vendredi 24 février 2017

« Sabbat Nazaire ne maîtrise pas ce qui se passe à Banamè », dixit Kim Azas

Dans le cadre d’une interview qu’il a bien voulu nous accorder


Kim Azas est une star béninoise du reggae qui, bien que vivant en Allemagne, suit de près l’actualité au Bénin. Fidèle de la Très sainte église de Jésus-Christ relevant de la Mission de Banamè, il adresse une mise au point à l’artiste Sabbat Nazaire qui a toujours critiqué cette confession religieuse. Kim Azas n’oublie pas de lever un coin de voile sur son nouvel album, ’’Fifa’’.
Kim Azas
Journal Le Mutateur : Bonjour Kim Azas. Vous êtes un artiste reggaeman béninois très connu qui, depuis quelques années, évolue en Allemagne. Vous avez eu vent des propos de votre confrère et collègue, Sabbat Nazaire, sur la Mission de Banamè et, c’est dans ce contexte que vous avez senti le besoin de réagir. Que vous suggère alors le combat que mène Sabbat Nazaire contre la Mission de Banamè, contre Dieu Esprit-Saint Qui a pris chair ?

Kim Azas : Avant de s’engager dans ce genre de combat, Sabbat Nazaire a dû longuement réfléchir ou il a dû être blessé quelque part. Je ne connais pas les raisons de son comportement. Le rasta prône souvent la paix. Je crois que ce combat n’engage que lui, pour avoir choisi ce camp de critiqueur perpétuel, parce qu’il ne faut pas se réveiller d’un jour à un autre pour dire : « Je combats une idéologie, une religion ou des propos bibliques, quelque part ».
Nous, la chance que nous avons, c’est que nous avons la possibilité d’aller vers la presse, nous avons la possibilité de parler, sur le plan international, pour que les gens nous écoutent. Et, nous éveillons les consciences, nous sommes les leaders des sans-voix ; certains propos ne doivent pas être vraiment des propos qu’on doit tenir, en tant que musiciens, parce que Bob Marley n’a jamais parlé de christianisme céleste ou bien de vaudou, de prendre position par rapport à la religion, il a toujours parlé de choses qu’aujourd’hui, nous retrouvons sur notre route tout le temps. Donc, il a toujours donné des leçons aux gens, il a toujours parlé de tout ce qui se passe dans la vie, mais il n’est jamais entré dans une religion pour dire que telle est fausse et que telle autre n’est pas bonne.
Ce que j’ai écouté de Sabbat Nazaire, c’est comme s’il a le pouvoir de la religion sur les autres, on a l’impression de le voir détenteur de la vérité absolue, et que personne ne doit le contredire. Et, moi, je dis : ce que j’ai écouté de Sabbat Nazaire, il a été très vite en besogne, il n’a pas réfléchi, parce que c’est des milliers de fidèles qui vont à Banamè et, c’est pas des bêtes, c’est des juristes, des professeurs, des policiers, tous ceux qui y vont ont choisi d’adorer leur Dieu Qui est l’esprit incarné en Parfaite, qui est Daagbo. Pour moi, ces fidèles, y compris moi, c’est toute la classe sociale qui va là-bas, et chacun a choisi sa voie.
Notre cité est composée de beaucoup de religions. Si, moi, en tant qu’artiste qui ai la chance de pouvoir parler dans les télés, que je me lève pour dire que telle religion n’est bonne, c’est comme si je suis en train de mettre du feu dans la cité ; je ne trouve pas ça normal. En tant que reggaeman ou en tant que musicien, il faut faire sa musique et on peut y parler de choses, mais pas atteindre la religion des gens, parce que c’est très sensible ; ce côté-là, il ne faut pas aller très vite sur ce plan, parce que c’est des trucs que Sabbat Nazaire ne connaît pas, puisqu’il ne maîtrise pas ce qui se passe à Banamè.
Pour moi, ce qui se passe à Banamè, c’est que c’est Dieu Qui a pris chair. Et, Dieu a pris chair pour ce petit pays qui n’est rien du tout. Si, demain, ce Sabbat Nazaire qui dit que Dieu l’Esprit-Saint est une sirène, et s’il se retrouve devant ce même Dieu Qu’il dit ne jamais voir, et qu’il se révèle que c’est ce Dieu Qui a pris chair au Bénin, qu’est-ce qu’il va faire ? Donc, cela veut dire qu’il va perdre sa crédibilité si tant est qu’il en a … Ce n’est pas bon ; il ne faut pas tout de suite aller vers les religions ; toute personne dans la cité a sa religion et, c’est ça qui forme le Bénin. Donc, comme  on le dit, c’est un pays laïc, chacun est libre de faire sa religion, mais quelqu’un ne va pas se lever pour dire : « Ah là, c’est du démon, ici, c’est la sirène … ». Je trouve que ce n’est pas bien. Si on travaille comme ça ou bien, si on évolue dans ce sens, ça veut dire qu’on est en train de détruire notre propre Bénin que nous tous, nous aimons.



Parlons un peu de votre expérience personnelle de la Mission de Banamè. Comment cette mission s’est-elle révélé à vous, de manière concrète ?

Moi, à l’époque, depuis que je suis né, mon père et ma mère m’ont amené à l’église. Donc, j’étais un catholique fervent. Et, à côté de cela, j’avais des amis qui étaient des adeptes du vodoun, des magiciens, des musulmans, des marabouts, … Ce sont des gens que j’ai rencontrés sur mon chemin de vie et, quelque part, il y a des moments où nous tous, on a déraillé, on est partis vers le vodoun, … Chacun avec son histoire.
Moi, ce que j’ai vu à Banamè, c’est qu’on n’y fait plus de sacrifices, et que j’arrive dans un coin saint, sur une colline sainte, que je prie et que tout ce que je demande, je le reçois. A Banamè, j’ai retrouvé une église où l’amour est partagé entre les fidèles. En cas de persécution occulte, Dieu l’Esprit-Saint nous a appris à nous défendre, à nous protéger. Je trouve que Banamè est dans une simplicité qui dérange, parce que je ne peux pas comprendre qu’un prêtre qui me donne la communion, que ce même prêtre a un pratiquant de vodoun derrière ; je ne peux pas comprendre ça. Ou bien, un prêtre qui me donne la communion est un franc-maçon. Qu’ils nous disent que l’église catholique est franc-maçon, je serai prêt, je vais m’adapter. Je vais me dire : « Bon, ok, on est francs-maçons … » et, ça passe quoi ! Il ne faut pas mélanger les choses et, c’est ça que j’ai vu de ce qui se passe dans mon église. Je trouve que la Mission de Banamè interdit tout ça là ; elle dit quoi ? « Aimez-vous les uns les autres, ne pratiquez plus tout ce qui ne conjugue pas Jésus-Christ, le fils bien-aimé de Dieu Qu’il a envoyé ici, ce même fils qui était venu et qu’on a tué ; on ne l’a jamais cru. Donc, si son père est arrivé aujourd’hui, n’allez pas très vite en besogne, attendez et dites une chose : « On ne sait pas ce qui se passe là-bas ».
Je connais des amis qui sont des intellectuels, et qui ont entendu parler de Banamè mais qui se sont tus. Je connais des artistes comme Stan Tohon, comme Danialou, comme Nel Oliver, qui ne sont jamais partis à la télé pour parler de quoi que ce soit, parce qu’ils sont chacun, dans leur coin, font leur musique pour plaire au peuple.
Moi, avec mon expérience, je n’ai pas peur de le dire : je sais que c’est Dieu Qui a pris chair et je me sens à l’aise quand je vais à Banamè. Que les gens aiment ma musique ou qu’ils ne l’aiment pas parce que je vais à Banamè, rien ne me dérange ; ma musique se vend ailleurs et, je ne me plains pas.



