mardi 30 mai 2017

Les 5 points qui valident le test de recrutement à la Cnss

Après plusieurs investigations


Le 24 mars 2017, il a été organisé un test de recrutement interne à la Caisse nationale de sécurité sociale (Cnss). Depuis la proclamation des résultats permettant l’intégration dans le personnel de cet Office d’Etat de 94 Béninois, l’indignation ne retombe pas dans le rang de ceux qui s’acharnent à croire que cette évaluation a été teintée de fraudes. Pourtant, au moins cinq éléments d’observation valident le travail professionnel du Cabinet ’’Agéfic Sa’’.

Adidjatou Mathys, Ministre de la Foncction publique
Une batterie de cinq raisons fondamentales permet de battre en brèche les allégations visant à faire croire que serait frauduleuse l’évaluation du 24 mars 2017 ayant amené le Cabinet ’’Agéfic Sa.’’, à recruter pas moins de 94 nouveaux travailleurs à la Caisse nationale de sécurité sociale (Cnss).
D’abord, contrairement à ce qui a largement circulé dans l’opinion publique, l’évaluation n’est nullement un concours, mais un test en bonne et due forme, le tremplin par lequel ’’Agéfic Sa.’’, le Cabinet commis par la Cnss pour mener l’opération de recrutement, a exercé dans les règles de l’art.
En effet, il se révèle, ensuite que cette entreprise de recrutement s’est vue confier cette mission stratégique, vu qu’en 2016, un test précédent, conduit à l’interne, et qui avait fait intégrer 35 nouvelles personnes, avait semé d’incompréhensibles clameurs d’indignation, qui dénonçaient une certaine opacité dans le processus. Informé des plaintes, le Gouvernement avait dépêché  l’Inspection générale du Ministère (Igm) de la Fonction publique pour en savoir plus, ce de quoi il est ressorti que rien d’irrégulier n’avait été effectué, étant donné que la Cnss reste un Office d’Etat ayant une gestion autonome et qui est doté d’une Convention collective pour la gestion de la rémunération du personnel, ce qui fait qu’elle n’est  pas astreinte aux exigences de recrutement de membres de son personnel par un concours officiel comme le sont les Agents permanents de  l’Etat (Ape) et les Agents contractuels de l’Etat (Ace). Et, depuis cette expérience, il a été retenu de faire faire les recrutements internes par une structure privée, ce qui fut réalisé par la sélection de l’ ’’Agéfic Sa.’’, à cette fin. Troisième raison, donc, de la validité de la présence du Cabinet ’’Agéfic Sa.’’, qui, dans le but de se qualifier pour tenir ce test, a soumissionné régulièrement à un appel d’offres, auquel plusieurs entreprises avaient compéti et où il été reconnu vainqueur, par son mérite.
Quatrième argument établissant la probité de cette structure : dans l’organisation du test concerné, elle s’est rapidement adaptée à une situation imprévue. En effet, l’évaluation ayant été initialement prévue pour des postulants connaissant la Cnss, il a fallu l’ouvrir, en cours de chemin, à tous les Béninois, ce qui a contraint à passer de la gestion des dossiers des demandeurs de poste, d’un nombre de moins de mille à près de 13 mille personnes. Et, paradoxe, on s’étonne que le Cabinet ’’Agéfic Sa.’’ demande un avenant, pour réussir sa mission, dans cette situation de surplus de charges. Il s’agit du cinquième point renversant les allégations visant à ternir l’image de cette Société. Il ne faudrait pas perdre de vue que de mauvaises langues annoncent un biais dans la sélection de lauréats proches d’autorités de la Cnss. A suivre …


Marcel Kpogodo 

samedi 20 mai 2017

« […] l’entrée [de ’’Tous au Fitheb’’] est gratuite, dès 17h, mardi, mercredi et jeudi », dixit Erick-Hector Hounkpê

Dans le cadre d’un entretien avec le Directeur du Fitheb

En attendant la 14ème édition du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb), prévue pour mars 2018, l’institution fonctionne. C’est ainsi que depuis le mardi 16 mai 2017, une programmation  d’une durée de deux semaines, est en exercice, ayant permis le déroulement d’un certain de représentations théâtrales, sous le couvert de ''Tous au Fitheb''. Elles s’effectuent en milieu d’après-midi, les mardi, mercredi et jeudi, jusqu’à la fin du mois de mai et, gratuitement, pour tout public. Erick-Hector Hounkpê, Directeur du Fitheb, explique, à travers la présente interview, les contours d’une opération à la fois inédite et ambitieuse.

Erick-Hector Hounkpê, Directeur du Fitheb

Journal ’’Le Mutateur’’ : Bonjour à vous, Erick-Hector Hounkpê. Vous êtes le Directeur du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb). A la clôture de la 13ème édition du Fitheb, qui a eu lieu du 23 au 31 mars 2016, vous avez initié trois activités : le Fitheb migratoire, le Fitheb des enfants et l’activité ’’Tous au Fitheb’’. Et, récemment, dans le cadre de cette dernière  manifestation, vous avez rendu publique une programmation qui s’exerce depuis le mardi 16 mai 2017. Pouvez-vous en expliquer les tenants et les aboutissants à nos lecteurs ?


Erick-Hector Hounkpê : En fait, ’’Tous au Fitheb’’, c’est un des projets, un des programmes du Fitheb, une des innovations dont les objectifs sont, entre autres, d’animer les salles Fitheb, qui sont des salles qui existent. Il s’agit de les animer avec des programmations théâtrales, d’offrir aux praticiens et aux professionnels du théâtre, gracieusement, les salles pour qu’ils viennent faire des programmations et qu’ils jouent, de mettre sur la place publique leurs créations et, donc, de soulever, progressivement, un marché et de nouvelles habitudes.
En effet, nous avons le rêve de faire en sorte que cet espace soit, toute l’année, fréquenté, que nous n’attendions pas le moment du Festival, les deux semaines que cela va durer, pour déployer d’énormes efforts à mobiliser le public. Et, donc, ’’Tous au Fitheb’’ fait partie des stratégies de médiation culturelle de mobilisation par avance et, par nouvelles habitudes, d’un public qui fréquente les espaces Fitheb, parce que, quand vous disposez d’un événement comme le Festival international de théâtre du Bénin, vous avez une équation fondamentale à résoudre, c’est le public.
Moi, j’ai décidé qu’il n’y ait plus que le public saisonnier, mais qu’il y ait aussi un public pérenne, comme cela se fait partout, dans des pays où des activités connexes se déploient autour des espaces culturels et, après, ces espaces culturels qui ont l’habitude de fédérer du monde, reçoivent des programmations du Festival et, donc, ce sont là les divers objectifs que nous visions et que nous continuons de viser, en mettant en mouvement ’’Tous au Fitheb’’, ce qui va, je l’espère, au plan professionnel, remettre ou maintenir une activité théâtrale forte et permettre à nos créateurs locaux d’être aguerris pour mieux affronter, pas la compétition, mais  le ’’marché Fitheb’’.



