dimanche 27 septembre 2015

Dieu Esprit Saint Daagbo, le 20 septembre 2015 : « […] on se fout pas mal de Kouhounou ! »

Suite à l’interdiction d’exploitation par la Très sainte église de Jésus-Christ du Palais des sports de Kouhounou



Le dimanche 20 septembre 2015, la Très sainte église de Jésus-Christ, relevant de la Mission de Banamè, pilotée par Dieu Esprit Saint Daagbo, a été confrontée à l’interdiction d’exploitation du Palais des sports du Stade de l’Amitié de Kouhounou, alors que cette structure religieuse avait rempli toutes les formalités administratives et financières y afférant. Outré par une telle situation qu’Il a assimilée à de la provocation, Dieu Esprit Saint Daagbo, dans une interview accordée aux journalistes, n’a pas manqué de faire percevoir une vive indignation. A la suite de Son Eternité, le Responsable à la communication de la Très sainte église de Jésus-Christ et l’Archevêque de Cotonou se sont aussi prononcés pour apporter des clarifications et des analyses par rapport à la situation.
Son Eternité Dieu Esprit Saint Daagbo, profondément en colère ...
Journal ’’Le Mutateur’’ : Dieu Esprit Saint Daagbo, toutes nos salutations et nos civilités. Vous avez réuni vos fidèles, ce matin, pour un enseignement. Quelles sont les raisons objectifs de la rencontre de ce matin (Dimanche 20 septembre 2015, Ndlr) ?

Dieu Esprit Saint Daagbo : Je vous remercie d’être là. Comme d’habitude, nous nous regroupons, au moins 2 fois par mois, pour relancer les Daagbovi, et puis, pour parler entre Père et fils. C’est surtout pour les instruire, pour dire des enseignements. Mais, comme à partir du 22 septembre, nous allons en tournée au Nord et que nous allons manquer aux Daagbovi, pendant une bonne période, avant de partir, On a jugé bien de les rencontrer d’abord, parce que tout le monde n’a pas les moyens d’aller faire près de 3 semaines au Nord, comme ça. Et, puisque, tant qu’ils ne Nous voient pas, pendant une si longue période, ce n’est pas souvent bien ; il y a des consignes à donner, avant de partir. C’est pour cela qu’on devait se voir aujourd’hui (Le dimanche 20 septembre 2015, Ndlr) pour, après l’enseignement, donner des consignes, surtout qu’ils sont en carême et qu’il y a des points encore à éclairer, faire le point et revoir la situation, pendant notre absence. Donc, c’était pour ça qu’on devait se voir aujourd’hui (Le dimanche 20 septembre 2015, Ndlr). Il y a aussi les élèves et les étudiants, voilà que la rentrée, c’est pour le 5 du mois prochain. Du moment qu’on ne sera pas là, avant la rentrée, on s’est dit qu’on allait profiter de cette rencontre d’aujourd’hui pour bénir les élèves et les étudiants, tous ceux qui doivent commencer la rentrée, dans le mois prochain. Donc, ce sont les objectifs de la rencontre d’aujourd’hui.


Dieu Esprit Saint Daagbo, une situation fâcheuse s’est produite, ce matin (Le dimanche 20 septembre 2015), au Stade de l’Amitié …

