mercredi 30 novembre 2016

Deux communiqués de presse dénoncent la mesure d’Adam Boni Tessi

Dans la cadre de la suspension de chaînes privées de télévision et de radio

Le lundi 28 novembre a vu Adam Boni Tessi, Président de la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (Haac), prendre des dispositions conservatoires contre des chaînes privées de télévision et, une autre, de radio. S’insurgeant contre cette situation, d’une part, conjointement, l’Union des professionnels des médias du Bénin (Upmb) et le Conseil national du patronat de la presse et de l’audiovisuel du Bénin (Cnpa-Bénin), ont rendu public un Communiqué de presse, assorti d’une menace de boycott d’une prochaine rencontre internationale. D’autre part, le Parti pour la libération du peuple (Plp) a émis aussi un Communiqué aussi stigmatisateur qui plonge la démarche d’Adam Boni Tessi. Lisons plutôt …

Adam Boni Tessi


Communiqué conjoint Upmb / Cnpa-Bénin

L’Union des Professionnels des Médias du Bénin (UPMB) et le Conseil National du Patronat de la Presse et de  l’Audiovisuel (Cnpa-Bénin) ont appris avec étonnement et désolation la fermeture sans une mesure préalable de « mise en demeure » comme le dispose pourtant l’article 46 de la loi organique sur la HAAC , des chaînes des télévision E-Télé, Sikka TV et Eden TV et de la radio Soleil FM les 28 et 29 novembre 2016 par la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication pour des raisons de « délocalisation ».
Les associations professionnelles des médias conscientes que force doit rester à la loi, condamnent avec vigueur cette mesure brutale, bancale et disproportionnelle digne des époques moyenâgeuses et qui n’est rien d’autre une volonté manifeste de nuire dangereusement à la liberté de presse pourtant garantie par la Constitution béninoise du 11 décembre 1990.
L’UMPB et le CNPA-Bénin invitent la HAAC à revoir sa copie et à jouer le rôle de protecteur des organes de presse que lui confère la Constitution plutôt que de s’ériger en bourreau en prenant des décisions liberticides qui mettent au chômage des centaines de professionnels des médias.
Les associations des professionnels des médias invitent les acteurs de la presse à rester vigilants et mobilisés pour la sauvegarde de la liberté de presse chèrement acquise et à se tenir prêts pour des actions plus grandes devant décourager toutes velléités liberticides.
En tout cas, les associations professionnelles des médias conditionnent leurs participations aux assises de la 8e Conférence des Instances de Régulation de Communication d’Afrique (CIRCAF) prévue pour se tenir les 6, 7 et 8 décembre à Cotonou, à la réouverture de ces organes fermés en violation des textes de la République.

Cotonou, le 29 novembre 2016

Le Président de l’UPMB,     
Franck KPOCHEME
                                                                   

Le Président du CNPA-BENIN,
Basile TCHIBOZO
                                                                                            




Communiqué de presse du Parti pour la Libération du Peuple


Le Parti pour la Libération du Peuple (PLP) s’indigne contre les récentes mesures prises par la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) relatives à la fermeture de plusieurs chaînes de télévision et de radio : Sikka Tv, Eden Tv, Soleil Fm, Etélé… 
Outre l'impact dangereux de cette action sur le pluralisme des médias et la liberté de la presse au Bénin, le ciblage de ces organes est particulièrement préoccupant. Il va à l'encontre des principes démocratiques, notamment de la Constitution du 11 décembre 1990 et même de la Loi Organique de la HAAC.
En effet, l’article 46 de la Loi Organique de la HAAC stipule clairement : «En cas de violation des obligations prescrites par les lois et les règlements, la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication met en demeure les titulaires d’autorisations pour l’exploitation d’un service de presse de communication audiovisuelle, de respecter les obligations qui leurs sont imposées». Et l’article 47 renchérit : «En cas d’inobservation de la mise en demeure rendue publique, la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication peut prononcer à l’encontre du contrevenant, compte tenu de la gravité du manquement, une des sanctions suivantes :1- la suspension de l’autorisation ou d’une partie du programme pour un mois au plus; 2- la réduction de la durée de l’autorisation dans la limite d’une année; 3- le retrait de l’autorisation».
Le PLP constate avec regret que la HAAC a violé sa propre Loi Organique. Dans la décision unilatérale du Président de la HAAC suspendant les organes concernés, nulle part il n'est fait référence à l'étape de mise en demeure prévue par les textes. Mieux, la radio Soleil FM, depuis le 02 octobre 2014, a porté à la connaissance de la HAAC qu’elle a désormais de nouveaux studios à Cotonou. Toutefois, a-t-elle précisé dans sa correspondance, le signal est toujours envoyé depuis Djeffa. La HAAC en avait pris acte, puisque depuis 2014, aucune mesure n’avait été prise à l’encontre de Soleil FM.
La fermeture de ces chaînes de télévision et de radio constitue une menace grave pour la démocratie chèrement acquise au Bénin. Elle apparaît comme une réaction injustifiée visant à cibler explicitement les organes de presse dont l'indépendance vis-à-vis de l’action gouvernementale est avérée.
Le Bénin entre dans une ère où la prise de la parole est très difficile en raison des complots, intimidations, pressions et menaces de tous genres sur des responsables d'organes de presse et de leaders politiques.
L’attitude de la HAAC représente donc un véritable danger pour la survie des médias libres au Bénin.
A quelques mois de la célébration des 27 ans de la Conférence Nationale des Forces Vives de la Nation, le PLP souligne que cette mesure est inacceptable et invite la HAAC à mettre fin à sa campagne de censure contre les médias privés qui osent accorder la parole à tous les courants d'expression du pays. La HAAC, institution constitutionnelle, doit respecter ses engagements de protéger et renforcer la liberté de la presse reconnue et garantie par l’Etat tel que prescrit par la Constitution.
Cette nouvelle provocation à l'endroit de tous les démocrates du Bénin et d'ailleurs a fait l'objet d'une vive préoccupation au PLP ce mardi 29 Novembre 2016 qui a transmis ses inquiétudes aux organisations internationales appropriées et à certaines Chancelleries.
Le PLP exprime tout son soutien aux responsables et à tous leurs employés ainsi qu'aux citoyens consommateurs desdits médias tout en les invitant à rester unis et mobilisés afin de sauver le Bénin et sa démocratie.
Le Parti pour la Libération du Peuple (PLP) continuera le combat au nom du peuple béninois, dans le but d'empêcher les hyènes déguisées en adeptes vertueux de la démocratie, mais désormais à découvert, d’instaurer dans notre pays, la pensée unique et le culte de la dictature.


Fait à Cotonou, le 29 Novembre 2016

Le Secrétaire Général, porte-parole


Cécil Ahouélété ADJEVI

lundi 21 novembre 2016

La quiétude du Festival ’’Wémèxwé’’ 2017 gravement menacée

Dans le cadre des célébrations  identitaires au Bénin
(La guerre du tissu aura lieu!)

La huitième édition de la fête identitaire, ’’Wémèxwé’’, destinées à regrouper et à épanouir les Béninois, en général et, en particulier, les populations des quatre Communes de la Vallée de l’Ouémé que sont Adjohoun, Aguégués, Bonou et Dangbo, est prévue pour avoir lieu le 15 janvier 2017. Cependant, tout semble ne pas pouvoir se dérouler dans la paix. En effet, une affaire du tissu à utiliser pour la manifestation oppose la Coordination générale de l’événement de ressourcement culturel et le Groupe dénommé, ’’Wémèxwé, notre identité’’, chacun des deux camps, pour des raisons qui leur sont propres, ayant déterminé un tissu spécifique à faire acheter par les centaines de milliers de participants à cette grande fête. Dans le but de relater cette situation et d’amener les autorités à divers niveaux à prendre leur responsabilités afin d’éviter un déroulement violent de ’’Wémèxwé’’ 2017, Zanmènou Koutchika, membre influent de ’’Wémèxwé, notre identité’’, a rendu publique la Lettre ouverte à suivre, pour relater les tenants et les aboutissants de la crise, et susciter l’intervention des autorités compétentes. En réalité, l'intervenant justifie cet engagement par la nécessité pour son Groupe d'utiliser, désormais, le Festival ''Wémèxwé'' comme un instrument de développement de la Vallée de l'Ouémé et de l'assurance d'une véritable prospérité, d'une grande abondance aux populations concernées, par l'exploitation judicieuse des retombées du commerce du tissu choisi pour cette grande manifestation socioculturelle, pour mobiliser d'énormes quantités de fonds, dans le but de susciter l'accompagnement des partenaires financiers et du Gouvernement, aux fins de la réalisation des projets de développement déjà bien conçus. Face à cet enjeu déterminant et noble, la guerre du tissu devrait-elle avoir lieu ? 

Marcel Kpogodo                                                                                                                                                                                                                                                                     

Donatien Zanmènou KOUTCHIKA


                                                                                                                                                                                                                   
LETTRE À L'AUTORITÉ


Cotonou, le 04 novembre 2016

Zanmènou KOUTCHIKA 

À
  Madame / Monsieur l'Autorité

Objet: informations pour mesures
préventives de troubles à l'ordre public
relativement à l'édition 2017 de ''Wémèxwé''


