mercredi 10 novembre 2010

Affaire Simon Pierre Adovèlandé

Gestion de l'Affaire "Adovèlandé"



Une politisation de plus



Suite à la libération, vendredi 05 novembre dernier, de l’ancien Coordonnateur du Millenium challenge account-Bénin, Simon Pierre Adovèlandé, le communiqué du Ministère de la Justice est clair, en ce qui concerne les chefs d’accusation : « Défaut de libération de parts sociales, abus de biens sociaux, défaut de déclaration de cessation de paiement, faux en écriture de commerce, détournement de deniers publics, ... etc. ». Ceci signifie que, loin d’un emprisonnement purement politique, Simon Pierre Adovèlandé se trouve avoir de nombreuses choses à clarifier avec la Justice béninoise. Malheureusement, à l’instar de l’Affaire ’’Sonacop’’ avec l’Honorable Séfou fagbohoun, la ’’Sbee’’ impliquant Kamarou Fassassi, celle ’’Lépi’’ concernant Alain Adihou, nous avons des personnalités qui, à un moment donné de leur évolution professionnelle ou politique, se sont compromis mais qui, à la faveur de la ’’politisation’’ ambiante, ont tôt fait de se voir métamorphosés en des anges et en des martyrs qui seraient sous la vindicte du Régime du Changement, compte tenu de leur appartenance à l’Opposition. Dans le cas d’espèce, Simon Pierre Adovèlandé, malgré la gestion scabreuse du dossier des logements sociaux par l’entreprise dont il était le Président du Conseil d’administration, la Gbb, il se trouve en quelque sorte comme un saint qui gérait paisiblement ses honorables affaires du Mca quand il s’est mis à être persécuté par le pouvoir en place pour avoir laissé entendre, dit-on, au cours de ses tournées dans le Bénin profond, qu’il ne lui déplairait pas de se faire candidat aux élections présidentielles de 2011. Et, c’est parti pour des supputations et des invectives, des pétitions sur le net pour le faire libérer, comme s’il avait été un prisonnier politique. Le Bénin ! Finalement, on ne s’est plus dans quel pays l’on est ! L’un de ceux où les cadres passent le temps à vouloir une chose et son contraire !



Marcel Kpogodo

Société au Bénin

Boni Yayi, Présidnt de la République du Bénin

Martial Sounton, Ministre de l'Intérieur du Bénin



Désiré Adadja, Ministre de la Communication du Bénin






Développement exponentiel de la cybercriminalité au Bénin






Des indices de la complicité du Gouvernement





Il n’est pas de cybercafés au Bénin aujourd’hui qui ne soit la proie de ces jeunes qui, en réalité, ne sont avides, pas de culture, mais d’argent, d’argent facilement gagné par le tremplin de l’escroquerie. Ce qui ébranle reste que cela se passe depuis plusieurs années déjà, au nez et à la barbe de nos autorités de tous ordres qui, pour toute réaction, s’emmurent dans une indifférence apparente laissant croire qu’elles trouvent leur compte dans cette activité illicite ’’dévoyeuse’’ de la force productrice de la jeunesse.





A l’allure où vont les choses, le Gouvernement béninois pourra difficilement se dédouaner de la situation de l’explosion de l’arnaque juvénile à travers toutes les villes des départements du pays. Face à l’envahissement des cybercafés aujourd’hui par des écoliers, des élèves, des étudiants, des déscolarisés, par des apprentis de tous corps de métiers, par même des adultes en mal de gain consistant, rien n’est plus inquiétant que de voir cette force productrice en devenir qui étiole son ardeur et sa vitalité, sa puissance intellectuelle et son énergie créatrice sur le clavier des ordinateurs, à la recherche des proies faciles et naïves de ces hommes et femmes appartenant à une culture occidentale développée où l’achat par Internet est une pratique sociale ordinaire. Désormais, ils sont très nombreux, ces jeunes, à envahir les lieux de connexion Internet pour perpétrer au grand jour leur forfait d’escroquerie. Et, tous les maillons de la population les connaissent et gardent le silence, un silence digne de l’ « omerta » puisqu’il s’agit d’un système qui fait jouir plusieurs familles. Le pire, c’est le silence de nos autorités ! Jusqu’à quand assisterons-nous impuissants à cette situation où des milliers de jeunes viennent escroquer d’honnêtes citoyens des pays développés, au vu et au su de tout le monde ? Nos autorités, le Ministre de l’Intérieur, celui de la Communication et le Président de la République attendent-ils qu’un certain pire arrive avant de lever le petit doigt, ou qu’un de leurs proches soit tristement victime de la situation ? Leur silence donne l’impression qu’elles ont, comme le bas peuple, grandement à gagner dans ce système qui, comme Icc services, ronge insidieusement la société ? Ces autorités font croire qu’elles auraient beaucoup à perdre avec la disparition d’une telle aubaine noire ! Pourvu qu’au temps de l’éclatement du scandale, le Chef de l’Etat ne se réfugie pas derrière sa formule favorite : « Pardonnez-moi, je n’étais pas informé … »



