vendredi 25 septembre 2015

Propos de Christelle Johnson : « […] je peux affirmer […] que nous sommes prêts »

Dans le cadre du Projet ’’De bon cœur’’


’’De bon cœur’’ est un projet interculturel qui est prévu pour avoir lieu, le 10 octobre prochain. Christelle Johnson, Présidente de l’Association organisatrice, ’’Coup de pousse Chaîne de l’espoir nord-sud’’ (Cdp-Cens), manifeste sa sérénité face à la bonne marche des préparatifs, à travers cet entretien qu’elle a accepté d’accorder à la Rédaction du ’’Mutateur’’.

Christelle Johnson
Journal Le Mutateur : Bonjour Christelle Johnson. Vous êtes une artiste togolaise de la chanson et la Présidente de l’Association ’’Coup de pousse Chaîne de l’espoir nord-sud’’ (Cdp-Cens). A ce titre, vous organisez, dans la journée du 10 octobre 2015, à Paris, en France, l’événement, ’’De bon cœur’’, qui est une ’’Journée porte ouverte sur les cultures et valeurs du Togo et du Bénin’’. Les informations qui nous en parviennent font croire que des œuvres humanitaires en faveur de démunis, notamment, du Bénin et du Togo, découleront de cette manifestation. Qu’en est-il, de façon concrète ? Pouvez-vous donner des exemples d’actions précises que ces communautés défavorisées pourront espérer ?


Christelle Johnson : Bonjour, je suis bien une artiste d’origine togolaise et Présidente de l’Association « Coup de Pousse Chaîne de l’espoir nord-sud’’ (Cdp-Cens). De façon concrète, cette Journée porte ouverte sur le Togo et le Bénin a pour but de récolter des fonds pour permettre à l’Association de subvenir aux besoins des enfants démunis déjà ciblés au Togo et au Bénin. Parmi ces enfants démunis, nous avons déjà en charge des handicapés qui, pour le moment, n’ont aucun soutien de l’Etat.  Entre autres actions précises, je peux vous citer : la contribution à la rentrée des classes de ses enfants, la confection des tenues vestimentaires, uniformes d’école, l’achat de fournitures scolaires, fournitures des bancs d’école et des sièges, car les classes n’ont pas assez de bancs et la souscription est souvent soumise à l’apport des bancs des parents. Il arrive de constater que certaines écoles veulent inscrire les enfants à condition que les parents fournissent les bancs. Je trouve que ce n’est pas le rôle des parents de fournir des bancs aux établissements. C’est, soit l’Etat, soit les associations et les Ong, que nous sommes. C’est, entre autres, ce qui justifie, en premier lieu, cette Journée porte ouverte qui verra mettre en valeur aussi les richesses culturelles et culinaires des deux pays.


Nous avons aussi entendu affirmer que deux objectifs fondent votre initiative : « Créer un creuset de brassage entre les membres de la communauté togolaise et béninoise de France, et mettre en lumière et en valeur les cultures du Togo et du Bénin en France ». N’est-ce pas trop de choses à la fois pour une seule journée porte ouverte ? Comment pensez-vous vous y prendre?

Nous avons une équipe de jeunes issus des deux pays, rompus à la tâche, qui travaille sur le projet. Et, l’événement est pensé, documenté et planifié. Le rétro-planning est si clair qu’il n’y a pas de place à l’improvisation. Une journée porte ouverte sur deux pays comme le Togo et le Bénin ne doit pas être juste du folklore, mais un événement de couleurs avec plusieurs activités au programme, pour bien vendre ces deux pays qui regorgent de grandes valeurs aussi bien sur le plan humain que sur les plans culturel et touristique.


On reproche souvent aux diasporas africaines un esprit divisionniste qui se manifeste même à l’Extérieur. Cela ne pourrait-il pas être un frein à la réussite de votre Projet ?

D'abord, permettez-moi de vous dire que beaucoup de Togolais sont d’origine béninoise et, vice versa. Donc, les cultures et l’éducation sont pratiquement les mêmes. Malheureusement, la jalousie, la méchanceté et l’esprit divisionniste que vous évoquez restent un phénomène qui ronge les diasporas africaines à l’Extérieur, mais j’avoue que la diaspora togolaise et béninoise partage un grand trait de rapprochement, de solidarité et d’union, même si, il faut le reconnaître, il y a toujours des brebis galeuses qui se démarquent du lot par des comportements peu humains.  Quand il faut s’unir autour des causes nobles, ces deux communautés savent bien le faire et, c’est ce côté positif que nous devons cultiver en posant des actes qui amènent celles et ceux qui tardent à comprendre que seule l’union fait la force, à l’intégrer.


Les Togolais et les Béninois, dans leur vie en France et en Europe, entretiennent-ils la même affinité qu’on leur connaît au niveau de leur proximité géographique en Afrique de l’Ouest ?

C’est bien ce que je disais précédemment. Donc, si vous le voulez,  je le certifie à nouveau. Il y a, certes, des réticences, à l’image de l’individualisme qu’impose le système européen. Mais, dès que les conditions sont réunies et que deux personnes font connaissance et découvrent qu’elles sont issues des deux pays, le brassage se crée et une forte collaboration fraternelle voit le jour. Elles se considèrent comme des frères et sœurs et se soutiennent mutuellement.