Pouvons-nous connaître votre dernier album qui est intitulé ’’Fifa’’ ?

’’Fifa’’ veut dire ’’La paix’’. Pourquoi ’’Fifa’’ ? Parce que j’ai vu que nous traversons une période où on a eu un nouveau Président qui est sur une démarche de faire changer les choses ; des choses qu’on vivait à une certaine époque, il a envie de les faire changer. C’est pour cela que je me suis dit qu’il fallait que j’écrive une chanson qui parle de la paix dans mon pays et qui dit : « Soyons ensemble avec le Gouvernement pour que les choses puissent aller de l’avant ». Dans cette chanson, je chante ’’fifa’’, la paix pour mon pays. Les élections sont finies et, la main dans la main, nous allons conduire le Bénin vers un avenir meilleur.



Vous aviez l’impression que le Bénin n’était plus en paix, vous qui vivez en Allemagne ?

Oui, parce qu’à l’époque, j’ai senti que ce n’était pas ce que je voulais ; cela avait très bien commencé, j’avais même écrit une chanson pour Yayi Boni ... Donc, avec le temps, j’ai constaté que mes frères et mes sœurs n’étaient plus en sécurité et, les choses n’allaient pas comme on le voulait, tout le monde se plaignait, dans ce pays ; on l’a suivi sur le net. Je savais qu’il y avait une instabilité qui est en train de se résorber ; je vois qu’il y a un grand changement dans le pays et que les choses vont d’une autre manière. Je suis sûr que, d’ici peu de temps, le Bénin va changer. J’y crois beaucoup.



’’Fifa’’ comporte combien de titres ?

’’Fifa’’ comporte six titres dont deux chansons en anglais, qui touchent un peu le Nigeria ; les quatre autres chansons sont, notamment, en fon : ’’Fifa’’, ’’Gbèto’’. Il faut écouter l’album pour les apprécier.



Avez-vous, sur cet album, une chanson dédiée à la Mission de Banamè ?

Bien sûr. ’’Gbèto’’ parle un peu de comment on est, nous, hommes et, dans la deuxième partie de la chanson, j’évoque la manière dont le monde est en train de changer, dont la lumière est venue dans notre pays et qu’un jour, elle va l’éclairer et que les choses vont changer d’une autre manière. Donc, je ne parle pas directement de Banamè, mais d’une lumière.



Où pouvons-nous trouver cet album, aujourd’hui ?

J’ai laissé cet album aux Etablissements ’’Bon berger’’, sis quartier Ganhi, hangar n°21, en face de la Société ’’Delmas’’. Le contact de cette boutique, c’est le 97162794.



Avez-vous des vœux pour la population béninoise, en général, et pour les fidèles de Banamè, en particulier ?

Pour les frères du Bénin, j’envoie toujours un message de ’’One love’’ ; nous, en tant que rastas, c’est dans ça qu’on est, on prône l’amour ; je demande à tous les Béninois de se solidifier, en ce moment très dur qui les dérange un peu, là où on casse les choses ; on est en train d’arranger le pays, il est vraiment en chantier et, il ne faudrait pas qu’à travers ces moments-là, on se sépare. La main dans la main, on peut conduire ce Bénin ; qu’ils aient du courage et qu’ils aient confiance au nouveau Gouvernement et, tout ira bien.
Pour les fidèles de Banamè, qui sont mes frères spirituels, je leur dis d’avoir toujours du courage et de prôner l’amour, pour que, même si on les embête, même si on les regarde d’un mauvais œil, qu’ils aient du courage et qu’ils donnent de l’amour à tous ceux qui auront, envers eux, ces mauvais comportements.
  

Propos recueillis par Marcel Kpogodo

jeudi 9 février 2017

Gabriel Laurex Ajavon : « [ Il faut] contrer Patrice Talon, dans sa volonté d’asphyxier les Béninois »

Dans le cadre d'une interview de l'ancien candidat à la présidence de la République, sur la gestion de Patrice Talon, après 10 mois de pouvoir


Dix mois après son accession à la magistrature suprême, le Président Patrice Talon est à l’œuvre pour l’exécution de son plan d’actions. A l’épreuve du pouvoir, ses initiatives et ses choix politiques ne font pas l’unanimité. Ainsi, l’ancien candidat à la présidence de la République, Gabriel Laurex Ajavon, frère aîné de Sébastien Ajavon, qui a bien voulu répondre aux questions de notre Rédaction, s’est consacré, en matière de son regard sur les 10 mois au pouvoir du Chef de l’Etat, au pilonnage de l’action gouvernementale, de même qu’il s’est ouvert sur certaines coulisses de la dernière élection présidentielle, au sein de la Coalition de la Rupture, ayant facilité l’arrivée au pouvoir de Patrice Talon qui ne serait donc pas aussi irréprochable, au point de vue du financement du second tour de la présidentielle …

Gabriel Laurex Ajavon
Journal ’’Le Mutateur’’ : Bonjour à vous, M. Gabriel Laurex Ajavon. En tant qu'ancien candidat à l'élection présidentielle des 6 et 20 mars 2016, au Bénin, comment appréciez-vous la gestion du Président de la République, Patrice Talon, surtout que demain, mardi 6 février 2017, il totalisera 10 mois au pouvoir ?