Vous voyez, c’est parce que les hommes savent que Dieu est miséricordieux qu’ils se permettent tout mais, dans le même temps, qu’ils sachent aussi que la miséricorde de Dieu a des limites. Aujourd’hui, ce qui s’est passé est vraiment surprenant. C’est surprenant, parce que nous étions tranquilles, il y a de cela 6 à 8 mois, quand les autorités du Stade de l’Amitié, eux-mêmes nous ont fait signe par le Cardinal Jean, comme quoi nous pouvions venir, que tout était calme maintenant et qu’il n’y aurait plus de problèmes. Ce sont eux-mêmes qui nous ont appelés. Et, pendant plusieurs mois, Je Me suis opposé à ça, parce que Je ne leur faisais même pas confiance. Mais, comme les Eminences, surtout Celle par qui ils ont pris pour nous envoyer le message, insistait et insistait, l’Evêque de Cotonou a pris ses responsabilités, est allé là-bas et leur a demandé si on pouvait effectivement venir, comme nous l’avions appris.  Et, ils ont dit « oui », qu’il n’y avait pas de problèmes. En août dernier, il est allé payer et remplir toutes les conditions. Vous avez vu les documents, n’est-ce pas ? L’autorisation de la Mairie, tous les papiers qu’ils ont signés eux-mêmes …
Mais, curieusement, hier nuit (Le samedi 19 septembre 2015, Ndlr), à notre grande surprise, ils nous appellent pour nous dire qu’on ne devait pas venir, que c’était formellement interdit. Quand la nouvelle est tombée, l’Evêque M’a appelé ; Je lui ai dit de leur demander de nous montrer le papier qui prouvait que c’était vraiment interdit. Donc, l’Evêque était là-bas, hier nuit (Le samedi 19 septembre 2015, Ndlr), avec quelques Eminences et quelques Daagbovi. Mais, ils n’avaient pas sorti de papier ; tout ce qu’ils disaient, c’est que c’étaient des instructions : « On ne peut pas vous prendre, on ne savait pas que c’était vous … », alors qu’ils savent très bien que c’est le nom qu’ils nous ont imposé ; chaque fois qu’on mettait ’’Eglise catholique de Banamè’’, dans nos documents, ils les refusaient. Et, c’est le Gouvernement lui-même – Quand Je parle de Gouvernement, Je parle de Yayi Boni, directement – c’est lui-même qui nous a obligés et fait porter le nom de ’’Très sainte église de Jésus-Christ’’. Contre notre gré, on a accepté. Et, c’est ce même nom qu’on a mis sur nos documents qu’on est allés déposer à Kouhounou. Maintenant qu’ils nous disent qu’ils ne savaient pas que c’était nous, ça nous étonne ! De deux, nous sommes dans un pays où c’est la liberté de culte ; chacun est libre d’adorer ce qu’il veut. Nous sommes un dimanche et, les gens sont libres d’aller à l’église. Maintenant, on dit que tout le monde, toutes les confessions religieuses peuvent venir à Kouhounou, sauf Banamè. Qu’est-ce que Banamè leur a fait ? Qu’est-ce qui les perturbe ? Qu’est-ce qui les dérange ? Ce qu’ils ont fait, d’hier nuit (Le samedi 19 septembre 2015) à aujourd’hui matin (Le dimanche 20 septembre), il n’y a même pas lieu de se fâcher et de s’énerver, quand on comprend la dimension spirituelle de ce qui s’est passé. Donc, ça n’a pas de sens, ce qu’ils font : vous avez vu des militaires entourer le Stade de l’Amitié, aujourd’hui (Le dimanche 20 septembre 2015), plein de militaires, tout ce contingent, à cause des Daagbovi, tout comme si c’étaient des lingots d’or qu’il y avait dans le Stade et que les Daagbovi voulaient aller prendre, par infraction. Or, ils savent pertinemment qu’avec ou sans Kouhounou, ça ne diminue rien en nous, et qu’on se fout pas mal de Kouhounou ! Nous continuons, nous évoluons sans Kouhounou … Si eux-mêmes ne nous avaient pas appelés, … Vous voyez, c’est de la provocation ! Ils veulent provoquer encore Banamè, pour dire que Banamè sème du trouble …
Aujourd’hui, on pouvait les attaquer … Vous voyez tout ce monde-là, si ça commence … Il n’y a même pas 1/100ème des Daagbovi ici … Si ça commence, les gens vont venir de partout, en renfort … On pouvait les attaquer, aujourd’hui, on pouvait les affronter … Mais, après, les pauvres citoyens qui ne comprennent rien, on va leur dire : « Vous voyez, Banamè sème du trouble, Banamè sème du désordre, Banamè fait ci, Banamè fait ça … ». C’est pour ça que j’ai demandé à Mes fidèles de se replier tranquillement.
Dieu, si c’est vraiment Dieu, même si vous le chassez du portail, vous pourriez bien le revoir dans votre chambre-à-coucher ; on ne chasse pas Dieu ! On ne chasse pas Dieu ! Et, ce que Je déplore un peu, c’est que la Directrice d’exploitation (De) du Stade de l’Amitié, Maïmounath Sidi, a dit de ces choses … Vraiment ! Je ne sais pas si les Eminences et les Evêques, dans les interviews qu’ils vous ont accordées, ils vous ont dit tout ça. Parfois, ils ont de la réticence à dire certaines vérités, mais, Moi, Je dis tout !
Vous voyez, j’ai dit tout à l’heure que, quand on voit la dimension spirituelle de ce qui s’est passé, aujourd’hui (Le dimanche 20 septembre 2015, Ndlr), on ne pourra même pas se fâcher. Quand je parle de ’’dimension spirituelle’’, je sais de quoi je parle : quand vous avez la sorcellerie, vous ne pouvez jamais accepter que Banamè mette pieds là où vous êtes. Tout ce qu’ils ont mis dans Kouhounou-là … Nous sommes à Sèkandji, maintenant, non ? Pourquoi les policiers ne sont pas venus ? Le dimanche passé (Le dimanche 13 septembre 2015, Ndlr), nous étions à Godomey. Pourquoi ils n’ont pas débarqué ? Et, nous faisons des tournées dans tout le Bénin … On était à René Pleven, plusieurs fois ! Pourquoi ils n’ont pas débarqué ? Ce qu’ils ont mis dans Kouhounou et, s’ils reçoivent la visite de Banamè, ça risque d’entraîner des choses … - Je ne vais pas entrer dans tous les détails – et qui leur font peur, là, ce qu’ils ont mis dans Kouhounou, que Dieu soit de près ou de loin, Il détruira tout ça, il détruira tout ça …



Dieu Esprit Saint Daagbo, une bénédiction sur la nation béninoise ?

Quelle bénédiction sur la nation, quand vous êtes contre Dieu, quand vous maudissez Dieu, quand vous blasphémez tout le temps, quand vous persécutez des gens ? Les Daagbovi ont toujours ma bénédiction ; ils ne manqueront jamais de grâces. Mais, ceux qui se sont libérés des mains de Dieu, qu’ils ne s’attendent pas à ce que Dieu les bénisse, parce qu’un enfant qui se dit grand doit pouvoir se nourrir, doit pouvoir se gérer lui-même ; si un homme se dit libre, qu’il ne peut plus être enfant de Dieu, il doit pouvoir se réveiller lui-même, il doit pouvoir se protéger ; je n’ai pas de bénédictions à accorder à ces gens … Les Daagbovi savent qu’ils ont Ma bénédiction, qu’ils sont gâtés et qu’ils sont en joie ; il n’y a pas de souci.
Concernant le monde politique et tous ceux-là qui se mettent à la place de Dieu, depuis un bon moment, Je Me suis dit qu’il n’y aura plus d’avertissement, il n’y aura que des surprises, dès maintenant, parce que j’ai assez averti, pour continuer d’avertir. Je préfère en rester là.

Propos recueillis par Marcel Kpogodo  


Aperçu de la foule des fidèles, à Sèkandji, le dimanche 20 septembre 2015



Intervention de Son Eminence Cardinal Simon, Responsable de la Communication de la Très sainte église de Jésus-Christ : 

Son Eminence Cardinal Simon
Nous ne comprenons pas. Pourtant, nous sommes dans Etat de droit où chaque citoyen est libre d’adorer ce qu’il veut. Mais, vous voyez, Daagbo, Dieu Esprit Saint, c’est la paix, c’est l’humilité, c’est la miséricorde. Et, c’est pour ça qu’Il a demandé simplement qu’on se replie et qu’on vienne à Sèkandji, parce que nous ne voulons pas offrir l’occasion de troubles pour ceux qui le veulent. Il est un politique. Banamè n’est jamais et ne sera jamais auteur de troubles à l’ordre public, il ne sera jamais auteur de violences, quelle que soit la situation, quelles que soient les provocations. Et, c’est cela qui fait la différence entre Dieu Esprit Saint, Dieu d’Abraham,        Dieu d’Isaac et Belzébul, le patron des démons.
Donc, voilà ce que nous avons vu, ce matin.
Depuis 2014, on nous a demandé de faire les formalités pour avoir le récépissé d’enregistrement ; on les a toutes faites, et la Direction générale des affaires intérieures et des cultes, au Ministère de l’Intérieur, nous a dit que, techniquement, nous remplissions toutes les formalités et que le reste dépendait de la décision politique. Pourquoi le politique empêche Banamè d’avoir le Récépissé, puisque nous sommes dans un régime déclaratif et que ce n’est pas celui d’autorisation et que nous n’avions pas besoin d’une autorisation avant d’exister, en tant qu’église ? Banamè, c’est la Très sainte église de Jésus-Christ, qui n’a rien à voir avec les textes et autres ; c’est Dieu Esprit Saint Qui est dans la chair et Qui est venu sauver Ses enfants des mains de Belzébul et détruire la sorcellerie. Que les uns et les autres se reconvertissent pour être dans l’amitié de Dieu ; c’est tout ce qu’on demande.
Revenant à cette autorisation d’occupation du Palais des sports du Stade de l’Amitié de Kouhounou, remise en cause au dernier moment, nous pensons que ce sont les derniers soubresauts d’un agonisant ; il s’agit de Dieu et, chacun de nous aura à rendre compte de tout ce qu’il est en train de faire sur cette terre. Qu’on le croit, aujourd’hui ou non, on finira par comprendre que c’est Dieu. Au temps de Jésus, c’est comme cela qu’on avait nié qu’il était le fils de Dieu ; l’histoire se répète : on est en train de narguer Dieu, d’embêter Dieu, par tous les moyens et, Dieu pacifique, Dieu amour, prend toute sa patience et fait preuve d’amour pour nous laisser choisir. Mais, il n’est pas tard que les Béninois choisissent Dieu Qui a pris chair au Bénin, il n’y en a pas deux ; Il a dit, bel et bien : « Vous qui ne croyez pas que Je sois Dieu, et qui avez un autre dieu, si vous pensez que le Dieu d’Abraham, de Jacob et père de Jésus est autre que Celui Qui est dans la chair, Qui est dans le corps de Parfaite, dites à votre dieu de venir en finir avec Banamè ». Si tant est que les romains pensent que Banamè, c’est le Belzébul, le mammy, Jézabel, de Cotonou jusqu’à Rome, ils ont des exorcistes, qu’ils se mettent ensemble pour venir exorciser Banamè. S’ils pensent que Parfaite, c’est le mammy, qu’ils viennent l’exorciser pour qu’on le voie.
En réalité, ils savent tous que c’est Dieu, mais tout ce qu’on a déjà dit sur Banamè fait qu’aujourd’hui, on ne veut pas faire le mea culpa. Mais, la honte de cette vie vaut mieux que la honte après la mort. Donc, nous invitons les uns et les autres à croire en Dieu, à aller découvrir, par eux-mêmes, si c’est Dieu ou si c’est Belzébul.
Je voudrais, pour finir, lancer un appel aux hommes politiques pour qu’ils puissent revenir en eux-mêmes pour répondre à quelques questions : et, si, à Banamè se trouvait Dieu, le Créateur du ciel et de la terre, que nous cherchons tous, que nos parents, nos aïeux ont cherché depuis des lustres ? Deuxièmement, qu’est-ce qu’ils perdent à aller découvrir ce que c’est que Banamè ? Troisièmement, pourquoi tant d’acharnement contre Banamè ? Banamè qui est pacifique, qui fait preuve d’amour, d’humilité et de miséricorde ? Les Béninois doivent se poser des questions. Par ailleurs, le pouvoir, si Dieu ne vous le donne pas, vous gouvernez mal ; si Dieu n’est pas avec quelqu’un, il gouvernera mal. Enfin, nous sommes dans un Etat démocratique, dans un Etat de droit et laïque ; ce qui se passe, si les démocrates de ce pays pensent que c’est bon, et qu’on puisse refuser à une partie de la nation d’adorer son Dieu, et que, par tous les moyens, depuis plus de 5 ans, il y a ce harcèlement, cet acharnement contre Banamè, et que les démocrates observent cela passivement, je leur dis : « Bravo ! ». 


Propos recueillis par Marcel Kpogodo



     

Intervention de Son Excellence Monseigneur Sylvain Baloïtcha, Archevêque de Cotonou, pour la Mission de Banamè :

Son Excellence Mgr Sylvain Baloïtcha, Archevêque de Cotonou
Ce qui s’est passé aujourd’hui s’assimile à de la brimade. Nous avons l’habitude de nous réunir pour parler de la parole de Dieu et, les fidèles ont l’habitude de venir de plusieurs pays, à cet effet. Dernièrement, en août 2015, nous avons tenu un enseignement au Stade de René Pleven, à Akpakpa. Au lendemain de cette manifestation, un lundi, je suis allé au Stade de l’Amitié, personnellement, pour m’acquitter des frais de location du Palis des sports. Ils nous ont demandé de payer 500 mille pour cela, ce que nous avons fait. Ensuite, ils nous ont dit qu’aucune de leurs toilettes n’était fonctionnelle et qu’il fallait louer des toilettes mobiles à la Mairie de Cotonou, ce que nous avons fait aussi. Nous avons aussi payer 200 mille pour louer 2000 chaises. En outre, j’ai adressé une correspondance à la même Mairie pour l’informer de la tenue du rassemblement du dimanche 20 septembre au Palais des sports du Stade de l’Amitié, ce qu’elle a transféré au Commissariat central de Cotonou qui nous a appelés. Nous nous sommes alors retrouvés face à 3 commissaires qui nous ont demandé 200 mille pour la couverture de l’événement, ce qui nous a amenés à verser un acompte de 10 mille francs.
Mais, le samedi 19 septembre 2015, dans les environs de 15 heures, on m’a joint du Commissariat central de Cotonou pour m’annoncer que si c’est Banamè qui doit tenir une manifestation, que celle-ci ne pouvait pas avoir lieu, contrairement aux fidèles des religions endogènes, de l’Eglise du Christianisme céleste ou des églises évangéliques. Et, je leur ai demandé ce qu’il en serait de tous les engagements payés pris et des fidèles qui devaient venir de partout. Ils m’ont dit que la manifestation ne pouvait pas tenir. Je leur ai alors demandé de me donner la raison pour laquelle la Mission de Banamè était interdite de tenue d’enseignement et un document notifiant cette interdiction ; ils n’en avaient pas un, affirmant que c’était le Conseil des ministres qui avait interdit cela. Je leur ai donc rétorqué qu’il en était ainsi, ce qui n’a pas empêché la manifestation de René Pleven d’avoir lieu, elle par rapport à laquelle les mêmes formalités avaient été faites, au nom de la Très sainte église de Jésus-Christ. Par la suite, j’ai appelé le Directeur d’exploitation du Stade de René Pleven qui m’a promis d’appeler sa collègue du Stade de l’Amitié. Et, nous, ayant tous nos papiers, étions résolus à tenir la manifestation, ce dimanche 20 septembre. Aux environs de 19h heures, je me suis rendu au Stade de l’Amitié, les autorité de l’infrastructure m’ont réitéré leur refus que se tienne nos assises ; ils m’ont donné l’occasion de rencontrer deux autorités policières dont l’une du Stade de l’Amitié, qui m’ont confirmé que notre manifestation religieuse était interdite, ce qui m’a poussé à leur dire qu’en l’absence d’un mandat officiel montrant ce refus, je serais obligé de la tenir. Les policiers ont alors promis de nous charger si nous nous entêtions à cela.
Effectivement, ce dimanche 20 septembre, dès 6 heures, des fidèles venus du Gabon, du Ghana, d’autres pays et du Bénin, parmi lesquels des gens qui avaient passé la nuit sur les lieux, se sont vus expulser du Stade l’Amitié, de même que tous les autres usagers habituels des lieux, les sportifs, notamment. Et, plusieurs hommes en armes ont encerclés les lieux. Comme nous, nous n’étions venus que pour parler de la parole de Dieu, nous avons été instruits par Dieu Esprit Saint de nous replier vers un site que nous avions l’habitude d’utiliser à Sèkandji, au quartier d’Akpakpa. C’est pour cette raison que vous constatez que sur ces lieux, il n’y a aucune disposition logistique préalable comme les bâches et les chaises ; comme vous le voyez, ces milliers de fidèles, venus juste pour adorer Dieu, sont livrés au soleil. Vous vous rendez compte de toutes les brimades qui ont cours dans le pays. Nous disposons de tous les documents officiels d’autorisation de la manifestation au Stade de l’Amitié. On ne sait vraiment pas ce qui se passe dans notre pays.
Ce qui m’a davantage étonné reste la déclaration de la Directrice d’exploitation du Stade de l’Amitié, par rapport à laquelle j’interpelle tout le peuple béninois. Selon elle, toutes les autres confessions religieuses peuvent tenir des manifestations en ce lieu, mais pas la Mission de Banamè ; on ne comprend rien à cela. Dieu ne pouvant ordonner des troubles, nous appelons sur le Bénin entier toutes Ses grâces de paix.


Propos recueillis par Marcel Kpogodo

samedi 26 septembre 2015

Coups d’états, société civile forte : les défis pour les démocraties en Afrique

Tribune libre de Régis Hounkpè et consorts sur la situation au Burkina Faso

Ce 16 septembre, encore un autre jour sombre de l’histoire politique du Burkina Faso, dit ’’Pays des hommes intègres’’. Cette date marquera un recul regrettable du processus de démocratisation, entamé depuis la chute de Blaise Compaoré. Elle ne figurera pas en bonne place dans les annales de ce pays ouest-africain.

