samedi 27 septembre 2008

Infos pêle-mêle du Bénin

(Tous les articles que vous lisez sur cet espace sont publiés dans le Journal Le Mutateur du jeudi 25 septembre 2008 - ce journal est un bi-hebdomadaire - mardi et jeudi - qui paraît à Cotonou en République du Bénin, en Afrique de l'Ouest)

Politique

Editorial

Le G13, un serpent à sornettes ?

Le G 13, à la constitution de son Groupe parlementaire vendredi 19 septembre dernier au Parlement, a martelé son appartenance à une majorité présidentielle « critique » et non « dogmatique ». Même avant cette solennelle déclaration, il y a un certain nombre de cérémonies publiques dirigées par le Président Boni Yayi où l’on a vu à ses côtés des personnalités très influentes de cette tendance politique décisive.
Pourtant, avant le 1er août à Parakou, il était très rare de voir le Chef de l’Etat publiquement accompagné par des Issa Salifou, des Rachidi Gbadamassi, des Edmond Agoua ou par des Cyriaque Domingo, notamment.
Que Boni Yayi, ces derniers temps, se fasse accompagner par l’un ou l’autre de ces Députés, est-il le signe d’une comédie politique ou la manifestation d’une réconciliation réelle et profonde du G 13 avec un Président de la République qu’il a toujours accusé de ne pas tenir ses promesses, d’être un véritable boulanger qui roule ses partenaires politiques dans de la farine, leur coupant ainsi toute possibilité de jouir de privilèges liés à des accords préalables déterminants pour la stabilité des affaires au sein de la trop grande mouvance présidentielle ?
De même, le vendredi 19 septembre dernier, plusieurs projets de loi sont passés comme une lettre à la poste, étant votés par la presque totalité des Députés, comme si les G 4, G 13 et Force Clé regrettaient d’avoir fait un spectaculaire et ostentatoire faux bond à Mathurin Nago lors de l’ouverture de la septième session extraordinaire de la Cinquième législature.
Contrairement à cet unanimisme peu rassurant, les 20 et 21 septembre se tenait le Conseil national de Force Clé où Lazare Sèhouéto s’est vu entouré d’une bonne liste de personnalités politiques, d’une dent très longue contre Boni Yayi, parmi lesquels on pouvait compter les représentants du G 13. Pour celui qui a assisté à la première journée de cette manifestation, le ton des différents intervenants n’était pas du tout en faveur du Chef de l’Etat.
A quel jeu joue le G 13 ? Quel nouveau coup prépare-t-il ? S’imprègne-t-il déjà de ce nouveau rôle stratégique qui lui revient d’arbitrage à l’Assemblée entre la mouvance Fcbe et le bloc G 4 ? En politique, on marche en permanence sur des œufs ; le consensus politique tant souhaité par les populations pour une gestion concertée et pacifique des affaires de l’Etat ne semble pas encore sur les rails… Le G 13 laisse-t-il croire à une fausse mort de ses griefs politiques contre Yayi pour mieux endormir celui-ci afin de le livrer sur un plateau d’argent au camp d’en face aux présidentielles de mars 2011 ? Il faudra observer méticuleusement les faits et gestes du G 13 pour déterminer si le caractère perfide du serpent à sornettes sommeille en lui.
Marcel Kpogodo


Chronique

Question de primes


Les collaborateurs à divers niveaux des médecins spécialistes des hôpitaux publics réclament qu’on leur paye des primes de risques. Les greffiers des tribunaux, eux, veulent des primes de sédentarisation. Les centrales syndicales, quant à elles, réclament une augmentation de salaire pour tous les travailleurs pour un pourcentage de deux chiffres, … Mais, arrêtons là ce kaléidoscope de revendications corporatistes.
Toutes ces catégories professionnelles réclament donc des avantages, mais en espèces sonnantes et trébuchantes. L’argent, le nerf de la guerre, pour parer à cette guerre du ventre et de la subsistance qui s’est déclarée depuis que la cherté de la vie est devenue un sujet qui fait les choux gras de chacun d’entre nous dans nos discussions quotidiennes. Le Gouvernement proclame son incapacité à pouvoir prendre en compte l’ardoise financière de ces différents avantages. Ce serait 11 milliards, au regard des propos du Chef de l’Etat. Une somme de « trop », selon lui pour les finances publiques. Vérité ou non, telle n’est le sujet de notre chronique.
Sortons du cadre du sérieux et faisons un peu de dérision. Aujourd’hui, presque tout le monde, à Cotonou, peut fredonner cette chanson de cet artiste ghanéen. Dans son œuvre musicale, le frère du pays de John Jerry Rawlings, vante les mérites de l’argent, une sorte de racolage, digne des scènes que connaissent la nuit certains quartiers de Cotonou. Ce plat de résistance « nuiteux »de ces coins de la ville est bien connu de tous. Racolage passif ou actif à l’égard de l’argent, toujours est-il que cette chanson plaît, peut-être parce qu’on y parle de l’argent. Dans la langue de William Shakespeare, on dit « money », et je ne vous apprends rien.
Revenons aux revendications. Apparemment, les cinq ou six points de croissance annuelle de notre économie, ne constituent pas encore un levier important pour que ses fruits soient redistribués, puisqu’on nous parle toujours de « prospérité partagée » à travers une croissance à deux chiffres, c’est peut-être à cause de cela. Toujours est-il qu’on n’y parviendra pas en un coup de baguette magique. Il faut redonner du pouvoir d’achat à ceux qui n’en ont plus, d’où les grands travaux, assainir l’économie, diversifier l’agriculture, donner du souffle aux industries et au secteur tertiaire, bref des réformes profondes. Ce seront, des fois, une pilule amère à prendre, mais, qui, d’une certaine manière, va dans le sens d’une économie qui se veut dynamique, ce qui, à la clé, et, on l’espère vivement, permettra à tout un chacun de « s’en mettre un peu les poches ». L’actuel régime s’attèle vaille que vaille à la tâche, au gré de quelques errements et de coups politiques qui ne servent qu’à étayer cette affirmation d’Aristote: « Une seule hirondelle ne fait pas le printemps, non plus qu’une seule journée de soleil ; de même ce n’est ni un seul jour ni un court intervalle de temps qui font la félicité et le bonheur ».
Bernado Houènoussi
Tonitruance

Des audiences particulières

Un fait se renouvelle chaque fois que le Chef de l’Etat Boni Yayi doit rencontrer l’un de ses prédécesseurs à la Marina, que ce soit Emile Derlin Zinsou, Nicéphore Soglo ou Mathieu Kérékou. Il ne fait rien pour leur montrer qu’en tant qu’actuel locataire des lieux, il a sur eux une longueur d’avance. Ainsi, il tient une position spécifique, contrairement aux audiences ordinaires où il a son siège, plus grand et qui est d’un prestige de haut rang, en face de ses interlocuteurs, un peu en retrait et ayant ceux-ci à sa droite. Lorsqu’il s’agit d’un ancien Président, Boni Yayi s’asseoit sur une même ligne que lui et dans un fauteuil d’une même taille, d’une même carrure, d’une même qualité, comme pour dire : « Vous êtes passé par ici, vous avez plus à m’apprendre que moi je ne puisse le faire, je n’ai aucun intérêt à faire le malin, respect maximum … ». Symbole fort : le respect de l’aîné semble d’une grande importance pour le Président de la République ; il a de ces petits gestes qui n’ont l’air de rien mais qui déterminent qu’on ne puisse se servir de petits détails pour lui créer des problèmes…
Inkizito
Dernières tractations pour le remaniement ministériel imminent

Quelques noms de futurs ministres

La constitution du G13 en Groupe parlementaire plus ou moins « mouvancier », vendredi 19 septembre dernier, est en train de ramollir les positions, hostiles, jusqu’à très récemment, concernant une entrée au Gouvernement des tendances G4, G13 et Force Clé. Au lendemain de la formation de ce groupe parlementaire, on a pu voir quelques-uns de ses tenants les plus convaincus aux côtés du Chef de l’Etat et, on n’a pas perdu de temps pour entrer dans le vif des tractations sur la mise en place du prochain Exécutif. Quelques noms circulent déjà et, il y aura d’énormes surprises !

Des sources émanant de l’entourage très proche du Président Boni Yayi laissent entendre que ce remaniement tiendra profondément compte de l’impact de l’action des Ministres du Gouvernement actuel sur les résultats des dernières élections municipales, communales et locales, et sur l’image de l’Exécutif sortant dans la population.
A cet effet, il circule aisément que des Ministres comme Alexandre Hountondji n’auront plus la chance d’appartenir à l’équipe gouvernementale. Des proches collaborateurs du Chef de l’Etat pensent que l’échec de la mouvance Fcbe à Cotonou et la montée en force de la Renaissance du Bénin, avec comme conséquence le rempilement réussi du Maire Nicéphore Soglo ont, entre autres, pour cause la tonitruance maladroite d’Alexandre Hountondji sur Radio France internationale (Rfi) de même que ses invectives et ses menaces qui ont donné l’impression, même à l’Extérieur, que le Gouvernement béninois n’était plus prêt à tolérer un point de vue critique face à ses actions, d’où une remise en cause, en cette période-là, de la réputation internationale de laboratoire de la démocratie, dont s’enorgueillit notre pays depuis l’organisation de la Conférence nationale des forces vives en février-mars 1990.
Autre grief contre le Ministre Porte-parole du Gouvernement est son insulte ouverte des Députés sur les médias et son manque d’imagination pour améliorer les relations de l’Exécutif avec le Parlement, ce qui fait qu’à un moment donné, à en croire nos sources, le Chef de l’Etat se serait demandé à quoi servait ce Ministère si rien n’était fait par ses responsables pour que les ponts soient restaurés entre ces deux institutions stratégiques de la République.
En remplacement à Alexandre Hountondji serait en train de circuler le nom d’Hubert Ballé, Conseiller municipal de la ville de Cotonou et ancien Président du Comité de campagne de l’actuel Président de la République pour l’Atlantique-Littoral. Considéré comme mal récompensé après la grande victoire de mars 2006 face à ses autres camarades de campagne,tels que Vicencia Boco, Edgard Soukpon, Sacca Lafia, notamment, Hubert Ballé, Président aussi du Comité de soutien aux actions du Président Boni Yayi (Csap) serait en train de voir priser ses qualités d’homme pondéré, apparemment prêt au dialogue et au consensus.

Le cas Eric Adja

Actuel Assistant à la Communication du Chef de l’Etat, ce jeune cadre de 35 ans, Docteur en Linguistique de son état, serait en train d’entrer dans les pronostics du Président pour entrer dans le Gouvernement en tant que Ministre de la Microfinance, bien que n’étant pas spécifiquement un spécialiste du domaine. Il s’agit d’une personnalité pour laquelle le Président de la République serait en train de nourrir un cahier de charges, très épais, de fédérateur de la jeunesse béninoise par le biais de la réussite du plan gouvernemental de l’auto-emploi et du micro-crédits aux femmes et aux plus pauvres.
Ce Ministère étant aussi celui des Petites et moyennes entreprises, Adja Eric se verrait confier la lourde mission de redorer le blason d’un système d’assistance aux jeunes promoteurs d’entreprise et porteurs de projet, un blason terni par la controverse sur la gestion des milliards alloués à ce département par Sakinatou Alfa Orou Sidi, et par les difficultés de celle-ci à justifier les accusations de toutes sortes et la dépense des colossales sommes d’argent affectées par le Gouvernement, via l’escorte des véhicules d’occasion.

Lionel Agbo : repêcher un avocat beaucoup trop obéissant

Il faut se souvenir que Lionel Agbo est l’un des chantres de la lutte l’assainissement du secteur du téléphone mobile, ce qui fait que plus d’un Béninois s’attendait à le voir assumer les premiers rôles, soit comme Ministre des Télécommunications, soit en tant que Président de l’Autorité de régulation des télécommunications. Mais, rien n’y fit. Simple membre de cette seconde institution, il s’est vu promu Porte-parole de la Présidence de la République mais, c’est pour se tremper dans la grosse gaffe d’une menace intransigeante et « démocraticide » des hommes de médias qui osaient s’en prendre à al personne du Chef de l’Etat. Depuis cette sortie infamante et désavouée par l’Exécutif, Lionel n’est plus que l’ombre de lui-même dans le système Yayi. Sa chance, selon nos sources émanant de l’entourage du Président, serait le caractère quelque peu amorphe des actions de Gustave Anani Cassa de la Justice : tenue intellectuelle peu conforme à son rang d’avocat et gestion catastrophique de la grève des greffiers.
Gustave Anani Cassa ne serait plus en odeur de sainteté auprès du Chef de l’Etat et, il se trouve un avocat tout désigné pour le remplacer afin de créer des solutions à l’engorgement des prisons béninoises, entre autres, et de donner une autre image des hommes de robe noire que Boni Yayi voudrait plus représentatif en matière d’éloquence et d’engagement.

