mardi 24 novembre 2009

Bénin et CAN 2010

Etienne Kossi, Ministre des Sports du Bénin



Participation à la CAN 2010



Le Bénin doit faire preuve d'un grand engagement


Depuis le vendredi 20 novembre 2009, dans l'après-midi, le sort du Bénin est connu, en ce qui concerne les équipes que va affronter notre pays à la Coupe d'Afrique des Nations de Football, qui se déroulera en Angola, dès le début de l'année prochaine. Au-delà des préparatifs que connaîtront nos joueurs et, vu les mastodontes du football africain qui se retrouvent dans notre groupe, les Ecureuils du Bénin doivent s'armer d'un esprit particulier d'engagement mental.



A l'issue du tirage au sort du vendredi 20 novembre dernier, le Bénin se classe dans le Groupe C, en compagnie du Mozambique et des deux dinosaures que sont le Nigeria et l’Egypte. Si, évidemment, il ne faut ni se mettre à pleurer sur son sort, ni se mettre à désespérer, ni commencer à se nourrir d'un optimisme béat, les Ecureuils béninois doivent garder en tête d'éviter de faire de cette nouvelle participation à la Can une formalité ou un moyen d'aller garnir les tableaux d'affichage ou encore d'aller faire de la figuration. Mais, ils ont l'obligation, portés qu'ils sont par tout le peuple béninois, de l'intérieur comme de l'extérieur du pays, de produire, individuellement au niveau de chaque joueur sélectionné et, collectivement par rapport à toute l'équipe , une vision de victoire et, celle la plus inimaginable, ce qui induit que les Ecureuils ne doivent pas considérer comme impossible leur passage au deuxième tour, sur fond de victoire sur le Nigeria ou l'Egypte et le Mozambique, surtout qu'en football, tout le monde sait que les équipes les plus représentatives peuvent se faire battre cruellement par d'autres qui étaient censées ne pas leur arriver à la cheville.


Par le passé, les observateurs du football béninois imputaient les échecs de notre pays aux compétitions internationales de poids à une sous-alimentation et à un mauvais entretien, à un entraînement problématique. Aujourd'hui, peut-on dire qu'ils ont encore ces problèmes? Ne leur manque-t-il un engagement féroce, serein et indestructible à rapporter aux Béninois une Coupe d'Afrique des Nations, pour la première fois de leur histoire? Ce type d'engagement suppose qu'ils cultivent un mental très fort et une rage doublée d'un jeu stratégique pragmatique face à chaque équipe à laquelle ils seront confrontés; il faut s'adapter au jeu qui se déroule face à l'adversaire, se dire que ce qu'on conçoit comme impossible est plus facile que jamais et se mettre physiquement à la tâche, mouillant maillots de sueur et de sang, dans un calme et un jeu d'équipe indestructibles.


Il ne faut pas que les Ecureuils aillent à nouveau humilier les Béninois en Angola, en revenant la queue entre les jambes; tout dépend de ce que, aussi bien les autorités politiques au plus haut niveau de l'Etat, les responsables de la Fédération béninoise de Football, les entraîneurs, leur mettront dans la tête, au cours des différentes entrevues préparatives qu'ils auront avec eux et, surtout, tout dépend, de ce qu'il garderont pour eux-mêmes comme synthèse et de l'implication physique, intellectuelle, psychologique, spirituelle, notamment, qu'ils se donneront dans la compétition. Si celle-ci est forte et illimitée, féroce et ambitieuse, visionnaire, ils nous rapportent la Coupe, à l'issue de la compétition.

Marcel Kpogodo

Lépi au Bénin: choc entre Yayi et Houngbédji

Boni Yayi et Adrien Houngbédji se prononcent sur la mise en oeuvre de la Liste électorale Permanente Informatisée (Lépi)



Message à la Nation de son Excellence Docteur Boni Yayi, Président de la République, Chef de l’Etat, Chef du Gouvernement, à l’occasion du lancement officiel du Recensement Electoral National Approfondi (RENA), le 19 novembre 2009



Béninoises, Béninois, Chers compatriotes,

Voici bientôt vingt ans que notre peuple souverain, à l’issue de la Conférence nationale des Forces Vives de février 1990, s’est engagé sur la voie de l’édification d’un Etat de droit dont les principes de gouvernance sont fondés sur la démocratie.


La Constitution du 11 décembre 1990 qui est la traduction populaire de ce choix définit l’organisation politique et administrative de notre pays comme un régime de type présidentiel doté d’institutions de contre-pouvoir.


Cette Loi fondamentale et les textes subséquents qui en sont issus précisent la durée des mandats électifs, corollaires du principe de démocratie qui suppose l’alternance dans la gestion des affaires de la cité commune.


C’est ainsi qu’un organe, la Commission Electorale Nationale Autonome (CENA), a été créé pour assurer la gestion des élections dans notre pays. Depuis lors, la CENA s’est employée au prix de fortunes diverses à organiser des élections dont la première phase commence par l’établissement des listes électorales.


Mais, la question de la fiabilité et du coût récurrent lié à la confection de ces listes électorales ont toujours constitué une préoccupation de notre peuple, de notre classe politique ainsi que de la société civile. Ce constat a alimenté régulièrement les grands débats nationaux et plusieurs décisions ont été rendues par la Cour Constitutionnelle et la Cour Suprême, chacune dans son domaine de compétences pour corriger les dysfonctionnements observés. Malheureusement, ces dispositions n’ont pas suffi pour rassurer sur la crédibilité des procédures actuelles de production des listes électorales dans notre cher pays.


Les contestations nées de cette situation qui s’aggrave d’une élection à une autre depuis 1991, ont fini par entamer la crédibilité de nos élections et constituent une source potentielle d’instabilité politique et une menace pour notre jeune démocratie.


De même, les charges qu’engendrent les opérations d’inscription des citoyens en âge de voter sur les listes électorales ne cessent d’augmenter à chaque échéance électorale, rendant l’option d’une Liste Electorale Permanente Informatisée (LEPI) politiquement et économiquement impérative.

Mes très chers compatriotes,

C’est dans ce contexte de recherche de solution durable à cette épineuse question que des initiatives ont été prises par mes prédécesseurs en vue de doter notre pays d’un projet de réforme de notre système électoral.


Bien qu’ambitieux, ce projet n’en demeure pas moins incontournable dans la mesure où il favorise le renforcement et la consolidation des bases de notre jeune démocratie. A cet égard, la Liste Electorale Permanente Informatisée (LEPI) représente une étape majeure qui a pour objectifs, vous le savez, dans sa phase actuelle, de procéder à un recensement systématique de la population électorale, d’installer un système efficace d’identification de l’électeur, d’éviter les inscriptions multiples d’un même électeur sur la liste électorale et les achats de cartes d’électeurs, de moderniser le mécanisme de gestion des listes électorales et de création des bureaux de vote, de professionnaliser l’administration électorale et enfin, de minimiser le coût trop élevé de l’organisation des élections. Dans une phase ultérieure, ce projet vise l’introduction dans notre pays du vote électronique.


Sur le chemin pour parvenir à la LEPI, plusieurs étapes ont été déjà franchies à savoir : la manifestation de la volonté politique contenue dans le document intitulé « Le Bénin Emergent », et conformément aux orientations stratégiques de développement du Bénin 2006 – 2011 reprises par le rapport d’évaluation du Mécanisme Africain d’Evaluation par les Pairs ;
la requête du Gouvernement au Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et à l’Union Européenne en vue de l’actualisation et de la formulation du projet LEPI ;
le vote par la représentation nationale de la loi n°2009-10 du 13 mai 2009 portant organisation du Recensement Electoral National Approfondi (RENA) et établissement de la LEPI ;
la prise des décrets n° 2009 – 270 du 22 juin 2009 portant nomination des membres de la Commission Politique de Supervision (CPS) du RENA et la LEPI et n° 2009-432 du 27 août 2009 portant nomination des membres de la Mission Indépendante du Recensement Electoral National Approfondi (MIRENA) ;
la prise du décret n° 2009-514 du 13 octobre 2009 portant règlement financier de la Commission Politique de Supervision et de la Mission Indépendante du Recensement Electoral National Approfondi ;
la signature entre le Gouvernement et le PNUD, Chef de file des Partenaires Techniques et Financiers, d’un protocole d’accord relatif à la réalisation effective et efficace des objectifs du Projet LEPI le 12 juin 2009 ;
la signature entre le Gouvernement et le PNUD, du Projet d’Appui pour la LEPI le 15 septembre 2009 pour lequel, le Gouvernement contribue à hauteur de trois milliards cinq cent millions de francs CFA au panier commun géré par le PNUD et estimé à plus de 17 milliards de francs CFA ;
l’adoption par le Gouvernement du budget prévisionnel de fonctionnement de la Commission Politique de Supervision et de la Mission Indépendante du Recensement Electoral National Approfondi d’un montant de six milliards de francs CFA ;
la prise du décret n° 2009-583 du 17 novembre 2009 fixant la date de démarrage de la phase opératoire du Recensement Electoral National Approfondi conformément aux dispositions de l’article 15 de la loi précitée.


C’est le moment de rendre un hommage mérité aux Honorables Députés à l’Assemblée Nationale qui, en dépit de leur diversité d’opinions, se sont mobilisés pour doter le Bénin d’un cadre légal fixant les modalités d’organisation du Recensement Electoral National Approfondi et d’établissement de la Liste Electorale Permanente Informatisée. J’adresse également les remerciements de la Nation à tous nos Partenaires Techniques et Financiers qui nous accompagnent dans ce processus notamment l’Union Européenne et le Programme des Nations Unies pour le Développement.

Béninoises, Béninois, Mes chers compatriotes,

Vous convenez avec moi que la modernisation de notre système électoral ne devra pas s’arrêter à la confection de la LEPI ; avec l’expérience des consultations électorales passées, des faiblesses importantes et des dysfonctionnements de la Commission Electorale Nationale Autonome (CENA), des déficiences dans la gestion des infrastructures et équipements de vote et des problèmes chroniques dans la transmission des résultats ont été relevés.


C’est pour corriger ces faiblesses de notre administration électorale, que mon Gouvernement a mis en place une commission de juristes indépendants de haut niveau, présidée par le Professeur AHANHANZO GLELE dont le rapport, objet de projet de loi devrait nous permettre, s’il était voté par notre institution parlementaire, de reformer totalement et dans une approche participative, la Commission Electorale Nationale Autonome afin qu’elle s’adapte aux impératifs d’une Liste Electorale Permanente Informatisée.

Mes chers Compatriotes,

Comme l’indique la loi, le concept de Liste Electorale Permanente Informatisée comprend trois phases opérationnelles :
l’étape de la cartographie censitaire ;
l’étape du recensement des citoyens ;
l’étape de l’enregistrement des électeurs.
La phase de la cartographie censitaire permettra l’identification des ménages, le positionnement des infrastructures de référence des localités et la confection d’outils pour assurer l’exhaustivité du recensement électoral.


La phase du recensement est une opération de dénombrement porte-à-porte où, grâce à un système d’information géographique, le repérage des ménages et des lieux d’habitation des citoyens sera relié aux données personnelles et biométriques.


Enfin la troisième phase, celle de l’enregistrement des électeurs consistera à capturer les empreintes digitales, les photos numériques et d’autres données personnelles biométriques prévues par la loi.


La LEPI est donc avant tout un instrument technique de régulation des élections pour s’assurer de la fiabilité des listes électorales. La démarche pour son élaboration procède de techniques universellement reconnues et le Bénin, notre pays, n’est pas le premier à engager une telle démarche. Des pays africains tels que l’Afrique du Sud et le Ghana pour ne citer que ces deux exemples nous ont devancé sur cette voie.


Aujourd’hui, les conditions sont réunies pour qu’enfin, notre pays se dote d’instruments modernes de gestion des consultations électorales et réduise efficacement et durablement toutes menaces de fragilisation de notre système démocratique.


Voilà pourquoi, je voudrais réaffirmer avec force, la nécessité de conduire les prochaines élections présidentielles et législatives sur la base d’une liste électorale sécurisée et consensuelle, affranchie d’un système de mise à jour manuelle et répétitive, et à terme, moins coûteuse.


J’invite toute la Nation béninoise, à travers toutes les composantes de notre société, les partis politiques, la société civile, les Maires, les Conseillers communaux et municipaux, les Conseillers de villages et de quartiers de ville, les femmes, les jeunes, les responsables de cultes et confessions religieuses, les artisans à adhérer massivement au processus d’établissement de la LEPI, en vue d’en garantir le succès pour le triomphe de notre démocratie.


Conformément aux dispositions de la loi portant organisation du RENA et établissement de la LEPI, j’invite toute la classe politique de notre pays au dialogue et à la tolérance afin d’assurer au processus la sérénité requise. Il devrait être possible qu’au cours des jours à venir, nous puissions nous retrouver en présence notamment de toutes les forces politiques et de la société civile pour procéder à une première évaluation.


En tout état de cause, mon Gouvernement tient à jouer pleinement sa partition pour rendre disponible la LEPI en temps opportun et assurer ainsi la transparence et la crédibilité de nos prochaines consultations électorales.


L’occasion est certainement propice pour réaffirmer à la Nation et à la communauté internationale que le serment que j’ai prêté le 6 avril 2006 sera intégralement respecté. Il est donc clair dans mon esprit que le mandat du Président de la République est de cinq ans. En d’autres termes, le 5 avril 2011 à minuit prendra fin la mission que le vaillant peuple béninois m’a confiée à la tête de notre Nation. L’élection présidentielle de 2001 sera par conséquent organisée à bonne date par la grâce de Dieu tout Puissant, Créateur du Ciel et de la Terre.

