mardi 27 septembre 2011



Théophile Soussia, Directeur général de la Douane béninoise


Loi sur les Règles générales applicables aux personnels militaires, paramilitaires et auxiliaires


Les députés défient les douaniers


Dans la soirée d’hier et, ce, à quelques heures de la nouvelle grève des douaniers, qui débute aujourd’hui, les députés ont adopté la Loi qui suscite actuellement le courroux de ceux-ci.


59 voix pour, 0 contre et une abstention. Tel est le verdict du vote de la Proposition de loi portant Règles générales applicables aux personnels militaires, paramilitaires et auxiliaires, qui a eu lieu dans la soirée d’hier, lors d’une séance plénière à l’Assemblée nationale. Le syndicat des douaniers verra, à coup sûr, dans le vote de cette Loi, une provocation de l’Exécutif. En effet, ils ont dénoncé, au préalable, un éventuel vote de cette Loi, et c’est l’une des causes de la nouvelle grève qu’ils viennent de lancer pour 72 heures. Or, dès que cette Loi sera promulguée par le Chef de l’Etat, les douaniers qui font partie du personnel paramilitaire n’auront plus le droit de grève. Le Gouvernement leur couperait ainsi l’herbe sous le pied, et n’aurait pas courbé l’échine devant eux. Même si aucun organisme indépendant ne s’est penché sur le coût réel d’une journée de grève au sein de cette structure de l’Etat, c’est le principal argument qu’utilisent les détracteurs de cette grève pour dénoncer la position actuelle des douaniers. Leur syndicat, ayant eu, ces dernières semaines, avec certains ministres, des séances de conciliation, qui n’ont pas eu l’effet escompté par le Gouvernement, comment les deux parties pourront-elles trouver un compromis avec cette Loi qui vient d’être votée? Ou Pascal Irénée Koupaki, chargé du Dialogue social, au sein du Gouvernement, saura-t-il trouver les mots qu’il faut ?


Bernado Houenoussi


Mathurin Nago, Président de l'Assemblée nationale



Pascal Irenée Koupaki, Premier ministre



Après l’annonce du départ effectif de Yayi en 2016


Duel fratricide en vue entre Koupaki et Nago


Les trompettes émanant de la mouvance présidentielle soufflent dans le sens du retrait du Président Boni Yayi du pouvoir, après 2016. Cette donne rassure le peuple béninois mais crée le désarroi, voire l’incertitude, dans la famille politique du Chef de l’Etat : qui choisir entre Pascal Irénée Koupaki et Mathurin Nago, qui vont se livrer une rude bataille souterraine pour conquérir le titre de Dauphin du futur Président sortant. Chacun d’eux présente des atouts et des faiblesses.