Pouvez-vous nous décrire un peu la logistique de ’’Tous au Fitheb’’ ?

D’abord, je précise le concept : c’est de déployer, mardi, mercredi et jeudi, dès les 17h, dans les salles Fitheb, des programmations professionnelles adéquates ou semi-professionnelles de théâtre. Nous l’avons expérimenté déjà, pendant les vacances scolaires dernières, sur quelques semaines ; on en a tiré leçon. Nous l’avons remis, dès avril de cette année et, cela a commencé avec la Semaine du théâtre béninois (Stb), du 8 au 15. Et, maintenant, nous sommes entrés dans la phase active et, du coup, cela signifie que ’’Tous au Fitheb’’ va être sur toute l’année. Et, les entrées sont gratuites, pour le moment, parce que, je le dis, c’est une démarche de médiation culturelle. Au-delà de tout, cela vise que les gens viennent connaître nos salles, connaître qui nous sommes. Les entrées étant gratuites, les spectacles sont gratuits et, nous en avons programmés pour le mois de mai. Cela a démarré depuis le 16 pour une douzaine de spectacles : ’’Le kleenex qui tue’’, ’’Adjihouto’’, ’’Awa ba dé a’’, ’’Il faut jouir des fruits de ses efforts’’, ’’Le virus de la haine’’, ’’Les intrépides’’, ainsi de suite. Il y a beaucoup de spectacles que les publics, les personnes qui fréquentent les environs du Fitheb et qui y viennent verront. En gros, c’est cela : l’entrée est gratuite, dès 17h, mardi, mercredi et jeudi.
Quelqu’un m’a demandé : « Pourquoi en semaine ? ». Je le confirme, c’est une démarche pour changer, bousculer les habitudes et, je l’ai expliqué plusieurs fois : nous sommes dans un milieu où il faut être très clair ; il y des types de public qu’il faut aller séduire, il y a trois types de public, dans notre environnement : il y a un bout de public administratif, il y a des parties de l’administration publique et, il y a celui des sociétés privées. Il y a également un public scolaire, celui du grand Lycée technique Coulibaly, quelques bouts d’établissements d’enseignement supérieur privé, des écoles primaires. Il y a, enfin, le public ’’Tout le monde’’ ; c’est une zone commerciale, sans oublier qu’il ya des habitations : les gens vivent encore ici ! Donc, c’est un melting pot de publics, qu’il faut essayer de séduire et à qui donner des habitudes pour commencer par les fidéliser.
Je crois que ce sont là des raisons qui nous ont poussés à comprendre qu’il faut rendre maintenant permanent le ’’Tous au Fitheb’’.
D’ailleurs, des retours sont venus de ces écoles, des gens et des artistes ; certains d’entre eux nous gênaient déjà pour pouvoir obtenir la Salle gratuitement et faire des générales, faire des premières, lancer leurs spectacles. Tout cela réuni, ça nous a convaincus de rendre permanent le ’’Tous au Fitheb’’.



Cela veut dire que ’’Tous au Fitheb’’, ce sera tous les mois de l’année 2017 ?

C’est notre souhait ; ça sera tous les mois de l’année 2017, mardi, mercredi et jeudi et, ça sera gratuit, jusqu’au moment où nous décidions que cela devienne payant, parce qu’il faut aussi que nous comprenions que notre démarche, c’est d’aller séduire pour qu’enfin les gens, ayant intégré les habitudes, commencent à nous aider en payant, progressivement, et que le Fitheb vive.
Je dois saluer les artistes qui ont accepté le principe, parce qu’eux aussi y participent gratis ; ils apportent des créations, même s’ils savent que c’est une opportunité pour eux. Si, ensemble, nous faisons le travail et que nous mobilisons et rameutons le public, in fine, ce sont eux qui vont gagner, puisque, quand on va entrer dans une phase où le public viendra, prendra l’habitude et paiera, ce seront tous les créateurs qui vont gagner. Donc, voilà : ce sera gratuit, ce sera sur toute l’année ; nous espérons que le Seigneur nous appuiera.


Justement, il se pose le problème des moyens dont le Fitheb dispose actuellement pour tenir une programmation mensuelle, dans le cadre de l’événement ’’Tous au Fitheb’’ …