Mes chers compatriotes,

Poursuivons donc ensemble notre marche vers le progrès et la modernité en vue de faire du Bénin une Nation démocratique, unie et prospère. Nous devons défendre la riche expérience accumulée depuis deux décennies par notre peuple dans la voie de la démocratie et œuvrer pour consolider nos acquis qui forcent l’admiration et l’estime de nos partenaires techniques et financiers.


A leur endroit, je voudrais, de nouveau, réitèrer toute la gratitude du peuple béninois notamment à ceux qui ont déjà annoncé leur contribution au financement de la LEPI. J’invite les autres amis du Bénin à nous rejoindre incessamment suite à la table ronde d’Abuja du 6 novembre 2009.


Grâce au concours de tous, le Bénin pourrait s’inscrire au registre des pays africains pionniers dans la crédibilité des consultations électorales.


Ma conviction est que notre chère patrie est capable de relever le défi de la LEPI dont la finalité, je le répète, demeure l’amélioration de notre système électoral.


C’est pourquoi, j’exhorte toutes les Béninoises et tous les Béninois de toutes conditions à se mobiliser pour la réussite des opérations du Recensement Electoral National Approfondi qui démarrent le 23 novembre 2009 sur l’ensemble du territoire national. La LEPI est l’affaire de chacune, la LEPI est l’affaire de chacun, la LEPI est de l’affaire de tous.

Vive la LEPI,
Vive la démocratie béninoise,
Vive la coopération internationale,
Que Dieu bénisse le Bénin, Notre patrie!


Je vous remercie.





Message aux Béninois d'Adrien Houngbédji, Président du Parti du renouveau démocratique (Prd), au nom de l'Union fait la nation (Un), le 23 novembre 2009



Mes chers compatriotes, Bonsoir !

C’est de la LEPI que je veux vous parler ce soir. Un sujet préoccupant ! Le peuple béninois dans son écrasante majorité, toutes opinions confondues, la souhaite depuis des lustres et s’est engagé à la voir réalisée.


Pourquoi ? Eh bien parce que, au fil des élections, il est devenu évident pour chacune et chacun d’entre nous, que dans notre système actuel, la confection des listes électorales, élément essentiel dans un processus démocratique, n’est ni fiable ni contrôlée, et est émaillée de fraudes. De sorte que le modèle béninois envié partout en Afrique parce qu’il a permis d’organiser 11 scrutins sans violence et sans contestation majeure, repose en réalité tout entier sur notre attachement à la paix et sur la capacité de vos responsables politiques à accepter au nom de cette paix, des situations qui partout ailleurs engendrent tensions et guerre civile.


Devant ce constat et pour soustraire notre Pays aux risques de contestations et de violences, nous avons ensemble décidé de voter le 13 mai dernier une loi instituant la Liste Electorale Permanente Informatisée. Son objectif est de réduire les inscriptions frauduleuses, de fiabiliser les listes et d’aboutir ainsi à des élections transparentes, en confiant à l’outil informatique la gestion des données recueillies sur le terrain par les hommes. Il s’agit donc d’un instrument qui associe l’Homme et l’outil informatique. Il n’y a donc de bonne LEPI que si les hommes chargés de sa mise en œuvre s’accordent sur les méthodes et sur les agents. Car avant que l’outil informatique ne soit saisi, ce sont des hommes qui vont sur le terrain, qui font la cartographie, c’est-à-dire, identifient les ménages, les villages et les hameaux. Car encore, avant que l’outil informatique ne soit saisi, ce sont des hommes qui, de porte en porte, grâce aux éléments fournis par les cartographes, procèdent au recensement de la population. Car enfin, avant que l’outil informatique ne soit saisi, ce sont des hommes qui relèvent les empreintes digitales, prennent les photos numériques ... etc. Comme vous le voyez, à chaque étape du processus interviennent des hommes. Des hommes avec leurs parti¬-pris, leurs convictions, leurs passions qu’il importe de contrôler et de neutraliser, faute de quoi la transparence et la fiabilité deviennent de vains mots. Il suffit par exemple qu’une équipe de cartographes décide d’ignorer un hameau ou d’en inventer un, selon que la configuration politique à cet endroit du territoire est ou non favorable à son camp, pour que les données confiées à l’ordinateur soient fausses. Il suffit de même qu’une équipe de recensement décide d’amputer ou de majorer le nombre de personnes recensées dans une localité, pour que les chiffres confiés à l’ordinateur se trouvent majorés ou minorés. C’est pour écarter ces potentialités de fraude qui, sous prétexte de modernité et d’informatisation, nous ramènerait en réalité au système actuel, que la loi a prévu qu’à chacune des étapes où le sort du dispositif est confié à des hommes, le consensus doit être de règle. Consensus pour la désignation des responsables ; consensus pour la désignation des cartographes ; consensus pour la désignation des agents recenseurs ... etc.


Il n’est de bonne LEPI que consensuelle. Cette règle, le consensus dont notre pays connaît le contenu et les contraintes depuis 1 ’historique Conférence Nationale des Forces Vives, rejette les rapports majorité/minorité et privilégie le dialogue et l’entente entre les acteurs. Dans le cas de la LEPI où il s’agit de s’assurer que les données recueillies par les hommes sont exemptes de fraude, il est impératif que les représentants du pouvoir, comme ceux de l’opposition, participent à toutes les opérations pour neutraliser les velléités de tricherie ; tout comme il est impératif que des représentants avérés de la société civile y participent, leur présence étant un gage de modération et de sincérité. C’est à ce prix que le GHANA, pionnier dans notre sous-région, a pu organiser une élection propre.


Les violations répétées de la loi et du consensus que nous avons dénoncées au cours de notre Conférence de presse du 17 novembre resteraient de simples signaux d’alarme, si 24 H après, le Chef de l’Etat lui-même n’avait publiquement apporté sa caution au forfait qui se perpétrait en lançant lui-même les opérations. Comme à son habitude, le Président Yayi BONI agit d’abord et réfléchit après. Nos écoles, nos hôpitaux et centres de santé, nos universités et même nos champs de culture ont déjà fait les frais de ce mode de gestion, fait d’improvisation et de précipitation. A sa place, tout autre se serait donné le temps et les moyens de vérifier les allégations de notre Conférence de presse, d’en discuter avec nous avant toute décision, et de rechercher des solutions.


