vendredi 30 octobre 2015

Ajavon-Talon, il n’y a pas photo !

Pour une élection présidentielle de 2016 aux forces déséquilibrées


L’élection présidentielle, au Bénin, approche, ce qui amène les gros potentiels candidats à prendre leurs marques. Ainsi, dans le camp des hommes d’affaires qui aspirent à diriger les Béninois, Sébastien Ajavon et Patrice Talon se démarquent, même si le premier présente tous les atouts pour battre de loin le second, dans une confrontation devant les électeurs béninois, devenus plus mûrs que jamais.
La joie de la victoire contre l'incertitude de l'avenir politique
Une confrontation entre Sébastien Ajavon et Patrice Talon laisserait complètement groggy le magnat du coton. C’est ainsi que, de plus en plus, beaucoup d’observateurs de la vie politique pensent qu’entre ces deux poids lourds, il n’y a pas photo, pour s’exprimer vulgairement. Sur 10 personnes que vous interrogez n’importe où au Bénin, vous en trouvez 2 qui sont indécises sur le favori de la prochaine élection présidentielle, mais 7 sont prêtes à accorder leur suffrage personnel à Sébastien Ajavon, pour seulement 1 pour Patrice Talon.
Quand vous vous étonnez et que vous cherchez à aller plus loin dans la compréhension des motifs montrant une profonde désaffection de la population béninoise pour Patrice Talon, en dépit de tout le battage médiatique qui se fait autour de son image, vous êtes surpris de la précision des arguments produits pour propulser Sébastien Ajavon sous les feux de la rampe de la concrète conquête du fauteuil de la Marina, dès le 6 avril 2016.
Première raison pour laquelle Sébastien Ajavon est en passe de devenir le successeur de Boni Yayi, selon 4 citoyens ordinaires qui ont bien voulu s’ouvrir à nous, et qui ont requis l’anonymat, c’est le fait, justement, que l’homme d’affaires a été une perpétuelle victime de celui dont il va prendre la place dès le 6 avril 2016. Traqué par le fisc alors que cet immaculé payait régulièrement ses impôts et qu’il s’est révélé être le plus grand contributeur de l’Etat, à raison de plus de 50 milliards par an, versés au Trésor public par son entreprise, ’’Cajaf common’’, il n’a eu d’autre choix que de démanteler cette entreprise pour survivre. De manière collatérale, il a aussi dû faire mettre la clé sous le paillasson par des structures annexes mises en place pour promouvoir le sport au Bénin ; il faut clairement évoquer le Cifas qui, depuis quelques années, est un vieux souvenir, sans compter que Sébastien Ajavon, au comble de l’asphyxie, n’a pas échappé aux coups bas du milieu du football, ce qui a provoqué son éjection de la ligue professionnelle qui, avec cette situation, n’est plus que l’ombre d’elle-même, privant ainsi des centaines de footballeurs d’un salaire mensuel auquel ils avaient commencé à prendre goût. Et, il s’en est trouvé un homme parmi nos sources qui était justement un de ces anciens footballeurs, sociétaire d’une équipe de la place, payé par le système efficacement généreux mis en place par Sébastien Ajavon ; notre homme a annoncé devoir amener tous les membres de sa famille en âge de voter à porter leur choix sur cette personnalité afin qu’avec son arrivée au pouvoir suprême fasse renaître le football béninois et, par extension, la situation salariale d’antan qui l’avait sorti de la misère. "Contrairement à ce que croit le commun des Béninois", conclut-il, "Ajavon est la véritable victime du régime Yayi et le Béninois promeut les victimes politiques".
Deuxième motif pour l’écrasement inévitable de Patrice Talon par Sébastien Ajavon, en cas de confrontation électorale entre les deux hommes, ce sont les imperturbables œuvres sociales du second. Imperturbables œuvres sociales empruntant le tempérament effectivement impassible d’un homme qui, froid face aux tracasseries fiscales, notamment, et ne pensant qu’au bien-être des populations, n’a eu d’autre moyen pour se purger de ses déboires que de s’investir dans des réalisations sociales palpables : construction de modules de classes, de toilettes, de laboratoires, notamment, dans des établissements scolaires. Sa dernière action en date reste cet acte de compassion religieuse qu’a été d’avoir initié des prières dans toutes les mosquées du pays pour le repos de l’âme des disparus, lors des meurtrières bousculades du dernier Hadj, en Arabie Saoudite.
Par ailleurs, Sébastien Ajavon présente l’étoffe d’une personnalité rassurante et intègre chez qui trouver une casserole constitue un véritable défi pour les détracteurs de mauvaise foi. Quant à Patrice Talon, celui dont il ne pourra faire qu’une bouchée, dans un challenge des plus redoutables, le Gouvernement de la République du Bénin, à travers le Conseil des Ministres des 23 et 25 octobre 2015, vient de le plonger plus que jamais, endeuillant et révoltant ses partisans, l’embarrassant lui-même et mettant en demeure le seul parmi les dix personnes contactées qui ont bien voulu nous confier leur choix de présidentiable de nous révéler la vérité sur son soutien à Patrice Talon : engranger quelques ressources, en cette période de vache maigre, ce qui devrait, selon ses dires, lui imposer le sacrifice de s’afficher comme son partisan le plus acharné, même s’il doute de lui tamponner violemment le visage, sur le bulletin de vote, avoir été reçu ses fonds.
En outre, un autre fait justifiant le vent en poupe de Sébastien Ajavon : depuis peu, des partis politiques se ruent vers lui, pendant que l’autre en recherche désespérément. Ainsi, le Mouvement africain pour la démocratie et le progrès (Madep), de Séfou Fagbohoun, et l’Union pour le développement du Bénin nouveau (Udbn) de Claudine Prudencio, lui offrent sur un plateau d’argent leurs militants respectifs pour travailler à la conquête de la Marina par un homme dont l’assurance de la victoire et la pugnacité froide effraient les hommes de l’autre camp dont la naïveté et le parasitisme politiques ne viennent que pour fragiliser davantage un homme qui fait beaucoup de bruit pour peu de partisans réels.
Entre Sébastien Ajavon et Patrice Talon, il n’y a donc pas photo, le profil impressionnant du premier devant amener le second à prendre conscience qu’il faut plus que de l’argent pour capitaliser les suffrages des Béninois, plus que jamais éveillés ; 25 ans de démocratie n’ont fait que les faire mûrir, au fil des consultations électorales.

Marcel Kpogodo

jeudi 29 octobre 2015

Jean-Michel Abimbola, une analyse impartiale des 10 ans du yayisme

Dans le cadre du 4ème Congrès ordinaire du Rnd

La journée du samedi 24 octobre 2015 a été consacrée à la tenue du 4ème Congrès ordinaire de la formation politique par les instances dirigeantes et les militants du Rassemblement national pour la démocratie (Rnd). Les travaux, qui se sont déroulés au Palais des congrès de Cotonou, ont débouché sur le renouvellement des structures dirigeantes du Parti et sur le discours de Jean-Michel Abimbola, Président reconduit, qui s’est fondu en un bilan de vérité des 10 ans de Boni Yayi au pouvoir.


Jean-Michel Abimbola, au cours de la cérémonie d'ouverture du Congrès du Rnd
Des résultats palpables aux points de vue de la gestion économique, de la lutte contre le chômage, notamment, mais le foisonnement des partis politiques, la transhumance politique, la faiblesse des institutions de contre-pouvoir, le grégarisme, entre autres. Les aspects en double teinte du bilan qu’a présenté Jean-Michel Abimbola, Président réélu du Rassemblement national pour la démocratie (Rnd), des 10 années de pouvoir de Boni Yayi. C’était le samedi 24 octobre dernier, à la Salle bleue du Palais des congrès, en totale soirée, lors de la cérémonie de clôture du 4ème Congrès ordinaire du parti politique.
Dans un langage de vérité, l’ancien Ministre de la Culture, actuel Député à l’Assemblée nationale et Président de la Commission du Plan, n’a pas ménagé ses mots pour décrire et faire ressortir les éléments de dysfonctionnement politique ayant fragilisé la gouvernance Yayi, de 2006 à nos jours.
Dans le même registre, Jean-Michel Abimbola, tirant les leçons de l’appartenance du Rnd à la mouvance présidentielle, a relevé un côté positif, la participation de ce parti à l’Exécutif, du 28 mai 2011 au 18 juin 2015, et un aspect qui l’est moins : « l’affaiblissement du parti au plan national ». L’évocation, dans ce discours, de considérations pouvant s’avérer fâcheuses, au niveau de certains cercles de la famille des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe), met en vue une réelle liberté de parole dont l’intervenant n’a pas manqué d’user, vu sa position actuelle au plan politique, qui est celle d’un parlementaire établi dans son mandat pour 4 années, sans risques de devoir se retrouver à perdre son poste, en représailles à cette franchise. Entre les lignes, cette liberté de ton révèle aussi la fierté de cette personnalité d’avoir géré avec loyauté et fidélité ses relations avec le Président Boni Yayi.
Cependant, le profond silence dans la Salle bleue du Palais des congrès, signe de l’écoute religieuse des militants, du discours final, reste une atmosphère ayant fortement contrasté avec celle de la cérémonie d’ouverture du Congrès, quelques heures plus tôt. En effet, mettant fin à la prise de parole des responsables de partis politiques invités, un récit conté brillamment exécuté et totalement applaudi, présenté par des artistes de l’Association ’’Katoulati’’ avec, à leur tête, Patrice Toton, a peint Jean-Michel Abimbola en caméléon, à travers des qualités reconnues chez lui telles que sa capacité à s’adapter à son environnement, son sens prudent et le fait pour cette personnalité politique de savoir saisir les opportunités à savoir faire les choses quand il le faut. Les acclamations nourries, aussi bien de la part des nombreux militants que des personnalités invitées, montrent l’acceptation implicite de cette analogie entre Jean-Michel Abimbola et le caméléon, ce qui laisse croire que cette personnalité politique se trouverait sur les traces de l’illustre porteur de cette comparaison, Feu Mathieu Kérékou, dont les funérailles nationales sont en préparation.



Plusieurs acquis

Le 4ème Congrès ordinaire du Rnd présentait un thème bien précis : « Rnd, ensemble pour relever les défis de la démocratie et du développement ». Il a débouché sur des acquis importants tels que la relecture des textes fondamentaux, le renouvellement des instances du Parti, avec la mise sur pieds d’un Comité directeur, d’une part, et, d’autre part, d’un Bureau exécutif national de 23 membres. Par ailleurs, le Congrès a permis aux militants du Rnd de disposer d’un nouveau logo se matérialisant par un fond vert pur contrastant avec un sigle ’’Rnd’’ en blanc, au-dessus duquel une grande étoile blanche abrite, à chacun de ses côtés, une autre, plus petite. Par ailleurs, en bas du logo, une fine bannière blanche restitue, en rouge, la définition du sigle du Parti. En outre, la nouvelle devise de la formation politique est : « Unité – Liberté – Progrès ».   



