mercredi 17 août 2016

Alain Capo-Chichi rétablit la crédibilité de l’Institut ’’Cerco’’

Dans l'univers béninois de l'enseignement supérieur privé


Le lundi 15 août 2016 s’est déroulée, au siège de l’Institut ’’Cerco’’, du quartier Sikécodji, à Cotonou, une conférence de presse animée par le Président-Directeur général de l’institution universitaire, Alain Capo-Chichi. Il s’agissait pour cette personnalité de rejeter, avec une grande véhémence et une forte conviction, les allégations ayant contribué à répandre du discrédit sur l’université privée dont il assure l’administration et la gestion, ce qui a permis, d’une part, de remettre en lumière les atouts d’un joyau béninois et, d’autre part, de rassurer résolument les parents d’étudiants. 
Alain Capo-Chichi, au cours de la conférence de presse, s'est voulu très rassurant à l'endroit des parents d'étudiants
« Il n’y a pas péril en la demeure ; ’’Cerco’’ fait partie des établissements modernes au Bénin et détient15 diplômes co-signés par le Ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique (Mesrs) ! » Ainsi s’est exclamé Alain Capo-Chichi, Président-Directeur général de l’Institut ’’Cerco’’, au cours de la conférence de presse à laquelle il a convié les professionnels des médias, en cette fraîche matinée de l’Assomption, ce lundi 15 août 2016, au siège de l’université privée. A en croire les propos de l’orateur, après 17 ans d’existence, l’Institut ’’Cerco’’ capitalise un nombre impressionnant d’acquis sur un fondement de statistiques précises : 3020 étudiants diplômés avec moins de 200 d’entre eux n’ayant pas encore trouvé un emploi. Un exploit dû, selon Alain Capo-Chichi, au suivi de l’Institut ’’Cerco’’ concernant l’insertion professionnelle de ces apprenants lorsqu’ils arrivent en fin de cycle, de même qu’à leur édification en capacités entrepreneuriales et en management.
Voilà une institution universitaire très imposante que ses dirigeants ont conformée aux conditions draconiennes de reconnaissance par l’Etat béninois : « Une école d’enseignement supérieur peut être autorisée au Bénin et, cela suit des principes », commentera-t-il, à ce propos. En outre, l’Institut ’’Cerco’’ a été décrit par son promoteur comme une superstructure disposant d’un grand nombre de commodités pour y faciliter l’épanouissement intellectuel des apprenants : un propre siège d’une valeur d’1 milliard 500 millions de Francs Cfa, doté d’un ascenseur et d’équipements sacrifiant aux normes internationales et qui, aujourd’hui, étend ses ramifications dans des pays comme la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, la France et la Chine, ce dernier pays, première puissance économique mondiale dont l’une des universités ouvrira, en septembre 2016, un Département d’enseignement dans l’université privée indiquée. « Sans une qualité de formation, il ne peut y avoir de ces possibilités », avoue-t-il, en toute modestie. C’est ainsi que, devant les intoxications dont il a personnellement été victime par une certaine presse et qui ont tenté de ternir l’éclat de réalisations aussi éloquentes et pertinentes au niveau de l’Institut ’’Cerco’’, Alain Capo-Chichi a profité de la conférence de presse pour convier les parents d’étudiants à prendre part aux Journées ’’Portes ouvertes’’, organisées à leur intention, les 19 et 20 août 2016, pour leur permettre de découvrir, de leur propre chef, le caractère prestigieux et rassurant de l’Université privée figurant sur la liste de reconnaissance publiée par le Ministère de l’Enseignement supérieur du Bénin.


Marcel Kpogodo    

18 exigences et 10 dénonciations du Bébé Plp

Dans la cadre de l'animation de la vie politique au Bénin


Le dimanche 14 août 2016 à l’Hôtel Azalaï de Cotonou a eu lieu la mise sur les fonts baptismaux du Parti pour la libération du peuple (Plp). Une nouvelle formation politique avec, à sa tête, Léonce Houngbadji, résolument établie dans une opposition forte et constructive au régime du Président Patrice Talon. L’événement a débouché sur une Déclaration assortie, notamment, d’exigences et de dénonciations.
Au centre, Léonce Houngbadji
Une vaste salle ’’Gbèhanzin’’ archi-comble, remplie de jeunes, de femmes, de conducteurs de taxi-moto et d’invités de tous ordres, une animation populaire digne des grands jours. L’atmosphère chaudement militante qui a caractérisé, au début de l’après-midi du dimanche 14 août 2016, la salle ’’Gbèhanzin’’ de l’Hôtel Azalaï de Cotonou, au Congrès de constitution du Parti pour la libération du peuple (Plp). Deux temps forts ont marqué la manifestation politique : la diction par  Léonce Houngbadji d’un discours enflammé, un véritable pamphlet dans lequel cette jeune personnalité politique a peint profondément en noir la gestion du Bénin par le Gouvernement du Président Patrice Talon. Ensuite, un autre membre de la formation politique, Cécil Adjévi, a procédé à la lecture d’une déclaration engagée, dominée, par, entre autres, des exigences majoritairement adressées à l’Exécutif. En définitive, le Plp a résolument établi son adhésion au courant de l’opposition politique au régime en place.
Le monde fou de la Salle ''Gbèhanzin''
Voilà qui s’avère d’une cohérence rare lorsqu’on sait que le courant défendu par celui-ci, lors de l’élection présidentielle de mars 2016, l’avait vu soutenir la candidature de l’ancien Premier Ministre, Lionel Zinsou. Contrairement à la frilosité et à la versatilité ambiantes émanant du camp avec lequel il a mené le même combat, ce leader a choisi d’enfourcher la trompette de l’Opposition, quitte à en subir toute la drastique situation, tant redoutée et fuie.


