vendredi 29 août 2014

Le Bénin se cherche en matière d'Ogm

Selon une analyse de notre Rédaction


Jusqu’en mars 2013 où expirait son 2ème moratoire, le Bénin faisait partie, dans le monde, des rares pays à en avoir pris un sur les Organismes génétiquement modifiés (Ogm). Une position inédite dont la fin depuis plusieurs mois, ne l’empêche pas de continuer sans pour autant se doter d’une loi sur la biosécurité. 

Azizou Issa, Ministre béninois de l'Agriculture
Matinée du mois de juillet à Godomey, l’une des sorties de la ville de Cotonou (Bénin). Marc, la trentaine environ, est sous la baraque qui lui sert d’atelier et qu’il a aménagé avec du bois et quelques feuilles de tôles. En effet, il est un mécanicien spécialisé dans la réparation des motocyclettes. A un pas de lui, se trouve un panneau publicitaire. Il y a quelques semaines de cela, on pouvait encore y lire le message suivant : « Organisme génétiquement modifié (Ogm) : la solution qui devient problèmes. Soyons vigilants. ». Interrogé quant au fait de savoir s’il connaissait l’objet de cette affiche, il déclare n’en avoir aucune idée. Mais, ajoute t-il, « ces dernières semaines, beaucoup d’usagers de la route qui empruntent la voie pavée qui passe devant mon atelier se sont arrêtés pour lire l’affiche ». Cette ignorance de Marc concernant la situation des Organismes génétiquement modifiés (Ogm) au Bénin, reflète-t-elle l’état de l’opinion publique ? Cette campagne d’affiche pour laquelle plusieurs panneaux publicitaires de Cotonou ont été mis à contribution, a été lancée par la Coalition de veille Ogm au Bénin et Grain,  qui militent contre les Ogm dans le pays. Plus d’un an après la fin du second moratoire pris par le Bénin, c’est la plus récente des actions menées par les anti-Ogm. Elle survient après le lancement, l’année dernière, d’une page Facebook intitulée «Je veux ma loi sur la biosécurité », qui n’a guère mobilisé les internautes béninois, dans un pays où la ruée vers les téléphones portables de dernière génération permettant d’accéder aisément à internet est pourtant manifeste.


Une loi toujours dans les tiroirs

Si le sujet laisse à priori indifférents les Béninois, c’est parce qu’il a, depuis plusieurs années, tous les traits d’une empoignade entre les associations, les Organisations non gouvernementales (Ong) anti-Ogm et l’Etat béninois. Ces dernières lui reprochent, notamment, de n’avoir pas mis en œuvre toutes les recommandations figurant dans les deux moratoires de 2002 et 2008, dont l’une d’elles était « d’informer l’opinion publique sur la présence des Ogm au Bénin et les conséquences qu’ils entrainent ».C’est ce que martèle Patrice Sagbo, membre du réseau Jinukun, qui est le point focal national de la Coalition pour la protection du patrimoine génétique africain (Copagen). Quoi qu’il en soit, si le Bénin attend toujours une loi sur la biosécurité, Marcel Comlan Kakpo, Point focal national du Protocole de Cartagena, que le Bénin a ratifié le 02  mars 2005, affirme « qu’il ne peut pas y avoir d’importation sans loi » et, qu’à ce titre, « qu’il n’y avait pas des cultures Ogm au Bénin ». Aussi poursuit-il, « ce sont entre autres les opérateurs privés qui voudront faire des Ogm qui décideront des cultures Ogm pour lesquelles ils opteront dès que le Bénin disposera d’une loi ».


Les Ogm bientôt aux portes du Bénin ?

