lundi 29 février 2016

Selon Brice Toffoun : « Talon est […] comme une nouvelle Conférence nationale … »

Dans une interview très décapante accordée à notre Rédaction

La marche vers l’élection présidentielle se précise, ce qui amène plusieurs secteurs de personnalités à se prononcer sur leur option pour un présidentiable ou pour un autre. Brice Toffoun, Président du Groupe africain de réflexion et d’orientation pour le développement (Garod), manifestant le choix de sa structure pour le richissime homme d’affaires, Patrice Talon, démontre, à travers le présent entretien, l’envergure nationale de l’homme, comme le fondement de la sélection opérée.
Brice Toffoun
Journal ’’Le Mutateur’’ : Bonjour M. Brice Toffoun. Vous êtes opérateur économique, mais vous êtes aussi le Président du Groupe africain de réflexion et d’orientation pour le développement (Garod). Cela est connu désormais de tous, vous soutenez Patrice Talon, pour l’élection présidentielle du 28 février prochain et, vous aviez d’ailleurs appelé à ce qu’il soit candidat, ce qui est chose faite, depuis le mardi 12 janvier dernier. Question classique : quelles sont les motivations de ce choix ?

Brice Toffoun : Merci ; c’est un plaisir pour moi d’être votre invité. Pour commencer, je vous dirai que le Garod existe depuis 2009 ; on a fait beaucoup d’actions, au plan ouest-africain. Cette fois-ci, depuis plus de 12 mois, on est en train de réfléchir sur l’actualité politique et à tout ce qui se passe dans le pays. Et, c’est eu égard à tout cela que le Bureau directeur du Garod a retenu M. Patrice Talon  qui, à notre humble avis, est un opérateur économique, un homme d’affaires de haut rang, un homme d’affaires qui a côtoyé le milieu politique béninois depuis plus de 25 ans, il l’a pratiqué, il l’a assisté et, dire de lui qu’il ne le connaît pas, c’est un peu une idiotie. Cependant, l’homme a fait preuve d’humilité, il a fait preuve de rétention, il s’est fait très effacé mais très actif dans chacune des activités de développement de ce pays. Et, pour l’opérateur économique que je suis, je ne peux que saluer celui qui a la capacité d’employer 7 mille Béninois, dans plusieurs activités, qui a au moins 100 mille Béninois qui mangent par ses mains. C’est un capital assez impressionnant !



Comme nous le savons tous, Patrice Talon appartient au monde des affaires mais, il y a une partie de l’opinion publique qui pense que les hommes d’affaires ne sont pas qualifiés pour faire de la politique, qu’ils sont plutôt là pour financer les hommes politiques, pour financer l’action d’accession des hommes politiques au pouvoir. Qu’est-ce que vous pensez de cela ?

Ceux qui pensent que la politique, c’est pour une frange de la population, et que les affaires sont pour une autre frange de la population, je crois qu’ils ont leurs raisons, mais, je pense aussi que, pour être véridique par rapport à ce qui se passe sur le terrain, combien de Drfm (Directeur des ressources financières et du matériel, Ndlr), combien de ministres n’ont pas de sociétés, dans ce pays ? On a connu des chefs d’Etat qui sont intégrés dans des sociétés anonymes ! Vous allez me dire aujourd’hui que ceux-là qui trichent avec l’opinion nationale mais qui se trompent, parce que le peuple ne sait pas alors qu’une partie du peuple, avertie, est au courant qu’ils sont impliqués dans un certain nombre de sociétés qu’ils aont lancées ! Un ministre est un homme politique mais, il fait quoi à avoir une société ? En ces 10 dernières années, il y a une floraison de sociétés dont sont propriétaires ces politiciens qui pensent qu’un homme d’affaires ne peut pas faire de la politique. Eux sont-ils des affairistes pour faire des affaires ? Ils ne sont pas des opérateurs économiques, mais ils font quoi dans le monde des affaires ? Qui a pu critiquer ça ? Et, c’est eux qui arrachent les marchés à nous, opérateurs économiques ! Ils sont juge et partie, ils ont conduit le pays économiquement au chaos ! Et, je pense, aujourd’hui, que nous devons devenir plus matures et cesser de faire de la politique politicienne, cette politique qui, depuis 1960, a empêché le développement du pays : « Quand ça ne m’arrange pas, niet, quand ça m’arrange, ça avance … ». On a vu des gens militer pour des entreprises alors qu’ils étaient membres du Conseil des ministres ! Je vous demande, M. le journaliste, d’aller vers ceux-là pour qu’ils nous donnent leur part de réponse.
Patrice Talon, lui, est un homme d’affaires de haut rang, respecté au-delà de nos frontières, en Afrique de l’ouest et en Europe ! Même dans son exil, il a encore créé une société … Cela veut dire que, celui-là, qu’il soit mort ou vivant, pense au bien-être des Béninois ! Et, une entreprise, au Bénin, c’est de la fiscalité, c’est de l’argent qu’elle verse dans les caisses de l’Etat. Dans un pays essentiellement fiscal, vous pensez qu’on ne peut pas féliciter cet opérateur économique qui se bat pour que l’Etat puisse trouver des ressources, même si, entre temps, celles-ci sont volées et que ceux qui les volent vont se légaliser au Parlement, ou bien qu’ils ont la protection des grands monarques que vous connaissez dans ce pays ? Je n’ai pas envie de nommer les personnes concernées ; vous êtes journaliste et, vous savez de quoi je parle …
Donc, aujourd’hui, il n’y a pas de mal à ce que les opérateurs économiques se retrouvent politiciens, encore qu’il faut savoir de quel opérateur économique on parle : Patrice Talon. Patrice Talon, il connaît … Qui peut me dire qu’il n’a pas côtoyé le Président Soglo ? Talon a côtoyé le Président Mathieu Kérékou, il a côtoyé le Président Yayi Boni ; ce ne sont pas non moins Bruno Amoussou ni Adrien Houngbédji qui diront qu’ils ne connaissent pas Patrice Talon. Tous ceux-là vont le voir, l’ont côtoyé dans la nuit, sous la pluie, sous l’harmattan comme sous la neige et, dès aujourd’hui, ils disent qu’ils sont plus des politiciens que lui … Je vois le Président Yayi Boni qui disait que la candidature de cet homme n’était pas opportune. En principe, c’est plutôt lui qui devait apprécier cette candidature. En effet, la classe politique a échoué, elle a échoué ! En 50 ans, cette génération a échoué !
En parlant de programme, le 10 points que Talon a annoncés, ce sont 10 points qui viennent sauver ce drame de 50 ans, un pillage organisé : aujourd’hui, le régionalisme est assis, le tribalisme … Tout cela, c’est parce que les politiciens qui sont devant nous ont échoué, ils ont installé le proxénétisme politique : on insulte Y aujourd’hui, 72 heures après, on va l’épouser, on est ensemble avec des schémas totalement immoraux, la jeunesse est déboussolée ! Il n’y a plus de repères … Donc, je ne pense pas qu’X ou Y soit mieux loti, selon sa profession, pour parler des questions de développement de ce pays ; c’est un droit constitutionnel pour Talon d’être candidat, il l’est depuis le 12 janvier dernier et, nous, nous le portons. C’est seulement les jeunes qui avaient à peine 5 ans, à la Conférence nationale, qui ne comprennent pas l’enjeu, l’importance de la candidature de Patrice Talon.
Talon, aujourd’hui, on peut le prendre comme une nouvelle Conférence nationale pour sauver le développement du Bénin. Du moment où l’on ne peut plus avoir une nouvelle Conférence nationale, celle-ci peut être incarnée en une seule personne. C’est parce qu’à la Conférence nationale, on a su dégager un consensus, que nous sommes partis à la Transition. Mais, lui, il incarne le consensus ; que voulez-vous encore ? Je voudrais demander gentiment que les uns et les autres se calment …



Vos propos dégagent un regard assez acerbe sur le comportement politique au Bénin …