Marcel Kpogodo

Politique au Bénin

Boni Yayi, un stratège qui n'en donne pas l'air ...





Harrassé par les marches tous azimuts et les critiques acerbes à son régime



Yayi instrumentalise les zems




Il s’est tenu à la Marina, le jeudi 04 novembre, une rencontre expresse entre le Chef de l’Etat et des conducteurs de taxi-moto, communément appelés ’’Zémidjans’’. Une occasion pour le premier des Béninois de brosser quelques questions actuelles faisant l’objet de la tension politique, et de lancer un appel à la négociation à la classe politique. En réalité, à travers cette séance, Boni Yayi s’est servi des conducteurs de taxi-moto.





C’est un ensemble de ’’Zémidjans’’ debout, arborant le dessus ordinairement jaune mais, particulièrement et ostensiblement estampillé du cauris, qui écoutaient Boni Yayi, dans la rencontre qu’il a tenue avec eux le jeudi 04 novembre à la Présidence de la République. Le Chef de l’Etat ne s’est pas embarrassé pour appeler la classe politique à la négociation sur les questions politiques qui fâchent actuellement. Et, une entité médiatrice se trouve toute désignée par lui : le clergé. Ainsi, sous le couvert d’une acceptation de les recevoir sur leur insistance, le Président de la République en a profité pour faire un tour d’horizon de plusieurs dossiers considérés apparemment comme des éléments de réussite de son mandat, notamment les gratuités de la maternelle, du primaire et de la césarienne. Pratiquement, aucun sujet n’a été oublié parmi ceux qui défraient la chronique, notamment la sécurité mise à mal ces derniers jours, un moyen pour le Président de montrer sa grande préoccupation pour la série de braquages de ces dernières semaines à Cotonou, qui créent une atmosphère de psychose et de mal-être chez les Cotonois.
Même en ce qui concerne la Lépi, le Chef de l’Etat ne s’est pas privé d’en vanter les nombreux avantages avant de faire sentir, implicitement, la nécessité d’une table de négociation autour de laquelle puissent être présents les représentants de l’Opposition et ceux de la mouvance présidentielle. Cette rencontre était censée établir un rapprochement de l’Exécutif avec les conducteurs des taxi-motos pour recueillir les raisons de leurs réticences à entrer dans le Projet mis en place par le Gouvernement et l’Agence française de développement (Afd) pour leur permettre d’acquérir, à coup réduit, des motos à quatre temps, moins polluantes, en remplacement de celles à deux temps. En réalité, cette circonstance s’est révélée une tribune pour le Chef de l’Etat pour prendre la parole, pour se prononcer sur l’évolution politique dans le pays et pour rappeler les idées phares liées à la vision qu’il a toujours défendue et qui, quelques années auparavant, lui avait valu le suffrage favorable massif des Béninois.