Régis Hounkpè
Moins d’un an après la fin-surprise du régime de Blaise Compaoré et le début d’une transition délicate, le sous-continent ouest-africain continue d’analyser les conséquences désastreuses de toutes les manipulations des chefs d’Etat pour leur pérennisation au pouvoir.
Pour y arriver, ces chefs d’Etat en place, souvent même élus, à l’issue d’un processus démocratique, n’hésitent pas à fausser les règles établies par des subterfuges, pour rester au pouvoir. Nous avons eu ainsi droit aux  révisions inopportunes de constitutions, aux tripatouillages des urnes et des résultats électoraux, à la négation des droits élémentaires de la démocratie dans le domaine des libertés individuelles et de la liberté d’expression, en particulier. Autant de freins inhérents à la survie de certains régimes qui ne peuvent plus inventer, avec leurs peuples, un avenir à la hauteur des attentes de ceux-ci.

Le Général Gilbert Diendéré et sa soldatesque du Régiment de la Sécurité Présidentielle (RSP) ont jugé utile de faire basculer le Burkina Faso dans l’anarchie et l’incertitude en prenant en otage le Président de la Transition, Michel Kafando, le Premier Ministre, Isaac Zida, et plusieurs autres ministres. Suspendant ainsi la marche de toutes les institutions issues des Accords de la transition post-Compaoré, cet appendice, redouté et redoutable de l’armée burkinabé, que représente le RSP, a pris brutalement le contrôle de certains médias, plongeant la société burkinabé dans la crainte d’un chaos dont on ignore toujours la fin, même si la réactivité de la diplomatie de la CEDEAO a représenté une réelle source d’espoir.


Implication de Macky Sall et de Yayi Boni : Une diplomatie africaine agissante

Dès le lendemain de ce putsch inattendu, la CEDEAO est entrée en scène, son Président en exercice, Macky Sall, Président du Sénégal, et Yayi Boni, Président du Bénin, annoncent leur présence au Burkina pour nouer le dialogue entre la transition et le RSP, et revenir à une situation institutionnelle stable, préparant, dans la sérénité, les prochaines élections, tant attendues par le peuple burkinabé.
Les pourparlers ont permis de recueillir les points de vue et les attentes des membres de l’opposition, rencontrés, et d’une partie de la hiérarchie militaire. Les deux Présidents se sont attelés à décrisper la situation, rappelant le respect à la Transition et la nécessité de libérer le Président Kafando et toutes les autorités dont le sort inquiétait tout un continent.

Dans une ambiance improbable, le Président Macky Sall a souhaité créer les conditions d’un retour à la paix et à l’ordre institutionnel. Face à une junte militaire décidée à garder le pouvoir et à briser toute forme de contestation civile et constitutionnelle, la tâche était ardue et improbable, au vu des rapports de force en place au Burkina. Il fallait éviter au peuple burkinabé l’ouverture d’un cycle de conflits le basculant probablement dans une guerre civile. Nous nous félicitons que la médiation des Présidents Sall et Yayi ait pu « geler » le brasier qui couvait, renvoyant la suite vers de nouvelles négociations avec la CEDEAO actuellement en cours. En dépit d’un historique défaillant en matière de résolution des crises, la CEDEAO a, cette fois-ci, réagi promptement et décidé de prendre la situation burkinabé au sérieux.



L’heureuse implication de la société civile africaine dans le règlement des crises

Les violences contre les manifestants et les représentants du « Balai Citoyen », un des fers de lance de la société civile burkinabé, ce 16 septembre, aura connu l’un des pires drames de ce pays avec  une dizaine de morts et plus d’une centaine de blessés dont, certains, par balle. L’image d’un bébé ayant reçu une balle dans le ventre de sa mère enceinte est d’une cruauté indicible.
Au-delà de ces tragédies à répétition, l’enjeu le plus questionné est celui de la survivance même de ces Etats. Un pouvoir qui décime sa première ressource, les femmes et les hommes qui le constituent, est vulnérable à toute atteinte extérieure et ne saura pas résister à la moindre instabilité, par défaut d’adhésion de ses populations. Le Burkina-Faso et bien d’autres pays du continent, du Maghreb à l’Afrique australe, engagent ainsi leur propre avenir en réprimant si rudement leur peuple, quand celui-ci résiste à des abus de pouvoir déplorables.
La violence observée et exercée par les militaires du RSP, dans les rues de Ouagadougou, donne l’image d’un pays qui brise l’espoir des luttes vaillantes et populaires qui ont emporté le régime de Compaoré. Au Sénégal, nous avons échappé à cette situation, le 23 juin 2011, grâce à l’existence d’une armée républicaine et d’un dialogue politique avec les membres de la société civile, qui est fécond. La société civile, avec, en tête d’affiche, le mouvement « Y en a marre », a donc su faire plier le projet du Président Abdoulaye Wade, dans sa recherche de dévolution monarchique du pouvoir.

En se félicitant du rôle des mouvements comme le « Balai Citoyen » et « Y en a marre », il faut noter que ces mouvements ont joué un rôle certain dans les luttes démocratiques en Afrique, mais il ne faut surtout pas oublier que les organisations de la société civile de tous ordres sont en train de faire un travail considérable, dans nos sociétés, depuis des décennies, avec, de leur côté, dans la plupart des pays, l’apport des syndicalistes et des partis de gauche traditionnels.

Ces dernières années, l’irruption des Think Tanks, dans le débat public africain, est aussi à encourager. Ces cercles de réflexion jouent un rôle considérable d’éveil des citoyens, de force de propositions, pour les pouvoirs publics, dans les pays dans lesquels ils s’installent.  L’exemple d’Imani Francophone au Ghana, du Think Tank Ipode et du Forum Civil, au Sénégal, sont à saluer, et ont aidé à trouver des solutions de politiques publiques efficaces et durables aux crises économiques, sociales ou politiques et aux bouleversements sociaux, par la prospection. Ils méritent d’être encouragés et promus, pour leur rôle de veille et de force de propositions. La résistance s’est aussi constituée sur les réseaux sociaux, relayant des informations sur l’avancée de la situation burkinabé et proposant des modes d’action pour un retour à la paix.