Selon le Service international pour l’acquisition des applications de la biotechnologie agricole (Isaaa), une organisation qui est ouvertement pro-Ogm, 07 pays africains dont deux de l’Afrique de l’ouest, à savoir le Ghana et le Nigéria, ont fait, en 2013, selon elle, des essais en plein champ de nouvelles cultures transgéniques dont le coton, la banane et le maïs. Ce dernier qui est au cœur de plusieurs plats prisés au Bénin, y est disponible grâce à une production locale. Le marché Dantokpa, situé au cœur de la ville de Cotonou, est le plus grand de l’Afrique de l’ouest. On y trouve tous les produits, notamment, des produits vivriers en provenance de l’intérieur du pays. Josiane, qui nous sert de guide dans cette partie du marché, qui s’anime bruyamment, en cet après-midi, comme il l’est six jours sur sept, nous explique que « des gens viennent régulièrement du Nigéria pour acheter plusieurs tonnes de maïs ». « C’est notamment grâce à eux que celles qui vendent ce produit vivrier réalisent d’excellentes ventes, et si cette donne venait à changer, ce serait une très mauvaise augure », complète t-elle en Fongbé, l’une des langues locales du Bénin. Bien qu’il ne soit pas encore produit et destiné à une éventuelle exportation, le maïs transgénique nigérian pourrait-il se retrouver, un de ces jours, dans les plats béninois ? Aussi, au-delà de cela, avec les frontières poreuses qui sont les siennes, il est difficile de certifier, sans faire une détection d’Ogm sur des produits saisis au préalable, inopinément, à ses différentes frontières, si des produits Ogm n’auraient pas éventuellement été déjà importés au Bénin. Une telle possibilité ahurit Patrice Sagbo, alors que Marcel Comlan Kakpo précise « qu’une étude est prévue cette année » sur ce point.



Et la détection d’Ogm

Implanté au cœur de l’Université d’Abomey-Calavi (Uac), le Laboratoire national de biosécurité (Lnb), une composante du laboratoire de génétique et des biotechnologies de l’Uac, jouera indubitablement un rôle dans cette étude annoncée par le Point focal du protocole de Cartagena. En effet, Clément Agbangla, qui dirige cet ensemble, nous explique que le Lnb a été doté d’équipements de détection d’Ogm, qui sont venus renforcés ceux dont il disposait déjà. RT-PCR, centrifugeuse, PCR, hotte chimique sont, entre autres, les appareils obtenus dans le cadre du Programme régional de biosécurité (Prb) de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa). Pour la détection, poursuit-il, « nous faisons des tests rapides pour détecter si le produit en question a été modifié. Nous pouvons faire aussi un travail d’identification qui est plus long et qui nous permet d’identifier clairement l’Adn qui a été ajouté au produit initial ». Si la détection d’Ogm est possible depuis 2011, il ajouta « que l’Etat béninois devait faire preuve de bon sens en encourageant, comme cela doit l’être, les recherches ». Un vœu qui rejoint celui de Toussaint Hinvi, le Président du Parti des Verts du Bénin, qui estime qu’il faut donner aux « chercheurs africains et, notamment, à ceux du Bénin, les moyens nécessaires pour explorer ce nouveau champ de recherche que constitue les Ogm ». Mais, une douzaine d’années après le premier moratoire du Bénin, outre le cadre juridique à travers la loi qui n’existe pas encore, le fonctionnement correct des institutions prévues par le cadre national de biosécurité, adopté depuis 2005, est encore un vœu pieux et, ce, après une décennie qui semble bien avoir été perdue. 