Gabriel Laurex Ajavon : J’avais eu à parler de cette gestion le 19 juin 2016, sur une radio de la place. Et, je disais, à l’époque, déjà, que le pays était très mal géré. Là, on va de mal en pire, tout se dégrade : la filière des véhicules d’occasion est à terre, alors qu’il aurait fallu peut-être réduire les taxes d’exportation pour qu’elles ne pénalisent pas la chute du Naïra. Mais, on n’a rien fait ; aujourd’hui, il n’y a plus rien. Plus de 2 mille Libanais sont déjà partis du Bénin ; c’est un manque-à-gagner pour l’Etat ! Moi, je dis : on perçoit chez l’usager près de 400 mille ; à peine 200 mille vont dans la caisse de l’Etat, le reste, c’est des redistributions de la Ségub (Société d’exploitation du guichet unique du Bénin, Ndlr). On aurait pu amputer les redistributions-là de moitié pour que les Nigérians continuent à arriver, pour qu’on maintienne au moins les 200 mille qui vont dans la caisse de l’Etat. Mais, je ne sais pas si c’est volontairement ou involontairement qu’on a voulu tuer cette filière qui nourrit quand même des milliers de Béninois.
On fait des contrats de marché de gré-à-gré, à l’aéroport, partout. On gère le Bénin comme l’on gère une Sarl (Société à responsabilité limitée, Ndlr), même pas comme une Sa (Société anonyme, Ndlr), mais comme une Sarl. Les étudiants sont fâchés, à juste titre, parce qu’ils doivent payer maintenant des inscriptions dont ils n’avaient l’habitude, et ils ne disposent plus de la liberté d’association. Et, dans le même temps, on annonce la gratuité des enregistrements aux Domaines. Je vous donne un exemple simple : si l’enregistrement aux Domaines était de 12% sur les biens acquis, l’Etat aurait perçu, en plus des 900 et quelque millions que le Président Talon veut payer pour s’approprier le domaine de l’Etat, 12% de ce montant et, d’après les dires d’un cadre de l’Agence nationale de la propriété foncière, rien que ces taxes, ces recettes rapportent à l’Etat béninois, chaque année, plus de 50 milliards.
La gratuité de l’inscription des étudiants coûte combien par an ? Je pense qu’on prend des mesures qui ne favorisent que le Chef de l’Etat et son entourage, alors que le Bénin est un patrimoine commun ; c’est à nous tous et, partant de là, le Chef de l’Etat doit rendre compte. On ne peut pas gérer un pays comme l’on gère sa société.  



Voulez-vous dire que le Président de la République, depuis son accession à la magistrature suprême, n'a rien réussi ? Il y a, tout au moins, le Programme d’actions du Gouvernement (Pag) qui a été lancé le 16 décembre 2016 …

En tant que show, la présentation a été réussie, mais est-ce que c’est le show qu’on va bouffer ? C’est le show qui va nous nourrir ? Non. Il faut aller dans le Programme d’actions du Gouvernement. C’est bien beau, mais, quand on prend seulement le Budget général de l’Etat, pour l’année 2017, le Président va trouver les 2010 milliards où ? On calcule le risque avant de prêter à quelqu’un ! Le risque sur le Bénin, aujourd’hui, est élevé ; le Bénin ne peut pas lever des fonds à 1%. Donc, si le risque est élevé, le Bénin voudra même emprunter à 7% et il ne trouvera pas les fonds, parce qu’avant de prêter, il faut être sûr que celui qui emprunte a les moyens de rembourser.
Libérer l’espace public, c’est une bonne chose, mais il aurait fallu prendre des mesures d’accompagnement, parce que les pauvres, ils ont emprunté de l’argent dans les institutions de microfinance, ils ont des échéances à payer, ils vont les rembourser comment, maintenant que tout est détruit ?
Je pense que la plus grosse erreur qui ait été faite est que Talon a voulu gérer seul ; « une seule hirondelle ne fait pas le printemps ». On ne peut pas gérer sans humilité ; il faut être humble, écouter tout le monde. L’homme est une créature divine et, tout ce que Dieu fait est bon ; ça veut dire qu’il y a du bon dans chaque individu que nous sommes.



En affirmant que le Président de la République a voulu gérer seul, de quoi parlez-vous, M. Ajavon ?

Depuis son accession au pouvoir jusqu’à ce jour, je n’ai jamais échangé avec lui. Pourtant, j’étais membre de la Coalition de la Rupture ; on avait dit que M. Patrice Talon allait nous donner les moyens pour lui faire campagne au second tour ; il y en a qui ont reçu de l’argent de lui pour faire campagne mais, moi, je lui ai fait campagne avec mes propres sous. Cela, c’est quelque chose qu’il me doit et qu’il me paiera, tôt ou tard, parce que les preuves sont là que j’ai dépensé mon argent pour faire campagne pour lui ! Et, je ne suis peut-être pas seul dans le cas. Même les autres candidats, la lune de miel a duré combien de temps avec eux ? Moi, je n’ai pas été candidat pour être ambassadeur dans un pays ou pour être nommé ministre ; j’ai été candidat parce que je veux gérer ce pays et, je me suis préparé pour.



Face à toutes ces dénonciations, quelles solutions constructives proposez-vous, pour chacune des critiques faites ?

Je pars du fait que personne ne nous juge ; ce sont nos actes et nos paroles qui nous jugent. Si M. Patrice Talon dit qu’il pense d’abord à lui, c’est normal, c’est humain et, c’est légitime et, en parlant de la gestion de ses sociétés, d’accord ! Mais, en parlant de la gestion du patrimoine commun qui est le Bénin, ce n’est pas normal. Vous savez, la différence qu’il y a entre les occidentaux et nous, Africains, c’est que les occidentaux pensent d’abord à leur pays, à l’Etat, parce qu’ils savent qu’ils ne sont rien sans ce pays, que la force qu’ils ont vient de ce pays ; ils le font avant de penser à leur petite personne. Mais, les Africains, c’est des mange-petit ; ils ne pensent qu’à leur petit ventre, ils ne se soucient pas de leur pays, alors qu’ils ne sont rien sans ce pays.



Et, vous pensez sûrement que c’est le cas du Président Patrice Talon …

Si celui qui a financé sa campagne au second tour ne s’entend plus avec lui, si cette personne a failli se retrouver en prison pour quelque chose qu’il n’a pas fait, suivez mon regard, tirez la conclusion vous-même.



Que pourriez-vous faire pour donner une concrétisation à vos idées de développement, qui ne sont pas certainement celles du Gouvernement ?