La victoire en 2016, au centre …

Pas moins d’une dizaine de personnalités politiques ont pris la parole, à la cérémonie d’ouverture du Congrès du Rnd. De Sakinatou Bello, de l’Abt, à l’Honorable Hinnouho Mohamed Atao, en passant par Samba Saliou, Marcel de Souza, Malick Abdel-Aziz, Sacca Lafia, l’ancienne Ministre des Finances, Adidjatou Mathys, le Député Raphaël Akotègnon, l’Ambassadeur Albert Agossou, le 1er Vice-président de l’Assemblée nationale, Eric Houndété, l’ancien Conseiller du Chef de l’Etat, Alexandre Hountondji et Nassirou Arifari Bako. Cependant, le propos venant de cette dernière personnalité a retenu l’attention, notamment, elle qui a occupé, dans un passé récent, le poste de Ministre des Affaires étrangères. Celui-ci a, en effet, tenu des propos prophétiques sur le déroulement de la prochaine élection présidentielle : « En 2016 », dira-t-il, « la victoire sera trans-partisane ; ce n’est ni la mouvance ni l’opposition, mais c’est la recomposition qui donnera la victoire ; le Bénin de 2016 sera un Bénin du centre … ». 

Marcel Kpogodo



Annexes



Bureau Exécutif National Elu


Président : Jean-Michel ABIMBOLA
1er Vice Président : Médard SAIZONOU
2ème Vice Président : Philippe ADAGBE
3ème Vice Président : Eric TOTAH
Secrétaire Général : Sidonie DJIVOH-KIKI
S.G. Adjoint : Yves FANNOU
Trésorier Général : Laurent ABIMBOLA
T.G. Adjoint : Maxime HOUNTONDJI
Conseillers : 1. Théophile ZANNOU
2. Aristide BONI
3. Françoise SOSSOU
4. Latif SALAMI
5. Moussa YAYA


Secrétariats Nationaux

1. Formation, Organisation & Animation : Thierry SEKLOKA
F.O.& A Adjoint : Rock GNANSOUNOU
2. Information & Propagande : Jean-Marie ANIGLE
I. &  P. Adjoint : Nourou Dine ABDOULAYE
3. Solidarité & Promotion de la Femme : Sandrine GBEDO
S.&P.F. Adjoint : Jacqueline SAGBOHAN
4. Culture, Jeunesse & Sport : Chamss–Deen TAIROU
C.J.& S. Adjoint : Ramanou OLOUDE
5. Affaires Universitaires & Scolaires : Médard LATOUNDJI
A.U.S. Adjoint : François ADJIBODE
Président d’honneur : Denis YABI



Communiqué final

Le Samedi 24 octobre 2015, les militants du Rassemblement National pour la Démocratie (RND) ont tenu au Palais des Congrès de Cotonou leur 4ème Congrès Ordinaire pour procéder à la relecture des textes fondamentaux, au renouvellement des instances, et pour se prononcer sur l’actualité nationale.
Ainsi, après avoir fait le bilan de son appartenance à l’Alliance Forces Cauris pour un Bénin Emergent (FCBE) et de son soutien au Président Boni YAYI, le Congrès a examiné puis adopté les Statuts et le Règlement Intérieur.
Un nouveau Bureau Exécutif National de 23 membres présidé par Monsieur Jean-Michel Hervé Babalola ABIMBOLA a été élu.
Le Congrès a en outre, fidèle à sa parole, réaffirmé son soutien au Dr Boni YAYI jusqu’au 06 Avril 2016.
Enfin, après avoir exploré l’éventualité d’une candidature interne au Parti, le RND opte pour le rassemblement et affirme sa disponibilité à oeuvrer avec tous ceux qui croient aux valeurs républicaines. Le RND apportera son soutien à une candida­ture sur la base d’une vision partagée et d’un projet de société répondant aux aspirations du peuple.


Fait à Cotonou, le Samedi 24 octobre 2015,

Le Congrès




Discours d’ouverture de Jean-Michel Abimbola


- Monsieur le Président d’Honneur du Rassemblement National pour la Démocratie,
- Honorables députés à l’Assemblée Nationale,
- Mesdames et Messieurs les membres du Bureau Exécutif Na­tional du RND,
- Mesdames et Messieurs les membres du Comité Directeur du RND,
- Mesdames et Messieurs les Chefs de partis et Alliances de partis ou leurs représentants,
- Majestés et Têtes couronnées,
- Mesdames et Messieurs en vos rangs, titres et qualités,
- Militantes et Militants du Rassemblement National pour la Démocratie, très chers congressistes,
- Mesdames et Messieurs de la Presse,
- Mesdames et Messieurs,
- Distingués invités.
C’est avec une grande émotion que je me réjouis de vous voir honorer, aussi nombreux, de votre présence la cérémonie d’ouverture du 4ème Congrès de notre Parti, le Rassemblement National pour la Démocratie (RND).
Avant tout propos, je voudrais vous convier à observer avec moi une minute de silence en mémoire de nos pères fondateurs, de nos vaillants camarades décédés depuis notre dernier Congrès Extraordinaire du 28 novembre 2009 à Kétou et aussi pour l’un des grands hommes de l’histoire de notre pays, le Général Président Mathieu KEREKOU.
Fondé le 12 mai 1990 à la faveur de la fusion entre du FND-UDD représenté par le Président Justin AHOMADEGBE TOMETIN et du MDR-PRD représenté par le bâtonnier Joseph ADJIGNON KEKE, le Rassemblement National pour la Démocratie (RND)est le résultat d’une convergence d’idées et d’ambitions entre des hommes politiques, animateurs de la vie publique de notre pays depuis les premières heures de l’indépendance et de la nouvelle génération d’hommes et de femmes à qui le vent du renouveau démocratique a redonné la liberté d’expression et d’actions.
Héritiers de ces pères fondateurs, nous nous obligeons à réunir régulièrement les instances décisionnelles de notre Parti. En 25 ans, nous avons convoqué 4 Congrès Ordinaires, 3 Congrès Extraordinaires et une Conférence Nationale afin de prendre pleinement notre part à l’animation de la vie politique conformément à la Constitution du 11 décembre 1990 et à la loi n°2001-21 du 21 février 2003 portant Charte des Partis Politiques.
Qu’il vous souvienne que c’est à l’occasion d’une session extraordinaire du Comité Directeur le 15 février 2006 dont l’unique ordre du jour était le choix du candidat, que le RND a décidé après analyse des différentes candidatures de soutenir librement et entièrement à 95% le candidat Thomas Boni YAYI pour l’élection présidentielle de 2006. Nous avions décidé en toute connaissance de cause de le soutenir pendant son premier puis son second mandats constitutionnels. Le RND, membre fondateur de l’Alliance Forces Cauris pour un Bénin Emergent (FCBE) en Octobre 2008, très actif au sein des différentes instances de l’Alliance (CPA, 3CP, Coordination Nationale) a été un soutien permanent pour le Président de la République durant ses 10 années.
Mesdames et Messieurs,
Honorables invités,
Aujourd’hui, notre 4ème Congrès Ordinaire intervient dans un contexte mar­qué par les lendemains d’élections législatives, municipales, communales et locales, d’une part, et d’autre part à la veille de l’élection présidentielle de 2016 annonçant la fin d’un cycle.
En effet, cette élection vient après deux mandats constitutionnels du Président Boni YAYI et est caractérisée par un foisonnement de candidats putatifs et un déchainement de passions.
Les partis politiques de l’Alliance FCBE attendent de voir, tels des fidèles à genoux à la place Saint Pierre, la fumée blanche sortir du conclave des Cardinaux, pour s’exclamer « Habemus candidatum (Nous avons un candidat) !!»
Au RND ; et nous sommes persuadés que plusieurs autres partis de l’Alliance FCBE originelle partagent notre point de vue ; nous estimons, comme cela a été le cas les 8 et 9 janvier 2011 lors du forum bilan sur le 1er mandat, qu’il n’est pas possible de se lancer dans une nouvelle campagne présidentielle sans avoir pris préalablement le temps d’une évaluation des 10 années de pouvoir.
Nous pensons que nous devons dresser le bilan des deux quinquennats du Président Boni YAYI afin d’en tirer des conclusions pour l’avenir de notre pays.
« Pourquoi n’aurions-nous pas collectivement, et n’aurais-je pas, moi, comme chef de parti politique, le droit d’inventaire ? N’est-ce pas cela l’attitude de la raison ? N’est-ce pas cela l’attitude de l’esprit critique et de l’esprit de progrès ? »
« Plus qu’un droit, c’est un devoir ! ».
« Avant de faire de nouvelles propositions, nous devons savoir sur quoi nous appuyer, ce que nous devons reprendre et ce que nous devons changer ».
Comment demander à 80 partis politiques et à 200 mouvements, sans ré­flexions et sans débats, de suivre comme des moutons de panurge des leaders qui eux-mêmes se perdent en conjecture et se demandent : où est le chemin ? Quelle direction prendre, quelle route choisir ?
A moins que le projet de société et le programme du gouvernement se limitent à la conservation du pouvoir, à la conservation des privilèges et des avantages au détriment du peuple ?
Il nous semble urgent de libérer la réflexion, de libérer la parole, de libérer l’intelligence afin qu’ « ensemble nous puissions relever les défis de la démocratie et du développement ».
Pourquoi faut-il que toute analyse, tout questionnement soit synonyme de rébellion, d’opposition ?
Depuis 2006, l’histoire de notre groupe politique, l’histoire du changement, l’histoire de la refondation est parsemée d’ostracisme, d’exclusion de leaders, de chefs de partis politiques, de personnalités qui ont osé poser des questions dérangeantes, dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas.
Où sont-ils les premiers compagnons du changement ? Où sont les soldats du changement et de la refondation ? « Pourquoi faut-il que la révolution finisse toujours par dévorer ses propres enfants ? »
A moins que l’heureuse initiative du 12 octobre dernier, comme nous l’espérons, vienne démentir cette crainte.
Mesdames et Messieurs les militants du RND,
Chers congressistes,
Au cours de nos travaux, il s’agira de faire une analyse critique et objective de la situation sociopolitique de notre pays depuis les dix dernières années afin d’en dresser le bilan qui devra nous permettre de faire des recommandations.
Le système partisan de notre pays depuis l’historique Conférence Nationale de février 1990 devra aussi être passé au crible.
Cet exercice nous permettra de faire des propositions adéquates contre les maux dont souffre notre jeune démocratie, notamment :
- le foisonnement de partis politiques et alliances de partis politiques souvent éphémères ;
- la fragilité de ces derniers, leur vulnérabilité ;
- la transhumance politique ;
- le déséquilibre entre les différentes institutions constitutionnelles ;
- la faiblesse des institutions de contrepouvoir ;
- et pour citer le Frère Melchior, le professeur Albert TEVOEDJRE, « l’asservissement par l’argent et la prédominance d’un grégarisme régional irréfléchi » ;
- etc.
Il nous faudra, à la fin de nos travaux, faire des propositions concrètes pour une réforme profonde du système partisan, une relecture et un toilettage de notre Loi Fondamentale.
Nous devons aussi procéder à une relecture des textes de notre Parti afin d’en relever les éventuelles imperfections et incohérences pour y apporter des corrections.
En cette veille de l’élection présidentielle où tous les états-majors politiques s’affairent, nous devrons, forts de notre vision, de notre projet de société, définir le portrait idéal du prochain Président de la République.
Chers congressistes,
Je ne doute pas un seul instant qu’au sortir de ce Congrès, nous aurons des réponses précises à tous ces questionnements et que l’avenir, notre avenir nous paraîtra plus clair.
Je voudrais pouvoir compter sur votre disponibilité, votre discipline et votre assiduité afin que les travaux du Congrès se déroulent dans une atmosphère empreinte de sérieux, de sérénité et de convivialité.
Pour finir, je voudrais m’inspirant de Danton, vous dire « que pour vaincre, il nous faut de l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace et le Bénin sera sauvé » !
Vive le Rassemblement National pour la Démocratie !
Vive la Démocratie !
Vive le Bénin !

Je vous remercie.



Discours de clôture de Jean-Michel Abimbola


- Monsieur le Président d’Honneur du Rassemblement National pour la Démocratie,
- Mesdames et Messieurs les membres du Bureau Exécutif Natio­nal du RND,
- Mesdames et Messieurs les membres du Comité Directeur du RND,
- Militantes et Militants du Rassemblement National pour la Dé­mocratie, très chers congressistes,
- Mesdames et Messieurs de la Presse,
- Mesdames et Messieurs,
- Distingués invités.
Permettez-moi, avant tout propos d’adresser la gratitude de tout le Parti aux membres du Comité d’Organisation de ce 4ème Congrès Ordinaire !!!
Je voudrais particulièrement à vous, chers congressistes, adresser mes félicitations et mes remerciements pour la disponibilité et le sérieux dont vous avez fait preuve durant les travaux.
En effet, sans désemparer, vous avez travaillé dans les diverses commis­sions mises sur pieds pour apporter des solutions à toutes les questions que nous nous posions et dont l’ensemble a justifié, faut-il le rappeler le thème de ce Congrès intitulé : « Ensemble pour relever les défis de la démocratie et du développement ».
Mesdames et Messieurs les militants du RND,
Chers congressistes,
Je suis heureux de constater que notre formation politique sort de son 4ème Congrès Ordinaire plus sereine, mieux aguerrie pour les échéances futures et plus confiante en son avenir.
En effet, à travers l’atelier « Statuts et Règlement Intérieur », nous avons procédé à un toilettage de nos textes fondamentaux.
Il a été proposé ensuite à l’adoption de la plénière un nouveau logo et une nouvelle devise pour le Parti.
Le deuxième atelier, « Politique Générale et Programme de Société » s’est penché, quant à lui, non seulement sur l’évaluation de l’apparte­nance du RND à la grande famille de la mouvance présidentielle mais aussi sur le bilan des 10 années d’exercice du pouvoir du Président Boni YAYI, et, d’autre part, sur les réformes institutionnelles et les perspec­tives pour un avenir meilleur.
Mesdames et Messieurs les militants du RND,
Chers congressistes,
Qu’il vous souvienne que notre Parti, le Rassemblement National pour la Démocratie était à l’avant-garde de la création de l’alliance des Forces Cauris pour un Bénin Emergent (FCBE) née pour accompagner et soutenir les actions du Dr Thomas Boni YAYI, Chef de l’Etat, Chef du Gouvernement. Mais que peut retenir le Bénin après dix ans de cette expérience?
Même si nous pouvons nous enorgueillir d’avoir été membres des gou­vernements successifs du 28 mai 2011 au 18 juin 2015, le bilan de notre appartenance à l’Alliance, montre un affaiblissement du Parti dans ses structures à travers le territoire national. En effet, le « système du lea­der régional » a ébranlé nos structures à la base dans tous les dépar­tements. Les composantes FCBE dans une région sont coordonnées par le leader local. Cette situation a amené les structures des partis membres de l’Alliance à entrer en léthargie.
En ce qui concerne le bilan de l’exécutif, les deux quinquennats qui s’achèvent peuvent être analysés sur plusieurs plans.
Aux plans macro-économique et des finances publiques, et on ne le dit pas assez, le Bénin a connu des avancées notables, reconnues par la plupart des institutions internationales et sous régionales. Le taux d’inflation est maitrisé. La dette publique est contenue et en deçà des seuils communautaires. La transparence budgétaire est saluée notam­ment par Amnesty International dont le classement 2015 de l’indice de la perception de la transparence budgétaire positionne le Bénin à la 57ème place mondiale.
Au plan économique, les nombreuses réformes ont permis de moder­niser et dynamiser le port. Des investissements massifs ont permis des changements significatifs au niveau des infrastructures routières, portuaires et aéroportuaires.
Au plan social, même s’il reste encore beaucoup à faire, le Bénin a connu des progrès significatifs dans les domaines de la santé, de l’en­seignement, de l’emploi des jeunes, des microcrédits aux plus pauvres et aux femmes, etc.
A l’inverse, au plan institutionnel, le constat est des plus
contrasté. Les institutions de l’Etat sont peu ou prou fragilisées :
- l’institution « Président de la République » semble désacralisée ;
- l’Assemblée Nationale est victime de tentatives répétées d’instru­mentalisation ;
- la Cour Constitutionnelle semble rendre désormais de décisions,
polémiques, déstabilisatrices et discutables même si celles-ci sont sans recours;
- la HAAC, en voie de clochardisation, court le risque de devenir une simple caisse de résonnance ;
- la Haute Cour de Justice quant à elle, attend encore, tel un mou­lin, du grain à moudre, de la matière pour travailler.
Au plan des libertés, notre pays le Bénin qui faisait notre fierté en ce qui concerne la liberté de la presse est passé de la 24ème place en 2006 à la 84ème place en 2015 dans le classement de Reporters Sans Fron­tières.
En 2014, l’ONG Transparency International classe notre pays 80ème sur 175 pays au monde pour son indice de la corruption.