C’est clair pour moi que la question des moyens ne retarde pas ; ce n’est pas parce qu’il n’y a pas ou qu’il y a peu de moyens que nous n’allions pas déployer un certain nombre d’innovations ou, tout au moins, les expérimenter. Donc, les moyens ne sont pas là, ne faisons pas la fine bouche. C’est d’ailleurs pourquoi j’ai dû prendre langue avec des créateurs en me fondant sur le besoin qu’ils expriment, eux aussi, régulièrement, vers moi, à la recherche de la salle. L’octroi de la salle ! C’est vrai que, souvent, ils la demandent dans le weekend qui, pour nous, est prisé parce qu’il y a d’autres activités qui peuvent venir s’y faire et leur apporter de l’argent. Donc, c’est en me fondant sur ces besoins qu’ils ont exprimés que j’ai dû comprendre qu’il faut formuler le ’’Tous au Fitheb’’ et y aller.
Les moyens, on n’en a pas et, je suis convaincu qu’on va les avoir, au fur et à mesure. Mais, ce que je me dis, c’est qu’ensemble nous allons construire un nouveau type de moyens et, ils le savent. Comment vont-ils rentabiliser ? C’est en venant, c’est en venant se faire voir, parce que, l’objectif, c’est que, ceux qui viendront, les privés qui viendront, c’est parmi eux qu’ils prendront des contacts pour d’autres animations culturelles.
Le Fitheb ne serait plus là, mais le Fitheb aurait permis la rencontre entre le produit et les acheteurs, les consommateurs potentiels. C’est une opportunité.
C’est dommage que les moyens ne soient pas encore là mais, à travailler, nous aurons les moyens. C’est tout ce que je peux dire et, je le redis, je l’ai déjà dit : si nous attendons, tout le temps, les moyens, dans dix ans, nous n’aurons pas commencé. Or, je suis convaincu qu’en commençant maintenant, peut-être qu’à la fin de l’année prochaine, un début de moyens va venir et, au fur et à mesure, avant cinq ans, nous aurons atteint une phase accélérée. Et, du coup, il y aura des moyens de l’Etat, parce que nous sommes en train de demander à l’Etat de considérer cela comme un programme du Fitheb et d’allouer un fonds d’accompagnement, pas d’achat, réellement, mais d’accompagnement, au moins, des créateurs, de dédommagement des créateurs.
En même temps, les habitudes prises, ce type d’activité va générer des retours financiers dont tout le monde profitera. A partir de cet instant, nous aurons réussi à installer non seulement de nouvelles habitudes de consommation mais un nouveau marché profitable pour le Fitheb, parce que je travaille pour le Fitheb qui prend le leadership théâtral dans le pays, dans la sous-région et en Afrique.
Pour les créateurs, rassurez-vous, d’autres espaces me font déjà des signes pour espérer entrer dans le ’’Tous au Fitheb’’, c’est-à-dire que quand nous programmons, il faut que nous programmions aussi, à leur endroit, des spectacles, ce qui veut dire qu’une logique va s’installer, ’’Tous au Fitheb’’, parce que je l’avoue et, je le leur avais annoncé : j’ai l’ambition du ’’Réseau Fitheb’’. Donc, on ne s’arrêtera pas seulement aux Salles Fitheb.
Au fur et à mesure que nous développerons ’’Tous au Fitheb’’, nous allons labelliser comme des salles et des espaces que nous allons intégrer dans la route du Fitheb, dans le réseau du Fitheb, pour que nous commencions à jouer ici et dans ces salles-là. Nous chercherons à développer des partenariats avec d’autres centres culturels que vous connaissez, de la place. Et, dans ce cadre, ces spectacles pourront être aussi reçus gratis dans ces espaces-là pour qu’in fine des choses fondamentales, nous commencions à rentabiliser le Fitheb, que nous commencions à dynamiser la consommation sur place.



Le Fitheb et les réformes. Qu’est-ce qu’on peut en dire, en quelques petits mots ?

C’est clair : le Fitheb vit les réformes, puisque l’Etat déploie un certain nombre de réformes et qui intègrent le secteur ’’Culture’’. Déjà, vous le voyez, vous devez le noter dans les anticipations, les innovations que nous essayons d’apporter. Et, tout cela, ça fait partie des réformes qui sont en cours.


Du fait que le Fitheb fonctionne, on a l’impression que son édition 2018 sera plus facile à organiser …

Rien n’est facile à organiser, mais ça sera moins difficile. Du moins, nous l’espérons. Pourquoi ? Parce que, de plus en plus, nous installons des activités du Fitheb, qui nous préparent, nous aident à engranger des expériences pour pouvoir aboutir à 2018. C’est des démarches de management et de création, qui nous permettent d’aller à mars 2018, parce qu’en mars 2018, la 14ème édition du Fitheb aura lieu. Donc, je ne vais pas dire que ça va être facile … Non ! Ce type d’activité, la mener, il n’y a aucune facilité là-dedans, mais je le réaffirme et je l’espère : ce sera moins difficile ; on a plus de commodités à offrir quelque chose d’autre, de mieux, au public.



Est-ce qu’on peut avoir quelques lignes d’innovation par rapport au Fitheb 2016 ?

Oui, d’autant que nous avons le rêve de recevoir un pays hôte, un pays invité, sur le Fitheb. Jusque-là, c’est une tradition que nous n’avons pas souvent faite ; nous voulons qu’avec 2018, le Fitheb commence à recevoir un pays invité. Tout ce que je peux vous dire, tout le coin de voile que je vais lever, c’est que nous y travaillons … S’il plaît à Dieu, nous aurons un pays, un grand pays invité, sur le Fitheb 2018.


Quel est ce mot que vous avez à dire au public, pour son déplacement vers les différentes représentations théâtrales qui ont démarré, à l’ex-Ciné Vog, depuis le mardi 16 mai 2017 ?

C’est simplement de dire à mes compatriotes, même si je n’ai rien à leur offrir, que j’ai cette programmation-là ; qu’ils viennent voir et qu’ils encouragent ce que nous faisons ; c’est parce qu’ils seront venus, c’est parce qu’ils auront vu, qu’ils pourront nous faire des propositions pour rectifier le tir, pour ajouter et améliorer. Je dis, je le répète, c’est gratuit, c’est gratuit. Dès que quelqu’un a un peu de temps, qu’il glisse vers la zone commerciale de Ganhi et qu’il fasse un tour pour voir s’il n’y a pas une programmation en cours. Il peut aussi prendre une date, pour venir voir des spectacles.
L’autre chose, c’est que, nos compatriotes font des choses qu’on ne valorise pas ; nos visiteurs auront l’opportunité de voir des acteurs béninois jouer, de les voir dans d’autres postures. Ils pourront en profiter pour acheter des spectacles pour leurs fêtes personnelles de famille, pour nouer des contacts avec des acteurs, avec des entrepreneurs culturels et, pouvoir les inviter dans des manifestations officielles.
Toutes ces raisons font que j’invite mes compatriotes à nous visiter, à venir au Fitheb, depuis le 16 jusqu’au 31 mai et, au cours des autres mois, le mardi, le mercredi et le jeudi, nous ferons ’’Tous au Fitheb’’. Et, c’est bien clairement dit : nous voulons que tous viennent au Fitheb et transforment le Fitheb en leur maison, transforment le Fitheb en leur chose, car nous autres, ne pouvons pas faire le Fitheb ; nous sommes très peu nombreux et nous avons très peu de moyens. C’est le peuple qui porte ses arts, c’est le peuple qui porte son théâtre vers une fructification.

Propos recueillis par Marcel Kpogodo 




Programmation de ''Tous au Fitheb''

mercredi 17 mai 2017

Des problèmes cruciaux fondent la naissance de l’Association des radios commerciales du Bénin (Arcb)

Dans le cadre d’une Assemblée générale constitutive

A été portée sur les fonts baptismaux l’Association des radios commerciales du Bénin (Arcb), à l’issue d’une Assemblée générale constitutive qui s’est tenue à la Maison des Médias Thomas Mégnassan, à Cotonou. C’était le mardi 9 mai 2017. Les travaux se sont achevés par la mise en place d’un Bureau de 7 membres, une structure mandatée pour éradiquer plusieurs difficultés auxquelles sont confrontées, dans leur exercice professionnel, les radios commerciales béninoises.

