dimanche 25 avril 2010

Financement de l'Education au Bénin

Mobilisation de l'Ong Alcrer et du Rjce

Pour sauver près de 40 milliards de financement de l'Education béninoise

Par le biais d'une conférence de presse donnée vendredi 23 avril dernier au Codiam de Cotonou, Martin Assogba, Président de l'Ong Alcrer et Gérard Guèdègbé, Président du Réseau des journalistes et communicateurs spécialisés en éducation, notamment, sont intervenus sur un grave travers du fonctionnement de l'Etat béninois dans le secteur de l'éducation : d'énormes ressources financières ont été dégagées par les partenaires techniques et financiers mais restent bloquées en banque, ce qui permet aux deux conférenciers, de s'inscrire dans une logique de plaidoyer, par le tremplin du projet "Synergie pour une implantation dynamique du plan décennal de développement du secteur de l'éducation" (Spid/pddse), afin de provoquer le changement de cette situation.


Martin Assogba, Président de l'Ong Alcrer et Coordonnateur du "Spid/Pddse"
A en croire Martin Assogba, 18, 9 et 18,7 milliards de francs Cfa ont été octroyés au Bénin par les Partenaires techniques et financiers, respectivement se rapportant aux années 2008 et 2009, pour que ce pays mette en oeuvre le Plan décennal de développement du secteur de l'éducation (Pddse), sur la période 2006-2015. Mais, au moment de l'intervention de Martin Assogba devant les professionnels des médias, rien ne serait encore fait par l'Etat béninois pour entrer en possession de ces fonds et les consommer, un fait qui contrarie donc les quatre objectifs fixés au pddse : atteindre en 2015 l'achèvement universel du cycle primaire au Bénin, améliorer la qualité de l'enseignement, améliorer la gestion administrative et pédagogique et, enfin, maîtriser le pilotage du sous-secteur de l'éducation. Horrifié par une telle situation de léthargie, le conférencier est allé jusqu'à comparer le Bénin à une personne "à qui on a donné beaucoup de ressources pour résoudre " ses problèmes mais qui, "au lieu d'oeuvrer à résoudre" ceux-ci, "s'asseoit et tranquillement ressasse les problèmes et contemple les ressources". Par conséquent, selon toujours Martin Assogba, c'est pour ne pas rester indifférents face à une telle réalité que l'Ong Alcrer qu'il dirige et le Réseau des journalistes et communicateurs spécialisées en éducation (Rjce) ont réussi à décrocher un financement de l'Ambassade royale du Danemark ; il durera d'avril à décembre 2010 et servira à la réalisation du Projet "Synergie pour une implantation dynamique du Pddse", le fondement cardinal de ceci étant de mettre l'objectif "L'école primaire pour tous" au centre du débat national qui devra impliquer fortement les hommes politiques et les animateurs des institutions au sein du pays, autant de personnalités phares qui seront poussées à faire prendre conscience aux décideurs nationaux de la consommation de l'aide extérieure pour sauver le secteur éducatif béninois.



La partition spécifique du Rjce


Gérard Guèdègbé, Président du Rjce



Partenaire du Projet "Spid/Pddse" dont Martin Assogba est le Coordonnateur, le Rjce, selon les propos de Gérard Guèdègbé, jouera une grande partition dans sa réalisation. Non seulement ce Réseau mettra au profit du Projet commençant ses activités ordinaires avec les journalistes et les communicateurs ayant opté pour se spécialiser en éducation, notamment, les mensuelles de l'Education, les tables rondes et la formation des journalistes concernés, mais s'ajouteront à cette batterie une tribune d'échanges avec les ministres de l'Education, dénommée "A bâtons rompus avec les ministres de l'Education", la subvention des meilleures propositions de sujets d'articles ou d'émissions à l'intention des journalistes du Réseau et, enfin, l'instauration du Prix du journalisme d'éducation au Bénin. Gérard Guèdègbé n'a pas manqué de préciser que le Projet "Spid/Pddse" comprend un premier volet qui est celui du plaidoyer pour l'application urgente du Pddse. Selon ses déclarations, le Projet s'acharnera à concentrer l'attention du Gouvernement sur "la problématique de l'éducation pour tous" et sur l'application du Pddse, par la tenue d'émissions et par une campagne d'affichages de panneaux routiers, notamment. Ensuite, il formera les structures sociales en un groupe de pression sur les décideurs politiques, soumettra ceux-ci à un percutant plaidoyer sur les deux sujets qui préoccupent fortement le "Spid/Pddse". Enfin, le conférencier a montré que les communes des départements de l'Atlantique, du Mono et du Couffo feront l'objet de l'attention du Projet, à travers l'exploitation des Cellules de participation citoyenne de l'Ong Alcrer qui amèneront les responsables communaux à rendre compte des ressources financières mises à leur disposition pour l'école primaire. Voilà donc un vaste et exigent programme pour le Spid/Pddse !
Marcel kpogodo

mardi 20 avril 2010

Lépi au Bénin

MESSAGE DE L’UNION FAIT LA NATION AU SUJET DE LA LEPI


Béninoises et Béninois, chers compatriotes,
Notre pays a opté pour la réalisation d’une Liste Electorale Permanente Informatisée (LEPI) en vue de la modernisation de notre système électoral et pour imposer plus de transparence dans les élections. Une telle démarche nous est apparue indispensable pour la paix dans notre pays et la consolidation de notre système démocratique, c’est pourquoi l’UNION FAIT LA NATION en a fait son cheval de bataille.

C’est donc avec beaucoup d’espoir que nous avons voté la loi 2009-10 du 13 mai 2009 et pris part au démarrage de la réalisation de la LEPI. Malheureusement, il est apparu très vite que le gouvernement FCBE, usant et abusant de la majorité qu’il s’est constitué au sein de la Commission Politique de Supervision de la LEPI, a pesé sans retenue sur le recrutement des experts de la MIRENA, allant jusqu’à retarder de plusieurs mois la désignation du spécialiste des questions électorales, pour n’avoir à ce poste qu’une personnalité qui lui est sensiblement proche.

Les conséquences d’une telle situation ont rejailli immédiatement sur la mise en œuvre du processus qui a démarré par la cartographie censitaire mal conduite aboutissant ainsi à :

1. Des cas de non dénombrement des ménages ;

2. Des cas de dénombrement fantaisiste de ménages,

3. Des cas d’agglomérations entières non cartographiées,

4. Des créations ou disparitions de villages ou quartiers de villes,

- 477 villages et quartiers de villes au lieu de 311 dans le département de Borgou ;

- 355 villages et quartiers de villes au lieu de 380 dans le département de l’Atacora ;

- Des populations de 8 ans et plus supérieure à la population totale estimée à la même période dans le département du Plateau,

5. Délimitation imprécise de plusieurs localités et bases de données des villages et quartiers de villes non stables ;

6. De mauvaises prises des coordonnées GPS de certaines localités, ainsi, le 1er arrondissement de Porto-Novo se retrouve dans la commune de Adjarra.

Tenant compte de ces insuffisances avérées, l’ensemble des forces politiques, lors de la rencontre avec le Chef de l’Etat, a demandé expressément que ces imperfections qui entachent le processus soient corrigées et validées avant d’entamer une phase ultérieure. L’UNION FAIT LA NATION l’a également signifié clairement le mercredi 14 avril 2010 au Superviseur Général de la CPS-LEPI au cours de leur rencontre tenue au siège de l’UNION.