Bernado Houenoussi

Consécration de Hodall Béo à l’international

A travers sa nouvelle bande dessinée publiée en France

Le caricaturiste, bédéiste béninois, Hervé Alladayè, de son nom d’artiste Hodall Béo, vient d’être honoré à l’extérieur par l’édition d’une planche de bandes dessinées par une maison d’édition française. Cet événement s’est produit depuis l’année 2013. Caricaturiste du Quotidien ’’Le Mutateur’’, la Rédaction culturelle du journal s’est rapprochée de lui pour en savoir plus sur ce fait de réussite.
Hervé Alladayè, alias Hodall Béo
« Moto-taxi ». Le titre de la bande dessinée du caricaturiste béninois, Hervé Alladayè, de son pseudonyme, Hodall Béo, éditée en France aux Editions ’’L’Harmattan’’, au cours de l’année 2013. Ce document de longueur d’une feuille A4, tout en couleurs, comporte trente-huit (38) planches, pour un total de 42 pages. Très humoristique, détendant et peignant le quotidien des conducteurs de taxi-moto, apprivoisé par un regard amusé d’artiste, cette bande dessinée relève, selon le caricaturiste, de l’ensemble des œuvres du même genre, mais qu’il avait publiées, plusieurs années auparavant, à compte d’auteur, ce qui lui avait permis de fourbir un certain crayonné caricaturiste et, aussi, de développer cet art qui, aujourd’hui, l’a fait reconnaître par une maison d’édition française dont le caractère résolu à promouvoir la qualité du travail, ne fait aucun doute. 

La bande dessinée
Du haut de son piédestal, cet artiste peut désormais développer ses rêves : rester attaché à la restitution de la réalité béninoise, à travers ses dessins, ses caricatures, de manière « à la faire appréhender complètement », précise-t-il. Si, dans le sillage de l’art caricatural, il s’est impliqué dans la réalisation d’un projet éducatif de grande envergure dénommé « J’apprends avec Donami », en faveur des tout-petits apprenants, il entend faire progresser le concept. Face aux rédacteurs du Quotidien ’’Le Mutateur’’, avec qui il partageait ses idées, le caricaturiste ’’maison’’ a fait valoir le souhait que « Moto-taxi » fasse son chemin, surtout qu’il doit en créer une prochaine. Enfin, son élément d’épanouissement serait de produire un impact certain sur ses compatriotes béninois.

Marcel Kpogodo

Yayi ’’se fout’’ de la débâcle dans l’éducation au Bénin

Vu le mutisme du Gouvernement face aux menaces de perturbation de la rentrée 2014-2015
(Le communiqué du 21 juillet 2014 du Front est clair : la rentrée 2014-2015 sera hypothéquée)


Depuis le 21 juillet 2014, le Front d’action des trois ordres d’enseignement a rendu public un communiqué faisant un triste état des lieux des négociations entre le Gouvernement et les acteurs syndicaux du monde des enseignements maternel, primaire et secondaire. Ceci n’augure rien de bon de la prochaine rentrée scolaire qui, si rien n’est fait, sera boycottée par les enseignants de ces trois sous-secteurs. Malgré cette réalité, l’Exécutif se montre enfermé dans un total mutisme qui donne l’impression que le Président Boni Yayi, en fin de mandat, ne se préoccupe plus autant du devenir de l’école béninoise. 

