lundi 31 octobre 2011

Destruction de plusieurs baraques dans la ville de Cotonou



Assainissement de la capitale économique du Bénin


L’opération suscite une vive polémique


Depuis quelques jours, la mairie de Cotonou a lancé une opération dont l’objectif est de dégager plusieurs trottoirs et artères stratégiques de la ville. Malgré leurs protestations, ceux qui vendent divers articles en ces lieux en sont chassés.



Un trottoir à Cotonou, juste en face de la place de l'Étoile Rouge


Élisabeth, une quadragénaire mère de trois enfants vend tous les soirs depuis plus d’une quinzaine d’années de la bouillie faite à base de maïs, ainsi que des beignets. Devant sa maison située dans le quartier Gbèdagba du 8ème arrondissement de Cotonou, elle a fait construire une baraque faite en tôles, où elle a disposé des tables et des bancs afin d’assurer un certain confort à ses clients. Mais depuis la semaine dernière, cette baraque a été rasée et ce dans le cadre de la campagne d’assainissement de l’agglomération. Comme pour beaucoup d’autres personnes dont les baraques ont subi le même sort, la mairie estime que ces constructions ont débordé sur le trottoir et empiètent donc sur le domaine public. A quelques minutes de vol d’oiseau de la maison Élisabeth, une autre baraque n’a pas été rasée. Et pour cause, l’un des principaux responsables de la mairie vivrait dans la maison mitoyenne. Ceux qui n’ont pas eu cette chance dénoncent cette politique, car ils estiment qu’elle rime avec celle du deux poids deux mesures, et ajoutent que la visite de Benoit XVI n’est qu’un prétexte. A un an ½ des prochaines élections municipales, il est presque sur que cette opération d’assainissement ne sera qu’un feu de paille. Bien qu’elle soit nécessaire, la mairie de Cotonou ne propose aucune alternative à ces milliers de personnes dont ces différentes activités constituent la principale source de revenu. A 17 jours de la visite du pape Benoit XVI prévue du 18 au 20 novembre prochain au Bénin, il est susurré ici et là qu’après le départ du souverain pontife, que la situation reviendrait à son état initial. En d’autres, termes Élisabeth et les autres pourront aménager une nouvelle baraque.



Bernado Houenoussi

1er novembre, jour de la Toussaint



Toussaint 2011


Une célébration, dans la droite ligne de celle des années précédentes


Les cimetières des différentes villes du Bénin, connaitront une forte affluence demain à cause de la Toussaint. Ceux dont les proches y sont enterrés, vont s’y rendre afin de se recueillir comme à l’accoutumée sur les tombes de ceux-ci.



Vue de quelques tombeaux du cimetière d'Akpakpa (Cotonou)


Bougies allumées, récitations de prières et dépôts de fleurs. Voilà autant de faits et de gestes à voir dans les cimetières, demain 1er novembre jour de la Toussaint. L’église catholique quant à elle considère que cette date, est consacrée à la célébration de tous les saints. Quant à celle du 02 novembre, elle commémore uniquement les défunts. Mais beaucoup de personnes vont mettre à profit la journée du 1er novembre, pour se recueillir sur les tombeaux de leurs proches. Avec le désherbage et le renouvellement de la peinture de plusieurs tombes, ces lieux reçoivent également un soin particulier et ce à cause de la Toussaint. Malheureusement le reste de l’année, ce n’est pas toujours le cas. Au-delà du 1er novembre, les obsèques des défunts au Bénin sont célébrées dans une ambiance très festive. Le deuil est un prétexte pour les familles éplorées pour faire des dépenses somptuaires, et ce même au dessus de leurs moyens. Elles préparent donc plusieurs mets, qui sont accompagnés de boissons afin d’assurer la restauration de ceux qui sont venus les soutenir. Ces « invités » un peu particuliers, sont donc conviés à une réception en bonne en due forme après la mise en terre du défunt.


Bernado Houenoussi

mercredi 26 octobre 2011

Robert Dossou met Boni Yayi dans l'embarras



Décision de la Cour constitutionnelle relative à la Loi organique sur le référendum


La loi déclarée non conforme à la Constitution


Le 20 octobre dernier, la Cour constitutionnelle a rendu une décision par laquelle elle a estimé que la Loi organique N°2011-27 votée le 30 septembre dernier au parlement, et qui détermine les conditions de recours à un référendum au Bénin, était anti constitutionnelle.