Avec la certitude qui se dégage de plus en plus de voir Boni Yayi quitter le pouvoir après son second mandat s’achevant en 2016, le camp de la mouvance présidentielle se demande ce qui va advenir de la magistrature suprême après le départ à la retraite politique de leur patron Boni Yayi. Ainsi, des analyses menées par-ci par-là permettent de conclure à l’existence de deux tendances clés devant faire face à l’enjeu de 2016 : celle qui veut que Pascal Irénée Koupaki, actuel Premier ministre, qui conduit, avec Boni Yayi, son patron, l’aventure politique démarrée depuis avril 2006, puisse lui succéder. Une autre voit plutôt l’actuel Président de l’Assemblée nationale, Mathurin Nago, l’un des fidèles parmi les plus fidèles au Chef de l’Etat, pour prendre sa relève à la tête de l’Etat béninois. L’existence de ces deux groupes tranchées qui, de jour en jour, vont voir des partisans les rejoindre respectivement, cette existence permet de focaliser l’attention de tous sur ces deux hommes que sont Pascal Irénée Koupaki et Mathurin Nago. Le premier, à travers ses comportements gouvernementaux, s’est montré un technocrate rompu, rigoureux et convaincant, surtout lorsqu’il s’agit d’aborder devant le peuple des questions d’une sensibilité terrible. Aussi, il est difficile pour le premier des Béninois de le convaincre de descendre dans l’arène populaire pour convaincre les populations à telle ou telle vision voulue par le Gouvernement. Difficile donc à « instrumentaliser », il manifeste une force de caractère qui fait peur à plus d’un et, selon certaines langues, à Boni Yayi même. Mais, le handicap majeur que traîne l’homme reste de ne pas avoir la même trempe de chaleur que son patron ; il est trop froid, assez réservé et insondable, au-delà de tout. Selon nos sources, si certains membres de l’entourage du Président reconnaissent qu’il est la personnalité qu’il faut pour prendre la relève de la vision mise en place par Boni Yayi depuis son accession au pouvoir en avril 2006, ils le craignent parce que ne sachant pas vraiment s’il pourra éviter de créer des ennuis à Boni Yayi, après son départ du pouvoir. Quant à Mathurin Nago, à ce niveau, s’il était élu Président, il n’y aurait, à en croire ces mêmes proches présidentiels, rien à craindre de lui, en ce qui concerne la gestion des aspects peu heureux de la gouvernance multidimensionnelle de l’actuel Chef de l’Etat. Mais, si beaucoup le trouvent d’une fidélité irréfragable à Yayi, ils le voient trop dépourvu du charisme technocratique porteur d’une vision de développement avec, à la clé, la maîtrise des grands secteurs de la vie du Bénin. Mais, l’avoir reconduit pour le Perchoir montre de la part de Yayi une confiance inaltérable en lui. De toute façon, tout porte à croire que, de manière discrète, ces deux personnalités, poussées chacune par leurs courtisans respectifs, s’apprêtent à se livrer une guerre sans merci pour se faire adouber par le Chef, plus illisible que jamais. Une autre particularité de l’affaire est la volonté des courtisans de chaque camp de ne pas jouer un jeu ouvert, de peur de se faire griller si le patron du camp adverse accédait au pouvoir en 2016. La lutte d’influence autour du Président pour sa succession ne vient que de commencer …


Marcel Kpogodo



Pascal Irenée Koupaki, Premier ministre

1er gouvernement de Boni Yayi II


Quelques ministres passés au scanner


Annoncé le 29 mai dernier, le 1er gouvernement du nouveau quinquennat de Boni Yayi a franchi, il y a un mois, le cap de ses 100 premiers jours d’exercice. Quels sont les trois ministres qui se seront montrés les plus actifs durant cette période ? Quels sont les trois autres dont les actions auront été peu visibles ?


26 Ministres, un Super-ministre ayant le titre honorifique de Premier ministre, 8 femmes membres du Gouvernement parmi lesquelles deux tiennent deux des ministères régaliens à savoir, d’une part, celui des Finances et celui de la Justice, d’autre part. Mis à part ces points qui constituent une sorte de tête d’affiche, il a fallu que ces 26 ministres se mettent dans la dynamique de leur chef qui s’est mué, depuis sa réelection, en chantre de la Refondation. Katé Sabaï l’ancien maire de Banikoara, qui a pris en charge le portefeuille de l’Agriculture, parcourt, depuis, les champs et s’assure de la qualité des engrais utilisés lors de la campagne cotonnière. Or, le fait que l’objectif des 500.000 tonnes à récolter lors de chaque campagne cotonnière n’ait pas été atteint, est l’un des gros points noirs du 1er mandat de Boni Yayi. Katé Sabaï qui s’inspire, d’une certaine manière, de ses prédécesseurs, met également tout son poids dans la bataille. Il a pour lui l’avantage d’être issu d’une commune où le coton est cultivé, ce qui n’était pas le cas des précédents ministres nommés par Yayi. Quant à Adidjatou Mathys qui, en tant que Directrice de cabinet, est restée dans l’ombre de tous les ministres nommés par l’actuel Chef de l’Etat à la tête du Département ministériel des finances, elle gère, depuis sa nomination, plusieurs dossiers importants pour le Gouvernement. Il y a eu la grève au sein de l’administration publique, au cours de laquelle elle s’est mise en quatre pour rappeler tous les avantages concédés par le régime actuel depuis 2006 aux différents agents de l’Etat. Après la résolution de ce conflit, elle fait face depuis plus d’un mois aux remous liés à la mise en application du Programme de vérification des importations (Pvi). Avec la grève des douaniers qui s’est est mêlée, elle doit montrer son sens de la conciliation et, ce, même si c’est le Premier ministre qui est chargé du dialogue social. Dorothée Kindé Gazard a, elle aussi, retrouvé un ministère qu’elle a laissé en mars 2006. Comme Katé Sabaï et Adidjatou Mathys, elle est déjà au fait de la délicatesse de la tâche qui sera la sienne au quotidien. Elle s’est ainsi montrée très active dans la campagne de distribution des moustiquaires imprégnées, visite les hôpitaux publics et accorde un certain intérêt aux centres de santé confessionnels sans qui l’accès des Béninois aux soins de santé serait encore plus chaotique.