De gauche à droite, Césaire Agossa et Guy Kpakpo
Poids fiscal écrasant, marché étriqué au monopole détenu par la radio nationale de service public, concurrence déloyale des radios communautaires, élaboration et signature d’une nouvelle convention collective sans consultation des patrons des radios commerciales. Un aperçu des griefs que les responsables des radios commerciales ont évoqués, au cours de l’Assemblée générale constitutive de l’Association des radios commerciales du Bénin (Arcb), qui s’est tenue le mardi 9 mai dernier, à la Maison des Médias Thomas Mégnassan du quartier Gbèdjromèdé, à Cotonou.
« Qui, mieux que nous, pourrait parler de nos problèmes ? », s’est alors interrogé, ulcéré, Mansourou Traoré, Directeur général de la Radio Arzèkè de Parakou et Président du Comité d’organisation des assises. Dans ces conditions, l’intervenant, tout en se demandant s’il était encore nécessaire d’opérer une distinction formelle entre les radios commerciales et celles non commerciales, a appelé ses collègues représentant les 25 radios commerciales existant au Bénin à ce qu’ils se mettent ensemble pour contribuer à l’assainissement de leur milieu.
Et, après l’étude et l’adoption de ses Statuts et de son Règlement intérieur, un Bureau de 7 membres a été élu pour conduire les destinées de l’Arcb. Celui-ci est dirigé par Guy Kpakpo, Directeur général de ’’Radio Tokpa’’.
Par ailleurs étaient présentes à l’ouverture officielle de l’Assemblée générale plusieurs personnalités qui, dans leurs allocutions respectives, ont apprécié l’initiative et ont promis d’accompagner la nouvelle Association dans l’atteinte de ses objectifs : les Présidents respectifs de l’Union des professionnels des médias du Bénin (Upmb), du Conseil national du patronat de la presse et de l’audiovisuel du Bénin (Cnpa-Bénin), le Directeur général adjoint des médias, représentant la Ministre de l’Economie numérique et de la communication.

Marcel Kpogodo   


Bureau de l’Arcb

Président : Guy Kpakpo
Secrétaire général : Mansourou Traoré
Secrétaire général adjoint : Maurille Carlos
Trésorier général : Inoussa Rafiyi
Trésorier général adjoint : Clément Capo-Chichi
Secrétaire aux Affaires juridiques, à la formation et au genre : Césaire Agossa
Secrétaire à l’Organisation, à la communication et aux affaires sociales : Paul Ananou


M.K. 

jeudi 11 mai 2017

Pascal Wanou détenteur de la Palme ’’Cardinal Gantin’’ des Artisans de paix

Dans le cadre de la distinction par l’Ong ’’Paix et liberté’’

L’après-midi du mardi 8 mai 2017 a donné lieu à la distinction de 25 personnalités par l’Ong ’’Paix et liberté’’. L’événement se déroulait à l’amphithéâtre de l’Institut régional de santé publique (Irsp), à Ouidah. Parmi les élus, Pascal Wanou, acteur culturel connu qui, à l’issue de la cérémonie, a accepté de nous confier ses impressions.


Ci-contre, Pascal Wanou et, notamment, l'Honorable Louis Vlavonou
« Pascal Wanou ne cache rien, mais tout en lui est dense ! Pourrait-il, lui-même, tout appréhender ? Dieu l’a choisi pour être un grand serviteur et il assume avec fierté toute mission républicaine à lui confiée ». Un extrait du propos justificatif dont la lecture a précédé l’appel de Pascal Wanou à venir recevoir publiquement, dans un amphithéâtre bondé de l’Institut régional de santé publique (Irsp) de Ouidah, les attributs de la Palme ’’Cardinal Gantin’’ des  Artisans de paix, le mardi 8 mai dernier, en début d’après-midi. 

Pascal Wanou ayant reçu ses attributs des mains d'Eugène Dossoumou

Comme lui, 24 autres personnalités ont été distinguées et, notamment, un second membre du domaine béninois des Arts et de la culture, qui se trouve être le représentant des artistes et des acteurs culturels au Conseil économique et social (Ces) : Claude Balogoun.
La phase de la remise aux lauréats d’un Certificat et d’un portrait stylisé du Feu Cardinal Bernardin Gantin a été précédée par l’allocution d’Hector Hugues Zogo, Président de l’Ong ’’Paix et liberté’’, structure organisatrice de l’événement. Selon lui, la programmation de la manifestation le 8 mai, jour du 95ème anniversaire de la naissance du haut dignitaire religieux béninois, n’est nullement un hasard, étant donné la capacité du parcours charismatique de cette personnalité à incarner et à cultiver la paix. Ainsi, à l’en croire, fondement essentiel de l’événement : « Construire dans l’esprit des hommes et des femmes la paix ».
Après lui, le Professeur Emile-Désiré Ologoudou, Président du Comité de sélection des 25 lauréats, s’est prononcé. Et fut appelé Eugène Dossoumou, ancien Secrétaire général du Gouvernement, sous le régime Yayi et, pour la circonstance, Parrain de la cérémonie de distinction ; il s’est positionné pour remettre, en mains propres, aux élus, les attributs de la Palme ’’Cardinal Bernardin Gantin’’ des Artisans de paix.

Louis Vlavonou, au nom des lauréats ...
Closant la série des discours, l’Honorable Louis Vlavonou, Député à l’Assemblée nationale, a présenté des mots de gratitude au Comité d’organisation de l’événement et à l’Ong ’’Paix et liberté’’, au nom des lauréats. Entre temps, le livre, intitulé ’’Cardinal Gantin au service des peuples’’, comportant la biographie de l’Eminence et celle des 25 élus, a été présenté au public et vendu à l’américaine, pour des enchères remportées par le Député, avec un montant de 680 mille Francs Cfa.
Etape finale de l’après-midi : le déplacement de tous les lauréats accompagnés du Parrain de la cérémonie et des membres de ’’Paix et liberté’’, vers le Séminaire Saint Gall de Ouidah pour s’incliner devant la tombe du Cardinal Bernardin Gantin, après qu’il y a été déposé une gerbe de fleurs.