Que constatons-nous aujourd’hui, après la décision du Conseil des Ministres du 18 novembre ?
Nous constatons vous et moi, que les 2 premières étapes de l’opération qui en comporte 3, se déroulent avec la seule participation des représentants du pouvoir puisque cartographes et recenseurs sont tous désignés par la majorité FCBE dont le superviseur général de la CPS est devenu l’exécuteur des hautes œuvres, promettant à la télévision de « serrer la corde au cou » des opposants. La LEPI dont nous voulions qu’elle instaure transparence et fiabilité est devenue la LEPI de l’exclusion et de l’opacité. Une LEPI hors la loi ! La LEPI dont nous voulions qu’elle soit un facteur de paix est devenue un facteur de division et, à terme, un facteur de trouble, aux dires mêmes de Monsieur Chabi SIKA qui promet déjà la prison à tous ceux qui ne partageraient pas la vision chaotique qu’il en a. Ce qui est en jeu, c’est la stabilité et la paix dans notre pays. La stabilité et la paix imposent à nos responsables un sens élevé de leurs devoirs et au Chef de l’Etat, celui de remplir loyalement les fonctions que notre peuple lui a confiées.


Au nom de l’Union fait la Nation, j’en appelle une fois encore à la sagesse du Président Yayi BONI pour que la suggestion qu’il a émise de se « retrouver en présence de toutes les forces politiques et de la société civile pour procéder à une première évaluation » ne soit pas, cette fois encore, une clause de style et un faux semblant. Au nom de l’Union fait la Nation, je salue les efforts de la Communauté internationale pour accompagner le Bénin sur la voie de l’amélioration de son système électoral, notamment les pays de l’Union Européenne, les Etats-Unis d’Amérique, ainsi que le système des Nations Unies. Je veux leur dire que le peuple béninois est mobilisé pour la réalisation de la LEPI. Cependant, nous pensons que les ressources que les contribuables de leurs pays respectifs mettent à la disposition du Bénin doivent servir, non pas à manipuler notre peuple et à légitimer une LEPI partisane au service de la réélection d’un homme, mais plutôt à assurer l’avènement d’une vraie démocratie et à améliorer le climat de paix qui règne chez nous.
Au nom de l’Union fait la Nation, j’invite notre peuple à la vigilance. Jamais nous n’accepterons la LEPI non consensuelle et non transparente qui se met en place. Organisons-nous pour qu’elle soit tenue en échec : ni les menaces, ni le double langage n’entameront notre détermination.
Continuons le combat pour que la LEPI ne soit pas la chose d’un parti, la chose d’un clan, mais la LEPI du Bénin.

Unis, nous sauverons notre pays de la dérive.



Je vous remercie.

dimanche 22 novembre 2009

Plan de Travail Annuel du Garod

Brice Wilfrid Toffoun, Président du GAROD



A l'occasion du lancement de son Plan de travail annuel (Pta) à Cotonou



Le GAROD se fixe sept grandes missions



Comme annoncé, le Groupe d'Action, de Réflexion et d'Orientation pour le Développement (GAROD) a lancé le samedi 21 novembre 2009 à la Salle bleue du Palais des Congrès son Plan de Travail Annuel (PTA) pour l'année 2010. Il se décline en sept (7) points.


Ce Plan de Travail Annuel (PTA) s'élargit à plusieurs domaines de la vie de notre pays et dénote d'une grande ambition, quant à la prise en compte d'un certain nombre de fléaux de notre société. Il faut noter précisément :


1 – Installation Officielle des Antennes du GAROD dans les pays de l’Espace UEMOA : Bénin, Togo, Niger, Burkina Faso, Mali, Sénégal, Guinée-Bissau et Côte d’Ivoire;


2 – Signature de l’Accord de partenariat avec le Fonds Dynamique pour le Développement Agricole (FDDA);

3 – Organisation de la quinzaine de la démocratie à l’occasion des 20 ans ;


4 – Création d’un Centre Africain de Solidarité et de Lutte Contre la Faim ;


5 – Organisation d’un Forum sur l'emploi des jeunes dans l'espace UEMOA ;


6 – Réalisation du Répertoire Africains des Compétences et des Valeurs intellectuelles et


7 – Organisation d’un Forum International de Lutte Anti-moustique.


Voilà un cahier de charges très ambitieux, mettant en demeure le GAROD de se mettre en accord avec ses idéaux et de se faire remarquer par des réalisations qui auront comme impact de montrer la capacité de ses membres à mieux faire que les gouvernants actuels qu'ils ont, en quelque sorte, dénoncés dans leur gestion des dossiers de notre pays, au cours des allocutions qui ont été prononcées, lors du lancement du PTA, respectivement par le Président du Conseil d'administration, Moutawakirou Nouhoun, et le Président du Bureau exécutif du GAROD, Brice Wilfrid Toffoun.




Les Membres du GAROD


Président du Conseil d'administration: Moutawakirou Nouhoun
Président du Bureau exécutif: Brice Wilfrid Toffoun
Trésorier général: Yaya Kora Gounou
Secrétaire adminstratif: Maxime Vieira
Responsable chargée de l'Egalité des sexes et de l'autonomisation des femmes: Yolande H. Veyvey
Responsable chargé de l'Organisation et de la sécurité: Magloire Francisco
Responsable chargé de la Mobilisation de la jeunesse: Judicaël Kossouho
Responsable chargé de la Culture, du tourisme et du sport: Loïk Gbènahoun
Responsable chargé de la Santé: Célestin Oré.




Marcel Kpogodo

Budget 2010 du Bénin


Polémique autour d'une erreur de chiffres concernant le Budget 2010



Les Ministres Koupaki et Daouda dédramatisent la situation



Au cours de la semaine écoulée, une polémique est née de l'existence de deux chiffres non concordants relatifs à l'envoi à l'Assemblée nationale, par le Gouvernement béninois, du Budget, exercice 2010. En effet, le Décret de transmission, parvenu au Palais des gouverneurs à Porto-Novo, comportait 1267 milliards de francs cfa, comme montant global de ce vaste document de prévision nationale alors que le Budget, dans son contenu annoncé, est d'un montant réel de 1346 milliards, d'où un manque de 79 milliards, ce qui a été dénoncé par les Députés qui ont rejeté la correction de la part de l'Exécutif, de cette différence de chiffres par une lettre du Secrétaire général du Gouvernement, ceux-ci exigeant un Décret en bonne et due forme pour annuler le précédent. Et, face aux déclarations d'indignation des représentants du peuple, le Ministre d'Etat, Pascal Irénée Koupaki, et son homologue de l'Economie et des Finances, Idriss Daouda, sont montés au créneau, par le biais d'une conférence de presse, le vendredi 20 novembre dernier pour apporter des précisions sur les conditions de cette erreur et aussi pour calmer le jeu.