Des éléments de profit




En réalité, il faut voir que le Président de la République a fait d’une pierre deux coups. D’abord, sa préoccupation semble avoir été de renouer avec une frange sociale non négligeable, les zémidjans, ceux-là qui, à en croire les avis qui s’échangent de part et d’autre dans la ville de Cotonou, se demanderaient à quoi leur aura servi de porter leur choix, en 2006, sur le Candidat Boni Yayi pour qu’à la fin de son mandat de Président, il soit en train de ne rien leur laisser comme élément d’amélioration de leurs conditions de vie ou comme facteur relayant leur rêve le plus cher : quitter un corps qui ne fait que leur procurer des humiliations de toutes sortes. Le deuxième profit d’ordre politique que Boni Yayi donne l’impression d’avoir voulu tirer de ces échanges soldatesques avec eux est une certaine apparition sur la scène publique, surtout que les occasions pour sortir de son mutisme ne s’offrent pas n’importe comment et qu’une certaine réserve, à un moment donné, lui soit nécessaire pour apprécier l’impact de l’action de ses décisions politiques sur la population et sur la classe politique. Par ailleurs, le signe le plus patent de la forte volonté du Chef de l’Etat de communiquer avec le peuple béninois par l’entremise de cette rencontre avec les zémidjans est la rediffusion, dans le weekend, à une heure de grande écoute, celle des feuilletons, sur la chaîne nationale, de l’élément portant sur l’événement. En cette période de pré-campagne électorale, aucune astuce communicationnelle ne semble de trop de la part du camp Yayi pour porter la contradiction aux critiques très vertes de l’Opposition sur le régime du Changement. Le hic : que ce soit une frange déshéritée qu’on exploite pour la chose, celle des zems.




Marcel Kpogodo

Politique au Bénin

Chronique sur la vie politique au Bénin


Yayi et le terrain



Depuis avril 2006 où il a signé un bail de 5 ans et plus éventuellement, au palais de La Marina, Boni Yayi s’illustre par ses fréquentes descentes sur le terrain. Au programme et, tel un mécanisme bien rôdé, il visite différents chantiers routiers en cours et, sporadiquement, sillonnent des services de l’administration publique. Ces derniers jours, le Chef de l’Etat en a remis de nouveau une couche. Sur le site de construction de la centrale électrique de Maria Gléta et, sur l’axe en construction devant relier Ouidah à Allada, tout y est une fois de plus passé. Depuis 4 ans, il en a fait une marque de fabrique, une sorte de rupture avec son prédécesseur, afin de vendre à l’opinion publique l’image d’un président actif. Entre les « you-you » et autres cris de ralliement des personnes présentes, un zeste d’indignation pour agrémenter cette petite sauce en cette période de tension politique, son sermon fait d’injonctions vis-à-vis des différents entrepreneurs sonnait parfois creux. C’est le révélateur de son impuissance face à une lourdeur administrative, entretenue par certains de ses chauds partisans, présents sur les lieux, et qu’il a placés à des postes de responsabilités et qui, comme si de rien n’était, hochaient la tête en parfaits innocents. Cette visite du Chef de l’Etat et l’atmosphère entretenue autour d’elle, rappellent les bisbilles entre l’actuel Ministre des Finances et son homologue des Transports, lors d’une autre descente de Boni Yayi sur le chantier de construction de l’échangeur de Godomey. Mieux encore, l’obligation de rendre compte, l’une des mesures phares de la Charte gouvernementale, au fil du temps, a vécu de sa belle mort. Alors, au-delà de la responsabilité ou non des entrepreneurs, cela met en exergue la conscience du travail bien fait que n’ont pas, et que devraient normalement avoir certains de nos cadres. Mais, tel un traquenard, une nomination flanquée du sceau de la récompense politique, du copinage et du népotisme, porte en elle-même les germes de ses futures conséquences négatives. Et, c’est la grande masse qui en ramasse, au quotidien, les pots cassés. Bien qu’il soit illusoire de croire qu’un Chef de l’Etat après son élection, ne devrait pas gratifier ses soutiens, par des postes de responsabilités, il est posé, plus globalement, l’autre question de la gestion du bien public et de ce qui découle des devoirs en tant que dépositaire à tel ou autre niveau, de l’autorité publique, en assurant cette fonction. On le sait et, plus particulièrement au Bénin, la course contre la contre qui commence, avec les soutiens tous azimuts à tout présidentiable, sert juste à se positionner pour les futures nominations après l’élection. Et nommé, c’est l’occasion pour s’en mettre plein les poches car, consciemment, tout le monde concède que c’est le chemin le plus court pour prendre rapidement l’ascenseur social et s’assurer de passibles vieux jours. Personne n’interdira à Boni Yayi et à ces futurs successeurs de marcher dans ces pas, quand ils auront l’opportunité d’assurer la charge de la magistrature suprême. Mais, l’image du président actif, au four et au moulin, et décidant de tout, prendra un coup de vieux tant les mœurs politiques sont en constante évolution. Survendre cette image en vient à lasser, même s’il permet toujours au Chef de l’exécutif de tester sa popularité. Et, même sur ce point, le diable dans les détails nous demande de chercher à savoir si ces personnes se sont déplacées de façon spontanée ou non.