Je pense que c’est une question de volonté, d’abord. Si M. Patrice Talon n’a pas la volonté de développer le Bénin, s’il veut juste devenir plus riche que Dangoté, je ne sais pas quoi lui faire, je ne serai pas utile pour lui. Mais, si c’est pour développer le Bénin à partir des ressources du Bénin, avec la participation de tous les Béninois, je suis prêt et, c’est faisable. Mais, comment vous pouvez imaginer que le Togo, à côté, qui fait la moitié du Bénin, a un port en eau profonde et qu’un navire de 25 mille tonnes ne peut pas accoster au Bénin, pourtant, on a près de 200 kilomètres de côte. Notre piste d’atterrissage ne fait que 2700 mètres, la piste de Lomé fait 3100 mètres ; c’est une question de volonté. On veut gérer le Bénin comme si c’était un héritage personnel, ça ne peut pas marcher, on a besoin de tous les Béninois pour développer ce pays, il faut être humble, il faut les écouter, il faut échanger avec eux.



Quelle est votre analyse concernant l’interdiction par le Préfet du Littoral, Modeste Toboula, de l’utilisation des lieux publics, pour la prière du vendredi ?

Est-ce qu’un homme, une créature divine, peut interdire qu’on adore son créateur ? C’est une question que je pose. Moi, je suis catholique fervent ; je suis, tous les matins, à l’église, parce que toute notre vie est action de grâces. C’est pourquoi, tous les matins, je vais rendre grâces à Dieu, pour lui confier ma journée, pour le remercier pour le sommeil qu’il m’a donné et pour mon réveil en bonne santé. L’homme qui interdit de prier sur la voie publique n’est pas quelqu’un qui est bien dans sa tête, parce que, s’il est humble, s’il n’est pas prétentieux, il saura que son réveil, le lendemain, n’est pas de sa volonté ; Dieu est toujours à sa place et, quand il nous donne un petit pouvoir, on pense qu’on peut se substituer à lui. L’homme ne sera jamais Dieu, l’homme restera toujours un homme au service des hommes, parce que Dieu l’a voulu ainsi.
   


Vous l’avez abordé un peu tout à l’heure : que pensez-vous de l'état actuel des relations entre Patrice Talon et votre propre frère, Sébastien Ajavon ?

Vous savez, moi, j’ai la crainte de Dieu, et, je ne sais pas mentir ; Sébastien Ajavon et Patrice Talon n’ont jamais été amis. Même si, à l’époque, Sébastien a eu des problèmes avec l’ancien Président, M. Yayi, c’est à cause de M. Patrice Talon. Donc, cela a été une alliance de circonstance et, moi, je savais que ça n’irait pas loin ; le 19 juin 2016, je l’avais dit sur une radio de la place : le seul langage que Patrice Talon connaît, c’est celui d’employés à employeur, il ne comprend pas le vocabulaire de collaborateur, il est le patron et, c’est fini ! Donc, ça ne pouvait jamais marcher et, ce n’est pas pour ça que M. Sébastien Ajavon ne va pas continuer à œuvrer pour le développement de ce pays. Nous, dans la famille Ajavon, nous avons toujours œuvré pour le développement de ce pays, pour le social ; parcourez tout le Bénin et demandez d’après notre maman. Nous, on a toujours été dans le social, parce que, quand Dieu vous donne, il ne faut pas croire que vous êtes quelque chose, c’est une faveur que Dieu vous a faite. Donc, en reconnaissance, vous devez lui rendre grâces en contribuant à l’évolution, à l’épanouissement de vos concitoyens.     



Le peuple béninois peut-il s'attendre à une alliance d'actions entre les deux frères Ajavon, surtout que le Chef de l'Etat semble désormais votre ennemi commun ?


Sébastien Ajavon sera toujours mon petit frère. Et, en tant que grand frère, même si, politiquement, on ne voit pas les choses de la même façon, mon soutien lui est acquis, sans conditions ; je le soutiendrai, en tant que grand frère, dans tous les autres domaines. Mais, quand il s’agira de la politique, il va falloir qu’on arrondisse les angles, pour qu’on voie ensemble ce qu’il est possible de faire et ce qui n’est pas possible.



Qu'est devenue la coalition de la Rupture à laquelle vous avez appartenu avec bon nombre d'autres anciens présidentiables ?

Vous savez, parmi les 33 candidats, il y en a qui ont été candidat, juste pour accepter un poste d’ambassadeur ou un poste ministériel ou un poste de Dg dans une institution mais, moi, je ne peux pas parler à leur place ; je peux juste dire que, depuis mon intervention sur une radio de la place, le 19 juin 2916, moi, je ne fais plus partie de cette Coalition, parce que, quand vous faites de la politique, il faut pouvoir dire la vérité ; quand vous ne parlez pas au bon moment, après, vous n’êtes plus audible. Moi, je veux avoir un langage de vérité, un langage franc avec les Béninois : tout ce que j’avais dit, le 19 juin, se réalise. J’avais dit que 90% des Béninois étaient mécontents de Patrice Talon ; aujourd’hui, quand j’échange avec les gens, on me dit : « Ah, tu avais raison, tu avais raison ! ». Non, ce n’est pas que j’avais raison, j’aurai toujours raison, parce que vous ne pouvez pas trouver le bon remède si vous n’avez pas le bon diagnostic. Et, les Béninois ne veulent pas faire un diagnostic et, comment voulez-vous qu’ils trouvent le bon remède ? Il faut faire une analyse objective de la situation pur pouvoir trouver une bonne solution.  



M. Ajavon, concernant les promesses qui avaient été faites au sein de la Coalition de la Rupture, pendant le second tour de l’élection présidentielles, pouvons-nous revenir sur les autres assurances qui avaient été données aux présidentiables par Patrice Talon et qui n'ont pas été respectées ?

L’aspect pécuniaire, l’aspect financier, ce n’est pas le plus important ; le plus important, c’est gérer ensemble. Mais, il y en a beaucoup qui se sont contentés de l’aspect financier parce qu’ils ne peuvent rien gérer, cela les engage et, ils en répondront, un jour, devant les Béninois.



Serez-vous encore candidat à l'élection présidentielle en 2021?

Pourquoi vous, les journalistes, aimez-vous poser ce genre de questions ? Le fauteuil présidentiel n’est pas pour moi une obsession et, on n’a pas forcément besoin d’être Président de la République avant de contribuer au développement de notre pays, le Bénin ; vous l’avez vu avec mon frère qui, tout en étant un simple citoyen, a construit, entre autres, des modules de salles de classe, un complexe pour la formation de jeunes footballeurs. Nous, les Ajavon, nous sommes comme ça ! Donc, comme vous le voyez, 2021 est encore très loin ; l’essentiel, aujourd’hui, est de contrer Patrice Talon, dans sa volonté d’asphyxier les Béninois, à son seul profit : c’est mon cheval de bataille immédiat.



Comment le peuple béninois peut-il définir votre identité politique, actuellement ?