Ramane Aïsso


     
Déclaration du Plp


Le Plp et ses pancartes revendicatives

I.                   Le Parti pour la libération du peuple (Plp) exige :
-          L’audit de la Sodéco, du Pvi et de Maria-Gléta
-          La sortie rapide du Programme d’action du Gouvernement pour mettre fin à la navigation à vue
-          La déclaration des biens du Chef de l’Etat et de ceux de ses Ministres
-          La transparence autour des sociétés du Président de la République et de celles de ses proches collaborateurs pour éviter les conflits d’intérêts
-          La mise en œuvre de la Feuille de route issue des Assises nationales sur le Numérique
-          La poursuite et le renforcement des mesures sociales en faveur des jeunes et des femmes (Emploi, autonomisation des femmes, Ramu, gratuité de la césarienne, scolarité, …)
-          La création de l’Office béninois des recettes pour sécuriser les fonds mobilisés par les différentes régies financières
-          La sauvegarde des intérêts des travailleurs, notamment, les acquis sociaux
-          L’amélioration des conditions de vie et de travail des forces de l’ordre et de sécurité publique
-          La création d’une Commission d’enquête parlementaire sur le paiement des dettes intérieures et les milliards décaissés au Trésor public pour le compte du coton, depuis le 6 avril 2016
-          La publication des noms des cabinets d’audits
-          L’élargissement des audits à la Sodéco, au Pvi et à la Centrale de Maria-Gléta et, surtout, la prise de 2006 comme point de départ des audits
-          La prise en compte du 1er trimestre 2012 dans l’audit diligenté dans la filière des véhicules d’occasion
-          Le rétablissement immédiat des 21 étudiants arbitrairement suspendus à l’Université d’Abomey-Calavi et la reprise des activités académiques à la Flash
-          Le rétablissement des Ace suspendus dans plusieurs ministères dont au Ministère de l’Agriculture, de l’élevage et de la pêche
-          Le renforcement du contrôle de l’action gouvernementale par l’Assemblée nationale
-          Le rétablissement de la carte universitaire
-          La mise en œuvre immédiate des recommandations des derniers Etats généraux de la presse béninoise.

II.                Le Parti pour la libération du peuple (Plp) :
-          Apporte son soutien à la communauté estudiantine et l’invite à rester vigilante et mobilisée
-          Félicite et encourage tous les travailleurs à divers niveaux et leurs responsables syndicaux à poursuivre la lutte sociale pour mettre un terme à la destruction du tissu social national
-          Invite la société civile à plus de responsabilité en évitant les ingérences dans les affaires politiques. Nous voulons une société civile qui assure la veille citoyenne et non qui se met au service d’un Gouvernement sans vision et sans priorité, pour distraire le peuple
-          Demande à la communauté internationale l’envoi d’une mission au Bénin aux fins de vérifier nos allégations sur la gouvernance du régime, surtout, sur les questions des droits de l’homme, de la liberté d’expression et de la gouvernance économique et financière
-          S’interroge sur la forme référendaire envisagée pour les réformes politiques et institutionnelles et invite ses militants, militantes et sympathisants à rester mobilisés pour faire échec à cette mascarade.

III.             Le Parti pour la libération du peuple (Plp)
1.      NON aux réformes politiques et institutionnelles taillées sur mesure
2.      NON au mandat unique pour tuer la démocratie et l’Etat de droit
3.      NON à la violation de la liberté d’expression
4.      NON à la suppression des mesures sociales en faveur des femmes et des jeunes
5.      NON à l’instrumentalisation de certaines institutions de la République et de la société civile
6.      NON aux audits orientés à des fins de chantage politique
7.      NON au pillage du Trésor public sous de fallacieux prétextes
8.      NON au renforcement du monopole privé en faveur d’une seule personne
9.      NON à la privatisation du Bénin dans l’intérêt d’une seule personne
10.  NON à la profanation du système judiciaire

Le Parti pour la libération du peuple exprime toute sa reconnaissance à la presse nationale pour son accompagnement et l’encourage à jouer le rôle qui est le sien dans la préservation de la paix, de la stabilité et de l’unité nationale.

Nous vous remercions !
Fait à Cotonou, le 14 août 2016
Le Congrès 

Talon dans le collimateur des députés

Dans le cadre de la conception d'une nouvelle carte universitaire du Bénin


Le mercredi 27 juillet 2016, le Conseil des Ministres du Gouvernement du Président Patrice Talon a adopté un réaménagement de la carte universitaire du Bénin, ce qui a suscité une réorganisation et  un regroupement des 22 centres universitaires autour de 4 grands nouveaux pôles universitaires que sont l’Université d’Abomey-Calavi, l’Univeristé de Parakou, l’Université des Sciences technologiques, d’ingénierie et de mathématiques d’Abomey et l’Université nationale d’agriculture de Porto-Novo. Conséquence : la suppression pure et simple de certains autres centres. Cette vision, peu partagée par les députés béninois, a donné lieu, le 12 août dernier, à des déclarations publiées respectivement par certains d’entre eux, constitués en 2 groupes bien distincts. Le premier comporte les parlementaires émanant des 15ème, 19ème, 20ème, 21ème, 22ème, et 23ème circonscriptions électorales. La seconde est constituée par des députés de la tendance ’’Forces cauris pour un Bénin émergent’’ (Fcbe) et de ses alliés. Tout décompte fait, un total de 45 représentants du peuple fustige ce choix du Gouvernement, ce qui laisse entrevoir de chaudes empoignades politiques, dans les prochaines semaines.