Madame/ Monsieur,
La fête identitaire ’’Wémèxwé’’ est une manifestation socioculturelle organisée, chaque année, depuis 2009. Elle rassemble principalement les ressortissants, amis et sympathisants des quatre Communes de la Vallée de l’Ouémé à savoir : Adjohoun, les Aguégués, Bonou et Dangbo. Elle est organisée, de façon rotative, dans chacune des quatre Communes avec, à chaque édition, le choix par la Coordination Générale, l’organe en charge de la gestion de ’’Wémèxwé’’, d’un tissu officiel pour les manifestations, tissu dont le port devrait permettre de renforcer chez chaque Wémènou, le sentiment d’appartenance au pays Wémè.
Mais, depuis 2014, le tissu choisi par la Coordination Générale contribue plutôt à écarter certaines couches de Wémènou des manifestations de ’’Wémèxwé’’.
En effet, le prix du tissu officiel de la manifestation ne cesse d’augmenter sans raison valable, passant de treize mille (13 000) FCFA la pièce, en 2009, à dix-neuf (19 000) FCFA, en 2016. Les spéculations organisées par certains membres de cette même Coordination Générale portent parfois ce prix à trente mille (30 000) FCFA, comme ce fut le cas pour l’édition 2016 de Bonou.
Ces augmentations du prix du tissu officiel, pour le moins inexpliquées, empêchent les Wémènou du pays profond au pouvoir d’achat très réduit, de l’acheter et de participer à la fête qui est pourtant la leur. Du coup, ils se sentent exclus des manifestations, frustrés.
Depuis l’édition 2013 de Bonou, des voix se sont élevées pour fustiger cette augmentation anarchique du prix du tissu dont la gestion des revenus est d’ailleurs très nébuleuse. Il a été alors demandé à la Coordination Générale de choisir, pour les manifestions, un tissu de bonne qualité et à un prix accessible au plus grand nombre des populations Wémè.
Ainsi, le 17 juillet 2014, la Coordination a mis en place un Comité ad’hoc chargé d’étudier le sujet.  En dépit des conclusions favorables de ce Comité ad’hoc, pour une baisse sensible du prix du tissu, la Coordination Générale a passé outre le rapport du Comité ad’hoc et a commandé un tissu encore plus cher, repoussant à l’édition 2016, la prise en compte des conclusions dudit rapport.
Malencontreusement, l’attente des Wémènou de voir l’évolution exponentielle du prix du tissu freinée a été vaine.
Déjà, au cours de l’édition 2014, à Adjohoun, en guise de protestation contre l’évolution dangereuse du prix du tissu, un groupe de jeunes avait choisi un tissu différent de celui de la Coordination Générale.
De toute évidence, il est impératif de trouver une solution appropriée au problème du prix du tissu, pour ne pas s’écarter de l’objectif fédérateur de ’’Wémèxwé’’.
C'est pour cela que le 12 mai 2016, un groupe de jeunes natifs de la Vallée de l’Ouémé, réunis sur un Forum Whatsapp dénommé ’’Wémèxwé, notre identité’’, a fait le diagnostic de la plupart des dysfonctionnements qui risquent, si les solutions hardies n’y étaient apportées, d’entacher notre label ’’Wémèxwé’’. Ces dysfonctionnements ainsi que les solutions subséquentes, ont été rassemblés sous forme de propositions et transmis à la Coordination Générale le 16 mai 2016. Ces propositions ont été assorties d’une demande d’audience auprès de la Coordination Générale par le groupe de réflexion, en vue d’une meilleure clarification. La question relative au prix du tissu devait diligemment être traitée, en raison du délai de sa commande en Chine.
Mais, la demande d’audience, adressée à la Coordination, est restée sans suite et une lettre de relance lui a été adressée le 25 mai 2016. Je voudrais rappeler que ’’Wémèxwé’’ ne dispose pas d’un secrétariat propre ; les correspondances sont donc déposées au Secrétariat de la société ’’BEREC’’, appartenant au Coordonnateur Général.
Suite à cette lettre de relance, le Coordonnateur Général a appelé certains membres de notre forum ’’Wémèxwé, notre identité’’, pour les violenter verbalement.
Nous avons alors, au travers d’une correspondance, porté l’affaire à l’appréciation des têtes couronnées, des chefs religieux, des autorités morales et des cadres natifs de la Vallée. Certaines personnes ont été directement rencontrées, à travers les quatre Communes de la Vallée.
Après ces démarches, nous avons été reçus par une délégation du Comité de Suivi du Forum pour le Développement du Pays Wémè, le 14 et le 28 juin 2016, à l’hôtel le 15 Janvier (Pièce jointe à la présente correspondance). Cette délégation, composée des grands frères Dominique HOUNKONNOU, Moïse SONOU et de l'abbé Épiphane AHOUANSÈ, n’a pas réussi à convaincre la Coordination Générale de nous recevoir, pas plus que le Comité des sages de la Vallée de l’Ouémé qui nous a écoutés, à Cotonou, dans la salle de réunion de la pharmacie Sègbèya, le 05 juillet 2016.
Plusieurs autres actions ont été menées par les membres du Forum ’’Wémèxwé, notre identité’’, en vue de trouver une solution définitive au problème de tissu. Mais, toutes ces démarches ont été inopérantes : la Coordination Générale étant restée complètement fermée à toutes les démarches pour des discussions franches, en vue de trouver les solutions convenables.
Les membres du Forum ’’Wémèxwé, notre identité’’ ont dû commander un tissu de très bonne qualité pour ses membres, amis et sympathisants, au prix de revient de onze mille cinq cents (11 500) FCFA. Ce tissu sera revendu à quatorze mille (14 000) FCFA. Je rappelle ici que le prix de revient officiel du tissu, édition 2016, de la Coordination Générale, de moindre qualité que celui de ’’Wémèxwé, notre identité’’ est de quinze mille quatre cents (15 400)FCFA
Les revenus issus de la vente du tissu de ’’Wémèxwé, notre identité’’ seront reversés dans un fonds dénommé ’’Fonds de Développement du Pays Wémè’’ et permettront la mise en œuvre progressive, avec l'appui des partenaires techniques et financiers, des différents programmes de développement du pays Wémè rédigés ou en cours de rédaction par le Comité de Suivi du Forum de Développement du Pays Wémè.
Quand le tissu a été commandé, nous, membres du Forum ’’Wémèxwé, notre identité’’ avons informé tout le monde de notre initiative. C’est alors que, sous la houlette d’un natif de la Vallée, une médiation a été engagée. Une réunion a été tenue le 17 août 2016 à l’Hôtel ’’Beau Rivage’’ de Porto-Porto entre les membres de la Coordination Générale et ceux du Forum ’’Wémèxwé, notre identité’’.
A cette réunion, nous avons annoncé publiquement avoir déjà commandé un tissu au prix de revient de onze mille cinq cents (11 500) FCFA. Le Coordonnateur Général a, au cours de cette même rencontre, indiqué que la Coordination Générale, de son côté, n’a pas encore passé commande du tissu et qu’il va donner autorisation aux membres de ’’Wémèxwé, notre identité’’, pour compléter sa commande afin que les populations puissent acheter le tissu moins cher et de très bonne qualité qui est déjà commandé. Nous avons convenu, à l’issue de cette rencontre, de nous retrouver le 23 août 2016, pour finaliser les points d’accords et mettre en place un Comité ad'hoc de gestion de ce tissu.
Mais, le 23 août 2016, contre toute attente, aucun membre de la Coordination Générale n’avait été présent. Et, il nous a été donné d’apprendre que la Coordination Générale a passé commande d'un deuxième tissu, après la réunion du 17 août 2016.
Nous sommes alors rentrés sans avoir discuté. Mais, les membres du Forum ‘’Wémèxwé, notre identité’’ ont émis le vœu de négocier la vente sans accroc des deux tissus afin que les Wémènou ne sentent pas trop la brouille.
Pour les convaincre de notre bonne foi, nous avons montré notre tissu à deux membres influents de ’’Wémèxwé’’. C’est alors que certains membres de la Coordination Générale ont estimé que le tissu commandé par les membres de ’’Wémèxwé, notre identité’’ doit être « caché » et ne doit donc être vendu à personne. Et, pour cela, nous apprenons que la commande et la vente du tissu aux Wémènou, à un prix accessible à tous, lèseraient d'importants intérêts individuels et tout serait en train d'être mis en œuvre pour violenter les distributeurs de ce tissu, d’organiser des actes de vandalisme sur les points de vente ou d’empêcher ceux qui porteront le tissu de participer aux manifestations. Des dispositions seraient activement prises pour mettre à contribution les forces de l’ordre et de sécurité.
Madame/ Monsieur l'AUTORITÉ, je voudrais attirer votre attention sur le caractère suicidaire et hautement attentatoire à la paix, à la quiétude sociale et aux libertés individuelles, des actes qui seraient projetés contre les membres du Forum ’’Wémèxwé, notre identité’’. Les membres du Forum ’’Wémèxwé, notre identité’’ n'ont pas fait une importation illégale de tissu, comme cela pourrait être le cas chez d'autres. Le tissu a été importé par une digne fille de la Vallée de l'Ouémé, dont la société est régulièrement établie. Elle exerce cette activité depuis plus de trente (30) ans d'ailleurs.
Le tissu sera donc mis en vente, dès la semaine prochaine, au prix unique de quatorze mille (14 000) FCFA sur toute l'étendue du territoire national. Ceux qui voudront en acheter peuvent nous contacter dès l'instant.
Je voudrais donc vous prier, Madame/Monsieur l'AUTORITÉ, de bien vouloir faire prendre les dispositions préventives nécessaires afin de garantir aux Wémènou, le déroulement pacifique le 15 janvier 2017, à Dangbo, des manifestations de la fête identitaire ’’Wémèxwé’’, dans le respect des libertés individuelles.
Je vous prie d’agréer, Madame/Monsieur l'AUTORITÉ, l’expression de ma déférente considération.
PJ : Compte-rendu de la rencontre avec le Comite de Suivi du Forum pour le Développement du Pays Wémè

Zanmènou KOUTCHIKA


Cotonou, le 14 juin 2016
                                                  
COMPTE-RENDU DE LA RENCONTRE AVEC LE COMITE DE SUIVI DU FORUM POUR LE DEVELOPPEMENT DU PAYS WEME


Le mardi 14 juin 2016 s’est tenue à l’hôtel ’’Le 15 janvier’’ une rencontre entre des représentants du Comité de Suivi du Forum pour le Développement du Pays Wémè (CSFDPW) et ceux du forum ’’Wémèxwé, notre identité’’.
Etaient présents :
-      Pour le Comité de Suivi du Forum pour le Développement du Pays Wémè :
     1)      Dominique HOUNKONNOU
     2)      Moïse SONOU
     3)      Père Epiphane AHOUANSE


-      Pour le forum ’’Wémèxwé, notre identité’’:
   1)      Wassi YESSOUFOU
   2)      Donatien Zanmènou KOUTCHIKA
   3)      Mathieu GNONFIDÉ

Initiée par certains membres du forum ’’Wémèxwé, notre identité’’, cette rencontre entre dans le cadre des concertations entreprises depuis un moment en vue de collecter les informations fiables sur la gestion actuelle de ’’Wémèxwé’’. Une paillote à l’intérieur de l’hôtel a accueilli les six participants à la rencontre.

La police des échanges a été assurée par le grand frère Dominique HOUNKONNOU qui, d’entrée, a précisé que la délégation qu’il conduit n’est pas mandatée par la Coordination Générale avant de passer à la présentation des membres.

Après la présentation des membres des deux délégations, la parole a été donnée aux membres de la délégation du forum ’’Wémèxwé, notre identité’’. Les échanges se sont déroulés essentiellement en langue Wémè.

Dans son intervention, le premier intervenant, Donatien Zanmènou KOUTCHIKA, a expliqué que, depuis la deuxième édition de ’’Wémèxwé’’, les masses paysannes de la Vallée de l’Ouémé ont commencé à maugréer au sujet de certains aspects de l’organisation de la fête, notamment, le prix de vente du tissu. Les récriminations se sont exacerbées lors de l’édition de 2014 à Adjohoun, édition au cours de laquelle un groupe (dont certains membres du Forum) a dû, suite à son échec à discuter de la baisse du prix du tissu avec la Coordination Générale, opter pour le choix d’un tissu autre que ce qui a été choisi par la Coordination Générale.

L’évidence est faite que la grande majorité des Wémènou vivant effectivement dans nos villages ont de réelles difficultés pour se procurer le tissu choisi par la Coordination Générale. Les Wémènou qui ont un niveau de revenu assez élevé sont alors obligés d’acheter le tissu non seulement pour leur petite famille, mais aussi pour leurs parents du village. L’évolution ininterrompue du prix déjà élevé du tissu crée dans notre région, des Wémènou entièrement à part qui ne participent pas aux festivités, faute d’avoir acheté le tissu. Les festivités annuelles de ’’Wémèxwé’’ sont donc devenues l’affaire des Wémènou de la diaspora ayant un certain niveau de revenus, accompagnés de leurs amis.

Cette situation est d’autant plus vraie que le rassemblement populaire de ’’Wémèxwé’’ se déroule dans la deuxième quinzaine du mois de janvier, juste après que les parents eurent cousu l’unique tenue annuelle à leurs  enfants.

Cette année, nous avons donc décidé de nous réunir entre nous Wémènou pour réfléchir et proposer à la Coordination Générale, une alternative crédible à l’ensemble de la gestion actuelle de ’’Wémèxwé’’, en vue d’une participation massive et populaire de tous les Wémènou aux festivités, d’une part et, d’autre part, pour l’amorce d’un réel développement du pays Wémè. Il ne s’agit donc pas seulement d’une question isolée du prix du tissu mais, plutôt, d’une approche holistique du développement participatif de notre région, axé sur une bonne gouvernance.

Pour mener ces réflexions et faire des propositions objectives  et concrètes à la Coordination, le forum ’’Wémèxwé, notre identité’’ a rassemblé une trentaine de Wémènou de diverses compétences, aussi bien de l’intérieur que de la diaspora. Les premiers résultats de nos réflexions ont été consignés dans un document adressé à la Coordination Générale, avec une demande d’audience.

Vu que les préparatifs de la huitième édition sont imminents, nous avions souhaité que la Coordination Générale nous accorde l’audience dans un délai relativement court afin que nous puissions avoir le temps requis pour aborder tous les aspects des questions que nous avons soulevées avant la commande du tissu. Mais, après deux semaines d’attente sans suite, nous avons à nouveau adressé une correspondance à la Coordination Générale pour la relancer. 

Cette lettre de relance a suscité l’ire du Coordonnateur Général qui a appelé certains membres (dont les contacts figurent sur les courriers) pour les réprimander et les menacer dans des termes que nous pouvions difficilement lui attribuer alors même qu’il ne connaît pas ceux qu’il appelait. Le caractère identique des propos tenus au téléphone tend à faire croire qu’une réunion restreinte de la Coordination Générale a été organisée et a élaboré le discours téléphonique à tenir. Cette attitude de notre principal interlocuteur a achevé de jeter le doute dans nos esprits quant à la volonté de la Coordination Générale d’accéder à notre demande d’audience et aux propositions contenues dans notre courrier.