Il n’y a pas de miracle. Aujourd’hui, le monde est devenu un petit village ; Obama met un parfum à Washington, vous avez instantanément l’odeur, ici, au Bénin, mais les hommes politiques ne l’ont pas compris, de même que les occidentaux, ils ne savent pas qu’aujourd’hui, on ne peut plus gérer comme il y a trente ans, comme il y a vingt ans. En effet, il n’y a rien de caché sous le soleil. Concernant mon identité politique, je suis social-démocrate ; la démocratie, sans le social, est vouée à l’échec.



Actuellement, peut-on dire que vous êtes de la mouvance présidentielle ou de l’opposition ?

Je suis de l’opposition et, ce n’est pas le cas de tous ceux qui ont été aux dernières élections ; je suis de l’opposition, parce que tout va de travers et, il faut avoir le courage de le dire.



Avez-vous pris des initiatives pour faire connaître vos idées au Président Talon, pour lui faire connaître votre déception, votre désillusion ?

Il a mon numéro de téléphone, je n’en ai jamais eu deux, j’en ai un seul et, il l’a. Moi, je n’ai pas le sien. Donc, si quelqu’un doit appeler l’autre, c’est lui qui doit m’appeler.



Au sein de la Coalition de la Rupture, ne parveniez-vous pas à le joindre ?

En dehors des réunions, on a eu à parler une fois, au téléphone, parce que je voulais le voir pour une information et M. Sacca Lafia l’a appelé, puis il m’a passé le téléphone, on a parlé.


Et, c’était la seule occasion d’échanges avec le candidat qu’était Patrice Talon ?

Oui, parce que je n’ai pas à courir après lui pour parler du Bénin, pour trouver des solutions, pour la gestion commune ; c’est à lui de m’appeler et, en tant que Béninois, j’aurai l’obligation de me mettre à sa disposition pour parler du bien commun qu’est notre cher et beau pays, le Bénin.



Comme le Président ne vous appelle pas, ne serait-il pas approprié que vous preniez l’initiative de le joindre, quitte à savoir qu’en son temps, vous auriez fait tout ce qui était possible pour recoller les morceaux entre vous ?

Non, vous savez, je suis très humble mais, j’ai ma fierté aussi. J’ai été présidentiable comme lui. Je ne vais pas courir après Patrice Talon pour qu’on pense que c’est pour lui prendre de l’argent ou quoi que ce soit. J’ai 55 ans, je n’ai jamais fait de marchés d’Etat, je n’ai jamais travaillé pour quelqu’un, dans ma vie, et j’ai un train de vie qui est au-dessus de celui de la moyenne des Béninois, donc, je n’ai pas à courir après les gens.



Quels sont vos projets d’ordre politique, à court et à moyen termes ?

Parcourir le pays, échanger avec tous les Béninois. 



Avez-vous des vœux pour la nation béninoise ?

Je voudrais dire aux Béninois, à mes frères, qu’on est bénis de Dieu, qu’on a le Nigeria à côté qui fait plus de 180 millions d’habitants, qu’on a le Niger et le Burkina qui sont enclavés, qu’on a près de 200 kilomètres de côte, qu’il faut qu’on se comprenne, qu’on s’asseye et qu’on discute ; c’est seulement comme ça qu’on pourra développer ce Bénin, parce qu’on a tout pour réussir, mais nous ne voulons pas réussir parce qu’on ne pense qu’à nos ventres ; on ne pense pas à ce pays, à cette terre, à cette nation qui nous a tout donné.


Propos recueillis par Marcel Kpogodo

mercredi 8 février 2017

Les mises au point de Dieu Esprit-Saint Daagbo

Dans le cadre de  la messe d’action de grâces à la Mission de Banamè
(Son Eternité Daagbo a présenté Ses condoléances aux familles éplorées à la suite de la cérémonie de purification)


Le samedi 4 février 2017 s’est déroulée à Sèkandji, à l’est de Cotonou, une grande messe d’action de grâces à laquelle ont participé des dizaines de milliers de fidèles de la Très sainte église de Jésus-Christ, relevant de la Mission de Banamè. Cet office religieux a été dirigé par le Pape Christophe XVIII, et a connu la présence effective de Dieu Esprit-Saint Daagbo, le Créateur du ciel et de la terre. En marge de cette manifestation, Son Eternité Daagbo a tenu un enseignement qui lui a permis de remettre les pendules à l’heure concernant plusieurs questions faisant l’objet d’intoxication. Il n’a pas manqué, entre autres, de présenter Ses condoléances aux familles des disparus enregistrés à l’issue de la cérémonie de purification de la nuit du vendredi 27 au samedi 28 janvier 2017.

Daagbo, au cours de Son enseignement
« Les portes des cieux sont ouvertes et vous détenez le passeport du Royaume des cieux ! ». Ainsi s’est exclamé Dieu Esprit-Saint Daagbo, en débutant Son enseignement, à l’issue de la messe d’action de grâces, qui s’est déroulée le samedi 4 février dernier, à Sèkandji, dans le cadre de la victoire massive des fidèles de la Très sainte église de Jésus-Christ, à la cérémonie de l’examen blanc, avec un pourcentage de 84%.
Consécutivement à cette annonce, Son Eternité Daagbo a évoqué la joie profonde qui était la Sienne, face à cette bonne nouvelle. Selon le Dieu Créateur de l’humanité, la cérémonie de l’Examen blanc, qui a eu lieu dans la nuit du vendredi 27 au samedi 28 janvier 2017, a permis de trier le bon de l’ivraie, ce qui L’a amené à rappeler Son amour pour Ses enfants, qu’ils soient Daagbovi ou non, les Daagbovi étant les fidèles de la Très sainte église de Jésus-Christ.

Un aperçu du Clergé de la Mission de Banamè
Par ailleurs, Daagbo a montré ne retenir aucune colère contre ceux qui L’insultent, vu qu’à en croire Ses propos, un géniteur a toujours des enfants dont certains sont bons et d’autres, mauvais. Ainsi, abordant la question relative aux personnes décédées à Porto-Novo, à l’issue de la cérémonie de l’Examen blanc, Son Eternité Daagbo a d’abord présenté Ses condoléances aux familles éplorées, attirant l’attention des dizaines de milliers de fidèles ayant fait le déplacement de la messe d’action de grâces sur le fait que Son amour s’étend à tous Ses enfants, qu’ils soient partisans de la Mission de Banamè ou pas, ce qui L’a amené à déplorer ces décès et à faire comprendre que ce qui s’est passé à Porto-Novo devrait permettre à tous ceux qui seraient encore tentés de  mettre à l’épreuve le Dieu Créateur du ciel et de la terre de tirer la leçon selon laquelle la Très sainte église de Jésus-Christ ne ressemble aucunement aux autres confessions religieuses au sein desquelles les sorciers s’épanouissent en toute quiétude. « On a dit que j’étais une petite fille et ils ont voulu Me tenter. ’’Les mêmes causes produisent les mêmes effets’’ », s’est indigné Daagbo, avant de conclure, montrant une profonde impartialité : « Si les Daagbovi font la même chose, ils écoperont des mêmes conséquences ». « La comédie dans les autres religions n’est pas valable à Banamè », a renforcé Son Eternité Dieu Esprit-Saint. Et, revenant sur ces décès, Daagbo a rappelé : « Ils ne sont pas morts pour leur foi en Banamè, mais pour leur foi en la sorcellerie ».



