vendredi 28 avril 2017

« Les Jmb concernent tous les professionnels des médias », dixit Jisleine Adimi Agbozo

Dans le cadre d’une interview


Du 30 avril au 07 mai 2017, l’Association ’’Elan Médias’’ et le ’’Leader’s press club’’ organisent la deuxième édition des ’’Journées médias Bénin’’ (Jmb). Une occasion de brassage entre les professionnels des médias et le public pour contribuer à l’amélioration des prestations de la presse, en général. Conférences-débats, marche de la confraternité, défilé de mode des professionnels des médias, match de football, concerts, discussions grand public, sont au programme. Tout ceci dans le « village des médias » installé au Stade de l’Amitié Général Mathieu Kérékou de Cotonou, ce qu’aborde Jisleine Adimi Agbozo, Présidente du Comité d’organisation des Jmb, dans un entretien accordé à Joël Tokponou.
 Jisleine Adimi Agbozo

Joël Tokponou : Qu'entend-on par ’’Journées médias du Bénin’’ (Jmb) ?

Jisleine Adimi Agbozo : Les Jmb sont une initiative de jeunes professionnels des médias du Bénin, réunis dans le creuset ’’Élan médias’’ et le ’’Leader's press club’’. Elles ont pour ambition de mettre sous les feux de la rampe, les acteurs des médias, à l'occasion de la célébration de la Journée internationale de la liberté de presse. Une façon de célébrer autrement cette journée du 3 mai. Mais, il faut qu’on sache une chose : les Jmb concernent tous les professionnels des médias. Elles n’ont aucune visée politique ou commerciale. C’est une initiative de revalorisation d’une corporation bien noble.



Que peut-on retenir de la 1ère édition, organisée en 2016 ?

Un coup d'essai, un coup de maître, je dirai, sans fausse modestie. Nos objectifs ont été largement atteints, sans grands moyens financiers. Et, c'est le lieu de remercier tous les partenaires qui ont cru en nous et qui ont accepté de nous accompagner dans cette aventure, car c'était vraiment une aventure. 
Une aventure qui a été possible grâce à Esae group, Guru Record, Eurosia Group, Berec SA, Xplicit, Apiex, Global Service et, surtout, grâce à nos confrères.


Cette 2ème édition s'annonce plus alléchante que celle de l'année dernière. Qu'est-ce qui pourrait bien être la particularité, cette année ?

Plusieurs innovations sont au programme de la deuxième édition. L'une des particularités est le Wi-Fi qui sera disponible, grâce à Isocel Télécom, sur le site du village des médias, implanté dans l'enceinte du Stade de l'Amitié, pour permettre aux professionnels des médias de travailler sur place, tout en restant connectés à Internet. Une autre particularité, ce sont les activités sportives que nous avons l'opportunité d'organiser avec l'appui du Ministre des Sports, Oswald Homéky. A l'ouverture des Journées, nous  aurons une compétition de marche, que nous avons nommée la ’’Marche de la Confraternité’’ et, à la clôture, un match de football. Nous aurons aussi une exposition de peintures et de photos, et plusieurs autres tableaux culturels, avec les professionnels des médias, accompagnés par des artistes.

L'une des affiches des Jmb 2017
Quelles sont les activités programmées dans le cadre de ces 2èmes Jmb ?

Nous avons des activités intellectuelles constituées de conférences-débats, de communications et d'échanges entre professionnels et aussi avec les étudiants en journalisme et en communication. Nous avons également des activités ludiques et culturelles telles que des prestations artistiques, avec des concerts live, sous l'accompagnement de l'orchestre ’’Super Audivi’’ de l'Ortb, des défilés de mode avec les professionnels des médias comme mannequins, habillés par de talentueux stylistes comme Lolo Andoche et, avec  l'appui de Julius Holland. Tous les soirs, le Village des médias sera animé par des séances B2b, une occasion pour le public d'échanger directement avec les acteurs des médias et, aussi, il y a la Marche de la Confraternité et le match de football, ainsi que des expositions de tableaux d’artistes comme Laudamus Segbo, et  une exposition de photos, avec nos confrères Ange Gnancadja et Éric Ahounou.


"Érotisme du Regard", c'est quoi le projet?

’’Érotisme du regard’’, c'est l'exposition photo que nous offre notre aîné, Éric Ahounou. Des photographies qui invitent à apprécier la beauté du corps humain, pas seulement de la femme mais, aussi, de l'homme car, contrairement à ce que tout le monde pense, Éric Ahounou ne photographie pas que les femmes dans leur splendeur, il s'intéresse aussi aux hommes bien dessinés et, c'est ce que vous allez découvrir au Village des médias, cette année.


La concrétisation d'un rêve est une affaire de moyens. Quels sont les vôtres pour gagner le pari ?