Certains disent qu’ils ont un parti politique, d’autres affirment être les ténors de la classe politique … Ils sont où, ces ténors-là ? A quelques petits jours des élections, certains mouvements sont encore en train de réfléchir à qui prendre. Pire, vous voyez, en 5 ans, des partis politiques qui n’ont même pas pu avoir un seul député. Ils déclarent qu’ils sont forts, mais ils ne pèsent rien, parce que si vous organisez un meeting et que vous invitez 5 mille personnes à qui vous donnez 2 mille francs chacune, vous n’avez pas un électorat, vous n’êtes qu’un corrompu politique. De même, lorsque vous voulez faire un meeting politique et que vous invitez 10 à 20 mille personnes et vous remettez à chacune d’elles 2 mille francs sans compter que vous louez des bus pour aller les chercher ; vous avez fait un effet de télé, les gens sont venus vous écouter mais, ce n’est pas la réalité.
Donc, aujourd’hui, tout est en décrépitude, il n’y a plus de classe politique et, ça, c’est l’héritage que le Président Yayi est en train de laisser, c’est le chaos. Comme il est venu par un ko, il a créé un autre chaos, politique. Tout est gelé : cela va très mal économiquement et politiquement. Concernant les cadres politiques, plus personne ne se retrouve, on va d’arbre en arbre, on papillonne, il n’y a plus d’idéologie. Ceux qui sont devenus, on ne sait comment, des leaders de groupes politiques, pensent qu’ils peuvent diriger le Bénin, parce que le pouvoir a été rendu ordinaire, il a été ridiculisé ; on voit des gens qui ne savent même pas écrire leur nom, à qui on écrit un discours qu’ils ne peuvent même pas lire, et c’est eux qui disent qu’ils veulent diriger notre pays.
Par ailleurs, le Président Chirac est venu faire un grand forum ici, avec beaucoup de Chefs d’Etats, on a parlé des faux médicaments, on a parlé de beaucoup de choses, ce sont des réalités qui sont là … Qui sont les metteurs en scène de ces histoires-là et qui viennent juger notre pays ? En réalité, par vos actions, par vos actes, vous tuez la communauté, vous tuez le peuple ; vous déversez des produits impropres sur le marché, parce que, par absence de laboratoire pour évaluer ces produits, on les importe. Et, c’est tous ceux-là qui, aujourd’hui, disent qu’ils ont pitié de ce peuple, le peuple qu’ils avilissent, le peuple qu’ils violent ! Donc, on est dans un chaos, le chaos de 1989 !
Aujourd’hui, politiquement, le pays est en agonie ; on a développé l’apatridie, la haine, la calomnie, le non respect de la Constitution et des lois de notre République et, vous voulez vous attendre à quoi ? On n’a plus de symboles : on a laissé Bolloré acheter la résidence du Président Maga, toutes les zones historiques de ce pays sont en destruction, on a laissé le symbole de la Conférence nationale pourrir et, vous parlez de quelle politique ? L’état de ces sites historiques n’est qu’à l’image de la politique dans notre pays.



Par rapport au feu Président Mathieu Kérékou, quel héritage pensez-vous qu’on puisse exploiter des 29 années de pouvoir de cette personnalité à la tête de notre pays ?

Pour certains, Mathieu Kérékou est une figure emblématique. Pour d’autres Béninois, ce Président n’est pas une histoire à revivre. Et, nous avons cette souplesse, au Bénin, d’arroser nos défunts d’éloges et, je crois que le moment que nous avons traversé, avec le départ de cette grande personnalité de ce pays, n’est pas à cette analyse devant amener à se demander ce que ce Président a été ou ce qu’il a fait, ce qu’il est ou ce qui s’est passé. Le Président Mathieu Kérékou a posé un acte en 1990, qui en  a effacé beaucoup d’autres. En dépit de tous les concepts qui ont été développés sous la gouvernance de ce digne fils béninois, ils ne nous ont pas conduits très loin à cause des cadres béninois qui ont été inconséquents et vendus.
Pour ma part, pour ma petite expérience, vu que j’avais déjà une bonne vingtaine, avant la Conférence nationale, étant déjà à l’université et pouvant avoir, à l’époque, la capacité d’analyser les contours de ce que la Conférence nationale a été et de là où Kérékou a surpris tout le monde, et de ce qui lui a valu le mérite d’être le Père de la démocratie, ce que, en fait, ce Président a laissé en héritage, je crois que, si on devait regarder l’homme, c’est à travers le système démocratique qu’il a mis en place, qu’il a construit, un système autour duquel il a travaillé à créer un consensus national, ce consensus national qui a commencé à être violé de 2007 jusqu’à la date où l’on est aujourd’hui.
Kérékou, s’il ya quelque chose à pérenniser, c’est de respecter sa mémoire en pérennisant cette démocratie ; chaque Béninois, où qu’il se trouve, dans le secteur d’activité où il est, doit travailler pour qu’il y ait le consensus là où il vit, là où il travaille.
S’agissant des responsables des institutions, des Béninois à qui l’on a confié la gestion de nos institutions, ils doivent avoir comme repère ce « non » que Kérékou a prononcé aux Azonhiho, en 1990, et faire référence à ce « oui » que Kérékou a prononcé pour rendre souveraines les décisions de la Conférence nationale. Donc, ils ne doivent pas voir leurs intérêts, ils ne doivent pas voir les bouteilles de champagne qu’ils vont utiliser, les ressources, les milliards qu’ils vont empocher pour faire profiter leur famille et leurs descendants mais, plutôt, l’intérêt national, les enjeux de leurs arrière-arrière petits-fils qui vont vivre, entre temps, dans le désordre et le chaos qu’ils auront créés et qui seraient entrés dans le pays, par leurs mains. En effet, je ne veux pas être vu comme un donneur de leçons, mais une petite lecture ma permet de dire qu’il vaut mieux s’abstenir de faire une lecture des 10 de pouvoir de Kérékou pendant les 25 ans de démocratie, parce que c’est aussi 10 ans de distraction, pendant lesquels on a vu des gens qui étaient presque des piétons qui sont devenus, en moins de 2 ans, richissimes, propriétaires des beaucoup de villas, de beaucoup de comptes, faisant beaucoup d’aller-retour Cotonou-France-Europe-Etats-Unis-Cotonou, comme si c’était un trajet Cotonou-Porto-Novo-Bohicon-Cotonou. Donc, tout ne peut être bon en un homme mais, aujourd’hui, je crois fermement que si, entre temps, Kérékou devait être ressuscité et qu’il devait reprendre la gestion de ce pays, qu’il connaîtra les hommes à écarter de son pouvoir pour mieux le diriger, lesquels hommes se sont très tôt emparés de Yayi Boni pour créer la monarchie Yayi, pour mettre en place la machine Yayi qui broie et détruit tout sur son passage, au profit de ses intérêts personnels. Il est inconcevable que, dans un gouvernement, on voie un ministre qui s’accapare l’argent de l’eau, l’eau qui est source de vie, l’eau qui est vital ; quand vous volez l’argent de l’eau, cela veut dire que vous avez tué la vie dans ce peuple-là ! Des gens manquent d’eau ; il faut voyager, aller loin, pour savoir ce qui se passe. Quand vous manquez d’eau et que vous vous voyez obligés de boire de l’eau souillée. Même le ’’Pure water’’, l’eau en sachet qui se vend à Cotonou et partout, les gens le stocke sur six, sept mois parce que, pour eux, c’est potable, mais, stocké avec de la chaleur, dans du plastique, sur six mois, vous voyez ce que cela fait ? C’est dangereux ! Donc, aujourd’hui, il n’y a plus de cas de conscience ! Et, c’est un cas de conscience que Kérékou a posé. Tout ce qu’on a vu, au cours de ses obsèques, les parades, les tenues, les cérémonies, c’est de l’illusion ! La vraie raison est là : chacun de ses dirigeants d’institution doit se battre pour que ce « non » et ce « oui » de Kérékou soient un repère et une boussole dans chacune des décisions face auxquelles ils se retrouvent.
Donc, Mathieu Kérékou, Père de la démocratie, oui et, je crois que c’est la seule chose, assez positive par rapport à laquelle il faut regarder l’homme. Sinon, la décrépitude, le marasme, l’agonie économique de ce pays n’est pas du fait que des 10 ans de gestion hasardeuse de Yayi ; c’est un enchaînement des 20 dernières années. Ces apprentis-sorciers, qui nous ont sortis de la bonne voie du développement que le Bénin avait enclenchée en 1992, doivent, prendre conscience, regretter et arrêter le dilatoire qu’ils sont en train de faire, aujourd’hui, et comprendre qu’ils ont failli, et que le peuple leur tend la main, en miséricordieux, comme s’il était Jésus, pour leur dire : « Maintenant, nous vous donnons l’occasion de vous rattraper, après 55 ans de comportements dramatiques et dangereux. »



Une candidature qui continue de défrayer la chronique est celle de Lionel Zinsou représentant l’Alliance républicaine prenant en compte les Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe), le Parti du renouveau démocratique (Prd) et la Renaissance du Bénin (Rb). Qu’est-ce qu’elle vous suggère, personnellement ?