Au niveau de l’Indice Ibrahim de Gouvernance en Afrique (IIGA) de la Fondation Mo IBRAHIM pour la gouvernance en Afrique subsaha­rienne, le Bénin n’est plus classé dans les 10 premiers pays.
La maison Justice a totalement perdu de sa sérénité, secouée en perma­nence par des grèves plus ou moins justifiées.
Les syndicats et associations de défense des droits de l’homme sont constamment sur la braise comme si notre pays n’était pas le labora­toire de la démocratie en Afrique subsaharienne.
Pour paraphraser les médecins, je dirai que le pronostic vital de la plupart des partis politiques est sérieusement engagé. En effet, les for­mations politiques, si elles ne sont pas affaiblies, sont pour leur large frange totalement déstabilisées dans un contexte où nous continuons de clamer la vitalité de notre démocratie alors même que cette vitalité devrait se mesurer à l’aune de l’animation des partis politiques.
Cet état de chose est illustré de façon flagrante par l’absence de dé­bats autour des visions et de projets de société ainsi que des hommes à même de les porter. En lieu et place, le débat tourne autour de la désignation du dauphin.
En tout état de cause, sur la question, le Rassemblement National pour la Démocratie voudrait rappeler à l’ensemble des formations politiques, à la presse et à nos concitoyens que le Bénin n’est ni une monarchie ni une monarchie constitutionnelle mais une REPUBLIQUE !!!
Nous devons faire le constat qu’en 10 ans, les familles sont divisées, les villages sont divisés, les communes sont divisées, les institutions sont divisées, le pays est divisé. Evitons alors que la République soit divisée.
Au total, nous devons reconnaître humblement que malgré la volonté, l’enthousiasme, l’omniprésence, les résultats laissent un goût amer, un goût de gâchis ; bref les fruits sont loin d’avoir tenu la promesse des fleurs.
Face à ce constat, à l’instar du Frère Melchior, Professeur Albert TEVOEDJRE, qui en appelle à une nouvelle logique électorale, le RND en appelle à une remobilisation afin qu’ « ensemble nous puissions re­lever les défis de la démocratie et du développement ».
Militantes et Militants du Rassemblement National pour la Démocra­tie,
Très chers congressistes,
Le prochain mandat présidentiel devra être celui des grandes réformes sur tous les plans. Nos institutions devront être rééquilibrées afin de mieux jouer leur rôle.
Et pour mener à bien ces réformes, nous avons l’intime conviction que le prochain Président de la République devra être le fruit de la politique ou à tout le moins bénéficiant d’un accompagnement franc et massif de la classe politique. En effet, seule une personnalité imprégnée des réalités sociales, économiques et politiques de notre pays, une person­nalité pouvant apporter des solutions concrètes aux problèmes des bé­ninois, une personnalité connue de nos compatriotes pourra mériter la confiance du peuple.
C’est fort de cette conviction que le RND se réserve le droit d’entrer en coalition, pour la conquête du pouvoir en 2016, avec les partis poli­tiques partageant cette même vision du développement.
Oui, mes amis !
Oui camarades, militants et militantes, travaillons pour un Bénin apai­sé, uni, fort !
Travaillons pour la construction d’une vraie Nation fière, fière de sa culture, fière de son histoire !
Une Nation déterminée dans la voie de la prospérité et honorant la mémoire de ses fiers guerriers, ses héros, Kaba, Bio Guerra, Béhanzin !
Un Bénin où il ne sera pas nécessaire de savoir si l’on est :
- jeune ou vieux
- homme ou femme,
- riche ou pauvre,
- de l’est ou de l’ouest,
- du nord ou du sud,
- musulman, chrétien ou animiste !
Un Bénin de fraternité, de justice et de travail !!
Vive le Rassemblement National pour la Démocratie !
Vive la Démocratie !
Vive le Bénin !


Je vous remercie. 


M.K.

Sébastien Ajavon décroche son premier député

Dans le cadre de l'élection présidentielle de 2016 au Bénin


Depuis le samedi 24 octobre 2015, Sébastien Ajavon, Pdg de la Société ’’Cajaf common’’et probable candidat à l’élection présidentielle de 2016 au Bénin vient de rallier à sa cause un député et non des moindres : Claudine Prudencio.

Sébastien Germain Ajavon
Claudine Prudencio s’est prononcée ouvertement et officiellement en faveur de Sébastien Ajavon, probable candidat à l’élection présidentielle de 2016 au Bénin. Voilà la décision phare qui ressort du 3ème Congrès ordinaire de l’Union pour le développement du Bénin nouveau (Udbn), qui s’est déroulé, le samedi 24 octobre 2015, au siège de la formation politique, situé à l’ancienne usine d’engrais de Dèkoungbé, dans l’Arrondissement de Godomey. A en croire les propos de ce Député élu, aux dernières consultations législatives, sur les listes de l’Union fait la nation, l’homme d’affaires, Sébastien Germain Ajavon, par le choix porté sur lui, s’est fait ainsi sélectionner parmi un nombre important de 19 futurs présidentiables qui se bousculaient pour obtenir ce choix de la part de l’Udbn et de Claudine Prudencio.