L’UNION FAIT LA NATION observe que :

- Malgré les carences inconcevables soulignées par la Mission Indépendante du Recensement National Approfondi (MIRENA) dans son rapport d’évaluation à mi-parcours confirmées par le Groupe de travail constitué par le Chef de l’Etat à l’issue de la rencontre d’échanges du 9 mars 2010 ;

- Malgré la démission de quatre députés représentant les tendances non FCBE à la CPS-LEPI ;

- Malgré les départs préoccupants de plusieurs grands experts chargés d’apprécier de façon objective et impartiale les opérations techniques entrant dans le cadre de la réalisation de la LEPI,
- Malgré la destitution non expliquée du premier Président de la MIRENA la démission tout aussi inexpliquée du premier Superviseur Général de la CPS/ LEPI,

- Malgré la déclaration de la société civile datée du 14 avril 2010 qui observe « Que le groupe de travail mis en place par le Chef de l’Etat a rendu public son rapport le 26 mars 2010 et a fait des recommandations qui constituent désormais des pistes / facteurs de décrispation du climat politique et de mise en confiance des acteurs pour une LEPI consensuelle » ;

Béninoises et Béninois, chers compatriotes,

En dépit de tout ce qui précède,

L’UNION FAIT LA NATION constate que la marche forcée pour réaliser une LEPI monocolore se poursuit sans désemparer, sans tenir compte des recommandations faites au Groupe de travail à l’issue de la séance du 6 avril 2010 pour opérationnaliser les conclusions de ses travaux. Il apparaît donc ainsi très clairement qu’il s’agit de nous imposer non pas la LEPI que nous appelons de nos vœux, mais un outil de fraude et de tricherie programmées pour gagner les élections en 2011.

Par ailleurs, l’UNION FAIT LA NATION apprend de sources dignes de foi et confirmées par les membres des CCS que le Superviseur Général de la CPS s’apprête à lancer, de force et dans la confusion la plus totale dès demain, lundi 19 avril 2010 ou dans les tous prochains jours le recensement porte à porte sans le concours de la MIRENA pourtant chargée par la loi de la réalisation technique de la LEPI. L’UNION FAIT LA NATION ne s’y associera pas, prend le peuple béninois à témoin et réaffirme que toute continuation du processus dans ces conditions est un crime contre la démocratie, la paix et la stabilité dans notre pays.

L’UNION FAIT LA NATION en appelle aux Partenaires Techniques et Financiers afin que leur aide serve effectivement la paix, la démocratie et la stabilité. Car, il apparaît de plus en plus clairement au niveau de bon nombre de béninois, en particulier dans les couches populaires que la poursuite du financement du RENA et de la LEPI dans les conditions ci-dessus évoquées, ne sert ni les intérêts du Bénin, ni celle de la paix qui sont pourtant les objectifs de la coopération internationale.

L’UNION FAIT LA NATION tiendra le Gouvernement du Président YAYI BONI responsable de toutes les conséquences qui découleraient de son entêtement à imposer au peuple béninois un instrument de fraudes programmé pour les élections de 2011.

L’UNION FAIT LA NATION et le peuple béninois s’opposeront par tous les moyens à la supercherie.

VIVE LA DEMOCRATIE VIVE LE BENIN

COTONOU LE 17 AVRIL 2010

Etudiants béninois en Russie

Cri de détresse des étudiants béninois vivant en Russie
Ayant eu vent d'un appel de détresse en provenance des étudiants béninois vivant en Russie, nous n'avons pas résisté à le publier, afin que plusieurs personnes-ressources en prennent conscience, notamment les autorités béninoises au plus haut sommet de l'Etat, pour que quelque chose soit fait pour nos jeunes compatriotes au plus tôt par les décideurs béninois ...
13 Avril 2010

Bonjour!

Je présente toutes mes salutations et considérations au groupe de presse "BeninInfo" et à tous ses collaborateurs. Tous mes remerciements sincères pour tout ce que vous faites allant dans le développement de notre chère patrie le BENIN et dans l'épanouissement de ses citoyens.

Cher groupe de presse, portant le nom de GNIMASSOUN Benjamin, sous le statut d'étudiant boursier béninois (évoluant en Télécom) vivant en Russie plus précisement à St Petersbourg, je viens à vous, vous faire part de la triste situation que vivent les étudiants boursiers béninois ici en Russie.
En effet, soumis au froid et au racisme, nous, étudiants boursiers béninois ici vivons dans des conditions déplorables.

A cela s'ajoute le principal problème qui est celui financier. La vie ici en Russie est très chère. Nous ne recevons aucune aide financière de la part de notre Etat. Or, nous en avons vraiment besoin. Ce que nos parents au pays se traquassent pour nous envoyer de temps à autre (et ceci de facon rare), et le soutien financier russe accordé à tous les étudiants boursiers (et même aux étudiants russes) qui est de 20.000 f cfa /mois ne nous permet pas de pouvoir joindre les deux bouts. Aussi, nous sommes confrontés à certaines dépenses obligatoires que sont:

- frais d'assurance médicale: 2500 roubles /an soit 50.000 fcfa.
-frais de logements universitaires : 600 rub /mois soit 12.000f cfa chaque mois.
-frais de transport (recharge de la carte métro pour 30 jours) : 555 rub /mois soit environ 11.100fcfa chaque mois.
-frais de renouvellement de visa: 10.000f cfa chaque mois.

Sans oublier les frais d'habillement (surtout contre le froid et aussi pour être un peu présentable parmi les gens et ressembler à un homme) et de nourriture (ça c'est le plus grave même).
Sincèrement, nous souffrons, je ne blague pas ! Et il faut signaler le fait qu'en Russie la loi interdit le travail des étrangers, ce qui fait que nous ne pouvons pas de temps en temps jober pour nous en sortir, dans ce climat de fraîcheur intense, de racisme et de galère, de faim, j'allais dire. Et, avec tout ça nous essayons toujours de donner de bons résultats dans nos unniversités pour faire honneur à notre pays .

Un pays qui se fout de nous, qui ne sait plus ce que nous sommes devenus une fois nous avoir envoyés ici.

Un pays qui reste indifférent aux conditions de vie et à l'evolution des étrangers qu'il envoie à l'étranger, surtout ici en Russie où la situation est pire. Au même moment, les étudiants boursiers du Ghana ici percoivent chaque mois 300$ de leur pays, ceux du Burundi (pays plus pauvre que le Bénin) recoivent 200$, les zambiens 250$ pour ne citer que ceux-là ; et ceux du Bénin zéro $. Cela fait que nous sommes parfois amenés à détester notre pays, à regretter d'être Béninois et non Burundais par exemple, à ne plus vouloir rien faire qui puisse profiter au Bénin. Bref ça nous révolte contre notre propre pays!

C'est honteux pour les couleurs nationales, triste et malheureux pour ces citoyens que nous sommes. Surtout que l'ambassade du Bénin ici en Russie (à Moscou) s'en fout pas mal. Le Haut Conseil des Béninois de l'Extérieur (HCBE) Session Russie dont le président actuel est Mr SANYA Fadébi et sous la collaboration de Mr KOTCHOFA Anicet Gabriel (président du HCBE Session mondiale et résidant à Moscou) quant à lui, a eu à nous faire des promesses sur des promesses, mais jusqu'à aujourd'hui, rien.

Ils passent de ville en ville nous faire des faire des promesses et ensuite nous réunissent à Moscou pour assurer leur réélection (mais maintenant c'est fini, on a déjà tout compris.) A la tête du HCBE dont on ne connaît pas réellement le travail ici en Russie, si la majeure partie des Béninois sont les étudiants et qu'elle ne fait rien pour les assister. (Bref ça c'était un détail)!

Vu la situation que nous vivons ici, je vous demande très respectueusement de plaider auprès du Ministère de l'enseignement supérieur, du Ministère des affaires étrangères, bref auprès de l'Etat en général afin qu'il puisse prendre ses responsabilites et nous assister financièrement, car la misère règne ici d'autorité. Nous n'exigeons rien , nous demandons!

Plusieurs fois, j'ai eu à tenter d'intervenir sur la fameuse émission radio "Grogne matinale" mais je n'avais pas pu trouver la ligne.

S'il vous plaît, aidez-nous avant qu'on ne meure dans ce pays.

Veuillez recevoir chers collaborateurs du groupe de presse "BeninInfo" l'expression de mes sentiments distingués!

Merci d'avance!!!

mardi 13 avril 2010

Vie des partis politiques au Bénin

Rachidi Gbadamassi



Vie politique dans le Septentrion






Rachidi Gbadamassi crée sa formation politique le weekend prochain






La nouvelle fait son petit bonhgomme de chemin: Rachidi Gadamassi, Député G13 converti Fcbe à l'Assemblée nationale, s'apprête à créer sa formation politique. Ce sera probablement pour le weekend prochain.







