mercredi 10 décembre 2014

« ’’Chouchou’’, c’est un produit d’avenir … »

Selon Elie Sara, Directeur du Développement de la Société LABABIDI HOLDINGS, propriétaire des "Grands moulins du Bénin"


Depuis 2010, la Société ’’Les grands moulins du Bénin’’ a été rachetée par un grand groupe, qui a relancé les activités de l’entreprise avec, comme conséquence, la mise sur le marché béninois d’un produit phare : ’’Chouchou’’ nouilles instantanées. Pour mieux nous en faire comprendre les tenants et aboutissants de ce nouveau concept et produit, Elie Sara, Directeur du Développement du Groupe propriétaire des ’’Grands moulins du Bénin’’, a accepté de nous accorder cette interview, ce qui lui a permis de lancer un appel patriotique du cœur, salvateur aux Béninois.


Elie Sara
Le Mutateur :Bonjour M. Elie Sara. Vous êtes le Directeur du Développement de la Société ’’LABABIDI HOLDINGS’’. Pouvons-nous en savoir plussur la pâte alimentaire dénommée ’’Chouchou’’, dont depuis plusieurs mois, votre entreprise fait la promotion ?

Elie Sara : Oui, il s’agit des nouilles instantanées, ’’Chouchou’’, qui sont faites à base de notre farine fraîche, au moulin. Donc, nous transformons le blé en farine et, cette dernière est transformée en nouilles instantanées. La particularité en est que c’est la première fois, en Afrique francophone, qu’une usine produit ce genre de pâte alimentaire ; les seules usines qui existent en Afrique de l’Ouest sont au Nigeria. Nous sommes donc les seuls au Bénin et dans la sous-région jusqu’en Côte d’Ivoire, à fabriquer ces nouilles-là.
C’est un concept vraiment unique en son genre ; ces nouilles se préparent en 3 minutes : vous faites juste bouillir un verre d’eau; après que l’eau bout, on y plonge les nouilles. Remuez un peu puis dosez, selon votre goût, les sachets d’épices au poulet ou à la tomate ainsi que le sachet de piment offerts à l’intérieur du paquet. Remuez encore pendant quelques minutes et votre repas est prêt !
L’avantage de ce repas est qu’il est très bon et qu’il se prépare très rapidement sans aucun ajout d’ingrédients car tout ce qu’il faut se trouve à l’intérieur du paquet. Il est surtout économique : le paquet de 120 g vaut maximum 200 Francs, prix à l’étalage.


Il semble que les nouilles ’’Chouchou’’ peuvent aussi se manger directement, sans cuisson …
Effectivement, "Chouchou" se mange de trois façons :
La première est qu’il se mange en l’état, comme des chips ou du biscuit, parce qu’une fois que la farinefraîche passe au four, elle est transformée en nouilles croustillantes et les nouilles sont empaquetées, cuites et croquantes. Une fois qu’on ouvre le paquet, on peut en même temps les manger comme des chips car le produit est déjà cuit ; l’eau chaude ne sert qu’à ramollir les nouilles etles épices, qui sont optionnelles à l’utilisation, servent à ajouter de la saveur; ça peut faire des chips au poulet ou à la tomate, au prix de 200 Francs, maximum.
La deuxième façon se mange en nouilles préparées ; cela veut dire que vous faites bouillir un verre d’eau, vous yplongez les nouilles, vous égouttez l’eau eten 3 minutes, les nouilles sont prêtes.
Et, la troisième façon, c’est en soupe, en bouillon, c’est-à-dire que vous faites bouillir deux verres d’eau; là, les nouilles, les épices etle piment se mélangent à l’eau, formant ainsi une bonne soupe.
En tout cas, les instructions sont écrites au dos du paquet.


La pâte alimentaire ’’Chouchou’’ est fabriquée par ’’Les grands moulins du Bénin’’, une société béninoise qui a été acquise par des étrangers. Pouvez-vous expliquer un peu ?

