jeudi 13 janvier 2011

Polirique au Bénin

Chronique politique

Dans les starting-blocks

Investiture d’Adrien Houngbédji le 18 décembre dernier, annonce en grande pompe de la candidature d’Abdoulaye Bio Tchané le 04 janvier et le forum organisé les 08 et 09 janvier derniers faisant le bilan des cinq années de gestion du pouvoir par Boni Yayi. Voilà trois évènements majeurs qui ont ponctué, ces trois dernières semaines, l’actualité politique béninoise. Les trois grands blocs qui s’affronteront dans le cadre de la course au fauteuil présidentiel en ont profité pour mettre en avant leurs différents projets politiques. Cela change de ces dernières années et mois de précampagne, où ils avaient habitué l’opinion à une rengaine bien rôdée et qu’ils récitaient à chaque fois. Le mot d’ordre dans les différents états-majors est maintenant de mettre en exergue leurs projets de société. Et, évidemment, sur ce plan, Boni Yayi, Adrien Houngbédji et Abdoulaye Bio Tchané ne sont pas dans la même dynamique. Le premier, à quelques semaines du terme de son quinquennat, est bien décidé à tout faire pour rempiler, pour cinq autres années ; il était donc utile pour lui et, ce, au-delà du fait que chacune de ces réformes soient déjà distillées sur le terrain par ses partisans, de mettre ses ministres sur le grill afin qu’ils défendent son programme d’action et la feuille de route qu’il a assignée à chacun d’eux. Car, au-delà de tout, il sera question pour les Béninois de savoir s’ils se sentent, soit beaucoup mieux, soit pire qu’il y a cinq ans. De la réponse à cette question dépendra le sort de Boni Yayi qui devra mouiller de bout en bout sa chemise pour la prochaine campagne. Ses proches, qui ne lui rendent pas toujours service sur le terrain et, pire, qui ne sont pas toujours dans la même dynamique que lui, ne traîneront pas les pas pour le suivre sur le terrain. Quant à ses deux principaux challengers que sont Adrien Houngbédji et Abdoulaye Bio Tchané, qui ont scellé une alliance de fait, il leur faudra convaincre les déçus du yayisme du fait qu’ils sont tous les deux bons pour le job de premier magistrat du peuple. Et, c’est l’optique d’un second tour éventuel qui sera un vrai test pour cette alliance entre l’Union fait la nation (Un) et la coalition regroupée autour d’Abdoulaye Bio Tchané. En effet, si Yayi affronte Houngbédji au second tour, rien ne prouve que Tchané soutienne l’Un et, même dans un tel cas de figure, il n’est pas assuré que le report de voix en faveur du candidat de l’Un puisse fonctionner à 100%. Boni Yayi a donc plus à craindre d’un duel entre lui et Bio Tchané au second tour. Et, là, l’Un n’hésitera pas à soutenir Bio Tchané pour barrer la route à Yayi ; il est évident que le report de voix fonctionnera dans ce cas, à un rythme de croisière et qu’il assurera quasiment l’élection de Bio Tchané, le socle de l’électorat de l’Un étant constitué par des personnes ayant une antipathie viscérale contre le chantre du Changement. Ces deux hypothèses écartent une toute autre, qui peut sembler absurde et presqu’invraisemblable. Et si Boni Yayi ne se qualifiait pas pour le second tour de l’élection présidentielle ?

Bernado Houenoussi

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