Après l'ancien Député Léon Bani Bio Bigou le weekend écoulé, c'est Rachidi Gbadamassi, ancien Maire de Parakou et Député Fcbe à l'Assemblée nationale qui entend mettre sur pieds son parti politique. De sources proches de l'entourage de l'intéressé, si la formation politique dont la création est annoncée précisera sous peu sa dénomination, il ressort qu'il sera de la mouvance présidentielle et qu'il aura une connotation religieuse. Le weekend du 17 avril 2010 nous en dira beaucoup plus.






Marcel Kpogodo

Vie des partis politiques au Bénin

Vie politique du Septentrion



Léon Bio Bigou crée le Parti "Farre"


Dans le weekend dernier, pendant que l'Union fait la nation finissait de désigner son candidat unique en la personne de Me Adrien Houngbédji et laissait la nouvelle faire son effet dans le Bénin, Léon Bio Bigou, Député au Parlement à la quatrième législature et ancien Premier vice-président de cette institution a procédé à la création d'un nouveau parti politique dans sa commune natale, Gogounou : le Farre.




Le Forum africain pour la restauration, la réconciliation et l'émergence (Farre) a été porté sur les fonts baptismaux le dimanche 11 avril dernier à Gogounou. Léon Bani Bio Bigou qui est en le Président, dirige un Bureau de 21 membres. Sur l'échiquier politique national, il s'agit d'une formation politique qui adhère à la mouvance présidentielle. Pour M. Bio Bigou que nous avons rencontré, il ne s'agit pas de garder rancune à Boni Yayi de l'avoir empêché d'être réélu parlementaire, lors des élections législatives de 2007; si selon lui, avoir une telle appréhension relève d'une tendance égoïste, il pense q'il est préférable de dépasser ces enjeux purement personnels pour réfléchir à concourir au développement du Bénin. Il ne reste qu'à ce nouveau parti à se constituer son électorat sur le vaste terrain national déjà très occupé et sollicité.
Marcel Kpogodo

samedi 10 avril 2010

Société au Bénin

Fait divers

Quand un rafleur se fait voler

Nous sommes un soir dans une brigade de gendarmerie, en périphérie de la ville de Cotonou. Ce sera un soir comme tous les autres, sauf que celui-ci a permis à des gendarmes d’effectuer des contrôles inopinés de pièces d’identité, dans leur parcours entre les ruelles de plusieurs petits quartiers très populeux. Plusieurs minutes après, c’est une moisson de plus dizaine de personnes, hommes et femmes mélangés, que le pick-up déverse dans la cour de la brigade. Très tôt, les formalités d’identification de ces fautifs d’un soir et, déshabillement et mise au violon des hommes pour toute la nuit. Quant aux femmes, vu leur statut favorisé par leur sexe, elles sont envoyées dans une salle comportant quelques bureaux et y sont consignés, pour un traitement que leurs amis masculins peuvent considérer comme un véritable luxe. Au creux d’un confort dont l’importance est maîtrisée par les quelque filles de l’aventure, vu le traitement infligé à leurs compagnons masculins d’infortune, l’un d’elle demande à aller uriner, ce qui lui est permis par l’un des musclés gendarmes, quelque peu exténué de l’aventure de rafle et soucieux de se taper un petit somme. Espérant que la fille se situerait facilement dans l’espace inconnu, il lui permet de sortir du bureau et du hall pour se retrouver dehors et lui retourne à ses affaires de sommeil. Mais, très tôt, celle-ci, forte de son nouveau privilège après celui du bureau comme violon, elle laisse le gendarme se retirer dans son sommeil, fait l’état des lieux où elle se trouve et découvre non loin du gendarme désormais ronflant, un portable tout neuf à la charge. Faisant semblant de retourner sur ses pas, elle se baisse, tend le bras, se saisit lestement de l’appareil qui brille de mille feux et disparaît, pour se retrouver vraiment dehors, non plus pour uriner, mais pour faire un nouvel état du dehors, et pour découvrir des murs à portée de ses jambes. Rapidement, elle se lance dans une escalade de l’obstacle en ciment et disparaît dans la nuit, plus que jamais libre, humant l’air. A l’intérieur, personne ne se doute de la fuite de l’absente quand plusieurs minutes plus tard surgit le gendarme au visage particulièrement crevassé qui, orphelin d’un portable acheté en début de semaine et disparu à son réveil provoqué par l’entrée bruyante d’une autre équipe de rafleurs. Il se rue vers les locatrices de circonstance, assises sur un banc, demande des nouvelles de la permissionnaire que celles-ci déclarent n’avoir plus vue après sa sortie pour aller uriner. Rage, furie du gendarme, course vers le dehors, parcours en quelques secondes de la cour encombrée d’engins et de voitures, pour revenir conclure, avec ses collègues, devant les prisonnières de luxe, à l’évasion de la fille. Rage nouvelle et ruée vers le dehors en pick-up avec ses collègues pour retrouver la fuyarde. A leur retour, rage des rages, elle est plus que jamais absente, disparue avec un joli trophée de téléphone portable double sim: comment des gendarmes ont pu se laisser avoir dans leur propre fief et, par une femme ?

Man Minard

Présidentielles de 2011 au Bénin

Adrien Houngbédji


Session extraordinaire de l'Union fait la nation



Adrien Houngbédji, adoubé candidat unique




Fin du supense depuis ce samedi 10 avril, aux premières heures de la matinée: Adrien Houngbédji a été choisi par la Conférence des présidents de l'Union fait la nation pour représenter ce gros bloc politique dans la course aux élections présidentielles de 2011 au Bénin.




L'annonce de la désignation d'Adrien Houngbédji comme candidat unique de la coalition l'Union fait la nation a été faite très tôt dans la matinée de ce samedi 10 avril par Bruno Amoussou, Président de l'Union. C'était après plus de dix heures de négociation entre les différents ténors de ce conglomérat politique. Si Léhady Soglo, Premier Adjoint au Maire de Cotonou et Séverin Adjovi, Maire de Ouidah, arrivent par ordre de mérite après Adrien Houngbédji, par le biais de l'intervention des différentes personnalités de l'Union qui se sont prononcées après l'annonce faite par Bruno Amoussou, il ressort que Léhady Soglo dirigera le Comité qui réfléchira aux tenants et aux aboutissants de la campagne électorale de cette grande coalition pour les élections législatives et présidentielles de 2011. Ensuite, la même personnalité est désignée d'avance comme le prochain candidat de l'Union aux élections présidentielles de 2016. Par ailleurs, si le choix de l'Union fait la nation s'est porté sur Adrien Houngbédji, c'est qu'il remplissait trois critères clés: son parcours politique dense, son influence sur la classe politique béninoise et sa contribution reconnue aux travaux de l'Union fait la nation. Voilà une étape très sensible et stratégique qui vient d'être franchie par l'Opposition de fait au régime du Président Boni Yayi. Il reste à mesurer sa force à convaincre le peuple béninois de la nécessité d'une alternance politique à la tête de l'Etat.



Marcel Kpogodo

Chronique sur le Bénin

Le concept du Changement

Permettez qu’au début de ce propos, je rappelle à notre souvenir le slogan de campagne du candidat Boni Yayi, futur Président de la République ; "ça doit changer, ça peut changer, ça va changer". Le 06 avril 2006, drapé dans ses habits de nouveau chef d'Etat, il déclara dans son discours entre autres que "si la tête est vertueuse, le reste du corps suivra". Annonçant ainsi les couleurs du vent de changement qu'il voulait faire souffler sur le pays, il se rendit le lendemain de sa prise de pouvoir chez notre voisin de l'Est, forma son premier gouvernement dans la foulée et donna les instructions nécessaires pour que les passations de service soient menées au pas de charge. Suivra un séminaire gouvernemental et le limogeage d'un ministre dont le Directeur de cabinet a fait preuve d'un zèle irrévérencieux envers le Chef de l'Etat. Boni Yayi, en chantre du Changement, s'inscrivait résolument dans une rupture totale avec la gestion du régime défunt, caractérisée par un laisser-aller et une certaine inertie. Cette atmosphère au sommet de l'Etat avant 2006 n'était pas sans rappeler cette formule du Général se déclinant en ces mots :"si vous êtes prêt, moi aussi je suis prêt".