Pascal Wanou, une pointure impressionnante des arts et de la culture du Bénin

Derrière ses toutes récentes casquettes de Président de la Fédération nationale de théâtre (Fénat), de Directeur du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb), en 2010 et en 2012, d’actuel Premier Vice-Président de la Confédération béninoise des acteurs des arts et de la culture (Cbaac) et de Porte-parole de la Plateforme des Confédérations et des fédérations d’artistes et d’acteurs culturels, la face cachée de l’iceberg que constitue cette personnalité se rend consistante par son profil, à la base, de comédien, de metteur en scène, d’administrateur de troupe et de créateur d’événements artistiques et culturels dont le nombre important de ce titulaire d’une Maîtrise en Sciences juridiques et d’un Master en Management et gestion des entreprises culturelles témoigne de sa capacité à se rallier à sa cause les hommes et à se concilier leur soutien à ses visions associatives spécifiques. Inévitablement, un gage de la force de Pascal Wanou à faire de la paix son compagnon de route et de travail.
En outre, même dans les situations critiques, cette potentialité qu’il détient à faire de la paix son allié ne s’est pas démentie, au regard des récentes sorties médiatiques contre la gestion de l’actuel Ministre du Tourisme et de la culture, Ange N’Koué, où, en dépit de dénonciations acerbes, son propos, en tant que Porte-parole de la Plateforme des Confédérations et des fédérations d’artistes et d’acteurs culturels, laisse toujours une porte ouverte au dialogue, avec l’autorité. Au-delà de toutes ces considérations, l’Ong ’’Paix et liberté’’ reste maître des éléments véridiques d’observation lui ayant permis de valider l’attribution de la Palme ’’Cardinal Gantin’’ des Artisans de paix à Pascal Wanou.

Marcel Kpogodo


  
Impressions du lauréat, quelques minutes seulement après la remise par le Parrain Eugène Dossoumou de ses attributs


Pascal Wanou, se confiant à la presse

« Mes impressions sont  celles de joie mêlée à de la gratitude et, également, de la surprise, parce que je ne m’y attendais pas, quand les membres de l’Ong ’’Paix et liberté’’ m’ont notifié que j’ai été nominé. Je ne sais pas comment ils en sont arrivés à ma personne, mais cela me réconforte, parce ue cela signifie tout simplement une sorte de gratitude, de reconnaissance pou le travail et la mission que nous accomplissons su le terrain. Cela veut dire que nous sommes suivis ; l’accomplissement de note mission sur le terrain est suivi. Et, donc, en même temps, cela nous donne du courage. Du courage et, plus d’engagement pour continuer sur la bonne lancée et à mieux faire, désormais, puisque cette mission est une mission de paix et de liberté, elle amène l’humanité à respirer et à vivre de paix et de liberté.
« C’est vrai que le secteur dans lequel je travaille, les gens ne comprennent pas très souvent ce que c’est, quelle est sa mission réelle. Je vais parti dune petite histoire, celle de la in de la deuxième guerre mondiale. Qu’il vous souvienne que la fin de la deuxième guerre mondiale a été marquée par un climat de méfiance généralisée, de guerre froide entre les peuples, entre les continents, entre les pays. Et, pou briser ce climat de peur et de méfiance, ce sont des hommes comme nous autres, les hommes de théâtre, en particulier, qui se sont rassemblés, qui se sont contactés, de par tous les continents, qui se sont rassemblés pour se donner comme mission de briser cette glace de peur et de méfiance, de rompre ce climat de guerre froide qui régnait à la fin de cette deuxième guerre mondiale, d’où la création de l’organisation internationale  non gouvernementale appelée ‘'Institut international de théâtre’’ (Iit).
« Donc, la mission de l’Iit, dont je suis membre et dont je suis le représentant pour le Bénin, est d’œuvrer pour la paix entre les nations, la paix entre les peuples, le dialogue entre les nations, la communication ; nous sommes des artisans de la paix. Je comprends donc pourquoi l’Ong ’’Paix et liberté’’ m’a nominé pour recevoir cette distinction. Je l’en remercie. C’est un encouragement pour moi pour continuer sur cette lancée ».

Propos recueillis par Marcel Kpogodo

dimanche 7 mai 2017

« Le 4 mai doit être une journée de tous les démocrates», dixit Candide Azannaï

Dans le cadre de la commémoration de la Journée du 4 mai par le Parti ''Restaurer l'espoir''

La matinée du jeudi 4 mai 2017 a donné lieu à un événement spécial, au quartier Zogbo de Cotonou : la commémoration du deuxième anniversaire de l’arrestation manquée de Candide Azannaï, ancien Ministre délégué à la Défense du Gouvernement Talon et, Député à l’Assemblée nationale, à l’époque des faits, le 4 mai 2015. Cette manifestation s’est tenue sous la responsabilité du Parti ’’Restaurer l’espoir’’ (Re) dont cette personnalité politique est le Président. Réglées comme sur du papier à musique, les quatre étapes de cette commémoration, qui ont drainé une foule immense, comportaient une messe d’action de grâces à l’église catholique de Zogbo, un gigantesque rassemblement des membres et des sympathisants de la formation politique, une marche pacifique vers le Carrefour Don Bosco, et une adresse solennelle du Président Candide Azannaï à une foule ayant effectué le déplacement massif des grands jours, cette dernière phase qui se déroulait non loin de son domicile, théâtre de l’arrestation réduite à l’échec par le soulèvement des populations. Dans son propos au contenu fortement musclé, l’orateur a retracé l’historique de cet enlèvement déjoué, avant d’évoquer le sens profond de cet échec pour la sauvegarde de la démocratie parlementaire et au plan national pour, enfin, rendre hommage à la jeunesse, très active dans la compromission de la stratégie démocraticide des forces de l’ordre, commanditées par le régime défunt. 

Candide Azannaï s'adressant à la foule

Un extrait retentissant du propos effervescent de Candide Azannaï. 


« Aujourd’hui, je voudrais vous relater un peu le sens du 4 mai.

« Le 4 mai 2015, un jour fondateur, dans notre pays ! Il convient de commémorer ce jour car, qu’il vous souvienne que les résultats des élections législatives avaient été proclamées, un peu avant le 4, soit, la veille. Je m’étais retrouvé à Calavi, dans la maison du Député, le Président Houé Valentin. Nous étions un certain nombre de députés, pour réfléchir sur l’élection au perchoir du Président Adrien Houngbédji. J’ai quitté ici (Le domicile du Ministre Azannaï, sis quartier Zogbo, Ndlr), je m’étais rendu à cette réunion qui avait commencé à 22 heures, et qui avait pris fin à 1 heure du matin.

« C’est donc du retour de Calavi, de chez le Président Houdé, que j’ai eu les premières informations. Ces informations me proposaient trois scenarii : soit fuir de Cotonou et du Bénin, soit aller me rendre, - et la troisième solution – soit prendre mes responsabilités.

