jeudi 21 octobre 2010

Personnalités politiques au Bénin

Activités de l’Ong ’’Miroir d’Afrique’’

Frédéric Béhanzin recherché par les populations du Zou

S’il est une jeune personnalité qui manifeste un ancrage solide dans le régime en place, c’est le leader des Jeunes patriotes, Frédéric Béhanzin, d’une véhémente éloquence. Fortement établi aux côtés du Chef de l’Etat, le Docteur Boni Yayi, il n’en reste pas moins éclaboussé par quelqu’affaire. Ainsi, à partir de certaines informations parvenues à notre Rédaction, il ressort qu’il est mêlé à une situation peu honorable qui le ferait ardemment rechercher actuellement par plusieurs populations de villes et d’arrondissements du Département du Zou.

1200 francs au titre de frais d’adhésion, c’est la somme d’argent qu’il fallait que payent de nombreuses femmes de plusieurs localités du Département du Zou, assoiffées d’un crédit de 30 mille francs promis par l’Ong ’’Miroir d’Afrique’’ dont Frédéric Béhanzin a assuré la présidence. En plus, il s’était révélé obligatoire pour elles de se constituer en groupements et de faire acheter par chacun d’eux un tee-shirt d’une valeur de 2.500 francs aux couleurs, logo et slogans de la structure. Toujours en cette année 2007, plus précisément en juin, il fallait compléter à ce dossier pécuniairement établi deux photos d’identité et attendre d’être servie, chaque groupement devant contenir cinq membres et élire en son sein un Bureau constitué par une présidente, une secrétaire générale et une trésorière. Ainsi, la volonté forte des femmes du Département du Zou de sortir de la pauvreté les a fait se ruer vers cette ong et s’acquitter des différentes conditions prescrites, pour, en fin de compte, se voir servies dans leur groupements respectifs.

Désenchantement

Malheureusement, c’était se mobiliser sans compter avec la ruse des dirigeants de l’Ong ’’Miroir d’Afrique’’ qui, après avoir encaissé ces différents frais préliminaires, n’ont pas daigné remplir la promesse faite aux femmes de les servir en un crédit de 150.000 F par groupement, à raison de 30.000 par femme. Et, les actes de fuite en avant ont commencé. D’abord, la structure, localisée au Carrefour Djodji à Abomey, au bord de la voie bitumée, non loin du cimetière de la ville, lors des opérations d’encaissement des petits fonds des populations majoritairement féminines, a déménagé, harcelée par celles-ci qui ne cessaient d’affluer pour demander des explications sur les promesses dont la réalisation se faisait attendre. Et, c’est pour se retrouver à Djègbé, dans un autre arrondissement d’Abomey et, par la suite, échouer à Djimè, au rez-de-chaussée d’une maison à fondation d’étage, à côté de l’école primaire de cette localité, en se rendant vers Bohicon. Finalement, pour fuir les récriminations justifiées, l’Ong ’’Miroir d’Afrique’’ du leader des Jeunes patriotes s’est tranquillement volatilisée dans la nature, ce qui fait qu’à l’heure actuelle, Frédéric Béhanzin et son équipe sont persona non grata dans plusieurs communes du Zou : Djidja, Agbangnizoun, Abomey, Zakpota et même Bohicon. Si les populations abusées veulent désormais avoir des nouvelles du Président Béhanzin, il leur suffit de s’accrocher à leur poste téléviseur pour le voir débiter des considérations tendant à faire partager les idéaux du Changement. Objet de plaintes au Commissariat central d’Abomey, il n’est nullement inquiété puisque paisiblement réfugié à Cotonou et établi dans les bonnes grâces du pouvoir. Voilà une situation qui n’augure rien de bon en ce qui concerne la perception des idéaux défendus par le régime actuel par les populations à la base escroquées, une situation qui présage de grandes surprises lors des prochaines joutes électorales dans la région si, d’une manière très urgente, le Chef de l’Etat ne se saisissait pas de cette affaire, pour en éclaircir les tenants et les aboutissants et pour confondre, en cas de besoin, Frédéric Béhanzin et le pousser à rembourser les pauvres femmes des localités d’Oumgbèga, de Zoukon, de Lotcho, de Tannouwo, d’Ahito, de Sèto, d’Agounan. Lourde responsabilité pour Boni Yayi qui devrait en venir à renier un de ses plus fervents soutiens.

Marcel kpogodo

Naissance de Fronts politiques à Cotonou

Après la mise en place du Front pour la défense du changement



Quel avenir pour les Fronts de défense ?

Quelques jours après la mise en place par les opposants, les confédérations syndicales, et la société civile du Front pour la défense de la démocratie (Fdd), le Front pour la défense du changement (Fdc) a vu le jour. Au-delà du symbolisme de chacune de ces coalitions, il se pose également la question du rôle que jouera chacun.

