jeudi 25 septembre 2014

Où est passé le Front d’action des syndicats des trois ordres d’enseignement ?

Pour les négociations Gouvernement – Centrales et confédérations syndicales


Depuis le 11 septembre dernier, les négociations entre le Gouvernement béninois et les centrales et confédérations syndicales ont démarré, dans le but de permettre une rentrée apaisée et réelle. Même si, le 23 septembre, les deux camps se sont séparés dos-à-dos, il faut remarquer l’absence à la table d’un partenaire de taille : le Front d’action des syndicats des trois ordres d’enseignement. C’est un regroupement syndical prenant en compte le personnel de la maternelle, du primaire et du secondaire. Cette absence ne peut qu’inquiéter, pour la rentrée 2014-2015, lorsqu’on connaît le poids dont a été cette structure qu’est le Front, l’année écoulée, dans la décision de reprise ou non des cours.

Maxime Okoundé, un des représentants du Front ...
Le manque de participation du Front d’action des trois ordres d’enseignement aux négociations Gouvernement-Centrales et confédérations syndicales laisse perplexe. Si, chaque année, au lancement des hostilités entre l’Exécutif et les partenaires sociaux des enseignements maternel, primaire et secondaire, ce sont les centrales et les confédérations syndicales qui prennent les devants des négociations, vu que le Front ne se trouve pas invité parce que n’étant pas une centrale ou bien une confédération bien constituée mais, plutôt, une regroupement de syndicats, il se fait que lorsque la crise scolaire atteint une étape critique, le Gouvernement se voit obligé de lui faire appel et de commencer à discuter séparément avec lui.
Il se fait alors que, contrairement aux centrales et aux confédérations qui comportent en leur sein des syndicats isolés de tel ou tel niveau de l’enseignement, le Front, lui, constitue une machine de pression qui se durcit de plus d’une bonne vingtaine de syndicats et qui mobilise facilement tous les enseignants à la base. On l’a vu : au cours de la grève perlée reconduite hebdomadairement, pendant l’année scolaire 2013-2014, les centrales et les confédérations syndicales qui avaient appelé à la reprise des cours, le 15 avril, n’avaient pas été écoutées et le mouvement s’était durci de plus bel, sous l’autorité du Front. Et, par la suite, ce bloc, s’étant fragilisé et cassé en deux, avait trouvé son aile la plus jusqu’auboutiste qui n’avait appelé à en finir avec le bras-de-fer, que le 13 mai.

Voilà qui montre que le Front d’action des syndicats des trois ordres d’enseignement est un bloc assez influent sans lequel le Gouvernement ne pourra pas garantir une rentrée effective. Alors, pourquoi attendre, soit de conclure quelque chose avec les centrales et confédérations syndicales pour voir le Front venir confortablement s’installer, à son tour, pour présenter ses exigences, soit faire face à l’échec du dialogue avec les premiers partenaires pour se tourner vers le Front pour espérer trouver une porte de sortie ? D’ailleurs, le dernier communiqué publié par ce regroupement, en juillet dernier, lors de la correction du Baccalauréat, a laissé apparaître une nouvelle revendication : les statuts particuliers des enseignants. Celle-ci ne fait pas partie de la plate-forme dont discutent, actuellement, l’Exécutif et les centrales et confédérations. Que va-t-il donc se passer au Front lorsque ces deux parties arriveront à un terrain d’entente ? Ne va-t-il pas brandir sa propre liste de revendications ? Ne pas trouver le moyen de prendre langue, dès maintenant, avec ce Front semble suicidaire pour l’école béninoise, à cause des mouvements d’arrêt des cours, déjà trop préjudiciables pour le niveau intellectuel des apprenants de tous ordres, du secteur public.

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