Les trois ministres peu en vue


Martial Sounton est chargé, depuis mai dernier, du Département ministériel de la Réforme administre. C’est l’un des rares ministres reconduit par Boni Yayi et, ce, malgré le fait qu’il ait été pourvu d’un marocain ministériel qui n’est autre que celui de l’intérieur, en août 2010. Au-delà de cela, l’homme s’est complètement effacé, bien que ce poste l’expose beaucoup moins médiatiquement que celui qu’il occupait précédemment. Le simple fait que Boni Yayi, après sa réelection, n’ait pas décidé de transférer les prérogatives de ce Ministère à une simple direction, démontre l’importance qu’il lui accorde dans la mise en œuvre de plusieurs réformes importantes dans l’administration publique au Bénin. Raphaël Edou, Ministre de la Décentralisation, a également des preuves à faire, car ce domaine est encore un vaste chantier au Bénin, alors que les 3èmes élections municipales de l’histoire de notre pays se tiendront dans 2 ans. Les programmes destinés aux communes ne manquent pas, mais il reste que la Loi régissant la Décentralisation soit effectivement appliquée. Super-ministre avec qualité de Premier ministre, Pascal Irénée Koupaki était bien conscient que la marge de manœuvre dont il allait disposer à ce poste serait étroite. Il a été très actif dans la signature de l’accord ayant permis l’arrêt de la grève au sein de l’administration publique. Mais, coincé au Palais de la Marina où il a installé ses bureaux, depuis sa nomination, il dépend plus encore de l’omniprésent Boni Yayi, à qui certains prêtent l’intention de vouloir faire de lui son dauphin pour 2016.

Bernado Houenoussi

lundi 26 septembre 2011

Actualité du Prd

Université de vacances du Prd le weekend dernier



Rebâtir une nouvelle famille politique s’impose



Après maintes hésitations, les barons du Prd ont fini par décider de prendre le taureau par les cornes en organisant, les 24 et 25 septembre derniers, une Université de vacances. Des recommandations visionnaires ont dû découler de ces assises du weekend afin d’arrêter la gangrène qui menace d’amputer le Parti de ses forces multidimensionnelles.


Formation très influente de l’arène politique béninoise, le Prd de Me Adrien Houngbédji est en proie à d’énormes difficultés. La situation va de mal en pis dans la mesure où le Parti ne cesse d’enregistrer des démissions en cascades, depuis les dernières élections présidentielles. Les plus spectaculaires de ces départs ont été ceux de l’ex-Secrétaire général, Moukaram Badarou, et de l’ancien Directeur de cabinet, Joël Aïvo.

Après des calculs très poussés, des militants, jadis très engagés, sortent de l’écurie sans crier gare. Ils abandonnent du jour au lendemain leurs amis politiques et toutes les idées qu’ils ont toujours prônées. Les vents contraires ont emporté les éléments qui ne trouvent plus leur intérêt à prolonger leur séjour dans le camp des « Tchoko-tchoko », où il ne fait plus bon vivre. Le Prd est presque toujours resté dans l’opposition, donc bien loin du « manger » et du « boire ». Apparemment, pour bon nombre de ces partants, attendre pendant deux décennies sa part du gâteau et voir tous ses espoirs s’estomper du jour au lendemain, c’est l’enfer !