Nos moyens, pour gagner ce pari, ce sont nos confrères et le public consommateur des produits des médias. Sans la mobilisation autour de nous et l'intérêt de tout ce monde pour nos différentes activités, nos objectifs ne seront jamais atteints. Voilà pourquoi nous mettons toujours un accent particulier sur les actions de mobilisation de la masse.


C'est la dernière ligne droite avant le démarrage des Jmb. Que peut-on retenir de l'organisation ?

Tout est fin prêt. Nos partenaires de l'année dernière sont encore au rendez vous et beaucoup d'autres se sont annoncés, pour cette édition, à savoir la Sobébra qui nous accompagne avec l'eau ’’Aquabelle’’, la Lnb, Isocel Télécom. Le comité d'organisation est plus que jamais engagé pour la réussite de l'événement, et nous ferons de cette édition un véritable succès.


Rappelez-nous les dates de tenue de l'événement …

Les Jmb 2017, c'est du 30 avril au 07 mai, au Stade de l'Amitié Mathieu Kérékou de Cotonou.


Quelles sont vos attentes ?

En termes d'attente, nous espérons mobiliser plus de monde qu'à la première édition et que les Jmb soient le haut lieu de l'expression réelle de la confraternité et de la solidarité.


Un mot à l'endroit des acteurs des médias ?

Nous invitons tous les acteurs des médias à faire des Jmb leur cause commune, en soutenant l'initiative et en participant massivement aux différentes activités.


Propos recueillis par Joël Tokponou

samedi 22 avril 2017

Les acteurs culturels remercient Patrice Talon

Dans le cadre d'une Déclaration rendue par leur Plateforme représentative

Les acteurs du secteur des Arts et de la culture se sont massivement mobilisés, ce samedi 22 avril 2017, au Stade de l’Amitié Général Mathieu Kérékou. Leur objectif était de témoigner leur gratitude au Président de la République, Patrice Talon. Ceci s’est réalisé à travers le point de presse donné par la Plateforme des Confédérations et des fédérations d’artistes et d’acteurs culturels du Bénin. Ainsi, une Déclaration a été lue par Pascal Wanou, Président de cette instance. C’était en présence du représentant des artistes et des acteurs culturels au Conseil économique et social (Ces) et du Directeur général du Fonds des Arts et de la culture.

De gauche à droite, Pascal Wanou transmettant la Déclaration à Gilbert Déou-Malé
« […] nous voudrions ici publiquement et solennellement saluer le Chef de l’Etat, le Président Patrice Talon, pour son écoute et pour sa clairvoyance ». Ainsi s’est exprimé Pascal Wanou, Président de la Plateforme des Confédérations et des fédérations d’artistes et d’acteurs culturels du Bénin, dans la matinée de ce samedi 22 avril 2017, au Stade de l’Amitié Général Mathieu Kérékou de Cotonou, dans une Salle n° 110, Vip 2, archi-comble qui ne pouvait contenir les centaines de participants composés d’artistes, d’acteurs culturels de tous ordres et de responsables d’associations culturelles, de fédérations, de confédérations, apparemment décidés à ne pas se faire conter l’événement.

Pascal Wanou, au cours de son allocution
La gratitude manifestée par Pascal Wanou au Chef de l’Etat, Patrice Talon, au nom des artistes et des acteurs culturels, fait suite à l’injonction express faite par la première autorité administrative du pays à Ange N’Koué, Ministre du Tourisme et de la culture, de procéder au paiement des reliquats des subventions octroyées aux bénéficiaires concernés, dans le cadre des gros projets sélectionnés pour lesquels la première tranche des financements leur avait été octroyée, en 2016. La manifestation de cet acte de reconnaissance a été précédée de l’évocation par Pascal Wanou d’un bilan particulièrement sombre des 12 mois de gestion de son Ministère par Ange N’Koué.

Aperçu de la grande masse des artistes et des acteurs culturels ayant fait le déplacement
Par ailleurs, le Président de la Plateforme des Confédérations et des fédérations d’artistes et d’acteurs culturels du Bénin a assorti ses propos de 6 recommandations au Président de la République : « la mise en conformité effective de l’Aof du Fac avec les propositions de réformes formulées par les acteurs culturels », « le fonctionnement effectif et diligent du Conseil d’Administration du Fac », « la nécessité de respecter strictement et de mettre rigoureusement en exécution le budget du Fac, tel que voté par son Conseil d’Administration », « le lancement diligent de la saison artistique » et la proposition qu’il soit tenu compte, « dans la définition du profil devant guider au choix du Ministre de la Culture, de la connaissance et de la maîtrise des réalités du monde artistique et culturel ». Enfin, Pascal Wanou a déclaré : « Nous exprimons le même souhait dans la désignation des cadres du Ministère, et des Conseillers culturels de nos ambassades à l’extérieur, afin de pallier le manque cruel de cadres spécialisés ».
En outre, il a montré l’adhésion totale des artistes et des acteurs culturels au Programme d’action du Gouvernement (Pag), de même que de leur volonté à accompagner l’Exécutif dans les chantiers spécifiques relevant du secteur des Arts et de la culture.
Après la présentation de la déclaration de gratitude des artistes et des acteurs culturels au Chef de l’Etat, Pascal Wanou en a symboliquement remis le texte à Gilbert Déou-Malé, Directeur général du Fonds des Arts et de la culture (Fac), qui a promis de transmettre fidèlement le document au Président Patrice Talon.