Boni Yayi
Le Président de la République semble ne plus avoir à cœur un avenir radieux pour l’école béninoise. C’est ce que laisse penser le silence du Gouvernement, depuis le 21 juillet dernier, que le Front d’actions des trois ordres d’enseignement, structure syndicale influente des enseignements maternel, primaire et secondaire, a fait connaître ses analyses concernant l’état des négociations avec l’Exécutif. Quand on se souvient du résultat catastrophique du Bac 2014 et de la responsabilité évidente des grèves dans cette situation, on est surpris de ce mutisme qui laisse croire que les ministres respectifs des enseignements maternel, primaire et secondaire, que sont Eric N’da et Alassane Soumanou Djimba, fraîchement reconduits dans le troisième Gouvernement de Yayi 2, attendent que les hostilités syndicales commencent, se corsent, durent dans le temps et atteignent un niveau de destruction assez remarquable avant de se lever et de se lancer dans des négociations souvent de la forme du « Médecin après la mort ».
Il faut rappeler que le communiqué émanant du Front d’action des syndicats des trois ordres d’enseignement, datant du 21 juillet 2014, est intitulé ’’Appel aux enseignantes et enseignants’’. En substance, il rappelle les conditions psychologiques divergentes et difficiles de la reprise des cours, ordonnée par le Front, l’année écoulée et, notamment, le boycott de la rentrée 2014-2015, « pour obtenir la satisfaction par rapport aux revendications en suspens et l’adoption des Statuts particuliers des personnels enseignants de la maternelle, du primaire et du secondaire, et la sédentarisation des vacataires ». La gravité de l’annonce qui y est faite devait pousser le Président de la République et son Gouvernement à montrer qu’ils prenaient au sérieux les menaces du Front, en invitant les membres de ce regroupement syndical à la table des discussions.
Mais, nos investigations montrent que rien n’est encore fait dans ce sens, ce qui manifeste, apparemment, le manque d’intérêt du Gouvernement pour la crise qui s’annonce et, par extension, le mépris du premier des Béninois pour le monde éducatif. En effet, celui-ci, quelques années plus tôt, empêtré dans un bras-de-fer avec les syndicats de l’enseignement, avait déclaré qu’il n’était plus candidat à rien et que les syndicalistes pouvaient fermer les portes des écoles. Donc, même si le Chef de l’Etat n’a plus rien à perdre, vu qu’il ne se présentera plus à une élection pour subir une certaine sanction du peuple, il faudrait qu’il se préoccupe de son image d’homme d’Etat, lorsqu’il ne serait plus aux affaires, à l’heure du grand bilan de ses dix années d’exercice présidentiel. Cependant, tenant compte du fait que la rentrée scolaire 2014-2015 est prévue pour le 29 septembre prochain, il faudrait que le Gouvernement prenne l'initiative, au plus tôt, d'un cadre de négociations efficaces et productives avec le Front, pour que les apprenants de notre pays puissent être écartés de ces situations délétères pour leur niveau et leur avenir, celles que génèrent les grèves perlées dans l'enseignement public. 


Marcel Kpogodo



Le communiqué du Front


FRONT D’ACTION DES SYNDICATS DES TROIS ORDRES D’ENSEIGNEMENT
Tél. : 95 05 04 24 / 96 64 57 79 / 97 37 16 90 / 97 27 08 56 / 97 44 63 33
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Appel aux enseignantes et enseignants
Chers collègues, cela fait trois mois que, sur votre recommandation expresse et tenant compte du risque d’une année blanche aux conséquences multiples pour notre pays et nos apprenants, nous avons, en toute responsabilité, levé le mot d’ordre de grève. Dans ce sens, nous nous sommes en gagés à sauver l’année scolaire déjà compromise en conduisant les apprenants aux différents examens. Nous l’avons dit et nous l’avons fait. Soyez en tous remerciés, du fond du cœur, pour la mobilisation et la résistance observées malgré les menaces et pressions multiformes du pouvoir, les difficultés, les déchirures morales et la déception consécutives à la trahison du 18 mars venant de ceux que vous connaissez très bien, des camarades de lutte qui ne se préoccupaient que de leurs poches et des postes de nomination.

Nous n’avons pas suspendu le mouvement ni fixé de moratoire pour dire hypocritement que nous reprendrons incessamment la grève au cas où le Gouvernement ne donnerait pas satisfaction à nos revendications légitimes avant la fin de l’année tronquée en cours. Nous savions que le Gouvernement ne ferait rien après l’arrêt des mouvements de débrayage et qu’il resterait dans sa posture d’immobilisme et de provocation, comptant sur la corruption active de ses amis du 18 mars qu’il a tôt fait de récompenser en les cooptant superviseurs du BEPC et qui seront bientôt nommés, à différents niveaux de l’administration scolaire, comme responsables administratifs, en récompense du sabotage de la grève, donc de la mission à eux confiés.