YayI Boni a choisi Lionel Zinsou. C’est un choix dangereux, dramatique … Je ne veux pas remuer le couteau dans la plaie. Je ne sais pas si vous avez souvenance du 16 janvier 1977, dans ce pays, la date de l’agression impérialiste … Le nom de ce présidentiable va rappeler à la femme de Totoh Paulin et à sa descendance ce drame qu’on a vécu. Bob Denard, dans sa déclaration, a cité des noms ! La France gère la plupart des pays francophones par pression et par chantage ! Aller mettre un agent français – moi, j’appelle Lionel Zinsou un agent français, même s’il est un Béninois et qu’il porte un nom béninois, qu’il porte l’identité béninoise mais qu’il n’a pas le label béninois – quelqu’un qui a passé tout son temps à vénérer le drapeau français – parce que quand tu es citoyen français, ce que tu vénères, c’est le drapeau français, les intérêts de la France – qui a passé 30 ans au niveau du Parti socialiste (Ps), en France, s’il était si compétent, et que la France trouvait qu’il l’était autant, pourquoi ne l’a-t-on pas positionné à la place de Hollande ? Pourquoi ce n’est pas lui qui a succédé à Sarkozy ? On a vu Obama, aux Etats-Unis ! Lionel Zinsou a pu apporter quoi, concrètement, à la communauté française, là-bas ? Qu’on nous donne des références ! Et, soit dit, en passant, on traite Sébastien Ajavon d’un homme d’affaires qui ne devait pas faire de la politique, on fait de même de Patrice Talon mais, Lionel Zinsou aussi est un homme d’affaires ! Dans tout ce qu’on dit comme patrimoine, richesses, fortune, ce monsieur n’a pas trouvé meilleur pour le Bénin que de venir créer une société de gardiennage et d’entretien d’usine ! Un agent français, avoir une société de gardiennage, dans un pays, moi, je vous laisse aller faire vos enquêtes ! Ce n’est, en réalité, que cela qui se fait.
Moi, je crois qu’aujourd’hui, on ne doit pas valider la montée en puissance de la nouvelle version de la Françafrique, on ne va pas valider la montée en puissance de la nouvelle formule de colonisation qui est celle consistant à positionner les bi-nationaux, les Béninois qui ont la nationalité française et, qui, de surcroît, ont, comme compagne, une Française. Ils ont réussi le cas, en Côte d’Ivoire, avec beaucoup de comédie, et tout semble identique au schéma ivoirien : au début, on avait dit que Ouattara n’était pas ivoirien. Ici, on nous dit que Lionel Zinsou n’est pas un Béninois … Et, c’est comme cela que ça va commencer.
Aujourd’hui, Zinsou, Président de la République, ce n’est rien d’autre que la France ! Cet homme, on le nomme Premier ministre ; on sait que dans un cabinet, les collaborateurs immédiats d’un ministre sont ses hommes de confiance. Sur les 5 qu’il a nommés, on a déjà eu 3, venus de France. Trois Français, dans son cabinet. Cela veut dire que si, de façon malencontreuse, il se retrouve Président de la République, on aura 50% de Français dans un gouvernement ! Il a été Conseiller de Yayi ; il a conseillé quoi ? En tant que grand financier, pourquoi il n’a pas pu arrêter les crises financières ? Pourquoi il n’a pas pu dire : « Arrêtez ou bien je démissionne ! », ce qui aurait amené la presse à nous dire que Lionel Zinsou avait démissionné, en son temps, parce qu’il avait conseillé le Président Yayi Boni et que celui-ci ne l’avait pas été écouté ? On veut vendre quoi ? Et, c’est pour légaliser le non respect de nos textes que le Chef de l’Etat a eu le courage de faire ses déballages à ’’Bénirails’’, parce que quand ce sont les intérêts du Président de la République qui sont menacés, on n’a pas de juridiction, les décisions de la justice sont sans effet. Etre Premier magistrat ne veut pas dire être au-dessus de la loi béninoise. Et, c’est en cela que, moi, en lisant les 10 points du Président Talon, j’ai dit « oui » : un ministre qui commet un crime économique, on doit pouvoir le juger, la justice doit pouvoir s’emparer du dossier … C’est dangereux de dire que c’est le Parlement qui doit enlever l’immunité, que c’est le Parlement qui doit faire ceci ou cela ; on en a le résultat ! C’est cela qui permet à Kassa de se cacher au Parlement et d’être intouchable ! Et, des Kassa, il y en a plein au Parlement. Donc, aujourd’hui, on doit pouvoir réformer les textes et permettre à quelqu’un qui commet des délits économiques de faire face à la loi, que force reste à la loi et que ce qu’on a volé au patrimoine de l’Etat puisse lui être restitué. Cela, au moins, va être un premier pas vers la lutte contre la corruption. En effet, si les gens savent que s’ils commettent des actes, ils seront jugés et, sans parti pris, alors là, ils auront des rétentions ! Comme vous le savez, le peuple béninois, c’est un peuple qui aime la pression, c’est un peuple qui aime la rigueur ; si vous prenez une loi et qu’il n’y a pas une rigueur derrière, vous ne verrez personne ; on a demandé aux gens d’utiliser le couloir secondaire pour aller à moto. Les premiers jours, ils n’obtempéraient pas. Quand la police est descendue sur le terrain avec la rigueur et la pression, les gens se soumettent, aujourd’hui ; la circulation est plus ou moins fluide. Il est bien qu’il y a encore quelques Béninois récidivistes qui ne sont pas en train de respecter les couloirs de conduite. Nous sommes dans un pays où, sociologiquement parlant, les gens ont besoin de la rigueur et, autour de cette rigueur-là, il faut toiletter les textes, il ne faut pas permettre un autre hold-up de la France. Et, c’est le sentimentalisme français du Président Yayi qui a laissé le Gouvernement permettre que Bolloré achète la résidence historique du Président Maga. Même si ce sont ses enfants qui avaient accepté de la vendre, le Gouvernement devait s’y opposer ; il devait l’acheter, la faisant ainsi entrer dans le patrimoine de l’Etat. Un peu comme le Président Kérékou, le Président Maga n’est pas une figure ordinaire de ce pays. C’est un homme qui a marqué ce pays, en matière de développement. Et, je me pose la question de savoir quelle référence retenir de Yayi, si ce n’est pas seulement : « Les femmes, je vous aime ! ». Dans les 10 ans de Yayi, tout est négatif ! Il y a des points positifs, et c’est parce qu’ils n’ont pas été bien mûris, bien élaborés qu’on n’en a pas vu l’impact sur le développement économique du pays. Donc, je pense que la gestion du Bénin doit être mieux repensée, en utilisant les données collectées par l’Insae (Institut national de la statistique et de l’analyse économique, Ndlr), les statistiques, pour mener à bien une politique de développement, ce qui nous permet de savoir, par exemple, si, en 2015, nous avons eu 500 mille naissances, quel nombre de salles de classes maternelles nous devons avoir, en 2018 et, dans quelle proportion, au niveau de chaque école. Je crois qu’un pays, un Etat, c’est comme cela que cela se gère ; cela ne se gère pas de manière à ce que chacun vienne exécuter la politique qu’il veut. C’est cela qui nous a permis d’avoir tout ce que vous avez vu : Maria Gléta, les groupes électrogènes loués, et tout cela n’a rien apporté parce qu’on a tout fait au pifomètre, à la va-vite, sans réflexion statistique. Même quand, votre maison, vous la gérez de cette façon, un beau matin, vous serez obligé d’en fuir …



Que pouvez-vous nous dire du Garod, l’institution que vous dirigez depuis sa naissance, en 2009 ?

Le Garod est un ensemble composé de cadres béninois et africains, un creuset dans lequel, quand on se retrouve, en congrès ordinaire ou extraordinaire, on évalue, on étudie les situations en cours, dans chaque pays, dans chaque Etat et on tire les conclusions des rapports à notre niveau. Tout cela nous permet, aujourd’hui, d’affirmer haut et fort, quand nous prenons les projections des candidats qui pensent qu’ils peuvent diriger notre pays, quand on voit les propositions de développement qu’ils ont, qu’elles sont dénuées de tout fondement, parce qu’au-delà de toutes les ambitions, personne ne dit d’où les ressources doivent venir pour faire face aux projets. Certains disent qu’ils vont lever des fonds à l’international. On ne se lève pas pour lever des fonds ; on se lève pour lever des fonds par rapport à des projets concrets. Même s’il s’agit d’un Etat, il a besoin de faire un business-plan, de préciser comment le financement sera exploité, son impact et le planning de remboursement du financement levé. Donc, on ne peut pas se lever pour dire qu’on va diriger le pays parce qu’on a fait une institution internationale, parce qu’on a accès au financement international ; je ne crois pas que quelqu’un qui a fait une institution international ait le pouvoir de lever de l’argent assez facilement.
Aujourd’hui, le marché financier est, à plus de 80%, gouverné par les hommes d’affaires internationaux. Donc, si nous avons la chance d’avoir un homme d’affaires de la taille de Patrice Talon qui se porte garant de diriger notre pays et de le conduire sur la voie du développement, en Jean-Baptiste, je crois qu’il n’y a pas mieux, du moment où ; dans l’un des points de son programme, il a dit, la main sur le cœur, qu’il se retirait des affaires, ce dont, à ma petite information, le processus serait en achèvement. Donc, il ne sera plus actionnaire dans aucune entreprise ; on aura alors affaire à un homme nouveau, à un homme assez expérimenté, assez outillé et prêt, déterminé à accompagner le Bénin dans sa politique et dans son ambition de développement pour que, demain, on puisse avoir le rêve béninois, comme l’on a le rêve américain.
Donc, le tout ne suffit pas de venir, comme le font certains, se réclamer l’héritier politique du Président Kérékou. A part la démocratie, ce n’est pas un héritage à pérenniser. Les seules choses qu’un Chef d’Etat peut tirer de Kérékou, c’est son silence et son humilité. Je crois qu’un homme aussi silencieux et humble que Patrice Talon a beaucoup influencé la classe politique. Aussi riche qu’il soit, quand vous allez le rencontrer, il refuse les caméras. Pourtant, on a vu quelqu’un qui s’annonce sur la scène politique passer, sur des chaînes de télévision, de 9h à 18h, une cérémonie d’anniversaire de sa feue mère. Tout cela, ce sont des signes de sentiment populiste ; si nous sommes prêts à lutter contre le populisme mis en place par Yayi, je ne pense pas que ce soit en validant un autre système de populisme.

Propos recueillis par Marcel Kpogodo

mercredi 24 février 2016

5 obstacles qui mettent Lionel Zinsou en difficulté

Pour la conquête de la Marina

Lionel Zinsou, le candidat du pouvoir du Docteur Boni Yayi et, désormais, de l’Alliance républicaine, constituée par les Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe), le Parti du renouveau démocratique (Prd) et la Renaissance du Bénin (Rb), notamment, partait favori, à l’annonce de sa présence dans les starting-blocks, certains lui ayant même prédit une victoire par Ko. Après le démarrage de la campagne électorale et les descentes de ses challengers sur le terrain, bon nombre de ses partisans sont devenus sceptiques sur sa capacité à passer le cap du 1er tour.


La difficulté pour Lionel Zinsou de se départir de son poste de 1er ministre pour rejoindre le même rang de combat que les candidats ne disposant pas de l’influence ni des moyens de l’Etat, les descentes régulières et alchimiques de ses challengers technocrates, d’une part, et hommes d’affaires, d’autre part, sur le terrain, à travers les arrondissements, les quartiers et les villages des communes du Bénin, le frein rencontré par certains candidats à faire ouvertement campagne dans le septentrion, l’immixtion peu favorable à lui de Nicéphore et Rosine Soglo, de même que celle d’Albert Tévoèdjrè dans le débat sur les fondements supposés néocolonialistes de sa candidature, la faible probabilité que la majorité des militants à la base des Fcbe, du Prd et de la Rb, notamment, suivent à la lettre les consignes de vote donnés par leurs leaders respectifs. Les grosses épines qui plombent l’avancée de Lionel Zinsou vers un Ko qui, de plus en plus, se révèle d’une grande incertitude, vu l’indignation que la simple évocation de son nom provoque au sein de la population.
Concernant son obstination à rester à son poste, rien ne devrait en gêner quiconque s’il ne s’agissait pas pour le candidat Zinsou de confondre ses moyens à ceux de l’Etat pour se déployer sur le terrain, ce qui brouille toute lisibilité sur sa propre partition logistique dans la campagne. Son image d’intégrité en prend ainsi un grand coup. En outre, avec, entre autres, Pascal Irénée Koupaki, Patrice Talon, Sébastien Ajavon et Abdoulaye Bio Tchané qui, désormais, déploient une détermination de tous ordres, à commencer par celle d’une offensive d’impact de proximité avec les populations, Lionel Zinsou n’a pratiquement pas de quoi opposer un répondant de poids. Plus grave, les empêchements dont sont l’objet des candidats à faire campagne dans le nord, pour ce qui est des cas palpables de Sébastien Ajavon et d’Abdoulaye Bio Tchané, ces freins ne travaillent qu’à transformer ces présidentiables en des personnalités plus populaires dans les milieux où l’on les empêche d’aller et aussi dans les autres régions du pays où elles sont perçues comme des victimes dont l’élément d’essuiement des larmes pour eux sera un vote massif en leur faveur, dans tout le pays, surtout que la quote de popularité du Docteur Boni Yayi, l’artisan supposé de ces difficultés faites à certains candidats, est très basse, en dépit d’un bilan éloquent de dix années à la tête du pays.
De plus, ne viennent rien arranger les vociférations de Rosine et de Nicéphore Soglo sur la présence de Lionel Zinsou dans la course présidentielle ; elles ont un relent d’avertissement et entretiennent au quotidien le doute dans l’esprit des ’’Houézèhouè’’ qui finissent par trouver inacceptable que les Béninois puissent se faire diriger par un ’’Blanc’’ et, considérant que la traîtrise politique est un sport national au Bénin, Lionel Zinsou devrait faire face, dans ses meetings, à une apparente adhésion populaire à sa cause, pour, dans les urnes, découvrir un contraste de comportement, d’un étincelant tuant.
Enfin, il n’est plus un secret pour personne que les militants à la base des Fcbe, du Prd et de la Rb ne digèrent pas le choix que l’Alliance républicaine leur a imposé, ce qui semble ne pas donner cher de la peau de Lionel Zinsou dans les urnes, le 6 mars prochain, même s’il ne faudrait pas perdre de vue que le délestage répétitif, ces jours-ci et la laborieuse distribution des cartes d’électeurs sont interprétés, à tort, sûrement, comme des moyens du pouvoir en place pour brouiller la communication des présidentiables vers les populations, ce qui contribuera à faire de Lionel Zinsou, l’élément de défoulement de la hargne des Béninois. Il ne faudrait donc pas qu’il dorme sur ses lauriers, mais qu’il démissionne du poste de Premier ministre, qu’il mouille férocement le maillot, par lui-même, qu’il aille expliquer directement aux populations ses motivations ; il ne doit pas, en outre, hésiter à se départir de ses intermédiaires qui, comme d’habitude, ne prendront qu’à leur compte les cagnottes de campagne pour ne lui laisser que des comptes-rendus tronqués.