Candida Azannaï, Epiphane Quenum, François Abiola, Arifari Bako, …, pour redonner naissance à un partenariat politique plus crédible.

L’entrée à l’Exécutif de chacune de ces personnalités serait synonyme de la réconciliation par le Chef de l’Etat avec les tendances politiques, organisées ou non, qui lui ont rendu la vie dure, soit pendant la campagne des municipales, soit à l’Assemblée nationale.
D’une part, Candide Azannaï, après l’erreur de son absence de positionnement pour les dernières municipales, a vu son prestige se réduire en peau de chagrin, surtout qu’il a dû faire parrainer ses candidats part le G13. C’était le signe d’un manque d’assurance politique. Avec la maigre moisson des municipales et réduit au silence par les circonstances, son verbe assez dur contre Yayi s’est adouci. Son positionnement dans le prochain Gouvernement serait dû au fait que Boni Yayi se serait dit qu’après tout, lui aussi a contribué à son élection, même s’il a pu s’égarer par la suite.
Quant aux trois autres, ils incarnent respectivement la Rb, le Madep-Aile modérée l’Union pour la République (Upr), rouleau compresseur du G13. Leur entrée au Gouvernement, si elle se confirme, scellerait une nouvelle alliance entre Boni Yayi et ses détracteurs de l’intérieur pour la sauvegarde et le maintien du Régime du Changement au-delà de 2011.

Ganiou Soglo, le chouchou de Yayi

Economiste de formation et fils de Nicéphore Soglo, le Président de la République s’est servi de lui pour montrer à son mentor un refus d’allégeance. Celui-ci a joué le jeu et, le Chef de l’Etat entend le maintenir, d’abord par reconnaissance, ensuite, pour le fait que le Ministère lui va comme un bon gant à des mains, surtout que l’opinion publique s’accorde pour lui attribuer la paternité des victoires respectives des Ecureuils, ces dernières semaines, aux matches de qualification à des rencontres aussi prestigieuses que la Coupe d’Afrique des nations (Can) et la Coupe du Monde.
En dehors de ces considérations, Boni Yayi tiendrait à lui être reconnaissant de ses meetings et de ses publiques prises de position en sa faveur, de même qu’à ses qualités de leader équilibriste entre sa famille politique, la Rb, et la tendance yayiste. Face à cela, devant l’exigence de Nicéphore Soglo de la sortie du Ministre des Sports comme préalable à toute entrée de la Rb à l’Exécutif, le Chef de l’Etat aurait toujours opposé une fin de non recevoir jusqu’au jeudi 18 septembre dernier où, selon nos sources, il aurait défendu les intérêts tant compromis de ce poulain chéri. Ganiou Soglo pourrait être certain de ne pas être éjecté du Gouvernement.
Marcel Kpogodo
Par son absence au Conseil national de Force Clé le weekend dernier

Soglo exprime sa sortie du G4

Au Conseil national de Force Clé samedi 20 et dimanche 21 septembre derniers, il y avait tout le gratin politique nouvellement et anciennement hostile au régime du Docteur Boni Yayi. Cependant, contrairement à ce qui devait arriver, Nicéphore Soglo ni la Rb n’étaient à cette manifestation de grande envergure pour la structure organisatrice. C’est, semble-t-il, le signe de la réconciliation du Président d’honneur de la Rb et de son parti avec le Changement.

Nicéphore Dieudonné Soglo n’était pas au Conseil national de Force Clé le weekend passé et, par extension, n’a envoyé aucun représentant comme Georges Bada ou Epiphane Quenum, les habituels compagnons des détracteurs de Yayi à l’Assemblée. Deux jours auparavant, il était à la Marina pour remercier le Chef de l’Etat de ses attentions, au nom de la Nation, vis-à-vis de son épouse, Présidente de la Rb, malade et hospitalisée en Afrique du Sud. Comme pour appuyer cette attitude de rapprochement de la Rb avec Yayi, le Maire de la Commune d’Abomey-Calavi, Patrice Hounsou-Guèdè, renforcé par son Conseil communal au grand complet, a rendu visite à Yayi Boni.
Etant donné les divergences constatées au cours de l’érection de ce Conseil, on devait s’attendre au boycott de cette rencontre par les élus Rb mais, rien n’y fit. Ils étaient tous chez le Président : les Fcbe, les Rb, les G13, les Ar et les Rcd-Mifon. Ce consensus augure d’un grand apaisement de l’atmosphère politique, qui, d’une manière ou d’une autre, s’est déjà démontré par la tenue vendredi 19 septembre de la 7ème Session extraordinaire de l’année en cours et par le vote à l’unanimité des différents projets de loi proposés par le Gouvernement.
Conséquence immédiate de la réconciliation entre Boni Yayi et son ancien mentor : l’entrée inévitable de la Rb dans le prochain Gouvernement. Et, selon des sources proches d l’entourage du Chef de l’Etat, Nicéphore Soglo aurait abandonné son exigence de voir son fils, Ganiou Soglo, sortir de l’Exécutif avant toute collaboration avec le régime du Changement.

Quelles perspectives pour le Bénin ?

Une lune de miel entre la Rb et le Changement ne peut laisser entrevoir que des lendemains salutaires pour le développement de notre pays, Soglo et Yayi s’étant fait percevoir, par leurs différentes actions de gouvernement, comme de véritables développeurs, des preneurs d’initiatives ambitieuses et comme des assainisseurs économiques. Ce sont les facteurs fondamentaux pour le décollage à tous points de vue de notre pays.
Marcel kpogodo
Vie politique au Bénin

La Renaissance du Bénin à la croisée des chemins.

La Renaissance du Bénin se trouve être l’un des partis les plus en vue de notre pays. Il vient de se faire coiffer au poteau par les proches du pouvoir actuel pour l’élection du Maire d’Abomey-Calavi. En ces temps où se murmure la réalisation d'un remaniement ministériel, les évènements d’Abomey-Calavi vont laisser des traces.

