PROTESTATION CONTRE LES PRIVATISATIONS SAUVAGES, LES LICENCIEMENTS ARBITRAIRES, LES DEGEURPISSEMENTS INHUMAINS, LA POLITIQUE DE FAMINE, DE REPRESSION ET DE VIOLATION DES LIBERTES
A COTONOU LE JEUDI 22 JUIN 2017.

Travailleurs de toutes catégories, jeunes, étudiants et élèves, revendeurs et revendeuses des marchés et des bords des rues, artisans, démocrates et patriotes,
            Depuis son arrivée, le pouvoir de Patrice Talon ne cesse de faire tomber de façon agressive sur la tête de la jeunesse, des travailleurs et du peuple, des mesures :
            De répression et de confiscation des libertés ;
            De désarticulation et de sabotage de l’Administration publique ;
            De destruction des activités de survie des pauvres avec les déguerpissements arbitraires et sauvages et occasionnant l’extension et l’aggravation de la misère ;
            De pillage et d’accaparement du patrimoine public à son profit (Coton, PVI, domaines de l’Etat, marchés gré à gré, salaires hors grille pour le clan) avec des liquidations des entreprises (SONAPRA, ONS, ONASA, CAIA, ADMA, Carder, COTEB, etc.) et faisant des milliers de chômeurs ;
            De privatisation des entreprises et secteurs publics (Hôpitaux de zone, SBEE, CNHU, Port, etc.) sous des appellations diverses et de ruse, (affermage, gestion déléguée, concession, mise sous mandat, etc.)
            D’impunité des crimes économiques et de sang (Ppea2, machines agricoles, Maria-gléta, Icc-services, Affaires Dangnivo, Agbossou Sohoudji, …) ;
            D’instrumentalisation de la justice avec des "non-lieu" pour couvrir l’impunité ;
            De gouvernance autocratique, faite de mépris et de famine pour le peuple.
C’est pour protester contre cette gouvernance autocratique, clanique, d’impunité, de famine et de mépris du peuple que sur insistance des participants à la Conférence publique du 16 juin 2017, le Front pour le Sursaut Patriotique (FSP) appelle les travailleurs, les jeunes, les élèves et étudiants, les vendeurs et revendeuses des marchés et des rues, les artisans, les démocrates et patriotes à une marche pacifique à Cotonou le jeudi 22 juin 2017 de la Bourse du Travail à la place de l’Etoile Rouge.
            Rassemblement : 08 heures à la Bourse du Travail de Cotonou
Le pays est à terre, la patrie en danger. Que tous les fils et filles du pays se lèvent dans un sursaut patriotique pour notre salut commun.
TOUS A LA MARCHE LE JEUDI 22 JUIN 2017 A PARTIR DE 08 HEURES
                                                                                  Cotonou, le 16 juin 2017
                                                                                                          Le FSP



Motion contre la privatisation des entreprises  et sociétés d’Etat

-Considérant que le développement du Bénin actuel à économie de traite basée essentiellement sur une agriculture archaïque avec la prégnance de la monoculture cotonnière  et la manne  portuaire, consiste à le faire passer à une économie industrielle et développée et ce, en un laps de temps ;
-Considérant que deux options fondamentales en termes d’objectifs économiques existent  et se déclinent en les principes ci-après :
             Option basée essentiellement sur le profit individuel, sur la recherche de profit privé maximum ;
            Option en termes de satisfaction des besoins sans cesse croissants (besoins individuels et collectifs) des hommes dans la communauté ;
- Considérant que l’option 1 choisie par le Président TALON, celle du « tout Privé », et de « l’Etat minimum » où tous les leviers de commande économique du pays doivent être confiés aux intérêts privés, lui sert à reconstituer et à renforcer son empire économique et financier au détriment du peuple et des autres opérateurs économiques;
- Considérant que c’est dans cette logique que s’inscrivent toutes les privatisations, mise en affermage, mise en concession de la SONAPRA , du Port Autonome de Cotonou , de la SOBEMAP, des structures du développement rural, le CNHU, les centres de santé, la SBEE etc… ;
-  Considérant que les conséquences diverses de ce choix de développement sont les pertes d’emplois et les licenciements des milliers de travailleurs, l’accroissement du chômage et de la misère généralisée ;
-  Considérant la désapprobation générale que suscitent les privatisations chez les travailleurs de tous les secteurs en général et du peuple en particulier à travers les diverses luttes et grognes,
 Les participants à la conférence publique organisée par le FSP ce jour 16 juin 2017,
            Condamnent les liquidations et privatisations sauvages (SONAPRA, ONASA, Port Autonome de Cotonou, SOBEMAP, CNHU, SBEE etc…) ;
            Exigent du pouvoir de Talon l’arrêt immédiat de ces liquidations et privatisations;
             Décident de se battre par tous les moyens contre les privatisations sauvages, les pertes d’emplois et les licenciements, les brimades, les intimidations et les menaces contre les libertés fondamentales ;
            Appellent la jeunesse, les travailleurs, les femmes, les ouvriers, le peuple à un véritable Sursaut Patriotique pour sauver la patrie en danger.
Fait à Cotonou le 16 juin 2017
Les participants                    



Motion contre les déguerpissements sauvages


- Considérant que la situation économique désastreuse de notre pays a obligé les petits producteurs de notre société à s’investir dans la construction des hangars de fortune pour l’exposition de leurs marchandises ;
- Considérant que cette situation a conduit de nombreux artisans et petits commerçants  à s’installer, avec l’accord des autorités de l’Etat, le long des artères de nos villes pour assurer à leur famille la nourriture quotidienne ;
- Considérant que le pouvoir s’est montré incapable de construire des marchés de proximité dans nos arrondissements et quartiers de villes ;
- Considérant que les réserves administratives destinées à des travaux du genre ont été toutes pillées, morcelées et vendues par certains personnages du gouvernement actuel en liaison avec les autorités municipales et communales ;
- Considérant que la violence dont ont fait preuve les autorités chargées des déguerpissements sauvages a provoqué de déchirures au sein des producteurs et populations attaquées,
- Considérant que sans avoir pansé ces plaies encore béantes des anciennes victimes, le pouvoir de Talon annonce, par la voix du préfet du Littoral  Modeste Toboula, sa volonté de poursuivre les déguerpissements dans les ruelles des villes ;
 Les participants à la conférence organisée par le FSP ce vendredi 16 juin 2017,
            Condamnent cette désastreuse aventure de déguerpissements sauvages ;
            Exigent la réparation des dommages causés au monde des déguerpis ;
            Mettent en garde aujourd’hui toutes les autorités impliquées dans cette cruauté contre toute récidive contre nos populations;
            Appellent tout le peuple béninois à rester mobilisé pour barrer la route aux menaces du pouvoir de Talon et à son préfet du Littoral, Modeste Toboula.
Fait à Cotonou, le 16 juin 2017
Les participants

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