Adrien Houngbédji, le leader des "Tchoco-tchoco"



De la traversée du désert


Ce que ceux-ci semblent ne pas savoir, est que la traversée du désert fait partie de la vie politique. Ainsi, tout militant choisissant de s’engager dans une cause politique devra se préparer mentalement à ce que son Parti chéri vive des moments de grand succès où des élections très favorables font apparaître des représentants très nombreux au Parlement ou permettent de propulser un de leurs champions à la magistrature suprême, dans le cas où la victoire électorale atteint une ampleur plus que glorieuse. De cette même manière, une formation politique ayant connu ces instants réjouissants peut se trouver à côtoyer l’abîme de l’échec, après un exercice du pouvoir exécutif ou législatif que les populations auraient jugé, après un certain temps, catastrophique. Et, la sanction peut se traduire par une éjection, dans certains cas, ou par des échecs répétés au scrutin présidentiel, dans d’autres. Ce second cas de figure semble concerner le Parti du renouveau démocratique avec, à la clé, la retraite politique de fait du leader charismatique que tous les ’’Tchoco-tchoco’’ rêvaient de voir, un beau matin, accéder à la Marina ; ceci n’a fait que compliquer les choses. Les défaitistes se sont dit que les carottes étaient cuites. Or, le moment difficile actuel est plus que jamais celui de se retrousser les manches, de se serrer les coudes et de resserrer les rangs pour former une famille bien soudée sous un ciel aux couleurs de l’arc-en-ciel. Pour repartir sur de bonnes bases, le choix d’un leader, jeune et fringant, s’avère indispensable. Du sang frais doit couler dans les veines du Parti. Et, compte tenu de son capital d’expériences acquises grâce à une longue et tumultueuse carrière politique, Me Adrien Houngbédji, dans le Bureau politique, devra ne se contenter que d’un poste de Président d’honneur. Il serait temps pour lui de laisser les coudées franches à une jeunesse hardie et déterminer à convertir les erreurs récentes en un fondement solide pour des victoires plus certaines. Et, ces assises qui ont eu lieu le weekend dernier devraient donner le courage aux partisans du Prd d’utiliser le passé pour circonscrire une nouvelle vision politique, en s’inspirant des attentes actuelles du peuple béninois. Et, ce qui est souhaitable pour ce parti politique devrait l’être également pour l’Union fait la nation ; au-delà de la saignée de partisans due aux échecs respectifs aux dernières présidentielles et aux législatives, il faudrait que les poignées de partisans de ce groupe politique, pétries de conviction inattaquable, se remettent à une tâche de construction d’un édifice politique pouvant rivaliser avec la mouvance présidentielle actuelle.


Arsène Hounzonlin

Douane béninoise

Remue-ménage dans la filière des véhicules d’occasion de la Zone Sud


La Douane rétablit la paix


Il y a plusieurs semaines déjà, le secteur des véhicules d’occasion en transit pour la Zone Sud était en proie à une profonde et grosse crise. De nombreuses difficultés avaient été créées et étaient liées à la volonté farouche du dirigeant de l’une des quatre sociétés effectivement agréées pour l’activité d’accueil et de regroupement des types de véhicules mentionnés d’imposer son leadership à ses partenaires. A présent que la Douane a décidé de prendre ses responsabilités et de mettre en place un certain nombre de mesures consensuelles, le calme semble revenir dans la filière, ce qui reste à son honneur.