La présidente Rosine Soglo est hospitalisée en Afrique du Sud, Lehady Soglo tient en main les gouvernails de la Mairie de Cotonou. Le parti est divisé entre une aile proche du Premier adjoint de la Mairie (qui est majoritaire) et une autre proche du Ministre Galiou Soglo. D’ailleurs, le conseiller Rb qui s’est rallié à la coalition de la mouvance présidentielle à Abomey-Calavi a clamé haut et fort sa proximité avec le ministre. Actuellement, ce sont plutôt les honorables Epiphane Quenum et Georges Bada qui montent en première ligne pour défendre la ligne politique du parti. On les a notamment vus il y a quelques semaines sur le terrain d’Abomey-Calavi avec, à la clé, le triomphe de la liste pilotée par les Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe). Après les défections des ténors tels qu'Aurélien Houéssou, Maxime Houédjissin, Georges Guedou, Candide Azannaï pour ne citer qu’eux, le parti traverse une nouvelle situation périlleuse. L’équation qu’il devra résoudre pour le moment est simple : soit il accepte d’être une composante de poids de la mouvance actuelle, tout en gardant son indépendance totale, soit il retourne animer les rangs de l'Opposition.
Bernado Houènoussi
Liste électorale permanente informatisée

Sa réalisation dépend du Ravec

Elle est annoncée depuis des années. Finalement, les irrégularités inadmissibles lors des élections municipales, communales et locales et la pression des partenaires extérieurs auront fait évoluer la situation actuelle. La lépi sera donc chose concrète bientôt. Le Chef de l’exécutif, il y a plusieurs semaines, l’a promis pour les échéances de 2011.

L’inscription des électeurs sur la Lépi se fera, à coup certain, sur la base d’un acte de naissance. Après le recensement des personnes dépourvues de cette pièce, dans le cadre du Recensement administratif à vocation état civil (Ravec), les opérations de délivrance de ces actes évoluent actuellement en dents de scie. La cause, la grève des greffiers. Vu l’objectif du Ravec, si la sortie des actes ne s’effectue pas normalement, seul quasiment les Béninois disposant déjà d’un acte de naissance pourront se faire inscrire sur la Lépi, les autres compatriotes n’ayant pas une existence officielle. Or, la Lépi a pour mission de faire le point sur le nombre de Béninois actuellement en âge de voter et d’informatiser la liste qui sera établie. L’ambition gouvernementale sur ce projet étant noble, il a donc plutôt intérêt à régler une fois pour toute le conflit avec les greffiers.
Un autre usage important
La Lépi peut être la base d’une future politique ayant pour but la délivrance d’un passeport biométrique en remplacement de l’actuel. Ce document sera, dans quelques années, exigé à toutes les personnes désirant se rendre en Europe. C’est le cas de la Côte-d’Ivoire qui délivre déjà des passeports de ce type. L’article 11 de la loi électorale dispose, entre autres, que « les listes électorales sont permanentes et informatisées ». En réalisant cette liste, le gouvernement n’aura fait que son travail qui est d’appliquer à la virgule près les lois de la République.
Bernado Houènoussi


Choux gras

Kaka dans du caca
C’est triste, cette merde dans laquelle se trouve notre confrère nigérien depuis maintenant un an. Courage à toi, tenace objecteur de conscience !

Gustav, Gustave !!
Après avoir meurtri Haïti, ce cyclone dont le nom est le prénom d’un des ministres de notre République, qui a semé la confusion dans les esprits lors d’une récente allocution, lisant platement son discours et, n’en trouvant pas la suite, l’interrompt et se met à farfouiller sans succès dans sa paperasserie. Imaginez la réaction horrifiée de Madame l’Ambassadeur des Etats-Unis … .

Mouton noir
Un parti politique exigerait la sortie du mouton noir de la bergerie avant d’y faire son entrée. C’est-à-dire qu’une rivalité intra-familiale sous-tend la formation du prochain Gouvernement. Pourvu qu’au village, entre parents, cela ne dégénère pas !

Une chorale en miniature
Le calme habituel des filaos a été perturbé, il y a quelques semaines, par un fait pas du tout anodin. En effet, une chorale de chic, de choc et de charme de certaines hautes personnalités dont le premier des Béninois, s’est mise en quatre pour aller chanter un très joyeux anniversaire au Vieux Kaméléon.

75 ans d’un donneur de leçon
Notre Kaméléon national a saisi l’occasion du cap de ces ¾ de vie officielle sur terre pour tirer à boulets rouges sur ceux qu’il considère comme des anti-patriotes. L’homme, Président pendant 29 ans, sur nos 48 ans d’indépendance, a fait l’état des lieux, exortant le peuple à retourner aux champs, tout en faisant fi de sa responsabilité personnelle dans le sous-développement de notre pays.

Lépi, l’épine
Prévue depuis plusieurs années par la loi électorale, la Lépi deviendra réalité avant 2011, selon l’actuel Chef de l’Etat. Il est en effet décidé à réaliser cette Lépi qui était l’épine dans le pied de ses prédécesseurs et qui, comme telle, continue d’effrayer la classe politique, friande d’élections à grandes et grosses irrégularités.

G4 ou…….
Le G4, vocable désignant un regroupement politique actuel deviendra peut-être bientôt G3 ou G2 ou même G1. Cela rappelle le nom d’une série du Baccalauréat. Reste à savoir si les intéressés accepteront une telle assimilation.

Les sifflets d’Abomey-Calavi
Le tintamarre qui a précédé l’élection du Maire de cette Commune avait des airs d’anti-chambre du match Bénin - Angola livré par les écureuils quelques jours plus tard. Ces conseillers avaient sûrement à cœur de rappeler à l’arbitre algérien de la rencontre de bien siffler lors de la rencontre.

Tapé Dos, tapé table
Le titre phare du nouvel album de Magic System a donné des idées à certains politiciens béninois qui se sont transformés en tapeurs de table. Cela vaut bien un album dont le titre éponyme sera : « Tapé dos, tapé table ».

G13, bientôt G8
Ce groupe serait déjà morcelé en trois clans dont l’un serait composé de huit personnes très honorables. Il faudrait alors parler du G8 qui, sur la base de nos connaissances actuelles, fait référence aux huit pays les plus riches du monde. Serait-ce alors le groupe des huit personnes très honorables les plus fortunées du G13 ? G8, suivez mon regard.

Obama, Obamania
Le cyclone Obamania qui ravage tout sur son passage depuis qu’il s’est formé vient d’atteindre les côtes béninoises. Certains de nos compatriotes n’ont trouvé mieux que de former un comité de soutien à la gloire du candidat démocrate. Attention à l’anarque !

Egoïste, pollueur préventif
Avec un cache-nez et aux commandes d’une moto à deux temps qui dégage une grosse fumée bleuâtre acre à vous asphyxier à mort, notre compatriote, un « zémidjan », a choisi de prendre ses dispositions. Qui est fou ?