Pour ’’De bon cœur’’, vous avez réussi à mobiliser les autorités diplomatiques et consulaires du Togo et du Bénin en France, ce qui fait qu’elles sont annoncées pour s’impliquer dans des activités d’ordre intellectuel, comme des conférences. Comment avez-vous fait et, quels sont les thèmes sur lesquels s’exprimeront ces autorités ?

Vous convenez avec moi qu’une Journée porte ouverte sur le Togo et le Bénin ne saurait se faire sans la participation, ne serait-ce que morale, des autorités diplomatiques et consulaires des deux pays. Donc, dans un premier temps, nous avons pris attache avec les missions diplomatiques et consulaires des deux pays, vu que les actions sociales que nous menons concernent les deux pays. Dans un second temps, il y a eu beaucoup d’échanges qui se concrétisent afin que ces autorités puissent échanger avec les citoyens sur des notions et des sujets qui les interpellent. C’est ainsi que nous avons défini deux thèmes qui feront l’objet de conférences-débats, avec les autorités consulaires et diplomatiques, au cours de la Journée porte ouverte. Nous avons donc deux thèmes libellés comme suit : 

Thème 1 : « Etudiants étrangers et démarches consulaires », animé par Messieurs les Consuls Généraux du Togo et du Bénin en France ;
Thème 2 : « Brassage culturel sud-sud sur une terre d’accueil nord : opportunités et impacts », animé par Monsieur Jean Chabi Orou, Ambassadeur Délégué Permanent du Bénin auprès de l’Unesco, Monsieur Sankardja Laré-Sambiani, Délégué Permanent du Togo auprès de l’Unesco et Monsieur Jules-Armand Aniambossou, Ambassadeur du Bénin près de la France.


En quelques mots, pouvez-vous décliner, pour nos lecteurs, les grandes lignes du programme de la journée du 10 octobre ?

Il y aura, entre autres, des projections sur les richesses culturelles et culinaires des deux pays, des conférences-débats animés par les autorités consulaires et diplomatiques des deux pays, des prestations artistiques de certains artistes issus des deux pays, des défilés de mode et des expositions d’œuvres d’art.


Nous sommes désormais à moins d’un mois de la tenue de l’événement, ’’De bon cœur’’. Où en êtes-vous pour les préparatifs ?

A la date d’aujourd’hui, je peux affirmer, avec certitude, que nous sommes prêts. Nous avons été surpris de l’engouement que les chefs d’entreprises issus des deux pays ont au projet, surtout pour ce qui concerne les stands qui sont laissés à un prix forfaitaire de 50€, la journée. Nous avons déjà l’accord de certains artistes et stylistes dont je me réserve de donner, pour le moment, les noms. D’ici les jours à venir, les détails seront donnés à ce sujet.   
Il n’y a aucun doute que des partenaires sont associés à l’événement. Veuillez nous parler d’eux.
Les partenaires financiers sont difficiles à avoir sur des évènements puisqu’ils sont de plus en plus très peu mais sollicités de toutes parts. C’est pourquoi, nous avons opté pour des stands et, à ce niveau, les entreprises se bousculent bien.  


Quel mot avez-vous pour rassurer tout le monde de la bonne tenue de l’événement ?

Je tiens, d’abord, à vous remercier de m’avoir permis de donner des détails sur l’événement, par votre canal. Pour ce qui est de la tenue effective de l’événement, je rassure les Togolais et les Béninois ainsi que les amis de ces deux communautés qu’ils auront un bel événement d’autant plus que tout est fait pour eux. Sans eux, il n’y a pas d’événement, même si nous faisons déplacer sur Paris, King Mensah ou Sagbohan Danialou. Je les invite à sortir massivement, le 10 octobre, pour prouver, encore une fois, que nous sommes unis et solidaires. Il me plaît aussi de remercier le Maire de la ville d’Aubervilliers,  qui a donné son accord de principe sur sa présence effective et qui n’a pas ménagé d’effort pour mettre à notre disposition une salle, à titre gracieux.  Parce que je suis convaincue qu’ensemble nous y parviendrons, je nous demande de sortir donc découvrir ce que le Togo et le Bénin ont de commun, le 10 octobre. 


Si vous le permettez, nous allons nous intéresser un peu à votre vie artistique. Depuis combien d’années faites-vous de la musique pour quel rythme et, combien d’albums avez-vous à votre actif ?

Issue d’une famille d’artistes et née d’une mère artiste-chanteuse, j’ai été bercée dans la musique, mais j’ai vraiment commencé ma carrière musicale depuis 2009 avec le titre ’’Nognè’’, qui signifie ’’Ma Mère’’, sous un mélange de musiques folkloriques  modernes, suivi du coup de cœur des Togolais, le tube de l’année 2010, titré ’’Le cri de l’enfant’’, du genre musical de la soul R’n’b. J’ai, à la date d’aujourd’hui, 3 albums, à mon actif, et une dizaine de singles. 

Propos recueillis par Marcel Kpogodo

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