Claudine Prudencio
Quand on mesure l’importance que revêt le soutien d’un député à un candidat à l’élection présidentielle, à travers la mobilisation de l’électorat de celui-ci, un vivier de voix qui, parfois, peut prendre en compte plusieurs communes, il est nécessaire de faire remarquer que la pré-campagne électorale vient d’emprunter un nouveau tournant, ce qui amènera inévitablement plusieurs autres parlementaires à commencer à se déterminer pour l’un ou pour l’autre des probables présidentiables dont les noms circulent avec insistance dans les médias. Inévitablement, aussi, plusieurs d’entre eux ne manqueront pas de se faire démarcher pour orienter leur choix publiquement manifesté, aux fins de l’orientation de l’opinion publique. Les enchères sont donc lancées. Mais, il convient de se poser la question de savoir si le choix opéré par Claudine Prudencio, par le biais de l’Udbn, n’est pas un acte d’absence de reconnaissance envers l’Union fait la nation qui l’a aidée à se maintenir dans l’univers parlementaire.


Marcel Kpogodo

mardi 6 octobre 2015

Selon Blaise Tchétchao, un fonds de garantie pour les promoteurs culturels béninois

Dans le cadre d'une opportunité offerte par l'Uémoa


La nouvelle est tombée. Au cours d’un entretien que Blaise Tchétchao, Directeur du Fonds d’aide à la culture, a accepté d’accorder à la Rédaction du Journal ''Le Mutateur'', il a certifié la mise en place par son institution d’un fonds de garantie en faveur des entreprises culturelles béninoises, qui, désormais, pourront décrocher des financements pour donner corps à leurs projets …


Blaise Tchétchao
Journal ''Le Mutateur'': Bonjour à vous, M. Blaise Tchétchao. Vous êtes le Directeur du Fonds d’aide à la culture (Fac). Depuis le 22 septembre dernier, le budget de votre institution est passé à cinq milliards de Francs Cfa, soit deux milliards de plus, au terme de la rencontre du Chef de l’Etat avec les acteurs du monde culturel. Quel impact pensez-vous que cette hausse du fonds aura sur le fonctionnement du Fac, à partir de 2016 ?

Blaise Tchétchao : Je suis heureux que vous me donniez la primeur de m’exprimer par rapport à cette nouvelle. C’est une heureuse nouvelle que le Chef de l’Etat a apportée aux acteurs culturels, le 22 septembre dernier, à la Présidence de la République. J’en suis heureux pour les acteurs culturels qui viennent souvent au guichet du Fonds d’aide à la culture pour recevoir des subventions, dans le cadre de la réalisation de leurs projets. J’en suis heureux, parce que nous sommes dans un pays où le Chef de l’Etat, le Docteur Boni Yayi, que je salue pour son initiative de développement, a compris que, par la culture, on peut se développer et qui, depuis 2008, a dépassé le milliard et, aujourd’hui, en 2015, on est en train de passer, pour le compte de l’exercice de l’année 2016, à cinq milliards. Je dois rappeler que les besoins du Fonds d’aide à la culture, pour les acteurs culturels, sont de 15 milliards de Francs Cfa. Nous en sommes à cinq, ce qui veut dire que nous avons le tiers. Et, avec ce tiers-là, on peut faire beaucoup de bonnes choses, pourvu que les acteurs culturels qui bénéficient de ces ressources, pensent à des projets fédérateurs, innovants, à des projets qui peuvent apporter une plus-value à l’économie  du pays.



Monsieur le Directeur, nous constatons que c’est sous votre exercice que le Fonds d’aide à la culture vient d’être augmenté, une deuxième fois. Concrètement, dans un premier temps, c’était passé d’1 milliard à 3. Maintenant, cela passe de 3 à 5. Peut-on dire que vous êtes un porte-bonheur pour les acteurs du monde culturel béninois?

Beaucoup de choses ont été faites, avant mon arrivée, à la tête du Fonds. Je vous ai dit que, de 2008 à 2012, la cagnotte était à 1 milliard de Francs Cfa. Seulement, depuis ma nomination, des procédures  de réformes ont été enclenchées, pour assainir un peu les choses, au niveau du domaine culturel. Bon, cela a certainement payé. Mais, en toute modestie, je pense que cette augmentation des ressources du Fonds d’aide à la culture est l’œuvre de tout le monde, y compris de vous-mêmes, les journalistes culturels, de toute la population béninoise, qui a commencé à s’intéresser à la chose culturelle.
Quand des acteurs organisent des concerts,  cette population fait le plein du Palais des sports, c’est la  preuve que les Béninois adhèrent à la chose culturelle. Pour  que la population, au niveau de ses loisirs, soit satisfaite, il faut qu’elle passe par des produits culturels. Cette augmentation est à l’actif de toute la population béninoise.


Est-ce qu’une partie de ce fonds servira  à la construction du Théâtre national, dont le Chef de l’Etat a personnellement officialisé la pause de la première pierre ?