Une tâche d’huile à la béninoise
La pantalonnade d’élections que notre pays a connue en avril dernier vient de connaître ses avatars angolais. Démarrage en retard, bulletins de vote manquant, listes d’émargement inexistantes. Nous faisons aussi école pour les mauvaises habitudes. Belle démocratie que la nôtre !

Laïcité entre parenthèses
Notre pays est une République laïque, et cette disposition constitutionnelle ne peut d’ailleurs pas faire l’objet d’une révision. Cela n’a pas empêché le pouvoir actuel de décider d’arroser en espèces sonnantes et trébuchantes toutes les confessions religieuses de notre pays. Pour un but non encore avoué….

Hortefeux, compliqué
Le ministre français en visite au Bénin, jeudi dernier, a reconnu que c’était vraiment compliqué pour les immigrants légaux de faire venir leur famille en France par le biais du regroupement familial. La question qui se pose est de savoir pourquoi le principal argument ayant justifié leur fameux test ADN était donc de lutter contre d’éventuelles fraudes.

Sexe faible, sexe fort
Le parlement rwandais vient de connaître une révolution. Les récentes élections législatives ont permis d’avoir plus de femmes que d’hommes en son sein.

Panneaux publicitaires
Sous les cieux de l’émergence économique certains des panneaux d’affichage de nos villes ont, semble-t-il, plus d’importance que d’autres. Installés pour leur quasi-totalité dans l’indifférence totale, ceux que nos compatriotes découvrent depuis le samedi dernier ont été pompeusement lancés sous le vocable de « Panthères…. » de je ne sais quoi. Robinson Sipa, du groupe la Panthère noire de Vodjè, doit réclamer des droits d’auteur.

Jamais deux sans trois ?
Adrien Ahanhanzo-Glèlè, dont les propos ont été vertement critiqués par certaines personnalités, doit déjà réfléchir à sa prochaine cible. Sinon, la fameuse formule du « jamais deux sans trois » n’aurait plus son sens. Il s’est déjà illustré deux fois par ses …..

Disque Rayée
Le duo qui gère la CSTB a une chansonnette favorite qu’il joue lors de chacune de ses sorties médiatiques. Le titre : « suppression des nouveaux, suppression des nouveaux programmes !!! »

Reins perlés
Bien baraqué, tête ovale, jeans légèrement en dessous des fesses, et assorti de perles. Ce n’est pas une femme, mais un monsieur dit du « sexe fort » qui se baladait dans cette présentation très perverse, à la mode depuis peu, dans un cadre intellectuel très fréquenté des Cotonois. Le vice n’a pas de frontières ….
La Rédaction du Journal Le Mutateur
Culture

Première Rencontre internationale du théâtre monodrame (Ritm) 2008

Des spectacles tout feu, toute flamme

La Fédération nationale de théâtre (Fénat), plus que jamais engagé dans la promotion culturelle, a organisé, du 06 au 08 septembre 2008, la 1ère édition de la Rencontre internationale du théâtre monodrame. Des spectacles aussi époustouflants les uns que les autres ont réuni le Burkina-Faso, le Togo, la Côte-d’Ivoire et le Bénin. Découvrez ici un album des comédiens qui ont évolué en solo sur la scène du CCF.

"Tiens bon Bonkano ! "
Premier spectacle du Festival, il a été brillamment représenté par le comédien burkinabé Boukary Tarnadga. L’histoire d’un homme réduit à la mendicité a été le clou de cette représentation qui a accroché tous les spectateurs à un acteur africain aussi talentueux.

"Résidence poubelle"
C’était une véritable poubelle sur la scène : lambeaux de carton, débris de sachets, boites de conserves, etc. Cette poubelle représentait la résidence d’une débile mentale un peu particulière ; elle est d’une folie qui explique les subtilités de la vie : l’amour, la mort, la vie, la jalousie, la vanité de l’homme¦ Cette folle, en pleine action scénique à vous couper le souffle, et ce, dans un habillement aux couleurs nationales est la talentueuse comédienne béninoise Eliane Chagas.

"A la barre"
Nicolas Houénou de Dravo, qu’on ne présente plus, a emporté dans un univers imaginaire ses spectateurs à travers une histoire peu ordinaire. Dans une aventure à la conquête de la justice, il rencontre tous les anges du ciel qui occupent chacun un poste ministériel à côté du père céleste. Le décor de sa scène se compose d’une moustiquaire étendue et d’une tente derrière laquelle se trouvent des lampes traditionnelles allumées.

"La légende de Santiago"
Ici, nous sommes au paroxysme de la perfection artistique avec l’Ivoirien Simon Aka. Précision, exactitude, diction et maîtrise de la scène ont marqué ce sublime spectacle d’aventure. Après 26ans de carrière artistique, il est devenu aujourd’hui un comédien incontournable dans son pays.

"Le vieux nègre et la médaille"
Ce roman de l’écrivain Ferdinand Oyono est connu de tous. Mais, sa représentation a surpris plus d’un comme si cette histoire émanait du néant. En effet, Hermas Gbaguidi, metteur en scène a su réussir son jeu. Il a abattu un travail formidable avec le comédien béninois résidant à Porto-Novo, Patrick Noukpo.

"Intikitari"
Un titre, apparemment absurde pour un spectacle aussi percutant. En effet, ce monodrame retrace en condensé l’histoire d’un jeune homme nommé Intikitari qui doit prouver son innocence suite à un meurtre dont il n’est pas l’auteur. Né le 18 juin 1973 à Toligbo au Togo, Léopold Ayivi est formé par le metteur en scène Gaétan Nousouglo. Sur la scène, on le découvre enchaîné par les bras et les pieds. Ce sera le spectacle end du Festival.
Thierry Glimman

Séminaire de formation en leadership SEFOR LEAD 2008

Un projet sans effet

Le séminaire de formation en leadership initié par l’Union nationale des étudiants du Bénin (Uneb), prévu pour se tenir en avril 2008, n’a pu être effectif qu’en août. Malgré ce retard, les participants n’ont pas eu droit à de bonnes conditions de formation. C’était une mauvaise organisation orchestrée par le promoteur Abdel Anziz Badarou.