Voir ainsi la société civile africaine se diversifier et s’activer, sur l’élaboration des politiques publiques et la mise en place des mouvements de résistance, sont source d’espoir pour notre continent si malmené, avec tous ces chocs exogènes qui sont encore mal maitrisés.

Malheureusement, des Gilbert Diendéré se tapissent encore dans les armées et au cœur de certains pouvoirs politiques du continent. Pour arriver à la fin de l’ère des coups d’Etat et favoriser l’ancrage de la démocratie sur le continent, il est urgent que ces coups de force soient sévèrement condamnés et que leurs auteurs soient dissuadés, de façon définitive. Dans ces propositions de pistes, que nous faisons ici, nous espérons qu’en travaillant sur ces axes, l’Afrique pourra retrouver la paix sociale durable nécessaire pour amorcer l’émergence tant attendue, dans bien de pays.

Recommandations :

- Faire émerger des Etats forts pour tous
Pour des Etats forts, il faudra que les jeunes Etats africains accèdent à la qualité d’Etats de droit. Il ne peut y avoir d’Etat de droit sans un développement économique autocentré et endogène et sans une promotion de la paix, dans les différents territoires. Pour atteindre ces objectifs, un sujet est essentiel et doit constituer la priorité dans tous les pays africains: l’éducation.
L’éducation est le socle du développement de toutes les nations. Un Etat de droit qui inclut toutes les couches sociales et tous les segments administratifs et politiques d’un pays est une chose possible, aussi en Afrique.
- Pour la professionnalisation de nos armées

Tant de corps dits armés sont réduits à leur statut de garde prétorienne totalement vouée à la sécurité et à la survie d’un seul homme. Très généralement, certaines armées sont ethnicisées et considérées comme le bras armé d’un groupe contre l’ensemble de la nation. Une armée doit être républicaine et se mettre au service des institutions et du peuple, assurant la sécurité à l’intérieur et aux frontières du pays. Les Etats africains doivent être vigilants dans la constitution de leurs armées, à un équilibre intelligent des forces vives des nations, en évitant une présence hégémonique d’une ethnie, d’un peuple ou d’une croyance.

Pour une CEDEAO, des organisations sous-régionales et une Union Africaine fortes et légitimes

Manifestement, la médiation du Président sénégalais Macky Sall et de son homologue béninois, Boni Yayi, n’a pas atteint les objectifs de résolution de la crise, mais elle a fait baisser la tension palpable d’enveniment de la situation.
Etre reçus par le général putschiste Diendéré et lui permettre d’être au cœur des discussions donnaient l’impression de le légitimer dans son rôle de nouvel homme fort du Burkina. L’opposition et la société civile ont peu goûté de voir le meneur du RSP aux avant-postes de la négociation de sortie de crise.

Clairement, il appartient aux organisations sous-régionales et à l’Union de réserver exclusivement les discussions aux autorités légales et légitimes. Au-delà des condamnations de principe, il ne faut, en aucun cas, négocier avec des putschistes mais, surtout, leur accorder une amnistie pour tous les crimes commis. La négociation ne doit pas sacrifier les principes de droit à la justice, pour la mémoire des  familles éplorées, et permettre de décerner un blanc-seing à tuer impunément. Les crimes issus des coups de force doivent être imprescriptibles pour les auteurs et les commanditaires.

Force aux citoyens et à la société civile

Au Burkina Faso, au Sénégal, au Bénin, ailleurs, la société civile s’organise de plus en plus pour rappeler aux pouvoirs l’urgence de rétablir l’Etat de droit et de respecter les acquis démocratiques. C’est ici l’occasion de rendre un vibrant hommage aux leaders burkinabé du Balai Citoyen, Martin Bambara, alias Smockey, ou encore à Sam's K le Jah, qui, déjà, Place de la Révolution, avaient poussé le régime Compaoré à abdiquer.

Il appartient aux dirigeants de soutenir toute forme d’organisation qui plaide en faveur de la démocratie, de l’amélioration des conditions de vie et de travail des citoyens et de l’émancipation de tous. Il faut rappeler également le pouvoir moral des autorités religieuses et cultuelles qui permettent de restaurer, par des appels, la paix et l’unité nationale.

Au Burkina Faso, le rôle de la France a été discret, voire minimaliste, permettant aux Africains de régler la crise. Pendant longtemps, l’implication de la France a toujours été inadaptée aux enjeux locaux et déconnectée des urgences. Aujourd’hui, cette impression n’a pas évolué vers quelque chose de positif et de constructeur. Le soupçon de néocolonialisme et le pouvoir de nuisance ne sont pas des fantasmes de nationalistes africains. A cet effet, la société civile, les think tank africains, les pouvoirs publics du continent doivent totalement s’approprier les préoccupations du continent et trouver les ressources économiques, militaires et diplomatiques, idoines, pour régler, par eux-mêmes, les problèmes de l’Afrique.


Conclusion

Suite à la médiation d’apaisement de la CEDEAO, menée par son Président en exercice, le Président Macky Sall, l’espoir est encore permis au Burkina. Il est impératif que ce pays ne soit pas déstabilisé dans sa marche difficile vers sa reprise de souveraineté par son peuple. Tous les peuples africains devraient y travailler par l’implication de leurs Etats, au nom d’un panafricanisme de solidarité et d’unité.
Le sommet de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), convoqué à Abuja, était l’occasion pour les chefs d’Etats de l’Afrique de l’Ouest de discuter du projet de sortie de crise, élaboré par les médiateurs Sall-Boni. Il est souhaitable que des résolutions fermes y soient prises pour que la tentative de putsch de Gilbert Diendéré soit un épiphénomène, dans le processus de transition.