Diverses autres préoccupations

Dans Son enseignement, Dieu Esprit-Saint Daagbo a abordé d’autres sujets de grand intérêt, notamment, les exactions dont les Daagbovi sont quotidiennement victimes. « Dieu est parmi vous gratuitement et, les gens vous en veulent pour cela, ce qui les amène à vous faire subir toutes sortes de maltraitances ; cela vous honore », a-t-Il félicité, avant de Se faire menaçant : « Les auteurs de ces exactions seront punis ; ils le paieront ».
Evoquant l’actuel Président de la République, Patrice Talon, Daagbo a fait ressortir ses nombreuses qualités : « C’est un homme équilibré et lucide, c’est un vrai Président », s’est-Il confié, avant de continuer : « Il sait où se trouve la vérité ou le mensonge ». Ensuite, Il a rassuré l’énorme assemblée de Daagbovi qui L’écoutaient : « Soyez patients et patients, laissez-les, il nous rendra justice ». Attirant l’attention sur le dextérité de l’homme d’Etat, Son Eternité Daagbo a affirmé : « Talon n’est pas de Banamè, mais du Bénin, il n’a pas de parti pris ; si Banamè a tort, le Président le dira ».
S’adressant à l’ensemble des Béninois, Daagbo leur a lancé un message vibrant : « Ce n’est pas l’encens ni les bougies leur problème, mais, tout simplement, Banamè ! Ce nom provoque colère et indignation », avant de les avertir fermement : « Béninois, calmez-vous, sinon vous allez mourir sans voir la fin de Banamè ; vous allez contracter la tension ou une affection cardiaque et en mourir gratuitement ». « Pourquoi tant de haine ? Pourquoi tant d’acharnement ? », a fini par S’interroger Daagbo.  

Vue partielle de la foule présente
Ces questions ont servi de transition à Son Eternité pour revenir sur les événements de Goho, à Abomey, le 8 janvier 2017. Il s’est indigné des cruels traitements dont les Daagbovi ont été victimes, aussi bien de la part des jeunes de Djimè que des forces de l’ordre. Dieu Esprit-Saint S’est alors appesanti sur le sort plus que méprisable et douloureux qui a été faits aux fidèles chargés de sécuriser les cellules, suite à la menace de leur attaque par les jeunes d’Abomey. « C’est un sacrilège ! », s’est-Il vivement exclamé. Aussi, Daagbo a prodigué des conseils à Ses enfants, les exhortant à ne pas développer un complexe de supériorité par rapport aux autres Béninois, et à respecter les lois du pays : « Vous êtes des citoyens béninois comme tous les autres, agissez donc selon la loi, selon la justice, soyez prudents comme le serpent et candides comme la colombe ». « Ne tombez pas sous le coup de la loi, parce que vous n’aurez pas la même chance que ceux qui ne sont pas Daagbovi et qu’on épargne des rigueurs de cette loi », a-t-Il averti. Closant Son propos, Son Eternité Daagbo a instruit Son auditoire à éviter les surcharges, lors des voyages, sur tous les types de véhicules, et à se préoccuper, pour ceux d’entre eux qui possèdent des véhicules, de toujours se munir de leurs pièces, avant d’aboutir à une consigne très ferme leur demandant de ne pas répondre aux provocations. Concluant sentencieusement son propos, Daagbo a lancé : « La victoire de Banamè, c’est dans le temps ».

Ramane Aïsso

Selon Daagbo : « Ceux-là qui sont morts, Je ne pense pas qu’ils soient des Daagbovi … »

Propos tenus dans le cadre de la clarification de Dieu Esprit-Saint Daagbo sur les décès à Porto-Novo après la cérémonie de l’Examen blanc


En marge du déroulement de la messe d’action de grâces, organisée par la Mission de Banamè, le samedi 4 février 2017, pour les fidèles de la Très sainte église de Jésus-Christ, Dieu Esprit-Saint Daagbo S’est confié aux journalistes, détruisant les intoxications créées de toutes pièces et ventilées pour semer la confusion et ternir l’image de cette institution religieuse.

Dieu Esprit-Saint Daagbo, au cours de l'interview accordée aux journalistes

Journal ’’Le Mutateur’’ : Veuillez vous présenter …

Dieu Esprit-Saint, Daagbo : Les fidèles de Banamè M’appellent ’’Dieu Esprit Saint’’ ; ils M’appellent ’’Daagbo’’, ce qui veut dire ’’Grand Papa’’.


Vous venez de dire une messe d’action de grâces, après un exercice d’assainissement. Concrètement, quelle est la quintessence de cet exercice ?
C’est une cérémonie qui ne concerne que les Daagbovi et, ceux qui ont déjà entendu parler de Banamè savent que c’est Dieu Esprit Saint Qui a pris chair, pour combattre le mal et, surtout, la sorcellerie. Donc, dans ce combat, au fil des années, nous avons constaté qu’il y en a qui viennent tester Banamè, pour voir quel est le pouvoir qu’ils utilisent là. Donc, il y a des curieux parmi les Daagbovi ; il y en a aussi qui sont sorciers. De plus en plus, nous remarquons que beaucoup de sorciers sont en train d’infiltrer le milieu des Daagbovi, ils sont sur nos paroisses, ils assistent à nos manifestations et à nos célébrations, et ils sèment pas mal de désordre et de confusion, surtout de confusion.
Comme c’est un combat contre le mal, contre la sorcellerie, nous ne pouvons plus tolérer que la sorcellerie règne en notre propre sein. Et, il fallait assainir un peu le milieu, et faire un calcul exact de qui sont vraiment les Daagbovi et qui sont les non-Daagbovi, qui sont ceux qui, vraiment, adorent Daagbo, qui sont dans la Mission de Banamè. Donc, on a invité les Daagbovi à une série de neuvaines, qui a commencé le 18 janvier 2017. Et, les Daagbovi devraient se retrouver les soirs, à partir de 00 heure et prier pendant 30 minutes, du 18 au 26 janvier ; ils allument une bougie, ils prient et ils mettent de l’encens sur la braise, on leur a demandé de faire des louanges. C’est des recommandations qu’on leur a données ; on ne peut pas tout expliquer ici.
Après les neufs jours de préparation qui précèdent la grande cérémonie du 27, ce 27 janvier, cela devait commencer à 00 heure et finir à 2 heures du matin. Donc, on a demandé aux Daagbovi de couvrir tout ce qui est miroir, chez eux. Vous, vous n’êtes pas dans le monde des ténèbres, sinon, on devait expliquer certaines choses, mais Je ne veux pas entrer dans les détails. Si on leur a demandé de couvrir les miroirs, c’est parce que nous savons que le diable, les sorciers utilisent les miroirs pour atteindre les gens. Donc, pour que le mal ne puisse pas interférer dans leur exercice, nous leur avons demandé, à leur séance de prière, de couvrir tout ce qui est miroir.
Mais, malheureusement, les gens disent partout qu’on leur a demandé de fermer hermétiquement les fenêtres et les portes, alors que, naturellement, quand on veut dormir la nuit, on ferme les portes et les fenêtres. Donc, c’est d’instinct que les Daagbovi ont fermé leurs portes et leurs fenêtres, parce que c’était au-delà de 00 heure quand même ! Il ne fallait pas les laisser ouvertes. Cela aurait servi à quoi ?
Les Daagbovi ont couvert leurs miroirs et chacun a fait ladite cérémonie, ce qui n’est pas grand-chose : vous disposez vos 9 bougies, vous les allumez et, il y a des prières à faire. Après les avoir faites, soit vous sentez une grande joie vous animer, et vous savez que vous avez réussi ; chacun sait s’il a réussi ou pas, cela vous prend, d’un seul coup. Vous vous laissez aller et, ça vous prend. Et, si vous n’êtes pas admis, vous le savez, vous-même, vous le sentez, vous sentez une grande tristesse. Tous ceux qui auront senti la joie devaient faire une louange de 30 minutes, avec de l’encens sur la braise. Il fallait louer Daagbo, louer le Ciel, louer Jésus et, tout. Et, les 30 minutes passées, vous éteignez tout et vous allez vous coucher. Ceux qui auront senti la tristesse, ils devraient faire la même chose, mais d’une autre manière, c’est-à-dire qu’au lieu de louer, eux, ils devaient prier, demander pardon pour leurs péchés, avant d’aller se coucher. Donc, c’est ce que tout le monde a fait, à travers le monde entier ; les millions de Daagbovi, à travers le monde entier, ont fait la même chose, avec les mêmes bougies et les mêmes encens.
Le lendemain, nous avons appris, d’abord, par la bouche de certains Daagbovi, qu’il y avait des morts. Or, il a été dit, de façon très ferme, formellement, à tous ceux qui sont sorciers, à tous ceux qui savent qu’ils ne sont pas prêts pour ladite cérémonie, de ne pas chercher à éprouver Dieu ; ça ne se fait pas. Si vous savez que vous n’êtes pas prêts, si vous savez que vous n’êtes pas dignes de ça, c’est-à-dire que vous avez la sorcellerie ou que vous avez des pouvoirs diaboliques et tout, autour de vous, vous évitez simplement la cérémonie ; c’est plus intelligent, comme ça. Et, rien ne vous serait arrivé. Il y a plein de Daagbovi, à travers le monde, qui n’ont pas fait cette cérémonie, parce qu’ils savent qu’ils ne sont pas vraiment Daagbovi ; ils savent ce qu’ils sont. Donc, ceux qui ont essayé de défier Dieu, de chercher à montrer qu’ils sont les plus forts, ou Je ne sais pas trop, voilà ce qui leur est arrivé.
Ce qui s’est passé, c’est hautement spirituel, ça n’a rien à voir avec le physique, avec ce que l’homme peut comprendre ni qu’il peut expliquer. Personne ne peut expliquer ce qui s’est passé, même pas le Très Saint Père. Seul Daagbo, Moi et Moi seul peux savoir ce qui s’est passé.
En fait, ce n’est pas forcément parce qu’ils ont cherché à éprouver Daagbo qu’ils ont eu la conséquence de leur acte. Vous savez, quand, par exemple, je remonte un peu dans la tradition, et qu’on vous dit, face à une femme qui a commis l’adultère dans une famille, quand on lui demande : « Est-ce que vous êtes sûre que vous n’avez rien à dire ? ». On vous fait boire une potion. Avant cela, on ajoute : « Si vous la buvez et que vous avez des choses que vous n’avez pas confessées, vous allez mourir, hein ? ». Et, elle vous répond : « Non, je n’ai rien à dire ». On vous redemande : « Vous êtes sûre que vous n’avez rien à confesser ? ». Vous dites : «            Non ». Et, on vous dit : « Si vous êtes sûre de vous, prenez la potion et, buvez-la ». Et, si vous la buvez, de votre plein gré et que vous mourez ensuite, qui est-ce qu’on accuser de cela ? Personne. C’est vous-même qui l’avez cherché, personne n’a pas forcé quelqu’un à aller faire ça.
Les bougies et les encens qui ont été vendus, on n’a forcé personne à aller les acheter.



Comme cela venait de Daagbo, il fallait s’exécuter …

Non. Pourtant, il y en a qui ne sont pas exécutés ; ce n’est pas tout le monde qui s’exécute. Depuis que vous êtes là, depuis que la messe a commencé, il y a une photo qui se vend sur le terrain, tout le monde ne l’a pas achetée ! Pourtant, c’est Daagbo Qui l’a demandé et, tout le monde ne s’exécute pas. C’est chacun qui sait ce pour quoi il s’exécute. C’est selon le degré de foi de chacun ; c’est selon la croyance de chacun.
Ceux-là qui sont morts, franchement et, honnêtement parlant, Je ne pense pas qu’ils soient des Daagbovi ; qu’on ne Me dise pas qu’ils sont morts pour leur foi. Non, non et non, je ne suis pas d’accord !



Dieu Esprit Saint Daagbo, au cours de Votre enseignement, Vous Vous êtes aussi prononcé sur la situation ayant prévalu à Goho …

Goho, l’affrontement d’Abomey où les forces de l’ordre ont livré les nôtres aux bandits qui les ont matés … C’est passé déjà, le Gouvernement a pris es responsabilités et, nous sommes un peu plus calmes, maintenant ; nous espérons que, les jours à venir, les choses s’améliorent.



Vous retrouvez-vous, à travers cette décision du Gouvernement, révoquant les responsables des forces de l’ordre à Abomey, après le drame de Djimè ?