SEFOR LEAD 2008, le séminaire de formation en leadership a connu l’échec de Goliath devant David. En effet, personne n’aurait cru à un jeu d’escroc car, en avril dernier, sur les affiches publicitaires, il avait été stipulé que les frais de participation qui s’élevaient à dix mille francs, donnait le plein droit à chaque séminariste d’être en possession du matériel de travail suivant : un kit de participant, un badge et un tee-shirt. Rappelons aussi que la restauration en faisait partie. Alors, non content de ce château construit en Espagne, les organisateurs se sont encore permis le luxe de citer des prix à remporter par les meilleurs participants au terme de la formation : des clés USB, un micro-ordinateur et, le clou, une moto « djènanan ». Or, tous ces éléments suscités auxquels s’ajoute un voyage sur Grand-popo n’étaient qu’utopie parce que le coût de cette formation était à dix mille francs et, connaissant le béninois sceptique, il fallait l’accrocher à ce vil projet, d’où les promesses fallacieuses.

Le déroulement de la formation

Du jeudi 28 au vendredi 30 août, la formation a eu lieu dans l’enceinte de l’Institut Cerco au lieu du Palais des Congrès initialement annoncé. Allez voir une formation qui s’étend toute une journée sans la moindre restauration. Ceux venant de l’intérieur du pays à qui on avait promis l’hébergement on été difficilement satisfaits. Jusqu’à présent, la quasi-totalité des séminaristes demeure sans son attestation. Bref, n’eût été la présence du cabinet Cefora, Badarou Abdel Anziz, l’initiateur principal aurait reçu des coups de poings à la volée de la part de certains révoltés qui voulaient retirer sur le champ leur frais de participation et lui avaient, par conséquent, bloqué la sortie. Or, celui-ci pouvait offrir un minimum d’agréables conditions quand on fait un petit calcul.

Un petit calcul ...

En réalité, il y avait plus de 150 participants et, lorsqu’on fait le calcul, on est largement au-delà d’un million cinq cent mille francs CFA. Cet argent, à en croire les organisateurs, a été placé dans des banques partenaires comme Aib, Ecobank, Bibe, etc. Les participants n4ont pas eu de quittance de versement. Certes, au cours de la formation, quelques quatre thèmes sur la dizaine prévue nt été développés. Mais, les participants n’ont rien reçu comme support des communications jusqu’au samedi soir. Ils se demandent alors sans cesse ou sont passés les pauvres frais de participation arrachés de force par une publicité agressive. Abdel Anziz Badarou, l’initiateur de ce séminaire doit rendre gorge car il donne l’impression d’avoir usé d’une escroquerie clandestine pour se remplir les poches. C’est bien déplorable pour une jeunesse qui, au lieu de faire parler d’elle par des comportements de haute honnêteté, s’avilit à travers des pratiques déplorables perpétuellement dénoncés chez leur aînés, à notre époque.
Thierry Glimman
Interview

Fadji de H2O fait le bilan du Fias

Le Festival international des arts et des spectacles s’est tenu au début du mois de septembre à Cotonou. Marieus F. Missinhoun, alias Fadji, du très populaire Groupe H2O, principal organisateur de cette manifestation, nous présente, en quelques mots, ses impressions et salue le Gouvernement béninois.

Le Mutateur : Bonjour Fadji. Tu es du Groupe H2O. Du 3 au 7 septembre 2008, tu as été à l’origine de l’organisation du Festival international des arts et des spectacles (Fias) à Cotonou. Quel bilan peux-tu faire du déroulement de cette manifestation ?

Fadji : Le Festival s’est bien déroulé. Les résultats sont au-delà de nos attentes. Nous avons eu des experts qui sont venus de l’Europe, qui n’ont jamais mis pieds en Afrique de l’Ouest ; ils ont été sidérés par la qualité et l’originalité de la production artistique musicale béninoise. Ils ont décidé de travailler sur cinq ans avec le Bénin pour l’exportation de la musique et de l’art béninois.
Le Festival s’est bien déroulé avec la participation d’une vingtaine d’artistes qui se sont produits en spectacle live, les vendredi 5 et samedi 6 septembre. Nous avons eu un atelier de formation et, les artistes ont manifesté un grand intérêt à cet atelier. Nous avons eu des échanges culturels entre les professionnels locaux et ceux de l’Extérieur. Des contacts ont été noués à l’issue des échanges. Forcément, les retombées sont grandes pour le Bénin, car c’est l’image de notre pays qui s’en trouve valorisée.
Ces experts ont d’ailleurs promis de positionner le festival sur les grands événements par le fait de leur notoriété personnelle.
Aujourd’hui, tout est question de résultats et de moyens ; vous pouvez être le meilleur mais, si vous n’êtes pas dans le bon réseau, vous passerez à côté.
Pour la prochaine édition du Festival en novembre 2009, plus de 20 à 25 directeurs de festivals se sont déjà annoncés pour explorer le monde culturel béninois ; nous aurons une organisation plus avancée parce que les attentes sont nombreuses.

Comment un artiste aussi chargé que toi a réussi à tenir le Fias ?

Tout est une question d’organisation. Ce projet a été mûri depuis quatre (4) ans, ce n’est pas une improvisation ; cela a été écrit, médité, revisité depuis quatre ans et c’est cette année que cela a pris corps. On a donc mis un certain temps. Toute organisation humaine a ses insuffisances, l’essentiel est la réussite qu’on a eue et, l’année prochaine, cela sera encore mieux. En effet, il y aura le théâtre populaire, les expositions d’art plastique, le design, l’architecture, la mode, le tourisme culturel, les expositions-ventes ; nous allons installer un marché pour permettre aux acteurs culturels locaux d’échanger et de commercer avec ceux qui sont venus de l’Extérieur.

Comment avez-vous eu le financement du Fias 2008 ?

Une organisation de ce genre appelle beaucoup de moyens. Seulement, le gouvernement du Bénin a mieux cerné l’importance de la chose, il a pris ses responsabilités, nos autres partenaires ont hésité. C’est donc le lieu de remercier le Gouvernement du Changement. D’une part, le Chef de l’Etat et, d’autre part, le Ministre Soumanou Toléba qui a autorisé la tenue du Fias et nous a apporté un inconditionnel soutien. Nous lançons un appel à nos partenaires qui ont hésité : maintenant, ils ont vu et peuvent constater que la roue culturelle béninoise est déjà lancée.
Propos recueillis par Marcel Kpogodo
Divers
Partenariat entre service douanier et opérateurs économiques privés

Vers une collaboration plus fluide

Mardi 23 et mercredi 24 septembre 2008 s’est tenue dans la salle de conférence du Novotel Orisha, la table de concertation pour un partenariat entre le service douanier et le secteur privé. Cette initiative vise à contribuer à l’émergence économique du Bénin.

Le souci de l’administration douanière, celui de booster l’économie nationale, ne manque pas de faire l’objet d’initiatives de la part de cette institution. Cette économie occupe une place prépondérante dans la promotion des échanges commerciaux internationaux et dans la bonne santé des finances de l’Etat. Pour maintenir cette place de choix, la Douane a choisi de créer un brassage financier entre le secteur privé et elle. Ceci a abouti à l’organisation d’une table de concertation entre les deux structures, une rencontre qui aura mis l’accent sur le point des réformes entreprises dans le sens de ce partenariat, la vision qui les sous-tend, leurs objectifs et les difficultés qui entravent leur mise en œuvre.
Cette séance de travail a aussi été une occasion pour aborder le sujet du Guichet unique, la facilitation des échanges et l’escorte douanière des marchandises. Au terme de cette concertation, il est attendu une plus forte collaboration entre l’administration douanière et le secteur privé.
Thierry Glimman

Entreprenariat au Bénin

Les Petites et moyennes entreprises, un domaine à booster !

Le secteur informel occupe une large part de l’économie béninoise, ce qui fait perdre, depuis des décennies, au fisc béninois, des sommes colossales, vu ses diverses activités économiques qui fleurissent dans les villes de notre pays. Ceci étant, des mesures urgentes doivent être prises pour donner de l'envergure à ce domaine.

Faire entrer dans le formel toutes les catégories socio-professionnelles qui exercent sans aucun contrôle de l’Etat signifie pour lui qu’il percevra plus de recettes fiscales, puisque ces Petites et moyennes entreprises (Pme) seront déclarées et se paieront des impôts. Il faut néanmoins réfléchir à comment inciter très fortement à la création des Pme, notamment, faire disparaître les lourdeurs administratives et réduire les charges fiscales que les entreprises du secteur formel doivent payer. Un tel effort peut se traduire par la possibilité qui sera offerte de créer son entreprise en moins d’une semaine, c’est-à-dire une Pme qui fait travailler des personnes, qui sont autant de gens qui ont pu trouver un emploi sans être recruté par l’Etat. Une prolifération des petites et moyennes et entreprises, en bonne et due forme, constitue un important vivier pour la réduction du taux de chômage dont on ne connaît pas les chiffres réels au Bénin. Cela serait un progrès économique indéniable pour notre pays si, l’Etat, après avoir pris toutes ces mesures, était capable, lors, par exemple, d’une crise majeure que connaîtraient certaines Pme, de leur accorder des aides financières ponctuelles. Il faut opter pour la prise de mesures urgentes au sein de l’administration béninoise pour une dynamisation effective de celle-ci à l’effet de la prolifération des Pme. Tourne-t-elle véritablement à 100% de ses capacités et de ses moyens ? Lui donne-t-on, d’ailleurs, tous les moyens matériels, logistiques et financiers?

L’Education, un maillon stratégique

Ce volet ne doit pas être négligé. Les promoteurs potentiels de ces Pme sont appelés à être en affaire avec des personnes qui sont instruites au Bénin, comme à l’Extérieur. Or, le taux d’alphabétisation actuellement est très faible au Bénin. Il faut donc vulgariser l’école pour les tous jeunes qui ne sont pas scolarisés et qui constituent la génération montante. D’où, le fait qu’il faut saluer la mesure de gratuité des frais d’inscription dans les écoles maternelles et primaires, encore que les Nouveaux programmes d’études, actuellement en cours dans les établissements publics, sont décriés pour le fait qu’ils rabaissent le niveau des apprenants. Certains syndicats réclament à cor et à cri sa suppression totale pour un remplacement par les anciens programmes encore appelés programmes intermédiaires. Les fonds extérieurs qui financent ces programmes d’étude sont énormes. Reste à savoir si ces donateurs sont prêts à se résoudre à l’option de la suppression. N’oublions pas les adultes illettrés qui sont, parmi tant d’autres, actuellement le fer de lance des différentes activités économiques informelles.

La question de la pièce d’identité

Déclarer sa Pme signifie également avoir un acte de naissance afin de se procurer les autres pièces pour son enregistrement, par exemple un registre de commerce. Or, la grande majorité des Béninois n’en ont pas. Le Recensement administratif à vocation état civil (Ravec), qui a pour but de recenser et de délivrer ensuite des actes de naissance aux personnes qui en sont dépourvues, vient donc à point nommé. Des campagnes ont été initiées pour sensibiliser les populations à cela. La longue grève des greffiers, dont le corps constitue un maillon essentiel dans le rouage du Ravec, a plombé les opérations de délivrance qui ont commencé dans la région septentrionale du Bénin. Au-delà de tout, la réussite du Ravec, c’est un pari sur l’avenir ; l’Etat en a besoin afin de faire des Béninois des entrepreneurs en puissance, des porteurs d’initiatives privées.
Bernado Houènoussi




Examens de fin d’année

Au-delà des diplômes, la nécessité d’une vraie politique d’orientation

Des milliers d’apprenants au Bénin sont concernés par le passage de leurs examens respectifs au terme d’une année académique. La réussite, à la fin d’un cycle, donne lieu à un diplôme. Le rituel est connu de tous. Cependant, l’essentiel est désormais de se préoccuper des débouchés pour la jeunesse des formations reçues.
Le besoin est grand, en ce qui concerne la nécessité pour les apprenants de bénéficier d’une orientation, à commencer par ceux qui sortent de l’enseignement secondaire. Mais, les élèves des classes terminales ne reçoivent aucune information de leur établissement sur les filières d’étude dans les universités publiques, pour ne citer qu’elles. Or, le Baccalauréat est la porte d’entrée dans ces lieux du savoir. Il est donc plus qu’important de leur faire connaître les filières d’études de l’enseignement supérieur. Des séances d’informations initiées en collaboration avec les universités, animées par des conseillers d’orientation, que l’Etat doit s’efforcer d’instituer, doivent avoir lieu avec ces ex-élèves pour les aider à opérer un choix. Pourquoi aussi ne pas mettre en place une politique de pré-inscription au niveau de l’enseignement supérieur ? Le principe sera simple : le candidat au Bac, après le suivi des séances d’informations en 1ère et en Terminale, a une idée de ce qui l’attend après ce diplôme. Il opère donc son choix depuis la classe terminale. Il a la liberté de s’inscrire n’importe où avec la possibilité de faire une double inscription. Les facultés classiques et les écoles, auront donc une première idée sur le nombre d’étudiants à recevoir pour l’année qui suivra. Les résultats du Bac leur permettront d’avoir un chiffre plus précis. Après l’obtention de son diplôme, le nouveau bachelier devra confirmer sa pré-inscription, s’il le veut. De cette confirmation dépend sa véritable inscription et il ne sera plus autorisé à faire un changement de dernière minute.