Nous avons alors décidé, à travers une correspondance, de partager nos préoccupations avec les cadres, les chefs religieux, les têtes couronnées, les Maires et les autorités morales de la Vallée de l’Ouémé. Parallèlement, nous rencontrons aussi des personnalités de la Vallée ainsi que des groupes organisés comme le Comité de Suivi du Forum pour le Développement du Pays Wémè que vous représentez.  

Aujourd’hui, ’’Wémèxwé’’ a pris une envergure qui dépasse largement notre région. Et, nous en remercions sincèrement les membres de la Coordination Générale. D’ailleurs, nous n’avons jamais remis en cause aucun membre à son poste. Mais, puisque le but ultime de ’’Wémèxwé’’ est le développement du pays Wémè, nous estimons sincèrement que sa gestion actuelle peut être améliorée. Tout le monde sait qu’en dehors des slogans électoralistes des gouvernants pour obtenir le suffrage des Wémènou, aucun d’eux ne s’intéresse vraiment à la vallée de l’Ouémé qu’ils reconnaissent pourtant tous comme étant la deuxième plus riche au monde derrière le Nil.

Le pays Wémè dispose des ressources humaines pour amorcer son développement et nous devons saisir l’occasion de ’’Wémèxwé’’ pour mobiliser les ressources financières que cela nécessite. 

Les investigations très poussées que  nous avons menées nous fondent à affirmer que le tissu, de qualité au moins aussi bonne que celle des deux dernières éditions, peut être vendu à la population à quatorze mille (14 000) FCFA, la pièce, avec une marge bénéficiaire nette de trois mille (3 000)FCFA pour ’’Wémèxwé’’. Si cinquante mille (50 000) pièces de tissu sont ainsi vendues, ’’Wémèxwé’’ aura un bénéfice net de cent cinquante millions (150 000 000) FCFA en dehors des autres revenus que cette fête génère. Si ’’Wémèxwé’’ conçoit un projet d’un milliard de francs CFA et dépose deux cent millions (200 000 000) FCFA comme contrepartie, c’est avec empressement que les bailleurs vont le financer. Imaginez l’impact socioéconomique d’un projet d’un milliard de francs CFA bien géré chaque année dans la Vallée pendant cinq ans : ce sera simplement formidable. Voilà nos propositions pour sortir Wémè de l’ornière, sans attendre l’Etat central. Et, quand ’’Wémèxwé’’ aura réussi cela, ses dirigeants seront immortels dans la consciente collective des Wémènou. Des personnes comme BONOU Antoine, HOUNKONNOU Dominique, etc., seront connues, de génération en génération.  

Nous ne voulons pas connaître la mésaventure de l’édition d’Adjohoun où nous n’avions pas été entendus. Cette fois-ci, nous avons investigué même jusqu’à l’usine chinoise qui a fabriqué le tissu des deux dernières éditions. Et, nous savons maintenant que le bénéfice que réalisent les gestionnaires du volet tissu dépasse l’entendement.

Nous devons être entendus cette année, autrement, nous serons astreints à commander et à mettre dans la fête un autre tissu. ’’Wémèxwé’’ est une association régie par la loi 1901. Ce n’est pas une entreprise privée. Et, chacun est libre de porter le tissu de sa convenance pour la fête. La Coordination Générale ne peut indéfiniment se fermer aux innovations, pour l’intérêt de notre communauté. Il y a des gens comme les membres du Comité de Suivi du Forum pour le Développement du Pays Wémè qui se sacrifient pour concevoir des projets de développement, sans le moindre appui de la Coordination Générale. Il faut que ça change !

En 2015, pour l’édition des Aguégués, nous sommes allés voir le transitaire qui s’est occupé de l’enlèvement du tissu au port. Il nous a révélé que le prix de revient d’une pièce du tissu au Bénin est de huit mille deux cent dix (8 210) FCFA. Nous l’avions écrit sur Facebook. Le Coordinateur Général avait lu cela et avait appelé certains parmi nous, après les fêtes, et leur a dit avoir compris qu’il y a des gens dans la Coordination Générale qui voient que les choses vont mal mais ne le lui signalent pas. Il a dit vouloir confier la gestion du tissu aux jeunes. C’est ainsi que les Aguégués ont mobilisé cent millions (100 000 000) FCFA pour la commande du tissu. Mais, avant de remettre l’argent, les jeunes ont demandé ce qui leur revient sur ce capital. Il leur a été répondu qu’ils n’auront rien « puisque Wémèxwé ne fait pas du commerce ». Les jeunes ont estimé qu’il n’est pas concevable de mobiliser cette somme pendant plus de quatre mois sans rien y gagner en retour. Et, ils se sont retirés au dernier moment.

Mais, après cette édition, il a été mis en place un Comité ad ‘hoc chargé de proposer une alternative à la gestion du tissu, à partir de l’édition 2016 de Bonou. Ce Comité avait un mois pour déposer son rapport, ce qu’il a fait en deux semaines. Mais, la Coordination Générale a attendu plus d’un mois après le dépôt de son rapport avant de le réunir pour lui annoncer finalement que la commande du tissu avait déjà été passée sans qu’il n’ait été tenu compte de ses conclusions. La raison avancée était que le temps pressait. Ce sont ces faits qui ont motivé notre silence apparent au cours des éditions 2015 des Aguégués et 2016 de Bonou.
Nous sommes déjà vers la huitième édition et il n’est pas décent que ’’Wémèxwé’’ ne dispose pas d’un capital propre pour la commande du tissu. Les textes de ’’Wémèxwé’’ disent qu’il est versé à ceux qui contribuent à la commande du tissu, un intérêt égal à celui d’un Dépôt A Terme (DAT). Mais, nous savons que Mme SINTONDJI avait versé vingt millions pour l’édition 2015 des Aguégués et il lui avait été remis une quantité équivalente de tissu au prix de dix-huit mille (18 000) FCFA la pièce avec obligation de reverser à la Coordination Générale, mille (1 000) FCFA par pièce vendue.