Ramane Aïsso

Patrice Talon



1. DECLARATION POLITIQUE DES DEPUTES DES 15EME, 19EME, 20EME, 21EME, 22EME ET 23EME CIRCONSCRIPTIONS ELECTORALES



Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
Chers Collègues Députés,
Dans le cadre des reformes engagées dans le secteur Educatif dans notre pays, le gouvernement réuni en conseil des ministres le mercredi 27 juillet 2016 a adopté une nouvelle carte universitaire dite « resserrée et non régionaliste ».
Ainsi, l’Université d’Agriculture de Kétou a été purement et simplement supprimée pendant que l’Université pluridisciplinaire de Porto-Novo ville capitale a été vidée de son contenu et réduite en une Université Thématique d’Agriculture qui ne regroupe même pas l’ensemble des facultés de sciences agronomiques reparties sur le territoire national.
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale, chers collègues, les populations des départements de l’Ouémé et du Plateau s’indignent très profondément et s’insurgent véritablement contre une telle décision notamment en ce qui concerne les Universités de Porto-Novo et Kétou.
Les députés signataires de la présente déclaration, sensibles au désarroi et aux cris de cœur des populations, considèrent l’acte du gouvernement comme une volonté de rationaliser la carte universitaire de notre pays. Toutefois, dans la pratique, la décision comporte des insuffisances graves et inquiétantes.
En effet, tout se passe comme si avec la nouvelle carte universitaire, on veut vider simplement la capitale Porto-Novo de sa substance universitaire pluridisciplinaire et d’y substituer une coquille quasi-vide d’établissements dont la population estudiantine totale ne dépasse guère deux mille (2000) et dont aucun des campus, école ou centre n’est implanté sur son territoire propre.
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale, chers collègues, tout se passe comme si, avec la nouvelle carte universitaire on veut arrêter le développement de la cité historique de Kétou en la vidant du véritable levier de rayonnement que constitue l’Université d’Agriculture; tout se passe comme si le choix de Kétou n’était pas adossé à une étude préalable.
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale, dans le monde entier, chaque capitale de pays a une université pluridisciplinaire . Nous demandons au gouvernement de rétablir les deux universités:
1- L’Université de Porto-Novo avec toutes les structures qui y sont attachées: ENS, IMSP de Dangbo, Faculté de Médecine de Porto-Novo, FLASH d’Adjarra , l’INJEPS, Haute Ecole de Commerce de Sèmè.
2- L’Université d’Agriculture de Kétou et les écoles qui y sont attachées notamment l’Ecole d’Agriculture d’Adjohoun, l’Ecole de Transformation des Produits Agricoles de Sakété et celles relatives à l’Horticulture et au Machinisme agricole de Kétou.
Les députés signataires de la déclaration se réservent le droit d’utiliser toutes les dispositions légales et réglementaires pour que réparation soit faite.
Vive la démocratie !
Vive le Bénin
Je vous remercie!

Porto-Novo, le 11 Août 2016
Ont signé
1- SCHANOU AROUNA Sofiath
2- SANI GLELE Yibatou
3- ZINSOU Edmond
4- AKISSOE Noël
5- AHOUANVOEBLA Augustin
6- DONWAHOUE Janvier
7- CODJO Dossou Simplice
8- GBENOU Paulin
9- AGBODJETE Justin
10- VLAVONOU Louis
11- GBAMIGBADE Joseph
12- ABIMBOLA Jean Michel
13- KOUSSONDA A. Moukaram
14- AKOTEGNON Raphaël
15- PADONOU Corneille
16- AGUEMON Badirou




2. DECLARATION PARLEMENTAIRE DES DEPUTES FCBE ET ALLIES, RELATIVE A LA NOUVELLE CARTE UNIVERSITAIRE

Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
Madame et Messieurs les membres du Bureau de l’Assemblée Nationale,
Mesdames et Messieurs les membres de la Conférence des Présidents,
Chers collègues, Honorables députés,
Depuis 2006, le Gouvernement du Bénin a inscrit au rang de ses priorités, le renforcement du capital humain et la promotion d’une éducation de développement en se fondant sur la Vision qui veut que « le Bénin dispose à l’horizon 2025 d’un sous-secteur d’Enseignement Supérieur et de Recherche Scientifique qui fournit des ressources humaines de qualité et des résultats de recherche adaptés aux problèmes de développement national ».
Pour ce faire et prenant en compte les recommandations de plusieurs documents de politique à savoir :
La Stratégie de Croissance pour la Réduction de la Pauvreté (SCRP),
Les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD),
Le Rapport d’Evaluation du Plan Décennal de Développement du Secteur de l’Education (PDDSE),
Le Cadre macro-financier du Rapport d’Etat sur le Système Educatif National (RESEN) et
Les orientations stratégiques de la Lettre de Politique Educative, proposée par tous les acteurs du Secteur,
Il a été procédé à la création de 24 Centres universitaires reposant sur les 3 principes suivants :
Le Principe de la Différenciation et de la Complémentarité,
Le Principe de la Décentralisation et de la Déconcentration,
Le Principe de la Simplicité.