Ramane Aïsso  

Dieu Esprit-Saint Daagbo opte pour Patrice Talon

Pour le scrutin présidentiel de mars 2016


Le samedi 20 février dernier, en marge de la cérémonie de consécration de 2 nouveaux évêques pour  la Très sainte église de Jésus-Christ relevant de la Mission de Banamè, Dieu Esprit-Saint Daagbo a délivré un enseignement qu’Il a renforcé par un soutien vibrant au présidentiable, Patrice Talon.
Dieu Esprit-Saint Daagbo
« Vous n’avez pas le droit à l’erreur ! Avec tout ce que le Bénin a traversé en 10 ans, Patrice Talon est celui qui va mettre les Béninois au travail, il fera un chef d’Etat humble, équilibré, qui connaît les Béninois … ». Ainsi s’est exprimé Dieu Esprit-Saint Daagbo, le samedi 20 février 2016, à Sèkandji. C’était après la messe de consécration de 2 nouveaux évêques.
Dans l’enseignement qu’Il a délivré aux milliers de fidèles ayant fait le déplacement, pour L’écouter, de tous les Départements du Bénin, des pays voisins et même de l’Occident, Son Eternité Daagbo, après des acclamations bien nourries a poursuivi : « Il faut prononcer la rupture pour rompre avec la misère, la pauvreté, la dictature … Pour rompre avec tout ça, il faut Patrice Talon ; il a eu l’humilité d’aller Me voir et il M’a dit : ’’Daagbo, tu aimes les hommes et, ils ne s’en rendent pas compte, quel gâchis que cette humilité !’’ ».
Une affiche de campagne de Patrice Talon
« Le plus grand pouvoir d’un homme, c’est son humilité », a commenté Dieu Esprit-Saint Daagbo, avant de rassurer et de bénir les Béninois : « Vous savez, Je suis Votre Père et la situation actuelle du Bénin me préoccupe ; nous avons le devoir de préserver la paix dans ce pays. Pas de sang, pas de sang ; Je dis non à la violence parce que les Béninois ont souffert. Je ferai tout pour qu’il y ait la paix dans ce petit pays, puisque Je suis l’incarnation de la paix, de la grâce, de la sagesse, de la protection, de la sécurité et de tout le reste … Le Bénin sera sous ma protection, Chers Daagbovis, soyez tranquilles, rien n’arrivera de grave, restez sereins, restez sereins ; tant que Daagbo est là, restez sereins ! »
Achevant son propos suivi dans une profonde concentration par les fidèles, Dieu Esprit-Saint Daagbo n’a pas manqué de faire une mise au point : « C’est vrai que beaucoup de Béninois me rejettent par ignorance ; si Je n’aimais pas les Béninois, ce n’est pas au Bénin que Je serais venu. Donc, J’aime le Bénin, J’adore le Bénin ».


Marcel Kpogodo

lundi 22 février 2016

Le Ministre Saliou Akadiri des Affaires étrangères, dans le viseur de L'Upmb

Pour avoir renvoyé des journalistes de son Ministère

Dans une situation ayant opposé des journalistes de la chaîne de télévision ''Canal 3 Bénin'' à Saliou Akadiri, Ministre béninois des Affaires étrangères, Franck Kpochémè, Président de l'Union des professionnels des médias du Bénin (Upmb), a rendu public le présent Communiqué de presse.

Saliou Akadiri

Non à la chasse aux Journalistes au Ministère des affaires étrangères!


Le Bureau Exécutif de l’Union des Professionnels des Médias du Bénin (UPMB) a suivi avec indignation et consternation les agissements du ministre en charge des affaires étrangères, Saliou Akadiri qui s’est mis en spectacle en faisant appel aux forces de l’ordre pour congédier des journalistes en quête de l’information pour les populations.
En effet, une équipe de Canal 3 composée de Idrissou Boukary et Clarisse Dassi est allée, dans la matinée du mardi 16 février 2016 dans les locaux du ministère des affaires étrangères pour aller constater le suivi de la grève déclenchée par le Syndipat Mae. Et c’est justement en plein exercice de leurs fonctions que le ministre, jouant au maitre des lieux, s’est permis de recourir aux forces de l’ordre pour congédier les professionnels des médias. C’est bien déplorable qu’un diplomate de carrière, s’en prenne à des journalistes dans l’exercice de leur profession. Face à cette intimidation grave tendant à embrigader la liberté de presse et à mettre à mal le processus démocratique au Bénin, l’Union des Professionnels des médias du Bénin prend tout le peuple béninois, les Institutions de la République, notamment : la Haac, la Cour Constitutionnelle et le Parlement, les organisations internationales et les représentations diplomatiques à témoin de cette dérive attentatoire aux libertés chèrement conquises de hautes luttes par le peuple béninois. Voilà pourquoi les acteurs des médias du Bénin, par le biais de l’UPMB qui les représente, ne sauraient admettre aucune menace et aucune manoeuvre d’intimidation que ce soit de la part d’un ministre chargé pourtant de faire l’image du pays, à l’étranger.

   L’UPMB tient une fois encore à rappeler que c’est sous le régime finissant que le Bénin a reculé drastiquement dans le classement de « Reporters sans frontières ». Faut-il le faire remarquer, les arrestations et maltraitances illégales subies depuis un moment par les professionnels des médias ne sont pas étrangères à ce déclassement. L’UPMB met donc en garde le ministre Akadiri et le gouvernement auquel il appartient contre toute tentative de musellement de la presse. En tout état de cause, l’UPMB rend le gouvernement et son chef responsable des déconvenues qui pourraient résulter des manœuvres d’intimidation des acteurs des médias. L’UPMB invite tous les professionnels des médias à se mobiliser pour des actions futures plus fortes en vue de barrer la voie à toute velléité de violation de la déclaration universelle des droits de l’homme, de la Constitution et notamment l’article 70 du Code de l’information et de la communication : « 
Tout citoyen a le droit d’accéder aux documents ou aux renseignements détenus par un organisme public ou par ses agents dans l’exercice de leurs fonctions… »


Cotonou, le 20 février 2016

Le Président de l’UPMB,

Franck KPOCHEME

Les 12 axes du projet de société du candidat Daniel Edah

Pour l'élection présidentielle de 2016 au Bénin

La campagne électorale, dans le cadre de l'élection présidentielle de mars 2016 au Bénin, a démarré en véritable trombe et, de jour en jour, la lumière se fait sur les ambitions pour les Béninois de l'un et l'autre des 34 candidats à la conquête de l'unique et prestigieux fauteuil de la Marina. Dans cet article, le Journal ''Le Mutateur'' s'intéresse aux 12 points du projet de société de l'un des jeunes candidats parmi les présidentiables, Daniel Edah.
Marcel Kpogodo