Nos investigations jusqu’à l’usine de fabrication du tissu en Chine nous ont révélé que :
-      l’entreprise Waxhaus qui fabrique le tissu le livre au port de Cotonou au prix de sept (7 000) FCFA la pièce ;
-      ce montant est encore négociable à la baisse puisqu’il concerne les conteneurs de tissu de dix-huit motifs. Or, le tissu ’’Wémèxwé’’ est d’un seul motif, donc le coût de fabrication doit être encore plus bas.
-      De Guangzou à Quingdao, c’est Waxhaus, la société qui a fabriqué la grande partie du tissu ’’Wémèxwé’’ des deux dernières années, qui prend entièrement en charge le déplacement, l’hébergement, la restauration pour deux personnes.

Comme vous pouvez le remarquer, rien ne peut justifier que le prix de vente du tissu ’’Wémèxwé’’ soit fixé à dix-huit mille (18 000) FCFA. Et, avec cela, ’’Wémèxwé’’ n’a même pas encore son propre siège. C’est pour tous ces dysfonctionnements que nous avons décidé d’agir. Nous croyons que la Coordination Générale s’efforcera de nous entendre cette fois-ci pour éviter que nous créions l’incident.

Les membres de la délégation du Comité de Suivi du Forum pour le  Développement du Pays Wémè ont alors pris la parole en commençant par le Père Epiphane AHOUANSE.

Le prêtre a, d’entrée, reconnu que notre initiative était louable. Il nous a demandé de transmettre ses félicitations à tous les membres du Forum, avant de poursuivre en ces termes : « J’ai été informé de toutes vos démarches, mais comme l’a dit l’ancien président Mathieu KEREKOU, ’’qui n’a pas fait l’enquête n’a pas droit à la parole’’. Nous vous avons écoutés, nous voulons tous que notre organisation ’’Wémèxwé’’ marche et, pour cela, nous allons œuvrer à l’apaisement. Il y a des choses que je viens d’entendre qui méritent des investigations approfondies avant que je puisse me prononcer. Cette rencontre n’est qu’une première. Il y en aura d’autres après que nous aurons recueilli les informations qu’il faut. Et, là, ensemble, nous allons rechercher les voies du progrès. La seule chose que je vous demande, c’est que toutes nos actions contribuent au rayonnement de ’’Wémèxwé’’. Il ne faut jamais que, par nos comportements, nous détruisions ce joyau et devenions la risée de ceux qui le font avant nous sans atteindre notre envergure.

Il est vrai que nous sommes tous de la Vallée, mais tout le monde ne connaît pas la genèse de ’’Wémèxwé’’. Nous ne sommes qu’à la septième édition. S’il y a des difficultés autour, nous devons vraiment nous asseoir et discuter courageusement. Dieu même va nous y aider afin que les belles idées que vous venez de sortir puissent être judicieusement exploitées pour que les conflits soient évités. Je ne veux accuser personne. Je demanderais à mes deux aînés ici présents de bien vouloir permettre que nous nous retirions pour mieux creuser les informations que vous avez fournies, car je suis sûr que, dans tout ce que vous venez de relater, il y a des informations qui ne sont pas totalement exactes. Il en est de même des informations que nous fournissent les autres (Membres de la Coordination Générale).

Vous aviez dit que nous devons léguer un bon héritage à la postérité, c’est là le plus important. Mais, que voulons-nous léguer à notre postérité ? Notre pays est malade de la cupidité de ses enfants. Il ne faut pas que ce mal nous détruise. »

Après le Père Epiphane AHOUANSE, le grand frère Dominique HOUNKONNOU a pris la parole.


Il a commencé par nous féliciter, lui aussi, parce que nos démarches ne visent la tête de personne. « Certaines personnes disent que tant qu’il y aura telle personne dans la Coordination Générale, rien ne marchera, mais vous, vous ne dites pas cela, a-t-il poursuivi. Vous vous en êtes tenus aux faits et cela me réjouit, profondément. Votre démarche vise au contraire à améliorer les choses. Ce que je veux reprocher à votre démarche, c’est la succession trop rapprochée entre vos diverses correspondances adressées à la Coordination Générale : entre la demande d’audience et la relance, vous auriez dû leur accorder un mois car le Coordonnateur Général voyage beaucoup. Vous avez un esprit constructif et je pense que vous auriez pu éviter ce petit couac.

Nous qui sommes devant vous ici, nous ne sommes pas membres de la Coordination Générale. Pourtant, après tout ce qui a été écrit dans les réseaux sociaux et les médias, au sujet de ’’Wémèxwé’’, en 2014, des gens nous ont aussi approchés et ont émis des griefs à propos de la gestion du volet ’’Tissu’’. Nous avions alors constitué un Comité de sages venus de toutes nos communes. Nous avons tenu plusieurs réunions pour analyser profondément la situation. Après cela, nous avons rencontré les membres de la Coordination Générale individuellement pour leur poser des questions précises. Nous avons ensuite rencontré ensemble trois d’entre eux à savoir : le Secrétaire Général Sévérin KPANOU, le Trésorier Général Joseph KIKI-HOUEZE ainsi que le Coordonnateur Général Antoine BONOU. Le but était d’apaiser les tensions et de dissiper les récriminations. Nous leur avons demandé de faire tout le nécessaire pour que ’’Wémèxwé’’ ne périclite pas. Je pense que c’est notre initiative qui a débouché sur la mise sur pied du Comité ad’hoc. Mais, je n’ai plus vraiment cherché à savoir les raisons pour lesquelles les conclusions de ce Comité ad’hoc n’ont plus été prises en compte.

Je vous demande de dire aux amis de patienter, quel que soit ce qui se passe. Malgré que vous avez déjà écrit aux rois, vous avez tenu à nous rencontrer et nous voulons que vous nous accordiez ce que nous vous demandons : la patience.

Comme le Père l’a dit, nous allons rencontrer aussi l’autre partie pour mieux comprendre les choses. Des initiatives de regroupements ont auparavant vu le jour chez nous sans avoir prospéré. Mais, beaucoup de gens ne savent plus comment cela a resurgi à travers ’’Wémèxwé’’. Il a été demandé, la dernière fois, au Vice-président de ’’Nonvitcha’’, sur l’une de nos radios, s’ils ont commencé par copier ’’Wémèxwé’’, avec, enfin, les réalisations socio-communautaires. Cela me permet de dire que nous sommes suivis par les autres et que nous avons le devoir de toujours réussir.