Robert Dossou, Président de la Cour constitutionnelle


Dans un article publié le 11 octobre 2011, nous avions souligné que la Loi organique N°2011-27 adoptée le 30 septembre dernier, et qui détermine les conditions de recours à un référendum ne se bornait dans son article 6 qu’a stipulé que « la forme républicaine et la laïcité de l’Etat ; et l’atteinte à l’intégrité du territoire nationale » ne peuvent pas faire l’objet de question à soumettre au référendum. Or cette mouture de la loi, était en contradiction avec sa 1ère version qui avait été diffusée par la presse avant le vote des députés intervenu le 30 septembre. L’article 6 de cette 1ère version, précisait que lors du futur scrutin référendaire, des questions relatives entre autres à « la limitation du nombre de mandat présidentiel et à l’âge (40 – 70 ans) des candidats à l’élection présidentielle », ne pouvaient pas être soumises aux électeurs. Ces deux points, sont des options fondamentales de la conférence nationale de février 90 sur lesquelles la Loi organique N°2011-27 est restée vague. La Cour constitutionnelle s’est fondée sur ce flou artistique, pour déclarer qu’elle n’était pas conforme à la Constitution du 11 décembre 1990. Installée depuis 2008, l’actuelle mandature de la Cour constitutionnelle présidée par Robert Dossou, a toujours été accusée d’avoir pris fait et cause pour le pouvoir de Boni Yayi. Ses détracteurs s’appuient notamment sur le fait que, plusieurs de ses précédentes décisions aient été favorables au régime actuel. Robert Dossou et ses autres pairs, ferment la porte à une révision plus large de la Loi fondamentale du 11 décembre 1990, car une telle manœuvre aurait été mise en œuvre s’ils avaient validé la Loi organique N°2011-27 en l’état. Ces derniers mois, le chef de l’Etat a réaffirmé à plusieurs reprises, qu’il entendait bien quitter le pouvoir en 2016. Ou bien n’était-ce que des déclarations d’intention ?


Bernado Houenoussi

mardi 25 octobre 2011

L'avenir de l’opposition au Bénin


Politique


L’opposition en quête d’un leader


La défaite d’Adrien Houngbédji le candidat de l’Union fait la nation (Un) dés le 1er tour de l’élection présidentielle du 13 mars, et celle de la liste de l’Un lors du scrutin législatif du 30 avril, ont plongé cette principale force de l’opposition dans une vraie torpeur. Depuis lors, sa hargne contre le pouvoir actuel s’est largement émoussé, laissant place à des lendemains qui déchantent.



Les leaders de l'Un, autour de la jarre trouée, le symbole national dont ils s'inspirent


Plus de six mois après sa double défaite lors des scrutins présidentiels et législatifs de mars et d’avril dernier, l’opposition politique à Boni Yayi n’a plus un leader incontesté. L’Union fait la nation (Un), qui en est la principale force est aux abois. La Renaissance du Bénin (Rb), l’une des formations politiques qui l’a compose, a pris ses distances avec ses autres partenaires de cette union. C’est ainsi que l’un de ses membres, a fait son entrée dans le gouvernement de Boni Yayi depuis mai dernier. A l’Assemblée nationale, la guérilla parlementaire orchestrée par l’opposition lors de la précédente législature, fait désormais partie du passé. En effet, elle a perdu la majorité qu’elle y détenait, et la voix de ses députés y est de moins en moins audible. L’opposition offre donc un boulevard politique à Boni Yayi, alors que la Constitution n’autorise plus ce dernier à se présenter lors de la prochaine élection présidentielle. Alors que les élections municipales prévues pour 2013, constituent un véritable tour de chauffe pour les différentes forces politiques du pays avant l’échéance présidentielle de 2016, l’Un n’est pas une vraie force de contre proposition face à un Boni Yayi très actif et qui fait feu de tout bois. Au-delà de cela, l’état moribond dans lequel se trouve aujourd’hui l’Un permet d’arguer du fait que sa stratégie politique ne se limitait qu’à faire éjecter Boni Yayi du pouvoir lors du scrutin présidentiel de mars dernier. Cet objectif n’ayant pas été atteint, elle a donc baissé les armes et peine à trouver un second souffle. Or, avec le retrait de Boni Yayi de la vie politique en 2016, les cartes du jeu politique seront redistribuées. L’actuel chef de l’Etat, au four et au moulin et omniprésent compte bien quant à lui pesé de tout son poids en 2016.


Bernado Houenoussi

Bras de fer entre Blaise Compaoré et Boni Yayi

Présidence de la commission de la Cedeao


Le Bénin et le Burkina-Faso à couteaux tirés


Les chefs d’Etats de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao), lors de leur réunion du 18 octobre dernier à Abuja (Nigéria), devaient notamment désigner le président de la commission de la Cedeao. Mais cette rencontre a accouché d’une souris, et pour cause.

De gauche à droite : Blaise Compaoré et Boni Yayi


En effet, dans la perspective de l’attribution aux Etats membres des postes statutaires de la communauté, les chefs d’Etats ont mis sur pied un comité ad hoc dirigé par Ernest Bai Koroma, le président sierra léonais. Le 18 octobre dernier, les propositions de ce comité, ont été rejetées par Blaise Compaoré le président burkinabè. Il s’agit notamment de celle qui recommande d’attribuer la présidence de la commission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) au Bénin. Or, le comité ad hoc a travaillé sur la base de plusieurs critères qui ont été définis par les chefs d’Etats eux-mêmes depuis 2006. Il s’agit entres autres, de l’équité dans la répartition des postes, de la rotation sur la base du critère d’ordre alphabétique et de la prévisibilité des successions. Face au refus de Blaise Compaoré et à la position ferme du Bénin, il est envisagé une solution négociée que Goodluck Jonathan, chef de l’Etat nigérian et président en exercice de la Cedeao a été chargé de trouver.


Bernado Houenoussi