« Vous savez, je suis un homme, je suis d’ici, je suis de la lignée des guerriers et des hommes braves, je suis d’Abomey, je suis d’Azali ; nous n’avons pas appris à fuir, nous avons appris à résister. J’ai décidé de résister. Et, je vais vous expliquer pourquoi.


De gauche à droite, Madame Azannaï, Candide Azannaï et, notamment, le Député Guy Mitokpè, du Parti Re

« J’ai informé, tard dans la nuit, vers 4 heures du matin, 5 heures, mon épouse ; nous avons pris l’habitude d’échanger sur les risques que pouvaient rencontrer les hommes politiques, sur la vie et la biographie d’illustres personnages et personnalités de l’histoire, et je lui ai dit : ’’C’est maintenant que tu vas faire tes preuves’’.

« Très tôt, moi, je ne devais plus être sur les lieux. A 6h45, - C’est d’ailleurs pourquoi je remercie l’église, mon église, l’église catholique qui a célébré cette messe, ce matin (Le jeudi 4 mai 2017, Ndlr), à 6h45 – les premiers signes ont commencé : toutes les rues d’ici étaient barricadées de véhicules de la Présidence de la République, du Service des Renseignements. Un peu plus tard, ce sont les véhicules de la police, de la gendarmerie, de la Garde présidentielle. Il n’y avait plus d’issue. Si je n’étais pas parti tôt, si je n’avais pas pris mes dispositions tôt, je n’avais aucune chance. L’ordre qui avait été donné était de m’amener mort ou vivant. Mort ou vivant. Comme l’on le dit, dans notre tradition, ’’La main écartée n’arrête pas le vent’’.

« Quand l’opération a commencé, vous avez suivi ce qui s’est passé. Mais, beaucoup se demandaient, jusqu’à hier, pourquoi aller l’enlever, cet homme-là, mort ou vivant. Pourquoi ? Parce que nous venions de gagner une élection, haut les mains. Et, cette élection faisait que la majorité au pouvoir, alors, n’avait plus aucune chance de remporter le perchoir, de contrôler le Parlement. Or, les gens savaient qu’en s’attaquant à moi, compte tenu du rôle que je jouais, il y aurait un affaiblissement du Parlement. « La tentative d’enlèvement », les gens disent, mais, moi, je dis, l’opération de mon enlèvement crapuleux, avait pour but de contrôler le Parlement, d’assassiner notre démocratie. C’est pour ça que j’ai refusé de fuir et que je suis imposé de résister. Si, le 4, vous n’étiez pas sortis, si vous n’aviez pas fait cette résistance, il n’y aurait jamais eu le 19 mai (19 mai 2015, date de l’élection d’Adrien Houngbédji comme Président de l’Assemblée nationale, Ndlr) à Porto-Novo. C’est ça, ce que vous devez comprendre, aujourd’hui. Le motif était de contrôler, de tuer la démocratie parlementaire. Et, en tuant la démocratie parlementaire, vous comprenez qu’il n’y aurait plus, aujourd’hui, ni le Nouveau départ ni la Rupture. Mais, au-delà du Nouveau départ et de la Rupture, qui sont des phénomènes qui vont passer, dans le temps, il n’y aurait plus la démocratie ! Il n’y aurait plus la démocratie. C’est ça le problème : ce que vous avez fait le 4 mai, vous avez sauvé notre démocratie. C’est ça, ce que vous  avez  fait !

« Chacun d’entre vous, quand vous vous  regardez, vous devez savoir que vous êtes des libérateurs de notre démocratie ; c’est le sens du 4 mai !

« Il y a des jeunes à qui je rends hommage, mon épouse, le Secrétaire général (du Parti ’’Restaurer l’espoir’’, Guy Mitokpè, Ndlr), les responsables du Parti.

« Il y des jeunes à qui nous devons rendre hommage : ils ont connu, pour la première fois, la prison, ils ont connu, pour la première fois, les gardes-à-vue, certains ont été blessés, hospitalisés, marqués à vie. D’autres ont été soumis à des actes de torture, sous le soleil ; la police, la gendarmerie d’alors avaient contraint les gens à marcher, à se déplacer sur les genoux, sur le bitume, sur la route, les pavés. Les engins de certains ont été pilonnés, écrasés, devant ’’Canal 3’’, par la police, par les forces de l’ordre. C’est des actes mauvais qu’on ne doit plus jamais reprendre dans ce pays.


Bain de foule de Candide Azannaï

« A tous ces jeunes, je rends hommage, j’exprime ma gratitude et, comme je vous l’ai dit, lorsque je vous ai reçus, il y a quatre jours, ne voyez pas ce que vous avez subi, voyez ce que vous avez sauvé, en subissant ce que vous avez subi. Comme je vous l’ai dit, nous sommes des partenaires.

« Certains ont perdu leur job parce que, du retour de la prison, leurs responsables, leurs employeurs ont dit qu’ils ne pouvaient plus travailler avec des gens qui ont la prison.

« Vous savez, le progrès de la démocratie et le renforcement des libertés se font par le sacrifice de certains. Voilà un peu le sens profond du 4 mai, qu’il convient de célébrer.

« Lorsque le Secrétaire général et le Parti m’ont dit qu’il convenait de célébrer cette date, je leur avais dit que je me suis fait l’option du silence, cette fois-ci, parce que, parfois, le silence est plus parlant, est plus expressif ; le silence, parfois, garantit la paix, le silence interroge la conscience des bourreaux, des persécuteurs et des méchants. Le silence, parfois, leur permet une remise en cause, une prise de conscience. Mon combat a été, depuis mon jeune âge, un combat pour l’intérêt général. Toute ma famille, mes enfants, nous n’avons combattu que pour l’intérêt général. Nous sommes des gens humbles, des gens simples, mais des gens capables de combattre à l’extrême, dans des situations les plus difficiles. L’argent, le matériel, les honneurs et les grades ne sont pas nos motivations. Ce qui compte et qui comptera pour ce peuple, ce sont les hommes braves capables de faire le plus grand sacrifice, pour l’intérêt général. La lutte contre la pauvreté et la misère, c’est ça, ce qui est important !

« Le 4 mai n’est pas une journée qu’il faut oublier, ce n’est une journée de vandalisme, ce n’est pas une journée de destruction du bien public, c’est une journée de protection de l’intérêt général, c’est une journée de résistance contre l’arbitraire politique, c’est une journée de refus, de condamnation, de dénonciation des enlèvements politiques, des assassinats politiques, des persécutions politiques mais, c’est aussi une journée de lutte contre les dérives et les transformations de la démocratie en démocrature.