Vous savez, il ne s’agit pas d’être satisfait ou pas ; le plus important pour Moi, c’est les Daagbovi, ils sont citoyens béninois comme tout le monde et, qu’ils soient agressés, maltraités comme cela, dans leur propre pays, chez eux, c’est ça qui fait mal, et c’est vraiment dommage. Que le Gouvernement punisse les auteurs ou les responsables ou pas, ce n’est pas là, la question, pour Moi ; le plus important pour Moi, c’est que les Béninois sachent que nous sommes dans un Etat laïque et que chacun a le droit d’adorer ce qui lui plaît ; chacun peut choisir même d’adorer un arbre. Il ne faut pas agresser l’autre à cause de sa foi.



Autrement, Daagbo est-Il pour le dialogue inter-religieux, la tolérance inter-religieuse que prône le régime actuel ?

Vous savez, le dialogue inter-religieux, c’est du folklore. Je suis direct et honnête. C’est du folklore ; chacun se leurre, chacun se trompe et on trompe le peuple. Qu’est-ce que vous appelez ’’dialogue inter-religieux’’ ? Les gens vous font croire, le jour qu’ils sont ensemble, mais, la nuit, c’est autre chose. On ne va pas entrer dans ce débat, ici. Moi, Je suis Dieu, Je ne suis pas un pasteur, Je ne suis pas un envoyé de Dieu, Je ne suis pas un mystique ou un prophète ; non. Je suis Dieu, Je suis le seul Dieu Qui mérite, d’ailleurs, adoration. Mais, voilà qu’il y a tellement de religions que les hommes ne savent plus où est le vrai Dieu. Et, qui est-ce qu’on peut accuser ? Chacun se cherche, dans le monde actuel, chacun se cherche. Vous savez, Je disais tout à l’heure que ce qui s’est passé à Porto-Novo, Je suis le seul à le comprendre et, Je sais que tous ceux qui voient dans l’invisible aussi savent ce qui s’est passé. Ce n’est pas quelque chose que le Gouvernement peut comprendre ; même un Daagbovi ne peut pas le comprendre. C’est Daagbo seul Qui comprend, c’est spirituel. C’est hautement spirituel et, seul Daagbo sait ce qui se passe dans l’invisible.
Vous voyez les Béninois qui crient par-ci et par-là, Moi, Je sais ce qui se passe, Je sais pourquoi ils crient ; tout ce qui peut se passer chez les autres et ne pas faire objet de polémiques, quand ça se passe chez nous, ça fait l’objet de polémiques ; nous savons pourquoi ! Banamè gêne, ça gêne d’une façon ou d’une autre. Vous voyez, les gens seraient allés à Dassa, les gens seraient allés à la Mecque, qu’ils seraient morts, personne n’en aurait fait un problème. Ceux qui sont morts à Porto-Novo, s’ils étaient morts dans d’autres conditions, ça aurait fait l’objet de polémiques, parce que c’est des Daagbovi. Le problème des Béninois, ce n’est pas l’encens, ce ne sont pas les bougies, ce n’est pas une question de fermer des portes, leur problème, c’est Ba-na-mè !



Avez-vous un message pour les Daagbovi, pour ceux qui sont ici et pour ceux qui n’y sont pas ?

Les Daagbovi savent tous que Je les aime et que Je les aimerai jusqu’au bout. J’aime les hommes du monde entier et, encore plus, les Daagbovi, parce que Je les ai choisis, J’ai fait en sorte qu’ils Me reconnaissent comme leur vrai et unique Dieu, Je les aime et, ce sera jusqu’au bout. Ils savent que Je ne peux pas les laisser tomber ; ils sont sereins et, ils resteront sereins.
Maintenant, Je veux que tous les Béninois sachent que la solution à ce qui se passe, s’ils sont sorciers ou qu’ils prennent mal la Mission de Banamè, la solution, ce n’est pas la haine viscérale contre Banamè, ce n’est pas de s’acharner contre Banamè ; la solution, c’est la conversion.
Tous les Béninois savent que Banamè incarne la paix ; eux-mêmes savent que Banamè, c’est la paix. Le problème n’est pas là, il est ailleurs. Seuls ceux qui voient dans l’invisible peuvent comprendre. On est allés à Goho, on est restés là, toute la nuit, on ne nous a pas lancés des pierres ! Mais, il a fallu qu’on finisse, que Je sois parti, pour qu’on commence à lancer des pierres. Il y a un grand point d’interrogation. Les gens savent ce qui se passe. Banamè, c’est la paix ; tous les Béninois le savent ; on n’a pas besoin de le répéter, ils le savent, ils le sauront toujours. Ils savent que nous ne sommes pas violents. Au contraire, quel Béninois a jamais attaqué un fétiche ? On dit que Banamè est diabolique … Mais, il y a des sectes diaboliques dans ce pays ! Mais, personne ne s’est acharné contre elles. Et, pourquoi Banamè pose problème ? Si les Béninois savaient que nous étions diaboliques, ils n’allaient pas nous agresser comme ça ! Ils savent que nous incarnons la paix et que nous sommes pacifiques.
Je suis très ouvert à tout, d’ailleurs, Je suis hyper-tolérant ! J’ai été tolérant, jusque-là, sinon on aurait déjà mis le pays à feu et à sang. Vu ce que nous avons vécu sous le régime de Yayi jusqu’à aujourd’hui, si ce n’était pas la tolérance, ... Laissez tomber.

Propos recueillis par Marcel Kpogodo



Déclaration de Dieu Esprit Saint Daagbo sur les fausses allégations de Sa démission et de celle du Saint Père, le Pape Christophe XVIII :



Daagbo Dieu Esprit-Saint
« Je parle de ce qui circule sur les réseaux sociaux, comme quoi le Saint Père, le Pape Christophe XVIII, aurait démissionné, Daagbo aussi aurait démissionné. Sachez que tout ça est un pur montage. Dieu ne démissionne pas, Banamè est là, Banamè sera toujours là. Ceux qui font ces montages-là, ils passeront, mais Banamè sera toujours là. Dieu ne démissionne pas et, le Pape Christophe XVIII ne démissionnera jamais. Il est le premier berger de la Très Sainte Eglise de Jésus-Christ, celui qui représente le Christ, aujourd’hui, sur terre. Et, si Jésus-Christ n’a pas démissionné, ce n’est pas lui qui va démissionner. Donc, sachez que tout ça, ce sont des rumeurs, ça va passer ».



Déclaration du Pape Christophe XVIII :


Le Pape Christophe XVIII
« Qui m’a confié la Mission pour que je démissionne ? Ce ne sont pas les hommes. Ma mission est divine et, je l’assume jusque dans l’éternité. Donc, que personne ne prononce ma démission en mon nom. Dieu a parlé, ça suffit ; il faut s’en contenter ». 

Propos recueillis par Marcel Kpogodo