mardi 27 septembre 2011



Pascal Irenée Koupaki, Premier ministre

1er gouvernement de Boni Yayi II


Quelques ministres passés au scanner


Annoncé le 29 mai dernier, le 1er gouvernement du nouveau quinquennat de Boni Yayi a franchi, il y a un mois, le cap de ses 100 premiers jours d’exercice. Quels sont les trois ministres qui se seront montrés les plus actifs durant cette période ? Quels sont les trois autres dont les actions auront été peu visibles ?


26 Ministres, un Super-ministre ayant le titre honorifique de Premier ministre, 8 femmes membres du Gouvernement parmi lesquelles deux tiennent deux des ministères régaliens à savoir, d’une part, celui des Finances et celui de la Justice, d’autre part. Mis à part ces points qui constituent une sorte de tête d’affiche, il a fallu que ces 26 ministres se mettent dans la dynamique de leur chef qui s’est mué, depuis sa réelection, en chantre de la Refondation. Katé Sabaï l’ancien maire de Banikoara, qui a pris en charge le portefeuille de l’Agriculture, parcourt, depuis, les champs et s’assure de la qualité des engrais utilisés lors de la campagne cotonnière. Or, le fait que l’objectif des 500.000 tonnes à récolter lors de chaque campagne cotonnière n’ait pas été atteint, est l’un des gros points noirs du 1er mandat de Boni Yayi. Katé Sabaï qui s’inspire, d’une certaine manière, de ses prédécesseurs, met également tout son poids dans la bataille. Il a pour lui l’avantage d’être issu d’une commune où le coton est cultivé, ce qui n’était pas le cas des précédents ministres nommés par Yayi. Quant à Adidjatou Mathys qui, en tant que Directrice de cabinet, est restée dans l’ombre de tous les ministres nommés par l’actuel Chef de l’Etat à la tête du Département ministériel des finances, elle gère, depuis sa nomination, plusieurs dossiers importants pour le Gouvernement. Il y a eu la grève au sein de l’administration publique, au cours de laquelle elle s’est mise en quatre pour rappeler tous les avantages concédés par le régime actuel depuis 2006 aux différents agents de l’Etat. Après la résolution de ce conflit, elle fait face depuis plus d’un mois aux remous liés à la mise en application du Programme de vérification des importations (Pvi). Avec la grève des douaniers qui s’est est mêlée, elle doit montrer son sens de la conciliation et, ce, même si c’est le Premier ministre qui est chargé du dialogue social. Dorothée Kindé Gazard a, elle aussi, retrouvé un ministère qu’elle a laissé en mars 2006. Comme Katé Sabaï et Adidjatou Mathys, elle est déjà au fait de la délicatesse de la tâche qui sera la sienne au quotidien. Elle s’est ainsi montrée très active dans la campagne de distribution des moustiquaires imprégnées, visite les hôpitaux publics et accorde un certain intérêt aux centres de santé confessionnels sans qui l’accès des Béninois aux soins de santé serait encore plus chaotique.


Les trois ministres peu en vue


Martial Sounton est chargé, depuis mai dernier, du Département ministériel de la Réforme administre. C’est l’un des rares ministres reconduit par Boni Yayi et, ce, malgré le fait qu’il ait été pourvu d’un marocain ministériel qui n’est autre que celui de l’intérieur, en août 2010. Au-delà de cela, l’homme s’est complètement effacé, bien que ce poste l’expose beaucoup moins médiatiquement que celui qu’il occupait précédemment. Le simple fait que Boni Yayi, après sa réelection, n’ait pas décidé de transférer les prérogatives de ce Ministère à une simple direction, démontre l’importance qu’il lui accorde dans la mise en œuvre de plusieurs réformes importantes dans l’administration publique au Bénin. Raphaël Edou, Ministre de la Décentralisation, a également des preuves à faire, car ce domaine est encore un vaste chantier au Bénin, alors que les 3èmes élections municipales de l’histoire de notre pays se tiendront dans 2 ans. Les programmes destinés aux communes ne manquent pas, mais il reste que la Loi régissant la Décentralisation soit effectivement appliquée. Super-ministre avec qualité de Premier ministre, Pascal Irénée Koupaki était bien conscient que la marge de manœuvre dont il allait disposer à ce poste serait étroite. Il a été très actif dans la signature de l’accord ayant permis l’arrêt de la grève au sein de l’administration publique. Mais, coincé au Palais de la Marina où il a installé ses bureaux, depuis sa nomination, il dépend plus encore de l’omniprésent Boni Yayi, à qui certains prêtent l’intention de vouloir faire de lui son dauphin pour 2016.

Bernado Houenoussi

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