Dans le cadre des célébrations
identitaires au Bénin
(La guerre du tissu aura lieu!)
La huitième édition de la fête identitaire, ’’Wémèxwé’’, destinées à
regrouper et à épanouir les Béninois, en général et, en particulier, les
populations des quatre Communes de la Vallée de l’Ouémé que sont Adjohoun,
Aguégués, Bonou et Dangbo, est prévue pour avoir lieu le 15 janvier 2017.
Cependant, tout semble ne pas pouvoir se dérouler dans la paix. En effet, une
affaire du tissu à utiliser pour la manifestation oppose la Coordination
générale de l’événement de ressourcement culturel et le Groupe dénommé,
’’Wémèxwé, notre identité’’, chacun des deux camps, pour des raisons qui leur
sont propres, ayant déterminé un tissu spécifique à faire acheter par les
centaines de milliers de participants à cette grande fête. Dans le but de
relater cette situation et d’amener les autorités à divers niveaux à prendre
leur responsabilités afin d’éviter un déroulement violent de ’’Wémèxwé’’ 2017,
Zanmènou Koutchika, membre influent de ’’Wémèxwé, notre identité’’, a rendu
publique la Lettre ouverte à suivre, pour relater les tenants et les
aboutissants de la crise, et susciter l’intervention des autorités compétentes.
En réalité, l'intervenant justifie cet engagement par la nécessité pour son
Groupe d'utiliser, désormais, le Festival ''Wémèxwé'' comme un instrument de
développement de la Vallée de l'Ouémé et de l'assurance d'une véritable
prospérité, d'une grande abondance aux populations concernées, par
l'exploitation judicieuse des retombées du commerce du tissu choisi pour cette
grande manifestation socioculturelle, pour mobiliser d'énormes quantités de
fonds, dans le but de susciter l'accompagnement des partenaires financiers et
du Gouvernement, aux fins de la réalisation des projets de développement déjà
bien conçus. Face à cet enjeu déterminant et noble, la guerre du tissu
devrait-elle avoir lieu ?
Marcel Kpogodo
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Donatien Zanmènou KOUTCHIKA
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LETTRE À L'AUTORITÉ
Cotonou, le 04 novembre 2016
Zanmènou KOUTCHIKA
À
Madame / Monsieur l'Autorité
Objet: informations pour mesures
préventives de troubles à l'ordre public
relativement à l'édition 2017 de ''Wémèxwé''
Madame/ Monsieur,
La fête identitaire ’’Wémèxwé’’ est une
manifestation socioculturelle organisée, chaque année, depuis 2009. Elle
rassemble principalement les ressortissants, amis et sympathisants des quatre
Communes de la Vallée de l’Ouémé à savoir : Adjohoun, les Aguégués, Bonou et
Dangbo. Elle est organisée, de façon rotative, dans chacune des quatre Communes
avec, à chaque édition, le choix par la Coordination Générale, l’organe en
charge de la gestion de ’’Wémèxwé’’, d’un tissu officiel pour les
manifestations, tissu dont le port devrait permettre de renforcer chez chaque
Wémènou, le sentiment d’appartenance au pays Wémè.
Mais, depuis 2014, le tissu choisi par
la Coordination Générale contribue plutôt à écarter certaines couches de
Wémènou des manifestations de ’’Wémèxwé’’.
En effet, le prix du tissu officiel de
la manifestation ne cesse d’augmenter sans raison valable, passant de treize
mille (13 000) FCFA la pièce, en 2009, à dix-neuf (19 000) FCFA, en 2016. Les
spéculations organisées par certains membres de cette même Coordination
Générale portent parfois ce prix à trente mille (30 000) FCFA, comme ce fut le
cas pour l’édition 2016 de Bonou.
Ces augmentations du prix du tissu
officiel, pour le moins inexpliquées, empêchent les Wémènou du pays profond au
pouvoir d’achat très réduit, de l’acheter et de participer à la fête qui est
pourtant la leur. Du coup, ils se sentent exclus des manifestations, frustrés.
Depuis l’édition 2013 de Bonou, des voix
se sont élevées pour fustiger cette augmentation anarchique du prix du tissu
dont la gestion des revenus est d’ailleurs très nébuleuse. Il a été alors
demandé à la Coordination Générale de choisir, pour les manifestions, un tissu
de bonne qualité et à un prix accessible au plus grand nombre des populations
Wémè.
Ainsi, le 17 juillet 2014, la
Coordination a mis en place un Comité ad’hoc chargé d’étudier le sujet.
En dépit des conclusions favorables de ce Comité ad’hoc, pour une baisse
sensible du prix du tissu, la Coordination Générale a passé outre le rapport du
Comité ad’hoc et a commandé un tissu encore plus cher, repoussant à l’édition
2016, la prise en compte des conclusions dudit rapport.
Malencontreusement, l’attente des
Wémènou de voir l’évolution exponentielle du prix du tissu freinée a été vaine.
Déjà, au cours de l’édition 2014, à
Adjohoun, en guise de protestation contre l’évolution dangereuse du prix du
tissu, un groupe de jeunes avait choisi un tissu différent de celui de la
Coordination Générale.
De toute évidence, il est impératif de
trouver une solution appropriée au problème du prix du tissu, pour ne pas
s’écarter de l’objectif fédérateur de ’’Wémèxwé’’.
