vendredi 3 décembre 2010

Meba Bio Djossou, Ministre de la Famille du Bénin




Protection de l’enfance au Bénin



Des enfants maltraités, malgré les actions de sensibilisation





Le recours au bâton pour corriger un enfant est un acte bien ancré dans les mœurs béninoises. Forts de cela, certains parents en viennent à pousser très loin le rubicond. Résultat, ils en arrivent à faire subir à leurs enfants des sévices physiques et psychologiques. Et pourquoi ?



En décembre 2009, les médias béninois ont diffusé l’image du jeune Tanguy, âgé, au moment des faits, de 6 ans. Le revers de ses mains, ses genoux et ses cuisses ont connu l’enfer d’être mis sur de la braise ardente de charbon. Le seul crime que ce garçon a commis, était d’avoir volé quelques poissons. L’auteur des faits est sa belle-mère, elle-même génitrice d’un autre enfant en bas âge, qu’elle portait au dos, lors de la diffusion du reportage. Tanguy n’a eu la vie sauve que grâce à la visite fortuite de sa grand-mère. Cette affaire fut portée devant la Brigade territoriale d’Agblangandan. Après un compte rendu au Procureur de la République, le Commandant de cette brigade, Didier Emile Gounou, a fait comparaître la belle-mère de Tanguy devant le Parquet. Un an après, selon Didier Emile Gounou, Tanguy aurait été placé sous la garde de sa grand-mère, à qui il doit sa survie. Les plaies qu’on pouvait noter sur les différentes parties de son corps se seraient cicatrisées. La Brigade de protection des mineurs (Bpm), qui dépend de la Direction de la police judiciaire (Dpj), reçoit également des affaires de maltraitance de mineurs. Certains des enfants victimes de tels sévices sont placés auprès des sœurs salésiennes, entre autres, avec lesquelles, la Bpm travaille fortement. C’est l’article 312, alinéa 6 du Code pénal, qui fait référence aux coups et blessures volontaires sur mineur. Il dispose que l’auteur de tels actes risque 2 à 5 ans d’emprisonnement.




Le travail de l’Organisation des nations unies pour l’enfance (Unicef) au Bénin

La structure de l’Unicef au Bénin est composé de trois départements : celui de la Survie/santé, de l’éducation et, enfin, celui de la protection. Selon Jean Lokenga, Chef du Département ’’Protection’’, l’Unicef-Bénin travaille, notamment, dans la protection de l’enfance, en faisant un plaidoyer, en proposant un partenariat et une politique sociale. Il poursuivra en disant que cela se décline par la prévention contre les abus et les exploitations, mais aussi par une prévention au niveau du Gouvernement du Bénin et auprès de la Brigade de protection des mineurs. Pour ce faire, il y a des actions de renforcement du cadre légal. C’est pourquoi, il est vulgarisé des plaquettes des intervenants dans la lutte contre la maltraitance des enfants, la publication prochaine du 2ème tome du Code de l’enfant. Avec le Ministère de la Famille et ses structures décentralisées, il est fait un travail sur la vulnérabilité des enfants à travers la collecte des données. Cela permet d’établir un tableau de bord social. Les cellules départementales et communales du Ministère de la famille constituent, dans cette optique, un vrai cadre de concertation. La première responsabilité est celle de l’Etat que l’Unicef accompagne, a ajouté Jean Lokenga. Tout ce travail est abattu en partenariat avec les médias. C’est pourquoi, les animateurs des radios sont formés afin de produire des émissions destinées à sensibiliser les populations. De même, les journalistes sont mis au parfum de la convention des droits de l’enfant. Ils ont reçu, lors d’une récente formation, deux jours d’enseignement théorique, suivis de trois de pratique, avec la diffusion des émissions produites dans la foulée. Jean Lokenga continuera en disant que l’Unicef apporte un appui technique à ces différents journalistes, les médias étant essentiels pour la nécessaire veille citoyenne.



Bernado Houenoussi

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