Difficultés liées à
l’application du Pvi
Un nouveau casse-tête
pour Boni Yayi
Le 1er avril
dernier, la société Bénin Control Sa était mandatée par le Gouvernement pour la
mise en œuvre du Programme de vérification des importations (Pvi). Dix mois
plus tard, les obstacles qui concernent principalement son application
contraignent Boni Yayi à se mettre en quatre pour y trouver des solutions.
Boni Yayi, le chef de l'Etat béninois
Ces trois dernières
semaines, le chef de l’Etat s’est montré très actif pour éviter que le
Programme de vérification des importations (Pvi), ne devienne à la longue un
boulet pour lui. Ainsi, il a remplacé, le 24 janvier dernier, Jean-Michel
Abimbola par Valentin Djènontin à la tête du Ministère de l’Economie maritime.
Il n’a pas hésité à descendre de nouveau au Port de Cotonou, où il a fait
déguerpir les centaines de camions qui l’engorgeaient. Le 05 février dernier,
il était au poste-frontière d’Hilacondji, qui sert de démarcation physique
entre le Bénin et le Togo. Deux jours après, il décidait de fumer le calumet de
la paix en déjeunant avec les douaniers, qu’il avait voué aux gémonies, ces
derniers mois. Depuis plusieurs décennies, ceux-ci mènent un grand train de
vie, et de lourds soupçons d’enrichissement illicite pèsent sur la plupart
d’entre eux. Boni Yayi leur reprochait d’être responsables d’une évasion
fiscale qu’il estime à des milliards de Fcfa.
Les raisons d’un tel
activisme
Si le chef de l’Etat
déploie un tel activisme depuis ces trois dernières semaines, c’est parce qu’il
n’a pas le choix. En août dernier, il déclarait que cette réforme (celle du
Pvi) était « non négociable ».
Mais, plus que cela, Bénin Control Sa doit « renforcer
les capacités de l’administration des douanes » à travers plusieurs
prestations dont « la vérification
avant embarquement des biens importés au Bénin », de même que « la certification des poids des biens
importés par voie terrestre ». De
facto, ce sont les prérogatives de la Douane que ladite Société reprend et,
ce, même si elle a eu à gagner au préalable un appel d’offres international
lancé en novembre 2010. Or, le budget du Bénin dépend en partie des recettes
douanières. Si Bénin Control échoue dans la mission qui est la sienne, le chef
de l’Etat sera dans une position indélicate. Face aux difficultés liées à la
mise en œuvre du Pvi, il en a déduit qu’il devait entrer dans la danse afin de
jouer des pieds et des mains pour que la machine ne soit plus grippée. Il se
ravise aussi et prend en compte le fait que Bénin Control Sa ne peut mener à
bien la mission qui est la sienne sans une active collaboration des douaniers.
Bernado Houenoussi
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