C'est pour cela que le 12 mai 2016, un
groupe de jeunes natifs de la Vallée de l’Ouémé, réunis sur un Forum Whatsapp
dénommé ’’Wémèxwé, notre identité’’, a fait le diagnostic de la plupart des
dysfonctionnements qui risquent, si les solutions hardies n’y étaient
apportées, d’entacher notre label ’’Wémèxwé’’. Ces dysfonctionnements ainsi que
les solutions subséquentes, ont été rassemblés sous forme de propositions et
transmis à la Coordination Générale le 16 mai 2016. Ces propositions ont été
assorties d’une demande d’audience auprès de la Coordination Générale par le
groupe de réflexion, en vue d’une meilleure clarification. La question relative
au prix du tissu devait diligemment être traitée, en raison du délai de sa
commande en Chine.
Mais, la demande d’audience, adressée à
la Coordination, est restée sans suite et une lettre de relance lui a été
adressée le 25 mai 2016. Je voudrais rappeler que ’’Wémèxwé’’ ne dispose pas
d’un secrétariat propre ; les correspondances sont donc déposées au Secrétariat
de la société ’’BEREC’’, appartenant au Coordonnateur Général.
Suite à cette lettre de relance, le
Coordonnateur Général a appelé certains membres de notre forum ’’Wémèxwé, notre
identité’’, pour les violenter verbalement.
Nous avons alors, au travers d’une
correspondance, porté l’affaire à l’appréciation des têtes couronnées, des
chefs religieux, des autorités morales et des cadres natifs de la Vallée.
Certaines personnes ont été directement rencontrées, à travers les quatre
Communes de la Vallée.
Après ces démarches, nous avons été
reçus par une délégation du Comité de Suivi du Forum pour le Développement du
Pays Wémè, le 14 et le 28 juin 2016, à l’hôtel le 15 Janvier (Pièce jointe à la
présente correspondance). Cette délégation, composée des grands frères
Dominique HOUNKONNOU, Moïse SONOU et de l'abbé Épiphane AHOUANSÈ, n’a pas
réussi à convaincre la Coordination Générale de nous recevoir, pas plus que le
Comité des sages de la Vallée de l’Ouémé qui nous a écoutés, à Cotonou, dans la
salle de réunion de la pharmacie Sègbèya, le 05 juillet 2016.
Plusieurs autres actions ont été menées
par les membres du Forum ’’Wémèxwé, notre identité’’, en vue de trouver une
solution définitive au problème de tissu. Mais, toutes ces démarches ont été
inopérantes : la Coordination Générale étant restée complètement fermée à
toutes les démarches pour des discussions franches, en vue de trouver les
solutions convenables.
Les membres du Forum ’’Wémèxwé, notre
identité’’ ont dû commander un tissu de très bonne qualité pour ses membres,
amis et sympathisants, au prix de revient de onze mille cinq cents (11 500)
FCFA. Ce tissu sera revendu à quatorze mille (14 000) FCFA. Je rappelle ici que
le prix de revient officiel du tissu, édition 2016, de la Coordination
Générale, de moindre qualité que celui de ’’Wémèxwé, notre identité’’ est de
quinze mille quatre cents (15 400)FCFA
Les revenus issus de la vente du tissu
de ’’Wémèxwé, notre identité’’ seront reversés dans un fonds dénommé ’’Fonds de
Développement du Pays Wémè’’ et permettront la mise en œuvre progressive, avec
l'appui des partenaires techniques et financiers, des différents programmes de
développement du pays Wémè rédigés ou en cours de rédaction par le Comité de
Suivi du Forum de Développement du Pays Wémè.
Quand le tissu a été commandé, nous,
membres du Forum ’’Wémèxwé, notre identité’’ avons informé tout le monde de
notre initiative. C’est alors que, sous la houlette d’un natif de la Vallée,
une médiation a été engagée. Une réunion a été tenue le 17 août 2016 à l’Hôtel
’’Beau Rivage’’ de Porto-Porto entre les membres de la Coordination Générale et
ceux du Forum ’’Wémèxwé, notre identité’’.
A cette réunion, nous avons annoncé
publiquement avoir déjà commandé un tissu au prix de revient de onze mille cinq
cents (11 500) FCFA. Le Coordonnateur Général a, au cours de cette même
rencontre, indiqué que la Coordination Générale, de son côté, n’a pas encore
passé commande du tissu et qu’il va donner autorisation aux membres de
’’Wémèxwé, notre identité’’, pour compléter sa commande afin que les
populations puissent acheter le tissu moins cher et de très bonne qualité qui
est déjà commandé. Nous avons convenu, à l’issue de cette rencontre, de nous
retrouver le 23 août 2016, pour finaliser les points d’accords et mettre en
place un Comité ad'hoc de gestion de ce tissu.
Mais, le 23 août 2016, contre toute
attente, aucun membre de la Coordination Générale n’avait été présent. Et, il
nous a été donné d’apprendre que la Coordination Générale a passé commande d'un
deuxième tissu, après la réunion du 17 août 2016.
Nous sommes alors rentrés sans avoir
discuté. Mais, les membres du Forum ‘’Wémèxwé, notre identité’’ ont émis le vœu
de négocier la vente sans accroc des deux tissus afin que les Wémènou ne
sentent pas trop la brouille.
Pour les convaincre de notre bonne foi,
nous avons montré notre tissu à deux membres influents de ’’Wémèxwé’’. C’est
alors que certains membres de la Coordination Générale ont estimé que le tissu
commandé par les membres de ’’Wémèxwé, notre identité’’ doit être « caché » et
ne doit donc être vendu à personne. Et, pour cela, nous apprenons que la
commande et la vente du tissu aux Wémènou, à un prix accessible à tous,
lèseraient d'importants intérêts individuels et tout serait en train d'être mis
en œuvre pour violenter les distributeurs de ce tissu, d’organiser des actes de
vandalisme sur les points de vente ou d’empêcher ceux qui porteront le tissu de
participer aux manifestations. Des dispositions seraient activement prises pour
mettre à contribution les forces de l’ordre et de sécurité.
Madame/ Monsieur l'AUTORITÉ, je voudrais
attirer votre attention sur le caractère suicidaire et hautement attentatoire à
la paix, à la quiétude sociale et aux libertés individuelles, des actes qui
seraient projetés contre les membres du Forum ’’Wémèxwé, notre identité’’. Les
membres du Forum ’’Wémèxwé, notre identité’’ n'ont pas fait une importation
illégale de tissu, comme cela pourrait être le cas chez d'autres. Le tissu a
été importé par une digne fille de la Vallée de l'Ouémé, dont la société est
régulièrement établie. Elle exerce cette activité depuis plus de trente (30)
ans d'ailleurs.
Le tissu sera donc mis en vente, dès la
semaine prochaine, au prix unique de quatorze mille (14 000) FCFA sur toute
l'étendue du territoire national. Ceux qui voudront en acheter peuvent nous
contacter dès l'instant.
Je voudrais donc vous prier,
Madame/Monsieur l'AUTORITÉ, de bien vouloir faire prendre les dispositions
préventives nécessaires afin de garantir aux Wémènou, le déroulement pacifique
le 15 janvier 2017, à Dangbo, des manifestations de la fête identitaire
’’Wémèxwé’’, dans le respect des libertés individuelles.
Je vous prie d’agréer, Madame/Monsieur
l'AUTORITÉ, l’expression de ma déférente considération.
PJ : Compte-rendu de la rencontre avec le
Comite de Suivi du Forum pour le Développement du Pays Wémè
Zanmènou KOUTCHIKA
Cotonou, le 14 juin 2016
COMPTE-RENDU DE LA RENCONTRE AVEC LE
COMITE DE SUIVI DU FORUM POUR LE DEVELOPPEMENT DU PAYS WEME
Le mardi 14 juin 2016 s’est tenue à
l’hôtel ’’Le 15 janvier’’ une rencontre entre des représentants du
Comité de Suivi du Forum pour le Développement du Pays Wémè (CSFDPW) et ceux du
forum ’’Wémèxwé, notre identité’’.
Etaient présents :
- Pour le Comité de Suivi
du Forum pour le Développement du Pays Wémè :
1) Dominique HOUNKONNOU
2) Moïse SONOU
3) Père Epiphane AHOUANSE
- Pour le forum ’’Wémèxwé,
notre identité’’:
1) Wassi YESSOUFOU
2) Donatien Zanmènou KOUTCHIKA
3) Mathieu GNONFIDÉ
Initiée par certains membres du forum
’’Wémèxwé, notre identité’’, cette rencontre entre dans le cadre des
concertations entreprises depuis un moment en vue de collecter les informations
fiables sur la gestion actuelle de ’’Wémèxwé’’. Une paillote à l’intérieur de
l’hôtel a accueilli les six participants à la rencontre.
La police des échanges a été assurée par
le grand frère Dominique HOUNKONNOU qui, d’entrée, a précisé que la délégation
qu’il conduit n’est pas mandatée par la Coordination Générale avant de passer à
la présentation des membres.
Après la présentation des membres des deux délégations, la parole a été
donnée aux membres de la délégation du forum ’’Wémèxwé, notre identité’’. Les
échanges se sont déroulés essentiellement en langue Wémè.
Dans son intervention, le premier intervenant, Donatien Zanmènou KOUTCHIKA,
a expliqué que, depuis la deuxième édition de ’’Wémèxwé’’, les masses paysannes
de la Vallée de l’Ouémé ont commencé à maugréer au sujet de certains aspects de
l’organisation de la fête, notamment, le prix de vente du tissu. Les
récriminations se sont exacerbées lors de l’édition de 2014 à Adjohoun, édition
au cours de laquelle un groupe (dont certains membres du Forum) a dû, suite à
son échec à discuter de la baisse du prix du tissu avec la Coordination
Générale, opter pour le choix d’un tissu autre que ce qui a été choisi par la
Coordination Générale.
L’évidence est faite que la grande
majorité des Wémènou vivant effectivement dans nos villages ont de réelles
difficultés pour se procurer le tissu choisi par la Coordination Générale. Les
Wémènou qui ont un niveau de revenu assez élevé sont alors obligés d’acheter le
tissu non seulement pour leur petite famille, mais aussi pour leurs parents du
village. L’évolution ininterrompue du prix déjà élevé du tissu crée dans notre
région, des Wémènou entièrement à part qui ne participent pas aux festivités,
faute d’avoir acheté le tissu. Les festivités annuelles de ’’Wémèxwé’’ sont
donc devenues l’affaire des Wémènou de la diaspora ayant un certain niveau de
revenus, accompagnés de leurs amis.
Cette situation est d’autant plus vraie
que le rassemblement populaire de ’’Wémèxwé’’ se déroule dans la deuxième
quinzaine du mois de janvier, juste après que les parents eurent cousu l’unique
tenue annuelle à leurs enfants.