Marcel Kpogodo



Déclaration de la Plateforme des Confédérations et fédérations d'artistes et d'acteurs culturels du Bénin




PLATEFORME DES CONFEDERATIONS ET FEDERATIONS D’ARTISTES ET D’ACTEURS CULTURELS DU BENIN
Tél. 97 98 34 74 / 95 79 61 45/97 78 03 48
COTONOU
                                                                 
DECLARATION
Mesdames, Messieurs,
Chers amis artistes et acteurs culturels,
Chers amis des médias,

            Voici déjà un an, que le Chef de l’Etat, son Excellence le Président Patrice TALON, a pris les rênes de notre pays, le Bénin.
            Voici déjà un an, qu’il a mis en place son premier Gouvernement.
            Voici déjà un an, qu’il a nommé monsieur Ange N’KOUE, Ministre du Tourisme et de la Culture.
            Voici donc 12 mois, que le Ministre Ange N’KOUE a mis en marche sa gouvernance au Ministère du Tourisme et de la Culture, mais pour quels résultats ?
            Voici 12 mois, que les artistes et les acteurs culturels n’ont de cesse de se plaindre de la gouvernance du ministre N’KOUE et de la décrier.
            Depuis 12 mois donc, le secteur culturel béninois est plongé dans une crise sans fin, dans une léthargie totale ; depuis 12 mois, le secteur ne vit plus, il est complètement bloqué, parce que soumis aux humeurs et à des décisions non concertées et irréalistes du seul et tout puissant Ministre qui veut tout inventer, au mépris et en méconnaissance des réalités du secteur. Oui, depuis 12 mois, le secteur de la culture vit au rythme des errements du Ministre N’KOUE qui l’a plongé dans un immobilisme indescriptible et inédit, caractérisé par la clochardisation et l’anéantissement des valeurs. 12 mois, durant lesquels le Ministre Ange N’KOUE a brillé par l’amateurisme, l’ignorance, la négation, l’arbitraire, les conflits, les divisions, les humiliations, l’égocentrisme… En un mot, durant les 12 derniers mois, le Ministre N’KOUE a mis en berne le secteur culturel béninois, et les mots ne sont pas assez forts pour exprimer l’amertume, le désarroi et la révolte des artistes et des acteurs culturels.
Face aux multiples sollicitations, critiques, revendications, mouvements, et propositions des artistes et des acteurs culturels, la sourde oreille et la ruse ont été les réponses apportées par le Ministre. Pendant les 12 derniers mois, les artistes et les acteurs culturels ont fait des sorties médiatiques et entrepris des actions de plaidoyer comme jamais ils n’en ont fait. Le ras-le-bol  est généralisé.
Cependant, s’il est d’une triste évidence que le Ministre N’KOUE a érigé un mur en face des acteurs que nous sommes, empêchant toute communication efficace et brisant toute confiance et tout espoir, il est fort heureux de constater que nos cris de détresse sont parvenus aux oreilles les plus avisées, celles du Chef de l’Etat qui n’est pas resté insensible.


En effet, Mesdames, Messieurs, chers amis, il importe de rendre à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu !
Au cours de cette période de détresse, nous nous sommes adressés à plusieurs reprises et, de différentes manières au Chef de l’Etat, le Président Patrice TALON, lui demandant de prendre la mesure de la gravité de la situation et d’agir pour le bien du secteur. Qu’il vous souvienne, que nous avions même demandé la démission du ministre N’KOUE, vu sa gouvernance calamiteuse et son incapacité à résoudre la crise qui secoue le secteur.
C’est ici le lieu de reconnaitre publiquement et de saluer les actions et les autres mesures prises par le Chef de l’Etat en vue de résoudre, sinon d’atténuer la crise. Nous pouvons citer :

Premièrement : la nomination d’un nouveau Directeur Général du Fonds des Arts et de la culture. Il est unanimement admis dans le rang des acteurs culturels, que la nomination du Directeur Général du FAC, un homme qui connaît bien le secteur parce qu’il en est issu lui-même, un homme qui maîtrise bien les problèmes du monde artistique et culturel parce qu’artiste et acteur culturel lui-même, a permis de mettre un terme au désordre et à l’opacité qui caractérisaient déjà la gestion mise en place par le ministre N’KOUE au FAC, au mépris des textes. Cette nomination a permis au FAC de renouer avec son fonctionnement normal, contraignant ainsi le Ministre à proroger le mandat du Conseil d’Administration. Le désormais nouveau Directeur Général du FAC sait exactement agir dans l’intérêt des usagers du FAC que sont les artistes et les acteurs culturels.