Il est de notre devoir de vous dire la vérité et de nous organiser ensemble pour rebondir avec nos propres forces et faire plier ce pouvoir qui ne connaît que l’affrontement et le double langage comme modes de fonctionnement et de gestion des crises, en lieu et place d’un dialogue sincère et fécond. C’est pourquoi, après avoir observé le mépris du Gouvernement à l’égard de nos revendications, il est loisible de faire les constats suivants :
1.      Le relevé des conclusions des séances de négociations en tre le Gouvernement et les Centrales, Confédérations Syndicales et la FESYNTRA-FINANCES du 10 mars 2014 et le Relevé des Décisions issues de la Rencontre accordée par le Chef de l’Etat aux Centrales, Confédérations et à la FESYNTRA-FINANCES du 12 mars 2014, sont royalement violés par le Gouvernement ;
2.      La Commission Nationale Permanente de Concertations et de Négociations Collectives Gouvernement / Centrales et Confédérations Syndicales, réinstallée depuis le 07 avril 2014, n’a plus jamais été convoquée pour aborder et résoudre la question des 1, 25 de revalorisation du point indiciaire accordée à tous les Agents de l’Etat, en 2011, et dont les enseignants de la maternelle, du primaire et du secondaire sont injustement exclus, sont gelés ;
3.      Notre détermination collective, malgré les déchirures morales et le sentiment de déception face à la non satisfaction de certaines revendications majeures comme la non rétrocession des défalcations de 2012 restées, jusqu’à ce jour, à l’état de promesse, a permis, entre autres, d’obtenir la vacuité de l’arme de la défalcation ;
4.      A l’opinion publique nationale et internationale alertées quant à l’immobilisme du Gouvernement et son refus de négocier, nous avons annoncé que la rentrée 2014-2015 sera boycottée pour obtenir la satisfaction par rapport aux revendications en suspens et l’adoption des Statuts particuliers des personnels enseignants de la maternelle, du primaire et du secondaire, et la sédentarisation des vacataires ;
5.      La lutte résolue contre les menaces de représailles et les mutations punitives agitées pour fait de grève, si elles arrivaient à être mises en œuvre ;
6.      La refondation du Front avec une nouvelle direction plus dynamique est en cours avec l’actualisation et l’adoption des Statuts et Règlement Intérieur de notre instrument commun de lutte dont le label sera sauvegardé, loin des calculs d’intérêts et des jeux de coulisse.

Seule la lutte paie !!!
Fait à Cotonou, le 21 juillet 2014
Pour le FRONT,
Les Porte-parole
Thomas Kossi CAKPO                                                          Cyrille Tamègnon LISSANOU

samedi 23 août 2014

Remaniement ministériel : tous les incompétents n'ont pas été chassés

Malgré ce que Yayi a voulu comme un coup de balai

Les résultats des tractations au sommet de l'Etat sont tombés, le mercredi 20 août 2014, en début de soirée. Le Président de la République a procédé au toilettage de son équipe gouvernementale. Ce toilettage s'est révélé léger, au vu du nombre réduit de sorties, et considérant le maintien d'un certain nombre de ministres qu'on peut considérer, de par leur inefficacité, comme le boulet mettant à mal l'émergence dans leurs domaines respectifs.


Eric N'da
La liste du troisième Gouvernement du Président Boni Yayi, effectuant son second mandat présidentiel, a été publié, le mercredi 20 août 2014, au cœur de la nuit, par Alassane Tigri, Secrétaire général du Gouvernement. Il ressort de son propos le maintien dans l'Exécutif de seize (16) ministres parmi lesquels ceux des Enseignements maternel et primaire, de l'Enseignement secondaire et, enfin, de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Nommément, il s'agit d'Eric Kouagou N'da, d'Alassane Soumanou Djimba qui a osé sortir un arrêté empêchant de renvoyer, entre autres, les élèves "triplants" de la classe de 4e des collèges du Bénin, et de François Abiola.