Cette année, nous avons donc décidé de
nous réunir entre nous Wémènou pour réfléchir et proposer à la Coordination
Générale, une alternative crédible à l’ensemble de la gestion actuelle de
’’Wémèxwé’’, en vue d’une participation massive et populaire de tous les
Wémènou aux festivités, d’une part et, d’autre part, pour l’amorce d’un réel
développement du pays Wémè. Il ne s’agit donc pas seulement d’une question
isolée du prix du tissu mais, plutôt, d’une approche holistique du développement
participatif de notre région, axé sur une bonne gouvernance.
Pour mener ces réflexions et faire des
propositions objectives et concrètes à la Coordination, le forum
’’Wémèxwé, notre identité’’ a rassemblé une trentaine de Wémènou de diverses compétences,
aussi bien de l’intérieur que de la diaspora. Les premiers résultats de nos
réflexions ont été consignés dans un document adressé à la Coordination
Générale, avec une demande d’audience.
Vu que les préparatifs de la huitième
édition sont imminents, nous avions souhaité que la Coordination Générale nous
accorde l’audience dans un délai relativement court afin que nous puissions
avoir le temps requis pour aborder tous les aspects des questions que nous
avons soulevées avant la commande du tissu. Mais, après deux semaines d’attente
sans suite, nous avons à nouveau adressé une correspondance à la Coordination
Générale pour la relancer.
Cette lettre de relance a suscité l’ire du
Coordonnateur Général qui a appelé certains membres (dont les contacts figurent
sur les courriers) pour les réprimander et les menacer dans des termes que nous
pouvions difficilement lui attribuer alors même qu’il ne connaît pas ceux qu’il
appelait. Le caractère identique des propos tenus au téléphone tend à faire
croire qu’une réunion restreinte de la Coordination Générale a été organisée et
a élaboré le discours téléphonique à tenir. Cette attitude de notre principal
interlocuteur a achevé de jeter le doute dans nos esprits quant à la volonté de
la Coordination Générale d’accéder à notre demande d’audience et aux
propositions contenues dans notre courrier.
Nous avons alors décidé, à travers une
correspondance, de partager nos préoccupations avec les cadres, les chefs
religieux, les têtes couronnées, les Maires et les autorités morales de la
Vallée de l’Ouémé. Parallèlement, nous rencontrons aussi des personnalités de
la Vallée ainsi que des groupes organisés comme le Comité de Suivi du Forum
pour le Développement du Pays Wémè que vous représentez.
Aujourd’hui, ’’Wémèxwé’’ a pris une
envergure qui dépasse largement notre région. Et, nous en remercions
sincèrement les membres de la Coordination Générale. D’ailleurs, nous n’avons
jamais remis en cause aucun membre à son poste. Mais, puisque le but ultime de
’’Wémèxwé’’ est le développement du pays Wémè, nous estimons sincèrement que sa
gestion actuelle peut être améliorée. Tout le monde sait qu’en dehors des
slogans électoralistes des gouvernants pour obtenir le suffrage des Wémènou,
aucun d’eux ne s’intéresse vraiment à la vallée de l’Ouémé qu’ils reconnaissent
pourtant tous comme étant la deuxième plus riche au monde derrière le Nil.
Le pays Wémè dispose des ressources
humaines pour amorcer son développement et nous devons saisir l’occasion de
’’Wémèxwé’’ pour mobiliser les ressources financières que cela nécessite.
Les investigations très poussées que
nous avons menées nous fondent à affirmer que le tissu, de qualité au moins
aussi bonne que celle des deux dernières éditions, peut être vendu à la
population à quatorze mille (14 000) FCFA, la pièce, avec une marge
bénéficiaire nette de trois mille (3 000)FCFA pour ’’Wémèxwé’’. Si
cinquante mille (50 000) pièces de tissu sont ainsi vendues, ’’Wémèxwé’’
aura un bénéfice net de cent cinquante millions (150 000 000) FCFA en
dehors des autres revenus que cette fête génère. Si ’’Wémèxwé’’ conçoit un
projet d’un milliard de francs CFA et dépose deux cent millions
(200 000 000) FCFA comme contrepartie, c’est avec empressement que
les bailleurs vont le financer. Imaginez l’impact socioéconomique d’un projet
d’un milliard de francs CFA bien géré chaque année dans la Vallée pendant cinq
ans : ce sera simplement formidable. Voilà nos propositions pour sortir
Wémè de l’ornière, sans attendre l’Etat central. Et, quand ’’Wémèxwé’’ aura
réussi cela, ses dirigeants seront immortels dans la consciente collective des
Wémènou. Des personnes comme BONOU Antoine, HOUNKONNOU Dominique, etc., seront
connues, de génération en génération.
Nous ne voulons pas connaître la mésaventure de l’édition d’Adjohoun où
nous n’avions pas été entendus. Cette fois-ci, nous avons investigué même
jusqu’à l’usine chinoise qui a fabriqué le tissu des deux dernières éditions.
Et, nous savons maintenant que le bénéfice que réalisent les gestionnaires du
volet tissu dépasse l’entendement.
Nous devons être entendus cette année, autrement, nous serons astreints à
commander et à mettre dans la fête un autre tissu. ’’Wémèxwé’’ est une
association régie par la loi 1901. Ce n’est pas une entreprise privée. Et,
chacun est libre de porter le tissu de sa convenance pour la fête. La
Coordination Générale ne peut indéfiniment se fermer aux innovations, pour
l’intérêt de notre communauté. Il y a des gens comme les membres du Comité de
Suivi du Forum pour le Développement du Pays Wémè qui se sacrifient pour
concevoir des projets de développement, sans le moindre appui de la
Coordination Générale. Il faut que ça change !
