mardi 14 février 2012

Le chemin de croix du Pvi


Difficultés liées à l’application du Pvi


Un nouveau casse-tête pour Boni Yayi


Le 1er avril dernier, la société Bénin Control Sa était mandatée par le Gouvernement pour la mise en œuvre du Programme de vérification des importations (Pvi). Dix mois plus tard, les obstacles qui concernent principalement son application contraignent Boni Yayi à se mettre en quatre pour y trouver des solutions.


                                            Boni Yayi, le chef de l'Etat béninois

Ces trois dernières semaines, le chef de l’Etat s’est montré très actif pour éviter que le Programme de vérification des importations (Pvi), ne devienne à la longue un boulet pour lui. Ainsi, il a remplacé, le 24 janvier dernier, Jean-Michel Abimbola par Valentin Djènontin à la tête du Ministère de l’Economie maritime. Il n’a pas hésité à descendre de nouveau au Port de Cotonou, où il a fait déguerpir les centaines de camions qui l’engorgeaient. Le 05 février dernier, il était au poste-frontière d’Hilacondji, qui sert de démarcation physique entre le Bénin et le Togo. Deux jours après, il décidait de fumer le calumet de la paix en déjeunant avec les douaniers, qu’il avait voué aux gémonies, ces derniers mois. Depuis plusieurs décennies, ceux-ci mènent un grand train de vie, et de lourds soupçons d’enrichissement illicite pèsent sur la plupart d’entre eux. Boni Yayi leur reprochait d’être responsables d’une évasion fiscale qu’il estime à des milliards de Fcfa.

Les raisons d’un tel activisme

Si le chef de l’Etat déploie un tel activisme depuis ces trois dernières semaines, c’est parce qu’il n’a pas le choix. En août dernier, il déclarait que cette réforme (celle du Pvi) était « non négociable ». Mais, plus que cela, Bénin Control Sa doit « renforcer les capacités de l’administration des douanes » à travers plusieurs prestations dont « la vérification avant embarquement des biens importés au Bénin », de même que « la certification des poids des biens importés par voie terrestre ». De facto, ce sont les prérogatives de la Douane que ladite Société reprend et, ce, même si elle a eu à gagner au préalable un appel d’offres international lancé en novembre 2010. Or, le budget du Bénin dépend en partie des recettes douanières. Si Bénin Control échoue dans la mission qui est la sienne, le chef de l’Etat sera dans une position indélicate. Face aux difficultés liées à la mise en œuvre du Pvi, il en a déduit qu’il devait entrer dans la danse afin de jouer des pieds et des mains pour que la machine ne soit plus grippée. Il se ravise aussi et prend en compte le fait que Bénin Control Sa ne peut mener à bien la mission qui est la sienne sans une active collaboration des douaniers.

Bernado Houenoussi


Aucun commentaire: