lundi 16 février 2009

Reckya Madougou, fausse générosité?



Littérature


Reckyath Madougou remporte près de 28 millions de francs dans son Combat pour la parole
L'illusion d'un partage!



La cérémonie de lancement de son livre, Mon Combat pour la parole, vendredi 13 février dernier, au Bénin Marina Hôtel, après avoir été effectuée en France plusieurs jours plus tôt, a rappelé les nombreuses qualités du tout nouvel écrivain, Reckya Madougou, mais, surtout, a donné l’impression, chez elle, d’un côté fortement intéressé de sa personnalité.



27 millions deux cent mille francs CFA, voici le prix auquel Mon combat pour la parole de Reckya Madougou, a été acquis aux enchères par l’homme d’affaires Jean-Baptiste Satchivi, Président Directeur Général de la Société Cdpa. Avant que ne soient lancées les hostilités de cette vente à l’américaine, l’heureuse du jour a laissé entendre qu’elle consacrerait les fonds recueillis à subventionner l’achat de son livre par les étudiants, à raison de 50% de son prix. Ainsi, chaque jeune étudiant qui voudrait acquérir l’ouvrage fixé à huit mille francs, se le verrait vendre à quatre mille. D’entrée de jeu, cette idée a paru d’une grande générosité et a frappé le public venu assister au lancement, ce qui a déchaîné une pluie d’achats, la contribution exceptionnelle de l’Ambassade des Pays-Bas, à raison de 12 millions de francs, et la compétition vive entre Ataou Soufiano de la Chambre de commerce et d’industrie du Bénin (Ccib) et Jean-Baptiste Satchivi. Finalement, près de 28 millions de nos francs dans la cagnotte de Reckya Madougou.



Des questions



L’initiative de Reckya Madougou, louable, pourrait poser des problèmes, dans son application. En effet, combien de nos étudiants sont préoccupés de se cultiver et, qui, plus est, de lire ? Si l’on considère que toute la manne glanée est consacrée effectivement à cette subvention, il y aurait 6800 étudiants qui se retrouveraient bénéficiaires du livre, à moitié prix. Combien d’entre eux peuvent effectivement mobiliser les 4000 francs annoncés, surtout qu’ils ne bénéficient pas tous des allocations universitaires et que la plupart d’entre eux se plaignent souvent de tirer le diable par la queue pour faire face à leurs petits besoins, dans une situation où leur statut les fait abandonner par leurs parents? Si elle doit être félicitée d’avoir pris une telle initiative, Reckya Madougou, en tant que ministre de la microfinance et de l’emploi des jeunes et des femmes, n’aurait-elle pas été mieux inspirée de consacrer les fruits de la vente à financer des projets d’auto-emploi, à raison de 27 sélectionnés sur plusieurs centaines peut-être, par un comité d’experts en la matière, chacun des projets ayant une valeur totale d’un million de francs ? Qu’on ne nous dise pas que la battante et courageuse Reckya Madougou veut récupérer d’une main ce qu’elle octroie d’une autre !

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