L'intention manifeste des deux membres du Gouvernement que sont le Ministre d'Etat, Pascal Irénée Koupaki, et le Ministre de l'Economie et des finances, Idriss Daouda, de calmer les ardeurs vocifératrices indignées des Députés et d'apporter des informations correctrices des nouvelles distillées dans la population est relative à leur rappel des conditions dans lesquelles l'erreur de chiffres est survenue. Selon la première personnalité, le projet de Budget, avant d'être transmis à la représentation nationale, avait fait l'objet de discussions au niveau du Gouvernement. Ainsi, pour un montant initial de 1267 milliards, on est passé à 1346, du fait des différents amendements des membres de l'Exécutif. Cependant, ce qui aurait perturbé le jeu reste l'absence de modification du contenu de la page 17 du Décret de transmission à l'Assemblée, cette page sur laquelle l'on avait gardé le premier chiffre du projet de Budget, c'est-à-dire 1267 milliards.
Quant à la correction

Par ailleurs, Pascal Irénée Koupaki a expliqué que le processus mis en place par le Gouvernement de correction de l'erreur à l'endroit des Députés a été d'abord administratif, avec l'envoi par le Secrétaire général du Gouvernement d'une correspondance recommandant à ceux-ci un remplacement de la page incriminée par la correcte, ce qui a vivement été rejeté du côté de Porto-Novo. Ainsi, selon le Ministre des Finances, la voie réglementaire ou juridique a fini par être suivie par le Gouvernement avec la signature d'un Décret substitutif par le Chef de l'Etat et qui est envoyé au Parlement depuis le jeudi 19 novembre, ce par rapport à quoi l'Exécutif est en attente d'une nouvelle convocation par la Commission des lois de l'Assemblée, afin de répondre aux différentes préoccupations de ses membres sur le projet de Budget, exercice 2010.
Marcel Kpogodo





jeudi 19 novembre 2009

Garod à Cotonou





Vie des mouvements
Le Garod lance son Plan de Travail Annuel samedi prochain
Samedi 21 novembre prochain voit diffuser, au Palais des Congrès de Cotonou, le Plan de travail annuel (Pta) du Garod, devant plusieurs personnalités de poids.
Le Plan de travail annuel (Pta) du Groupe africian de réflexion et d'orientation pour le développement (Garod) connaît ce samedi une publication qui permettra à l'opinion publique de prendre connaissance des grandes lignes d'action qui attendent le Garod, pour le compte de l'année 2010. En présence du Président du Mouvement et des membres de son Bureau exécutif, ce sera une grande fête, celle de la présentation au peuple béninois du fruit de la réflexion de cadres de notre pays et de bien d'autres de l'Afrique, sur les grands secteurs de la vie du Bénin et du Continent, et de leur vision sur les solutions qui pourraient briser dans leur sillage la précarité et le sous-développement. Si le Garod s'inspire des grandes lignes prospectives laissées à la postérité par le Ghanéen Kwame N'Krumah, le Burkinabè Thomas Sankara et même par l'Américain Franklin Delano Roosevelt, Président démocrate dont La Nouvelle Donne sert de fondement au Garod pour structurer sa ligne d'action, il faut reconnaître que la vision de ce mouvement qui dépasse les frontières du Bénin est simple: "Donner aux Africains les outils nécessaires pour permettre à leur réflexion d'être orientée vers le développement pour une Afrique économiquement forte". Vaste programme dont tous les panafricanistes ou non ont intérêt à contribuer à la réalisation; c'est l'Afrique qui en sortira gagnante, du fait, à coup sûr, d'un recul du sous-développement économique.
Marcel Kpogodo

lundi 9 novembre 2009

Echec du Bénin à l'Unseco


Les vérités commencent à tomber!


Il y a juste quelques semaines, le Bénin, par le biais de son candidat, Nouréini Tidjani Serpos, échouait au poste de Directeur Général de l'Unesco. A l'arrivée, seul le Togo aurait soutenu le Bénin dans ce combat électoral. Par ailleurs, une grande polémique est née de cette humiliation, visant à faire croire en la grande responsabilité des autorités béninoises dans le résultat catastrophique engrangé par notre pays. Et, la visite, en fin de semaine dernière, au Chef de l'Etat béninois, par Nouréini Tidjani Serpos, a ramené ce débat au goût du jour et, le communiqué de presse publié par l'ex-Candidat lève un coin de voile sur les raisons de cette déculottée pour le Bénin (A suivre sur notre blog ...) .
Compte tenu des personnalités mises en cause par le candidat malheureux dans son communiqué, on peut dire que le débat va gagner en ampleur, vu que la part de vérité de celles-c i est attendue.




COMMUNIQUÉ DE PRESSE
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1. Je tiens à féliciter Madame Irina Bokova pour sa brillante élection comme Directrice générale de l’UNESCO.


2. Je tiens bien sûr à exprimer mes vifs remerciements au Chef de l’Etat pour la confiance qu’il m’a faite en proposant lui-même ma candidature à ce poste, en s’impliquant personnellement dans les aspects stratégiques de la campagne et en s’informant régulièrement et directement auprès de moi du déroulement de tout le processus électoral.


3. En effet, le 12 mai 2009, le Président de la République a signé la lettre de présentation de ma candidature au poste de Directeur général de l’UNESCO. Dès mon arrivée à Paris, ce courrier a été déposé par mes soins dans la journée du 13 mai au secrétariat du Président du Conseil exécutif de l’UNESCO, Monsieur Olabiyi Babalola Joseph Yaï avec une ampliation au secrétariat de l’Ambassadeur, Délégué Permanent du Bénin, Monsieur Olabiyi Babalola Joseph Yaï et au secrétariat du Directeur général, Monsieur Koïchiro Matsuura.


4. Je tiens également à remercier toutes les personnalités politiques de tout bord qui ont soutenu ma candidature et qui, sur le plan international, ont activé positivement leurs réseaux d’influence. Parmi elles, je voudrais citer le rôle efficace et discret joué par les Présidents Emile Derlin Zinsou, Nicéphore Soglo, Bruno Amoussou, Adrien Houngbédji, le Professeur Albert Tévoédjrè et le Doyen des Lettres béninoises, Monsieur Olympe Bhély Quenum.


5. Mes remerciements vont aussi au Président et aux membres du Conseil des Béninois de France ainsi qu’aux compatriotes de l’étranger qui, par leurs conseils, leurs avis, la mise à disposition de leur expertise et de leurs réflexions, ont créé un vivier intellectuel et humain dans lequel j’ai puisé une grande force argumentaire.


6. Mes remerciements vont également aux citoyens africains et de la diaspora à tous les niveaux qui m’ont témoigné dans cette campagne de leur profonde sympathie et leur adhésion à ma vision pour l’UNESCO dans laquelle ils ont trouvé des mots et des chemins de l’espérance.

7. Chacun comprendra que je puisse rendre ici un vibrant hommage et exprimer infiniment mes remerciements au pays membre du Conseil exécutif qui m’a accordé sa voix !