Alassane Soumanou Djimba

Au vu des derniers résultats scolaires au Bénin, et, surtout, étant donné le fonctionnement actuel du système éducatif béninois, il s'agit de ministres dont le maintien dans le Gouvernement étonne. 
Si on se souvient qu'il existe un grand contraste entre les pourcentages respectifs des résultats de l'année scolaire 2013-2014, plus précisément, du Certificat d'études primaires (Cep) ayant donné 89,56%, du Brevet d'études du premier cycle (Bepc), pour 47,57%, et du Baccalauréat, avec 23,71%, c'est le signe d'un dysfonctionnement total du système éducatif béninois. Au niveau du Cep et du Bepc, les résultats, souvent politiques, ne révèlent jamais le vrai visage du niveau des apprenants des secteurs primaire et secondaire, pendant que ceux du Bac, hors de contrôle de la politique, montrent le triste visage du niveau des candidats.


François Abiola
Eric N'da et Alassane Soumanou Djimba, dans leurs ministères respectifs, n'ont pas manqué de maintenir une ligne négative tracée depuis des décennies par leurs prédécesseurs, et qui consiste à faire valoir des niveaux de rachat insoupçonnables des candidats, de façon à présenter à la population des pourcentages de succès plus ou moins acceptables. Ils savent bien que, si on devait s'en tenir à une note minimale de 09/20 pour faire obtenir aux apprenants le Cep ou le Bepc, on ne serait pas loin du pourcentage catastrophique donné, chaque année, par le Bac. Ils n'ignorent certainement pas que l'application du système de l'Approche par compétences (Apc), généralement connu sous la dénomination de "Nouveaux programmes d'études" (Npe), aux apprenants de leurs degrés respectifs, en Français, a comme résultat, entre autres, une manipulation minable de la langue de travail à l'oral et à l'écrit, et, aussi, des contre-performances incroyables dans les autres matières, ce qui concourt, inévitablement, à de mauvaises notes dans presque toutes les matières, pour la majorité de candidats qui comprennent difficilement les consignes des épreuves, d'où leur échec massif et le camouflage par N'da et Soumanou Djimba de ces résultats malheureux.
Aussi, ce qui guette le Baccalauréat, c'est la politisation des résultats de cet examen, surtout lorsque François Abiola va se rendre compte que cela peut être un moyen, après toute proclamation, de se mettre à l'abri des critiques acerbes de la population. On verra si les acteurs du secteur éducatif laisseront faire, cette fois-ci.

Des ministres peu alertes
Comme il est de notoriété publique que l'Approche par compétences en Français a détruit, chez les apprenants béninois ayant subi cette réforme, du Cours d'initiation (Ci) à la classe terminale, la capacité de la bonne expression, orale et écrite, dans la langue de travail, Eric N'da et Soumanou Djimba ne donnent pas l'impression d'être pressés que la rectification des choses interviennent, profondément et, au plus tôt, pour sauver les apprenants qui se bousculent dans les petites classes et, qui, bientôt, finiront le secondaire pour l'université ; ils ne sont pas pressés de réinstaurer la salvatrice dictée du Ci jusqu'en classe de troisième, avec des verrous d'élimination au Cep et au Bepc. A coup sûr, ils prennent leur temps parce que leurs enfants, déjà grands et actifs, ne sont plus concernés par les affres intellectuelles d'une réforme scolaire catastrophique. En bons hommes politiques béninois, ils attendent le cataclysme, avant de conduire ces changements au niveau du Français.