Le premier fait d'arme à l'actif du nouveau pouvoir a été l'annonce de l'audit de toutes les sociétés et autres structures étatiques, afin de tirer au clair d'éventuelles malversations financières qui auraient été opérées dans ces différents services. Le peuple, avide de démonstrations, se verra également servir les visites présidentielles inopinées dans les services publics et une marche verte conduite par le Chef de l'Etat contre la corruption. Mais, peu à peu, l'ancien système bousculé plia mais ne rompit pas. Et là, comble du paradoxe, le Changement s'en inspira pour montrer son côté pervers et utilisa le nerf de la guerre. Reprise en main des médias en commençant par ceux du service public, qui se transforment en véritables organes de propagande gouvernementale. Des contrats sont signés avec certains organes de presse, avec une clause contractuelle qui stipule expressément de ne pas relayer les informations susceptibles d'écorner l'image du gouvernement et de son chef. Pour calmer la fronde de certains douaniers et des enseignants, il est fait appel à des groupuscules de soi-disant douaniers et enseignants patriotes. Divisez pour mieux régner. Les ministres et autres directeurs d'entreprise étatiques se ruent tous les week-ends dans leurs régions d'origine pour organiser des meetings de soutien au président. Des campagnes électorales dont le financement est occulte et qu'ils organisent en bon fils du terroir soucieux d'être bien vus par le chef. Suivra également une monopolisation fréquente de la télévision publique afin de relayer des débats au cours desquels, comble du ridicule, le journaliste n'a en face d'un lui qu'un proche du pouvoir sans aucun contradicteur. Une sorte de coup d'Etat médiatique permanent pour employer ce terme d'Edwy Plenel. Au finish, malgré l'activisme bon teint du Chef de l'Etat, il ressort que le changement est plus un concept de communication vendu au peuple qui en a fait son opium. Toujours est-il que les fruits n'ont pas tenu la promesse des fleurs. Et, pour répéter encore ce mot, la plupart des promesses n'ont pas été tenues. Et, comme un cinglant désaveu, les résultats des audits sont jetés aux oubliettes depuis belle lurette. Vive le Changement!

Bernado Houènoussi

Choux gras - Rubrique du Journal Le Mutateur

Choux Gras

Visa Bénin- Gabon

Lors de la visite, en début de semaine, du Président gabonais dans notre pays, il a été signé entre les deux Etats un accord qui dispense de visa les détenteurs d'un passeport de service et ceux en mission officielle voyageant entre les deux pays. Et les citoyens ordinaires dans tout cela ? Ils doivent toujours se taper cette formalité car aucun des deux pays n'a envie d'accueillir une horde de clandestins qui auraient profité d'une telle mesure. Comme quoi l'immigration choisie inspire aussi nos dirigeants. Vive le panafricanisme !

Drôle de calendrier

Il circule des calendriers à l'effigie du chef de l'Etat actuel. Une remarque tient au fait que ceci couvre la période d'octobre 2009 à fin mars 2011. La logique veut qu'il soit étendu à une période plus longue, puisque tout est fait pour que le président rempile en 2011. Mais, comme il a dit qu'il n'était pas candidat à quelque chose en 2011 et que son mandat s'achève à la fin du mois de mars 2011, on saisit mieux.

Energie renouvelable

Le ministre chargé de l'énergie a prononcé cette semaine un discours dans le cadre de la journée des énergies renouvelables. En ces temps de coupures intempestives du courant, il est à espérer que ce n'est pas l'astuce trouvé pour résoudre ce récurrent problème. L'énergie solaire est une des variantes des énergies renouvelables. Et, comme il y a une canicule actuellement, c'est peut-être une manière pour montrer aux populations que le soleil peut être utile pour pallier le délestage.

Loi abrogative

Les députés de l'opposition parlementaire se sont échinés pour préparer leur propre sauce au sujet de la Lépi en rejetant par la même occasion celle que le gouvernement leur a proposé. Ils ne voulaient pas y goutter. Voilà que la cour constitutionnelle les y oblige maintenant. Espérons vivement qu'ils n'auront pas une indigestion en y gouttant.

Guinée Bissau

Les militaires de Guinée- Bissau se sont fait taper sur les doigts par une mission de la communauté internationale à cause du coup d'Etat original qu'ils ont opéré récemment. Les membres de cette mission ont intérêt à vite quitter le territoire de ce pays à cause d'un putsch éventuel. Ces militaires-là, rien ne les arrête maintenant et cette nouvelle manœuvre subversive peut aller loin. Suivez mon regard. New-York et Addis Abeba en ligne de mire.

Terre blanche

C'est le patronyme de cet homme politique sud-africain blanc qui était mû par l'idée de faire de la nation arc-en-ciel une terre blanche et de lui donner son nom. Et, comme l'appétit vient en mangeant, il aurait joué des pieds et des mains pour être le président de cette terre blanche. Cela aurait donné Eugène Terre Blanche, président de la terre blanche. Mais, mal lui en a pris car il a été assassiné. Il reposera donc bientôt dans la terre noire sud-africaine.

Statue de la renaissance africaine

Cette statue représentant un homme et une femme dont la hauteur dépasse celle de la statue de la liberté s'offre aux yeux des habitants de Dakar pour l'éternité, depuis quelques jours. Comme tout grand monument, il sera visité. Et, dites-vous bien que 30% des fonds qui seront récoltés lors des visites du public reviendront au Président sénégalais, Abdoulaye Wade. On n'est jamais mieux servi que par soi-même. Et puis, c'est la preuve que son excellence a été plus maline que François Mitterrand et Jacques Chirac qui, au cours de leurs présidences, ont permis la mise en place du musée du Louvre, pour le premier, et celle du Quai Branly, pour le second, mais n'ont pas fait le nécessaire pour ce que vous savez.

Camp militaire français

Le 04 avril dernier, lors du 50ème anniversaire de l'indépendance de son pays, Abdoulaye Wade déclare que son pays reprend possession à minuit des camps militaires qui ont été concédés à la France depuis plusieurs décennies. C'était un secret de polichinelle qui évidemment n'en était pas un pour le président.

Bernado Houènoussi

Harubuntu 2010

Trophée Harubuntu





Concours Harubuntu 2010



Le lancement aura lieu le 19 avril



L'un des objectifs de l'Organisation non gouvernementale belge Echos Communication est d'identifier le potentiel de l'Afrique. C'est dans cette perspective qu'elle a mis en place, depuis novembre 2007, en partenariat avec Cités et gouvernements Locaux unis d'Afrique (Cglua), le concours des porteurs d'espoirs et de richesses africains, dénommé Harubuntu, qui en sera à sa troisième édition, cette année, et qui sera lancé le 19 avril prochain.



Le concours est ouvert à des femmes, des hommes et à des groupes de personnes qui, par leurs actions, mettent en place localement des dynamiques pour le développement de l'Afrique. Il faut également être d'origine africaine tout en résidant sur le continent, et être porteur d'un projet mis en œuvre depuis au moins six mois, pour y participer. Il existe trois catégories: ’’Autorité Locale’’, ’’Entreprenariat’’, ’’Société’’. Au finish, il y aura six lauréats, c'est-à-dire trois pour les catégories du concours et trois coups de cœur. La sélection des candidats se fera sur la base de leur savoir-faire et de leur savoir-être. Le premier aspect concerne la dimension "Projet" et, le second, plusieurs dimensions telles que la motivation, l'inspiration, l'adaptabilité. L'inscription se fait sur le site www.harubuntu.com.



Les étapes clés



L'enregistrement des candidatures sera clôturé le 1er juillet 2010. L'étape suivante interviendra à la fin du mois de juillet avec la présélection de quinze lauréats, au regard des différentes dimensions précitées. Des missions de terrain auront lieu durant le mois de septembre afin de rencontrer les lauréats présélectionnés. La sélection des six lauréats définitifs interviendra à la fin du mois de septembre. Ceux-ci recevront leur prix lors de la Semaine Harubuntu, qui se tiendra du 04 au 09 décembre à Bruxelles en Belgique.



Bernado Houènoussi

Présidentielles de 2011 au Bénin

Adrien Houngbédji

Désignation du candidat unique de l’Union fait la nation le vendredi 09 avril




Adrien Houngbédji, le difficile choix réaliste





Il n’y a pratiquement plus de doute à ce que ce vendredi 09 avril, l’Opposition au régime du Changement dévoile le nom de la figure qui va défendre ses couleurs aux prochaines élections présidentielles. D’Adrien Houngbédji à Lazare Sèhouéto, entre autres, en passant par Léhady Soglo, il semble difficile de déterminer sur laquelle de ces personnalités se portera le choix de la Conférence des Présidents de l’Union fait la nation décidée à ne pas aller aux joutes présidentielles pour perdre. Cependant, plusieurs éléments d’observation ne font-ils pas d’Adrien Houngbédji le candidat idéal pour l’Union fait la nation ?




Si Adrien Houngbédji donne l’impression d’être le meilleur profil pour représenter l’Union fait la nation aux élections présidentielles de 2011, c’est d’abord par rapport à son ancienneté dans la course à la Marina. En effet, depuis l’instauration du renouveau démocratique, il a déjà mené quatre tentatives vaines de conquête des clés de la première institution administrative de notre pays : en 1991, en 1996, en 2001 et en 2006. Ce parcours fait de lui d’un des plus roués de cet exercice si difficile et si exigent en matière d’investissements physique, financier, intellectuel, notamment. L’avoir déjà mené quatre fois de suite lui donne une envergure faisant de lui un pion incontestable pour affronter l’une des personnalités qui lui aura ravi le siège, juste au moment où il pensait qu’il en était plus proche que jamais : suite à la sortie de la course des présidents Nicéphore Soglo et Mathieu Kérékou. Deuxième facteur imposant à la Conférence des présidents de porter son choix sur Adrien Houngbédji est qu’il en est à sa dernière tentative constitutionnelle pour une élection présidentielle dans notre pays. En effet, âgé de 67 ans, si le nouveau mandat à la Marina s’exécute sans qu’il en est le locataire, il aura atteint les 70 ans, âge fatidique limite qui le mettra à la retraite pour ce genre de postulation. Troisièmement, il y a de fortes chances que les ténors de l’Union fait la nation qui vont prendre la décision finale tentent de se racheter auprès d’Adrien Houngbédji, vu qu’en 2006, l’Alliance Wologuèdè, constituée par la plupart des formations politiques de l’Union fait la nation, s’était liguée contre lui, appelant à voter pour Boni Yayi, le novice en politique. Pourtant, les dirigeants de ces partis politiques et Adrien Houngbédji se connaissaient, tout au moins, depuis le début du renouveau démocratique et avaient mené parallèlement des combats électoraux, parfois, se mettant en alliance pour conquérir des postes au Parlement. Malgré cela, ils l’avaient préféré à une personnalité qu’on n’avait jamais vue à quelque niveau que ce soit de l’arène politique. Porter leur choix sur Adrien Houngbédji sera une manière pour l’Union pour la nation de se rattraper vis-à-vis de lui qui était un des leurs, mais que ses membres avaient bafoué. Dans le cas contraire où le leader des « tchoco-tchoco » ne serait pas l’élu de l’Union fait la nation, pour quelle compensation politique accepterait-il de saborder sa candidature pour un Léhady Soglo ou un Lazare Sèhouéto, lui qui a déjà exercé les postes politiques les plus influents et pour qui il ne reste que la Présidence de la République ? Il ne reste plus qu’à se demander aussi si, en réalité, la Conférence des présidents de l’Union fait la nation n’a pas les mains liées ?




Marcel Kpogodo

jeudi 8 avril 2010

lépi - union européenne au Bénin

UNION EUROPEENNE


Déclaration de L'Union européenne

L'Union européenne, représentée par l'Ambassade de France agissant en qualité de Présidence locale, les Ambassades de la République Fédérale d'Allemagne et des Royaumes de Belgique, du Danemark et des Pays-Bas ainsi que la Délégation de l'Union européenne près la République du Bénin:

- réitère son attachement à la réalisation d'une Liste Electorale Permanente Informatisée (LEPI) en République du Bénin et ce, conformément aux engagements pris par les Autorités béninoises dès 1998 et formalisés par un dispositif législatif;

- salue le dialogue poursuivi par la classe politique, le Gouvernement, les organes en charge de la LEPI et les acteurs de la vie sociale en vue de l'apaisement des tensions entourant le processus de la LEPI et prend acte des conclusions, propositions de solutions techniques et politiques et recommandations telles qu'élaborées dans le rapport du Groupe de travail sur le processus de la LEPI; note en particulier que ce rapport ne préconise pas l'interruption dudit processus mais soumet des propositions constructives aux différents acteurs afin de l'améliorer;

- invite les acteurs concernés à réaliser et préserver un consensus satisfaisant pour permettre d'organiser des élections libres, fiables et crédibles et considère la réalisation de la LEPI comme l'un des éléments-clefs de la consolidation démocratique au Bénin;

- réaffirme sa confiance dans les institutions et les acteurs de la République pour parvenir à un tel résultat qui répond à l'intérêt national et confirmera le rang et l'image de la République béninoise et de son caractère démocratique sur la scène internationale, continentale et régionale;

- confirme son appui technique et financier dans le cadre du projet PAREL géré par le PNUD en soutien aux opérations de la MIRENA et de la CPS et invite ces organes à poursuivre leurs travaux dans un esprit de transparence et de communication aussi bien à l'égard de la représentation nationale, de la classe politique que du peuple béninois dans son ensemble.

Fait à Cotonou le 06 avril 2010

Bila de 4 ans de Boni Yayi

Commémoration des quatre ans de Boni Yayi au pouvoir

Des étudiants se prononcent

Comme toutes les couches de la population, les étudiants ont vécu la période du Changement entamé depuis le 06 avril 2006. Certains d’entre eux ont accepté de nous donner leur appréciation de ces années de gestion par le Président de la République.

"A mon avis, tout ce que le Président a fait et qu'on ne peut lui reprocher est sa politique diplomatique ; la diplomatie offensive qu'il a prônée et adoptée a fait que le Bénin est connu aujourd'hui un partout dans le monde. A part cela, tout le reste est à revoir. Quant à ce qui nous concerne étudiants, je pense qu'il n'a pratiquement rien fait pour nous. Tout ce qu'il a fait est la continuité de l'œuvre du régime défunt. Globalement, mon appréciation n'est pas radicale, mais je pense qu'il a encore beaucoup à faire".

M. Raïm (Etudiant en imagerie médicale, 3e Année)

"Je pense que les quatre années de Boni Yayi à la tête de notre pays ne sont comparables à des années antérieures. Mesurez vous-même tout ce qui est dans différents domaines de la vie nationale en si peu de temps. Si tous ceux qui l'ont précédé avaient eu autant de détermination à booster les choses et à donner le déclic de l'émergence, je crois que nous ne serions pas là. Aujourd’hui, il n'est pas impopulaire comme certains Chefs d'Etat de notre pays l'ont été, ce qui explique davantage que ses quatre ans d'exercice du pouvoir se sont bien passés. Il y a eu des impairs certes, mais retenons que ce qui est fait de bien, en nombre, dépasse largement ce qu'on peut décrier.

Sur le plan universitaire, il ya eu la gratuité de l'inscription pour les non- boursiers et les non -secourus. Il faut constater aussi que le parking est plus fourni en matériel roulant. C’est vrai que le problème de manque d'amphi perdure mais on espère qu'une solution sera trouvée pour juguler le phénomène".