            Deuxièmement : le budget du Ministère du Tourisme et de la Culture a connu, pour le compte de l’exercice 2017, un accroissement considérable, passant de 11 milliards FCFA à
35.755.346.000 FCFA, démontrant ainsi la volonté et la détermination du Chef de l’Etat de booster le secteur culturel béninois et de l’arrimer véritablement au Tourisme. Il faut reconnaitre ici ? encore, l’esprit d’écoute du Chef de l’Etat qui lui a permis de freiner, voire d’arrêter, les supercheries orchestrées en vue de distraire les ressources budgétaires.

            Troisièmement : face aux élucubrations et autres contre-vérités visant à faire croire au Chef de l’Etat que le FAC ploie sous le coup des endettements et des dépassements budgétaires, qu’il  n’est pas viable, et qu’il faille le supprimer, ce que contestaient les acteurs culturels, le Chef de l’Etat a commandité une mission d’audit au FAC, aux fins de vérifications. Le rapport de l’audit et ses recommandations ont éclairé le Chef de l’Etat qui a pris des mesures justes, à savoir notamment :
-          La non suppression du FAC, mais sa restructuration ;
-          Le paiement effectif et intégral des reliquats des avances sur financement de projets (qui en réalité ne constituent pas un endettement, mais plutôt des reports de crédits) ;
-          La mise à disposition diligente du nouveau Décret portant AOF du FAC en vue de permettre la mise en place de ses nouveaux organes de fonctionnement.
C’est donc avec une grande satisfaction que les artistes et les acteurs culturels ont appris ces dernières mesures prises par le Chef de l’Etat, en faveur de la résolution de la crise qui secoue la Maison ’’Culture’’ depuis 12 mois.

            A cet effet, nous voudrions ici publiquement et solennellement saluer le Chef de l’Etat, le Président Patrice TALON, pour son écoute et pour sa clairvoyance. Nous voudrions lui témoigner toute notre gratitude pour ces mesures qui vont dans le sens de l’apaisement et de la relance du secteur de la Culture.
            Nous voudrions toutefois, appeler à nouveau l’attention du Chef de l’Etat sur certains points non moins importants, à prendre en compte pour une sortie de crise définitive, et pour une meilleure gestion du secteur de la Culture. Il s’agit de :

-          La mise en conformité effective de l’AOF du FAC avec les propositions de réformes formulées par les acteurs culturels ;
-          Le fonctionnement effectif et diligent du conseil d’Administration du FAC ;
-          La nécessité de respecter strictement et de mettre rigoureusement en exécution le budget du FAC tel que voté par son Conseil d’Administration ;
-          Le lancement diligent de la saison artistique ;
-          La nécessité de tenir compte, dans la définition du profil devant guider au choix du Ministre de la Culture, de la connaissance et de la maitrise des réalités du monde artistique et culturel ;
-          Nous exprimons le même souhait dans la désignation des cadres du Ministère, et des Conseillers culturels de nos ambassades à l’extérieur, afin de pallier le manque cruel de cadres spécialisés.

            Nous voudrions également saisir cette occasion pour dire haut et fort au Président Patrice TALON, que le Programme d’Action du Gouvernement (PAG), dans ses volets Tourisme et Culture, est déjà approprié par nous, artistes et acteurs culturels, et que notre disponibilité pour sa mise en œuvre est totale. Nous n’attendons plus qu’une seule chose, c’est qu’il relève la tête et qu’il nous mobilise effectivement les ressources financières prévues pour renforcer  le rayonnement de notre culture, car c’est sur cette base que se fera son évaluation finale, et nous, artistes et acteurs culturels, entendons jouer pleinement notre partition.

            Notre engagement et notre détermination à œuvrer pour le rayonnement de la culture béninoise, pour la promotion de la destination Bénin, et donc pour la réussite du PAG, sont sans faille. Il y va de l’intérêt de la République.

            Vive la culture !
            Vive le Bénin !
            Nous vous remercions.

                                                                                                 Fait à Cotonou, le 22 avril 2017


M.K.

Léonce Houngbadji s’adresse aux Béninoises et aux Béninois

Dans le cadre du rejet par la Cour constitutionnelle de la Loi n° 2017-03


Le 20 avril 2017, la Cour constitutionnelle s’est prononcée sur la Loi n° 2017-03 portant régime général d’emploi des collaborateurs externes de l’Etat, votée pat le Parlement, le 17 mars dernier. Elle l’a déclarée non conforme à la Constitution du 11 décembre 1990. Cette situation a poussé Léonce Houngbadji, Président du Parti pour la libération du peuple (Plp), à rendre publique une Déclaration à l’endroit du peuple béninois, par le biais de la presse nationale et internationale, dont la teneur, ci-dessous.

Léonce Houngbadji,Président du Parti pour la libération du peuple (Plp)


Déclaration du Président du Parti pour la Libération du Peuple (PLP) à la presse nationale et internationale

Cotonou, le 21 avril 2017

Mes chers compatriotes,

Encore un nouveau camouflet pour le régime Talon. La Cour Constitutionnelle vient de porter un coup dur aux dérives autoritaires de ce Gouvernement, caractérisé, entre autres, par le vote de lois scélérates et liberticides, au gré des circonstances ou en fonction d’intérêts fluctuants.

Qu'il vous souvienne que le 16 mars 2017, le Parti pour la Libération du Peuple (PLP) était aux cotés des travailleurs, notamment de la CSTB et de la Fésyntra-Finances, sur l’esplanade de l’Assemblée Nationale, dans le cadre d’un sit-in, pour exiger le retrait pur et simple de la Loi N°2017-03 portant régime général d’emploi des collaborateurs externes de l’Etat, finalement votée par l’Assemblée nationale, le 17 mars 2017. Mais, la majorité parlementaire mécanique, forte de sa suprématie numérique, est passée outre l'avertissement du peuple travailleur.

Par Décision DCC 17-087 du 20 avril 2017, la Cour Constitutionnelle a déclaré cette loi inconstitutionnelle.

La Constitution est le texte qui fonde l’organisation de notre Etat et qui garantit le respect des droits fondamentaux des personnes. Pour ces deux raisons, il est nécessaire de la protéger des modifications de circonstance et de la violation des principes qu’elle définit. La Décision DCC 17-087 de la Cour Constitutionnelle est donc une victoire pour le peuple béninois sur le pouvoir despotique de Monsieur Patrice Talon, qui méprise les institutions de la République et viole allègrement la loi fondamentale et d’autres textes et lois qui fondent notre République.

Le contrôle de constitutionnalité qu’exerce de plus en plus la Cour permet d’éviter des atteintes injustifiées à la Constitution. Il est donc reproché au Gouvernement une loi alors qu’il en existe déjà une autre loi portant statut général de la fonction publique, votée le 27 août 2015, mise en conformité le 23 février 2017 et non encore promulguée, à ce jour. Que cache alors une nouvelle loi spéciale portant régime général d’emploi des collaborateurs externes de l’Etat ? La réponse est claire : privatiser la fonction publique et dilapider les fonds publics. En témoigne le fait que la proposition de loi votée par les députés n’était pas accompagnée de propositions de recettes pour compenser les dépenses générées par ladite loi. De plus, la ligne budgétaire et la grille indiciaire applicable à ces agents n’ont pas été proposées.

Depuis le 06 avril 2016, le Gouvernement Talon a déjà violé plus de dix fois la Constitution du 11 décembre 1990. Pire encore, il ignore royalement les décisions de la Haute juridiction : Loi PPP, cumul de fonctions pour le Ministre de la Justice, Joseph Djogbénou, interdiction d’activités aux organisations d’étudiants, code des marchés publics, loi sur les collaborateurs externes, suspension des membres de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes du Bénin (Arcep-Bénin), … La liste est longue.

En un an, le Président de la République et son Gouvernement ont battu le record de la violation de la Constitution du 11 décembre 1990. La Constitution est formellement violée, tous les jours. Le Chef de l’Etat a régulièrement empiété sur les prérogatives de la Cour Constitutionnelle. Une dérive qui s'est aggravée avec l’application de la Loi sur le Partenariat Public-Privé, sans sa mise en conformité avec la Constitution.

On peut considérer, aujourd’hui, que nous sommes la seule monarchie de la sous-région ouest-africaine. Non pas au sens de royauté mais au sens de "pouvoir d’un seul". Je ne crois pas qu’il y ait, dans notre espace sous-régional, un pays où un seul homme puisse dire « Je veux » et être certain que ça deviendra une loi, au bout de quelques jours.

Le Président de la République doit son omnipotence à son influence sur les parlementaires. Le problème est que la vie politique tourne autour du Président. En ce sens, il est difficile de parler de séparation des pouvoirs, on devrait dire confusion des pouvoirs.

Le Parti pour la Libération du Peuple (PLP) encourage la Cour Constitutionnelle à continuer d’accomplir pleinement et convenablement sa mission républicaine, conformément à la loi, et l’invite à ne pas céder aux pressions, au chantage, au mépris, à la «ruse» et à la «rage» d’un régime impérieux, qui cherche à légaliser la mal gouvernance, la corruption, l’impunité, les écoutes téléphoniques, les intimidations, les filatures, le népotisme, les conflits d’intérêts au sommet de l’Etat et l’écrasement des faibles et des voix critiques.

Le Parti pour la Libération du Peuple (PLP) invite le peuple béninois, épris de paix, de liberté et de justice, et les députés qui sont encore en phase avec le peuple à rester mobilisés pour faire échec aux propositions de loi sur le renseignement, le secret de la défense nationale, l’identification des personnes physiques et bien d’autres lois sur la table des députés, à l’Assemblée Nationale. Seule la lutte paie. Debout le Bénin.

Vive le Bénin !
Vive la liberté !
Vive le PLP !

Je vous remercie !

jeudi 20 avril 2017

26 organisations signent la Charte du Front pour le Sursaut patriotique

Dans le cadre d’une cérémonie tenue à Cotonou


Le Codiam de Cotonou a abrité la cérémonie de signature de la Charte du Front pour le Sursaut patriotique (Fsp) par les organisations qui en sont membres. C’était dans la matinée de ce jeudi 20 avril 2017, en présence de plusieurs personnalités influentes du Fsp et de nombreux membres des structures signataires. Au décompte final, 26 signatures ont été enregistrées.

Léonce Houngbadji, signant la Charte du Fsp
Le Parti communiste du Bénin (Pcb), le Parti pour la libération du peuple (Plp), l’Alliance des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe). Trois importantes organisations politiques parmi les 26 dont les responsables désignés ont apposé leur signature au bas de la Charte du Front pour le Sursaut patriotique. Il s’agit d’un document de quatre pages comportant cinq parties.

De gauche à droite, Laurent Mètognon, Gilbert Koessi et Jean Kokou Zounon ...
D’abord, dans un Préambule en cinq points, elle présente des fondements importants du fonctionnement de notre pays, que sont l’indépendance et le renouveau démocratique, mais qui n’en ont pas amélioré la qualité, surtout, du point de vue politique. Ensuite, dans les domaines que sont la politique, la diplomatie, l’économie, l’administration, la justice et la société béninoise, la gestion, sous le Régime de la Rupture, en serait des plus inacceptables, vu les éléments d’observation présentés. Troisièmement, les signataires de la Charte s’y engagent à cinq objectifs cardinaux, plus précisément, « se battre ensemble pour la préservation des acquis démocratiques … », « se battre pour la préservation du patrimoine national … », « lutter activement pour éradiquer l’impunité … », « se battre contre le pouvoir autocratique de Patrice Talon … » et « œuvrer pour le rassemblement de toutes les forces politiques et sociales pour la tenue des Etas généraux du Peuple … ». 


... et, ci-contre, Eugène Azatassou et Léonce Houngbadji, au présidium de la cérémonie
Quatrièmement, six actions immédiates focalisent l’attention des membres du Front pour le Sursaut patriotique : « Œuvrer pour la levée des mesures contre les mass media », « se battre pour l’indemnisation et le relogement des populations déguerpies », « se battre contre la privatisation des universités publiques, des centres de santé publics, et pour la revue de la carte universitaire », notamment, « œuvrer pour le retour dans le patrimoine de l’Etat de toutes les activités douanières et portuaires », « se battre pour le retour des entreprises publiques privatisées dans le domaine de l’Etat ». En dernier point, ils exigent la « sanction des crimes et des scandales » de tous ordres. Enfin, sixièmement, un espace a été consacré à la signature proprement dite de la Charte par les membres du Fsp.



Des « assises nationales » incontournables

« Mobiliser pour aller aux Etats généraux du peuple, à de nouvelles assises nationales ! ». Tel est le crédo qu’a martelé Jean Kokou Zounon, Porte-parole du Fsp, manifestant ainsi la mission essentielle que se donne ce creuset d’organisations engagées. « Ce qui affame le peuple, c’est la gouvernance qui est là. Donc, il faut mettre fin à cette gouvernance ! », a lancé, de son côté, Eugène Azatassou, Coordonnateur des Fcbe et présent au podium de la cérémonie, en même temps que Léonce Houngbadji, Président du Plp, Gilbert Koessi, représentant le Pcb et Laurent Mètognon, de la Fédération des Syndicats des travailleurs des finances (Fesyntra-Finances).

Un aperçu du grand public ayant fait le déplacement
Intervenant, chacune à son tour, aucune de ces personnalités n’a manqué de faire un bilan désastreux de la première année du mandat du Président de la République, Patrice Talon. « Peuple, lève-toi pour mettre fin à la gouvernance actuelle ! », a clamé le Porte-parole Zounon, closant l’étape des échanges avec les journalistes, ayant succédé à la signature de la Charte. Si celle-ci est ouverte à ce que d’autres organisations et d’autres personnalités puissent la signer, le Fsp se définit, comme première action, une réunion avec tous les signataires aux fins de la définition d’un calendrier des prochaines activités.

Marcel Kpogodo





CHARTE DU FRONT POUR LE SURSAUT PATRIOTIQUE

I- Préambule
1°- Depuis l’indépendance de notre pays en 1960, les obstacles majeurs à son développement et à l’épanouissement de notre peuple sont :
-le pacte colonial et l’inféodation de nos dirigeants à l’ancienne puissance coloniale, la Franceetl’absence d’amour réel pour la patrie ;
- la mauvaise gouvernance induite par ce pacte colonial avec la tendance pernicieuse d’instauration d’un pouvoir personnel au mépris de la souveraineté du peuple.
- l’impunité des crimes politiques et économiques.
2°-Pendant près de deux décennies,de 1975 à 1990 notamment, notre peuple, face à un pouvoir autocratique, a mené des luttes héroïques au prix de la sueur et du sang de ses fils et filles, et en a triomphé.
3°-La Conférence Nationale tout en constituant un moment fort de l’Histoire de notre pays   a consacré les libertés démocratiques si chèrement conquises, mais, n’a pas résolu la question de l’impunité qui est devenue une véritable gangrène pour le développement de notre pays.
4°-Pendant vingt-sept ans, notre peuple s’est toujours opposé à toutes formes de restauration de l’autocratie, a toujours exigé que l’impunité cesse et que soient sanctionnés tous ceux qui ont attenté aux libertés, à la vie des citoyens pour raison politique ou qui ont commis de graves prédations contre les ressources nationales.
5°-Face à la mauvaise gouvernance qui s’est poursuivie ces dix dernières années, avec des scandales, le pouvoir de Patrice Talon s’est présenté comme un espoir pour le peuple béninois meurtri.
II- Les Signataires de la présente Charte,
Constatant que le pouvoir dit de la Rupture de Patrice Talon après seulement une année d’exercice s’est illustré par la négativité dans tous les domaines, politique, diplomatique, économique et social :
Au plan politique : Graves remises en cause des libertés fondamentales (restriction des libertés de manifestation avec les tracés de "lignes rouges" à ne pas franchir, interdiction d’organisations d’étudiants et répression de réunion en dehors des campus, fermeture de media non conformistes et dérangeant le pouvoir, et mise au pas de la plupart des organes de presse, interdictions de marches et de sit-in, et autres manifestations publiques ) ;
Au plan diplomatique : Missions personnelles et quasi quotidiennes du Chef de l’Etat en France et particulièrement à l’Elysée pour recevoir des ordres, ceci au mépris de nos voisins stratégiques comme le Nigeria et au détriment parfois d’instances continentales africaines, entraînant en fait notre pays dans un isolement diplomatique visible ; népotisme dans les nominations aux postes diplomatiques ;
Au plan économique : Dénaturalisation du Partenariat public-privé en un Partenariat privé-privé ; Opacité dans la gestion du bien public ; Transformation progressive de tout le patrimoine national en une propriété quasi privée où tous les secteurs productifs sont accaparés par Talon et son groupe ; Privatisations sauvages des entreprises publiques servant à garnir par rachat ou offre publique d’achat (OPA), le portefeuille privé de Talon et Compagnies (SODECO, SDI, DFA (coton),  Port sec d’Allada, Benin Control (PVI), main basse sur le domaine de l’Etat..) ;Emprunts obligataires effectués dans l’opacité totale  servant en priorité à régler les affaires personnelles de Talon plutôt qu’à payer les privés, créanciers de l’Etat qui attendent toujours… ; Marchés de gré à gré illégaux au profit du Président Talon et de son sérail avec le placement à tous les postes de commande d’éléments de son clan entravant ainsi les investissements des opérateurs économiques nationaux et même internationaux ;
Au plan administratif : Désarticulation de la fonction publique et sa transformation progressive en une Administration d’Entreprise avec des cabinets privés de consultants à ordre ; Débarquement de personnes étrangères, sous prétexte que le Bénin est un "désert de compétences",mise en place d’une véritable légion étrangère qui gère désormais notre administration et payée grassement hors grille aux frais du Trésor public pendant que notre jeunesse est plongée dans le chômage généralisé ; Précarisation accentuée des emplois publics et privés au Bénin ; Clientélisme dans la promotion et nomination des cadres et agents.
Au plan judiciaire : Tentative de soumission des magistrats aux injonctions du Chef de l’Etat, tentative de remise en cause de l’indépendance de la justice ;