Théophile Soussia, Directeur général de la Douane béninoise

Si la filière des véhicules d’occasion pour la Zone Sud présente, à l’heure actuelle, un visage d’accalmie et des vêtements de disparition des ardeurs belliqueuses, c’est grâce à la Douane béninoise. En effet, depuis le jeudi 15 septembre dernier, toutes les quatre sociétés agréées pour accueillir et regrouper les véhicules d’occasion en transit dans la Zone Sud travaillent de manière consensuelle, à partir d’un ticket unique d’une valeur de 2.500 F et qui est vendu sur tous les parcs. Ensuite, pour une première fois depuis plusieurs mois, toutes ces entreprises ont vu s’étioler les clivages qui opposaient l’une à trois autres, et collaborent étroitement pour la bonne marche des activités de la filière. Enfin, les chauffeurs qui, profitant de la crise, voulaient aussi instaurer un ticket de 500 F sur fond de diminution du montant de 2.500 F, se sont vus ramener à la raison par la Douane.

Le maître d’orchestre de toute cette belle harmonie n’est personne d’autre que le Capitaine Placide Glèlè, Chef Section Spéciale Escorte des véhicules d’occasion en transit pour la Zone Sud, dont le sens d’impartialité, de patriotisme et de la mission bien accomplie a aidé à réaliser l’incroyable, il y a seulement quelques semaines. Celui-ci, au plus fort de la manifestation de profondes dissensions entre les Sociétés Alkan International, Fadopt Groupe, Tropic International, d’une part, et Alimos Sarl, d’autre part, celui-ci qui tentait vaille-que-vaille de se faire accepter par les premières comme le chef de file du Groupe d’intervention économique (Gie), avait appelé les protagonistes à s’entendre et à donner les chances à la filière de survivre, ce qui fut fait. Depuis donc le jeudi 15 septembre, la paix règne à nouveau dans la Zone Sud et, il ne reste qu’à souhaiter qu’elle dure le plus longtemps possible. Cependant, pour le maintien d’une telle situation heureuse, il serait important que le Capitaine Glèlè en arrive à donner les moyens aux sociétés agréées de jouir d’une réelle autonomie financière en instaurant, si possible, une gestion périodique rotative, par chacun des agréés, des recettes de la filière. Ensuite, les autorités ministérielles doivent veiller à libérer des agréments de qualité, plus précisément des documents d’exploitation d’une filière donnée, basés sur des critères d’une objectivité incontestable par tous. Ce précédent créé par le Ministre sortant de l’Economie maritime, Issa Badarou Soulé, devrait très vite ne pas se traduire dans les habitudes.

Marcel Kpogodo

mardi 20 septembre 2011

Football au Bénin

Anjorin Moucharafou, Président de la Fbf

Crise au sein du football béninois


Le Tas coupe la poire en deux, mais ne résout rien


Il ne serait pas grotesque de dire que cette décision du Tribunal arbitral du sport (Tas), était attendue telle un messie à même de régler définitivement cette crise sans précédent que traverse la Fédération béninoise de football (Fbf) depuis décembre dernier. Annoncée le 14 septembre dernier, cette décision ne tranche que sur la forme plutôt que sur le fond


Les deux camps qui s’opposent dans cette crise, se font surtout une guerre de légitimité. La Fédération internationale de football associations (Fifa) ne reconnait que la Fédération béninoise de football (Fbf) dirigée par Anjorin Moucharaf, alors que l’autre camp a élu en février dernier une autre instance dirigeante pour la même fédération, qui quant à elle est présidée par Victorin Attolou. Or en allant devant le tribunal arbitral du sport (Tas), le camp Attolou espérait que ce tribunal désavoue Anjorin Moucharaf et qu’il condamne la Fifa pour « l’ingérence » dont elle a fait preuve selon ses figures de proues dans la crise. Mais la décision du Tas coupe la poire en deux, car elle ne conteste pas le titre que porte Victorin Attolou depuis février dernier, car celui-ci se considère comme le président légitime de la Fbf. Mais le Tas indique qu’il ne peut se prononcer sur la lettre par laquelle la Fifa a reconnu Anjorin Moucharaf comme seul président de la Fbf, car celle-ci n’est pas « un acte décisionnel ». Anjorin Moucharaf ayant procédé après le 04 février au remplacement des 12 membres du comité exécutif de la Fbf dont la démission a été le détonateur de la crise actuelle. La Fifa ayant argué du fait que l’assemblée générale élective du 04 février dernier à l’issue de laquelle Anjorin Victorien Attolou a été élu, « ne s’est pas tenue légalement ». Elle se fonde aussi sur l’article 41 des dispositions statutaires de la Fbf qui dispose que « ce n’est qu’en cas de démission de l’ensemble du comité exécutif que le directeur exécutif en place convoque une assemblée générale extraordinaire dans un délai de deux mois »