A. Willy (3e Année, Sciences juridiques)

"J'ai l’impression que les Béninois sont très conservateurs et hostiles à tout changement. Que ce soit avec Boni Yayi ou autre, le développement ne se fera pas du jour au lendemain. En plus, il faut savoir que nous venons de très loin et qu'il y a trop de choses à faire et, ceci, dans tous les domaines. Donc, on ne peut pas vouloir que tout change en quatre ans. En ce qui concerne les étudiants, je pense que nous devons nous en prendre aux organes dirigeants de l'université. A mon avis, c'est de là que tout doit partir".

W. Franck (4e Année, Sociologie)

"Moi, je pense que l'heure n'est pas encore au bilan. Toutefois, j'ai l'impression que c'est la même chanson que les dirigeants nous chantent, ils nous prennent pour des bêtes. Quelqu'un n’a-t-il pas dit: « O pays, mon beau peuple » ? Regardons les faire, car demain, ils vont rendre compte".

B. Bastou (2e année Banque & Finances, Upib).

Propos recueillis par Materne Aguessy

Bilan de 4 ans de Boni Yayi

Jude Lodjou, Député Force Clé à l'Assemblée nationale béninoise




Bilan des quatre années de Boni Yayi au pouvoir




Jude Lodjou crucifie le Changement



Quatre années après avoir porté son choix sur le Président Boni Yayi, en ce temps candidat, l’Opposition constituée par l’Union fait la nation ne lui fait aucun cadeau en matière de critiques acerbes. C’est en ce sens que l’Honorable Jude Lodjou, Député Force Clé de l’actuelle législature, invité à se prononcer sur le bilan de Boni Yayi au pouvoir, explore plusieurs domaines et broie du noir.



Journal Le Mutateur : Il y a quatre ans, le parti Force Clé notamment soutenait le candidat Boni Yayi pour le second tour, ce qui lui a permis d’être élu Président de la République. A présent, quel bilan pouvez-vous faire de la gestion du pays par le Chef de l’Etat ?



Jude Lodjou : D’abord, je vous remercie pour l’intérêt que vous portez à notre République, à notre pays ; ça prouve que la génération montante, comme on le dit souvent, pourrait toujours prendre sa part de feu dans la construction de notre Etat. Ceci dit, c’est vrai que Force Clé fait partie des alliances et partis politiques qui ont porté le Président Yayi au pouvoir, surtout à partir du second tour, parce que, comme vous le savez certainement, Force Clé avait son candidat en la personne du Président Sèhouéto Lazare. Nous avions porté notre choix sur le candidat yayi, simplement parce que ce qu’il avait présenté comme programme de société nous avait relativement intéressé. Et, nous avions pensé donc que la mise en œuvre objective de ce projet de société, de ce programme pourrait participer un tant soit peu à une construction partielle, même s’il faut le dire, de notre pays, puisqu’en réalité, pour résumer, les éléments basiques, les éléments qui constituaient le fond de son programme peuvent se lire en quatre ou cinq points ; il s’agit, premièrement de consolider les bases de notre démocratie, il s’agit de mettre ce pays au travail, c’est-à-dire permettre à ce que l’agriculture qui occupe le plus de jeunes dans notre pays puisse véritablement avoir cet élément qui pousse, pour que les jeunes puissent avoie envie d’aller à la terre, donc remettre le pays au travail. Assainir l’économie, avait-il dit, c’était le troisième volet et, le quatrième volet devait être la lutte contre la corruption.



Nous avions donc pensé que si effectivement ces piliers étaient mis en route et si les programmes qui étaient prévus là s’appliquaient véritablement, on pouvait espérer que notre pays connaîtrait un début de développement digne du nom. Face à cela, comment ne pas soutenir un candidat du genre ? Nous l’avons donc soutenu et il est devenu Président de la République. Mais, avant la fin de la première année, Force Clé avait déjà vu des feux s’allumer dans le domaine de la gouvernance ; on avait constaté tout de suite que tout se passait comme s’il n’y avait pas un programme, un cadre logique avec des indicateurs objectivement vérifiables très clairs, ça n’existait pas, parce que le programme de gouvernement semblait se résumer aux rêves du Chef de l’Etat ; il suffisait que le Chef de l’Etat rêve sur quelque chose la nuit et, le lendemain, tout le gouvernement devait aller à l’assaut de cela, à telle enseigne qu’on a agi par précipitation, on a agi sans grande vision et le résultat, c’est les catastrophes que nous avons aujourd’hui. Cela n’a pas commencé aujourd’hui. On dit en fon que lorsque vous faites tomber les bagages que vous avez sur votre tête, ce n’est pas l’endroit où les bagages sont tombés qu’il faut voir, mais c’est là où vous avez cogné votre pied qu’il faut voir. Donc, c’est depuis le début que ça a commencé. Mais, dans les premières années, le peuple était tellement aveuglé par le slogan assourdissant qu’on lui avait prononcé, il n’avait pas vu les clignotants s’allumer. Donc, pendant un an ou pratiquement deux, le Chef de l’Etat avait une grande liberté de mettre en application sa politique. Ce n’est qu’à partir de la troisième année que le peuple a commencé à ouvrir les yeux, à voir qu’en réalité, ce n’était rien que des chimères, à voir qu’en réalité, les promesses n’étaient pas tenues, à voir qu’en réalité, il y avait un peu trop de comédie par rapport à la réalité. De comédie, il y en a tellement, parce que, ce que moi j’ai toujours souhaité est que nos dirigeants disent franchement ce qu’ils font et qu’ils fassent réellement ce qu’ils disent. Mais, ce qui se passe dans notre pays, on dit une chose, mais on fait autre chose. Sur tous les plans, la précipitation est si grande que dans tous les domaines, on a mobilisé les ressources de l’Etat qu’on a englouties dans des projets non pensés et, par finir, c’est le fiasco.



Je prends un premier exemple : la Sonapra. Dès son arrivée, le Chef de l’Etat a mis tous les efforts dans la Sonapra ; on a parlé de payer les dettes des producteurs, on a estimé qu’il y a des opérateurs qui doivent aux producteurs et qui n’ont pas encore les moyens pour payer et, le Chef de l’Etat a décidé par lui-même de prendre des sous de la République pour les avancer à ces opérateurs-là, pour payer les producteurs à la place de ces opérateurs, quitte à ce que les opérateurs payent après. Présenté sous cette forme, beaucoup pourraient comprendre, mais la réalité est qu’aucune discussion n’a été menée avec l’opérateur, parce que, quelques temps après, l’opérateur a dit qu’il n’a pris aucun engagement avec le Chef de l’Etat. Alors, sur quoi notre Gouvernement s’est-il basé pour faire cette avance à cet opérateur et payer les soi-disant producteurs ? Producteurs dont certains continuent de dire jusqu’à aujourd’hui qu’ils n’ont pas perçu ce que le Gouvernement a dit qu’il a payé. Dans cette ambiance, à l’Assemblée nationale, un an après cette avance faite, nous avons demandé au Gouvernement de venir nous faire le point de cette avance faite et des remboursements, si remboursement il y a déjà. C’est là où moi, j’ai été scandalisé, parce que mon Gouvernement n’était pas en mesure de nous donner de manière fixe et précise le montant qu’il a dit avoir avancé à l’opérateur économique. Dans une précédente question posée en fin 2006, il avait évoqué un montant ; la même question est revenue en 2007, le montant est devenu différent. Cela veut dire que le Trésor public n’avait même pas une idée précise des sous qu’on a dit avoir avancé à un opérateur économique. On est dans quel pays ? Et, sans donc une étude profonde sur les causes du désastre qu’on a dans la culture du coton dans notre pays, le Chef de l’Etat a seulement mis de l’argent, on a englouti de l’argent. Résultat : au jour d’aujourd’hui, plus d’une trentaine de milliards évaporés ! C’est ça la manière dont on gère notre pays. On peut prendre d’autres secteurs ! Si vous vous rappelez très bien, c’est dans ce pays qu’on est venu nous dire que les Malaysiens viennent, qu’ils veulent moderniser nos palmeraies, et on a envoyé tous les ministres, je dis bien tous les ministres du Gouvernement aller rechercher des terres. Résultat : zéro ; les Malaysiens ont dit que la pluviométrie qui est au Bénin ne permettait pas cela. Cela veut dire qu’à chaque fois, on pose d’abord les actes avant d’aller réfléchir.