Ces centres universitaires ont été regroupés en 5 Universités de plein exercice, dont 3 Thématiques et 2 Pluri-Thématiques.
Du point de vue des universités thématiques, on dénombre :
L’Université d’Agriculture de Kétou (UAK),
L’Université Polytechnique d’Abomey (UPA),
L’Université des Sciences, Arts et Techniques de Natitingou (USATN).

Du point de vue des universités pluri-thématiques, on a :
L’Université de Porto-Novo (UPN),
L’Université de Lokossa (UL).
Par ailleurs, il n’est pas superflu de remarquer que Porto-Novo fait partie des rares capitales du Monde n’ayant pas été dotées d’une université jusqu’en 2015. En effet, faut-il le rappeler, le développement universitaire au Dahomey et au Togo s’est d’abord fait conjointement à partir de centres universitaires, créés à Porto-Novo et à Lomé en 1968. En 1970, ces centres ont évolué pour générer l’Université du Bénin à Lomé (Togo) et l’Université du Dahomey à Abomey-Calavi, qui en 1975 devint l’Université Nationale du Bénin (UNB). En 2001, avec la création d’une 2e université, l’Université de Parakou, l’UNB prit le nom d’Université d’Abomey-Calavi (UAC).
Convaincu de la pertinence de la carte universitaire, indiquée supra, le Gouvernement du Docteur Yayi Boni, pour accompagner sa vision a identifié des Partenaires Techniques et Financiers (PTF) pour la construction des 6 nouvelles universités en dehors de l’UAC.
La carte d’intervention des PTF dans le financement des universités a été élaborée et se présente comme suit :
Université de Porto-Novo incluant les centres universitaires de Porto-Novo, d’Adjara, de Dangbo et de Sèmè-Podji : 93 milliards auprès de la compagnie chinoise SINOCONST,
Université d’Agriculture de Kétou, composée des centres universitaires de Sakété, de Kétou et d’Adjohoun : 56 milliards auprès du Fonds Saoudien (1ère phase) et de la BID (2e phase),
Université des Sciences, Arts et Techniques de Natitingou, composée des centres universitaires de Djougou, de Natitingou, de Kouandé et de Bassila : 90 milliards auprès de la compagnie chinoise BNA,
Université de Lokossa, composée des centres universitaires de Lokossa, d’Aplahoué et de Comè : 94 milliards auprès de la BADEA et de la compagnie chinoise BNA,
Université Polytechnique d’Abomey, composée des centres universitaires d’Abomey, de Dassa et de Savalou : 45 milliards auprès de la BID,
Université de Parakou : 90 milliards auprès de la compagnie chinoise BNA.
Le total des financements prévus est de 469 milliards dont :
Financement déjà mobilisés par le Gouvernement du Docteur Yayi Boni et en cours d’utilisation à Kétou : 6 milliards,
Financement mobilisé par le Gouvernement du Docteur Yayi Boni et en cours de ratification : 99 milliards,
Financement négocié par le Gouvernement du Docteur Yayi Boni et en cours de mobilisation : 363 milliards.
Hormis cet effort de mobilisation financière et pour l’effectivité du démarrage des activités académiques, il est mis en place depuis 2009, un Fonds spécial d’appui à la formation des formateurs dans les Ecoles doctorales des Universités nationales. Ce Fonds a permis la formation à ce jour de plus de 50 docteurs dans maints domaines de formation.
Malgré toutes ces dispositions organisationnelles et financières prises par le Gouvernement du Docteur Yayi Boni, le Gouvernement actuel a mis en place une Commission d’Experts dont les travaux ont abouti à la mise en place d’une nouvelle carte universitaire que le Gouvernement en place a adoptée.
De notre point de vue, cette carte universitaire présente de nombreuses incohérences, notamment au niveau de sa territorialité. En effet comment comprendre que les centres universitaires de Gogounou et de Djougou si proches de Parakou soient rattachés à Porto-Novo ? Le même constat est valable pour Natitingou qui devra parcourir des centaines de kilomètres avant de venir régler ses problèmes administratifs à Porto-Novo, pendant que Parakou est à côté. C’est entre autres, les mobiles des fortes critiques, formulées par de nombreux universitaires et les partenaires sociaux de l’enseignement supérieur. De surcroit, après l’adoption de la carte universitaire par le Gouvernement actuel, de vives protestations sont notées ça et la par les populations du Bénin.
C’est pourquoi, nous, Députés FCBE et Alliés, considérons la nouvelle carte universitaire comme un grand recul par rapport à la vision portée par : Bénin-Alafia 2025, les OMD, la SCRP et le PDDSE et porte du même coup une grande entorse aux négociations et aux engagements pris avec les PTF.
De ce qui précède, nous, Députés FCBE et Alliés invitons instamment le Gouvernement actuel à garder intacte la carte universitaire dont il a héritée du Gouvernement défunt, car cette carte résulte d’une démarche méthodologique, scientifique et consensuelle de tous les acteurs de l’Ecole Béninoise.
Pour finir, les Députés FCBE et Alliés invitent le Gouvernement actuel à finaliser avec succès les négociations entamées avec les PFT pour mobiliser les 363 milliards restants.
Vivent les FCBE et Alliés !
Vive le Renouveau Démocratique !
Vive l’Education au Service du Développement !
Vive le Bénin !
Nous vous remercions.