8. Ma gratitude va également aux journalistes et aux médias qui m’ont renforcé tout au long de la campagne, de leurs points de vue, de leurs questionnements et de leur sympathie éclairée. La presse nationale, en particulier, a très tôt compris que je m’étais engagé jusqu’à la fin dans un processus mondial d’élection sans que le Ministre des Affaires Etrangères du Bénin ait daigné mettre à ma disposition un seul centime des fonds prévus pour la campagne. Ce n’est que le 25 septembre 2009, alors que tout était fini et que ma candidature avait été retirée après le 2ème tour du scrutin, que l’Ambassadeur Albert Agossou me fera parvenir un chèque de 85.055,79 euros (quatre-vingt cinq mille cinquante cinq euros et soixante dix neuf centimes, soit 55.792.941 CFA) au titre de « remboursement-préfinancements et dépenses de campagne » (annexe I). Le 25 septembre 2009 ! soit 6 jours après le retrait de ma candidature par le Ministre Chabi Zacharie sur une prétendue instruction du Chef de l’Etat, injonction qui se révèlera totalement fausse par la suite. Ma gratitude à la Presse nationale est d’autant plus profonde que sans elle, je n’aurais même pas su combien le Ministre des Finances avait mis diligemment à la disposition du Ministre des Affaires étrangères. Le non paiement d’une avance pour la campagne par ce dernier n’avait-t-il pas pour but inavoué et hautement déstabilisateur de m’empêcher de faire campagne en allant dans les 58 Etats membres du Conseil Exécutif afin de solliciter leurs suffrages ? Le plan de sabotage cynique mis à jour par la presse nationale et leurs questions jugées « indiscrètes » sur l’utilisation d’une somme de 250 millions de CFA dont j’ignorais tout, témoignent de sa volonté manifeste de m’empêcher d’avoir les moyens adéquats pour l’organisation de ma campagne.


9. Je tiens également à remercier la presse nationale parce qu’elle a permis de mettre à nu l’un des arguments fallacieux de dépôt in extremis de ma candidature que les saboteurs de ma campagne ont avancé sans cesse pour justifier leur inaction et leur travail de sape. En effet comme je l’ai signalé, la lettre du Chef de l’Etat ayant pour objet ma candidature a été signée le 12 mai et déposée le 13 mai dès mon arrivée à Paris au Conseil exécutif, à la Délégation permanente du Bénin et à la Direction générale de l’UNESCO. L’Ambassadeur Olabiyi Babalola Joseph Yaï, Président du Conseil exécutif m’a informé qu’il avait reçu des instructions fermes du Ministre des Affaires Etrangères d’ignorer la lettre du Chef de l’Etat qui devait être considérée comme nulle et non avenue. Ce n’est que lorsque le Chef de l’Etat à Syrte, lors du Sommet de la CEN-SAD, a confirmé ma candidature que l’Ambassadeur, Délégué permanent Olabiyi Babalola Joseph Yaï a implicitement accusé réception de mon dépôt du 13 mai en faisant déposer le dimanche 31 mai 2009, dernier délai de recevabilité, la lettre officielle de candidature (annexe II). Ce faisant, le Ministre des Affaires Etrangères et l’Ambassadeur Olabiyi Babalola Joseph Yaï voulaient faire accréditer dans la presse et dans l’opinion publique la thèse d’une candidature de dernière minute et donc peu crédible. Or comme le montre la lettre SCX/2009/150 du 8 juin 2009 (annexe III), envoyée par le Président du Conseil exécutif, Monsieur Olabiyi Babalola Joseph Yaï, si la lettre du Chef de l’Etat déposée le 13 mai avait été enregistrée ce jour-là et non le dimanche 31 mai 2009 (dernier délai !), la candidature béninoise aurait été la 6ème enregistrée. En effet, après le 13 mai, date réelle du dépôt de candidature de notre pays, il y eut la candidature russe (25 mai), celle de l’Equateur (27 mai) et celle de l’Autriche (28 mai).


10. Le plan de sabotage mis en place a atteint le summum de son intensité lorsque la lettre SCX/2009/154 datée du 11 juin 2009 adressée à chacun des neufs candidats pour leur demander de présenter pour le 1er août au plus tard leur vision de l’UNESCO et leur biographie détaillée ne m’est pas parvenue (annexe IV). Elle ne pouvait pas me parvenir puisque le Président du Conseil exécutif, Monsieur Olabiyi Babalola Joseph Yaï, me l’avait expédiée sous couvert de S. EXC. Dr Thomas Boni Yayi, Président de la République du Bénin à Cotonou, ce qui de fait, transforme la Haute Autorité en facteur de son Ambassadeur ! La raison invoquée étant que l’Ambassadeur Olabiyi Babalola Joseph Yaï ne connaissait pas mon adresse postale !


En conclusion, ma candidature au poste de Directeur général a connu des péripéties si nombreuses qu’actuellement, je suis en train d’écrire un ouvrage sur ce thème avec des recommandations précises sur la politique à suivre en matière de placement des nationaux dans les Organisations internationales et régionales.


Mais en attendant, je tenais à faire un point précis sur ce qui s’est passé autour de ma candidature afin d’éclairer l’opinion publique et tous ceux qui, très nombreux, m’ont manifesté leur soutien et à qui je renouvelle, ici, ma très grande gratitude.

Nouréini Tidjani-Serpos


Cotonou, le ... octobre 2009



















dimanche 8 novembre 2009

Elections présidentielles et législatives de 2011 au Bénin


Mise en place d'un parti ou d'une alliance pour gérer les législatives et les présidentielles de 2011



Le gros casse-tête de Bio Tchané



Ce n'est pratiquement plus un doute: Abdoulaye Bio Tchané sera candidat aux élections présidentielles de 2011. Mais, il se fait que les législatives ont de fortes chances d'être couplées à ces consultations présidentielles, ce qui complique les dispositions à prendre par l'actuel Président de la Banque ouest-africaine de développement (Boad) pour s'assurer une victoire certaine en cette année charnière où il va effectuer sa première réelle expérience en matière d'élection. D'où, de grands soucis à son niveau pour régler la question du parti ou de l'alliance qui va chapeauter sa candidature présidentielle et celles de ses partisans aux législatives.

Ce qui tracasse à l'heure actuelle le Patron de la Boad ne constitue pas en soi sa candidature, mais le mécanisme par lequel il arriverait à affronter avec succès également les élections législatives auxquelles il ne devrait pas manquer de présenter des candidats. Ainsi, sa question est de savoir le comportement à observer pour résoudre cette situation: créer de toute pièce un parti politique ou se servir d'un déjà existant ou se faire chapeauter par une grande coalition de partis, de mouvements et de personnalités, acquis à son accession à la Marina. L'expérience ayant montré qu'au Bénin, les hommes d'Etat n'ont réussi à utiliser avec succès une popularité à des fins électorales qu'en se mettant au-dessus des partis politiques, plusieurs sources d'information permettent de croire que son choix est en train de porter sur la mise en place d'une solide coalition qui va capitaliser toutes les formes d'énergies en partis, en mouvements et en personnalités, afin de surseoir au séjour de Boni Yayi à la Marina.

