jeudi 16 septembre 2010

Enseignement supérieur au Bénin

François Abiola, Ministre de l'Enseignement supérieur du Bénin





Universités publiques au Bénin



Quelles approches de solutions face à l’effectif pléthorique ?



Le Bénin dispose de deux grandes universités qui sont à Abomey Calavi et à Parakou. Elles accueillent en leur sein la majeure partie des bacheliers et des étudiants du Bénin. Depuis près de deux décennies, le nombre des nouveaux titulaires du Baccalauréat connaît une hausse constante. Face à cette situation de fait, le nombre d’amphithéâtres devant servir pour les cours n’augmente pas.



A l’entame de l’année académique 2009-2010, les étudiants de la Faculté des sciences et techniques (Fast) de l’université d’Abomey-Calavi (Uac) ont dû utiliser le principal amphithéâtre de la Faculté des sciences économiques et de gestion (Faseg). Cette situation a créé des remous qui ont nécessité un accord à l’amiable entre les autorités de ces deux facultés. Depuis la phase concrète de cet accord, les étudiants de la Fast utilisent, pour leurs cours et ce, durant deux semaines par mois, les amphithéâtres et les salles de cours de la Faseg. Créée dans les années 1970, l’Uac, ex-Université nationale du Bénin (Unb) reçoit une bonne partie des étudiants du Bénin. A ces débuts, ses locaux, pour les cours, étaient à la mesure du nombre de bacheliers que comptait le pays à ce moment. Avec l’évolution des mentalités, l’accès à l’éducation n’est plus un luxe. Par ricochet, l’effectif des titulaires du Baccalauréat a grossi sans qu’un programme biennal ou quinquennal de construction de salles de cours et d'autres amphithéâtres ne soit mis en place pour les accueillir à l’Uac. Résultat, on assiste au spectacle d’amphithéâtres bondés avec des étudiants se battant à certains moments pour les places. Face à cet état de choses, les autorités ayant en charge l’enseignement supérieur au Bénin ont décidé de la création de centres universitaires dans d’autres villes du Bénin outre Abomey Calavi et Parakou. L’idée est de décentraliser certaines facultés dans ces villes. Mais, cette solution ne semble pas résoudre le problème de l’effectif pléthorique dans les facultés de l’Uac, entre autres.




La solution d’une nouvelle carte universitaire

Une autre approche de solution serait d’élaborer une carte universitaire et de faire obligation à l’étudiant de s’inscrire dans le centre universitaire le plus proche de l’établissement où il a décroché son baccalauréat. A titre illustratif, un nouveau bachelier ayant eu son diplôme à Kétou (Commune du Département du Plateau, située dans le sud-est du Bénin) et qui souhaite s’inscrire à la faculté de droit. Au lieu d'effectuer son inscription à l’Uac, il la fera dans le centre universitaire sa ville ou à celui de Porto-Novo où devra exister cette faculté. Il sera utile pour l’efficacité de cette réforme de faire d’une telle inscription une obligation pour l’étudiant. Il faudrait perpétuer, au niveau de l’enseignement supérieur, le système du classement des candidats admis au Certificat d’études primaires (Cep) dans les collèges publics qui existe déjà. Par une telle mesure, l’étudiant sera classé en fonction du centre universitaire ou de l’université susceptible de l’accueillir. Toutefois, une dérogation pourrait être faite pour permettre à certains étudiants de s’inscrire à l’Uac dans le cas où la filière qu’ils ont choisie ne serait pas disponible dans le centre universitaire où ils auraient été classés. Il serait donc également utile d’impulser davantage l’installation dans toutes les villes de second rang du Bénin de centres universitaires disposant des mêmes facultés que celles existant à l’Uac et à l’Université de Parakou (Unipar).



Bernado Houenoussi

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