’’Les Grands moulins du Bénin’’ existent depuis 42 ans, c’est-à-dire, depuis 1972. Depuis 42 ans, le moulin tourne et ne s’est pas arrêté une seule fois. En 2010, le Groupe ’’LABABIDI’’, est venu du Nigeria et a racheté l’entreprise. L’équipeest constituée de plusieurs nationalités et, surtout, de bons Béninois dédiés à la tâche. A plein régime, le moulin peut fabriquer 240 tonnes de farine par jour et 10 mille cartons de nouilles par jour.
Ce que l’on souhaite vraiment, c’est de placer le Bénin sur l’échelle internationale : le paquet de nouilles, la qualité de la farine et du produit lui-même, le nom ’’Chouchou’’, le marketing qu’on fait autour du produit, à travers les promotions, les dégustations, les panneaux, la télé, la radio, les journaux et les magazines, font de ce produit un produit de consommation qui peut se placer à un niveau international.
Tous les gens qui goûtent le produit, au Bénin et en dehors, sont vraiment épatés et, personne ne croit vraiment que c’est fait au Bénin. Nous, c’est notre fierté nationale, on a un produit 100% béninois et, on demande aux Béninois de nous donner le support nécessaire. Les quelques produits qui viennent d’autres pays comme le Nigeria ou la Chine, sont connus parce qu’ils sont plus anciens mais, nous, on communique beaucoup pour que les Béninois sachent que c’est d’abord leur produit à eux. Et, si ça marche au Bénin, ça marchera entre autres, au Togo, au Burkina, au Mali, au Sénégal, en Guinée, au Niger et, même au Nigeria. ’’Chouchou’’, c’est chez nous, ça vient de chez nous, et on se doit donner le support mérité à notre industrie, à notre économie ; on n’a pas encore ça, au Bénin, avec les Béninois.


Avez-vous, justement, un appel à lancer aux Béninois, à cet effet ?

Je dis aux Béninois : faites confiance à votre production locale. Vous avez beaucoup de gens, ici, au Bénin, qui travaillent dur, qu’ils soient artistes, artisans, producteurs, spécialistes de l’agro-alimentaire, paysans, pêcheurs, ils font des efforts, chaque jour, pour leurs propres familles, leur propre peuple, leur propre pays ; si, nous-mêmes, dans ce pays-là, nous ne les aidons ou ne les supportons pas, en achetant leurs produits, croyez-moi, personne ne viendra de l’étranger pour acheter ces produits-là. Ce n’est pas le Chinois, le Ghanéen, le Français ou l’Américain, qui vont venir acheter ’’Chouchou’’ et repartir ; ce sont les Béninois qui doivent d’abord encourager la production locale.
Mon appel aux Béninois, est ceci : il y a beaucoup de production locale, faites-lui confiance; essayez, achetez, voyez la qualité, voyez le prix, voyez l’équipe qui travaille derrière, vous êtes en train de faire vivre votre pays et votre économie, si vous n’achetez pas vos produits locaux, il n’y aura plus de travail, notre usine va fermer si, dans quelques mois, on ne vend pas, parce qu’on doit vendre aux Béninois d’abord; avant tout, notre marché, c’est vous, ce produit est pour vous, et, c’est vous qui allez le porter sur vos épaules et l’emmener en dehors de vos frontières. Vous êtes les ambassadeurs et on compte beaucoup sur vous. On a du mal à faire passer ce message-là : tout le monde aime ’’Chouchou’’, tout le monde connaît ’’Chouchou’’, mais, les gens ne l’ont pas encore adopté dans leurs foyers et dans leurs habitudes alimentaires, au même niveau que le riz, les spaghettis et la pâte.
Vous avez un bon produit d’avenir ; cette génération-là doit penser à l’avenir et non au présent, ou au passé; le passé, c’est fini, on a un présent qui est un peu dur, mais, ensemble, on peut former un bel avenir qui se construit dès aujourd’hui. Saisissons l’opportunité et avançons avec ce produit vers l’avenir, la main dans la main; Ensemble on est plus fort ! Ceci est mon message à tous les Béninois.


Propos recueillis par Marcel Kpogodo

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