En 2015, pour l’édition des Aguégués, nous sommes allés voir le transitaire
qui s’est occupé de l’enlèvement du tissu au port. Il nous a révélé que le prix
de revient d’une pièce du tissu au Bénin est de huit mille deux cent dix (8
210) FCFA. Nous l’avions écrit sur Facebook. Le Coordinateur Général avait lu
cela et avait appelé certains parmi nous, après les fêtes, et leur a dit avoir
compris qu’il y a des gens dans la Coordination Générale qui voient que les
choses vont mal mais ne le lui signalent pas. Il a dit vouloir confier la
gestion du tissu aux jeunes. C’est ainsi que les Aguégués ont mobilisé cent
millions (100 000 000) FCFA pour la commande du tissu. Mais, avant de remettre
l’argent, les jeunes ont demandé ce qui leur revient sur ce capital. Il leur a
été répondu qu’ils n’auront rien « puisque Wémèxwé ne fait pas du commerce ».
Les jeunes ont estimé qu’il n’est pas concevable de mobiliser cette somme
pendant plus de quatre mois sans rien y gagner en retour. Et, ils se sont
retirés au dernier moment.
Mais, après cette édition, il a été mis en
place un Comité ad ‘hoc chargé de proposer une alternative à la gestion du
tissu, à partir de l’édition 2016 de Bonou. Ce Comité avait un mois pour
déposer son rapport, ce qu’il a fait en deux semaines. Mais, la Coordination
Générale a attendu plus d’un mois après le dépôt de son rapport avant de le
réunir pour lui annoncer finalement que la commande du tissu avait déjà été
passée sans qu’il n’ait été tenu compte de ses conclusions. La raison avancée
était que le temps pressait. Ce sont ces faits qui ont motivé notre silence
apparent au cours des éditions 2015 des Aguégués et 2016 de Bonou.
Nous sommes déjà vers la huitième édition et il n’est pas décent que
’’Wémèxwé’’ ne dispose pas d’un capital propre pour la commande du tissu. Les
textes de ’’Wémèxwé’’ disent qu’il est versé à ceux qui contribuent à la
commande du tissu, un intérêt égal à celui d’un Dépôt A Terme (DAT). Mais, nous
savons que Mme SINTONDJI avait versé vingt millions pour l’édition 2015 des
Aguégués et il lui avait été remis une quantité équivalente de tissu au prix de
dix-huit mille (18 000) FCFA la pièce avec obligation de reverser à la
Coordination Générale, mille (1 000) FCFA par pièce vendue.
Nos investigations jusqu’à l’usine de fabrication du tissu en Chine nous
ont révélé que :
- l’entreprise Waxhaus qui
fabrique le tissu le livre au port de Cotonou au prix de sept (7 000) FCFA la
pièce ;
- ce montant est encore
négociable à la baisse puisqu’il concerne les conteneurs de tissu de dix-huit
motifs. Or, le tissu ’’Wémèxwé’’ est d’un seul motif, donc le coût de
fabrication doit être encore plus bas.
- De Guangzou à Quingdao,
c’est Waxhaus, la société qui a fabriqué la grande partie du tissu
’’Wémèxwé’’ des deux dernières années, qui prend entièrement en charge le
déplacement, l’hébergement, la restauration pour deux personnes.
Comme vous pouvez le remarquer, rien ne peut justifier que le prix de vente
du tissu ’’Wémèxwé’’ soit fixé à dix-huit mille (18 000) FCFA. Et, avec cela,
’’Wémèxwé’’ n’a même pas encore son propre siège. C’est pour tous ces
dysfonctionnements que nous avons décidé d’agir. Nous croyons que la
Coordination Générale s’efforcera de nous entendre cette fois-ci pour éviter
que nous créions l’incident.
Les membres de la délégation du Comité de Suivi du Forum pour le
Développement du Pays Wémè ont alors pris la parole en commençant par le Père
Epiphane AHOUANSE.
Le prêtre a, d’entrée, reconnu que notre initiative était louable. Il nous
a demandé de transmettre ses félicitations à tous les membres du Forum, avant
de poursuivre en ces termes : « J’ai été informé de toutes vos démarches, mais
comme l’a dit l’ancien président Mathieu KEREKOU, ’’qui n’a pas fait l’enquête
n’a pas droit à la parole’’. Nous vous avons écoutés, nous voulons tous que
notre organisation ’’Wémèxwé’’ marche et, pour cela, nous allons œuvrer à
l’apaisement. Il y a des choses que je viens d’entendre qui méritent des
investigations approfondies avant que je puisse me prononcer. Cette rencontre
n’est qu’une première. Il y en aura d’autres après que nous aurons recueilli
les informations qu’il faut. Et, là, ensemble, nous allons rechercher les voies
du progrès. La seule chose que je vous demande, c’est que toutes nos actions
contribuent au rayonnement de ’’Wémèxwé’’. Il ne faut jamais que, par nos
comportements, nous détruisions ce joyau et devenions la risée de ceux qui le
font avant nous sans atteindre notre envergure.
Il est vrai que nous sommes tous de la Vallée, mais tout le monde ne
connaît pas la genèse de ’’Wémèxwé’’. Nous ne sommes qu’à la septième édition.
