mercredi 16 novembre 2016

Lucien Kokou opte pour une révolution salutaire

A travers le budget 2017 du Ministère des Enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle


L’après-midi du lundi 14 novembre 2016 a permis à Lucien Kokou, Ministre des Enseignements secondaire, technique et de la formation  professionnelle, de plancher devant la Commission budgétaire de l’Assemblée nationale. Ce fut l’occasion pour cette personnalité gouvernementale de présenter aux Députés les grandes orientations des dépenses de son Département, pour l’année 2017, d’où l’impression de la prise en compte de points stratégiques devant aider à la renaissance du secteur éducatif béninois.

Lucien Kokou, au sortir de sa présentation à la Commission budgétaire de l'Assemblée nationale
A plus de 78 milliards de Francs Cfa, pour 2017, le budget du Ministère des Enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle (Mestfp) est en augmentation par rapport à celui de l’année précédente avec, à la clé, la prise en compte de questions capitales comme la formation des enseignants, la subvention de la scolarité des jeunes filles collégiennes, l’encadrement des enseignants dans les 12 Départements du pays, la construction de salles de classes. Certaines indiscrétions permettent de croire, en outre, que l’année 2017 verra le Ministre Lucien Kokou faire face financièrement, pour la première fois, à la subvention par l’Etat des établissements privés, ceux-ci devant être triés selon des critères de performance liés aux résultats aux examens de fin d’année, en 2015-2016. Une véritable révolution qui donne ainsi l’occasion au secteur privé de l’éducation de sortir de la marginalisation, surtout que c’est lui qui produit les meilleurs résultats aux examens, donnant ainsi une certaine ampleur aux pourcentages de ceux-ci.

Marcel Kpogodo



Déclaration de Lucien Kokou après la présentation du budget 2017 de son Département à la Commission budgétaire :


« […] nous voulons accorder les mêmes chances à tous les enfants du Bénin »

« Le budget du Ministère des Enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle à 61 milliards, en 2016, se trouve à 78 milliards 800 millions, pour 2017. Vous devez avoir constaté un petit accroissement. Cela est lié fondamentalement au prochain recrutement d’enseignants en décembre, de même qu’aux réformes à mettre en place pour améliorer les résultats de nos examens, au cours de l’année scolaire 2016-2017.
L’année dernière, au Bepc, on a eu 16%, ce qui appelle nécessairement des retouches, des réformes et, l’une des innovations est de rapprocher le corps d’encadrement des enseignants ; nous avons créé 6 pools d’inspecteurs, pour les 12 Départements, par rapport au nombre d’inspecteurs que nous avons à disposition ; cela nécessite un investissement pour pouvoir faire de l’accompagnement de proximité, afin d’encadrer les enseignants pour qu’ils soient présents dans les classes, pour une amélioration des résultats. Nous sommes passés de 6 Directions départementales à 12, ce qui appelle aussi des investissements. Donc, c’est tout cela qui, mis ensemble, fait qu’on sent une certaine augmentation du budget.
Alors, les chantiers, il y en a tellement au niveau de l’enseignement secondaire et, nous allons faire, pour 2017, un certain nombre d’efforts, du point de vue accessibilité de l’école, et du maintien des couches vulnérables, surtout, des élèves filles, dans le cursus. Donc, nous maintenons la subvention pour la scolarité des jeunes filles, au niveau du 1er cycle des collèges, et la subvention au niveau des filles aussi, dans les séries Sti (Sciences et techniques industrielles) de l’enseignement technique. Nous encourageons les filles à aller dans ces filières-là.
Nous avons un plan de formation pour les enseignants ; vous n’êtes pas sans savoir que nous avons des cohortes qui ont été reversées, depuis 2008, et qui sont en formation depuis 2011. Nous devons achever ces formations-là, au cours de l’exercice 2017 de notre budget. Et, déjà, en décembre prochain, la Cohorte 6, qui est l’une des dernières, pourra faire sa soutenance. Donc, les ressources sont déjà mobilisées pour ça. Nous allons, du point de vue accessibilité, construire quelques modules de classes, dans tous les Départements du pays.
Donc, les Honorables Députés ont eu la primeur de notre budget ; nous voulons accorder les mêmes chances à tous les enfants du Bénin, quel que soit l’endroit où ils se trouvent, en faisant une bonne gestion des ressources humaines disponibles. Nous n’avons pas assez d’enseignants dans certaines filières ; il faut aller à la rationalisation de l’utilisation de ces enseignants, ce que nous nous efforçons de faire déjà. Avec le recrutement de 3432 enseignants, en décembre, nous allons un peu combler le déficit, surtout au niveau des Départements où le problème se pose avec acuité. Imaginez que ce n’est pas concevable que des élèves de la classe de 3ème n’ont des enseignants que pour le 1er trimestre – Je parle de l’année scolaire écoulée – et qu’en juin, pour une inspection, on se rende compte que les enseignants ont quitté les élèves depuis janvier. Tout cela explique les mauvais résultats que nous avons eus, l’année dernière.
Ce qui m’a fait plaisir, c’est que les Honorables Députés sont préoccupés par la qualité de l’enseignement et, ils ont apprécié l’effort que nous faisons pour pouvoir redonner, d’abord, aux enseignants, ce dont ils ont besoin, surtout du point de vue formation. Ils ont été préoccupés aussi par le débrayage qu’on constate dans l’enseignement secondaire. A juste titre, ils se sont inquiétés des dispositions que nous prenons pour qu’il y ait moins de grèves, dans le secteur. Alors, la seule disposition prise, c’est toujours le dialogue avec les partenaires sociaux et, nous avons le Conseil sectoriel du dialogue social, qui se tient régulièrement et, tous les problèmes que les syndicalistes posent, je pense que jusqu’à l’heure d’aujourd’hui, ils peuvent témoigner que nous avons une oreille très attentive face aux problèmes. Puisque nous-même, nous sommes enseignant, nous connaissons les problèmes que le système a, nous plaidons, au niveau du Gouvernement, pour que des moyens subséquents soient mis à disposition pour résoudre graduellement les problèmes qui se posent à notre système éducatif. Donc, les Honorables Députés se sont montrés très préoccupés par la stabilité et la qualité dans le système éducatif. Et, nous leur avons promis que le plan que nous avons mis en branle, c’est surtout le dialogue avec les enseignants et l’ouvrage à leur encadrement, un encadrement de proximité, pour que nos apprenants bénéficient réellement d’un système éducatif performant, les années à venir ».

Propos recueillis par Ramane Aïsso             

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