C’est la même chose qui se passe avec cette question de mécanisation de l’agriculture. On est dans quel pays ? On dit qu’on veut moderniser et mécaniser l’agriculture et, quelle est la première action qu’on pose ? On va acheter les engins avant qu’on ne cherche maintenant les terres sur lesquelles les engins vont travailler. Ce n’est qu’après ça qu’on va chercher à organiser les gens qui vont travailler sur les terres. On est où ? A mon avis, ce qui motive plus les gens par rapport à cette mécanisation, l’Honorable Yahouédéhou l’a dit, c’est les ristournes qu’ils peuvent avoir sur l’achat de ces machines. Sinon, aucun pays sérieux ne peut organiser une agriculture de cette manière-là. Ce n’est qu’au Bénin qu’on trouve ça. Evidemment, c’est le Changement, il paraît ! Donc, avec le Changement, on peut faire tout à l’envers !



On peut prendre tous les secteurs, vous allez voir.



Moi, j’ai toujours dit qu’au Bénin, nous n’avons pas de pétrole, nous n’avons pas de ressources extraordinaires. Mais, Dieu a fait que nous sommes aujourd’hui à côté du Nigeria, nous sommes dans une position préférentielle par rapport aux pays de l’hinterland ; ce que nous pouvons vendre véritablement, c’est notre intelligence, c’est les services. Et, les services, affiner les intelligences, c’est à l’école que ça se fait. Cela veut dire que nous devons mettre beaucoup de ressources dans l’éducation et véritablement moderniser notre éducation, savoir les orientations que nous voulons donner à notre éducation, savoir le profil de Béninois que nous voulons pour demain. Et, c’est par rapport à cela qu’on doit pouvoir organiser l’éducation dans notre pays. Mais, vous voyez, je n’ai rien contre les enseignants qui ne demandent que ce qui leur est dû ; il semble que le gouvernement de mon pays ne sait pas que lorsque vous augmentez des salaires, ça devient des charges permanentes qui s’ajoutent au budget et l’alourdissent. Au départ, nos gouvernants n’ont pas su cela, parce que les différentes augmentations qui ont été faites deviennent à partir de maintenant des charges permanentes. Or, nous n’avons pas de pétrole pour avoir des ressources supplémentaires. C’est le port que nous avons là et puis les partenaires au développement. Donc, sur le plan de la prise en charge et de l’organisation de l’éducation dans notre pays, c’est un problème.



Le Chef de l’Etat et ses compagnons évoquent souvent que l’éducation des filles est gratuite ; c’est à croire que les gouvernements précédents n’avaient rien fait. Les gouvernements précédents avaient commencé ; les filles, au départ, à un moment donné, ne devraient pas payer, ainsi de suite.



Lorsqu’on en arrive là, lorsqu’on pose une action relativement isolée dans un secteur, on pense qu’on a fini de réorganiser le secteur. Vous vous imaginez ? On évoque la question de la césarienne comme l’eldorado, comme la fin de tous les problèmes dans le milieu de la santé, ce qui est faux ! Le développement d’un secteur est une politique qu’il faut penser et c’est un plan qu’il faut faire et mettre en œuvre progressivement ; il ne suffit pas de régler un problème dans un monde pour croire que tout ce monde est devenu l’eldorado ! Aujourd’hui, est-ce qu’on peut dire le secteur de la santé est un secteur organisé et en harmonie au Bénin ? La réponse est non. Et, pourtant, il y a la césarienne.



Je prends le secteur de l’assainissement de l’économie. Moi, je ne dirai rien, mais je vais seulement visiter ce que le Syndicat des travailleurs des finances publiques a dit. Nos finances publiques sont délabrées, l’orthodoxie de la gestion aujourd’hui est contournée, les op (Ndlr : ordres de paiement) sont devenues aujourd’hui la règle et non l’exception. Et pourtant, tout cela a été critiqué par le Gouvernement à son arrivée ; l’assainissement donc de l’économie est un échec cuisant, n’en parlons même plus !



Je pense que vous n’allez pas croire qu’il y a la consolidation de la démocratie dans notre pays. Je suis désolé, parce que c’est avec ce régime que notre presse occupe le rang qu’elle occupe aujourd’hui ; je ne veux pas dire que c’est que le Gouvernement qui en est entièrement responsable, mais sa part de responsabilité est là, qu’on le veuille ou non. Par ailleurs, des élections organisées depuis 2008, on continue d’en organiser ; il y a des conseils élus qui ne sont pas encore installés jusqu’à aujourd’hui, parce que le prince de la République n’a pas voulu que ces conseillers soient installés ; on ne peut pas gérer une République de cette manière. La consolidation de la démocratie, prônée, n’est pas une réalité.



En ce qui concerne la lutte contre la corruption, vous savez, je suivais une émission interactive la dernière fois et un paysan avait appelé ; la question à l’ordre du jour, c’était si on lutte contre la corruption au Bénin. Et, le paysan prend la parole pour dire que lui, il n’aime pas cette manière de faire. Pour préciser, il dit qu’il ne comprend pas pourquoi les gens sont en train de critiquer le Chef de l’Etat, que lui, une fois que quelqu’un vous dit clairement ce qu’il veut faire et qu’il le fait, on ne doit pas le critiquer. Le journaliste a dit qu’il ne comprend. Et, le paysan que lui a répondu qu’il sait que quand il vient en ville, il rencontre des choses qu’il ne connaissait pas et qu’il se renseigne, et que le Chef de l’Etat avait marché contre la corruption, et qu’il a baptisé cette marche, la « marche verte contre la corruption », et qu’il n’avait pas trop compris, mais que quand il est arrivé en ville, il a compris : quand il arrive au carrefour, il y a les feux tricolores et qu’on lui a expliqué que quand le feu est à l’orange, c’est qu’il faut commencer par ralentir, qu’il faut s’arrêter au rouge et que quand le feu est au rouge, on ne circule pas, mais que quand le feu passe au vert, c’est la circulation libre, et que le Chef de l’Etat, en faisant cette marche, a dit que c’est la marche verte, ça veut dire « voie ouverte à la corruption ». Donc, aujourd’hui, qu’il soit impliqué ou non, qu’il ne dise rien aujourd’hui par rapport à la lutte contre la corruption, qu’on ne devrait plus le critiquer. Cela a fait l’objet d’un rire profond, mais je crois que l’analyse que faisait le paysan est une analyse assez judicieuse, parce que, vous vous imaginez que le Chef de l’Etat, pour son discours sur l’Etat de la nation, qu’il a donné à l’Assemblée nationale la dernière fois, il a parlé de tous les autres domaines, sans parler de la lutte contre la corruption. Quand même ! On ne va pas me dire que le Chef de l’Etat et tous ses conseillers ont oublié la lutte contre la corruption ! Mais, non ! Exprès, il ne l’a pas évoquée et, il y a deux interprétations possibles : la première, c’est soit qu’il est dépassé par les événements ; il avait parlé de la lutte contre la corruption, mais l’allure que prennent les choses aujourd’hui, il en est dépassé et il ne sait plus à quel saint se vouer. C’est pourquoi, il a préféré se taire. Ou bien, il est entièrement et totalement complice du jeu de la corruption qui se mène aujourd’hui ; si vous êtes complice ou mêlé à quelque chose, vous ne pouvez plus dénoncer cette chose-là. Mais, je crois que c’est la dernière alternative qui est la meilleure. Le Chef de l’Etat est impliqué dans bien de dossiers de corruption dans notre pays. Alors, comment voulez-vous qu’il puisse aujourd’hui nous parler de la lutte contre la corruption ?



Alors, lorsqu’on voit les choses se passer ainsi, par rapport à tout ce qui avait été prévu, on se rend compte que nos réalités aujourd’hui, sur des plans donnés, sont plus sombres que les réalités qu’on critiquait déjà de Kérékou.