S’il y a des difficultés autour, nous devons vraiment nous asseoir et discuter
courageusement. Dieu même va nous y aider afin que les belles idées que vous
venez de sortir puissent être judicieusement exploitées pour que les conflits
soient évités. Je ne veux accuser personne. Je demanderais à mes deux aînés ici
présents de bien vouloir permettre que nous nous retirions pour mieux creuser
les informations que vous avez fournies, car je suis sûr que, dans tout ce que
vous venez de relater, il y a des informations qui ne sont pas totalement
exactes. Il en est de même des informations que nous fournissent les autres
(Membres de la Coordination Générale).
Vous aviez dit que nous devons léguer un bon héritage à la postérité, c’est
là le plus important. Mais, que voulons-nous léguer à notre postérité ? Notre
pays est malade de la cupidité de ses enfants. Il ne faut pas que ce mal nous
détruise. »
Après le Père Epiphane AHOUANSE, le grand frère Dominique HOUNKONNOU a pris
la parole.
Il a commencé par nous féliciter, lui aussi, parce que nos démarches ne
visent la tête de personne. « Certaines personnes disent que tant qu’il y aura
telle personne dans la Coordination Générale, rien ne marchera, mais vous, vous
ne dites pas cela, a-t-il poursuivi. Vous vous en êtes tenus aux faits et cela
me réjouit, profondément. Votre démarche vise au contraire à améliorer les choses.
Ce que je veux reprocher à votre démarche, c’est la succession trop rapprochée
entre vos diverses correspondances adressées à la Coordination Générale : entre
la demande d’audience et la relance, vous auriez dû leur accorder un mois car
le Coordonnateur Général voyage beaucoup. Vous avez un esprit constructif et je
pense que vous auriez pu éviter ce petit couac.
Nous qui sommes devant vous ici, nous ne sommes pas membres de la
Coordination Générale. Pourtant, après tout ce qui a été écrit dans les réseaux
sociaux et les médias, au sujet de ’’Wémèxwé’’, en 2014, des gens nous ont
aussi approchés et ont émis des griefs à propos de la gestion du volet
’’Tissu’’. Nous avions alors constitué un Comité de sages venus de toutes nos
communes. Nous avons tenu plusieurs réunions pour analyser profondément la
situation. Après cela, nous avons rencontré les membres de la Coordination
Générale individuellement pour leur poser des questions précises. Nous avons
ensuite rencontré ensemble trois d’entre eux à savoir : le Secrétaire Général
Sévérin KPANOU, le Trésorier Général Joseph KIKI-HOUEZE ainsi que le
Coordonnateur Général Antoine BONOU. Le but était d’apaiser les tensions et de
dissiper les récriminations. Nous leur avons demandé de faire tout le
nécessaire pour que ’’Wémèxwé’’ ne périclite pas. Je pense que c’est notre
initiative qui a débouché sur la mise sur pied du Comité ad’hoc. Mais, je n’ai
plus vraiment cherché à savoir les raisons pour lesquelles les conclusions de
ce Comité ad’hoc n’ont plus été prises en compte.
Je vous demande de dire aux amis de patienter, quel que soit ce qui se
passe. Malgré que vous avez déjà écrit aux rois, vous avez tenu à nous
rencontrer et nous voulons que vous nous accordiez ce que nous vous demandons :
la patience.
Comme le Père l’a dit, nous allons rencontrer aussi l’autre partie pour
mieux comprendre les choses. Des initiatives de regroupements ont auparavant vu
le jour chez nous sans avoir prospéré. Mais, beaucoup de gens ne savent plus
comment cela a resurgi à travers ’’Wémèxwé’’. Il a été demandé, la dernière
fois, au Vice-président de ’’Nonvitcha’’, sur l’une de nos radios, s’ils ont
commencé par copier ’’Wémèxwé’’, avec, enfin, les réalisations
socio-communautaires. Cela me permet de dire que nous sommes suivis par les
autres et que nous avons le devoir de toujours réussir.
Il y a certains Wémènou de l’extérieur avec qui je suis en contact et qui
font tout pour rentrer en janvier. D’autres n’ont pas les moyens de rentrer
mais restent profondément attachés à leur Vallée et à ’’Wémèxwé’’ et nous le
font savoir. Il y a certainement des gens parmi vous pour vous décourager afin
que vous abdiquiez, mais ne les écoutez surtout pas. Continuez plutôt dans
votre logique pacifique pour qu’une solution consensuelle soit trouvée.
Je n’ai jamais été informé des détails du prix du tissu. Seulement,
j’ai demandé à certains membres de la Coordination Générale s’ils ne
voyaient pas les factures, ce à quoi ils ont répondu que les factures existent
et ont toujours été montrées à la Coordination Générale. Vous avez même cité
des lieux et des sociétés, ça ne peut pas être anodin. Vous avez dû
sérieusement investiguer. Nous allons tout mettre en œuvre pour diligemment
nous revoir car les prochaines manifestions sont déjà à nos portes. Je vous
remercie très sincèrement pour votre intention et votre démarche », a-t-il
provisoirement conclu.
Pour ce premier tour de table, c’est le doyen du groupe qui a pris la
parole en dernière position.
« Vous avez annoncé plusieurs volets dans vos interventions au départ,
mais apparemment, le volet ’’Tissu’’ a tenu la vedette », ainsi s’est
introduit le grand frère Moïse SONOU dans les échanges. Il s’est demandé s’il y
en a parmi nous (trois) qui était au dernier congrès, ce à quoi nous lui avons
répondu par la négative. « Il y avait eu trois commissions lors du dernier
congrès : une commission pour le tissu, une commission pour la
sédentarisation et une commission pour les textes. En ce qui concerne le tissu,
certains souhaitaient que la gestion de ce volet soit retirée à la Coordination
Générale, d’autres, par contre, voulaient qu’elle continue plutôt de le gérer.