Au plan social :  Option du "tout privé" et de "l’Etat minimum" ; Multiplication des barrières à l’accès des enfants des pauvres à l’instruction ; Aggravation des conditions d’accès des pauvres à la santé ; Fermeture des entreprises publiques notamment dans le secteur rural avec licenciement et mise à la porte de milliers de travailleurs sans solution de rechange ; surtout destruction massive des moyens de survie des petits producteurs à travers l’opération de déguerpissement (sans aucune mesure d’accompagnement),envoyant de nombreux citoyens(jeunes, pères et mères de famille) à la famine et à la mort certaine ; Véritable politique antisociale et de gangstérisme d’Etat entraînant une grave crise économique et sociale  qui frappe aujourd’hui notre pays de plein fouet.
Attendu que pour constitutionnaliser toute cette politique autocratique, d’impunité, d’apatridie et de ruine des populations, le pouvoir de Patrice Talon, lance au forceps son projet de Constitution comptant sur la corruption d’un Parlement vénal,acquis à sa cause par des menaces et des achats de conscience à coup de millions selon les aveux de Maître Adrien Houngbédji de l’existence de "télécommandes non vertueuses", les récentes dénonciations de la Doyenne d’âge et  du député Basile Ahossi;
Vu toutes les protestations contre une réécriture de la Constitution qui établissait une nouvelle Constitution (43 articles modifiés sur 160 et 15 dispositions nouvelles) sans implication du peuple et en dehors de lui ;
Vu la détermination de notre peuple, la levée des démocrates et patriotes dans toutes les couches à l’intérieur comme à l’extérieur du pays et l’importante contribution du Front pour le Sursaut Patriotique qui ont mis en échec un dessein aussi funeste ;
Vu les succès déjà remportés par ce Front - le plus large ayant jamais existé dans notre pays depuis 1960 - et l’accueil enthousiaste qu’il suscite dans le peuple.
Décident
Du maintien et de la poursuite de l’alliance de combat dénommée Front pour le Sursaut Patriotique (FSP) et se donnent la présente Charte devant servir de base à leurs actions.
En vertu de quoi ils s’engagent à :
1°- Se battre ensemble pour la préservation des acquis démocratiques contre toutes atteintes aux libertés fondamentales et toutes velléités de restauration de l’autocratie ;
2°- Se battre pour la préservation du patrimoine national, contre tout accaparement par les dignitaires du pouvoir, toute désarticulation de la Fonction publique avec ses corollaires : privatisations, externalisations, licenciements massifs ;
3°-Lutter activement pour éradiquer l’impunité, se battre pour la transparence dans la gestion du bien public et soutenir les initiatives du contrôle par les travailleurs et les citoyens de cette gestion, œuvrer pour que les criminels politiques et économiques déjà identifiés soient punis, et les victimes réhabilitées et dédommagées ;
4°- Se battre contre le pouvoir autocratique de Patrice Talon pour sa politique d’atteintes graves aux libertés démocratiques, de mafia,d’accaparement du patrimoine national à des fins personnelles, de destruction de la fonction publique, de chômage pour les jeunes, de privatisation de tous les secteurs et de famine pour la population; de protection des criminels politiques et économiques et d’impunité et, enfin pour sa politique d’isolement de notre pays au plan diplomatique.
5°-Œuvrer pour le rassemblement de toutes les forces politiques et sociales pour la tenue des Etats Généraux du Peuple en vue d’un pouvoir patriotique et de probité.
Dans l’immédiat, les Signataires s’engagent à :
-          Œuvrer pour la levée des mesures contre les mass médias (Sikka-Tv, E-télé, Le Béninois Libéré, etc.) et l’accès de tous aux organes de service public ;
-          Se battre pour l’indemnisation et le relogement des populations déguerpies ;
-          Se battre contre la privatisation des universités publiques, des centres de santé publics, pour la revue de la carte universitaire ;
-          Œuvrer pour le retour dans le patrimoine de l’Etat de toutes les activités douanières et portuaires et s’opposer par tous les moyens au retour du PVI- Bénin Control de Patrice Talon-Boko Olivier et consorts ; la fin des marchés de gré à gré illégaux au profit du clan présidentiel ;
-          Se battre pour le retour des entreprises publiques privatisées dans le domaine de l’Etat notamment agricole (SONAPRA, ONS, ONASA, CAIA, CARDER, etc.) et la restitution du domaine arbitrairement acquis par le Chef de l’Etat ;
-          La sanction des auteurs des crimes et scandales ICC-Services, Maria-Gléta, Assemblée Nationale, PPEAII, Machines agricoles, Dangnivo Pierre Urbain, dame Sohoudji Agbossou Bernadette,  etc.
Les organisations signataires gardent leur autonomie politique et organisationnelle.
La présente Charte sera complétée par un Règlement intérieur qui précisera les organes de fonctionnement et le mode de financement des activités du Front ainsi que les droits et devoirs des membres.
Fait à Cotonou le 20 avril 2017

M.K.