Aujourd’hui, c’est devenu un sujet ambiant de discussion dans notre pays : le régionalisme. Bien sûr que c’est devenu un sujet ambiant sous le gouvernement de Yayi ; ça veut dire que c’est l’approche du Chef de l’Etat par rapport à la gestion des hommes, par rapport à la gestion de nos ethnies, qui fait qu’aujourd’hui, il y a cet engouement pour la discussion sur le régionalisme, puisque, on a quand même eu un Chef de l’Etat du Nord dans ce pays. Et pourtant, le Chef de l’Etat, Mathieu Kérékou a dirigé ce pays ; jamais on a pu avoie un sujet principal de discussion qu’est le régionalisme ! Si vous lisez un peu la déclaration faite par les syndicats de l’administration des finances, ils ont évoqué la question du régionalisme, comment les nominations aujourd’hui sont faites sur la base gauche et vilaine du régionalisme.



Voilà les réalités qui sont les nôtres aujourd’hui.



Moi, je suis un peu peiné, je suis un peu peiné, parce que, à y voir de très près, nous avons reculé sur plusieurs plans ; nous avons reculé sur la lutte contre la corruption, sur la consolidation des bases de notre démocratie, nous avons reculé même sur l’assainissement de notre économie. Le Changement-là, c’est où alors ? Le Changement est-il donc tirer le pays vers le bas ? Je crois que, de plus en plus, vous l’avez certainement constaté avec moi, la grande excitation qui caractérisait ceux qui déclinaient les vers du Changement, que l’excitation a perdu de son ardeur ; je n’entends plus sur les ondes : « Changement, Changement, Changement … ». Déjà, depuis un certain moment, je n’entends plus non plus « Emergence, émergence, émergence … » ; ici, nous aimons décréter les choses, au lieu de les réaliser : quand j’entends des responsables au niveau supérieur de mon pays dire que le Bénin est un pays émergent, alors que je sais que le Brésil aujourd’hui, dans son état actuel de développement, est un pays émergent, quand je sais que la Chine ne se dit pas encore pays développé alors qu’elle est un pays émergent, je me dis que c’est rigolo.



Revenons à terre, revenons ici et voyons nos réalités en face. Mais, je crois que les responsables qui nous dirigent aujourd’hui, pensaient qu’ils avaient toutes les capacités possibles et, à la pratique, je crois qu’ils ont eux-mêmes constaté qu’ils ne les avaient pas et, quand on est dans une condition pareille, on doit pouvoir se rendre à l’évidence et, peut-être, avoir l’humilité nécessaire et prendre la décision qu’il faut, sinon, on va droit à la ruine et dans la honte, parce que, de plus en plus, les prises de position, les approches de décision montrent que nos responsables n’ont pas entièrement une idée claire de ce qui devait être la gestion d’une République. Véritablement, il manque encore des choses. C’est pourquoi, j’aurais fortement souhaité qu’au lieu que nous prenions les grands airs, qu’au lieu nous montions très tôt sur nos grands chevaux, qu’on revienne à terre et qu’on voie ce dont on est capable, soi-même en tant qu’individu et, si on a des faiblesses, qu’on essaie de compenser ces faiblesses en appelant les autres qui en nt la possibilité, pour qu’ils vous aident à faire. Ou bien carrément, se dire : « Je suis véritablement incapable » et que je rende le tablier. Sinon, après totalement les cinq ans, on risque de se retrouver à -15, par rapport au niveau où on était en 2006, ce que je ne souhaite pas, parce que, les autres pays, si aujourd’hui, on les envie, ils ne se sont pas faits avec des « un pas devant et deux pas derrière ». Il faut que nous puissions évoluer ; il y avait un certain nombre de plans, notamment « Alafia 2025 ».



Je crois qu’il faut tenir compte de ces réalités et construire petit à petit notre pays ; les grandes infrastructures, d’accord, faudrait-il encore que les choix soient de bons choix. Je n’ai rien contre un certain nombre de choses, mais lorsque je prends, par exemple, le passage supérieur qui est construit à Ganhito. Peut-être que moi je vois mal, mais le problème qu’on a voulu régler pour construire cela, le problème n’a pas été réglé, parce que, aux heures de pointe, le go-slow est toujours là, présent : le problème n’est pas réglé. Cela veut dire que le choix-là qui est fait est un mauvais choix, alors qu’on a englouti des milliards dedans ; c’est ça le véritable problème. Reconnaissons que nous sommes un pays totalement sous-développé, mais, il n’y a pas de ressources minières et que ce que nous avons véritablement à affiner, c’est le service, c’est notre intelligence et qu’on cesse d’humilier l’intelligence dans notre pays. Lorsqu’on aura compris cela, je crois qu’on pourra évoluer.



Sinon, les quatre ans, véritablement, c’est quatre ans de recul. C’est vrai qu’il y a une chose affichée : le Chef de l’Etat a la volonté affichée, on le voit, il bouge beaucoup, mais ce n’est pas ça, ce n’est pas ça. Vous voyez, on a connu d’autres présidents dans ce pays ; lorsqu’il y a des problèmes sociaux qui se posent, ça peut durer, ça peut prendre du temps, mais lorsque le Chef de l’Etat prend la parole pour intervenir, c’est la fin ; ça veut dire que les chefs d’Etat doivent être le dernier recours. Mais, notre Président est déjà devant toutes les questions, les ministres nommés sont des ministres de nom, ils sont pour la plupart incapables de prendre des décisions, parce que c’est le chef qui veut prendre toutes les décisions. Vous constatez aujourd’hui : n’importe quel petit syndicat a un petit problème, il faut qu’on aille voir le Chef de l’Etat, et on laisse les ministres. Mais, non ! Un ministre est une personnalité du pays. Soit vous avez confiance en la personne et vous la nommez, vous lui assignez des missions pour l’évaluer après. C’est comme ça ! Ou bien, vous ne nommez pas de ministre et vous êtes tout à la fois et, on le constate : un chef d’Etat ne peut pas tout faire à la fois, c’est impossible, même s’il est demi-urge. Or, nous, on est des humains ici.



Evidemment, quand c’est comme ça, on doit le voir partout et, comme on le dit : « Qui trop embrasse, mal étreint ». C’est les réalités que nous avons aujourd’hui ; nous avons de sérieux problèmes : des problèmes de gouvernance, nous en avons sérieusement et ça, il faut qu’on s’en rende compte. Vous voyez les histoires qu’il y a eu autour des budgets ! Des budgets successifs où on note une volonté de briller, de montrer qu’on est ceci, alors qu’on ne l’est pas ; on veut montrer que notre budget est passé à plus de 1000 milliards, alors que nous n’avons pas la capacité véritable de tenir ce budget. Et puis, on fait un budget de 1200 milliards, on n’a pas pu l’exécuter à concurrence de 800 milliards et, l’année qui suit, on l’augmente encore à 1300 milliards, ce n’est pas réaliste ! Et, au même moment où vous montez le budget, vous-même vous dites que les possibilités de recouvrement que nous avons à l’interne ne nous permettent pas d’atteindre ces objectifs-là, et pourtant, vous dites que ça ne doit être qu’ainsi. Pourquoi ? Quel intérêt nous avons à brandir des budgets très supérieurs pour ne pas être en mesure d’en réaliser les 50% ? Je ne trouve pas et, pourtant, c’est l’exercice auquel on veut soumettre l’Assemblée. Evidemment, vous avez compris que, la dernière fois, l’Assemblée a rejeté ce budget, parce qu’il n’est pas objectif, qu’il n’est pas réaliste! En rien, il n’est réaliste. Et, c’est ça la gouvernance dans notre pays ! Je crois, si on ne veut pas peindre pour peindre, si on ne veut pas jouer, il faut reconnaître aujourd’hui que nous avons de sérieux problèmes dans notre pays. Et, il faut revenir à terre pour repenser la manière dont nous tenons notre pays.



Propos recueillis par Marcel kpogodo