Au premier cycle de l’enseignement secondaire

Le problème d’orientation se pose également au premier cycle de l’enseignement secondaire. Aucune information sur les caractéristiques des séries du second cycle de l’enseignement général ou technique n’est donnée aux élèves de la classe de 3e. Or, cela doit être fait depuis au moins la classe de 4e. Des séances d’informations mensuelles devront se tenir sous la direction d’un conseiller d’orientation. Avec les aptitudes qu’ils auront montrées, les élèves après deux ou trois années d’études au collège, seront aidés par ce conseiller à faire un choix judicieux. La pratique actuelle consiste pour l’apprenant à faire un choix en solo ou imposé par son entourage. Des erreurs de ce genre sont préjudiciables à l’avenir de leurs études et de leur carrière professionnelle. La conséquence immédiate est que l’apprenant ne trouve jamais ses marques lorsqu’il passe en Seconde.

Une portée de la gratuité des frais d’inscription ?

Le contribuable béninois investit depuis deux ans dans les études des écoliers de la maternelle et du primaire et, ce, à travers la gratuité des frais d’inscription de ceux-ci. Cette initiative de l’Etat aide beaucoup de familles vivant dans une extrême pauvreté. Cet investissement porte sur le long terme, ces élèves devant constituer dans quelques années la population active de notre pays. De celle-ci dépend la croissance économique du Bénin. Il faut donc la mise en place d’une politique qui les aidera ces apprenants à faire des choix judicieux au cours de leur cursus scolaire. Des personnes aguerries à la psychologie et à l’orientation des scolaires sont donc nécessaires et utiles dans les collèges. Si la pratique actuelle ne change pas, c’est notre pays qui en sort perdant sur toute la ligne. Son lourd investissement dans l’Education n’aura donc pas fructifié.
Bernado Houènoussi
Fait divers

Nuit romantique sur la lagune de Ganvié

Deux amoureux frôlent la mort

Il sonne 19h ce vendredi soir. Le ciel aux étoiles lumineuses laisse apparaître la lune toute ronde. La nature est clémente. Il ne pleut point. Ce moment est agréable pour les rencontres sentimentales. Ce soir, M. Agonkouin envoie sa fille Golbertine au marché de Ganvié, situé sur la lagune et qui s’anime dans des pirogues avec des femmes aux pieds habituellement arqués. Elle se met alors à bord de sa pirogue et la dirige vers le marché qui se situe à 60mn de son domicile. On tendait vers 19h30. L es oiseaux du soir, faisaient le tour du ciel. La barque de Golbertine, dandinante, avance lentement sous les coups d’une pagaie qu’elle tient de ses mains, d’un côté de la pirogue, en fendant l’eau de l’incommensurable lagune. Cette eau déferle comme les vagues de la mer sur une berge. Habituée à cette navette depuis plus d’une dizaine d'années, elle ne tarde pas à atteindre le marché. Là, elle fait les emplettes nécessaires pour le repas du soir qui est souvent prêt au-delà de minuit.

Golbertine rencontre Sébastien

Golbertine est de retour du marché. En se rendant à la maison, elle remarque au beau milieu de l’eau, un homme vêtu d’un vieux tee-shirt dont la couleur avait disparu sous l’effet de la chaleur et du vent lagunaire, qui avance aussi dans sa barque. C’était Sébastien, son copain. Golbertine le reconnaît malgré la profondeur de la nuit. Lui aussi. Les deux amis, avant de se croiser, esquissent chacun un sourire de gaieté. Le moment est maintenant propice pour eux. En effet, Sébastien et Golbertine s’aiment depuis longtemps. Mais, ils n’ont jamais eu l’occasion de goûter à la viande de l’éléphant. Cette rencontre nocturne tombe à pic. Les deux individus se saluent, discutent un peu de tout et de rien et puis, un instant après, le silence. Ils se mettent à se regarder droit dans les yeux comme pour se réclamer quelque chose. Leurs pirogues respectives, frottant l’une contre l’autre, semblent observer, muettes, les amoureux. Sans hésiter et oubliant un instant qu’il se trouve sur un lac, l’homme se lève et d’un geste vigoureux, saisit sa compagne puis se met à l’embrasser. Elle se met à jouir, elle pousse de minuscules cris de plaisir à travers le silence de la nuit.

Le paroxysme du désir

Il est maintenant 20h45mn. Golbertine tente d’arracher les lèvres de son conjoint en les avalant gloutonnement dans sa bouche. Elle se laisse emporter par cet immense désir insatisfait depuis des lustres. Les tourtereaux, toujours obsédés par cette envie à satisfaire dans une pirogue et ce, en plein milieu de la lagune, décident d’aller plus loin. Ils se déshabillent à présent, jettent leurs effets dans leurs barques respectives, prêts à poser l’acte naturel. L’homme, qui est resté dans sa pirogue jusqu’à cet instant, demande à sa petite amie de le rejoindre puisqu’on ne joue pas à ce jeu à distance. Voilà Golbertine qui se met à escalader le bord de sa pirogue pour retrouver Sébastien dans la sienne. Elle y pose son pied gauche en premier. L’homme assure l’équilibre en lui tenant ses mains. Chancelante, elle réussit néanmoins à déposer son pied droit sur le bord de la pirogue de Sébastien.

Ils se retrouvent sous la lagune

L’envie possède démesurément les deux êtres. L’organe génital de l’homme s’agite à vouloir se dessoucher de son corps. Golbertine gravissait toujours les barques. Mais, au moment pour elle de descendre au paradis, un vent violent se met à souffler. On aurait cru avoir affaire à un ouragan. Il soulève la lagune comme par malédiction, bascule les pirogues et nos deux amoureux se retrouvent brutalement sous cette eau glaciale, les barques renversées, sans avoir même eu le temps de goûter aux délices à la viande de l’éléphant. Golbertine perd les emplettes qu’elle avait faites, ses vêtements aussi. Par la suite, elle a été contrainte de nager nue jusqu à domicile avec l’aide de Sébastien, un excellent nageur. Toute la famille de Golbertine passe la nuit à jeun ce jour. Son père tout furieux, la bastonne en la laissant dormir devant la case sur pilotis jusqu’au petit matin. La pauvre Golbertine, trahie par ce qui pend entre les jambes de Sébastien, se demandait sûrement pourquoi elle ne s’est pas contenue…
Thierry Glimman