vendredi 30 octobre 2015

Ajavon-Talon, il n’y a pas photo !

Pour une élection présidentielle de 2016 aux forces déséquilibrées


L’élection présidentielle, au Bénin, approche, ce qui amène les gros potentiels candidats à prendre leurs marques. Ainsi, dans le camp des hommes d’affaires qui aspirent à diriger les Béninois, Sébastien Ajavon et Patrice Talon se démarquent, même si le premier présente tous les atouts pour battre de loin le second, dans une confrontation devant les électeurs béninois, devenus plus mûrs que jamais.
La joie de la victoire contre l'incertitude de l'avenir politique
Une confrontation entre Sébastien Ajavon et Patrice Talon laisserait complètement groggy le magnat du coton. C’est ainsi que, de plus en plus, beaucoup d’observateurs de la vie politique pensent qu’entre ces deux poids lourds, il n’y a pas photo, pour s’exprimer vulgairement. Sur 10 personnes que vous interrogez n’importe où au Bénin, vous en trouvez 2 qui sont indécises sur le favori de la prochaine élection présidentielle, mais 7 sont prêtes à accorder leur suffrage personnel à Sébastien Ajavon, pour seulement 1 pour Patrice Talon.
Quand vous vous étonnez et que vous cherchez à aller plus loin dans la compréhension des motifs montrant une profonde désaffection de la population béninoise pour Patrice Talon, en dépit de tout le battage médiatique qui se fait autour de son image, vous êtes surpris de la précision des arguments produits pour propulser Sébastien Ajavon sous les feux de la rampe de la concrète conquête du fauteuil de la Marina, dès le 6 avril 2016.
Première raison pour laquelle Sébastien Ajavon est en passe de devenir le successeur de Boni Yayi, selon 4 citoyens ordinaires qui ont bien voulu s’ouvrir à nous, et qui ont requis l’anonymat, c’est le fait, justement, que l’homme d’affaires a été une perpétuelle victime de celui dont il va prendre la place dès le 6 avril 2016. Traqué par le fisc alors que cet immaculé payait régulièrement ses impôts et qu’il s’est révélé être le plus grand contributeur de l’Etat, à raison de plus de 50 milliards par an, versés au Trésor public par son entreprise, ’’Cajaf common’’, il n’a eu d’autre choix que de démanteler cette entreprise pour survivre. De manière collatérale, il a aussi dû faire mettre la clé sous le paillasson par des structures annexes mises en place pour promouvoir le sport au Bénin ; il faut clairement évoquer le Cifas qui, depuis quelques années, est un vieux souvenir, sans compter que Sébastien Ajavon, au comble de l’asphyxie, n’a pas échappé aux coups bas du milieu du football, ce qui a provoqué son éjection de la ligue professionnelle qui, avec cette situation, n’est plus que l’ombre d’elle-même, privant ainsi des centaines de footballeurs d’un salaire mensuel auquel ils avaient commencé à prendre goût. Et, il s’en est trouvé un homme parmi nos sources qui était justement un de ces anciens footballeurs, sociétaire d’une équipe de la place, payé par le système efficacement généreux mis en place par Sébastien Ajavon ; notre homme a annoncé devoir amener tous les membres de sa famille en âge de voter à porter leur choix sur cette personnalité afin qu’avec son arrivée au pouvoir suprême fasse renaître le football béninois et, par extension, la situation salariale d’antan qui l’avait sorti de la misère. "Contrairement à ce que croit le commun des Béninois", conclut-il, "Ajavon est la véritable victime du régime Yayi et le Béninois promeut les victimes politiques".
Deuxième motif pour l’écrasement inévitable de Patrice Talon par Sébastien Ajavon, en cas de confrontation électorale entre les deux hommes, ce sont les imperturbables œuvres sociales du second. Imperturbables œuvres sociales empruntant le tempérament effectivement impassible d’un homme qui, froid face aux tracasseries fiscales, notamment, et ne pensant qu’au bien-être des populations, n’a eu d’autre moyen pour se purger de ses déboires que de s’investir dans des réalisations sociales palpables : construction de modules de classes, de toilettes, de laboratoires, notamment, dans des établissements scolaires. Sa dernière action en date reste cet acte de compassion religieuse qu’a été d’avoir initié des prières dans toutes les mosquées du pays pour le repos de l’âme des disparus, lors des meurtrières bousculades du dernier Hadj, en Arabie Saoudite.
Par ailleurs, Sébastien Ajavon présente l’étoffe d’une personnalité rassurante et intègre chez qui trouver une casserole constitue un véritable défi pour les détracteurs de mauvaise foi. Quant à Patrice Talon, celui dont il ne pourra faire qu’une bouchée, dans un challenge des plus redoutables, le Gouvernement de la République du Bénin, à travers le Conseil des Ministres des 23 et 25 octobre 2015, vient de le plonger plus que jamais, endeuillant et révoltant ses partisans, l’embarrassant lui-même et mettant en demeure le seul parmi les dix personnes contactées qui ont bien voulu nous confier leur choix de présidentiable de nous révéler la vérité sur son soutien à Patrice Talon : engranger quelques ressources, en cette période de vache maigre, ce qui devrait, selon ses dires, lui imposer le sacrifice de s’afficher comme son partisan le plus acharné, même s’il doute de lui tamponner violemment le visage, sur le bulletin de vote, avoir été reçu ses fonds.
En outre, un autre fait justifiant le vent en poupe de Sébastien Ajavon : depuis peu, des partis politiques se ruent vers lui, pendant que l’autre en recherche désespérément. Ainsi, le Mouvement africain pour la démocratie et le progrès (Madep), de Séfou Fagbohoun, et l’Union pour le développement du Bénin nouveau (Udbn) de Claudine Prudencio, lui offrent sur un plateau d’argent leurs militants respectifs pour travailler à la conquête de la Marina par un homme dont l’assurance de la victoire et la pugnacité froide effraient les hommes de l’autre camp dont la naïveté et le parasitisme politiques ne viennent que pour fragiliser davantage un homme qui fait beaucoup de bruit pour peu de partisans réels.
Entre Sébastien Ajavon et Patrice Talon, il n’y a donc pas photo, le profil impressionnant du premier devant amener le second à prendre conscience qu’il faut plus que de l’argent pour capitaliser les suffrages des Béninois, plus que jamais éveillés ; 25 ans de démocratie n’ont fait que les faire mûrir, au fil des consultations électorales.

Marcel Kpogodo

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