Bernado Houenoussi

Vie syndicale au Bénin

Gaston Azoua, Secrétaire général de la Cstb



Constitution de syndicats au Bénin



Les agents de liaison de l’administration publique s’organisent




Le samedi 30 octobre dernier, dans les locaux de la Bourse du travail à Cotonou, s’est tenu le Congrès constitutif du Syndicat national des agents de liaison de l’administration publique (Synalap). Affilié à la Confédération syndicale des travailleurs du Bénin (Cstb), le (Synalap) entend défendre les agents de liaison qui constituent un maillon important dans le rouage étatique au Bénin.





« Agents de liaison, mobilisons-nous et organisons-nous pour réclamer de meilleures conditions de vie et de travail », tel était le thème des discussions entrant dans le cadre de ce Congrès constitutif du Syndicat national des agents de liaison de l’administration publique (Synalap). Elias Zinsè, Secrétaire général du Synalap a particulièrement mis en exergue les conditions précaires de travail des hommes exerçant ce métier. C’est ainsi qu’ils n’ont pas un statut clair et qu’ils perçoivent un salaire mensuel en dessus du Salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig). Pour alourdir ce tableau, aucun d’eux n’a une couverture sociale. Paul Essé Iko, Secrétaire confédéral adjoint de la Confédération syndicale des travailleurs du Bénin (Cstb), à laquelle est affilié le Synalap, a appuyé les propos d’Elias Zinsè. « Vous avez la charge de faire vivre l’administration car, sans vous, il n’y a pas de transmission des décrets, arrêtés et autres notes de service. Mais c’est vous qu’on traite mal.» Il a également réclamé l’application d’un décret pris en 2007 par l’actuel régime, afin d’améliorer le sort qui est réservé aux agents de liaison.




Bernado Houenoussi

Vie syndicale au Bénin

Pascal Todjinou, Secrétaire général de la Cgtb




Activités des syndicats



La Cgtb outille les agents des collectivités locales sur les négociations




La Confédération générale des travailleurs du Bénin (Cgtb) a organisé, en collaboration avec Snv International, le jeudi 4 novembre, un séminaire de formation syndicale à l’endroit des agents des mairies et des préfectures de la région méridionale du Bénin, l’objectif étant de leur donner les rudiments nécessaires afin de les aguerrir dans les négociations.




« Les agents des collectivités locales et les techniques de négociation commerciale» est le thème du séminaire national organisé par la Confédération syndicale des travailleurs du Bénin (Cgtb) à l’endroit d’environ 80 agents des communes et des préfectures du Bénin. Selon Pascal Todjinou, Secrétaire général de la Cgtb, la tenue de ce séminaire se justifie par le mépris et la marginalisation dont sont victimes les travailleurs de ces structures. En outre, ces agents sont sans statut. Et, pour faire comprendre cela aux maires et aux préfets, il faut apprendre à négocier, ajoute t-il. C’est ainsi, que le séminaire mettra l’accent sur les notions en techniques de négociation collective, une chose rendue encore plus nécessaire par la politisation à outrance dont souffre l’administration béninoise. Deux documents de base élaborés par la Cgtb, seront également étudiés par les participants au séminaire ; il s’agit de celui portant sur les « Négociations Collectives » et celui relatif aux « Notions de base du syndicalisme ». Il est à noter que l’expérience de ce séminaire sera rééditée à l’endroit des travailleurs des communes de la partie septentrionale du Bénin, dans les prochains mois.



Bernado Houenoussi