A cet effet, l'autre question qui le préoccupe, à en croire des indiscrétions, est de savoir s'il faut mettre le G13 qui, sous certains angles, a clamé son soutien à sa personne, au centre de cette grande alliance, surtout que ce G13 n'a pas encore clarifié s'il est pour ou contre le Docteur Boni Yayi, et que la frange nordiste de ce noyau de députés ayant rendu la vie difficile au Président de la République à l'Assemblée, va se déchirer pour choisir entre Boni Yayi, Abdoulaye Bio Tchané et le candidat unique émanant du G4. Par ailleurs, le regroupement dont le Président de la Boad imagine actuellement la création aura-t-il eu, d'ici à mars 2011, le temps de d'exister, de mûrir et d'attirer l'intérêt des populations votantes, au point qu'elles en remarquent facilement les signes sur le bulletin unique?

Troisièmement, l'ancien Directeur ''Afrique'' du Fonds monétaire international (Fmi) se montre profondément préoccupé par ce qu'il va pouvoir promettre à bon nombre de membres du G13 si tout le groupe acceptait d'aller de son côté, quand on sait qu'ils ont travaillé avec Mathieu Kérékou et bénéficié de grandes faveurs d'ordre économico-financier, des largesses que son manteau d'adepte de l'intégrité ne lui permet pas de renouveler.

Abdoulaye Bio Tchané, en homme qui veut se présenter la première fois et réussir, et qui évite de se faire coller l'image yayiste de sacrificateur de promesses, se trouve dans une équation à de multiples inconnues. L'avenir montrera de quelle qualité sera l'inspiration qui conduira ses grandes actions de candidat. Pas facile d'être présidentiable, dans un pays comme le Bénin.


Marcel Kpogodo

vendredi 6 novembre 2009

Concours Harubuntu


François Milis, à propos du Concours Harubuntu

« Nous voulons valoriser l’homme dans son potentiel […] »

Harubuntu signifie, en kirundi, une langue burundaise, «A cet endroit, il y a de la valeur ». Il s’agit d’un concours conçu par Echos Communication et réalisé avec le soutien de l’Union européenne (Ue) et de l’Union africaine (Ua), depuis 2007. Il vise à récompenser, chaque année, des personnes d’origine africaine, porteurs de projets ayant fait leurs preuves sur le terrain en Afrique. A travers une interview qu’a bien voulu nous accorder François Milis, Secrétaire général d’Echos Communication, nous allons à la découverte de cette structure et des fondements du concours qu’elle promeut.




Journal Le Mutateur : Avant d’aborder les questions sur votre organisation, peut-on avoir une idée de votre parcours personnel ?



François Milis : J'ai une formation d’ingénieur agronome; j’ai fini mes études, il y a plus de 20 ans. Donc, j’étais forcément amené, par mon métier d’agronome tropicaliste, à avoir des liens avec l’Afrique.
J’ai beaucoup voyagé dès l’enfance et j’ai été toujours frappé de voir combien les gens ont des savoirs, des potentiels, des capacités. Et, selon moi, l’enjeu du développement, c’est de leur permettre de l’exprimer ; je me demandais : « Comment se fait-il que la coopération qui est un système ayant pour objectif l’expression de ces potentiels dans le monde, les valorise aussi peu par la communication ? Comment se fait-il que l’image de l’Afrique a été pendant tant d’années si misérabiliste, et qu’on regarde plus souvent tout ce que les gens ne savent pas faire plutôt que ce qu’ils savent faire ? »
Voilà des questions que je me suis posé, et je me demandais aussi : « Si on regarde toujours le manque d’une personne, est-ce que cela ne participe pas à organiser son mal développement ? Et si on regarde la capacité d’une personne, est-ce qu’on ne participe pas à l’aider à se développer ? »



Pouvez-vous nous parler, à présent, d’Echos Communication dont vous êtes le Secrétaire général ?



Echos Communication est une Ong qui fait des projets de communication sur les relations Nord-Sud, et qui met en résonance, en échos communication, comme son nom l’indique, les savoirs des gens du Nord et ceux des gens du Sud. L’idée, c’est qu’on a tous des savoirs, des potentiels, des capacités, et que l’enjeu de la Coopération, c’est d’apprendre à faire fonctionner ces savoirs ensemble.
Au lieu que ce soit l’un qui fait, et l’autre qui ne fait pas, l’un qui a et l’autre qui n’a pas, ou encore l’un qui donne son argent et l’autre qui le reçoit, on devrait beaucoup plus être dans une logique de coopération et, donc, l’idée, c’est de faire tous les projets de communication qui change les perceptions qu’on a les uns sur les autres, parce qu’évidemment, la perception qu’on a les uns sur les autres est un facteur déterminant dans les termes de la coopération.


Une Organisation non gouvernementale belge qui met en place une campagne de communication pour battre en brèche un certain afro-pessimisme en vogue, l’initiative est plutôt surprenante, car ce sont souvent des Ong africaines qui s’inscrivent dans un tel registre. Au-delà de la réflexion qui sous-tend vos objectifs, avez-vous visé une certaine originalité dans votre action ?



Comme je vous l’explique, on cherche à se positionner d’une autre manière, à aborder la question du développement autrement ; on n’a pas visé l’originalité pour l’originalité, ce n’est pas un but en soi. Par contre, nous voulons valoriser l’homme dans son potentiel, car nous pensons que c’est l’axe qui va permettre à l’Afrique de se développer.


L’un de vos objectifs est de communiquer le potentiel de l’Afrique. Quelle est la réflexion que vous avez menée pour définir les trois objectifs qui constituent le socle de votre action ?


La réflexion c’est simple, c’est qu’il existe des tas de gens en Afrique, qui se battent, qui créent, qui inventent leur développement, mais on ne les voit pas.


Vous vous proposez d’initier des alternatives pertinentes pour changer certaines pratiques dans la coopération au développement. Quels sont ces aspects que vous voulez changer ?


Les pratiques, c’est fondamentalement qu’il est temps qu’on arrête de voir l’autre toujours en manque, il faut le voir dans son potentiel. Je vous donne un exemple très concret à travers des faits sur lesquels je m’interroge : pourquoi quand on commence un projet, on ne valorise pas plus le savoir des gens, en cherchant à connaitre ce qu’ils font déjà, avant de voir ce qu’ils ne font pas ? Regardons d’abord tout ce qu’ils font, tout ce qu’ils connaissent, toutes leurs capacités. On ne fait rien de tout cela.
Pourquoi est-ce qu’on ne passe pas plus de temps pour aider les gens à s’approprier leurs potentiels ? Il y a énormément de gens qui en Afrique qui créent, mettent en place leur développement, sont innovants, créent des dynamiques sociales. Malheureusement, on ne les fait pas connaître, plus que cela n’est fait actuellement. C’est notre idée car, pour nous, la dynamique du développement passe par cet éveil-là. Il faut faire connaître ces personnes.