Notre souhait est de voir le Burkina goûter, dans les mois à venir, à cette fierté d’avoir retrouvé le pouvoir d’autodétermination de son peuple dans un processus démocratique, et que la vision et les idéaux révolutionnaires de feu Thomas Sankara y revivent, pour l’indépendance et la prospérité d’une Afrique qui marche vers l’Union.

Nous sommes le 24 septembre 2015, Ouagadougou retient son souffle…La transition vient de reprendre là où elle s’était brutalement arrêtée…

En observant l’évolution de la crise au Burkina Faso, nous regardons dans le miroir de notre avenir commun.


Régis HOUNKPE, Directeur exécutif d’InterGlobe Conseils
Mohamed LY, Président du Think tank IPODE
Isidore KPOFUTE, Président du Think Tank Imani francophone au Ghana

vendredi 25 septembre 2015

Propos de Christelle Johnson : « […] je peux affirmer […] que nous sommes prêts »

Dans le cadre du Projet ’’De bon cœur’’


’’De bon cœur’’ est un projet interculturel qui est prévu pour avoir lieu, le 10 octobre prochain. Christelle Johnson, Présidente de l’Association organisatrice, ’’Coup de pousse Chaîne de l’espoir nord-sud’’ (Cdp-Cens), manifeste sa sérénité face à la bonne marche des préparatifs, à travers cet entretien qu’elle a accepté d’accorder à la Rédaction du ’’Mutateur’’.

Christelle Johnson
Journal Le Mutateur : Bonjour Christelle Johnson. Vous êtes une artiste togolaise de la chanson et la Présidente de l’Association ’’Coup de pousse Chaîne de l’espoir nord-sud’’ (Cdp-Cens). A ce titre, vous organisez, dans la journée du 10 octobre 2015, à Paris, en France, l’événement, ’’De bon cœur’’, qui est une ’’Journée porte ouverte sur les cultures et valeurs du Togo et du Bénin’’. Les informations qui nous en parviennent font croire que des œuvres humanitaires en faveur de démunis, notamment, du Bénin et du Togo, découleront de cette manifestation. Qu’en est-il, de façon concrète ? Pouvez-vous donner des exemples d’actions précises que ces communautés défavorisées pourront espérer ?


Christelle Johnson : Bonjour, je suis bien une artiste d’origine togolaise et Présidente de l’Association « Coup de Pousse Chaîne de l’espoir nord-sud’’ (Cdp-Cens). De façon concrète, cette Journée porte ouverte sur le Togo et le Bénin a pour but de récolter des fonds pour permettre à l’Association de subvenir aux besoins des enfants démunis déjà ciblés au Togo et au Bénin. Parmi ces enfants démunis, nous avons déjà en charge des handicapés qui, pour le moment, n’ont aucun soutien de l’Etat.  Entre autres actions précises, je peux vous citer : la contribution à la rentrée des classes de ses enfants, la confection des tenues vestimentaires, uniformes d’école, l’achat de fournitures scolaires, fournitures des bancs d’école et des sièges, car les classes n’ont pas assez de bancs et la souscription est souvent soumise à l’apport des bancs des parents. Il arrive de constater que certaines écoles veulent inscrire les enfants à condition que les parents fournissent les bancs. Je trouve que ce n’est pas le rôle des parents de fournir des bancs aux établissements. C’est, soit l’Etat, soit les associations et les Ong, que nous sommes. C’est, entre autres, ce qui justifie, en premier lieu, cette Journée porte ouverte qui verra mettre en valeur aussi les richesses culturelles et culinaires des deux pays.


Nous avons aussi entendu affirmer que deux objectifs fondent votre initiative : « Créer un creuset de brassage entre les membres de la communauté togolaise et béninoise de France, et mettre en lumière et en valeur les cultures du Togo et du Bénin en France ». N’est-ce pas trop de choses à la fois pour une seule journée porte ouverte ? Comment pensez-vous vous y prendre?

Nous avons une équipe de jeunes issus des deux pays, rompus à la tâche, qui travaille sur le projet. Et, l’événement est pensé, documenté et planifié. Le rétro-planning est si clair qu’il n’y a pas de place à l’improvisation. Une journée porte ouverte sur deux pays comme le Togo et le Bénin ne doit pas être juste du folklore, mais un événement de couleurs avec plusieurs activités au programme, pour bien vendre ces deux pays qui regorgent de grandes valeurs aussi bien sur le plan humain que sur les plans culturel et touristique.


On reproche souvent aux diasporas africaines un esprit divisionniste qui se manifeste même à l’Extérieur. Cela ne pourrait-il pas être un frein à la réussite de votre Projet ?

D'abord, permettez-moi de vous dire que beaucoup de Togolais sont d’origine béninoise et, vice versa. Donc, les cultures et l’éducation sont pratiquement les mêmes. Malheureusement, la jalousie, la méchanceté et l’esprit divisionniste que vous évoquez restent un phénomène qui ronge les diasporas africaines à l’Extérieur, mais j’avoue que la diaspora togolaise et béninoise partage un grand trait de rapprochement, de solidarité et d’union, même si, il faut le reconnaître, il y a toujours des brebis galeuses qui se démarquent du lot par des comportements peu humains.  Quand il faut s’unir autour des causes nobles, ces deux communautés savent bien le faire et, c’est ce côté positif que nous devons cultiver en posant des actes qui amènent celles et ceux qui tardent à comprendre que seule l’union fait la force, à l’intégrer.