« Le 4 mai doit être une journée de tous les démocrates, qui doivent se souvenir et, cette rue doit être la ’’Rue du 4 mai. Tout le monde doit savoir, quand on entre dans cette rue que, le 4 mai 2015, il s’est passé quelque chose, pour que, plus jamais, cela ne se répète … ».  

Propos recueillis par Bienvenu Téklé et transcrits par Marcel Kpogodo 

mercredi 3 mai 2017

« Le chien de garde est désormais le chien de compagnie », dixit Gérard Guèdègbé sur la presse béninoise et africaine

Dans le cadre de la célébration de la Journée internationale de la liberté de presse 

Ce mercredi 3 mai 2017, jour de la célébration de la Journée internationale de la liberté de presse, est l'occasion choisie par le journaliste béninois, Gérard Guèdègbé, et Président de l'Initiative pour la communication et la liberté de presse en Afrique (Icleaf), de faire valoir une analyse de pointe sur le fonctionnement actuel de la presse béninoise et africaine ...

Gérard Guèdègbé

Des esprits critiques sous hypnose en temps critiques


Aujourd’hui 3 mai 2017, le monde entier célèbre,une fois encore, la Journée Mondiale de la Liberté de la Presse sur le thème : «  Des esprits critiques pour des temps critiques : le rôle des médias dans la promotion de sociétés pacifiques, justes et inclusives ». Le 3 mai, faut-il le rappeler,  a été proclamé Journée mondiale de la liberté de la presse par l’Assemblée générale des Nations Unies, en 1993, suivant la recommandation adoptée lors de la 26è session de la Conférence générale de l’UNESCO, en 1991.
C’est justement le lieu et le moment  de rendre un hommage digne à ces milliers de femmes et d’hommes qui exercent leur métier, jour et nuit, sous la tempête et le soleil, dans la joie et dans la foi du devoir, sans parfois prendre conscience des risques du lendemain.  Merci à ces professionnels de la presse qui arpentent  les chemins rocailleux de la jungle pour donner du souffle au cri de détresse de cette population qui vit la pollution de cette usine de fabrication de ciment qui, au mépris des normes environnementales, gavent les poumons de ses habitants de clinker. Cette population trouve en la presse le messie qui vient la délivrer de la corruption ambiante qui a réussi à dessaisir les autorités compétentes de leur mandat de protection civile. Que d’hommages ne méritent-ils pas, ces hommes et ces femmes des médias, qui se sont singulièrement distingués pour couvrir les dernières campagnes électorales,sous le coup de menaces et d’intimidations, car voulant s’ériger en rempart au bal éhonté des démagogues hypertrophiés qui avaient plus d’un tour dans leur sacoche de mensonges, pour rallier les électeurs à leur cause. Je reconnais et je salue le combat de cette minorité qui, au moyen de sa plume et de son micro, barre la route à l’oligarchie, au sacrifice de sa vie, dans certaines régions du monde-, où la bonne gouvernance est restée à l’état larvaire.
La liste risque de s’en étendre à l’infini, mais je ne saurais oublier ces soldats de la presse qui descendent dans les foyers de tension, dans l’épicentre des épidémies meurtrières et des violations massives des droits de l’homme, pour montrer les désastres humains qui s’opèrent derrière l’écran. Qu’ils soient ici remerciés et félicités pour le combat qu’ils mènent pour repousser les barrières de l’injustice.
Notre engagement à barrer la route à l’anormal et à promouvoir le juste, le sain et le vrai, au sein de la société, constitue le fondement de notre mandat, très habilement illustré par l’image du ’’chien de garde’’. La raison d’être social d’un journaliste est d’être au rendez-vous du droit de savoir du citoyen, en lui donnant des informations d’intérêt public. Aujourd’hui, aussi bien les professionnels de la presse que l’opinion publique ne cessent de s’interroger sur ce qui nous reste encore de ce rôle de chien de garde, devant les misères et les défis du développement.^



Sous la hantise des nouveaux défis

Aujourd’hui plus qu’hier, la société se trouve confrontée à de nouvelles menaces et à de nouveaux défis auxquels devraient s’adapter les médias, pour jouer, au mieux, leur rôle. Le développement des Technologies de l’information et de la communication ont rendu plus sophistiqués les crimes et les actes de corruption qui fragilisent les piliers de la bonne gouvernance. Mieux, les effets des changements climatiques nous montrent le profil d’une nature victime d’un surmenage apocalyptique, avec des chaleurs massacrantes et des pluies diluviennes, comme à l’époque de Noé. Aussi, les menaces sécuritaires habituelles se sont enrichies du fléau du terrorisme, qui ensanglante la terre par des tueries barbares et aveugles, sous le regard parfois désarmé des forces de sécurité. Outre le SIDA et les cancers, les fièvres hémorragiques à virus Ebola ou Lassa ont montré les failles de notre système sanitaire et ont, une fois encore, remis en cause les théories et les hypothèses de nos braves chercheurs.
Le schéma le plus inquiétant est qu’aujourd’hui les pouvoirs politiques, les puissances d’argent et les autres groupes de pression ont envahi le champ de la liberté de la presse, où ils déploient massivement leur arsenal liberticide, donnant ainsi du crédit à l’image du journaliste français, Edwy Plénel, qui pense que : « Les médias sont comme de petits poissons face à de gros requins dans une mer polluée »
Et, donc, face à ces nouveaux défis de notre temps, qui tendent à élargir les marges des privilégiés pour restreindre celles de la majorité silencieuse, victime des injustices sociales, on devrait s’attendre à voir le « chien » modifier sa manière de monter la garde. Mais, à quoi assistons-nous plutôt ? Il suffit de prêter une oreille attentive aux inquiétudes persistantes du citoyen pour y découvrir notre nouvelle image. Le citoyen s’inquiète de voir de plus en plus des journalistes peu ou mal formés, une presse corrompue, manipulée, qui entretient la morosité intellectuelle et qui a tourné le dos à l’intérêt public, au profit de l’image et du bon vouloir des plus forts. 