Finalement, à la plénière, les congressistes ont décidé de laisser la gestion
du volet ’’Tissu’’ à la Coordination Inter-Communale. C’est vrai qu’il y a
souvent de la spéculation sur le prix du tissu et j’en ai eu la preuve lors de
l’édition des Aguégués quand nous avons vu un point de vente où le prix était
largement au-delà du prix officiel. Mais, cela n’est pas le fait de la
Coordination Générale. ’’Wémèxwé’’ est une entreprise qui nous engage tous,
pour le développement de la Vallée. Et, dans une telle entreprise, les
critiques sont inévitables. Mais, ces critiques deviennent dangereuses quand
elles sont destructives. Si nous avons le même objectif à savoir : le
développement du pays Wémè, alors nous devons consentir des sacrifices :
sacrifier nos intérêts individuels pour l’intérêt général. Essayer de voir et
d’aller dans la même direction, tous ensemble. On ne peut pas refuser les
critiques car les critiques font avancer l’action. ’’La critique est à
l’action, ce que le vent est au voilier’’. Donc, accepter les critiques, c’est
accepter d’avancer aussi. Dans vos interventions, vous avez cité des faits et
des chiffres qu’il nous faudra vérifier avant de revenir vous donner notre
réponse, comme l’ont dit les deux autres, avant moi. Nous devons encore aller
écouter la version des autres. Je vous exhorte à la patience. Le développement
est une affaire de patience. Nous devons tous être patients et solidaires.
Sinon, ce qui est entrepris, avant de mûrir, aura été détruit.
Je vous sens un peu impatients, à l’analyse du rapprochement des dates de
vos différentes correspondances. Votre impatience a fait qu’au lieu de gérer
cette affaire au seul niveau de la Coordination Inter-Communale (CIC), vous
l’avez déjà portée au niveau des rois. Et, là, ça commence par échapper. C’est
un peu dommage, mais, pas encore complètement hors de portée. Nous avons besoin
de nous documenter, de faire des recoupements et nous verrons comment procéder
par la suite, car la vérité n’est l’apanage de personne ici. Voilà, en
conclusion, ce que je peux dire. »
L’intervention du grand frère Moïse a suscité chez le grand frère
Dominique, une interrogation. Il a voulu savoir les raisons qui ont motivé les
membres du forum ’’Wémèxwé, notre identité’’ à porter l’affaire au niveau des
rois, sans avoir préalablement organisé la présente rencontre ou épuisé toutes
les voies qui s’offraient à eux.
Là-dessus, il leur a été répondu que le rapprochement des dates s’explique
par le fait que nous avons organisé certaines rencontres avant le dépôt de
notre courrier. Nous avons, notamment, rencontré trois membres du Comité ad’hoc
à qui nous avons demandé les raisons de la non prise en compte par la
Coordination Générale, des conclusions de leurs travaux. Il nous a été répondu
que la Coordination Générale a ignoré les conclusions de leurs travaux parce
qu’elle tenait à maintenir le statu quo en matière de gestion du tissu alors
qu’ils avaient abouti à de très bons résultats. Ce comité ad’hoc avait un mois
pour déposer ses rapports qui ont été déposés au bout de deux semaines. Et,
c’est un mois après le dépôt de ce rapport que le Comité ad’hoc a été réuni pour
s’entendre dire par la Coordination Générale que le tissu a déjà été commandé.
Donc, ces faits-là nous ont mis sur nos gardes. Nous devons donc marquer
notre présence permanente afin que la Coordination Générale ne nous ignore pas.
Et, c’est pour cela que nous nous sommes fixé deux semaines pour les relancer,
après le premier courrier.
Le Coordinateur Général a effectivement reçu nos courriers comme le
prouvent les appels qu’il a effectués pour menacer certains membres du Forum.
De plus, nous l’avons vu à son bureau, au moment où nous déposions la lettre de
relance. C’est suite aux menaces du Coordonnateur Général que nous avons décidé
d’informer les rois, les chefs religieux, les cadres, les Maires, etc.
Après ces clarifications, le grand frère a encore demandé les raisons pour
lesquelles l’affaire avait été portée sur Facebook en 2014, alors que la
démarche actuelle aurait dû être faite.
Nous avons expliqué que l’affaire avait été portée à la face du monde, à
travers Facebook, en raison de l’attitude de la Coordination Générale qui n’a
pas la culture de tenir compte des critiques et des observations constructives
qui lui sont faites. C’est peut-être vrai que nous avions commis des erreurs en
ne menant pas des démarches comme celle-ci avant d’investir Facebook.
Mais, c’est à croire aussi que la Coordination Générale préfère les
thérapies de choc. Sinon, comment comprendre que, depuis 2014, les conclusions
du Comité ad’hoc, suscité par le Comité des sages, soient toujours mises sous
le boisseau jusqu’à ce jour si tant est que les résultats de leurs travaux
avaient été déposés hors délai, en 2014? Nous prenons toutes les disposions
pour ne pas subir le même sort, car la Coordination a amplement donné la preuve
de sa capacité à dribbler et il nous faut la marquer, cette fois-ci, à la
culotte. Vous nous demandez d’être patients. Nous allons l’être dans un délai
raisonnable qui évitera que la Coordination Générale nous dise après que le
tissu a déjà été commandé. Si, vous, en dépit de vos expériences, la Coordination
Générale n’a pas donné suite à vos initiatives, alors il nous faudra être
prudemment patients.
