vendredi 2 avril 2010

Présidentielles au Bénin

Boni Yayi




Médiation entre Gouvernement et enseignants par Pascal Irénée Koupaki



Boni Yayi prépare un dauphin pour 2016



S’il est une personnalité qui fait l’unanimité du côté de la mouvance présidentielle et de l’Opposition, c’est Pascal Irénée Koupaki, Ministre d’Etat chargé de la prospective, du développement et l’évaluation de l’action publique. Et, vu que son charisme de cadre accompli reste au beau fixe, du fait de son utilisation très mesurée par le Chef de l’Etat, plusieurs observateurs voient en ce super Ministre la clé de Boni Yayi pour passer la main, si son mandat allait jusqu’en 2016.



Le Chef de l’Etat prépare quelque chose de substantiellement intéressant pour Pascal Irénée Koupaki, l’un des deux Ministres d’Etat de l’actuel Exécutif. En effet, il jouit d’un traitement particulier qui fait de lui un ministre prestigieux. En effet, on ne l’aura jamais vu sur le terrain, en mission gouvernementale, quand il s’agit d’aller entretenir les populations sur une situation par rapport à laquelle le Gouvernement voudrait manifester une communication à grand impact. Par conséquent, à toutes les occasions où le Président de la République a envoyé ses ministres, chacun en ce qui le concerne, dans son département d’origine, il était absent sur la liste des orateurs en mission. On a encore constaté cette situation lors de la tournée gouvernementale qui a consisté pour les membres de l’Exécutif, il y a seulement quelques jours, à aller exposer aux populations les réalisations en faveur des enseignants, avec de profonds détails sur les milliards dépensés par le pouvoir en place, depuis l’avènement du régime du Changement. La dernière fois qu’on a vu Pascal Irénée Koupaki plancher publiquement, c’est à la veille de l’adoption du budget 2010 qui a vu une erreur d’une importance capitale s’infiltrer dans le système de transmission des documents très sensibles de la loi de finances aux parlementaires ; il était venu au secours du Gouvernement pour expliquer aux professionnels des médias les tenants et les aboutissants de l’erreur monumentale. En réalité, un fait pas trop anodin montre la prédilection du Chef de l’Etat pour cet homme et le statu de joker qu’il lui donne ; après s’être fâché avec les représentants du Front des syndicats des trois ordres d’enseignements, il aurait été très difficile pour Boni Yayi de donner l’impression de ravaler ses vomissures en revenant s’asseoir à la même table que ces interlocuteurs d’un genre particulier pour négocier la reprise des cours et le sauvetage de l’année. C’est à Pascal Irénée Koupaki qu’il a confié la délicate mission d’aller échanger pendant quatre jours avec Raouffou Affagnon et ses amis. Résultat : le calumet de la paix a été préparé et il restait qu’au Ministre d’Etat à le tendre au Chef de l’Etat et à ses différents protagonistes, pour le fumer. Le marché conclu, le Président avait beau jeu de donner des recommandations aux syndicalistes.


La partition pour les présidentielles


Selon des sources proches de l’entourage d’influence du Président de la République, celui-ci serait en train de loucher sur Irénée Koupaki pour prendre la relève de la Marina, au cas où il serait réélu en 2011 pour terminer son nouveau mandat cinq années plus tard. Le choix de ce Ministre d’Etat pour assumer une responsabilité aussi lourde serait dû à plusieurs faits concomitants : la force de l’homme à convaincre sur les dossiers stratégiques de l’Etat, la déception par rapport à Abdoulaye Bio Tchané qui, au lieu de l’aider à prolonger son séjour au pouvoir, se présente en un adversaire coriace qui se dispose à partager avec lui le Septentrion électoral, la lassitude de plus en plus grandissante des populations béninoises de voir, comme par hasard, des hommes du Nord gagner la présidence de la République. Surfant sur ces différentes circonstances, Boni Yayi, rêvant à un second mandat, espère réaliser son objectif et, par extension, se positionne pour imposer un homme d’un tempérament calme mais d’une trempe technocratique impressionnante. Reste à savoir si les événements lui en donneront la chance et si Pascal Irénée Koupaki acceptera d’entrer dans une arène présidentielle qui exige beaucoup plus que de la poigne intellectuelle.



Marcel Kpogodo

Aucun commentaire: