jeudi 12 janvier 2012

De l’inefficacité des séances animées par les ministres, sur la vulgarisation de la loi sur la corruption



Vulgarisation de la loi sur la corruption par les membres du gouvernement


Une initiative qui porte en elle-même ses limites


La 1ère semaine de l’année civile qui vient de débuter, n’a pas été de tout repos pour les membres du gouvernement. Expressément instruit par Boni Yayi, ils se sont tous dépêchés à l’intérieur du pays, avec comme principale tâche d’expliquer aux populations la loi sur la corruption. Une démarche, qui sonne déjà comme un vœu pieux.

Boni Yayi, chef de l'Etat béninois


Cette tournée des ministres, ressemble aux précédentes que les plus anciens membres de l’exécutif ont eu à faire quelques mois auparavant. A cette époque, et ce toujours sur instruction du chef de l’Etat, il s’agissait pour chacun d’eux d’expliquer des décisions prises par le gouvernement en ces moments là. La semaine dernière, et ce durant 72 heures, ils avaient comme mission de réaffirmer aux populations que Boni Yayi était déterminé à lutter contre la corruption. La loi datée du 12 octobre dernier, relative à la lutte contre la corruption et les autres infractions connexes au Bénin, était donc le menu principal de ces séances que les membres du gouvernement ont eu avec les personnes qu’ils ont rencontrées dans ce cadre. Pour la circonstance, et sans doute pour que le message passe mieux, chaque ministre est allé dans sa région d’origine. Mais comme un ver qui est déjà dans le fruit, cette initiative n’aura aucun effet. C’est un vœu pieux de vouloir vulgariser en 72 heures, une loi qui comporte 157 articles. La plus part de ceux qui ont assisté à ces séances, n’étaient même pas au fait de cette loi. Tout au plus, ils s’y sont rendus juste par curiosité. Or, il aurait été plus opportun que l’exécutif prenne le temps nécessaire pour préparer une campagne publique d’information via les médias en s’appuyant notamment sur les organisations de la société civile. Au-delà de cela, le gouvernement est bien conscient de la méfiance qu’éprouvent les citoyens vis-à-vis de la classe politique et des autorités à divers niveaux qu’ils soupçonnent d’être corrompus. Et de l’avis de ces citoyens, c’est d’abord aux gouvernants de donner le bon exemple en matière de lutte contre la corruption. Or avec la démarche actuelle, c’est tout le contraire.


Bernado Houenoussi

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