Béninoises,
Béninois,
Chers partenaires,
Le Bénin va mal en ce moment et nous ne souhaitons pas qu’il en soit encore ainsi après le 6 avril 2016.
Vous savez bien que notre mal premier est la corruption confortée par l’enrichisse­ment illicite et l’impunité. Vous voulez qu’on en guérisse mais les promesses non tenues sur la lutte contre la corruption vous rendent sceptiques. Nous avons été long­temps floués et trompés qu’il vous est difficile de garder espoir. Et pourtant, nous devons garder espoir et nous engager résolument pour un Bénin de justice, un Bénin mieux gouverné.
Mon intérêt dans la politique, le sens de mon engagement, c’est la prospérité et la stabilité du Bénin. Et ce n’est que dans l’unité que nous, fils et filles du Bénin, pour­rons surmonter les différents obstacles qui se dressent sur le chemin du développe­ment de notre pays.
Il nous faut maintenant avancer vers ce qu’il y a de mieux pour le Bénin, en nous ap­puyant sur la justice impartiale et non instrumentalisée pour connaître des différents dossiers qui nuiraient aux intérêts nationaux.
La justice impartiale fera triompher la vérité et ouvrira la voie à la nécessaire récon­ciliation des fils et filles du Bénin car beaucoup ont souffert et continuent de souffrir des injustices depuis avril 2006 et même avant.
Il est donc temps de réconcilier notre pays avec lui-même, de permettre que tous les Béninois – quels que soient leurs bords politiques actuels – se retrouvent, aient du plaisir à vivre ensemble et entreprendre chez eux pour donner une chance réelle aux jeunes et femmes de vivre mieux et participer au développement national.
J’ai refusé de choisir un camp entre le Président YAYI et ses anciens alliés devenus ses opposants. Loin d’être une indécision, mon refus de prendre parti dans les querelles interpersonnelles en cours qui font peser des menaces sur la stabilité de notre pays se fonde sur ma détermination à œuvrer pour le nécessaire rassemblement des forces pour la reconstruction nationale avec la vision suivante : Le Bénin économi­quement prospère et socialement stable.
Je suis reconnaissant à tous les anciens présidents comme à l’actuel pour leurs différents efforts pour la prospérité et la stabilité de notre pays.
Nos difficultés actuelles montrent bien que leurs efforts ont été ou sont insuffisants.
Ces difficultés alertent sur le besoin urgent d’un véritable changement au Bénin et je viens vous assurer que je suis prêt à le conduire.
Mes engagements pour la prospérité et la stabilité du Bénin s’intègrent pleinement à l’agenda 2063 de l’Union Africaine, tandis que les différents accords et programmes bilatéraux, sous régionaux, régionaux et internationaux auxquels la République du Bénin est partie prenante seront respectés et capitalisés.
Il ne s’agit pas de faire une longue liste de promesses qui resteront à l’étape de proposition. Il s’agit de 77 engagements concrets que nous pouvons effectivement tenir pour créer les conditions, afin que les générations après nous puissent comprendre et pour­suivre les efforts entrepris dans la bonne vision du Bénin économiquement prospère et socialement stable.
Les présents 77 engagements fortement axés sur la participation et l’emploi des jeunes et des femmes font de la réussite de la lutte contre la corruption, l’enrichissement illicite et l’impunité, la condition sine qua non pour le relèvement de tous les autres défis sociaux, économiques, culturels et politiques. Il s’agit de :
Pour l’état de droit, la lutte contre la corruption, l’enrichissement illicite et l’impunité,
  1. promouvoir le renforcement des autres Institutions de la République et le respect de leur autonomie vis-à-vis du pouvoir exécutif, en mettant à leur disposition, et dans les délais prescrits, les moyens nécessaires à leur fonctionnement régulier ;
  2. réformer le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) pour en faire un organe de régulation du corps des magistrats en vue d’une justice impartiale ;
  3. modifier le statut du parquet pour le rendre plus indépendant des injonctions du Garde des sceaux ;
  4. libérer l’office du juge du siège de l’emprise du politique et de toute force d’influence en garantissant son indépendance réelle, gage de sa neutralité et de la justesse de sa décision rendue « au nom du peuple béninois» ;
  5. créer un parquet national financier ayant des compétences d’attributions particulières centrées sur la recherche, la poursuite et le déferrement des délits, et crimes économiques ;
  6. instituer une juridiction spécialisée chargée de la délinquance « en col blanc » et dotée de moyens de répression des infractions à caractère financier ;
  7. renforcer l’Autorité Nationale de Lutte contre la Corruption (ANLC) avec un pouvoir d’auto saisine en matière de corruption et redynamiser la Brigade économique et financière (BEF) ;
  8. garantir un budget annuel pour soutenir les œuvres artistiques anti-corruption et les activités des organisations de la société civile qui luttent contre la corruption et l’enrichissement illicite ;
  9. allouer une aide annuelle aux médias et journaux privés dont 1/3 pour soutenir le journalisme d’investigation contre la corruption, 1/3 pour la formation et l’équipement et 1/3 pour sécuriser tous les détenteurs de carte de presse à travers l’octroi d’indemnités mensuelles ;
  10. doter chaque Député à l’assemblée nationale d’une provision budgétaire pour l’habiliter à garder son autonomie décisionnelle et répondre à diverses sollicitations dans sa circonscription sans verser dans les malversations liées aux marchés publics.


Pour la gouvernance politique inclusive,
  1. engager des réformes politiques et constitutionnelles nécessaires pour, d’une part réserver un quota aux femmes et aux jeunes candidats aux élections et, d’autre part permettre la présence systématique de 30 jeunes de moins de 35 ans (15 jeunes femmes, 15 jeunes hommes) et cinq représentants de la diaspora à l’assemblée nationale, dès la 8ème législature du Parlement en Mai 2019;
  2. demander une relecture de la loi portant charte des partis politiques pour réorganiser le paysage politique béninois (mouvance, opposition, centre) et garantir le financement public pour le fonctionnement démocratique des partis politiques ;
  3. mettre en place un programme de Ministres visiteurs pour permettre aux compatriotes de la diaspora, experts dans des domaines spécifiques, de venir en appui au gouvernement pour une période de 1 à 3 mois sans être obligés de rapatrier leurs familles au pays ;
  4. ramener dans le système éducatif béninois, et à tous les niveaux d’enseignement, l’éducation civique et morale pour promouvoir la connaissance/ compréhension par les citoyens de leurs droits et devoirs, faciliter leur intégration à la vie de la Nation et renforcer leur sentiment d’appartenance nationale et leur patriotisme ;
  5. transformer l’Institut National de Promotion de la Femme en Conseil National de la Femme pour donner aux femmes une représentation démocratique pour le suivi des politiques publiques liées au genre et faciliter leur participation aux processus consultatifs et décisionnels.


Pour l’indépendance énergétique et l’eau potable pour tous,
  1. réaliser des infrastructures publiques modernes pour produire et distribuer de l’énergie hydroélectrique pour la consommation des ménages, le fonctionnement de l’administration et des industries ;
  2. instaurer une politique claire avec un instrument incitatif pour les ménages et les zones en pleine croissance démographiques qui optent pour les énergies solaires, éoliennes, biomasses ou autres énergies émergentes telles la méthanisation et la pyrolyse, les hydroliennes marines et autres ;
  3. libéraliser en partie la production de l’énergie alternative au Bénin et créer un cadre légal sécuritaire et opérationnel: dans l’immédiat, concentrer la politique énergétique sur cette alternative pour pallier aux délestages chroniques dont sont victimes nos populations ;
  4. faire une extension du réseau de distribution d’eau de la Société Nationale des Eaux du Bénin et réaliser, dans chaque village et avec la participation citoyenne, un forage pour l’accès à l’eau potable.

Pour l’emploi des jeunes et des femmes,
  1. mettre fin aux critères discriminatoires d’expérience demandé aux jeunes en quête d’un premier emploi par la mise en place du Programme Présidentiel de Stages pour encourager les institutions publiques et les entreprises privées à donner des possibilités de stage aux étudiants de dernière année en vue de les préparer pour le marché du travail : une préférence dans l’attribution des marchés publics et une réduction sur les impôts seront accordées aux entreprises privées qui donnent déjà des possibilités de stage aux étudiants du Bénin ou souscriront au programme ;
  2. assouplir le code du travail pour faciliter l’embauche de plus d’employés béninois par les multinationales et entreprises étrangères ;
  3. consolider les dispositifs existants (FNPEEJ, FNM) d’appui à entrepreneuriat et l’emploi des jeunes et aux activités génératrices de revenus des femmes pour en faire des fonds de garantie pour le financement bancaire consé­quent des projets (PME/PMI) portés par les jeunes et les femmes ;
  4. créer des sociétés coopératives dans les 77 communes du Bénin en vue d’améliorer la qualité des services, renforcer/transformer la production locale, développer de véritables économies locales et générer, sur cinq ans, au minimum 1000 emplois locaux directs par commune ;
  5. mettre en place un programme spécial d’accompagnement de l’entreprise privée à travers la création/restructuration et le renforcement de 50000 entreprises privées : générer un minimum de deux (02) emplois permanents par entreprise soutenue.

Pour la relance de l’économie nationale,
  1. réformer le code des marchés publics pour réduire la durée de la dette publique intérieure et apurer la dette intérieure en cours ;
  2. procéder, sur fonds publics, au remboursement partiel de toutes les victimes de l’arnaque ICC services & consorts régulièrement enregistrées en raison de la passivité et de la complicité de l’État qui n’a pas su protéger les citoyens contre les auteurs de ce désastre économique ;
  3. investir dans les sciences et la technologie, et encourager le partenariat entre les investisseurs privés et les chercheurs béninois pour soutenir l’industrialisa­tion nationale et la production locale ;
  4. réorganiser la gouvernance du Port Autonome de Cotonou pour le rendre plus attractif et compétitif dans la région ;
  5. identifier et donner aux créateurs de richesse les moyens et les conditions nécessaires pour une meilleure performance : une cérémonie nationale de récompense des créateurs de richesse aura lieu chaque année pour reconnaître les hommes et les femmes qui contribuent à la croissance économique du Bénin et / ou promeuvent une bonne image du Bénin en Afrique et dans le monde.

Pour les paysans et le développement rural,
  1. créer une banque de financement de l’agriculture, l’élevage et la pêche pour le renforcement et la diversification de la production nationale ;
  2. réorganiser la gestion de la filière coton pour mettre fin à la crise actuelle et donner au secteur privé sa position méritée, sans compromettre les intérêts des producteurs de coton et du pays ;
  3. développer les infrastructures publiques (routes, télécommunications, eau, assainissement, énergie électrique, écoles, hôpitaux, etc.) en milieu rural pour ralentir l’exode rural et faciliter l’investissement du secteur privé dans la transforma­tion locale de la production agricole ;
  4. mettre en place un programme de formation des jeunes à l’utilisation/ maintenance des machines agricoles et créer des centres de location de machines agricoles dans tous les arrondissements du Bénin ;
  5. encourager la création d’usines de production d’intrants agricoles au Bénin et la vente directe des engrais et autres intrants aux paysans sans passer par l’État : les services de l’État se limiteront désormais à la facilitation de l’activité des privés dans le secteur et le contrôle de la qualité des produits livrés ;
  6. mettre en œuvre un programme spécial de développement des vallées agricoles pour encourager les jeunes à s’investir dans l’agriculture commerciale, accroître la production agropastorale du Bénin et assurer la sécurité alimentaire au peuple.

Pour le social, notamment l’éducation, la santé et le logement,
  1. conserver pour tous les agents permanents et contractuels de l’État les avantages acquis sous le régime du Président Boni YAYI ;
  2. instaurer un dialogue permanent et sincère avec les syndicats des travailleurs dans tous les secteurs et améliorer la gouvernance des secteurs de la santé et de l’éducation pour mettre fin aux crises sociales qui paralysent ces sec­teurs vitaux pour l’économie nationale ;
  3. faire une relecture des Nouveaux Programmes de l’Enseignement pour les adapter à la vision du Bénin économiquement prospère et socialement stable et relever le niveau des apprenants béninois;
  4. améliorer les infrastructures des écoles publiques et investir davantage dans la formation des compétences dans les domaines de production de la richesse : rendre obligatoire l’acquisition de compétences techniques ou professionnelles pour tout apprenant dès la classe de 6ème des lycées et collèges ;
  5. mettre en œuvre un programme d’acquisition à prix subventionné d’ordi­nateurs portatifs pour tous les étudiants et enseignants des universités publiques et privées;
  6. ramener les coopératives scolaires dans le système éducatif au cours se­condaire et soutenir les activités des institutions spécialisées des étudiants en mi­lieu universitaire ;
  7. renforcer les infrastructures sanitaires et scolaires en veillant à leur bonne répartition sur toute l’étendue du territoire national ;
  8. faire adopter une loi obligeant les personnels de santé à administrer les premiers soins à tout citoyen en situation de détresse ou d’urgence (accident, crises, etc.) qui se présente dans un établissement sanitaire public sans aucune exigence préalable;
  9. promouvoir les soins médicaux et l’hospitalisation pour tous : évaluer et dépolitiser le dispositif du régime d’assurance maladie universelle (RAMU), le ren­forcer et étendre progressivement sa jouissance gratuite à tous les citoyens du Bé­nin, avec une priorité pour les enfants, les mères, les jeunes sans emploi et tous les citoyens de 55 ans et plus;
  10. moderniser et renforcer l’équipement des hôpitaux et des maternités pu­bliques existantes et fournir à chaque commune une clinique médicale mobile entièrement équipée pour faire le tour des villages et fournir des services de santé aux citoyens où qu’ils se trouvent ;
  11. investir davantage dans la médecine préventive et poursuivre les différents programmes de protection sanitaire en cours avec un accent particulier sur la lutte contre le paludisme, les hépatites, le VIH/Sida et les autres maladies sexuellement transmissibles ;
  12. construire un grand hôpital de référence avec toutes les spécialités pour réduire les dépenses liées aux évacuations sanitaires pour le budget national et promouvoir le tourisme sanitaire au Bénin notamment pour les ressortissants des autres pays de l’UEMOA ;
  13. mettre en œuvre, en synergie avec les autorités municipales et com­munales, un Programme Spécial d’Assainissement, de construction de 50 000 logements sociaux et de parkings publics pour les principales villes du Bénin ;
  14. initier et faire adopter une loi spéciale pour encadrer les loyers pour habitation et affaires : le coût arbitrairement élevé des loyers pour habitation et affaires renchérit le coût de la vie au Bénin, accroît la pauvreté et expose les citoyens aux anti-valeurs telles que la corruption, les malversations, etc.;
  15. faire appliquer le code foncier pour enrayer l’insécurité foncière et créer une agence de cession immobilière pour encadrer la vente et l’acquisition du foncier pour habitation.

Pour l’efficacité diplomatique, la paix et la sécurité,
  1. corriger l’image de pays corrompu que les partenaires techniques et financiers retiennent du Bénin ces dernières années grâce à la nouvelle lutte contre la corruption, l’enrichissement illicite et l’impunité ;
  2. renforcer la participation du Bénin aux initiatives sous régionales, régionales, continentales et mondiales destinées à préserver la paix et renforcer la sécurité face aux menaces terroristes qui affectent la stabilité de l’Afrique et la paix dans le monde ;
  3. renforcer la participation du Bénin aux efforts d’intégration sous régionale, régionale et continentale ;
  4. bannir les injustices au sein des forces de défense et de sécurité (mi­litaires et paramilitaires), améliorer les conditions de vie des troupes, leur fournir des sessions adéquates de formation/renforcement et une logistique appropriée sur toute l’étendue du territoire national pour relever leur moral, mieux sécuriser le pays et défendre les institutions démocratiques ;
  5. reprendre le recensement à vocation d’état civil, attribuer un numéro d’identification à vie à chaque béninois, instituer une nouvelle carte d’identité na­tionale à prix subventionné et permettre à chaque citoyen béninois de disposer de sa carte nationale d’identité : ce nouveau système d’identification servira de base à l’amélioration du système électoral;
  6. clarifier le cadre légal opérationnel des chefferies traditionnelles et organisations religieuses ainsi que le soutien à leur donner par le gouvernement pour éviter leur forte dépendance à l’égard des politiciens qui compromet leur capacité à garder la neutralité/crédibilité nécessaire pour la cohésion nationale, la prévention et la résolution des conflits.

Pour la sauvegarde de l’environnement,
  1. s’associer aux efforts de la communauté internationale contre les changements climatiques en mettant l’accent sur l’éducation, la formation et la sensibilisation des populations à la base ainsi que la promotion de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) ;
  2. renforcer la lutte contre l’érosion côtière et impliquer les collectivités locales dans l’intensification du reboisement pour renforcer le couvert végétal béninois et lutter contre la déforestation.

Pour la culture, l’artisanat et le tourisme,
  1. créer une académie nationale des arts et métiers de la scène ;
  2. renforcer l’alphabétisation des masses en dotant les maîtres d’alphabétisation de moyens conséquents, en liaison avec les communes ;
  3. renforcer la promotion artistique et culturelle en milieu scolaire par la mise en place de formations, de subventions adaptées et d’appui pour l’organisation de journées culturelles et de compétitions artistiques et culturelles inter-scolaires et universitaires ;
  4. doter chaque commune d’un complexe culturel comprenant des bureaux, des salles de formation, une bibliothèque, un espace ouvert et une salle polyvalente bien équipée pour l’accueil de spectacles, expositions, projections cinématographiques et de conférences publiques ;
  5. améliorer la gouvernance du Fonds d’Aide à la Culture pour en faire effectivement un dispositif de soutien à la création artistique et littéraire, au développement et la promotion des industries culturelles béninoises ainsi que l’accompagnement de la circulation des artistes et écrivains béninois et de leurs œuvres à l’intérieur et à l’extérieur du Bénin ;
  6. améliorer la gouvernance du Festival International de Théâtre du Bénin (FITHEB) afin d’en faire un pôle de rayonnement de la diplomatie culturelle du Bénin ;
  7. renforcer la préservation et la promotion du patrimoine du Bénin par l’accroissement des ressources affectées au fonctionnement des musées et sites historiques sur toute l’étendue du territoire national, la création d’un Musée national de grand standing et la promotion des visites de jeunes dans les musées ;
  8. créer un prix annuel pour reconnaître et célébrer l’excellence des artistes, écrivains et acteurs culturels béninois ;
  9. renforcer la participation du Bénin aux initiatives régionales et continentales valorisant les arts et la culture en Afrique ;
  10. renforcer l’appui de l’État à l’artisanat par la création de centres de promotion de l’artisanat dans toutes les communes et le soutien à la participation des artisans béninois aux foires et salons sur le plan international ;
  11. encourager l’investissement conjoint des opérateurs nationaux et étrangers dans l’industrie touristique et la formation des compétences nécessaires dans le secteur touristique et hôtelier afin de rendre plus attractive la destination Bénin et capitaliser le potentiel économique du tourisme pour la création de richesses et d’emplois ;
  12. s’appuyer sur les efforts existants pour ajuster et mettre en œuvre le projet de développement touristique “Route des Pêches” ;
  13. mettre en place, en liaison avec les promoteurs hôteliers, un programme de Vacances Citoyennes pour encourager la mobilité des jeunes à l’intérieur du Bénin et le brassage des jeunes de différentes régions.