Il y a certains Wémènou de l’extérieur avec qui je suis en contact et qui font tout pour rentrer en janvier. D’autres n’ont pas les moyens de rentrer mais restent profondément attachés à leur Vallée et à ’’Wémèxwé’’ et nous le font savoir. Il y a certainement des gens parmi vous pour vous décourager afin que vous abdiquiez, mais ne les écoutez surtout pas. Continuez plutôt dans votre logique pacifique pour qu’une solution consensuelle soit trouvée.

Je n’ai jamais été informé des détails du prix du tissu. Seulement, j’ai  demandé à certains membres de la Coordination Générale s’ils ne voyaient pas les factures, ce à quoi ils ont répondu que les factures existent et ont toujours été montrées à la Coordination Générale. Vous avez même cité des lieux et des sociétés, ça ne peut pas être anodin. Vous avez dû sérieusement investiguer. Nous allons tout mettre en œuvre pour diligemment nous revoir car les prochaines manifestions sont déjà à nos portes. Je vous remercie très sincèrement pour votre intention et votre démarche », a-t-il provisoirement conclu.

 Pour ce premier tour de table, c’est le doyen du groupe qui a pris la parole en dernière position.

« Vous avez annoncé plusieurs volets dans vos interventions au départ, mais apparemment, le volet ’’Tissu’’ a tenu la vedette », ainsi s’est introduit le grand frère Moïse SONOU dans les échanges. Il s’est demandé s’il y en a parmi nous (trois) qui était au dernier congrès, ce à quoi nous lui avons répondu par la négative. « Il y avait eu trois commissions lors du dernier congrès : une commission pour le tissu, une commission pour la sédentarisation et une commission pour les textes. En ce qui concerne le tissu, certains souhaitaient que la gestion de ce volet soit retirée à la Coordination Générale, d’autres, par contre, voulaient qu’elle continue plutôt de le gérer. Finalement, à la plénière, les congressistes ont décidé de laisser la gestion du volet ’’Tissu’’ à la Coordination Inter-Communale. C’est vrai qu’il y a souvent de la spéculation sur le prix du tissu et j’en ai eu la preuve lors de l’édition des Aguégués quand nous avons vu un point de vente où le prix était largement au-delà du prix officiel. Mais, cela n’est pas le fait de la Coordination Générale. ’’Wémèxwé’’ est une entreprise qui nous engage tous, pour le développement de la Vallée. Et, dans une telle entreprise, les critiques sont inévitables. Mais, ces critiques deviennent dangereuses quand elles sont destructives. Si nous avons le même objectif à savoir : le développement du pays Wémè, alors nous devons consentir des sacrifices : sacrifier nos intérêts individuels pour l’intérêt général. Essayer de voir et d’aller dans la même direction, tous ensemble. On ne peut pas refuser les critiques car les critiques font avancer l’action. ’’La critique est à l’action, ce que le vent est au voilier’’. Donc, accepter les critiques, c’est accepter d’avancer aussi. Dans vos interventions, vous avez cité des faits et des chiffres qu’il nous faudra vérifier avant de revenir vous donner notre réponse, comme l’ont dit les deux autres, avant moi. Nous devons encore aller écouter la version des autres. Je vous exhorte à la patience. Le développement est une affaire de patience. Nous devons tous être patients et solidaires. Sinon, ce qui est entrepris, avant de mûrir, aura été détruit.

Je vous sens un peu impatients, à l’analyse du rapprochement des dates de vos différentes correspondances. Votre impatience a fait qu’au lieu de gérer cette affaire au seul niveau de la Coordination Inter-Communale (CIC), vous l’avez déjà portée au niveau des rois. Et, là, ça commence par échapper. C’est un peu dommage, mais, pas encore complètement hors de portée. Nous avons besoin de nous documenter, de faire des recoupements et nous verrons comment procéder par la suite, car la vérité n’est l’apanage de personne ici. Voilà, en conclusion, ce que je peux dire. »

L’intervention du grand frère Moïse a suscité chez le grand frère Dominique, une interrogation. Il a voulu savoir les raisons qui ont motivé les membres du forum ’’Wémèxwé, notre identité’’ à porter l’affaire au niveau des rois, sans avoir préalablement organisé la présente rencontre ou épuisé toutes les voies qui s’offraient à eux.

Là-dessus, il leur a été répondu que le rapprochement des dates s’explique par le fait que nous avons organisé certaines rencontres avant le dépôt de notre courrier. Nous avons, notamment, rencontré trois membres du Comité ad’hoc à qui nous avons demandé les raisons de la non prise en compte par la Coordination Générale, des conclusions de leurs travaux. Il nous a été répondu que la Coordination Générale a ignoré les conclusions de leurs travaux parce qu’elle tenait à maintenir le statu quo en matière de gestion du tissu alors qu’ils avaient abouti à de très bons résultats. Ce comité ad’hoc avait un mois pour déposer ses rapports qui ont été déposés au bout de deux semaines. Et, c’est un mois après le dépôt de ce rapport que le Comité ad’hoc a été réuni pour s’entendre dire par la Coordination Générale que le tissu a déjà été commandé.

Donc, ces faits-là nous ont mis sur nos gardes. Nous devons donc marquer notre présence permanente afin que la Coordination Générale ne nous ignore pas. Et, c’est pour cela que nous nous sommes fixé deux semaines pour les relancer, après le premier courrier.

Le Coordinateur Général a effectivement reçu nos courriers comme le prouvent les appels qu’il a effectués pour menacer certains membres du Forum. De plus, nous l’avons vu à son bureau, au moment où nous déposions la lettre de relance. C’est suite aux menaces du Coordonnateur Général que nous avons décidé d’informer les rois, les chefs religieux, les cadres, les Maires, etc.

Après ces clarifications, le grand frère a encore demandé les raisons pour lesquelles l’affaire avait été portée sur Facebook en 2014, alors que la démarche actuelle aurait dû être faite.

Nous avons expliqué que l’affaire avait été portée à la face du monde, à travers Facebook, en raison de l’attitude de la Coordination Générale qui n’a pas la culture de tenir compte des critiques et des observations constructives qui lui sont faites. C’est peut-être vrai que nous avions commis des erreurs en ne menant pas des démarches comme celle-ci avant d’investir Facebook.