Le Front pour la défense de la démocratie (Fdd) voue aux gémonies les différentes atteintes à la liberté publique dont serait auteur selon lui, le régime actuel. Il met notamment en exergue l’interdiction de toute manifestation publique concernant l’affaire Dangnivo. Une remise en cause, selon les tenants de ce Front de la liberté d’expression. En réponse, le Front pour la défense du changement (Fdc), créé juste dans la foulée du Fdd, serre les rangs autour de l’actuel Chef de l’Etat, en le proclamant comme le garant du Changement qui n’a plus les faveurs de l’autre Front. Le Fdd dont la constitution est hétéroclite pourra-t-il survivre avec les divergences qui opposent depuis longtemps, par exemple, la Confédération syndicale des travailleurs du Bénin (Cstb) aux partis politiques de l’Union fait la nation (Un) ? Quant au Fdd qui rassemble également large, il ne sera qu’un épiphénomène comme tous les autres mouvements proches de Yayi, la principale carence de ces différents regroupements proches du gouvernement étant le déficit flagrant qu’ils étalent en termes de propositions engageant l’avenir du Bénin. Dans la dynamique d’une pré-campagne électorale commencée depuis plusieurs mois, l’emballement médiatique que cela entraîne crée un écran de fumée qui met de côté des questions importantes. Il en est ainsi, entre autres, des solutions efficaces à trouver face à l’inondation qui a créé des dégâts importants dans tout le pays et des controverses autour de la 3ème phase pour la mise en place de la Liste électorale permanente informatisée (Lépi). En dépassant les faits ayant justifié, pour les uns et les autres, la mise en place de chacun de ces deux fronts, leur évolution à court et à moyen termes et, mieux, leur survie, incombent à leurs initiateurs et à leurs engagements réguliers dans une telle entreprise.

Bernado Houenoussi

Julien Akpaki sur l'ORTB

Chronique du Journal Le Mutateur, dans sa parution du mercredi 20 octobre 2010

Les dénégations d’Akpaki

Le programme du « Prime time » du vendredi 15 octobre dernier à la télévision nationale a eu les honneurs de monsieur Julien Akpaki, Directeur général de l’Office de radio et télévision du Bénin (Ortb). Durant une heure, il s’est évertué à répondre aux remous actuels au sein de la Rédaction de la Télévision nationale. Ce qui en ressort et, s’il fallait trouver une formule pouvant le résumer, elle serait libellée en ces termes : « Circulez, il n’y a rien, tout va bien dans le meilleur des mondes. »

Avec un ton ironique, flanqué d’un doigt accusateur, il a renvoyé dans les cordes les confrères qui ont publié, la semaine dernière, une lettre dénonçant les pratiques du Directeur de la télévision nationale, Monsieur Stéphane Todomé. Avec les documents officiels qu’il a brandis, Julien Akpaki a réfuté les accusations de l’opposition selon lesquelles il aurait fait des médias du service public une caisse de résonnance du pouvoir actuel. Mais, les opposants ont-ils besoin de ruer dans les brancards avant de pouvoir passer dans les journaux télévisés et dans les autres émissions d’une télévision de service public dont le traitement de l’information est véritablement équilibré ? Assurément non. Mais, depuis, les langues qui se délient au sein de la corporation des journalistes de la maison ont confirmé les rumeurs. Et, avec la démission de la Rédactrice en chef Annick Balley et la lettre signée par elle et par d’autres figures de proue de cette structure, plus rien ne sera plus pareil au sein de l’Ortb dont Julien Akpaki sera encore le Directeur jusqu’en 2014.

Revenons un peu arrière, en 2006, lors de la nomination d’Akpaki à la tête de l’Ortb. La mandature de la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (Haac) en place à ce moment-là s’y était opposée sans que le gouvernement n’y prête attention. Tel un ver qui était déjà dans le fruit, les accusations de mise au pas de l’Ortb ont commencé à fuser à partir de ce moment. L’homme dont il est question aujourd’hui s’est aussi illustré dans les nombreux dons de divers matériels qu’il effectue à Bassila, sa localité d’origine. Et, comme pour donner raison à ses détracteurs, c’est le Chef de l’Etat qu’il invite les populations à remercier pour un tel acte. En passant par l’effort financier fourni par le pouvoir actuel pour permettre la couverture intégrale du territoire béninois par la télévision nationale, un fait que le Dg de l’Ortb rappelle toujours à qui veut l’entendre, c’est un peu comme si cela n’était pas du devoir et de l’obligation du régime de Boni Yayi. Alors, tous ces faits, mis bout à bout ont créé le terreau fertile qui a vicié l’atmosphère au sein des journalistes et des autres travailleurs de l’Office.

Le parti pris affiché pour un camp politique, dont on accuse Julien Akpaki, et qu’il nie, n’est en rien un fait inédit. Ce qui est en jeu, c’est l’image d’un média professionnel que la Direction doit donner à l’opinion publique. Alors, muré dans un autisme qui semble le déconnecter de cette question essentielle de l’heure sur le traitement de l’information par la

Télévision nationale, le Directeur, sous le feu des critiques, a employé l’arme de l’attaque pour contrer ces différents contradicteurs. Mais, le malaise est toujours présent, et la thérapie explicative n’aura pas les effets escomptés par Akpaki. Cette intervention télévisée a des airs d’un message de fermeté à l’endroit des uns et des autres, tant et si bien que, bien qu’en restant droit dans ses bottes, le Directeur général de l’Ortb ne connaît pas la prochaine réplique des signataires de la lettre frondeuse.

Bernado Houenoussi