 Le chien de garde est désormais le chien de compagnie

Face aux nouveaux défis du monde et, devant la qualité peu satisfaisante de la prestation de la grande partie de la presse, on est parfois tenté de croire que les acteurs des médias ont oublié leur mandat de chien public de garde. Les plus gros requins semblent avoir avalé les petits poissons censés porter la voix des sans-voix. Lorsque le salaire existe et qu’il est régulier dans la vie des journalistes, plus de 80 % d’entre eux reçoivent 40.000 et 120.000 F CFA, avec le coût de la vie qui ne cesse de croître à la vitesse de la lumière. Il est évident qu’avec cette précarité du niveau de vie, le journaliste est fortement exposé aux chocs externes de l’environnement pollué, soigneusement préparé pour appâter sa liberté, son indépendance et pour mettre ainsi en déroute son honnêteté, sa crédibilité et son éthique. Mais, on ne peut traiter la question de la rémunération des acteurs de la presse sans passer au scanner le profil de l’entreprise de presse au Bénin et dans la  sous-région.
Il faut dire que nous avons assisté, ces dernières années, à une prolifération presqu’anarchique des titres de journaux, qui prennent le statut d’entreprise  de presse sans en être véritablement une. La plupart sont des boîtes monoparentales, sans une vision ni une structure entrepreneuriale  digne du nom,  créées, le plus souvent, pour donner corps aux relations incestueuses occasionnelles entre la presse et les puissances d’argent, entre les hommes politiques, le pouvoir en place et ses tentacules dans l’appareil administratif, notamment, les entreprises et les offices d’Etat. Ces journaux,  qui deviennent des espaces d’influence et de propagande des intérêts particuliers, font la pluie et le mauvais temps, généralement, l’instant d’une élection, foulant au pied les règles basiques de l’éthique et de la déontologie du métier qu’ils sont censés exercer, en pleine conscience. Ils s’abreuvent à la source des insultes, des calomnies, de la diffamation et propagent, dans un langage peu soigné, les rumeurs les plus folles, pour réussir leur « mission ». Avec un marché peu structuré de la publicité, étriqué et fortement teinté de clientélisme, il faut quand même bien survivre, après la manne électorale. L’instinct de survie ayant peu d’égard pour les règles d’éthique et de déontologie, c’est ainsi que la presse, dans sa grande majorité, se trouve piégée dans une servitude douillette qui l’oblige à privilégier l’intérêt particulier au détriment de l’intérêt public. Nous sommes désormais plus sensibles à l’image de l’autorité locale ou étatique qu’au gain réel que tirent les populations d’une action publique. Nous choisissons, pour le pouvoir en place, ses opposants et les ennemis d’Etat, et  nous mettons en exergue les anges patriotes. Mieux, nous recrutons aussi, de force, dans les colonnes de nos journaux et sur nos ondes, plus de militants pour certains mouvements politiques, et déclarons la déchéance d’autres partis politiques, pourtant bien ancrés sur le terrain.
C’est faire preuve d’humilité que de reconnaître que la presse est, aujourd’hui, de loin,perçue comme ce chien de garde qui place l’intérêt public au fronton de son mandat. Elle est plutôt vue par le public comme étant au cœur d’une sorte de connivence qui frise la traîtrise, vu qu’elle est désormais championne dans l’art de prêcher le faux pour le vrai.



« On ne saurait espérer d’un tigre qu’il devienne végétarien en lui jetant chaque matin un morceau de viande »

S’il est facile de dire que la presse, avec raison d’ailleurs, ne joue pas assez son rôle de chien de garde, il est tout aussi paradoxal de constater avec quelle hypocrisie intellectuelle nos autorités, les acteurs de la société civile et l’opinion publique viennent faire le procès de la presse sans chercher à définir les sources, les mobiles et les responsabilités collective et individuelle de chacun. Il est évident que la précarité financière, normative, réglementaire  dans laquelle végète la presse, aujourd’hui, est une condition nécessaire et une occasion propice à l’accaparement de sa liberté et de son indépendance. On n’a pas besoin de l’intelligence d’Archimède pour  comprendre qu’une presse bien formée, réglementée suivant des normes et des principes précis et jouissant d’une indépendance financière pourra  échapper aux griffes des manipulateurs. L’état comateux et cahoteux de la presse est encore le seul gage d’assurance pour ceux et celles qui tiennent à « prostituer » son indépendance contre des espèces sonnantes de contrebande.
La méthode est connue que, dans le désert aride où il fait une chaleur d’enfer,  par divers jeux de réseaux et d’amitiés, on arrive à se positionner sous les quelques rares robinets d’eau fraîche (source politique, publique ou privée) et, gare à celui ou à celle qui osera se montrer critique envers le distributeur exclusif ! S’il est habile, il pourra s’insérer à la source d’un robinet concurrent et appliquer le principe du caméléon. S’il rate l’insertion, la survie de son espèce est menacée, car point de vie dans un désert sans coin d’eau. Ainsi, à quelques exceptions près, la presse vit dans les liens de ses bailleurs et peine à exercer son mandat.



Le financement public comme issue de secours

La presse étant l’un des baromètres précieux de la santé démocratique d’un pays, sa liberté et son indépendance doivent être garanties par l’Etat soucieux de renforcer les balises des libertés publiques. Aujourd’hui, l’information, et non la rumeur orchestrée, est reconnue d’utilité publique, car elle est un outil de bonne gouvernance des affaires publiques et des citoyens. Ainsi, on ne devrait plus chercher à donner un caractère marchand à l’information publique si nous voulons maintenir sa crédibilité et sa neutralité. Si les entreprises de presse sont soumises aux mêmes obligations fiscales que celles qui vendent du poisson ou des produits de quincaillerie, il n’y a pas de raison que l’entrepreneur de presse se mette dans une logique de gain et de profit. Il est donc urgent d’adapter un régime fiscal spécial à l’entreprise de presse. Le ’’chien de garde’’ reprendra son mandat si, l’Etat, de complicité avec les acteurs, peut mettre en place un système de financement de la presse, assorti de conditions rigoureuses devant garantir des situations satisfaisantes de vie et de travail au journaliste, au sein de sa rédaction.
Le modèle actuel et peu valorisant de l’aide de l’Etat à la presse privée n’est qu’un nid de controverses et de frustrations, et ne peut produire que des îlots de résultats précaires. Le Fonds de la Presse devra être créé pour galvaniser les efforts de ceux d’entre nous qui font dos à la médiocrité ambiante et qui présentent des modèles économiques innovants et durables. Il faudra encourager les structures de formation,présentes sur le terrain, à professionnaliser davantage l’offre de formation,afin de leur permettre de mettre sur le marché des « soldats »  bien équipés et non des aspirants au métier de la presse.



Gérard Guèdègbé, Expert Formateur-Médias