Mais, c’est à croire aussi que la Coordination Générale préfère les thérapies de choc. Sinon, comment comprendre que, depuis 2014, les conclusions du Comité ad’hoc, suscité par le Comité des sages, soient toujours mises sous le boisseau jusqu’à ce jour si tant est que les résultats de leurs travaux avaient été déposés hors délai, en 2014? Nous prenons toutes les disposions pour ne pas subir le même sort, car la Coordination a amplement donné la preuve de sa capacité à dribbler et il nous faut la marquer, cette fois-ci, à la culotte. Vous nous demandez d’être patients. Nous allons l’être dans un délai raisonnable qui évitera que la Coordination Générale nous dise après que le tissu a déjà été commandé. Si, vous, en dépit de vos expériences, la Coordination Générale n’a pas donné suite à vos initiatives, alors il nous faudra être prudemment patients.

Si nous n’avons pas porté le débat sur Facebook, cette année, c’est parce que nous voulons laver notre linge sale au sein de notre famille afin que les convoitises nées de notre succès n’aient la force de nous attaquer et de nous détruire. Si nous devons encore nous retrouver sur Facebook, nous prendrons alors des précautions appropriées, préalablement. Dans notre Forum actuel, il n’y a que des Wémènou authentifiés. 

Après cela, le grand frère a encore demandé que nous soyons raisonnablement patients et de ne plus entreprendre d’autres actions avant notre prochaine rencontre. « Le processus est déjà lancé et ça va aboutir à un résultat » a-t-il promis.

Nous avons demandé à connaître les textes de ’’Wémèxwé’’ actuellement en vigueur, sont-ce les textes qui préconisent un mandat à vie pour le Coordonnateur Général ?

A ce niveau, le grand frère Moïse qui a été le président du Présidium du dernier congrès a dit que les nouveaux textes n’ont pas retenu cette disposition. L’idée avait été évoquée mais rejetée. Il a promis de mettre incessamment les nouveaux textes à notre disposition. Nous avons fait remarquer que certains membres de la Coordination Générale n’ont pas les textes actuels et qu’il est important de vulgariser les textes de ’’Wémèxwé’’ afin de ne pas entretenir l’opacité.

Le prêtre a repris la parole pour une fois encore insister sur la patience qui nous est demandée. 
« C’est le sang rouge qui circule dans notre corps et pourtant on crache de la salive blanche ; vous n’êtes plus des enfants. Nous désirons tous le développement de notre région.  Soyez donc vigilants. Que personne ne vous manipule avec de l’argent. Recherchons d’un seul esprit, le progrès de Wémè. Je ne défends personne. Les dirigeants doivent aussi apprendre la patience. Mais, le Coordonnateur Général entend bien des choses. Il est aussi un homme et sa réaction (au téléphone) peut être excusée. Nous trouverons les moyens d’aplanir ces divergences. Je vous exhorte à la patience.

« Vous aviez dit que Mme Adventine SINTONDJI a reçu vingt millions (20 000 000) FCFA de tissu à dix-huit mille (18 000) FCFA la pièce. Je vous suggère d’aller lui demander le prix de vente qu’elle avait pratiqué. La tenue que le Coordonnateur Général a portée le jour de la fête n’est pas faite dans le tissu que tout le monde a acheté ; il a porté une tenue faite dans l’échantillon du tissu. Dès que c’était lavé une fois, ça s’est déteint et il ne pouvait plus la porter à nouveau. C’est moi qui lui ai encore donné six mètres il y a environ un mois. C’est pour vous dire qu’il y a beaucoup de sacrifice dans cette histoire. Je vous demande encore d’enquêter sur le prix de vente qu’a  pratiqué Mme SINTONDJI afin qu’on puisse voir celui qui veut vraiment le développement de Wémè », a insisté le Directeur National de l’Enseignement Catholique.

Reprenant la parole, le grand frère Moïse a fait remarquer qu’il y a des manipulateurs parmi les Wémènou ; il nous a invités à plus de vigilance pour ne pas nous laisser manipuler.

Certains ressortissants de Wémè ont cru que le Forum sur le développement du pays Wémè a été organisé à partir d’un budget que la Coordination Générale a mis à la disposition du Comité dirigé par le grand frère Dominique. Il n’en est rien. C’est à leurs propres frais que les membres dudit Comité ont parcouru toutes les quatre communes de la Vallée de l’Ouémé pour les ateliers préparatoires et, seuls les Maires qui avaient eu une certaine volonté, leur avaient assuré la restauration. Ensuite, les invités au Forum ont dû contribuer financièrement pour y participer. « C’est vous dire qu’il y a de la bonne volonté », a martelé le grand frère Dominique. Et, c’est cette même disposition que j’ai perçue en vous, sinon je ne m’associe pas aux futilités. Et, quand j’ai su que vous êtes sérieux, alors j’ai sollicité deux autres membres du Comité de Suivi du Forum pour le Développement du Pays Wémè pour venir vous écouter. Tant que vous aurez cette bonne volonté, nous serons avec vous. Calmez vos amis parce que la division ne nous amènera qu’à la destruction. Il n’est pas aisé de construire ensemble.

Nous trois, ici présents, savons comment aborder le Coordonnateur Général pour qu’il nous écoute. Nous allons nous retrouver très prochainement. Mais, si vous sentez que nous tardons à vous retrouver, faites-nous signe. Vous êtes déjà dans la Coordination maintenant puisque Aimé SODJINOU est l’un des vôtres. Nous avons appris que c’est avec le bénéfice réalisé sur la vente du tissu que les œuvres sociales sont réalisées, mais nous allons chercher.»

Après cette intervention du grand frère Dominique, nous avons remis à chacun de nos trois interlocuteurs une copie du courrier destiné aux cadres, échangé les adresses mail et contacts téléphoniques puis levé la séance.

Mais avant, la double question suivante a été posée par le grand frère Moïse à savoir : quelle est la marge bénéficiaire réalisée sur le tissu et à qui profite-t-elle ? Voilà, finalement, l’interrogation, à l’issue de nos échanges. 


Donatien Zanmènou KOUTCHIKA