Léonce Houngbadji : « […] nous allons violer violemment cette ligne rouge-là »

Selon ses analyses après l’expiration de son ultimatum au Gouvernement


Au cours d’une conférence de presse, le samedi 31 juillet 2016, le Président du Mouvement, Rassemblement des forces du progrès (Rfp), Léonce Houngbadji, a donné une conférence de presse, ce qui lui a permis d’aborder la situation d’exclusion de 21 étudiants de la Faculté des Lettres, arts et sciences humaines (Flash) de l’Université d’Abomey-Calavi (Uac). Ainsi, il avait donné une semaine au Gouvernement du Président Patrice Talon pour agir de manière à faire réintégrer ces apprenants. Après l’expiration de ce délai, cette jeune personnalité a accepté d’accorder à notre Rédaction une interview dans laquelle il annonce de nouvelles dispositions que prendra son Mouvement pour faire plier le Gouvernement, sur un fond d’une critique acerbe de la gouvernance du régime du Nouveau départ, et d’un appel aux jeunes à se joindre au combat qu’entend mener cette structure politique.

Léonce Houngbadji

Journal Le Mutateur : Bonjour M. Léonce Houngbadji. Vous êtes le Président du Mouvement, Rassemblement des forces du progrès (Rfp). Le samedi 31 juillet dernier, vous avez tenu une conférence de presse, ce qui vous a permis de donner un ultimatum au Gouvernement, qui a expiré depuis le 6 août 2016. Il s’agissait pour Patrice Talon, à votre demande expresse, de faire réintégrer les 21 étudiants qui avaient été exclus, quelques jours auparavant, de la Faculté des Lettres, arts et sciences humaines (Flash) par Brice Sinsin, Recteur de l’Université d’Abomey-Calavi (Uac). Actuellement, est-ce que les 21 étudiants sont réintégrés ?