C’est un challenge que vous voulez donc relever. Après vous être lancé dans cette voie depuis quelques années, le jeu en vaut-il encore la chandelle ?


Je pense que le jeu, pour permettre à tous les êtres humains et à l’Afrique, en particulier, de prendre leur place dans le monde, en vaut la chandelle. Maintenant, il y a des freins au développement de l’Afrique, car il est évident que des gens n’ont pas forcément toujours intérêt à ce que le continent se développe. Mais, malgré une telle chose, le jeu pour que chacun prenne place dans le monde en se basant sur ses potentiels, est fondamentalement essentiel. Je pense que l’Afrique a des choses à donner au monde, et elle ne peut pas les donner par une perception toujours culpabilisée, négative d’elle-même, ce n’est pas bon. C’est un élément limitant pour son développement. Oui, je crois que le jeu en vaut la chandelle.


La 1ère édition du Concours Harubuntu a connu un grand succès, en témoignent les centaines de candidatures enregistrées et la mobilisation autour de ce événement de personnalités de la coopération internationale et d’artistes africains. Pourquoi avoir choisi de renforcer la dimension humaine dans le choix des lauréats d’Harubuntu 2009, face à la dimension du projet, idée qui prévalait lors de la 1ère édition ?


Ce n’est pas vrai, il n’y avait pas de dimension projet qui prévalait lors de la première édition. On a toujours regardé l’homme, d’une part, et les actions qu’il porte, d’autre part. Ce qui nous intéresse, c’est de regarder les potentiels humains. Et, donc, on voit l’homme dans ses capacités, dans l’expression de ses potentiels et puis, dans la dynamique que cela crée collectivement. Et, donc, moi, je ne ressens absolument pas que l’année passée, on regardait plus la dimension ’’Projet’’. On a toujours été des gens qui cherchent à identifier le potentiel humain et, donc, dès la première édition, c’était le cas. Evidemment, on est bien d’accord, il y a toujours un lien entre l’homme et son projet, il y a toujours une double dimension ; on ne peut pas nier cela. Mais, on a toujours regardé l’homme.


Depuis la 1ère édition, les lauréats sont choisis dans les catégories ’’Entrepreneuriat’’, ’’Autorité Locale’’ et ’’Société Civile’’. D’autres seront-elles instituées lors des prochaines éditions ?


Je ne peux pas m’avancer sur cela actuellement, car c’est au Jury d’en décider.


Ces trois catégories qui existent actuellement suffisent-elles pour mettre véritablement en exergue le potentiel dont regorge le continent africain ?


Cela dépend de comment on regarde la question du potentiel. Si on la voit sous un angle financier, ou naturel, ou en termes de ressources économiques, la réponse est non. Si on juge le potentiel sous l’angle humain, ce sont trois axes qui en valent la peine. Les hommes qui peuplent l’Afrique méritent de l’intérêt. Notre angle à nous, c’est le potentiel humain, c’est aider l’Afrique à prendre conscience de ses potentiels humains et, avec cet angle, ces trois axes importants.


Quels sont les lauréats du Concours Harubuntu 2009 dans ces trois catégories ?


Nous avons Mostafa Maataoui, Maire de la Commune de Sidi Bouhmedi au Maroc, pour la catégorie ’’Autorité Locale’’, Serges Vyisinubusa, qui s’est vu décerner le Prix ’’Entrepreneuriat’’, pour le projet du barrage de Tsonga au Burundi, et Jacqueline Uwimana pour l’Association Umuseke au Rwanda.
Les coups de cœur sont Mireille Rolande Critié pour le Projet d’éducation à la citoyenneté en Côte d’Ivoire, Assane Awe pour le Centre ’’Arafat Excellence’’ au Sénégal et Emmanuel Kabengele pour le Programme de Concertation en République Démocratique du Congo.


Pourquoi le Jury choisit-il trois coups de cœur, en plus des trois lauréats ?


Nous cherchions deux types de valorisation. Une par l’argent, mais aussi une valorisation par la visibilité, par la mise en relation avec le Nord. Et, nous pensons que cela ne nous coûte pas grand’ chose, en plus d’offrir une plus large visibilité à trois acteurs supplémentaires car, vu la richesse des candidatures, cela vaut la peine d’être fait.


L’une des conditions pour voir son projet être retenu à l’issu de la présélection est de résider en Afrique. Cela exclut donc, d’office, les Africains de la diaspora qui initient des projets pour apporter un mieux-être sur le continent, dans leurs pays respectifs. Est-ce une volonté de marquer votre différence par rapport aux autres concours qui se proposent de mettre en valeur les actions de développement en Afrique ?


Non, fondamentalement, ce n’est pas cela. Nous avons pensé à ce critère-là, parce que nous avons estimé que c’était intéressant de voir ce que des Africains, localement, faisaient pour leur développement et comment ils valorisaient leurs potentiels et leurs capacités.


Echos Communication est en partenariat avec Cités et gouvernements locaux unis d’Afrique (Cglua). Cette organisation panafricaine se propose de mener le développement africain à la base. Quelle partition jouez-vous dans ce partenariat, vu la mission que s’est assigné le Cglua ?


Nous nous chargeons de la majeure partie de l’organisation concrète du Concours Harubuntu. Le Cglua est un réseau puissant, qui nous paraît passionnant par le côté décentralisation, le côté collectivité locale et toute une série d’aspects qui nous intéressent. Le Cglua est proche des maires, des collectivités locales africaines et des citoyens africains, et ces aspects nous plaisent beaucoup.


La remise des prix aux lauréats 2009 aura lieu dans le cadre du sommet Africités de Marrakech, en décembre au Maroc. Africités étant un évènement se tenant tous les trois ans, est-ce un partenariat qui concerne uniquement le déroulement d’Africités au Maroc ?


A priori, je ne vois pas pourquoi cela s’arrêterait. C’est le Jury qui va statuer là-dessus. Ce partenariat est intéressant donc, a priori, il va continuer, il n’y a pas de raison de l’arrêter.



Et si vous deviez conclure notre entretien. Quel serait votre dernier mot ?



Je pense vraiment que la vision proposée par Harubuntu est la vision du futur pour la Coopération et que, tôt ou tard, elle se mettra en place. Je pense qu’il est vraiment temps que l’Afrique soit connue dans sa créativité, et qu’on regarde l’homme et ses potentiels et que, d’une manière ou d’une autre, ce chemin devra se faire. Maintenant, cela peut prendre un peu de temps, pour la coopération au développement. Mais, ce chemin devra se faire.


Propos recueillis par Bernado Houènoussi