Si nous n’avons pas porté le débat sur Facebook, cette année, c’est parce
que nous voulons laver notre linge sale au sein de notre famille afin que les
convoitises nées de notre succès n’aient la force de nous attaquer et de nous
détruire. Si nous devons encore nous retrouver sur Facebook, nous prendrons
alors des précautions appropriées, préalablement. Dans notre Forum actuel, il
n’y a que des Wémènou authentifiés.
Après cela, le grand frère a encore demandé que nous soyons raisonnablement
patients et de ne plus entreprendre d’autres actions avant notre prochaine
rencontre. « Le processus est déjà lancé et ça va aboutir à un
résultat » a-t-il promis.
Nous avons demandé à connaître les textes de ’’Wémèxwé’’ actuellement en
vigueur, sont-ce les textes qui préconisent un mandat à vie pour le
Coordonnateur Général ?
A ce niveau, le grand frère Moïse qui a été le président du Présidium du
dernier congrès a dit que les nouveaux textes n’ont pas retenu cette
disposition. L’idée avait été évoquée mais rejetée. Il a promis de mettre
incessamment les nouveaux textes à notre disposition. Nous avons fait remarquer
que certains membres de la Coordination Générale n’ont pas les textes actuels
et qu’il est important de vulgariser les textes de ’’Wémèxwé’’ afin de ne pas
entretenir l’opacité.
Le prêtre a repris la parole pour une fois encore insister sur la patience
qui nous est demandée.
« C’est le sang rouge qui circule dans notre corps et pourtant on crache de
la salive blanche ; vous n’êtes plus des enfants. Nous désirons tous le
développement de notre région. Soyez donc vigilants. Que personne ne vous
manipule avec de l’argent. Recherchons d’un seul esprit, le progrès de Wémè. Je
ne défends personne. Les dirigeants doivent aussi apprendre la patience. Mais,
le Coordonnateur Général entend bien des choses. Il est aussi un homme et sa
réaction (au téléphone) peut être excusée. Nous trouverons les moyens d’aplanir
ces divergences. Je vous exhorte à la patience.
« Vous aviez dit que Mme Adventine SINTONDJI a reçu vingt millions
(20 000 000) FCFA de tissu à dix-huit mille (18 000) FCFA la
pièce. Je vous suggère d’aller lui demander le prix de vente qu’elle avait
pratiqué. La tenue que le Coordonnateur Général a portée le jour de la fête
n’est pas faite dans le tissu que tout le monde a acheté ; il a porté une
tenue faite dans l’échantillon du tissu. Dès que c’était lavé une fois, ça
s’est déteint et il ne pouvait plus la porter à nouveau. C’est moi qui lui ai
encore donné six mètres il y a environ un mois. C’est pour vous dire qu’il y a
beaucoup de sacrifice dans cette histoire. Je vous demande encore d’enquêter
sur le prix de vente qu’a pratiqué Mme SINTONDJI afin qu’on puisse voir
celui qui veut vraiment le développement de Wémè », a insisté le Directeur
National de l’Enseignement Catholique.
Reprenant la parole, le grand frère Moïse a fait remarquer qu’il y a des
manipulateurs parmi les Wémènou ; il nous a invités à plus de vigilance
pour ne pas nous laisser manipuler.
Certains ressortissants de Wémè ont cru que le Forum sur le développement
du pays Wémè a été organisé à partir d’un budget que la Coordination Générale a
mis à la disposition du Comité dirigé par le grand frère Dominique. Il n’en est
rien. C’est à leurs propres frais que les membres dudit Comité ont parcouru
toutes les quatre communes de la Vallée de l’Ouémé pour les ateliers
préparatoires et, seuls les Maires qui avaient eu une certaine volonté, leur
avaient assuré la restauration. Ensuite, les invités au Forum ont dû contribuer
financièrement pour y participer. « C’est vous dire qu’il y a de la bonne
volonté », a martelé le grand frère Dominique. Et, c’est cette même
disposition que j’ai perçue en vous, sinon je ne m’associe pas aux futilités.
Et, quand j’ai su que vous êtes sérieux, alors j’ai sollicité deux autres
membres du Comité de Suivi du Forum pour le Développement du Pays Wémè pour
venir vous écouter. Tant que vous aurez cette bonne volonté, nous serons avec
vous. Calmez vos amis parce que la division ne nous amènera qu’à la
destruction. Il n’est pas aisé de construire ensemble.
Nous trois, ici présents, savons comment aborder le Coordonnateur Général
pour qu’il nous écoute. Nous allons nous retrouver très prochainement. Mais, si
vous sentez que nous tardons à vous retrouver, faites-nous signe. Vous
êtes déjà dans la Coordination maintenant puisque Aimé SODJINOU est l’un des
vôtres. Nous avons appris que c’est avec le bénéfice réalisé sur la vente du
tissu que les œuvres sociales sont réalisées, mais nous allons chercher.»
Après cette intervention du grand frère Dominique, nous avons remis à
chacun de nos trois interlocuteurs une copie du courrier destiné aux cadres,
échangé les adresses mail et contacts téléphoniques puis levé la séance.
Mais avant, la double question suivante a été posée par le grand frère
Moïse à savoir : quelle est la marge bénéficiaire réalisée sur le tissu et
à qui profite-t-elle ? Voilà, finalement, l’interrogation, à l’issue de
nos échanges.
Donatien Zanmènou KOUTCHIKA