Léonce Houngbadji : Merci beaucoup pour l’intérêt que vous accordez à cette préoccupation pressante des Béninois. Effectivement, nous avions, au cours de notre sortie médiatique, abordé le sujet et, nous avons demandé au Gouvernement de prendre ses responsabilités pour que les 21 étudiants qui ont été injustement radiés de l’université, pour 5 ans, puissent être réintégrés. C’est un dossier que nous suivons de très près parce que, dans un Etat de droit, si on reproche à ces étudiants des fautes qu’ils ont commises, il faut saisir la justice. Evidemment, les textes qui régissent l’université prévoient des sanctions disciplinaires, mais les mêmes textes prévoient qu’avant de prendre ces sanctions disciplinaires, il y a des conditions à remplir, si nous nous référons à un Arrêté rectoral signé par l’ancien Recteur, Norbert Cossi Awanou.
Je rappelle que la Décision qui a été prise par les autorités rectorales, c’est le Conseil pédagogique qui s’est érigé en Conseil de discipline pour délibérer sur les cas d’indiscipline des étudiants. Dans ce cas, le Conseil pédagogique est élargi à 2 représentants des étudiants de la Faculté, à un représentant du syndicat des enseignants, à un représentant du personnel administratif, technique et de service. Voilà ce que dit clairement l’Arrêté en date du 31 décembre 2010, signé par l’ancien Recteur, le Professeur Norbert Cossi Awanou. Donc, vous êtes d’accord avec moi que ce texte n’a pas été respecté, puisque les étudiants n’ont pas été associés, comme le recommande l’Arrêté, les enseignants non plus ; vous savez que le Synarès est farouchement contre cette décision prise par les autorités rectorales. Cela veut dire que c’est une décision arbitraire. Dans un Etat de droit, on ne peut pas permettre ce genre de choses, parce qu’il s’agit du Bénin ; on sait quand ça commence, mais on ne sait pas quand ça finit. L’université, c’est des milliers de gens qui sont là-bas et, notre souci majeur, c’est la paix, c’est la stabilité, c’est la sécurité de notre pays.
Malheureusement, nous avons un Gouvernement qui est en conflit permanent avec le dialogue social ; depuis qu’ils sont là, ils ne dialoguent pas avec les travailleurs, ils n’échangent pas avec eus, ils les ignorent, ils les narguent, et, un gouvernement qui refuse le dialogue, un gouvernement qui n’aime pas les voix discordantes, qui n’aiment pas la contradiction, ce Gouvernement conduit notre pays droit dans le mur ; il est de notre responsabilité, nous, en tant forces politiques de l’opposition constructive, de tirer la sonnette d’alarme, d’attirer l’attention des uns et des autres, pour que nous puissions corriger le tir. Si des gens ont commis des fautes, il faut qu’ils répondent de leurs actes, mais qu’on respecte les textes.
L’ultimatum que nous avons donné n’a pas été respecté ; jusqu’à aujourd’hui, les étudiants suspendus n’ont pas été réintégrés. Bien au contraire, on fait feu de tout bois pour les empêcher de s’exprimer, parce que comment on peut traiter ces enfants, ces jeunes de terroristes ? Comment peut-on parler de terrorisme sur le campus universitaire ? Les autorités compétentes sont où ? Si les gens ont commis des actes terroristes, qu’on les appréhende, qu’on nous en montre les preuves ; c’est facile de chercher des arguments fallacieux pour parler de troubles à l’ordre public, de terrorisme, c’est très facile de le faire, qu’on nous montre les preuves et, qu’on respecte les textes de la République ! C’est de cela qu’il s’agit.
Depuis des semaines, les étudiants réclament ; ce qu’ils réclament, c’est légitime et, on ne veut pas dialoguer avec eux. Ils ont crié, crié, personne ne les a écoutés. Nous sommes en démocratie, ils décident de marcher, d’exprimer leur mécontentement, d’exprimer leur colère, leur indignation, on les a réprimés dans le sang et, on dit qu’il y a une ligne rouge dans le pays, que personne ne doit franchir. Nous, nous allons violer violemment cette ligne rouge-là. Nous allons la violer.
Donc, nous, nous sommes politiques, nous n’irons pas mener la lutte à la place des étudiants, parce que nous sommes dans un Etat de droit, s’il y a des luttes à mener, il faut les mener dans la totale légalité ; respectons les institutions de la République, respectons les lois qui régissent notre pays. Parce que c’est cela : une opposition responsable doit pouvoir faire les choses dans les règles de l’art, c’est ce que nous essayons de faire. Ce n’est pas parce que nous avons donné un ultimatum au Gouvernement et qu’il n’a pas été respecté que nous allons commencer à crier de gauche à droite. Non.
Nous avons pris contact avec des députés à l’Assemblée nationale, - parce que nous constituons une force politique – pour qu’au niveau du Parlement, il puisse y avoir une pression sur le Gouvernement, parce que le Gouvernement est totalement sourd. Vous l’avez vu, au lieu d’appeler les étudiants et de discuter avec eux, de dialoguer avec eux, le Gouvernement fait du dilatoire, fuit le débat et ce sont les anciens responsables du mouvement étudiant qu’on envoie aux jeunes pour les écouter ; ils étaient à la Présidence de la République, le mercredi 10 juillet, et ils ont été reçus par l’Intendant du Palais et par d’autres anciens responsables des étudiants, que tout le monde connaît dans le pays. Cela veut dire qu’il y a un problème de gouvernance dans le pays, parce qu’avant qu’on ne fasse appel à des médiateurs, partout où il y a crise, c’est parce que vous avez déjà tenté quelque chose qui n’a pas abouti. Qu’est-ce que le Gouvernement a déjà tenté et qui n’a pas abouti, pour qu’on fasse appel à des gens, à des personnes ? Je ne doute pas de l’expérience de ces anciens responsables d’étudiants, que je connais, j’ai beaucoup d’amis parmi eux. Donc, je ne doute pas de leurs compétences et de tout le reste, mais avant qu’on en arrive là, il aurait fallu que le Gouvernement ait tenté des solutions alternatives qui n’auraient pas abouti. Donc, vous comprenez que le Gouvernement est dans le dilatoire et qu’il ne veut pas faire des efforts pour améliorer la situation sur le campus. Aujourd’hui, les étudiants sont bastonnés, on leur jette des gaz lacrymogènes tous les jours, le campus est militarisé et, nous, ce qui nous fait mal dans tout ça, c’est que tout le monde se tait dans le pays, tout le monde !
Au temps de l’ancien régime, il n’y avait pas eu autant de dérives. Pourtant, on a vu comment on avait traité le pouvoir ; on nous parlait de violation des franchises universitaires, on nous disait qu’on ne pouvait pas avoir de policiers ni de militaires sur le campus. Aujourd’hui, ce sont les chars qui sont là-bas et, personne n’en parle, personne n’en parle.
En outre, parmi les étudiants qui ont été radiés, il y a plusieurs responsables d’institutions estudiantines. Cela veut dire que l’objectif du Gouvernement est, comme je l’ai précisé précédemment, d’empêcher toute voix discordante dans le pays ; l’objectif, c’est de réduire à néant le mouvement estudiantin, dans le pays. C’est de cela qu’il s’agit. Et, nous, nous sommes là pour mener le combat politique, nous sommes là pour attirer l’attention du Gouvernement sur ce qui se passe dans le pays. En dehors de ce que nous faisons en direction des députés à l’Assemblée nationale pour que, politiquement, il y ait une pression parlementaire sur le Gouvernement, nous avons écrit à certaines structures nationales et, surtout, internationales, pour attirer leur attention sur ce qui se passe dans notre pays où l’on empêche les gens de s’exprimer, où l’on empêche les gens de donner leur point de vue sur des questions données, où l’on ne veut pas dialoguer. Vous avez suivi : même les Centrales syndicales disent que le Gouvernement ne veut pas dialoguer avec elles, qu’elles ne savent pas comment le pays est géré, que les travailleurs sont nargués, dans l’administration publique. C’est cela : c’est l’opacité totale, à tous les niveaux. Et, l’opacité, tout le monde sait là où cela nous amène. Notre souhait, vu que la situation n’a pas bougé, que les étudiants n’ont pas été rétablis et qu’ils ont lancé un mouvement de grève illimités, « Campus mort » ; c’est cela, aujourd’hui.



Face au silence du Gouvernement par rapport à votre ultimatum, votre Mouvement a-t-il essayé de rencontrer différemment le Recteur de l’Université d’Abomey-Calavi et les responsables étudiants ?


Non. Nous, nous sommes une force politique et, le combat politique se mène sur le terrain politique. Le problème qui se pose est d’ordre social, pour une question qui touche au droit à la liberté d’expression. Si nous avons une contribution à apporter pour sortir de l’impasse, on ne peut utiliser que les couloirs politiques pour que, demain, on ne dise pas que c’est nous qui manipulons les étudiants. Nous sommes suffisamment responsables.
Nous, en tant que force politique, ce que nous sommes en train de faire et que nous allons continuer, les jours à venir, de faire sur le terrain, c’est d’utiliser les canaux politiques. D’ailleurs, certains députés ont déjà commencé à interpeller le Gouvernement sur la question. Dans les jours à venir, vous allez voir que d’autres députés feront la même chose sur, précisément, le cas des 21 étudiants suspendus, sur l’invalidation de l’année au niveau de la Flash et sur un certain nombre de choses liées aux conditions de vie et de travail des étudiants. Il n’est pas de notre responsabilité de chercher à rencontrer le Recteur ou le Ministre de l’Enseignement supérieur, puisque le Gouvernement lui-même ne dit rien. Même les étudiants n’arrivent pas à voir leur Ministre de tutelle, depuis que la crise a éclaté. Donc, jusqu’à aujourd’hui, la seule personne qu’ils ont pu rencontrer, c’est l’Intendant de la Présidence de la République. Que vient-il chercher dans une crise à l’université, si ce n’est pas le signe d’une démission du Gouvernement ? C’est une démission du Gouvernement, parce que si l’on veut   utiliser cette personnalité comme un sapeur-pompier, il faudrait d’abord qu’au niveau du Gouvernement, on sente qu’il y a la volonté. Mais, tout se passe comme si les carottes sont déjà cuites ; on estime que les étudiants vont s’agiter un peu et qu’ils finiront par se calmer. A ce propos, le Recteur a défié le Chef de l’Etat, pensant qu’il n’est pas question de revenir sur la décision qu’il a prise. Comme je vous l’expliquais tout à l’heure, il s’agit d’une décision qui n’est pas légale, au vu des textes de l’Université d’Abomey-Calavi ; la décision qui a été prise par le Conseil pédagogique est en contradiction avec les textes de cette université.
Nous, nous faisons tout pour qu’on n’interprète pas mal nos démarches, qu’on ne nous dise pas que c’est nous qui manipulons ; nous ne sommes pas dans cela. Nous, nous voulons la paix dans le pays, nous voulons que notre pays demeure stable et sécurisé. Donc, nous allons au niveau de l’Assemblée nationale, comme le Gouvernement est sourd. Même si nous menons des démarches, lesquelles allons-nous mener auprès du Gouvernement pour qu’elles aboutissent si, déjà, celui-ci même qui est censé prendre l’initiative d’inviter les jeunes, les étudiants, pour les écouter, pour essayer de colmater les brèches et trouver une solution, ne le fait pas et préfère leur envoyer des anciens responsables d’étudiants ? Allez-y comprendre quelque chose.
En synthèse, nous, nous utilisons le canal de l’Assemblée nationale parce que nous constituons une force politique, nous utilisons les structures nationales et internationales qui s’occupent des questions des droits de l’homme, des questions du genre, de l’éducation et de tout le reste pour qu’ensemble nous puissions mettre la pression sur le Gouvernement qui ne veut pas dialoguer sur la question, particulièrement. Donc, c’est ce que nous sommes en train de faire. Mais, si nous menons toutes ces démarches et que nous n’arrivons pas à trouver un terrain d’entente et que la situation perdurait, nous allons passer à la vitesse supérieure. Et, passer à la vitesse supérieure, c’est violer violemment la ligne rouge dont on parle là ; nous allons la violer violemment, parce que nous sommes tous Béninois et que personne ne va nous empêcher, dans ce pays, de nous exprimer ; personne ne nous en empêchera. Nous le disons haut et fort : nous n’avons peur de personne, dans ce pays, parce que nous sommes tous Béninois, personne ne va nous faire peur, parce que nous avons un régime qui fait peur, qui sème la terreur. Donc, s’il y a des risques à prendre, nous allons les prendre.



L’engagement ferme que vous montrez donne envie de mieux connaître votre Mouvement : quand est-ce qu’il est né et, comment fonctionne-t-il ?