Pour le rayonnement sportif,
  1. organiser les états généraux de la gouvernance des sports pour l’assainissement des relations entre les fédérations sportives et leur ministère de tutelle ;
  2. poursuivre la construction des infrastructures sportives dans toutes les communes du Bénin et encourager la formation des sportifs de haut niveau ;
  3. étendre la construction des infrastructures sportives à toutes les communes et mettre en place des championnats sportifs inter-villages, inter-arrondissements, inter-communes et inter-départements pour renforcer la pratique sportive et développer des talents pour le rayonnement sportif du Bénin.

Pour l’efficacité du service public et la réduction du train de vie de l’État,
  1. réformer le garage central pour définir et mettre en œuvre de nouveaux critères d’attribution des véhicules administratifs aux agents de l’État;
  2. faire contribuer chaque agent méritant l’attribution d’un véhicule de fonction à 25% du coût d’achat du véhicule à prélever sur ses émoluments et lui faire une dotation mensuelle pour la carburation, la maintenance, les péages et autres dépenses imprévues : le véhicule lui revient de droit après trois années d’utilisation et deux années s’il est appelé à d’autres fonctions ;
  3. faire une réforme qui oblige le maintien d’un agent promu ou nommé à son poste pendant une durée minimale de 24 mois pour stabiliser l’administration béninoise et faciliter l’aboutissement des dossiers notamment dans les relations avec les partenaires du Bénin, sauf bien évidemment en cas d’incompétence avérée ou de violation des lois.
Ce sont là, chers compatriotes et partenaires, si vous m’accordez votre confiance, les engagements que je suis prêt à réaliser en cinq ans, avec le MPS et nos alliés, pour répondre aux urgences et créer l’environnement propice à la prospérité économique et la stabilité sociale de notre pays.
Je ne prétends pas avoir pris en compte toutes les meilleures idées qui peuvent exister. J’ai essayé de m’en tenir à ce que mes équipes et moi pouvons faire en 5 ans, de façon réaliste et raisonnable, sans verser dans la démagogie politicienne contre laquelle je m’insurge.
Je tiens à réitérer que mon engagement politique n’est pas et ne sera pas pour alimenter les vieilles ou récentes querelles personnelles ou régionalistes.
Je suis contre l’impunité et je refuse toute chasse aux sorcières.
Je voudrais rassurer tous les compatriotes, à l’intérieur comme dans la diaspora quelles que soient leurs appartenances politiques partisanes, que je ferai tout mon possible afin que chacun puisse, librement, résider ou revenir au Bénin, y vivre en toute quiétude après le 6 avril 2016.
Je voudrais aussi rassurer tous les opérateurs économiques en difficulté avec le régime sortant que le nécessaire, tout le nécessaire sera fait afin de les rétablir entièrement ou partiellement dans leurs droits après vérification, sans compromettre l’intérêt national.
Mon obligation constitutionnelle, et d’ailleurs le devoir de tout bon citoyen, quelle que soit l’ampleur des préjudices à lui causés par un régime, est de laisser la justice prévaloir, une justice véritablement libre et dotée de moyens suffisants pour bien faire son travail.
Je tiens à remercier tous les partenaires traditionnels et les nouveaux partenaires techniques et financiers qui accompagnent le développement du Bénin. Je voudrais les rassurer que les engagements formellement pris par mes prédécesseurs seront honorés et les intérêts des citoyens des pays amis du Bénin continueront d’être protégés sous mon leadership.
Je voudrais enfin rassurer tous les anciens dirigeants de notre pays, à tous les niveaux, que le développement d’une Nation est à l’image d’un chantier jamais achevé sur lequel doivent se relayer les générations successives.
Dans cet esprit, je suis prédisposé à apprendre de leurs échecs et capitaliser leurs succès afin de mieux faire avancer le Bénin, notre patrie commune.
Manifestation de la nécessaire transition générationnelle dans la gouvernance politique au Bénin, ma candidature à l’élection présidentielle de 2016 s’inscrit dans une démarche de rupture. Rupture avec les mauvaises pratiques et les insuccès que nous avons connus depuis 1991. Rupture avec les oppositions ou querelles de personnes qui risquent d’empoisonner davantage le pays si un représentant d’un des camps rivaux en action depuis 2006 ou depuis peu arrivait à s’emparer ou à conserver le pouvoir en 2016.
J’invite tous les acteurs politiques et toutes les forces vives de la Nation qui sont opposées aux différentes pratiques ayant conduit notre pays dans son état actuel, ceux et celles qui refusent de participer ou sont fatigués de participer à l’opposition des personnes au détriment de l’intérêt national et qui souhaitent participer à une gouvernance inclusive porteuse de prospérité et de stabilité pour notre pays à me rejoindre.
Ensemble, nous pouvons le meilleur pour le Bénin.
Merci pour votre soutien.
IL FERA BEAU !
Dieu bénisse le Bénin !

Daniel EDAH


Curriculum vitae de Daniel EDAH
À 43 ans, ancien Directeur de l'Ensemble Artistique et Culturel des Etudiants à l'Université Nationale du Bénin - UNB (actuelle Université d'Abomey-Calavi), ancien Secrétaire Général du Festival Culturel des Clubs UNESCO Universitaires de l'Afrique de l'Ouest (FESCUAO), ancien Coordonnateur du Plaidoyer au sein du Réseau Africain des Jeunes Bâtisseurs de la Paix, militant politique depuis les années 1990 ( membre fondateur du Parti du Salut en 1994, ancien responsable dudit parti en milieux scolaire et universitaire) et ayant participé activement à la campagne présidentielle de 1996 sur le front universitaire aux côtés de l'ancien Président, feu Général Mathieu Kérékou, ancien leader d'organisations et de réseaux de jeunes au niveau national et international, ancien fonctionnaire international de l'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) ayant servi successivement à Lomé, Paris et Libreville, expert en développement et participation des jeunes, très au fait des relations internationales et avec une maîtrise de la géopolitique mondiale, surtout dans l'espace francophone, Conseiller Communal élu dans son arrondissement natal, Gohomey (Commune de Djakotomey), lors des élections locales et communales de juin 2015, Daniel Edah est le Président du parti politique d'inspiration social-démocrate, le Mouvement pour la Prospérité Solidaire (MPS) et Candidat à l'élection présidentielle de 2016 en République du Bénin. Sa vision est un Benin économiquement prospère et socialement stable. Il a opté pour une politique de vision et non de personnes. Se refusant toute opposition à un individu ou une contribution quelconque à l'exacerbation des conflits opposant Yayi à ses anciens alliés et, déterminé à mettre fin à l'actuelle gouvernance d'exclusion marquée par les affaires, la corruption et le chômage des jeunes, doublé des concours frauduleux, etc., Daniel Edah n'est membre d'aucune des alliances pro et anti Yayi ou associées. Son alliance, se plaît-il à affirmer, c'est le Bénin, le pays pour lequel il a courageusement démissionné de l'OIF. 
Avec la foi en Dieu qu'il dégage et le courage qui le caractérise ainsi que sa détermination à lutter par l'exemple contre la corruption, à créer les conditions durables pour l'emploi des jeunes et l'autonomisation des femmes et à promouvoir la gouvernance inclusive pour tous, Daniel Edah pourrait bel et bien être l'alternative pour rassurer tous les camps rivaux et redonner espoir aux Béninois, actuellement très inquiets par rapport à un éventuel affrontement des blocs antagonistes en constitution ou constitués.

Daniel EDAH