Des ministres peu anticipateurs
Par ailleurs, les trois ministres de l'enseignement que sont Eric N'da, Soumanou Djimba et François Abiola auraient dû être chaleureusement remerciés par Boni Yayi, dans son dernier remaniement ministériel. En effet, ils anticipent peu sur les crises et attendent patiemment qu'elles atteignent une gravité prononcée, à travers la grève perlée des enseignants, pour commencer à jouer aux sapeurs-pompiers. Actuellement, ceux-ci préparent une gigantesque grève qui va paralyser la rentrée 2014-2015. Cela est sensible à travers un communiqué cinglant publié par le Front d'action des trois ordres d'enseignement, en plein déroulement de la correction du Bac 2014.
C'est un texte dans lequel cette structure appelle les enseignants à la mobilisation pour une prochaine paralysie des activités pédagogiques avec, à la clé, une remise en cause de la rentrée scolaire, pour revendiquer, entre autres, des statuts particuliers pour ses mandants. Au lieu de s'en préoccuper dès maintenant et de prendre le taureau par les cornes pour lancer les concertations, pendant ce qu'il reste des vacances, avec ce Front afin que le peuple ne puisse assister, impuissant, à de nouvelles grèves, ils préfèrent expédier les affaires au quotidien et, récemment, continuer à se réjouir de leur maintien dans l'équipe gouvernementale. Ce qu'ils ne savent peut-être pas, c'est que le Président Boni Yayi a déclaré n'a plus rien à gagner, en matière d'élection présidentielle, ce qui le conduira, sous peu, à commencer à relativiser tout l'apport politique dont ces N'da, Soumanou Djimba et Abiola sont censés lui faire bénéficier, et les limoger, imprévisible qu'il est, lorsqu'il va prendre la mesure de leur incapacité à prévenir les crises sociales dans leurs secteurs respectifs, de leur incapacité d'empêcher qu'il soit toujours présenté au peuple comme le dernier recours, lorsque le bras-de-fer avec les enseignants atteint son point culminant. Ces trois ministres ont intérêt à profiter, pendant qu'il en est encore temps, des privilèges relevant de leur poste actuel, le "chassage" interviendra sans délai, devant la force de la réalité de leur incapacité à en finir avec les crises destructrices dans leurs secteurs respectifs.

Marcel Kpogodo         

dimanche 10 août 2014

"Fc Floréaga" remporte le tournoi "Foot'vacances"

La finale s'est jouée ce dimanche

L'après-midi de ce dimanche 10 août 2014 a permis de départager définitivement les 12 équipes de football qui se sont engagés, depuis le 19 juillet dernier, dans le tournoi "Foot'vacances". L'équipe finaliste s'est imposée aux tirs au but, suite à une partie fortement disputée.


Victor Gbénou, en blanc, posant avec les jeunes joueurs de "Fc Floréaga", l'équipe victorieuse.
"Fc Floréaga" vient de remporter le tournoi "Foot'vacances", au quartier Aïbatin II, du 13ème Arrondissement de la ville de Cotonou. Après les deux mi-temps qui se sont révélé infructueuses en buts, il a fallu passer aux tirs au but que l'équipe gagnante a remporté sur un score de 1 but marqué contre O, pour son adversaire, après trois tentatives, de chaque côté.

Le public jeune avait fait le grand déplacement
A l'issue de cette compétition, le promoteur de la manifestation sportive, Victor Gbénou, Directeur général de la Société "Rotciv oméga", a procédé à la remise des trophées et des prix. Il s'agit, d'abord, d'une coupe, d'une enveloppe de 15 mille francs et d'un jeu de 8 maillots, pour l'équipe championne.

M. Firmin Gbénou, remettant les récompenses au capitaine de l'équipe finaliste
Ensuite, il fut remis une coupe et une somme de 10 mille francs à la deuxième finaliste.


Le capitaine de l'équipe venue en 2è position, récompensé par Victor Gbénou, au nom de ses coéquipiers
Par ailleurs, l'équipe venue en troisième position a été gratifiée d'une enveloppe de 10 mille francs.

Le capitaine de l'équipe classée 3è, récompensé, au nom de ses coéquipiers, par Victor Gbénou
Enfin, une somme de 5 mille a échu au meilleur buteur de la compétition, le jeune Eliada Agbidinoukoun, de "Fc Floréaga, toujours ; il s'est fait l'auteur de 4 buts.

Eliada Agbidinoukoun, se réjouissant de son enveloppe
Les regards sont désormais tournés vers la deuxième édition de "Foot'vacances", l'année prochaine. 

Marcel Kpogodo