mercredi 1 octobre 2014

Pascal Irénée Koupaki et Abdoulaye Bio Tchané, deux candidats de même trempe

Ils concourent à cultiver l'embarras de choix


Pour les élections présidentielles qui s’annoncent pour l’année 2016, plusieurs potentiels candidats ne manquent pas de faire connaître leur intention de succéder au Président Boni Yayi. Parmi ceux-ci, Pascal Irénée Koupaki, ancien Premier ministre et, Abdoulaye Bio Tchané, ancien Directeur Afrique du Fonds monétaire international, sont deux challengers qui présentent des caractéristiques semblables.

Pascal Irénée Koupaki et Abdoulaye Bio Tchané sont deux présidentiables qui impressionnent les citoyens exigeant la rigueur dans la méthode et le sens des valeurs du travail. Des sources très proches de plusieurs cadres ayant travaillé administrativement dans le sillage de ces deux hommes, ils se font remarquer par leur ponctualité à toute épreuve ; les concernant, la haine du retard fait d’eux des personnalités qui font bouger, comme une fourmilière, le milieu bureaucratique dans lequel ils exercent. Ont-ils donné leur accord pour être présents à une rencontre quelconque, à une ouverture de séminaire, notamment, ils se présentent sur les lieux, plusieurs minutes à l’avance, attendant d’être pris en charge par le protocole de la manifestation et d’être installés à leur place, à la tribune.

Pascal Irénée Koupaki
Du temps où Abdoulaye Bio Tchané était Ministre des Finances du Président Mathieu Kérékou, il n’était pas rare de le voir, seul, entouré de ses proches collaborateurs, attendant que les autorités et les participants à une manifestation officielle se présentent, dans le temps requis, pour lancer une activité.
Non seulement ces deux hommes sont rigoureux sur l’heure, pour ceux qui les ont vus travailler mais, aussi, ils manifestent une rigueur à nulle autre pareille dans le traitement des dossiers. Toujours selon des hommes ayant travaillé à leurs côtés, ils sont méticuleux, pointilleux et ne laissent rien au hasard, l’imprévu n’a pas de place dans leur calendrier. Ce sont des hommes de dossier qui n’affirment rien sans avoir en leur possession toutes les données nécessaires pour se prononcer, pour analyser.


Abdoulaye Bio Tchané
En dehors de ces traits de caractère, Pascal Irénée Koupaki et Abdoulaye Bio Tchané se sont battus pour se faire remarquer par une certaine intégrité et par un anti-populisme qui les ont toujours démarqués des personnalités avec lesquelles ils ont siégé dans un gouvernement ; ce ne sont pas des genres d’hommes que vous verrez facilement dans des situations politiciennes de meetings de prières ou de remerciements de nomination au Chef de l’Etat, ils se contentent généralement de jouer le rôle technique qu’on attend d’eux, pas plus. Aussi, quand on parle d’eux comme des personnalités de rigueur, ils ne tolèrent pas les compromis politiques, les pratiques de mauvaise gestion, de prévarication, de corruption, ce qui fait qu’il est rare de trouver un scandale qui pourrait les entacher.
Dans le cas d’espèce, Bio Tchané s’est illustré, en août 2001, dans la fouille des casiers des douaniers au Port de Cotonou, semant la déroute dans leurs rangs ; sous sa gestion au Ministère des Finances, plus d’un cadre rançonneur des usagers n’a pas manqué d’être limogé et privé, pour toujours, des avantages d’Agent permanent de l’Etat (Ape). Du côté de Pascal Irénée Koupaki, la soustraction, à son niveau, des portefeuilles successifs  de l’Economie et, ensuite, des Finances, dans les premières années du Changement, est interprétée par certains observateurs comme la difficulté qu’il avait de répondre favorablement à des pratiques de favoritisme politique, en matière de passation de marchés à des hommes d’affaires, partisans férus du Président.
En outre, Koupaki et Bio Tchané développent une carrure identique lorsqu’on les voit montrer de l’austérité, de la sobriété en toute chose, manquer de chaleur populiste, avoir une tenue extérieure sérieuse, rigoureusement contrôlée : ils ne font rien n’importe comment, n’importe où et n’importe quand ; avec eux, tout semble parfaitement contrôlé, rien ne donne l’impression d’être laissé au hasard.
Mais, l’appartenance de chacun de ces deux futurs présidentiables à un gouvernement a toujours constitué pour eux un élément de fragilisation. Dans le cas de Bio Tchané, l’histoire retiendra qu’il est le Ministre des Finances ayant reçu le chèque d’achat de la Sonacop, des mains de Séfou Fagbohoun, un achat avec les fonds propres de l’entreprise. Du côté de Koupaki, plusieurs scandales ayant émaillé le régime du Président Yayi ne le déchargent pas trop, ce qui amène certains citoyens à vouloir lui demander des comptes, dans la gestion de dossiers clés, notamment, celui d’Icc Services.

Malgré tout, cette considération ne change rien à ce que ces deux hommes sont intrinsèquement : des personnalités de qualité qui n’attendent que l’accord électoral du peuple pour qu’ils apportent beaucoup plus leur contribution d’ordre politique au rayonnement du Bénin.  

Marcel Kpogodo

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