Les Togolais et les Béninois, dans leur vie en France et en Europe, entretiennent-ils la même affinité qu’on leur connaît au niveau de leur proximité géographique en Afrique de l’Ouest ?

C’est bien ce que je disais précédemment. Donc, si vous le voulez,  je le certifie à nouveau. Il y a, certes, des réticences, à l’image de l’individualisme qu’impose le système européen. Mais, dès que les conditions sont réunies et que deux personnes font connaissance et découvrent qu’elles sont issues des deux pays, le brassage se crée et une forte collaboration fraternelle voit le jour. Elles se considèrent comme des frères et sœurs et se soutiennent mutuellement.


Pour ’’De bon cœur’’, vous avez réussi à mobiliser les autorités diplomatiques et consulaires du Togo et du Bénin en France, ce qui fait qu’elles sont annoncées pour s’impliquer dans des activités d’ordre intellectuel, comme des conférences. Comment avez-vous fait et, quels sont les thèmes sur lesquels s’exprimeront ces autorités ?

Vous convenez avec moi qu’une Journée porte ouverte sur le Togo et le Bénin ne saurait se faire sans la participation, ne serait-ce que morale, des autorités diplomatiques et consulaires des deux pays. Donc, dans un premier temps, nous avons pris attache avec les missions diplomatiques et consulaires des deux pays, vu que les actions sociales que nous menons concernent les deux pays. Dans un second temps, il y a eu beaucoup d’échanges qui se concrétisent afin que ces autorités puissent échanger avec les citoyens sur des notions et des sujets qui les interpellent. C’est ainsi que nous avons défini deux thèmes qui feront l’objet de conférences-débats, avec les autorités consulaires et diplomatiques, au cours de la Journée porte ouverte. Nous avons donc deux thèmes libellés comme suit : 

Thème 1 : « Etudiants étrangers et démarches consulaires », animé par Messieurs les Consuls Généraux du Togo et du Bénin en France ;
Thème 2 : « Brassage culturel sud-sud sur une terre d’accueil nord : opportunités et impacts », animé par Monsieur Jean Chabi Orou, Ambassadeur Délégué Permanent du Bénin auprès de l’Unesco, Monsieur Sankardja Laré-Sambiani, Délégué Permanent du Togo auprès de l’Unesco et Monsieur Jules-Armand Aniambossou, Ambassadeur du Bénin près de la France.


En quelques mots, pouvez-vous décliner, pour nos lecteurs, les grandes lignes du programme de la journée du 10 octobre ?

Il y aura, entre autres, des projections sur les richesses culturelles et culinaires des deux pays, des conférences-débats animés par les autorités consulaires et diplomatiques des deux pays, des prestations artistiques de certains artistes issus des deux pays, des défilés de mode et des expositions d’œuvres d’art.


Nous sommes désormais à moins d’un mois de la tenue de l’événement, ’’De bon cœur’’. Où en êtes-vous pour les préparatifs ?

A la date d’aujourd’hui, je peux affirmer, avec certitude, que nous sommes prêts. Nous avons été surpris de l’engouement que les chefs d’entreprises issus des deux pays ont au projet, surtout pour ce qui concerne les stands qui sont laissés à un prix forfaitaire de 50€, la journée. Nous avons déjà l’accord de certains artistes et stylistes dont je me réserve de donner, pour le moment, les noms. D’ici les jours à venir, les détails seront donnés à ce sujet.   
Il n’y a aucun doute que des partenaires sont associés à l’événement. Veuillez nous parler d’eux.
Les partenaires financiers sont difficiles à avoir sur des évènements puisqu’ils sont de plus en plus très peu mais sollicités de toutes parts. C’est pourquoi, nous avons opté pour des stands et, à ce niveau, les entreprises se bousculent bien.  


Quel mot avez-vous pour rassurer tout le monde de la bonne tenue de l’événement ?

Je tiens, d’abord, à vous remercier de m’avoir permis de donner des détails sur l’événement, par votre canal. Pour ce qui est de la tenue effective de l’événement, je rassure les Togolais et les Béninois ainsi que les amis de ces deux communautés qu’ils auront un bel événement d’autant plus que tout est fait pour eux. Sans eux, il n’y a pas d’événement, même si nous faisons déplacer sur Paris, King Mensah ou Sagbohan Danialou. Je les invite à sortir massivement, le 10 octobre, pour prouver, encore une fois, que nous sommes unis et solidaires. Il me plaît aussi de remercier le Maire de la ville d’Aubervilliers,  qui a donné son accord de principe sur sa présence effective et qui n’a pas ménagé d’effort pour mettre à notre disposition une salle, à titre gracieux.  Parce que je suis convaincue qu’ensemble nous y parviendrons, je nous demande de sortir donc découvrir ce que le Togo et le Bénin ont de commun, le 10 octobre. 


Si vous le permettez, nous allons nous intéresser un peu à votre vie artistique. Depuis combien d’années faites-vous de la musique pour quel rythme et, combien d’albums avez-vous à votre actif ?

Issue d’une famille d’artistes et née d’une mère artiste-chanteuse, j’ai été bercée dans la musique, mais j’ai vraiment commencé ma carrière musicale depuis 2009 avec le titre ’’Nognè’’, qui signifie ’’Ma Mère’’, sous un mélange de musiques folkloriques  modernes, suivi du coup de cœur des Togolais, le tube de l’année 2010, titré ’’Le cri de l’enfant’’, du genre musical de la soul R’n’b. J’ai, à la date d’aujourd’hui, 3 albums, à mon actif, et une dizaine de singles. 

Propos recueillis par Marcel Kpogodo