Bernado Houenoussi

Chefferies traditionnelles et royautés au Bénin

Safiatou Bassabi, Ministre chargé des Relations avec institutions

Chefferies traditionnelles au Bénin


Un futur texte de loi annoncé pour clarifier ce concept


Les chefferies traditionnelles constituent un pan important de l’histoire de tous les pays d’Afrique sub-saharienne, et par ricochet de celle du Bénin. Mais depuis la colonisation et l’indépendance de notre pays, elles évoluent dans un vide juridique que le gouvernement entend combler.


Rare sont les localités béninoises qui n’ont pas une chefferie. Mais ce projet de loi qui traite de la chefferie traditionnelle, concerne également les rois et dignitaires qui en sont eux-aussi des acteurs importants. Bien qu’elles subsistent malgré la modernité, il y a en leur sein de nombreux problèmes de successions qui induisent à certains moments des remous dans plusieurs localités du pays. L’un des buts de ce texte, est de régler les problèmes de contestations qui naissent souvent d’un désaccord sur les critères devant régir les successions. Le gouvernement envisage aussi de clarifier ce concept, et de définir la ligne de conduite et le rôle des acteurs de ces chefferies qu’il considère comme étant des composantes de la société civile. Mis à part cela, les politiques béninois et particulièrement le régime actuel instrumentalisent de plus en plus ces chefferies traditionnelles lors des campagnes électorales. Mais c’est une question sensible, et rien ne garantit que cette loi soit votée. Car en 2008, lorsque Boni Yayi a décidé de désigner les chefs lieux des 12 départements du Bénin, il a dû reculer après que les habitants des villes qui n’ont pas été choisies aient bruyamment manifesté leurs mécontentements.


Bernado Houenoussi

Situation sur le front social au Bénin

Boni Yayi le Chef de l'État béninois

Nouveau projet de loi sur le droit de grève


Le gouvernement veut signer l’arrêt de mort d’un droit reconnu par la constitution


Dans les prochains semaines, les députés auront à étudier le texte de loi par lequel le l’exécutif entend faire une réforme de fond en comble de la législation régissant le droit de grève au Bénin. Mais en lisant la 1ère mouture de ce texte, on se rend compte que le gouvernement n’y est pas allé avec le dos de la cuillère.


L’article 37 de la constitution béninoise stipule entres autres que « l’Etat reconnait et garantit le droit de grève », et que ce « droit s’exerce dans les conditions prévues par la loi ». Mais certains articles de cette future loi, sont de nature à compliquer le recours à la grève par les syndicats. Ainsi, ce texte prescrit que toute grève politique est interdite, reste à savoir ce que signifie l’expression « grève politique ». Aussi avant d’aller en grève, il faut que chaque syndicat ait déposé au préalable un préavis au moins 20 jours avant la date de lancement du mouvement de grève. Avant le dépôt de ce préavis, les motifs de la grève doivent avoir fait obligatoirement l’objet d’une négociation collective. Et pour corser le tout, les syndicats ne peuvent arguer d’une grève que sur les points qui n’ont pas été solutionnés lors de la négociation collective. Si ce projet de loi était adopté en l’état, cela signera implicitement l’arrêt de mort du droit de grève au Bénin et ce indépendamment de tous les arguments brandis par l’exécutif. La seule option qui resterait dans ce cas pour les syndicats, seraient de déposer un recours devant la cour constitutionnelle afin qu’elle puisse statuer sur la conformité de cette loi à la constitution. Mais avant les débats à l’Assemblée nationale, ils ont déjà annoncé les couleurs et promettent de «paralyser le pays » et menace de boycotter la rentrée scolaire qui est fixée au 03 octobre prochain.


Bernado Houenoussi