mardi 22 mars 2011

Elections présidentielles au Bénin

Après l'annonce du K.O. de Boni Yayi par la Cour constitutionnelle



Adrien Houngbédji très menaçant



Le lundi 21 mars 2011, quelques minutes seulement avant 2 heures du matin, Robert Dossou, Président de la Cour constitutionnelle, a proclamé les résultats provisoires de l'élection présidentielle béninoise du 13 mars dernier. Quelques heures après, ce même jour, Adrien Houngbédji, arrivé au deuxième rang après le Président sortant annoncé réélu, n'entend pas se laisser faire.



Les chiffres proclamés, en ce lundi 21 mars, au petit matin, par Robert Dossou, Président de la Cour consititutionnelle du Bénin, pour l'élection présidentielle tenue le 13 mars dernier, sont sans ambages : pour un nombre d'électeurs inscrits de 3.668.558, de votants de 3.111.833 et de suffrages exprimés de 2.972.445, et pour une majorité absolue prévue d'1.486.223, Boni Yayi, Président de la République sortant et candidat à sa propre succession, a été déclaré élu au 1er tour avec 1.579.550 voix en sa faveur, contre 1.059.396, pour Adrien Houngbédji et 182.484, pour Abdoulaye Bio Tchané.

Voilà qui a révolté, notamment, Adrien Houngbédji qui, dans une déclaration devant la presse, lundi 21 mars, dans l'après-midi, s'est estimé victime de fraude et élu en lieu et place de Boni Yayi, ce qui l'a amené à annoncer des dispositions spécifiques qu'il serait en train de prendre avec ''l'Union fait la nation'', le groupe politique ayant porté sa candidature, avant de lancer un appel à toutes les franges politiques et sociales pour sauver la démocratie béninoise.



Il faut comprendre Adrien Houngbédji


Contrairement à l'élection présidentielle de mars 2006, Adrien Houngbédji ne se trouve pas dans une logique de reconnaissance spontanée de son ''échec'', ce qui se justifie par le fait que ce soit sa toute dernière chance constitutionnelle de postuler à la magistrature suprême de son pays. Ainsi, tout donne l'impression qu'il voudrait faire feu de tout bois pour se réserver toutes les chances d'être au moins reconnu Président de la République, après avoir été deux fois (1991-1995, 1999-2003) Président de l'Assemblée nationale et Premier ministre (1996-1998) de Mathieu Kérékou. Cette volonté farouche aura-t-elle pour conséquence une auto-proclamation comme Chef de l'Etat, afin de s'inscrire dans un schéma qui devient à la mode, avec ce qu'on voit en Côte d'Ivoire et ce à quoi on a assisté au Gabon ?

Le mieux pour cet homme politique ne serait-il pas de déposer légalement un recours à la Haute juridiction, attendre qu'il débouche sur une coupe sombre dans la grosse tranche de voix de son adversaire et conduire à un second tour, ou voir la Cour rejeter ce recours et confirmer les premier résultats, ce qui lui donnerait le temps de prendre sa retraite politique et de trouver d'autres moyens de servir son pays ? Même si cela ne serait pas facile à faire pour Adrien Houngbédji, cela reste l'unique solution, cart un autre cas de figure contribuerait à transformer le K.O. de Boni Yayi en chaos social, ce qui serait très meurtrissant pour tout un Etat qui, depuis son indéopendance le 1er août 1960, peine à trouver les vraies marques devant le conduire à une stabilité politique productrice de développement, de croissance économique et de prospérité au niveau du peuple. En réalité, les hommes politiques africiains devraient compren,dre que la magiustrature suprême, même si elle procure des honneurs et des privilèges d'une hauteur inestimable, n'est pas le seul moyen pouvant amener à contribuer à l'évolution de son pays.



Marcel Kpogodo

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