Le Rassemblement des forces du progrès (Rfp) est une coalition d’une cinquantaine de mouvements de jeunes et de femmes, exerçant sur toute l’étendue du territoire national. Nous l’avons créée avant la dernière élection présidentielle et, c’est beaucoup plus pendant cette période que nous avons donné de la voix. Tout le monde sait que nous avons soutenu le candidat Lionel Zinsou et, ce n’est pas parce que nous ne soutenons pas l’action du Président Patrice Talon que nous allons prier pour qu’il échoue ; nous sommes tous Béninois. Notre souhait le plus ardent est qu’il réussisse. Et, pour qu’il réussisse, il faudrait qu’il y ait des voix discordantes pour lui dire la vérité, parce qu’il y a des poissons rouges qui l’entourent certainement et qui vont l’empêcher de voir la vérité en face. Nous, le combat que nous menons, aujourd’hui, porte déjà des fruits ; au moins, si vous prenez le dossier de l’Hôpital de zone d’Allada, c’est nous qui avions commencé à faire du tapage autour pour attirer l’attention sur le fait qu’il dormait et qu’il fallait le sortir des placards. Vous avez alors vu le Conseils des ministres, qui a donné son accord pour le démarrage incessant des travaux ; les machines sont déjà envoyées sur le terrain. C’est une bonne chose. En outre, nous avons dit que le Gouvernement navigue à vue et que nous avons un Gouvernement ventilateur qui sans boussole, sans feuille de route et qu’il fallait qu’il nous sorte son Programme d’action. Vous avez le Conseil des Ministres du jeudi 11 juillet, tous les Ministres ont été envoyés en congés pour préparer ce Programme d’action. Cela veut dire qu’au moins, nous ne parlons pas dans le vide. Quand bien même le Gouvernement ne veut pas dialoguer avec les uns et les autres, s’il peut entendre lorsque nous dénonçons, et corriger le tir, ce n’est que ce que nous souhaitons.
Aussi, comme nous l’avions dit, au cours de notre conférence du 31 juillet dernier, nous travaillons aussi pour la réforme du système partisan béninois ; regardez ce que la classe politique de notre pays est devenue aujourd’hui. Depuis le 6 avril 2016 jusqu’à aujourd’hui, avez-vous entendu un acteur politique se prononcer, de façon objective, sur la situation politique de notre pays ? Tout le monde lézarde les murs. Donc, l’avenir de ce pays appartient à la jeunesse ; si les jeunes ne prennent pas leurs responsabilités, si les jeunes continuent de se laisse manipuler, instrumentaliser par des gens qui ne veulent pas de leur bien, qui ne veulent pas qu’ils aient un avenir radieux, dans 5 ans, dans 10 ans, ce sera plus catastrophique, plus désastreux pour notre pays. Et, nous, en tant que jeunes leaders et, vu notre expérience en la matière et ce que nous avons fait par le passé, il est de notre responsabilité de jouer le rôle de contre-pouvoir, de jouer le rôle d’éclaireur, de jouer le rôle d’éveilleur de conscience, de faire la veille citoyenne, pour que notre pays ne devienne pas un Etat totalitaire, un Etat policier, un Etat dictatorial ; il est de notre responsabilité de le faire.
Au même moment où nous allons critiquer, nous allons formuler des propositions constructives au Gouvernement, parce qu’il ne faut pas s’opposer pour s’opposer, il ne faut pas critiquer pour critiquer ; quand vous critiquez, il faut faire des propositions. Donc, vous allez constater la mise en place, sous peu, d’une grande Plateforme nationale pour mener le combat politique au niveau de l’Opposition, dans le pays. Nous allons mener un combat sain, dans la totale légalité, parce que nous sommes des légalistes, des républicains, des démocrates. Que tous les jeunes qui se voient concernés par le combat que nous menons se joignent à nous !
D’ailleurs, depuis que nous avons fait cette conférence de presse, nous avons reçu plus de 10 mille messages de félicitations et d’encouragements, en dehors des esprits retors qui passent tout leur temps à nous insulter sur les réseaux sociaux, comme ils en ont l’habitude, vous n’avez pas idée ! Même des gens proches, très proches du Gouvernement en place, même des Ministres du Gouvernement en place nous ont appelés pour nous féliciter, nous ont envoyés des messages pour nous féliciter ; même des députés du camp présidentiel nous ont appelés pour le faire, parce que nous avons osé et que tous les problèmes que nous avons posés sont réels, vrais ; tout le monde sait que rien ne va dans le pays, tout le monde sait que cela ne bouge pas. Personne n’ignore ce que nous avons évoqué, mais la seule différence est que nous avons eu le courage de le dire, sinon, nous n’avons rien dit d’extraordinaire ; ce que nous avons dit, tout le monde le vit, aujourd’hui. Hier, celui qui était capable de te soutenir, quand tu avais un petit problème, qui était capable de te dire 10 mille francs, quand, aujourd’hui, tu l’appelles, il ne décroche même pas, parce que c’est la morosité totale, le panier de la ménagère est trouée, ça ne vend pas à Dantokpa, les jeunes et les femmes ne savent plus à quel saint se vouer, on ne sait plus qui est qui … Vraiment, il y a un problème !
Donc, il faut redonner espoir au peuple, il a besoin qu’on lui redonne espoir, il a besoin de solutions alternatives, de propositions concrètes de développement ; c’est de cela qu’il s’agit. Et, ce combat, nous allons le mener dans la totale légalité. S’il n’y a pas d’autres sons de cloche, nous ne sommes plus en démocratie ; il faudrait que d’autres puissent apporter d’autres versions, pour qu’à côté de celles officielles du Gouvernement et de ceux qui le soutiennent, il puisse y en avoir d’autres. C’est cela qui rend la démocratie plus vivante, plus dynamique, plus responsable, plus moderne. En effet, il y a eu des acquis et, ceux-ci, il ne faut pas les détruire ; notre démocratie, c’est ce que nous vendons le plus, nous n’avons pas de richesses ! Le coton que nous avons, vous voyez comment c’est géré, aujourd’hui ! La seule chose que nous avons à vendre, c’est notre démocratie, c’est notre stabilité, c’est notre sécurité. Donc, nous devons éviter des actes qui vont remettre en cause les options fondamentales de notre Constitution, qui vont remettre en cause notre système démocratique, notre Etat de droit. Et, nous sommes là : que tous ceux qui sont épris de paix et de justice nous rejoignent, qu’ils viennent pour qu’ensemble nous puissions mener ce combat, parce qu’il s’agit du Bénin, de l’avenir du Bénin, qu’il s’agit de demain ; si nous ne le faisons pas, que nous regardons nos intérêts égoïstes et inavoués du moment et que nous fermons les yeux sur les dérives, sur ce qui se passe, l’histoire va nous demander des comptes, demain. Et, nous allons baisser la tête. Nous, nous n’allons jamais baisser la tête, nous allons dire la vérité, quel que soit ce que cela va nous coûter.

Propos recueillis par Marcel Kpogodo