Non, les ressources sont séparées. Le Chef de l’Etat, dans son programme de société, a promis de réaliser le Théâtre national. Il est en train de tenir cette promesse. C’est la raison fondamentale pour laquelle il a appelé les acteurs culturels, la dernière fois, à la Présidence de la République. Tout est séparé ! Le Théâtre national sera construit par les ressources dont le Chef de l’Etat leur a parlé. Il y a une différence entre ces ressources et celles qui sont au niveau du Fonds d’aide à la culture. C’est vrai que mon institution, dans son budget annuel, depuis quelques années, consacre 15% de ces ressources à l’aménagement  des infrastructures publiques, dans les Départements. Et, c’est clair qu’avec cette augmentation, ça va se répercuter sur cette rubrique. Aujourd’hui, vous allez constater qu’on a  commencé la réhabilitation des salles de cinéma pour en faire de petites salles de spectacle. Et, après les Départements dans lesquels nous n’avons pas de salles de cinéma, , on va mettre en place des théâtres de verdure, ce qui est quand même positif pour le Fonds d’aide à la culture.


Parlant justement de la réhabilitation des salles de cinéma en salles de spectacle, sous le Ministre précédent, M. Michel Abimbola, il y a eu des chantiers qui ont été ouverts, notamment, la salle du ’’Ciné le Bénin’’, du ’’Ciné concorde’’ et de la Maison de la culture de Ouidah. Où en sont ces chantiers, Monsieur le Directeur ?

La salle du cinéma ’’Concorde’’ est finie. On a déjà reçu livraison de celle-ci, pour ce qui est prévu au budget. Par rapport à la salle de cinéma, ’’Le Bénin’’, il y a l’aménagement de la cour  qui est en cours. Pour la Maison de la culture de Ouidah, je pense qu’à la fin du mois de septembre, ou en début octobre, au maximum, si les entrepreneurs n’ont pas des problèmes, pour recevoir leurs ressources financières, la fin des travaux devrait être une réalité. Et, en cette année 2015, nous allons démarrer la réhabilitation de la salle de cinéma ’’Le Borgou’’ ; c’est déjà  dans notre budget. Nous allons démarrer la réhabilitation des salles de cinéma ’’Sabari’’ et ’’Bopéci’’, l’année prochaine, surtout que les études de faisabilité ont été bouclées. Au fait, pour la réhabilitation de certains musées, c’est toujours avec le Fonds d’aide à la culture que les travaux vont démarrer, d’ici la fin 2015. 


Nous avons appris que vous avez conduit des initiatives vis-à-vis de certaines institutions, notamment, l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uémoa), pour faciliter le financement des projets des acteurs du monde culturel béninois. Qu’en est-il réellement ?

Il faut dire que nous avons  notre politique culturelle. Et, celle de l’Uémoa s’harmonise avec la nôtre. C’est vrai qu’à son niveau, il est demandé que chaque pays membre prévoit des possibilités de financement des projets, pour des structures marchandes culturelles. Qu’est-ce que je veux dire par-là ? Quand une entreprise culturelle naît  et a besoin de ressources pour se financer, il faut bien que cette entreprise culturelle s’adresse à un guichet donné. Etant donné que c’est pour avoir du profit, qu’est ce qui se passe ? Dans les autres pays, comme au Bénin, c’est difficile pour les banques de financer les projets culturels. Alors, nous avons décidé,  depuis l’année dernière, pour le compte de l’exercice 2015, de mettre  une dotation particulière,  du Fonds d’aide à la culture, pour constituer une garantie, en vue de faciliter l’accès au crédit aux acteurs culturels. On constitue donc une garantie. Désormais, les banques ne vont plus leur demander une parcelle ou quelque chose d’autre, à mettre en gage. C’est le Fonds qui garantit ce genre de projets, pourvu que ces projets puissent être rentables.


Quand vous dites, nous, est-ce vous et les administrateurs du Fonds d’aide ?

Je ne fais rien sans les administrateurs du fonds. La Direction ne fait rien sans leur accord préalable. L’essentiel, c’est que la vision du Chef de l’Etat soit respectée et les administrateurs sont obligés de s’y conformer.
Vous savez, la mise en place d’un Fonds de Garantie par pays  fait partie  des recommandations de l’Uemoa et, le Bénin est le premier pays de l’espace  à s’y conformer.
Donc, c’est le lieu de remercier les administrateurs du Fonds d’aide à la culture, qui valorisent la promotion culturelle de notre pays, en acceptant que les réformes constructives puissent se réaliser.


Par rapport à cette information complètement novatrice,  quel appel avez-vous à lancer aux acteurs culturels pour que ce monde-là puisse bénéficier des avantages de ce fonds de garantie ?

Je leur demande juste de mieux s’organiser. Pour les entreprises culturelles qui sont déjà créées, qu’elles se mettent à jour, qu’elles commencent à penser à des activités rentables, à tenir une comptabilité régulière. En principe, tout doit bien se passer parce que les dossiers seront étudiés  par la banque. Vous savez, ce n’est pas, nous, au niveau du Fonds d’aide à la culture, qui allons prendre les dernières décisions. Au dernier ressort, c’est la banque. Alors, même si vous avez une garantie du Fonds d’aide à la culture, et si la banque trouve que votre projet n’est pas bancable, malheureusement, vous ne serez pas financé.


A quel moment, les acteurs pourront-ils postuler ?

Cela va se faire avant la fin de cette année car  des banques ont été consultées et une d’entre elles a déjà été sélectionnée. On est en pourparlers  pour finaliser les derniers documents du contrat. Mais, étant donné que cela est prévu au budget de l’année 2015, ce projet démarrera à partir de cette année 2015.


Propos recueillis par Marcel Kpogodo